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C'est le gouvernement qui devrait avoir peur de son peuple, et non l'inverse !
V for Vendetta


Si tu es seul
à rêver,
ce n'est
qu'un rêve,
si vous rêvez à plusieurs,
c'est la réalité qui commence.
Chant populaire brésilien


Le blanc est un significatif silence qu'il n'est pas moins beau
de composer
que les vers.
S. Mallarmé


Rien n'est écrit.
T.E. Lawrence


Ses dents largement découvertes signifient à tous que le loup ne se nourrit pas que de rêves.
Henri Michaux


On n'a pas encore découvert ce langage qui pourrait exprimer d'un seul coup ce que l'on perçoit d'un clin d'œil.
N. Sarraute


Je ne veux que du magnifique et je ne travaille pas pour le vulgaire des lecteurs
G. Bodoni


En typographie, il n'y a qu'un seul degré de bien : la perfection
Maximilien Vox


Il n'est pas nécessaire d'être fou pour travailler ici, mais ça aide
Jacques Bergier


Un intellectuel assis va moins loin qu'une brute qui marche
M. Audiard


Bonjour, je suis heureux de voir ici plus de chapeaux de cowboys que de cravates
Georges W. Bush


Inter Scientias, non minima est Typographica
Anonyme,
Graz 1673


Les lettres, signes hiéroglyphiques que la matière fait à l'esprit
Lamartine

 Décembre 
 
 29/12/09  Roi Le roi René et les livres

[Le roi René et les livres] Un fidèle lecteur et informateur du BdG, lapicide de son état, ce qui ne gâte rien, nous signale une très belle exposition à Angers sur « Splendeur de l'enluminure. Le roi René et les livres ». Cette exposition rassemble pour quelques jours encore un grand nombre de livres enluminés du XVe siècle qui ont ou auraient pu faire partie de la bibliothèque de ce monarque érudit dont la statue orne le haut du cours Mirabeau à Aix en Provence. Car ce roi de Sicile et de Jérusalem est né à Angers et s'il fût comte de Provence, ce n'est qu'un de ses titres parmi une royale foultitude. En homme éduqué de son époque, il se constitua une bibliothèque dont le contenu hypothétique a fait suer bien des universitaires car il avait pour habitude de ne pas mettre d'ex-libris ni de marque d'appartenance à ses volumes.

Ce sont quelques-un de ces livres et d'autres de cette époque, l'âge d'or de l'enluminure gothique, qui sont montrés à Angers. Prêtés par les bibliothèques de toute l'Europe et parfois enluminés par des artistes aux noms aussi prestigieux que Barthelemy Van Eyck, ces volumes sont un régal pour l'amateur de miniatures (aidé d'une loupe) mais aussi pour le calligraphe, car si on choisissait pour ces ouvrages de prestige des enlumineurs de grand talent, on se devait également de sélectionner les scribes à l'écriture des plus régulières et des plus fleuries.

Si vous n'avez pas l'occasion de vous rendre à Angers durant ces vacances par exemple, vous pouvez vous consoler en vous faisant offrir (merci Papa Noël) le superbe catalogue paru à Actes Sud / La Ville d'Angers qui vous expliquera par le menu l'histoire de l'enluminure du XVe siècle et vous en fera découvrir les fleurons par ses somptueuses illustrations. En dehors d'un commentaire absolument passionnant sur la culture livresque de cette époque, on y trouve de très belles reproductions de pages entières de ces manuscrits, ce qui permet d'en apprécier non seulement l'ornementation mais aussi la qualité de l'écriture et le soin de la mise en page. Avantage par rapport à une visite sur place, vous pourrez admirer plusieurs pages du même volume, ce qui est en principe impossible lorsqu'ils sont présentés en vitrine. Inconvénient notable, les nuances de couleur et les pigments choisis de ces enluminures ne peuvent en général pas être rendus en une pauvre quadrichromie. Seule solution : aller voir l'exposition et acheter le catalogue !

Bon bout d'an à tous et un grand merci à JFC pour nous avoir signalé cette exposition de première grandeur.

>[Saint Ange XX]

   
 25/12/09  Noël Dans le ciel de Norvège…

[Dans le ciel de Norvège…] Dans la nuit du huit au neuf décembre, les habitants d’une petite bourgade du nord de la Norvège purent observer un phénomène lumineux bien étrange dans le ciel. Les norvégiens n’étant pas plus bêtes que les autres humains, les témoins directs utilisèrent tout ce qui leur tombait sous la main (merci les téléhones portables) pour prendre des dizaines de photos et quelques vidéos de ce phénomène fabuleusement beau... et tout de même assez terrifiant. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais si cela s’était passé sous mes yeux, je suis sûr que j’aurai filé me cacher au fin fond de la cave pour échapper à l’invasion extra-terrestre en provenance de la soixante quatrième dimension ou j’aurai récité en quelques secondes tous les Ave Maria et les Pater Noster que mon état de mécréant m’a empêché de dire en cinquante ans, en attendant l’ouverture prochaine du septième sceau, au choix.

La nouvelle fit le tour du monde (enfin le tour des blogs bien informés) et chacun se fendit de son interprétation du phénomène. Certains signalaient un faux grossier car la spirale était d’une telle pureté géométrique que cela montrait a coup sûr qu’il s’agissait d’images de synthèse. D’autre pensèrent que la responsabilité devait en être attribuée au centre de contrôle de Tromso qui réceptionne les transmissions de divers satellites. Les plus mystiques revirent le calendrier de la fin du monde et signalèrent qu’en fait les Mayas avaient bien prévu le phénomène et que les calculs définitifs montraient que la fin du monde était avancée de trois ans. Certaines circonstances étaient tout de même bien étranges puisque ce phénomène coïncidait, il faut le dire, avec la remise du prix Nobel à Barack Obama. De là a y voir une manifestation de la colère posthume d’Alfred Nobel (inventeur de la dynamite, vous vous en souvenez), il n’y avait qu’un pas... que personne ne fit.

Tel un lever pénible au lendemain d’une nuit de fête, les nouvelles du jour suivant apportèrent la triste vérité : un général russe annonçait l’échec du lancement d’un missile Bulava au dessus de la Mer Blanche et invalidait ces hypothèses hélas bien séduisantes, pour qui aime rêver...

En ce jour de Noël, symbole de la fraternité entre tous les hommes, je voudrais remercier une catégorie de personnes honnie par le reste de l’humanité (ou presque), je veux parler des militaires; et plus particulièrement des militaires de ce qui reste de l’Armée Rouge (qui fut Rouge, puis Soviétique et qui n’est maintenant plus que Russe). Car, avec un peu d’avance certes mais sans lésiner sur les moyens, eux aussi ont tenté d’ajouter un peu de beauté dans le monde en général et dans le ciel norvégien de Noël en particulier. Un bel exemple de land art militaire comme on aimerait en voir plus souvent sous nos latitudes.

Joyeux Noël à tous !

>[Kapitan Pervogo Ranga]

PS: une information de dernière minute nous parvient : toujours désireux d'être les organisateurs des événements les plus grandioses, les chinois ont eux aussi dessiné dans le ciel. Que font les américains ?

   
 22/12/09  12 Stage de décembre

[Stage de décembre] Cette année de stages Graphos se termine sur un dimanche particulièrement festif sur le thème du mail-art (oups, pardon, de l'art postal) sous le regard de notre guest star (oups, pardon, de notre invité spécial) Henri Mérou (oups, pardon Henry Grouper) qui nous a fait partager sa passion de la calligraphie et de l'écriture scolaire, et... sa pratique si particulière de l'art postal. Car en plus de concevoir diverses vignettes décoratives parfois particulièrement ébouriffantes, de fabriquer divers faux timbres superbes (dont un vantant les mérits de la campagne de recherche sur le mérou roux), il pratique aussi le calembour postal sous le nom d'allers-retours, ce qui a permis à certains d'épuiser une boîte de Kleenex (oups, pardon, de mouchoirs en papier) à éponger les cascades de larmes de rire qui leur dévalaient le visage.

C'est dire l'ambiance ludique qui présidait à ce stage au cours duquel le fameux festin Graphos fut des plus abondants, la plupart ayant tenté de remplacer la qualité des repas d'Yvette (hélas absente) par la quantité de sa participation culinaire. Les sommets de la fête furent atteints par la présence simultanée de foie gras, de champagne et de diverses bouteilles issues de la cave Graphos dont on connait la qualité.

Au cours de ce stage fut également dévoilé le calendrier des stages 2010 (mis en ligne ici) qui nous propose une séquence de trois stages sur le thème du pinceau, ce qui devrait rendre hyper-professionnels les participants dans cet art si difficile de la calligraphie péniculienne (au pinceau donc). Sœur Janine nous a d'ailleurs signalé que par rapport à nos prévisions, le stage d'avril devrait sans doute être déplacé.

Toute l'équipe graphosienne se joint à moi pour vous souhaiter de bonnes fêtes de fin d'année et un bon bout d'an !

>[BdG]

   
 19/12/09  LdV Voynich revient...

[Voynich revient...] Une nouvelle piste vient de nous être ouverte pour l'interprétation du manuscrit Voynich ! Vous ne pouvez pas avoir oublié l'existence de ce manuscrit qui défie les plus habiles cryptographes depuis de nombreuses années, nous vous en avons déjà abondemment parlé dans cette colonne ou dans celles de la Lettre de Thot.

Une nouvelle pierre vient d'être ajoutée à l'édifice déjà impressionnant des interprétations : le texte serait en fait une suite d'anagrammes de l'italien de la renaissance. Edith Sherwood nous propose son déchiffrage d'une partie des pages dites « botaniques » car elles représentent ce qui semble être des plantes accompagnées de leur légende. C'est en analysant un traité de botanique de cette époque qu'Edith a reconnu dans ces légendes des anagrammes de certains noms de plantes. Elle a eu cette idée en trouvant un texte page 116 du manuscrit qui dirait (selon son interprétation) « Povere leter rimon mist(e) ispero » c'est à dire « inspire toi du mélange des lettres » (ou quelque chose d'équivalent). Il faut dire qu'Edith Sherwood a déjà longuement étudié le manuscrit et qu'elle en est venue à la conclusion qu'il avait été écrit par un gaucher (je plaide non coupable !), et elle pense même que son auteur serait vraisemblablement de Léonard de Vinci. Vrai ou faux, c'est en tout cas la première à fournir une « traduction » d'une partie du manuscrit, alors que ses prédécesseurs s'étaient la plupart du temps contenté d'émettre des théories sans jamais nous donner le résultat de leur application au texte réel.

Bien entendu, ces hypothèses ont leur content de détracteurs, ne serait-ce que parce que le déchiffrement qu'elle propose n'est basé que sur quelques unes des pages botaniques et qu'elle n'a pas étendu son hypothèse au restant du volume. De plus, elles viennent contredire toutes les hypothèses qui les ont précédées, comme de bien entendu, ce qui leur crée, dès le départ, un grand nombre de contradicteurs.

En tout cas, les articles d'Edith Sherwood viennent se joindre à la myriade d'hypothèses, de polémiques et de déchiffrages plus ou moins aboutis que ce manuscrit a suscité depuis tant d'années. Gageons que ce n'est pas avec ceux-ci que le débat sera définitivement clos !

De toute façon, depuis quelque temps, on sait qu'en fait le manuscrit Voynich est le manuel de maître d'un jeu de rôles.

>[Jakub Horcicky de Tepenec]

   
 16/12/09  Calli « Calligraphie / Haiku »

[« Calligraphie / Haiku »] Mieux vaut s'y prendre tôt et vous prévenir : le forum internet encre-et-lumière.com lance le deuxième concours « Calligraphie / Haiku ».

Petite piqûre de rappel, ce concours se déroule en deux temps. La première phase, en partenariat avec la Fédération Française du Haïku et l'association Scriptoria, a vu plus de qatre cents haïkus en concours pour six lauréats qui ont reçu leur poème calligraphié par des artistes calligraphes.

La seconde partie dédié à la calligraphie a démarré le 15 novembre et se terminera en mai 2010 en partenariat avec Atelier-calligraphie, Princesse à Plumes, Le calligraphe et les éditions Alternatives. Un jury de calligraphes départagera 6 lauréats : Marine Porte de Ste Marie, Vincent Geneslay, Jean-Frédéric Crevon, Julien Chazal, Corrie Cameron, Massimo Polello, etc... Tous à vos plumes !

Votre contact : Emmanuel SPAETH. Vous trouverez le règlement complet de ce coucours ici.

>[Hermann Basho]

   
 13/12/09  Noël « De vous à moi »

[« De vous à moi »] Pour faire une autre suite à la fameuse conférence de Copenhague et à la nécessité de réduire la déforestation et d'offrir donc pour nos cadeaux de Noël uniquement des livres en papier chiffon, Je ne vous ai pas encore parlé du nouveau livre imprimé par notre ami Jean-Renaud Dagon de l'atelier du Cadratin.

Après le livre du Cadratin, je vous signale à nouveau l'ouvrage magnifique de Kitty Sabatier et J.C. Charcosset « De vous à moi » dont je vous parlais récemment et dont il reste encore quelques exemplaires du tirage de tête (mais au prix normal, cela vous apprendra à acheter vos cadeaux de Noël à la dernière minute) ainsi que du tirage courant. Il est vraiment superbe, et le dialogue entre J.P. Charcosset utilisant les mots et Kitty Sabatier utilisant la calligraphie expressive est vraiment très réussi. L'idée à la base était déjà intéressante, d'utiliser la calligraphie abstraite pour communiquer et pas seulement pour son côté esthétique, mais en plus, on arrive à lire les retours calligraphiques presque aussi bien que les textes alors qu'il n'y a pas de mots ! Quant à l'utilisation de la litho, elle rend tout un monde de nuances qui rendent les pages calligraphiques très expressives et très sensibles. Un travail vraiment très original et très beau sur beau papier chiffon, à la typographie soignée ce qui ne gâte rien !

Vous pourrez vous procurer le tirage de tête ou le tirage courant auprès d'Alain Paccoud dont les coordonnées sont données en fin de cet article.

>[Johannes Gensfleisch Senefelder]

   
 10/12/09  Noël Les livres du Cadratin

[Les livres du Cadratin] Alors que la conférence de Copenhague nous rappelle une fois de plus que les questions climatiques sont du ressort de tout un chacun, et alors que la déforestation contribue à dégrader à la fois notre environnement mais aussi la température ambiante, je vous propose de contribuer efficacement à l'amélioration du climat pour Noël prochain en boycottant les livres en papier à base de bois et de vous reporter plutôt sur ceux en papier à base de coton !

Et cela me conduit à vous parler du nouveau livre imprimé par notre ami Jean-Renaud Dagon de l'atelier du Cadratin. Il s'agit d'un recueil de poèmes de son maître en typographie, Fernand Parisod, que Jean-Renaud a sublimement composé et mis en page, accompagnant chaque texte d'une lettrine en couleur encrée à la main dont la subtilité des textures m'a laissé tout simplement sans voix. J'ai eu l'occasion d'en voir un exemplaire cet été à Lurs et je dois dire que j'ai été immédiatement séduit par le superbe contraste entre un texte d'un noir typographique profond et cette belle lettrine de bois encrée de manière si particulière. La mise en page sobre mais bien équilibrée rehausse ce contraste et fait de chaque page un tableau. J'oubliais de mentionner (mais c'est le cas pour tous les beaux livres du Cadratin) que l'ensemble est fait en typo plomb (ou bois pour les lettrines) avec le soin et le sens du détail que Jean-Renaud donne à toutes ses production. Par exemple, chaque double page s'ouvre très simplement grâce au coin replié de la page de gauche dans l'espace duquel on peut lire en gaufrage le numéro de page dans le coin de la page de droite (c'est confus je m'en doute, vous n'avez qu'à acheter le livre si vous voulez comprendre !).

C'est à la fête que l'Atelier du Cadratin a donnée le 31 octobre dernier (rien à voir avec Halloween) que l'ouvrage a été présenté pour la première fois, mais divers livres sortis sous les OHC de l'atelier font également l'objet d'une exposition à la Maison Visinand à Montreux (courez-y vite, renseignements et photos ici). Pour les lecteurs éloignés des bords du Léman, vous avez toutes une série de très belles photos sur le site de l'atelier, ainsi bien sûr qu'une liste des livres à lire et à offrir !

>[Oscar Hippolyte Cadratinus]

PS : n'oubliez pas de soutenir le travail exceptionnel de Jean-Renaud en devenant un Vrai Ami du Cadratin.

   
 8/12/09  News Cap au nord

[Cap au nord] Multiples les étoiles, unique la lumière - Ils ont pour nom « Campus Stellae », un champ d’étoiles pour chanter les étoiles, les lettres, les sonnets, les alphabets calligraphiés… du Moyen Âge. Leur localisation est dans le pas de Calais… Autant dire le NÔÔÔRD ! Le grand NORD ! Faut dire que pour nous, vu de Marseille, passé Montélimar on est persuadé qu’on trouve aisément des ours polaires en bordures des voies vicinales…. Mais bon - Notez bien qu’avec ce p… de réchauffement climatique…, on va bientôt finir par avoir raison… Tout ça pour vous dire que Campus Stellae propose des ateliers de calligraphie latine dans le Boulonnais. « Nous nous déplaçons également pour animer des stages, des initiations, des démonstrations. Nous proposons également la reconstitution d'un atelier de calligraphe au XIIIème siècle... » - Si certains lecteurs du BdG sont intéressés, vous pouvez contacter son mentor : Richard Roullier ici, sur son site Internet.

>[Nanouk Podfok]

   
 5/12/09  LAR Bientôt Noël

[Bientôt Noël] Je viens de trouver dans ma boîte aux lettres le dernier numéro de « Letter Arts Review » et, comme Noël approche et que vous avez sûrement de nombreux amis ou proches qui se cassent la tête à essayer de trouver que vous offrir, entre un moule à kougelhopf (vu la demi journée de préparation de la pâte, vous ne l'utiliserez pas deux fois) ou un coffret cadeau (le choix entre une thalassothérapie en Laponie, un sauna à Tombouctou ou un stage commando en Afghanistan, voyages non compris bien sûr...), je vous suggère de leur donner la référence de cet article, je suis sûr qu'ils vont en faire bon usage.

Car je me propose de vous faire mieux connaître (mais est-ce encore nécessaire ?) la seule revue au monde consacrée entièrement à l'art de la lettre, j'ai nommé « Letter Arts Review ». Certes, comme le titre le laisse présager, c'est une revue en anglais. Mais tel l'enfant en bas âge qui se régale des images d'un livre de contes alors qu'il ne sait pas encore lire, vous pouvez très bien vous délecter des illustrations de cette somptueuse revue (beau papier, toute en couleurs, lettrages et mise en page soignés) sans comprendre le premier mot de la langue de Donald Jackson.

Ce trimestre, nous avons droit à neuf articles tous plus magnifiquement illustrés les uns que les autres desquels je vous recommande plus particulièrement une visite du musée lapidaire de Fourvière, où nous nous étions rendus en voyage d'étude Graphos en 2008. Les vieilles pierres européennes font encore l'admiration de nos amis d'outre atlantique car l'article explore les diverses pierres gravées que l'on peut voir à l'extérieur du musée, près du théâtre et s'attarde en des photos magnifiques sur telle ou telle stelle à la capitale romaine particulièrement bien proportionnée. Pour les amateurs de calligraphie pure et dure, il y a également un compte-rendu d'une exposition belgio-nipponne ainsi que d'une rencontre calligraphique en Russie. Enfin, pour les plus curieux, je vous recommande un article très informé sur le métier de peintre en lettres qui, à l'examen des illustrations, se rapproche beaucoup de la calligraphie telle que nous la pratiquons. J'en veux pour preuve le parcours d'Henri Mérou dont ce fut le métier naguère et qui est aujourd'hui calligraphe et bien d'autres choses encore, comme pourront le découvrir les participants à notre stage du 13 décembre prochain sur le thème du mail art (petit insert auto-promotionnel).

Bref, profitez de la période de fêtes pour abonner ou vous faire abonner à Letter Arts Review (c'est faisable en ligne et en toute sécurité chez John Neal Bookseller), c'est un grand moment de bonheur garanti tous les trois mois !

>[Piotr Kolinski]

   
 2/12/09  13700 GPS préhistorique !

[GPS préhistorique !] Alors là mes chers Erik et Leif ! Là, permettez-moi de me gausser ! Mais alors d’une force ! Avec votre carte moisie du Vinland ! … du seulement XIIIe siècle… (et encore c’est même pas sûr !) – Je me poile ! Grave ! (Voir vos différents posts du 23/8/09 et du 25/7/09 sur le Blog de Graphos) - Là c’est du lourd ! De la gravure lapidaire de derrière les fagots ! De la cartographie au burin ! Du mastodonte ! Que dis-je ! Du mammouth authentique ! De la cartographie magdalénienne ! La date ? 13 700 ans ! Alors ça vous la coupe… ? Isn’t ! C’est en Navarre, … au Mont San Gregorio - La silhouette du mont est fidèlement représentée sur la pierre... Les hommes du magdalénien, en véritables cartographes de la préhistoire reportèrent avec précision l'emplacement des lieux... non loin de là on a même retrouvé plusieurs burins en pierre ayant servi à la gravure elle-même... Et si vous voulez en savoir plus… C’est page 46 de l’excellent « Courrier International » de ce mois-ci, le n°995 du 26 novembre au 2 décembre 2009 !

>[Madeleine La Squaw]

PS : en ménagère attentionnée, Madeleine achète ses cadeaux de Noël sur la Boutique de Thot car elle sait qu'elle aura une réduction de 10% sur tous les ouvrages des éditions Arqa jusqu'au 31 décembre !

   
 Novembre 
 
 29/11/09  Vu Le temps du papier

[Le temps du papier] Si vous avez à choisir une destination pour passer quelques jours tranquilles (mais propices aux émerveillements visuels et gastronomiques), je ne peux que vous conseiller Strasbourg. J’en entends d’ici murmurer que cette opinion est dictée par pur chauvinisme et est influencée par mes origines alsaciennes. Certes, cela me fait sans doute voir un tantinet la ville en rose mais je sais conserver toute mon objectivité !

Alors autant vous le dire tout de suite, vous ne serez pas tout(e) seul(e) à Strasbourg en ce début décembre. Mais c’est une grande ville et je ne vais pas vous envoyer au marché de Noël où vous vous trouveriez pris dans ce qui semble être le plus beau conglomérat de touristes de toutes nationalités, portés par les effluves de vin chaud et la proximité de plusieurs dizaines de semblables qui piétinent le même mètre carré de pavé.

Par contre, je vous conseille plutôt d’aller au Musée d’Art Moderne et Contemporain, le MAMC pour les intimes ; il est quasiment désert en ce moment et vous pourrez y parcourir avec toute la concentration nécessaire une des plus belles expositions d’estampes de ces dernières années. Elle regroupe cent vingt travaux de la collection privée de Pierre Soulages sous le titre « Le temps du papier » et consiste en diverses eaux-fortes, lithographies et sérigraphies, toutes plus belles les unes que les autres. Les eaux-fortes, plus particulièrement, démontrent la très grande maîtrise technique et esthétique du peintre du noir et on y trouve des matières, des textures et des couleurs absolument incroyables. Car oui, Soulages utilise également dans ses gravures des encres de couleur, et cette tension entre le noir omniprésent et la couleur discrète est quelque chose de prodigieux. Inutile de regarder ces travaux sur Internet ni dans les livres, leur perfection réside tout autant dans les effets de gaufrage à plusieurs niveaux que la presse donne sur le papier que dans les formes torturées que l’acide a creusées dans le cuivre. Dans cette exposition mise en scène par le peintre lui-même, tout est fait pour que vous puissiez saisir toutes la virtuosité de ces œuvres dans l’intimité que vous pourrez avoir avec elles. Et vous y verrez aussi trois grands bronzes que l’artiste a fait à partir des plaques de cuivre, et qui sont des agrandissements de tous les creux, rainures et formes végétaloïdes que la chimie des métaux a fait naître. Il affirme en effet que ces plaques sont en elles-même des objets d’art et pas seulement un moyen d’obtenir une trace sur le papier.

Certes, Soulages le dit lui-même, ce n’est pas de la calligraphie, c’est une mise en lumière de l’agencement du monde. Mais n’est-ce pas là justement la définition d’une belle calligraphie ?

Attention, étant donné la fragilité de ces œuvres sur papier, l’exposition ne dure que jusqu’au 3 janvier. Vous avez toutes les informations pratiques ici.

>[Petrus Argentorati]

   
 26/11/09  Xpo Fils Rouges

[Fils Rouges] Ce n’est pas encore Noël mais déjà les festivités calligraphiques commencent ! Aujourd’hui même une nouvelle exposition de calligraphie ouvre en effet ses portes, et non des moindres, puisqu’il s’agit de celle de Bénédicte Gérin ! Vous connaissez sûrement ses travaux, nous en avons déjà parlé plusieurs fois dans cette colonne, et de plus, même si vous habitez la jungle paraguayenne, vous pouvez vous en régaler les yeux en allant tout simplement visiter son site.

Bénédicte a une vision toute personnelle de la calligraphie, puisqu’elle en a depuis longtemps abandonné la lisibilité pour se concentrer sur le trait, sa gestualité et l’utilisation la plus approfondie du « mouillé ». Mais elle ne perd pas pour autant contact avec le rythme du texte qui vient ça et là rappeler qu’il s’agit bien de calligraphie et non de pure peinture abstraite.

Vous trouverez sur l’album Graphos un extrait de ses travaux qu’elle a eu la gentillesse de nous faire parvenir ainsi qu’une invitation qui regroupe toutes les informations sur les lieux et les horaires, qui sont aussi présentes sur son site.

Pour les habitants de la cambrousse colombienne, elle nous fait également savoir qu’il n’est pas nécessaire (sauf si vous le voulez vraiment) de se déplacer à Paris en émettant quantité de gaz à effet de serre puisque l’intégralité de son exposition se trouvera en ligne d'ici quelque temps sur son site comme à son habitude. Mais si vous êtes un lecteur fidèle, vous savez déjà qu’un scan sur internet ne remplacera jamais l’émotion donnée par le contact direct avec l’œuvre !

>[Laetisaria fuciformis]

   
 24/11/09  Mag Typo

[Typo] Le Blog de Graphos sait tout ! Grâce à son réseau d'informateurs, le BdG traque l'information là d'où elle jaillit, l'événement là où il se décide et l'actualité là où elle se passe. Et c'est donc grâce à l'un de ces informateurs avisés que nous avons reçu le numéro 2009 / 2010 de la revue « Graphisme en France » qui porte cette année sur la typographie. Cette revue éditée par le CNAP a choisit ses auteurs parmi le gratin des graphistes et des créateurs de caractères puisqu'on y trouve Michel Wlassikov pour un article sur « La lettre et le temps », qui fait le tour d'une décennie de création typographique en France, montrant les travaux, parlant des créateurs et citant des lieux qui ont marqué ces années. On y lit aussi un passionnant article de Jean-Baptiste Levée à propos « Du facteur d'écritures typographiques » qui nous décrit par le menu le rude métier de dessinateur de caractères, avec ses joies et ses peines de tous les jours. Suit un article de Peter Bil’ak sur les nouveaux moyens de diffusion des polices de caractères et sur les facilités considérables qu’Internet apporte dans ce domaine. Et enfin le dernier article de Thomas Huot Marchand s’intitule « Pour un apprentissage élargi du dessin de caractère » et vous éclaire sur les diverses techniques à maîtriser pour arriver à créer des caractères dans les règles de l’art. Bref, quarante pages de quintessence de la typographie, écrites par des gens du métier qui parviendront sûrement à vous faire partager l'amour qu'ils lui portent.

« OMG ! » vous entends-je vous écrier du fin fond de votre cambrousse, « quatre heures de marche, trois heures de piste, deux heures de chemin vicinal, une heure de route et une demi-heure d'autoroute ne seront pas de trop pour joindre la maison de la presse la plus proche... Et encore faudra-t-il y retourner la semaine prochaine pour prendre livraison du précieux magazine commandé ! » Eh bien non ! Car pour une fois, qualité ne rime pas avec rareté et ce superbe numéro est intégralement en ligne afin que vous puissiez y accéder facilement et ce que vous habitiez en plein cœur de Paris ou au plus profond de la cambrousse guatémaltèque. Plus une seule raison de ne pas mieux connaître le métier de dessinateur de caractère ! Alors bonne lecture !

>[Coactlmoctl Lan]

   
 21/11/09  Voir Écritures croisées

[Écritures croisées] Vous connaissez sans doute Denise Luc pour sa participation au superbe ouvrage paru il y a quelque temps chez Alternatives, « Pas plus sage qu'il ne faut », dont la sortie avait marqué les esprit à la fois par la qualité des travaux des auteurs mais aussi par la polémique sur la qualité de reproduction de leurs œuvres dans l'ouvrage en question. Afin de se rendre compte par eux mêmes, certains, dont je suis, avaient fait le voyage jusqu'à Limoges l'été suivant pour voir ce qui restera pour moi une des plus belles et des plus variées expositions de calligraphie de ces dernières années. Là, force fut de reconnaître qu'aucune reproduction sur papier, même en prenant le soin le plus extrême dans sa préparation, aucun livre ne pouvait rendre le détail des formes, la finesse des couleurs ni la qualité des courbes des travaux originaux.

Eh bien, si je remue à nouveau ces souvenirs douloureux pour certains, c'est pour vous encourager à aller à nouveau apprécier dans notre réel le plus rossetien une exposition des calligraphies de Denise Luc à Paris. Vous y verrez les travaux qu'elle avait montrés pour l'exposition « Écritures croisées » dont nous avions parlé en son temps et pour laquelle nous avions posté de superbes photos sur notre fameux album Graphos. N'hésitez donc pas à vous en rendre compte par vous-même, aucun livre ni aucune photo sur Internet n'arrivera jamais à vous faire apprécier la subtilité de ces travaux calligraphiques de qualité.

Vous trouverez toutes les informations sur ce dépliant.

>[Luc Raysse]

   
 18/11/09  Lu Back Cover

[Back Cover] Les revues de typographie qui ne se limitent pas à énumérer de bêtes catalogues de toutes les créations du monde (les pires comme les meilleures) ne sont pas légion. D'abord parce que les revues de typo ne sont pas légion au départ, mais en plus parce qu'il est beaucoup plus difficile de trouver ou de rédiger des articles ayant du sens que de simplement copier coller toute création graphique qui tombe sous la main.

J'ai réussi à vous en dégoter une facile à trouver et franchement intéressante. Il s'agit de « Back Cover » qui n'en est pour l'instant qu'à son deuxième numéro, certes, mais dont le contenu vaut largement son prix modique et les quelques minutes pour la commander sur Internet.

Vous y trouverez par exemple un article sur « Les pionniers de la typographie moderne », un bien beau livre sur les typographes du Bauhaus notamment, mais vous y lirez aussi une interview d'un illusionniste expliquant l'art de la mémoire qu'il s'est constitué pour ses spectacles (et qui nous fait comprendre bien des choses sur la perception des images et donc des signes) et également un article de Jan Tschchold sur « Le nouveau livre », écrit à la fin des années 1920 dans lequel il résume l'impact de la nouvelle typographie sur la forme du livre elle-même.

Une originalité de la revue est d'être bilingue (français - anglais) mais d'incorporer dans les deux textes des illustrations différentes, ce qui fait que la partie anglaise (pour nous autres francophones) n'est pas un gaspillage de papier mais doit être parcourue tout aussi attentivement pour y découvrir les autres illustrations.

Deux numéros pour l'instant seulement, disponibles sur internet, mais bien des promesses pour les numéros à venir !

>[Admah Zéboïm]

   
 15/11/09  Fox Anniversaire numérique

[Anniversaire numérique] Firefox, le renard roux… le navigateur préféré des internautes geeks et branchés, hostiles au pouvoir monopolistique de Microsoft, souffle ses 5 bougies ! Et que de choses et de versions… parcourues en cinq années ! Firefox qui ne cesse de grignoter des parts de marché à Internet Explorer, commence à trouver un rythme de croisière et une légitimité acquise de haute lutte… Tristan Nitot, président de Mozilla europe, donne une interview ici, sur le site de PC In-pact.

A noter également cette citation issue de l’interview de Tristant Nitot ce matin-même sur France-Infos, qui signale à propos de l’ére d’Internet, de la communication et de l’écrit sous toutes ses formes : « Internet est la plus grande invention de l’humanité depuis la découverte de l’imprimerie ! ». Citation à mettre en regard, évidemment, avec celle de notre c.. de service… (Voir notre post sur le BdG du 20/10/09).

>[Zvonimir Potchniep]

PS : Firefox est aujourd'hui installé sur un ordinateur sur quatre, ce qui le fait largement sortir du monde des geeks où on le cantonait jusqu'à présent. On ne trouve plus aujourd'hui de site signalant « Votre navigateur n'est pas pris en charge...» et Microsoft paye durement les longues années où ils ont dépensé plus en publicité qu'en amélioration de la qualité de leurs produits... Mais Firefox est par ce fait devenu également la cible des concepteurs de virus, arrivera-t-il à conserver sa réputation de sécurité là où IE s'est complètement discrédité?

>[Madmacs]

   
 13/11/09  399€ Ouah ! Wouaaaw !

[Ouah ! Wouaaaw !] Welcome to the hot doll’s world ! Fluidity, Contemporaneity, Modernity, Audacity, and… ! Made in France - Ergonomique et sécurisant ! Quelle ligne ! Quel dessin, quelle fluidité ! Y’a pas à dire ! Qui connaissait il y a encore quelques jours ce jeune designer lillois de vingt-six ans, Clément Eloy ? Ce designer français vient de réaliser le premier sextoy pour chien pour une société française de Charentes… au prix de 399 euros (sans les frais de port) – À découvrir sur le site internet de la société qui prône « l’univers branché des chiens branchés » ! Ça vaut le détour ! Et surtout ne loupez-pas la vidéo !

http://www.hotdollfordog.com/

Nom d’une croquette !

[Rantanplan et les 101 dalmatiens]

   
 11/11/09  Sic! Gouvernator

[Gouvernator] Il est parfois surprenant de voir notre image d'un personnage être complètement mise à mal par un seul acte qui en révèle tout à coup une facette totalement insoupçonnée. Arnold Schwarzenegger, acteur célébrissime pour son rôle dans les divers Terminator, a été élu gouverneur de Californie et le monde entier s'est amusé de voir ce qui semble être une brute épaisse accéder à l'un des postes les plus important dans la politique américaine. Pour qui a soigneusement observé Arnold dans son rôle fétiche, ces préjugés pouvaient déjà paraître injustifiés tant l'acteur fait montre d'humour au second degré dans chacun de ces films. Son action à la tête de l'état californien montra par la suite que ce jugement devait en effet être assez largement nuancé car Arnold fit montre à la fois d'efficacité et de détermination pour tenter de résoudre les multiples problèmes économiques et écologiques qui se posent à la Californie. Le clivage entre républicains et démocrate en prit d'ailleurs un sacré coup... Mais après ce qui s'est passé cette semaine, il ne restera plus rien, je crois, de sa réputation de brute inculte au cerveau rabougri par l'excès de musculation.

Arnold ayant constaté que son parlement passait son temps à discuter de problèmes mineurs et sans portée politique réelle, alors que la Californie traverse une période de crise économique (et donc humaine) de grande ampleur, le « Gouvernator », comme on l'appelle, a décidé de marquer sa désapprobation en refusant de signer une n plus unième loi insignifiante alors que « la réforme de l'utilisation de l'eau, la réforme des prisons et le système de santé sont des points importants que son administration a présenté au débat et dont le parlement repousse perpétuellement le traitement à plus tard.» En VO, ça donne ceci :

« To the Members of the California State Assembly:

I am returning Assembly Bill 1176 without my signature.

For some time now I have lamented the fact that
       major issues are overlooked while many
unnecessary bills come to me for consideration.
       Water reform, prison reform, and health
care are major issues my Administration has brought
       to the table, but the Legislature just
kicks the can down the alley.

Yet another legislative year has come
        and gone without the major reforms Californians
overwhelmingly deserve. In light of this,
        and after careful consideration, I believe it is
unnecessary to sign this measure at this time.

Sincerely,
Arnold Schwarzenegger »

Assemblez les premières lettres de chaque ligne de ce texte et même avec un vocabulaire anglais minime, vous comprendrez ce qu'Arnold avait réellement envie de dire aux parlementaires. Et vous aurez une preuve que le cerveau d'Arnold est tout sauf rabougri et qu'en tout cas il maîtrise parfaitement l'art de l'acrostiche.

>[Sarah Connor]

PS : cela parait difficile à croire, mais cet article est réellement en ligne sur le site du gouverneur de Californie et son authenticité ne fait pas de doute.

   
 9/11/09  100 Claude Lévi-Strauss

[Claude Lévi-Strauss] « Claude Lévi-Strauss, dont j'ai suivi les cours au musée de l'Homme, a eu sur moi une influence considérable, parce que l'une de ses grandes leçons a été de supprimer le mot « sauvage » de notre vocabulaire. L'histoire montre que la civilisation judéo-chrétienne a toujours trouvé un moyen de rejeter la plus grande partie de l'humanité dans le néant. Dans l'Antiquité, il y avait les Grecs et les « barbares », ceux qui ne savaient pas parler. L'idée qu'on puisse avoir une autre langue que la langue grecque était inconcevable. Ensuite, il y a eu les chrétiens et les « païens », ceux qui n'avaient pas de religion. Enfin, à partir du XVIIIe siècle, il y a eu les civilisés et les « sauvages ». Là encore, l'idée qu'on puisse avoir une autre culture que la culture occidentale moderne était inconcevable. Claude Lévi-Strauss a consacré toute son oeuvre d'ethnologue à montrer que ceux que nous qualifions de « sauvages » ont aussi une civilisation. Lors de ses cours, il nous a appris à respecter les gens qui ne sont pas de notre culture et à étudier la leur. Ce fut décisif pour moi qui, en ce temps-là, écrivais mon premier roman, Vendredi ou les limbes du Pacifique, inspiré du Robinson Crusoé de Daniel Defoe (…). »

Voir le dossier complet sur Claude Lévi-Strauss dans Philosophie Magazine.

>[Michel Tournier]

PS : ne manquez pas de lire ou relire les travaux de Claude Lévi-Strauss décédé récemment ; il fut celui qui transforma profondément (et on l'espère durablement) la vision de notre civilisation occidentale technologiquement avancée sur les peuples dits jusqu'alors « sauvages » et dont il démontra que l'apparence de « primitivité » n'était due en fait qu'à l'absence de profondeur de notre analyse. Il s'ensuivit la domination du relativisme culturel sur lequel il y aurait aujourd'hui beaucoup à dire et à redire…

   
 7/11/09  Voir Bonsaïka

[Bonsaïka] Si la calligraphie est l'art d'écrire sur papier ou parchemin, si la gravure lapidaire est l'art d'écrire dans la pierre et le land-art l'art d'écrire dans le paysage, la pratique du bonsaï est l'art d'écrire dans les arbres... Loin de toute vision réductrice du type torture végétale ou arbre rabougries, le bonsai est une plante sublimée pour atteindre la quintessence du végétal, la forme idéale, le développement harmonieux et l'expression même de sa nature intime. Le récipient qui l'accueille et le substrat sur lequel elle pousse doivent eux aussi contribuer à l'harmonie générale de l'ensemble et il arrive même qu'un pratiquant averti sculpte telle ou telle partie morte de l'arbre pour renforcer encore la qualité de l'équilibre global.

C'est Michel, notre callidentiste graphosien préféré qui nous a initié à l'art du bonsai, qu'il pratique lui-même bien entendu; c'est lui qui nous a éduqué les yeux, qui nous a fait comprendre toute la subtilité de cette sculpture du vivant et qui nous a expliqué les buts et les moyens de cet art de la lenteur (il faut plusieurs mois pour qu'une intervention de l'éleveur soit perceptible dans l'arbre) et de l'humilité (on peut guider l'évolution de  l'arbre mais c'est lui qui choisira finalement de pousser comme ci ou comme ça).

Si vous voulez vous aussi mieux comprendre cet art japonais si subtil, vous pouvez vous rendre le week-end du 14-15 novembre à la salle du Pré des Arts à Valbonne pour y découvrir les plus beaux spécimen de bonsai de toute la région. Michel désertera pour une fois le stage Graphos du jour pour y montrer en personne ses réalisations et, si vous lui demandez gentiment, il pourra même vous faire découvrir toutes les finesses de l'art du bonsai pour que vous soyez vous aussi plus à même d'en apprécier les nuances.

>[Maître Hu Sqva Rna]

   
 5/11/09  Bis Eco... écho

[Eco... écho] Je dirais même plus, cher Johannes ! Les derniers Umberto Eco sont parus, car ce grand intellectuel a de multiples facettes, il est romancier certes, observateur avisé de notre civilisation sans doute mais aussi sémiologue auteur d’ouvrages aussi importants que « La guerre du faux » ou « Interpretation et surinterpretation » qui ne peuvent qu’éclairer notre relation aux signes et donc au sens. Le Louvre en a profité pour le nommer grand chef d’orchestre de ses événements de novembre (conférences, exposition, interventions diverses), rude tâche dans laquelle il succédera à des personnages aussi prestigieux que Badinter, Boulez ou Anselme Kiefer. Le thème qu’il a choisi ne surprendra pas ses fans : « vertige de la liste ». Car qui s’est délecté du « Pendule de Foucault » se souvient de la liste des noms de Dieu énumérée in extenso par un Macintosh nommé fort à propos « Aboulafia » mais aussi du mystérieux manuscrit templier qui se révélera en fait n'être qu'une liste de courses… Le thème de la liste et de l'énumération irrigue les travaux d'Eco comme le Tibre baigne les sept collines romaines.

La liste est présente dans toute œuvre humaine et il choisit de nous la présenter sous toutes ses formes, que ce soit à travers la littérature, de Homère à Joyce en passant par les litanies médiévales, ou dans l’art pictural par les peintures de foules ou de multitudes. De la liste enclose (les figures gravées sur le bouclier d’Achille) à la liste infiniement étendue (les étoiles sur une peinture de la Voie Lactée), de l'énumération visuelle (les soldats de la Bataille d'Issos) à celle suggérée (le Sacre de Napoléon), Umberto Eco explore l’expression de la multitude dans l’histoire de la littérature, de la peinture, de la musique ou du cinéma. Il serait vain de tenter de résumer ici la réflexion aux multiples rebondissements qu’il a menée à cette occasion, et je ne peux que vous encourager à (tenter d’) aller le voir en personne au Louvre.

Pour les peuchères comme moi qui bénéficient d’un soleil provencal et sont donc éloignés de la parisianité louvresque, vous pourrez avoir un aperçu de ses réflexions dans un superbe ouvrage, « Vertige de la liste », magnifiquement illustré de mots et d’images, dont la lecture est certes rendue ardue par tant d’érudition (les romans d’Eco sont les seuls pour lesquels il faut parfois s’interrompre pour aller chercher de la documentation sur le sujet qu’il aborde) mais dont le résultat est une réelle illumination de l’esprit.

>[Isaac Casaubon]

Notae :

• France Culture consacre à Umberto Eco sa journée de mardi 3 novembre et vous pourrez ré-écouter pendant plusieurs jours encore ses interventions dans les Matins, Tout arrive ou le Rendez-vous.

• Umberto Eco a aussi fait paraître deux ouvrages sompteux explorant l'« Histoire de la beauté » et l'« Histoire de la laideur », tout deux à lire de A à Z. Et souvenez-vous que Noël approche !

   
 3/11/09  Book Ecce Eco

[Ecce Eco] Et voici le dernier Umberto Eco ! A ne pas louper, évidemment, pour tous les amoureux du livre et de la « chose » imprimée…

Spécialiste de philosophie médiévale, sémiologue distingué et linguiste émérite - qu’on ne présente plus, Umberto Eco nous offre avec cet ouvrage « N'espérez pas vous débarrasser des livres », une analyse aiguë et parfaitement dans l’air du temps, de ce qu’est devenu au fil des temps ce curieux objet de papier… Eco repositionne parfaitement dans son livre à la fois la galaxie Mac Luhan et la planète Gutenberg dans une dialectique que seul ce grand érudit pouvait nous permettre d’appréhender de la sorte… « Le livre va-t-il disparaître du fait de l'apparition d'Internet ? - Il y a en réalité très peu de choses à dire sur le sujet. Avec Internet, nous sommes revenus à l'ère alphabétique. Si jamais nous avions cru être entrés dans la civilisation des images, voilà que l'ordinateur nous réintroduit dans la galaxie de Gutenberg et tout le monde se trouve désormais obligé de lire. » A consommer sans modération !

>[Johannes Paperbouc]

« N’espérez pas vous débarrasser des livres »
de Jean-Claude Carrière et Umberto Eco
Histoire et Actualité - Grasset

   
 1/11/09  News Mérou de secours

[Mérou de secours] Cher(e)s Graphosiens et Graphomanes,

… J'ai bien reçu votre missive collective qui m'a rappelé les bons
souvenirs passés en votre compagnie dans vos beaux lieux -  qui vous auront, une fois de plus inspirés doucereusement…

Nul doute que cette session sur « la Ronde » fut profitable et riche d'enseignement, donnée de main de maître et rondement mené par Thierry Emmannuel (pourquoi tant de "n" ?) … et que mes modèles par leur différence, ont su justement,  vous fédérer !

Je vous fait parvenir, en jointe pièce, la publicité pour l'encre qui va avec (voir notre illustration) ;  que je vous recommande, afin de parfaire vos travaux... Faites- en bon usage !

Au plaisir de vous revoir tous au 13 décembre… pour votre dernier stage de l’année !

Amitiés à tous,

>[Henri Mérou]

   
 Octobre 
 
 31/10/09  W7 Musset & Co

[Musset & Co] « Le jour où Microsoft inventera quelque chose qui ne plante pas, ce sera un clou. » Noxx - Le lancement de « Windows 7 »… s’est déroulé sans soucis apparent le jeudi 22 octobre 2009 à 15:19, malheureusement le Blog de Graphos n’a pas pu vous en parler aussitôt pour cause de panne de… webmaster, … ce dernier ayant pris durant ces dernières vacances (bien méritées) de la Toussaint, l’option : « cristaux liquide version massette et gravelet 5.0 » pour un stage de gravure lapidaire avec l’émérite Franck Jalleau, à Lurs en Provence ! Comme quoi on peut être un cador en informatique et rester aussi à l’âge de la pierre taillée ! (Mais bon, il n’y a rien d’incompatible chez Graphos) - Quoiqu’il en soit… le voici enfin de retour pour publier nos derniers posts auprès du village mondial…

Que dire de « Windows 7 » ? Si ce n’est que la réussite de Windows Vista (voir les différents articles de 007 et Madmacs, notamment, sur le BdG. [archives] à partir du 30/1/07 - PC - Hasta la Vista) a marqué tous les esprits pour son bide planétaire et intergalactique… A tel point et c’est quand même assez sidérant de le constater !... que le site Internet officiel de Microsoft France semble considérer que les possesseurs de PC, sous logiciels Microsoft, (soit 90 % du parc mondial quand même), passeront directement de XP à Windows 7 ! Ben Vista alors ? « Encore sur Windows XP ? Regardez ce que vous manquez (sic) ! » C’est dire le foutage de gueule ! (Y’a des coups de tongues dans les écrans plats qui se perdent !) - Ceci étant dit, au regard des pros de l’informatique (ce que nous ne sommes pas) et des utilisateurs de PC (ce que nous sommes), le gain en puissance d’utilisation, premier argument de vente de la part de Microsoft sur ce coup là, oscille entre 0% et environ 3 à 5 %... Autrement dit ça vaut vraiment le coup de tenter la nouvelle aventure Microsoft… !

Mais bon - « c’est pas mon idée » - mais c’est seulement mon avis… Et comme disait Musset (Alfred) « mon verre est petit mais je bois dans mon verre » ce qui traduit en langage de chez nous (au sud de Montélimar), pour les footeux et supporters de l’OM…. « On ne change pas une équipe qui gagne »… Oui, je sais ! J’ai réussi le tour de force, dans le même post, de vous parler de Windows 7, de gravelet, d’Alfred de Musset et de l’OM, et ben c’est bien à ça qu’on reconnaît le Blog de Graphos ! Pour le reste… Astaluego amigos ! (Nul doute que Madmacs aura aussi son mot à dire sur le sujet dans les jours qui viennent…)

>[Johnny Rotten]

   
 20/10/09  Con Avec des commentaires

[Avec des commentaires] Caramba ! Je vais encore passer pour le con de service ! Après l’affaire de la Rolex… où Séguéla avait répondu brillamment en parlant de l’aspect « bling bling » de notre omniprésident : « Comment peut-on reprocher à un président d'avoir une Rolex. Enfin... tout le monde a une Rolex. Si à cinquante ans, on n'a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie ! » - Jacques Séguéla est-il un con ?

Desproges déjà à l’époque du Tribunal des Flagrants Délires se posait cette question qui vingt ans plus tard fait toujours sens ! C’est fort ! En ces termes, on retrouvait Desproges au meilleur de sa forme : « Jacques Séguéla est-il un con ? De deux choses l'une : ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m'étonnerait quand même un peu; ou bien Jacques Séguéla n'est pas un con, et ça m'étonnerait quand même beaucoup ! » Séguéla invité à la TV ce samedi 17 octobre dans l’émission de Laurent Ruquier sur France Télévision, a cru bon de parfaire son image de con – si jamais il y avait eu un doute – en parlant d’Internet de la façon suivante : « Le Net est la plus grande saloperie qu’aient jamais inventée les hommes ! C’est Dieu vivant ! (…) - Car le net permet à tous les hommes de communiquer avec les autres hommes (…) - En quelques secondes, le Net peut détruire une réputation ! » Fin de citation - Alors là je dis : « Respect ! »

>[Zvonimir Potchniep – Roi des Cons de 1402 à 1403, avant de mourir décapité à coups de gourdins et brûlé en place publique par la foule en délire]

PS : pour les handicapés du petit écran, vous pouvez juger sur pièces ici vers la huitième minute.

   
 17/10/09  Apt Ainsi chantait…

[Ainsi chantait Miss Drac’ula] Les habitants de Montpellier la connaissent bien et ses diverses interventions dans cette région ont déjà été le sujet de moultes billets sur le BdG. Mais cette fois nous avons la chance de pouvoir rencontrer Anne-Marie Jeanjean à Apt et donc bien plus facilement que de se déplacer en la lointaine contrée natale des Grisettes en émettant pour cela quantité de gaz à effet de serre. Elle interviendra dans la riante capitale provençale des fruits confits pour animer une soirée poésie au cours de laquelle elle interprétera ses propres textes et notamment des extraits tirés de « Ainsi chantait Miss Drac’ula ». Peut-être aurez-vous même la chance à cette occasion de voir ses collages et ses travaux autour de l’écriture qui font preuve d’une rare originalité, que ce soit dans le fond comme dans la forme, et son détournement de la calligraphie sage et posée dans un but expressif ne pourra que vous interpeller.

Pour les habitués des stages Graphos, sa voie chaude et son phrasé serein sont un régal pour les oreilles et ses textes un éveil pour l’esprit, les rares fois où elle arrive à trouver le temps pour venir nous voir !

Vous aurez toutes les informations à propos de cette soirée du vendredi 23 octobre sur notre album Picasa ou sur le site du « Vélo Théâtre » qui l’accueille à cette occasion sur le thème de « Les cris poétiques » en compagnie de trois autres poètes.

>[Louison Jouvet]

   
 14/10/09  Ici Calligraphies du Monde

[Calligraphies et Écritures du Monde] Coup de chance pour les amateurs de calligraphie de la région marseillaise ! Pour une fois, il ne sera pas nécessaire de produire des kilotonnes de gaz à effet de serre pour aller sur place participer à un événement autour de la calligraphie ! Car à quelques kilomètres du four des navettes, de vendredi à dimanche prochain, se tiendra à Ventabren une biennale toute entière consacrée au noble art de la belle écriture tel qu’il est pratiqué dans diverses parties du monde : calligraphie arabe, chinoise, sanskrite, arménienne, japonaise sans oublier celle qui nous tient à cœur, la calligraphie latine. Il y aura même intervention d’un enlumineur, d’un aquarelliste à la mode chinoise et, plus rare, d’un créateur de calligrammes.

Sous le titre « Calligraphies et Écritures du Monde », cette deuxième biennale vous permettra de participer non seulement à des ateliers pratiques mais aussi d’assister à des démonstrations et à une série de conférences sur l’histoire de l’écriture des parties du mondes connues ou moins connues. Bien entendu, les nombreux intervenants exposeront leur travaux ce qui vous permettra d’avoir au moins un aperçu de ce que les autres cultures ont pu inventer en matière de calligraphie.

Il y aura même un grand repas spectacle de clôture dimanche soir où vous pourrez sans doute côtoyer de plus près les artistes, si les agapes graphosiennes de midi vous ont laissé un brin d’appétit !

>[Om Sweet Om]

Tous renseignements ici et .

   
 12/10/09  Piq La ronde

[18 Octobre - La RONDE] Petite piqure de rappel, d'autant plus nécessaire que nous ne nous sommes pas revus depuis le début de l'été : sous le regard attendri de la Bonne Mère aura lieu dimanche prochain 18 octobre en notre couvent favori au Belvédère, le stage d'octobre sur le thème de « la Ronde » :

L’écriture dite « Ronde »… fait partie des calligraphies latines les moins connues et les moins enseignées dans les stages habituels de calligraphie. Comme chaque année nous avons décidé d’innover et de présenter un travail original sur cette écriture si particulière qui est à cent lieux de l’image qu’elle a laissée au XXe siècle, c’est-à-dire une écriture « scolaire » et soi-disant « appliquée ».

Préparez-vous donc à cette rentrée graphosienne tardive, ôtez toute trace de rouille sur vos Braüse, vérifiez la fluidité de vos encres et peaufinez votre repas de dimanche midi pour arriver en pleine forme pour la rentrée calligraphique de Graphos !

>[BdG]

Rappel : le stage commencera à dix heures et non plus neuf heures comme les années précédentes, mais il démarrera à l'heure pile !

   
 10/10/09  Beau « De vous à moi »

[« De vous à moi »] Certains calligraphes de grand talent sont tellement discrets qu’il est quasiment impossible de suivre leurs travaux à moins de sillonner la France d'est en ouest et du nord au sud pour aller se rendre compte sur place dans les quelques rares expositions auxquelles ils participent. Alors que, ma foi, la pléthore de travaux publiés par d’autres, parfois n’amenant strictement rien de neuf d’année en année, participe à mon avis à la déforestation généralisée pour bien peu de beauté amenée en ce monde...

Kitty Sabatier est de ces calligraphes discrets dont le travail évolue sans cesse et dont les publications se comptent pourtant sur les doigts d’une main. Et même en fait sur un seul doigt à ce jour... Pourtant les visiteurs de ses expositions de Pont de Vaux il y a quelques années et ceux de Vogüé cet été ont pu se rendre compte du changement de sens, de l’évolution des tracés et de la mutation des signes en moins de trois ans. C’est donc avec la plus grande satisfaction que j’ai appris la sortie prochaine d’un livre comportant ses travaux sous la forme d’un dialogue graphique - texte qu’elle a eu avec Jean-Pierre Charcosset. C’est sous la houlette d’Alain Paccoud (qui avait déjà fait paraître le superbe « Lettres de Pierre » de Laure Bernard sur Jean-Pierre-Lamborot cf la LdT n°19) que paraîtra ce somptueux ouvrage donc la grande qualité de réalisation n’est qu’un hommage bien naturel à la qualité de cet échange. Voici ce qu'ils nous en disent :

« De vous à moi » : l’expression est peut-être convenue.
En tout cas, elle convient bien à ce qui s’est passé entre nous.
De vous, j’ai d’abord reçu ce que je n’appellerai pas une image, mais une « encre ».
A moi, il appartenait de répondre... avec des mots.
Répondre et, si possible, correspondre.
De vous, l’envoi suivant est donc arrivé à moi comme une réponse à ma propre réponse.
Et ainsi de suite...
C’est de vous qu’est venu l’engagement mais c’est à moi qu’est revenu le dernier mot.
Ce n’était sans doute qu’un jeu mais nous l’avons joué sérieusement.
De vous on m’a dit que vous étiez calligraphe – serait-ce un passé ?
A moi, il est m’est arrivé d’enseigner la philosophie. Naguère encore.
Vous vous appelez Kitty Sabatier.
Moi, Jean-Pierre Charcosset
Mais le metteur en jeu (le responsable, dans l’affaire) s’appelle Alain Paccoud.
« De vous à moi », n’aurait pas existé sans lui.

Aléchant, non ? Ce livre rarissime dans son contenu est à tarif réduit jusqu’à fin octobre. Certes, c’est un ouvrage de prix, mais pensez à votre petit Noël qui approche !

[Pierre Mortez]

   
 7/10/09  ? Prix Ig-nobel

[Prix Ig-nobel] Avec l’automne vient la rentrée littéraire, la chute des feuilles et l’attribution des prix Nobel. Mais, comme la Force a un côté lumineux et un côté obscur, comme les chevaliers Jedi sont opposés aux seigneurs Siths, les prix Nobel ont leur sombre contrepartie, les Prix Ig-nobel (appréciez le jeu de mots). Ces prix récompensent (si on peut dire) des chercheurs universitaires garantis absolument authentiques qui effectuent des études qui « font d’abord rire et puis ensuite réfléchir » (sic).

Le prix Ig-nobel 2009 de santé publique revient à un scientifique qui a inventé un soutien gorge qui peut en quelques secondes se transformer en deux masques à gaz permettant à leur(s) porteur(s) de se retrouver instantanément protégé contre les gaz de combat et la grippe A-H1N1. Ce scientifique a déposé un brevet et s’est déplacé à la cérémonie de remise des prix Ig-nobel pour faire une démonstration de son invention. Je trouve qu’un simple prix comme celui-là est bien peu pour un tel bienfaiteur de l’humanité.

Le prix Ig-nobel vétérinaire revient à un chercheur qui a prouvé que les vaches à qui l’on donne un nom produisent plus de lait que celles à qui on n’en donne pas (amis éleveurs, vous savez ce qu’il vous reste à faire...), le prix Ig-nobel de la Paix (il y en a un) récompense une étude expérimentale sur le fait de savoir si quand on casse une bouteille de bière sur la tête d’un partenaire de rixe de bar, celui-ci est plus gravement blessé suivant que la bouteille est vide ou pleine, celui de physique est détenu par une personne ayant obtenu la croissance de diamant artificiels dans la tequila et celui de médecine sur une étude cherchant le lien entre l’action de faire craquer ses jointures (comme Clint Eastwood) et le développement ultérieur de l’arthrose des doigts. Je vous passe les autres prix Ig-nobel que vous trouverez décrits en détail (avec lien sur les articles authentiques annonçant les résultats de ces recherches) sur le site de Improbable Research.

Personnellement, quand je vois que ce genre d’article est considéré par la communauté universitaire comme de la recherche valable, publié en tant que tel dans des revues sérieuses dites « peer-reviewed », c’est à dire validées par des confrères honorables, je reçois un peu différemment les discours que nous servent les experts de tout poil convoqués par les media dès qu’un phénomène un peu compliqué parvient dans l’actualité, depuis le réchauffement climatique jusqu’à la crise des subprimes, et donc je comprends également comment avec un an de recul, les discours péremptoires des sus-mentionnés experts prédisant notre cuisson à court terme ou l’effondrement dans son ensemble du système capitaliste semblent tellement risibles aux rares auditeurs ayant un peu de retard dans l’écoute de leurs podcasts. Il manque dans les bêtisiers de fin d’année si prisés par les téléspectateurs, un retour en arrière sur les affirmations catégoriques ayant totalement manqué de se réaliser malgré la garantie compétence de leurs auteurs et la ribambelle de publications qui les accompagnent.

Alors la prochaine fois qu’on vous explique tel ou tel fait prouvé scientifiquement, pensez que vous avez peut-être devant vous un futur lauréat d’un prix Ig-nobel !

[Prof. Dr. Ingr. Helmut von Hasenfratz]

PS : la France n'est pas représentée cette année aux prix Ig-nobel, et ceci confirme l'état déplorable de notre recherche, mais nous avons tout de même été primés en 2008 pour une étude de l'École Vétérinaire de Toulouse montrant que les puces vivant sur les chiens sautent plus haut que celles qui vivent sur les chats. Le protocle complet de l'étude est décrit mais seulement si vous payez pour obtenir l'article.

   
 4/10/09  Jacques Le Roux

[Jacques Le Roux] « Copier inlassablement ce qui n’a pas encore été écrit, mais qui pourtant étincelle sur des papiers imaginaires assemblés en registres aux feuilles tournoyantes devant la mémoire ressuscitée. »
Jacques Le Roux

Jacques Le Roux vient de nous quitter à l’age de 87 ans, en sa belle demeure, en Geffe. Beaucoup plus qu’un maître en calligraphie, c’était avant tout un ami, de longue date. Nous nous étions connu il y a trente ans, lors d’un colloque consacré aux écritures latines, à l’abbaye de Fontevraud. Depuis, un chemin de vie, dirons-nous. Des choses difficiles à exprimer sur l’instant. Un homme généreux, irremplaçable, s’en va. Il nous laisse des souvenirs emplis de joie simple, une empreinte aussi, sa gentillesse, sa chaleur, son accueil et des milliers de travaux répartis sur tous les continents, dans des collections d’art, publiques ou privées…

Mon cher Jacques,

Tu nous manques déjà,

à toi le Grand Salut de Lure,

Comme disait Gérard.

[TEG]

   
 1/10/09  Info Lettre de Thot n°60

[Lettre de Thot n°60] Chers amis, la Lettre de Thot n°60 datée du premier octobre est parue ! Afin d'éviter toute contamination par un éventuel virus de la grippe ou informatique, nous vous conseillons après lecture de tremper la totalité de votre matériel informatique dans un bain de solution hydro-alcoolique et vous même également. Personnelement, je préfère m'envoyer derrière la cravate un fluide hydroalcoolique répondant au nom rocailleux de Cragganmore qui fait bien sentir la rudesse de son pays natal, l'Écosse. Cette lettre est un « best of » (un florilège pour les amateurs de mots rares et précieux) et elle clôt le cycle de soixante numéros commencé en 2003 (rappelez-vous, à l'époque on se connectait à internet par un modem téléphonique !).

Vous y trouverez pour la partie Graphos un nouveau webzine :

• J R R Tolkien, un manuscrit perdu et des runes elfiques - Graphos
• Jean-Claude Lamborot - Roger Druet
• Le cassetin aux Apostrophes - P.-F. Besson
• Topic - GK

et pour la partie Arcadia :

• Le Secret de Montségur - Les Bergers d’Arcadie
• L'esprit qui murmure (1) – Les B d'A
• Zoocryptologie – DSF
• Aperçus sur François de Chazal de la Genesté – FGR

Bonne (re-)lecture à tous, parcourez et reparcourez les soixante numéros de la Lettre de Thot, il restent en ligne pour vos longues soirées d'hiver !

PS : je suis toujours étonné quand je « google » un sujet, de voir arriver sur la première ou la deuxième page une intervention sur le BdG ou un article sur la LdT... (essayez « gravure lapidaire » qui est quand même un terme assez générique et pour lequel nous étions en première page jusqu'au stage de Franck Jalleau, ou « Jean-Claude Lamborot » qui serait si peu connu que nous sommes en première position ?)

   
 Septembre 
 
 28/9/09  Yes! Trésor au Méjan

[Trésor au Méjan] Un bon lecteur ne reste jamais les yeux dans sa poche... et la qualité d'une bibliothèque (et donc de l'érudition du bilbiothécaire) dépend bien souvent de l'acuité de ses yeux et de la sagacité du cerveau qui les pilote...

Ayant la chance de passer un week-end en Arles, je me suis rendu comme bien souvent sur la place Nina Berberova qui est un épicentre de la culture arlésienne car on y trouve, sur quelques mètres, un restaurant qui figurera un jour dans le guide gastronomique Graphos, un hammam attenant au sus-mentionné restaurant, un cinéma d'art et d'essai qui propose la crème des films du moment mais aussi et surtout la librairie et les éditions Actes Sud dont la réputation de qualité et de sagacité dans la recherche de nouveau talents est maintenant bien établie. Surtout d'ailleurs, depuis qu'ils ont été les découvreurs d'un certain écrivain scandinave, Stieg Larsson, et les éditeurs de ses romans, la série Millenium, qui allait devenir un des énormes succès de ces dernières années.

Dans cette vaste librairie, on est trompé par l'apparente simplicité des classements. Les romans sont par ci, la poésie par là, les essais sont ici et les beaux livres par là. Malgré une bonne heure passée à glaner de ci de là les dernières nouveautés du moment, je m'étais désolé de ne trouver qu'un modeste rayon graphisme où ne figurait que quelques ouvrages sur le design de sites web ou une rétrospective de la carrière de Philippe Starck. Point de calli, point de typo et encore moins d'histoire de l'écriture. Et je m'étais résolu à ressortir bien léger de cette librairie, ce qui m'arrive rarement, je dois bien vous l'avouer.

Mais à l'ombre d'une colonne qui le masque presque entièrement, je découvris tout à coup un rayon « Livre » où je vis soudain, brillant tel le diamant dans sa gangue, luisant tel le Graal au milieu de la forêt de Brocéliande : « Le Champfleury » de Geoffroy Tory (un reprint, je vous rassure) qui est aujourd'hui partuclièrement difficile à trouver. Cet ouvrage de 1529 (l'original) décrit les différentes écritures manuscrites ou imprimées et donne ce que l'auteur imagine être la proportion idéale de chaque lettre capitale en rapport avec le corps humain. Une bible de l'art de l'écriture à la Renaissance. Deux exemplaires trônaient là, côte à côte, voisinant « Typoésie » de Jérôme Peignot et le « Petit traité de la vignette » du même ! Je retins difficilement une exclamation qui fit croire à l'ensemble du magasin que j'allais tomber raide d'apoplexie sous leurs yeux. Je venais de trouver le trésor que cherche tout explorateur de librairie : un rayon si mal signalé, si peu facile à trouver, tellement caché dans son petit recoin, que des livres aujourd'hui introuvables s'y trouvent exposés à qui saura bien les découvrir. Inutile de dire que je raflai tout ce qui m'intéressait et que je faillis faire frire ma carte bleue devant tant de dépenses somptuaires.

Vous pouvez vous y rendre en personne, recherchez à gauche à l'entrée de la partie où sont disposés les livres d'Actes Sud et vous aussi, prenez votre part de ce trésor... avant que d'autres ne soient passés avant vous !

[Long John Silver]

   
 24/9/09  Pic Stage de gravure lapidaire

[Stage de gravure lapidaire] Petite piqûre de rappel : il est maintenant officiel que le stage de gravure lapidaire animé par Franck Jalleau (himself) aura bien lieu du 24 au 30 octobre à la Chancellerie à Lurs. Ce lieu mythique accueillera pour l’occasion l’atelier de gravure mais aussi, dans ses fondements, le logement des stagiaires ainsi que leurs agapes. D’après ce qui nous a été révélé cet été, le but du stage sera de graver des pierres qui seront constitutives d’une des installations du superbe « Chemin des Écritures » que la commune de Lurs a mis en place cet été. La partie déjà terminée de cette série d’installations a fait tomber d’étonnement plus d’une mâchoire lors des dernières sessions d’été des Rencontres de Lure (nous en reparlerons dans quelques temps) par la qualité de son approche pédagogique mais aussi le soin et l’engagement esthétique qui ont présidé à sa réalisation.

Connaissant la rareté des interventions mais la qualité de l'expérience de Franck Jalleau dans le domaine de la gravure lapidaire, je ne peux que vous engager à vous faire connaître le plus rapidement possible auprès des Rencontres, étant donné le mode d’hébergement le nombre de place est strictement limité et on compte déjà plusieurs pré-inscrits (dont votre serviteur). Alors à vos claviers et souris !

[Rita Peuleucaillou]

   
 21/9/09  Typo L'Atelier du Cadratin

[L'Atelier du Cadratin] Il est parfois des périodes où nos valeurs les plus importantes semblent reculer, où les bases que l'on imaginait les plus solides semblent s'effriter, où la confiance en un système est bafouée par ce même système. C'est ce qui arrive en ce moment à Jean-Renaud Dagon, citoyen helvétique et artiste typographe émérite. Nous vous avions déjà parlé de l'Atelier du Cadratin en ces colonnes, notamment pour vous signaler l'excellence à laquelle Jean-Renaud arrive à porter l'art du livre. Il a récemment renouvelé et même dépassé ce niveau avec son prochain livre... mais ceci est une autre histoire.

Car Jean-Renaud est en bisbille avec les propriétaires du local qui abrite son atelier, ils lui ont fait mille tracas, depuis le stationnement des poubelles devant l'entrée du Cadratin jusqu'à la mise en demeure en vue de l'expulser. Or, pour qui connait le poids d'une « Heidi », des casses et autre massicot, lingotier ou même presse à épreuves, pour qui imagine la surface que l'utilisation de tout ce matériel nécessite, celui-là peut imaginer le travail titanesque que représente un changement de local, en présumant qu'il soit possible d'en trouver un pas trop loin (les heidis supportent mal les voyages en avion) et à un tarif compatible avec une activité artisanale comme la sienne.

D'autant que l'acte de location avait été fait devant notaire et que c'est cet acte que le tribunal vient tout récemment de fouler aux pieds pour une raison connue de lui seul. Il apparaît comme totalement inconcevable, dans un des pays où les traditions sont le plus sérieusement respectées (et heureusement pour la qualité de leur fromage, de leur chocolat et de leur vin blanc !), que la parole écrite et certifiée puisse ainsi être balayée au ruisseau.

En tout cas, Jean-Renaud se voit contraint de quitter à plus ou moins long terme son local. Et comme s'il n'y avait que cela, sa santé précaire lui cause de nombreux soucis.

Or les lecteurs du BdG sont nombreux (les statistiques de visite le prouvent) et il se trouvera peut-être un citoyen helvétique ayant une solution à son problème sous une forme ou sous une autre.

Si vous ne connaissez pas encore son site, allez le visiter, admirez la galerie des photos de son atelier et profitez-en pour lui envoyer un petit mail, même si ce n'est pas pour lui proposer une solution à son problème, il a grand besoin qu'on lui fasse sentir que dans la bourrasque tous les amis de la belle typographie sont avec lui !

PS : si vous voulez lui exprimer encore plus concrètement votre soutien, vous pouvez pour vingt francs suisses, devenir un Vrai Ami du Cadratin, les chèques français libellés en euros sont acceptés (20 CHF = 13,20 euros).

PPS : je redonne le lien sur cette superbe vidéo sur l'Atelier du Cadratin, écoutez bien les paroles de Jean-Renaud et vous comprendrez la magie de la typographie.

[Elrod Ludlow]

   
 18/9/09  Paléo Sir Edward Thompson

[Sir Edward Maunde Thompson] La découverte d'un livre de paléographie encore inconnu est un fait suffisamment rarissime pour qu'il attire l'attention du BdG, d'autant qu'il s'agit là d'un ouvrage réellement à part.

Déjà, il est en anglais (j'entends d'ici les grincements de dents des non-adeptes de la langue de Norman Spinrad et les frottement de mains des divers instituts qui vous en proposent l'apprentissage pour monnaie sonnante et trébuchante, parfois même avec un taux de réussite aux examens garanti, c'est normal, ce sont eux qui les organisent; je me demande pourquoi ils se limitent à 97% de réussite... pour faire comme les dictatures où des élections gagnées à 100% feraient un peu trop tache dans le paysage ?). Ensuite, il est en ligne gratuitement sur Internet (ici). Et enfin, sans doute à cause de la nationalité grande-bretonne de son auteur, Sir Edward Maunde Thomson, il propose l'étude de toute une série d'écritures que les divers auteurs français ou allemands ne se sont jamais donné la peine d'étudier en profondeur. J'ai ainsi découvert que ce que l'on désigne chez nous par le vocable « minuscule insulaire » regroupe en fait plusieurs écritures fort diverses qui mériteraient chacune d'être étudiées individuellement en tant que telle. De plus, l'auteur s'est efforcé de décrire l'évolution de la cursive avec autant de détail que celle de l'écriture livresque, alors que chez nous, on groupe sous le terme « cursive gothique » tout et rien, depuis une bâtarde un peu libre jusqu'à une écriture personnelle de type « liste de course ». La tradition scientifique française de fragmentation des spécialités note d'ailleurs que les cursives n'intéressent que les étudiants en « diplomatique » (l'étude des chartes) et non pas les « paléographes » (qui étudient, eux, les livres manuscrits). Une autre des grandes leçons de ce livre est la différence fondamentale entre les écritures des différentes régions de la chrétienté à la même époque. A part à l'époque de Charlemagne où l'Europe est sous un réel pouvoir centralisé (enfin autant que cela puisse être au IXe siècle !) et durant laquelle la caroline semble plus ou moins « normalisée », chaque région a sa propre écriture livresque, certaines plus carrées, d'autres plus pointues, d'autres enfin plus rondes et énergiques, le tout formant parfois une palette très vaste entre les confins de l'Ecosse et ce qui allait devenir un jour la Yougoslavie. Si on se penche attentivement sur ce genre de détail, on pourrait presque trouver la région d'origine d'un livre rien qu'en étudiant les variations de la gothique primitive ou de la textura.

En conclusion, ce livre décrit tout cela en pas loin de six cent pages et surtout en deux cent cinquante fac-simile (que l'édition numérique a parfois un petit peu abîmé...) qui raviront de plaisir les calligraphes de tous les pays, anglophones ou non !

PS : Sir Edward Maunde Thomson a écrit d'autres livres disponibles en ligne ici, ouvrages qui pourront sans doute intéresser plus d'un lecteur du BdG !

PPS : pour les allergiques à la lecture sur écran, il existe également une version papier de ce livre qui permet une lecture bien plus confortable !

[Cyrille Loukaris]

   
 15/9/09  Conf Musée de l'Imprimerie

[Musée de l'Imprimerie] Avec la rentrée s’annonce une nouvelle année de conférences particulièrement passionnantes au Musée de l’Imprimerie de Lyon. Heureux lyonnais, qui en plus de pouvoir se farcir la panse du célébrissime tablier de sapeur peuvent aussi se remplir l’esprit de ces conférences mensuelles autour du livre et de la typographie. Car cette année, ce musée unique nous propose une conférence sur François Maspero, éditeur hors du commun (je n’en dis pas plus) auquel le musée consacre également une exposition, mais aussi une soirée pour vous plonger dans l’œuvre de José Mendoza y Almeida, grand typographe français peu connu (hélas) du grand public, calligraphe, graphiste, enseignant dont les travaux témoignent d’une recherche constante de la perfection typographique, et également une conférence sur Marius Audin (que l’on ne présente plus) et Louis Bouquet, peintre et surtout graveur de premier plan mais là encore peu connu de tout un chacun.

Et ceci ne sont que les conférences d’automne, car toute l’année 2010 sera ponctuée de ces soirées sur les thèmes les plus divers (Louis Perrin, le livre comme image du corps humain, etc... je vous en laisse découvrir l’intégralité ici) mais aussi d’expositions sur les thèmes les plus divers. Le musée organise d’ailleurs un concours sur le thème vraiment étonnant du « livre minuscule » qui fera l’objet d’une exposition courant 2010.

Heureux lyonnais ! On regretterait presque le soleil provençal, le tss tss des cigales et le doux tintement des glaçons dans le verre de pastis...

[Simon de Coline]

   
 11/9/09  Maur De laudibus sanctae crucis

[De laudibus sanctae crucis] Découvert cet été au cours des sessions lursiennes, l’existence d’un manuscrit proprement époustouflant, le « De laudibus sanctae crucis », composé au IXe siècle par Raban Maur, moine de Fulda. Il s’agit de vingt huit pages calligraphiées (pour l’exemplaire conservé à la BnF sous la cote Latin 2423) qui contiennent chacune une grille carrée de trente six lignes et colonnes, et dans chaque case une lettre, parfois en onciale parfois en caroline, parfois en rustica. Mais chaque grille contient également un dessin figuratif ou géométrique, dans la surface duquel les lettres sont cette fois-ci en onciale. Le tout forme deux textes religieux entrelacés en latin à la gloire de la Sainte Croix.

Déjà l’idée de révérer la sainte croix en se laissant guider par les nombres, leurs relations, leurs correspondances parait de nos jours totalement hors de propos : les mathématiques ne sont elles pas supposées être une science « dure » par opposition à la religion qui repose sur la foi ? Mais en plus, le texte latin est composé de telle façon que chaque ligne représente un vers, c’est à dire que dans chaque ligne pleine, le texte fait exactement trente six lettres ! Puis quand une figure vient en recouvrir une partie, le texte du fond perd quelques lettres par ligne et un nouveau texte inclus dans la figure apparaît. Ce deuxième texte a très souvent des propriétés qui feraient bondir de joie un oulipien : par exemple dans la dernière page (où l’on voit Raban lui-même prosterné devant la croix), le texte sur les deux branches de la croix est « Oro te ramus aram ara sumar et oro » qui peut se traduire par « je t’implore, bois qui est autel, et j’implore d’être emporté sur cet autel ». Ce texte est un palindrome parfait de vingt sept lettres ! Je n’ose imaginer le temps (et la patience) qu’il a fallu pour composer vingt huit folios de cet acabit, tous recelant une multitude de jeux de lettres et de nombres (parfois un peu tirés par les cheveux semble-t-il) le tout à la gloire de Dieu !

Le texte à l'époque eût énormément de succès et fut reproduit jusqu’à la Renaissance, il en existe même quelques version typographiées m’a-t-on dit...

Il s’avère donc que parfois la sueur du scribe n’est rien par rapport à celle qui a été versée pour la rédaction du texte calligraphié !

[Johannes Trithemius]

PS : encore un grand merci à notre conférencière de la BnF qui a complètement captivé son public en nous dévoilant quelques-uns des mystères de ce manuscrit unique.

   
 5/9/09  Martyr L'affaire Dolet (2)

[L'affaire Dolet (2)] Non dolet ipse Dolet, sed pia turba dolet - Merci à vous ! Chers amis du Blog de Graphos… d’évoquer la fabuleuse mémoire de cet illustre imprimeur de la Renaissance que fut Étienne Dolet (Orléans, 3 août 1509 – Paris, 3 août 1546) ! Il est peu connu que ce personnage, haut en couleur et au verbe haut fut également un auteur humaniste de renom et un philologue parmi les plus réputés de son temps… Il faut lire absolument le livre de Jean-François Lecompte pour se rendre compte de la grandeur d’âme (et de la paire de « cojones ») de cet homme qui, plus qu’un humaniste, fut un homme de conviction, et de foi ! À une époque où la posture littéraire ne se résumait pas à sniffer de la coke sur le capot d’un carrosse ! Dolet fut certes brûlé - au milieu de ses livres - place Maubert, comme vous le signalez cher Lazarum, mais avant, n’oublions qu’on le tortura sur ordre du Roi, puis le pendit, avant de le rôtir ! Son crime ?! Avoir entre autres publié Platon… Ce post trop court, ne me permet pas de vous en dire plus, pour l’instant, sur Etienne Dolet… L’homme à la « doloire » d’or, (ceux qui s’intéressent de près aux marques d’imprimeurs de la Renaissance sauront de quoi je parle…); mais ne doutons pas que j’aurais un de ces jours l’occasion de vous toucher deux mots de ce courrier que m’adressa mon ami René Ponot, docteur en typographie, à propos de ce personnage emblématique qu’il faut apprendre à redécouvrir… Longue vie au BdG & Bonne Rentrée !

[Sébastien Gryphius]

   
 2/9/09  Lire L'affaire Dolet

[L'affaire Dolet] Nous fêtons en cette année 2009 le cinq centième anniversaire de la naissance d’Étienne Dolet et, pour les graphosiens ayant eu le bonheur de faire le voyage d’étude à Lyon l’année dernière, ce nom n’est pas tout à fait inconnu... en effet Étienne Dolet (né donc en 1509) est plus particulièrement connu pour son activité d’imprimeur lyonnais mais aussi d’écrivain et surtout de pamphlétaire. Humaniste, mais de caractère vraisemblablement assez tranché au vu des nombreuses péripéties qui ont agité sa courte vie, il fût brûlé en 1546 place Maubert pour hérésie, à une époque où on ne badinait pas avec le dogme. Il avait en effet été jugé hérétique, bien qu’il s’en défendit, et donc condamné à mort, vraisemblablement à la suite d’une machination de ses ennemis, dont il avait semblerait-il, l’art de faire naître par dizaine en moins de temps qu’il n’en faut pour encrer une forme.

Un livre récent de Jean-François Lecompte vous raconte sa vie et remet surtout toutes ces avanies dans le contexte du milieu de l’imprimerie lyonnais du XVIe siècle, tout en gardant une telle aisance de lecture qu’on peut lire l’ouvrage du début à la fin tel un roman à suspense mais dont hélas, la fin est bien entendue déjà connue. En plus de cette mise en contexte, ce livre comprend également une biographie anonyme écrite au XVIIIe siècle ainsi que divers textes écrits par Dolet pour sa défense, dont certains sont même écrits en vers (imagine-t-on aujourd’hui un prévenu plaider sa cause au tribunal en alexandrins !). Le tout est à la fois érudit, passionnant et très joliment illustré. À lire absolument et bien entendu à mettre en perspective avec le sort des nombreux martyrs de la liberté de pensée et d’expression, passés ou présents, de France et d’ailleurs…

Notons également que la Poste célèbre elle aussi le cinq-centenaire de la naissance de Dolet par l’émission d’un timbre qui lui est dédié et qui pourra servir aux amateurs d'art postal à le faire connaître. Le graphisme de ce timbre est, à mon avis, un peu au delà de la limite entre l’ultra classique et le ringard... mais bon, il vaut mieux un timbre moche que pas de timbre du tout !

[Lazarum Bayfium]

   
 Août 
 
 29/8/09  Pierre Rodolphe Giuglardo

[Rodolphe Giuglardo grave les rues de Sarlat] C'est à Sarlat, capitale du Périgord noir, que le créateur de caractères et graveur lapidaire Rodolphe Giuglardo (M.O.F. 1997 en création de caractères) a été chargé de renouveler l’intégralité des plaques de rues dans une pierre locale, dite « des Eyzies ». Rodolphe explique que « les précédentes plaques, réalisées il y a trente ans par un tailleur de pierre sans doute moins à l'aise dans la gravure en V, avaient été taillé en épargne (relief), technique moins pérenne car d'avantage soumise aux intempéries. Ce tailleur de pierre, ne connaissant pas la typographie, s'est inspiré je pense d'une typographie bien connue à l'époque : le Vendôme, dessiné par Roger Excoffonet de François Ganeau, qui eux même s'étaient inspiré d'inscriptions lapidaires. Pour rester dans le prolongement de ce qui avait été fait, j'ai donc repris le Vendôme que j'ai remodelé pour une adaptation lapidaire avec gravure traditionnelle en V. »

Il est vrai que le Moyen-Age et la Renaissance sont des périodes qui ont marqué l'histoire de Sarlat. « Le caractère utilisé connote d'avantage vers la fin XVIIIème et j'avais fait dans ce sens d'autres propositions à la Mairie, mais ils ont choisi celle-là. Je pense que le Maire doit se retrouver dans ce que génère cette typographie, une façon de continuer à marquer l'Histoire. »

Rodolphe Giuglardo, ancien élève puis enseignant au Scriptorium de Toulouse, dessine et grave des caractères depuis une vingtaine d’années. Installé en Dordogne depuis quelques années, vous pouvez retrouver une foule de ses travaux sur son site internet.

Voilà, je vous souhaite une bonne fin de vacances et à bientôt.

[Manu]

   
 23/8/09  Plus La carte du Vinland

[La carte du Vinland] Suite à notre article sur la carte du Vinland (cf 25/7/09), une fidèle lectrice du BdG, spécialiste érudite de Peter Greenaway, grande amateur des travaux de Brody Neuenschwander, auteur de plusieurs articles sur ces personnages illustres (que de qualités réunies en une seule personne !) nous signale sur YouTube un documentaire absolument passionnant à propos de cet énigmatique manuscrit. Ce documentaire diffusé sur la BBC (et donc en anglais, hélas) retrace en une petite heure l’histoire de cette carte qui prouverait (si tant est qu’il fallait encore le prouver) que le Vikings ont bien été les premiers européens à débarquer sur le continent nord-américain.

Et cette fidèle lectrice nous signale également, dans la quatrième partie, à un peu plus d'une minute après le début, l’apparition de Brody Neuenschwander en personne, interpelé afin qu’il illustre la fabrication d’une encre gallo-ferrique médiévale et qu’il donne un avis d’expert sur l‘hypothèse de l’utilisation de cette encre dans le dessin cartographique. On le voit également tailler une plume d'oie (au cutter) et tracer quelques lignes afin de montrer la qualité du trait obtenu. Notons qu'il semblerait que personne ne lui aie demandé d'expertiser le tracé de l'écriture lui-même, sujet sur lequel il doit avoir, à mon avis, beaucoup à dire…

Il est remarquable de découvrir à cette occasion qu’on a fait appel aux calligraphes érudits pour donner un avis sur les méthodes d’écritures médiévales, sachant que nombre d’entre eux ont étudié théoriquement et pratiquement les habitudes d’écriture de cette époque. La qualité pratique de cette connaissance permettant par ailleurs (comme c’est le cas le cas en archéologie expérimentale, également) de valider ou d’invalider telle ou telle théorie, alors que bien souvent, en restant uniquement du côté théorique, ces hypothèses restent des hypothèses et ne peuvent jamais être confrontées à la réalité du geste.

Un documentaire passionnant de bout en bout comme on aimerait bien en voir sur les chaînes francophones !

>[Leif Eriksson]

PS : pour résumer, cette carte serait un faux du XXe siècle réalisé sur un parchemin ancien mais avec une encre moderne artificiellement viellie. Par ailleurs, on a découvert des restes archéologiques sur les côtes canadiennes qui prouvent de façon certaine l'existence d'une colonie viking sur place, cinq siècles avant Christophe Colomb.

   
 21/8/09  Voir Exposition à Vogüé - 3

[Exposition à Vogüé (3)] Laurent Rébéna nous propose une série de travaux en noir et blanc qui m'ont laissé perplexe... Non qu'il y ait quelque défaut technique, le trait est bien tendu et parfaitement maîtrisé, les formes sont graphiquement superbes, les fonds sont magnifiquement réalisés, mais ces œuvres sont vraiment étranges, et je suis bien en peine de vous expliquer pourquoi. Le mieux que vous puissiez faire est bien sûr de vous rendre sur place pour vous faire votre propre avis ! Par contre, tant que vous y êtes, ne manquez pas d'explorer le bac à côté de la caisse, si vous avez envie de titiller votre carnet de chèques, vous y trouverez des travaux plus « classiques » (dont sa capitale romaine absolument exceptionnelle) où Laurent fait exploser toute la magie de la calligraphie qu'on lui connaît.

Ye Xin est un calligraphie chinois qui a su sortir des canons de la calligraphie et de la peinture chinoises traditionnelles pour y incorporer une modernité du trait et de la représentation tout à fait saisissante. Ce qui surprend complètement c'est qu'on y retrouve des aspects de la tradition chinoise, dans certaines compositions, dans la maîtrise absolue de l'espace vide (non-peint) mais dans un style résolument contemporain où on semble parfois déceler une influence de la band dessinée... Un travail étonnant, très particulier mais vraiment réussi.

Enfin, Kitty Sabatier nous régale par ses travaux qui me laissent toujours béat d'admiration. C'est incroyable de voir son style évoluer (depuis son expo de Chintreuil par exemple) et de constater que, bien que le signe calligraphique classique ait disparu depuis longtemps, elle arrive encore à explorer de nouveaux espaces et qu'elle réussit toujours à y laisser une trace où la calligraphie est présente. On découvre ici des travaux sur des fonds extrêmement complexes, sur des supports dont je n'essaye même pas d'imaginer ce qu'ils ont été à l'origine, dont les traces sont faites, semblerait-il, au pinceau, au crayon ou avec d'autres instruments impossibles à analyser mais on y retrouve toujours la tension et l'énergie de la gestuelle. En tout cas je suis sans doute partial, mais le déplacement à Vogüé se justifie amplement ne serait-ce que pour voir ses travaux.

Une petite vitrine propose également de découvrir quelques objets d'écriture utilisés de par le monde (étuis à calames par exemple) ainsi que quelques travaux représentatifs (pierre gravée par Pieter Boudens, calligraphie de Laurent Rébéna, écrits sur divers supports) qui permettent aux visiteurs de mesurer toute l'étendue de l'art de la belle écriture.

En tout cas, un grand merci aux calligraphes, à Christine Massé (de Terres d'écritures et par ailleurs commissaire de l'exposition) et à l'association Vivante Ardèche de nous avoir monté une exposition si belle et si variée .

Et pour fêter cette événement, pour les malheureux qui ne pourront pas s'y rendre (mais vous avez encore le temps, elle finit à la Toussaint), j'ai mis en ligne dans l'album Picasa du BdG une série de photos prises sur place qui vous permettront de vous rendre compte de ce que vous perdez et qui vous motiveront, j'espère, pour vous y rendre dès que vous aurez un week-end de libre !

>[Emma Rondardèche]

   
 14/8/09  Voir Exposition à Vogüé - 2

[Exposition à Vogüé (2)] Abdallah Akar renouvelle radicalement, à mon avis, le style de calligraphie arabe telle que nous le percevions en France. Il s’écarte de la tradition « massoudienne » pour atteindre une fusion de la calligraphie avec la peinture, les collages, les supports variés (dont les « Mouallaqats », de splendides panneaux de gaze suspendus, des panneaux de tôles découpés par des écritures géométriques, des carnets en accordéon), suivant ainsi la démarche que la jeune génération de calligraphie latine a suivie depuis quelques années et permettant de la même façon un renouvellement de créativité tout à fait bienfaisant.

Monica Dengo n’est plus à présenter, elle fait partie de ces calligraphes italiens dont la réputation a très largement franchi les frontières de son pays. Elle nous propose de très étonnantes photos de calligraphie sur le corps (non, pas à la Brause, au pinceau !) qui donnent un reliefs tout à fait incroyable aux lettres et aux mots. Mais on peut également voir des travaux plus classiques sur support plat et inanimé, et le tout (animé et inanimé) révèle une grand maîtrise dans le tracé tout en affichant une grande spontanéité ce qui n’est possible que grâce à une technique sans faille.

Denise Lach nous propose une démarche passionnante par son originalité : retrouver dans des photos d’objets un rythme et essayer de le retranscrire dans une écriture. La présentation en vis à vis de la photo d’origine et du texte calligraphié laisse complètement muet d’admiration : comment le rythme et l’émotion d’une série de ridules de sable se transmet dans le texte écrit en suivant le rythme et la sinuosité de ces ridules, comment la présence d’un tas de bûchettes se retrouve dans un texte dont les lettres sont empilées avec le même chaos apparent, comment l’essence d’un treillis de nervures d’une feuille se retrouve dans un travail dont les lettres ont la forme et la disposition de ces nervures... Je suis très impressionné à la fois par l’originalité et le résultat de cette démarche vraiment novatrice.

(et il vous faudra encore attendre quelques jours pour la suite avec une petite surprise finale !)

>[Emma Rondardèche]

   
 3/8/09  Voir Exposition à Vogüé

[Exposition à Vogüé (1)] Le hasard (un peu arrangé) de mes pérégrinations estivales m’a fait faire escale (comme par hasard) à Vogüé, riante (et très touristique) cité ardéchoise où est présentée dans le somptueux château qui domine les lieux, une exposition de calligraphies comme il ne s’en fait qu’une par an, et encore, quand on a de la chance. Nous vous en avions déjà informé il y a quelques temps, mais la qualité de ce qui y est montré dépasse largement mes espérances. Faisons le tour des convives de ce festin des yeux.

Hassan Massoudi, qu’on ne présente plus, surtout pas aux amis graphosiens, montre des travaux de relativement grand format pour lesquels un examen attentif (non, je n’ai pas mis mon nez gras sur la glace) montre toute l’étendue de sa technique, la qualité de ses pigments, la précision de ses vides dans le trait et l’énergie de son tracé. Que dire de plus ?

Christine Dabadie-Fabreguettes compose de façon très dynamique des signes et symboles où l’on reconnaît de ci de là des caractères chinois, des silhouettes humaines ou animales ou d’étranges combinaisons des deux. Dans certaines œuvres, les signes plutôt figuratifs, forment une foule ou une farandole, dans d’autres, plutôt abstraites, ils se regroupent plutôt en vols, en forêts ou en paysages. Là encore, on sent un sens affûté de l’agencement des pleins et des vides, sans doute hérité du contact approfondi de l’artiste avec la culture extrême asiatique.

Anne Gros-Balthazar est une jeune calligraphe à qui les commissaires ont décidé de donner sa première chance. Eh bien, je vous fiche mon billet que nous n’avons pas fini d’en entendre parler. Même si on retrouve de ci de là l’influence de certains maîtres dont elle a su garder le meilleur, on devine déjà un cheminement sur le thème du rythme qui emplit tout ses travaux. Mais elle n’oublie pas la tension, ni la qualité du trait (oui, j’ai bien failli poser mon nez gras sur les vitres pour admirer la qualité de son tracé).

(La suite au prochain épisode !)

>[Emma Rondardèche]

   
 Juillet 
 
 31/7/09  £ Cauchemar

[Le cauchemar des librairies] Cette vieille dame est le cauchemar des libraires. Elle est la bête noire des auteurs. Elle est l'ennemi numéro un de tout le monde de l'édition au Royaume Uni. Et pourtant, à 91 ans passés, elle a lu une douzaine de livres par semaine depuis des années. Grosse lectrice depuis son plus jeune âge, elle a commencé à dévorer les livres vers l'âge de cinq ans et ne s'est jamais arrêté depuis. Et il parait qu'il lui reste encore du temps pour lire le journal tous les jours et encore un peu pour regarder la télévision. Le problème, c'est qu'elle n'achète pas un seul des livres qu'elle lit, parce qu'elle les emprunte tous à la bibliothèque municipale. Et, avec le temps, cela a fini par représenter plus de 25000 livres ! Car si, lors de son inscription, le maximum autorisé était de six livres par semaine, ce maximum est récemment passé à douze livres, et comme elle l'assure, elle a toujours emprunté le maximum de livres autorisés. Avec une telle boulimie de lecture, elle a pratiquement fait le tour de tout le stock de livres de la bibliothèque, mais à sa décharge, au cours des années elle n'a jamais rendu un seul livre en retard. Bien entendu, elle lit absolument tous les genres littéraires et après avoir ingéré tous les styles issus de l'imagination fertile des auteurs, elle avoue une préférence pour les romans historiques, les grandes saga familiales et les histoires de guerre.

Souhaitons-lui encore de longues années de lecture passionnée, même au détriment des libraires de sa région, et remarquons que contrairement à certaines idées reçues, cela prouve que la culture peut s'acquérir même avec un budget minimal !

>[Harpagon]

   
 28/7/09  Aïe Écriture manuscrite

[Écriture manuscrite] « Je ne sais plus comment écrire un z majuscule en cursive. Le reste de mes lettres sont fragiles et raides, mes mots sont inclinés dans toutes les directions. Ce n'est pas faute d'essayer. Je suis un membre de la génération qui a abandonné la cursive. Et maintenant il y a un groupe de gens qui n'ont pas connu la vie avant internet et qui « chattent » autant qu'ils parlent. Ils ont encore moins besoin d'une bonne calligraphie. Nous assistons à la mort de l'écriture à la main. » Ce témoignage paru dans Time Magazine (en anglais, hélas) émane d'un citoyen etazunien comme vous et moi, scolarisé dans les années 70-80.

Pour une fois, il est heureux que nous soyons à la traîne de la bouillante amérique car nous aurons peut-être le temps de réagir avant qu'il soit trop tard : comment feront nos enfants pour prendre des notes si ils n'ont pas leur ordinateur portable avec eux ? comment feront-ils leur liste de courses s'il n'ont pas leur PDA avec le bon programme dessus ? comment noteront-ils une idée géniale, une musique sublime, une poésie bouleversante si la batterie de leur portable est vide ? L'écriture manuelle va-t-elle rejoindre le calcul sans calculette au rang des disciplines tout juste bonnes à sélectionner les meilleurs élèves et à oublier dès que l'on sort de l'école ? Dans un monde où l'informatique est omniprésente, cela peut paraître ringard d'utiliser son précieux cerveau alors qu'une machine peut faire mieux, plus vite et surtout sans fatigue... et dans notre civilisation du prêt à penser où moins on en fait, mieux on se porte, l'usage de son cerveau est fortement découragé, à la grande joie de nos gouvernants. Il faut se distraire, utiliser son temps libre aux loisirs et se consacrer aux activités les plus ludiques. Et cet état de fait ne réjouit pas que nos dirigeants ! Le commerce ne s'en porte que mieux et on voit apparaître de plus en plus ces derniers temps une foule de fausses promotions dans les supermarchés : une bouteille de jus de fruit est à 1,60 euros, mais promotion exceptionnelle, pour quelques jours seulement : quatre bouteilles pour 7 euros ! Plus personne n'apprenant plus le calcul mental, la chasse au pigeon devient aussi facile que la pêche à la dynamite dans un bassin d'élevage.

Alors n'oublions pas que si nos enfants ne savent plus écrire, ni calculer, ni même réfléchir, d'autres plus ou moins bien intentionnés se feront un plaisir de le faire à leur place.

>[Simon Frisius]

   
 25/7/09  Vrai? La carte du Vinland

[La carte du Vinland] En pleine vacances, alors que tout le monde (enfin, presque tout le monde) bénéficie d’un repos bien mérité et en profite pour travailler sa calligraphie (hum hum), une nouvelle fait trembler sur ses bases notre connaissance historique péniblement acquise à coup de dates de batailles et de listes de rois de France. Comment ? On nous aurait menti ? Eh bien oui, aussi difficile à croire que cela puisse paraître, Christophe Colomb n’aurait pas été le premier à découvrir l’Amérique. Incroyable ! Depuis de nombreuses années dort au fond de la Beineke Library (où se trouve aussi le Manuscrit Voynich) une « carte du Vinland » qui montre sans ambiguïté le Gröenland et une terre située au delà. Or l’original dont est tiré cette carte daterait du XIIIe siècle, alors que Christophe Colomb n’était même pas encore un reflet lubrique dans le regard de ses parents, et il décrit une exploration prétendument menée au XIe siècle. Depuis 1950, date de la découverte de cette (magnifique) carte, on pensait que ce document était un faux, au minimum anti-daté et certaines expertises tendaient à montrer qu’il était bien plus tardif. Cependant, une nouvelle expertise menée tout récemment avec les techniques les plus avancées établirait de façon définitive (jusqu’à la prochaine fois) que ce document est bien ce qu’il parait être.

De toute façon, qu’il soit vrai ou faux, ce document est un superbe témoignage de la connaissance géographique et donc de la vision du monde de cette époque et la bâtarde qui est utilisée pour les légendes et le texte mérite l’attention de tout calligraphe qui se respecte !

>[Erik le Rouge]

   
 21/7/09  Lune Retour sur terre…

[Retour sur terre] Nous fêtons aujourd'hui le quarantième anniversaire des premiers pas de l'homme hors de sa planète natale et d'après un sondage rapide dans mon entourage, la grande majorité des personnes se souviennent exactement du moment et des conditions précises dans lesquelles elles ont vu sur un téléviseur (noir et blanc) l'image saturée et tremblotante de cet astronaute risquant sa vie dans des conditions qui seraient aujourd'hui inacceptables, pour pouvoir prononcer ces mots « un petit pas pour un homme, un bond de géant pour l'humanité ». Et chacun se souvient du frisson qu'il a ressenti de vivre cet événement unique dans notre histoire.

Nous fêtons aujourd'hui le quatrième jour après le retour sur terre en fin de voyage d'études de Graphos à Paris et ce même frisson d'avoir vécu un événement unique me parcourt à l'instant précis où je tape ces mots sur mon clavier. Bon, Graphos est une association marseillaise et se doit donc à ce titre de contribuer à la réputation d'exagération attachée à cette ville. Néanmoins, ce voyage fut mémorable. L'accueil à la BnF fut extraordinairement chaleureux dans chacun des sites que nous avons visité (F. Mitterand, Richelieu et l'Arsenal) et dans chaque cas, nos hôtes se sont décarcassés pour nous montrer ce qui pouvait nous intéresser, depuis le superbe 18e étage de la tour d'angle de Tolbiac, les globes de Coronelli, l'exposition Alberola, les sublimes trésors de la réserve du département des manuscrits orientaux (ah, le livre de Jade) jusqu'aux magnifiques livres manuscrits ou imprimés à l'Arsenal. Une longue suite de purs délices. J'ai cru surprendre certains participants qui décollaient du sol tellement ils approchaient la plus parfaite béatitude. Et une fois l'esprit rassasié, le corps se rappelait à nous pour un moment gastronomique monumental « chez Jacky » ou au « Petit Marguery » quand ce ne fut pas une délicieuse soupe din-din prise sur le pouce au « Noodle n°1 ». Un voyage tout à fait dans la tradition maintenant établie des voyages d'étude Graphos, alliant régal des yeux et régal gastronomique, moments d'exceptions calligraphiques et raretés culinaires le tout dans la plus profonde amitié graphosienne, bref, une grande réussite. Un grand merci à nos hôtes et à Thierry, notre G.O. !

>[BdG]

PS : nous avons tout de même eu une pensée émue pour deux absents bien malgré eux, Yvette et Èric, que leurs diverses obligations familiales ont empêché de nous suivre. Alors, à l'année prochaine !?

   
 14/7/09  Net Codex Sinaïticus

[Codex Sinaïticus] Enfin ! Quelques jours avant la date annoncée l’année dernière (voir notre article du 24 juillet 2008), la plus ancienne bible complète connue, le « Codex Sinaïticus », a été entièrement numérisée (et avec quelle qualité !) et mise en ligne avec une traduction en quatre langues (mais pas le français hélas). Les images sont de si bonne qualité qu’on peut sans difficulté étudier la forme de l’onciale grecque très pure qui a servi à rédiger ce manuscrit au quatrième siècle et la souris permet de retrouver les mots dans le texte grec affiché en vis à vis. Le site propose une courte histoire du manuscrit qui explique pourquoi il est aujourd’hui réparti entre quatre institutions mais elle passe sous silence les nombreuses péripéties du roman à la James Bond qu’a vécu ce document unique, ce témoignage inestimable de l’état des écrits bibliques il y a mille six cents ans. Même si cette histoire n’atteint pas les sommets décrits par Eward Whittemore dans le premier tome de son Quatuor de Jerusalem, elle conjugue néanmoins, dans la réalité, vols, tromperies, escamotages et escroqueries en tout genres... Un roman historique à écrire donc !

En attendant, jetez un œil sur un des rares témoignages d’une période qui a façonné l’occident chrétien dans lequel nous marinons depuis un millénaire et demi, inspirez-vous de ces formes si simples mais si solennelles, de cette mise en page en colonnes si rigoureuse mais si pleine d’absolu et redécouvrez les efforts qu’il fallait accepter, bien avant l’internet, pour faire connaître au monde entier une parole qui se voulait universelle.

Et bien je peux vous dire que je ne ferais pas ça pour le blog de Graphos !

>[Skanderberg Wallenstein]

   
 10/7/09  Nasa Photos du jour

[Photos du jour] Que vous pensiez, comme les philosophes des lumières que seule la nature peut engendrer la beauté ou comme Jean-Michel Ribes dans « Musée haut, musée bas » que la nature, « c’est de l’art mal copié », il y a des phénomènes naturels qui ne peuvent laisser insensible... Certes, les phénomènes naturels les plus impressionnants sont souvent les plus cataclysmiques, les plus meurtriers et donc leur beauté n’est qu’un faible point positif par rapport aux dégâts qu’ils causent... Mais bon, je suis tombé l’autre jour sur de sublimes photos d’un volcan des îles Kouriles entrant en éruption, photos pour lesquelles le photographe ne prenait aucun risque vu qu'il se trouvait à 350km d'altitude, à bord de la station spatiale internationale, ISS pour les intimes. Surtout prenez le temps de regarder l’animation construite à partir de la séquence de photos qu’à pris le cosmonaute en passant au dessus du volcan, l’effet est absolument stupéfiant.

Si vous appréciez ce genre de photos, sachez que la bienveillante NASA sélectionne pour vous une photo par jour dans son fonds bien achalandé et vous les offre en ligne. Bien souvent, elles n’ont aucune vocation pédagogique, mais elle sont tout simplement très belles. Découvrez donc la photo du jour pour l’observation de la terre (les téléscopes qui nous regardent) et la photo astronomique du jour (les téléscopes qui ne nous regardent pas), chaque jour une merveille à découvrir sur la terre ou dans les cieux.

Bon, vous en conviendrez, tout ceci n’a aucun rapport avec l’écriture, la calligraphie ni même la typographie. C’est juste absolument magnifique.

>[Madmacs]

   
 7/7/09  25ans Neuromancien

[Neuromancien] Il y a vingt-cinq ans paraissait « Neuromancien » de William Gibson. Bien qu'écrit par un jeune romancier quasiment inconnu, il remporta le prix Hugo, le prix Nebula et leprix Philip K Dick l'année de sa sortie.

Quel intérêt à parler de cette sous-littérature pour adolescents attardés qu'est la science fiction ? Eh bien parce qu'après une période certes plus proche du western de l'espace que de Marcel Proust, la SF comme on dit, est devenue adulte (enfin ?) depuis maintenant une bonne trentaine d'années et qu'elle a donc commencé à se préoccuper de notre avenir, d'un point de vue technologique, certes, mais aussi sur le plan philosophique, sociologique ou tout simplement humain. On a aujourd'hui suffisamment de recul pour se rendre compte que si on avait un peu plus pris au sérieux les romans d'anticipation, on aurait pu éviter à l'époque quelques erreurs et quelques dérives technologiques qui sont devenues autrement plus difficiles à combattre aujourd'hui. Certes, me direz-vous, on trouve toujours parmi les milliers de prédictions faites chaque jour un chanceux obscur petit auteur qui a eu la chance plus que la clairvoyance de décrire un futur qui s'est effectivement réalisé, cf les nombreux héros hyper-médiatisés à l'issue d'une crise quelconque, depuis le onze septembre jusqu'à la crise des subprimes (lire à ce propos le passionnant Cygne Noir de Nassim Nicholas Taleb). Mais cette fois, il s'agit d'un auteur de premier plan qui a eu tout simplement l'intuition d'un monde futur à l'époque qui ressemble furieusement à notre présent ! Car au moment où balbutiaient les premiers minitels, il a imaginé Internet, au moment où seuls quelques furieux disposaient d'ordinateurs, il a anticipé la fracture numérique, et les dérives de la biologie et celles de la médecine... Un article est d'ailleurs dédié à cette belle anticipation dans Macworld.

A l'heure où on évite pudiquement de regarder en arrière et d'apprécier la validité (ou plutôt la non-validité) des prédictions diverses et variées que les experts nous déversent dessus quotidiennement avec toute la morgue de ce qu'ils pensent être du savoir, il serait peut-être temps de se dire que « la vérité est ailleurs » ?

>[Madmacs]

   
 4/7/09  Blog Objets livres

[Objets livres] Pour nous remettre de la triste nouvelle du report du stage de gravure de Franck Jalleau au mois d’octobre, je vous suggère de visiter un blog absolument superbe dédié à l’histoire du graphisme du livre, « objets livres » qui vaut absolument son pesant de clics souris.

On y trouve des articles courts annonçant des événements ou présentant des parutions graphiquement superbes mais aussi des articles de fond absolument passionnants écrits par des intervenants tout à fait au fait de leur sujet (je note les signatures d'Olivier Marcellin, Michel Mellot ou Jonathan Perez parmi d'autres experts de la scène typographique). Mais il y a aussi des illustrations soigneusement choisies et commentées qui sont autant de confiseries pour l’œil de l’amateur d’écritures ainsi que des études approfondies sur les mutations que la période actuelle impose au monde du livre. J’en veux pour preuve (au hasard !) cette intervention qui résume et surtout démontre les principes de lisibilité sur le web que bien des sites pourraient reprendre à leur compte (et même le BdG pour certains points). Ce blog fourmille aussi de liens sur d’autres sites dans la galaxie Gutenberg et surtout d’une bibliographie bien nourrie et tout à fait raisonnée sur le thème du livre et de la typographie pour qui voudra aborder le sujet en néophyte ou en amateur érudit.

Un blog à parcourir en profondeur et à revenir visiter souvent surtout en ces périodes de forte chaleur où le mouvement de la souris suffit à engendrer un courant d’air rafraîchissant pour le corps et où un article intéressant et bien illustré génère une bouffée de fraîcheur délicieuse pour l’esprit...

>[Agrippa Von Nettesheim]

PS : le stage de Franck Jalleau est donc reporté à la première semaine des vacances de la Toussaint prochaine. Amateurs de gravure lapidaire, réservez d'ores et déjà cette période dans votre agenda !

   
 1/7/09  Info Lettre de Thot n°59

[Lettre de Thot n°59] Chers amis et futurs estivants, espérons que vous vous êtes remis du superbe stage de dimanche dernier avec Massimo Polello qui fut riche en émotions et en dur labeur, car la Lettre de Thot n°59 datée du premier juillet est parue ! Vous y trouverez pour la partie Graphos un nouveau webzine spécial sur le thème du Mail Art :

• Lettres ou le non être – TEG
• Mail Art Across the World – MAAW (collectif)
• Eni Looka fait ses timbres – Graphos
• « Complètement timbrées » – CL & RG

et pour la partie Arcadia, sur le thème de la fin des temps :

• Millénarisme et signes des Temps – TEG
• La biblio de la LdT – Arcadia
• L’Homme Électromagnétique – interview François Trojani
• Des news et des brèves – Arcadia

Bonne lecture à tous, bonnes vacances, ne manquez pas de vous fournir aux éditions Arqa pour ne pas bronzer idiot sur les plages (j'ai personnellement dévoré « L'Île Rouge ») et rendez-vous en septembre pour une fin d'année graphosienne festive et banqueteuse !

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

   
 Juin 
 
 27/6/09  Vite Rencontres lursiennes

[Rencontres lursiennes] Vite ! Vite ! Il ne reste plus que quelques jours pour vous inscrire à tarif réduit (-20% tout de même) à la semaine de typographie des Rencontres de Lure à Lurs, du 23 au 29 août 2009 (rappel : Lure et Lurs ne sons pas homophoniques : Lurs se prononce « lursse » si vous ne voulez pas passer pour un parisieng).

Bien que se tenant sur le thème du secret, quelques détails sur le programme et la liste des intervenants ont filtré et sont disponibles ici. Une fois que vous serez remis de vos émotions à l’idée de pouvoir rencontrer (au hasard) François Almaleh à propos du manuscrit Voynich, cliquez vite pour vous inscrire, car les tarifs étant ce qu’ils sont en cette période de crise, 20% de réduction représentent tout de même une appréciable économie. D’ailleurs dites-vous bien qu’il est aussi sain pour l’esprit de venir à ces rencontres que sain pour le corps de manger des pâtes toutes l’année pour s’en payer l’entrée (euh, à confirmer par un diététicien tout de même). Pour redevenir sérieux, cette semaine vaut largement tous les sacrifices nécessaires, ne serait-ce que par la haute tenue des interventions, la qualité des rencontres que l’on y fait et la chaleur de l’amitié qui y règne. Et ce depuis plus de cinquante ans.

>[Louis de Thomassin]

PS : le dimanche 5 juillet commence à Lurs également un stage absolument exceptionnel d'une semaine de gravure lapidaire avec Frank Jalleau. Peut-être reste-t-il encore des places ?

   
 25/6/09  Expo Le geste suspendu

[Le geste suspendu] Une fois de plus l’été sera l'occasion d'une grande exposition de calligraphie qui regroupera cette année une bonne partie du gratin de la calligraphie gestuelle européenne et même mondiale. En effet, au château de Vogüé, riante cité ardechoise, à partir du 28 juin prochain et jusqu’à la Toussaint seront donnés en pâture à l’admiration des visiteurs des travaux de (accrochez vos ceintures) : Abdallah Akar, Christine Dabadie-Fabreguettes, Monica Dengo, Anne Gros-Balthazard, Denise Lach, Hassan Massoudy, Laurent Rébéna, Kitty Sabatier, Ye Xin ! Et même si quelques noms nous sont inconnus (du moins à votre humble serviteur), la qualité des travaux de ceux qui nous sont connus laisse présager une forte concentration d'œuvres hors du commun dans cette région du pays cet été.

Car si les non-initiés peuvent imaginer qu’il suffit de quelques gestes un peu lâchés pour obtenir un travail intéressant, il faut se souvenir que la gestuelle est un (relatif) abandon des règles de la calligraphie mais que pour pouvoir abandonner ces règles, il faut tout d’abord les avoir maîtrisées. Et donc seuls les plus acharnés après avoir patiemment intégré l’architecture des signes, la circulation des blancs et la connexion des traits, seuls les meilleurs entre les meilleurs peuvent obtenir ce résultat qui rayonne d’énergie, de tension et de stabilité tout à la fois.

Alors, plutôt que de vous enquiller (comme on dit chez nous) dans les bouchons de la vallée du Rhône cet été, n’hésitez pas à prendre des itinéraires « bis » passant par l’Ardèche lors de vos déplacements estivaux, vous vous y régalerez les yeux à Vogüé et le ventre de la célèbre crème de marrons de Privas !

>[Clément Faugier]

   
 22/6/09  Piq Massimo Polello

[Massimo Polello] Petite piqure de rappel sur l'événement exceptionnel qui nous attend le week-end prochain !

Car le prochain stage Graphos sera le stage « pipole » de l'année comme ils disent à la tévé. Loin de Starac' ou de La Ferme, nous accueillerons Massimo Polello que nos nombreux articles d'introduction vous ont déjà présenté en long, en large et en travers ! Et dont vous avez sûrement déjà, sur nos conseils, visité le site afin de vous régaler de ses travaux virtuoses, divers et fort créatifs !

Et n'oubliez pas de préserver vos forces et votre appétit, car pour une fois le week-end commence la samedi soir avec un banquet chez Max, le beau frère de notre célèbre callidentiste, qui nous régalera de ses spécialités alliant la bonhommie de la gastronomie française avec la subtilité de la cuisine asiatique (deux fourchettes et deux plumes sur le Guide Graphos).

Et dimanche, stage exceptionnel avec Massimo, sur le thème jusque-là jamais abordé des écritures inversées, ces curieux spécimen issus des plus grands calligraphes de la renaissance qui ont la particularité d'être inclinés vers la gauche (les écritures, pas les calligraphes, voyons !).

De grands moments en perspective !

>[BdG]

   
 19/6/09  HvH Un peu de sérieux !

[Un peu de sérieux !] Herr Meyer, en lisant votre article daté du 13 courant, une seule phrase me vient aux lèvres : je suis effondré. Effondré par si peu de reconnaissance du travail unique de ce génie que fut Dmitri Mendeleiev que vous puissiez le comparer à un bête agencement graphique inepte totalement dénué de sens profond. Cela me fait penser à cette publicité d’antan : ça a le nom de table périodique, ça ressemble à une table périodique mais ce n’est pas (et de loin) une table périodique ! Comment osez-vous comparer cette grille banale à cet agencement si subtil, si sous-tendu de correspondances multiples, si performant dans l’explication des similarités comportementales qu’est la Table Périodique des Éléments (notez le É, j’ai beau être un scientifique, je n’en ai pas moins des rudiments d’orthotypographie). Où est la colonne des gaz rares ? et celle des métaux alcalins, des métaux alcalino-terreux ? Et le groupe des métalloïdes ! Il est où dans votre « table périodique » le groupe des métalloïdes ? Et je ne parle ni des lanthanides, ni des actinides ! Savez-vous que dans la Table (mit einem grossen T) les éléments sont ordonnés par le nombre d'électrons de la couche de valence ?

Je croyais qu’avec l’affaire Sokal, on avait éliminé le n’importe quoi pseudo-scientifique qui allait de pair avec les sciences dites humaines (les autres sont inhumaines ?) dans notre post-modernité, mais je me rends compte qu’il y a des gens dont il faut encore secouer la pulpe ! Alors monsieur, sachez que votre table ne trompe personne ! Quand elle permettra d’en déduire sur la structure des polices typographiques autant d’informations que cette sublime Table nous en a fourni sur les éléments, on pourra éventuellement parler d’approche scientifique, mais pas avant !

Je regrette que le niveau scientifique soit si bas dans ce blog qui pourtant me paraissait relativement sérieux (surtout les articles signés Madmacs). Sachez que seuls les nombreux kilomètres qui nous séparent et un léger accès de lombalgite arthiritique me retiennent de vous envoyer mon gant.

>[Herr Prof. Dr.-Ing. Helmut von Hasenfratz]

   
 16/6/09  BizArt Guerre des polices

[Guerre des polices] Mon cher Lothar, votre post du 13/6 m’a vraiment bien fait rigoler et m’a paru plus proche de la « Guerre des Polices » célèbre film de ma jeunesse de Robin Davis, avec Claude Brasseur, Marlène Jobert, Claude Rich, Jean-François Stévenin… où deux policiers appartenant à deux brigades différentes n'appliquent pas les mêmes méthodes de travail et s'opposent sur une enquête… Mais « L’affaire Mendeleïev », comme on pourrait la nommer ici, ne me parait avoir qu’un très très lointain rapport avec la Typographie. La vraie. On a plus l’impression d’un travail rigolo de l’inspecteur Clouzot dans le monde des Lettres que d’une authentique analyse universitaire sur la sémantique des formes appliquée à l’art Typographique, si vous voyez ce que je veux dire… reste bien sûr l’idée sympa, la présentation graphique, vraiment géniale mais parfaitement tape à l’œil… Idée que l’on peut d’ailleurs décliner à l’infini, du classement des gastéropodes marins en milieu hostile au classement général des grimpeurs du Tour de France depuis 1903 ! Quelle belle affaire que nous avons-là !

[Inspecteur Harry]

   
 13/6/09  Art Table des polices

[Table périodique des polices] Un des thèmes qui me passionnent depuis longtemps est le rapprochement entre l'art et la science. Comment l’approche artistique peut-elle insuffler une nouvelle fraîcheur dans l’aridité scientifique et comment la rigueur scientifique peut-elle offrir de nouvelles approches à la créativité artistique. Après avoir parcouru de nombreux exemples de livres scientifiques dont l’art typographique a enrichi le contenu par une esthétique du media qui en fait une oeuvre d’art à part entière (ah ! les Éléments d’Euclide dans l’édition Ratdolt de Venise en 1482), je suis tombé sur un phénomène exactement inverse : une approche scientifique du classement des polices typographiques.

Alors que la définition d’une telle taxinomie a très souvent fini en bataille rangée entre partisans de la classification Thibaudeau et de celle de Maximilien Vox (je ne note que les deux « poids lourds », il y en a des dizaines d’autres...), un site propose une classification périodique des polices de caractères calquée sur celle de Mendeleïev (*). Certains pourront railler que cette classification est tout sauf scientifique mais l’auteur explique bien la rigueur de sa démarche, les sources qu'il a consultées pour sélectionner les cent polices les plus représentatives (à défaut hélas d’être les plus utilisées) et la méthodologie sur laquelle il s’appuie pour les classer. Le résultat est franchement superbe et peut être décliné sous la forme d’un fond d’écran, d’un poster, d’une couverture de carnet ou même d’un TShirt (H(elvetice) Cl(arendon) Ak(zidenz Grotesk) et quelques autres sont disponibles).

Une démarche tout à fait intéressante et un bon moyen de se forme l’œilà reconnaître ces polices ou même à les découvrir !

>[Lothar Meyer]

(*) Pour les lecteurs non initiés en chimie et pour qui Mendeleïev ressemble à un nom de dissident soviétique exécuté pendant les purges staliniennes, je rappellerai que Dmitri Mendeleiev est le créateur d’une table périodique de tous les éléments chimiques ordonnés par poids atomique qui a permis de dégager de profondes ressemblances de comportement chimique entre des substances qui n’avaient a priori rien en commun.

   
 10/6/09  Expo Écritures silencieuses

[Écritures silencieuses] Rares sont les expositions sur le thème de l’écriture organisées par les institutions hors du circuit calligraphique habituel. Et c’est donc avec une certaine surprise mais également un vrai ravissement que nous apprenons que l’Espace Culturel Louis Vuitton à ouvert il y a quelques jours une expositions sur le thème des « Écritures silencieuses » et plus particulièrement centrée sur l’écriture de l’ïle de Pâques qui reste encore à ce jour indéchiffrée et dont seuls quelques dizaines de témoignages sont connus. Trois tablettes « rongo rongo » sortiront pour la première fois des réserves du Musée du Vatican pour permettre à tout un chacun de s‘émerveiller sur le graphisme tout à fait particulier de cette écriture.

Mais ce n’est pas tout car vous y trouverez également toute une série de travaux d’artistes contemporains autour des différents concepts comme ceux de l’Empreinte, de la Trace, ou encore du Signe et de l’Écriture. Les personnalités de chacun des artistes et la diversité des techniques utilisées rendent l’ensemble très varié et vu la qualité du lieu d’exposition, je suis sûr que la visite en vaut le détour. Car vous y trouverez non seulement des travaux utilisant la typographie mais aussi la peinture, des installations, des photographies… Vous trouverez sur notre album Picasa un échantillon de ces travaux dont je suis sûr qu’ils vous donnera l’envie de prendre immédiatement un billet de TGV.

Cette exposition se poursuivra jusqu’au 23 août, ce qui vous laisse tout le temps nécessaire pour trouver un moment pour la visiter et vous y émerveiller les mirettes !

>[Mouette Annecy]

   
 7/6/09  PoD Évangile de Jean

[Prologue à l'Évangile de Jean] La sortie d’un livre de calligraphie est toujours pour l’amateur un moment important, tant il devient de plus en plus rare de voir les éditeurs prendre « le risque » de publier quoi que ce soit dans ce domaine. Autant il y a quelques années, les éditions Albin Michel, Alternatives et autres se disputaient le plaisir de nous régaler les yeux avec les travaux des plus grands maîtres, autant aujourd’hui la plupart des collections ont disparu et les parutions d’une année se résument à une poignée de livres plus ou moins bien mis en page... et je n’évoquerai pas ici les « manuels » de calligraphie traduits du balouchistanais et dont les modèles semblent avoir été réalisés par un parkinsonien utilisant une tagliatelle (cuite).

Sophie Verbeek semble avoir trouvé une solution pour régaler tous les amateurs de calligraphie de qualité : l'impression à la demande. Le principe est simple. L'auteur télécharge sur un site spécialisé les pages de son livre illustrées de splendides calligraphies, soigneusement mises en pages, le tout composé avec une police agréable à l'œil, et l'admirateur n'a plus qu'à commander sur le site en question le livre en impression numérique pour une somme qui reste raisonnable. Pour le coup, on peut même choisir sa reliure et le papier sur lequel le travail sera imprimé. Pour attirer les commandes, un superbe visualiseur permet de feuilleter le début du livre gratuitement.

Et c’est donc avec la plus grande joie (j’imagine !) que vous feuilletterez le dernier ouvrage de Sophie Verbeek sur le thème du « Prologue de l’Évangile de Jean » (avant de l’acheter, bien sûr !). Grâce à votre navigateur préféré, vous pourrez ainsi juger de la qualité du travail de Sophie Verbeek même au plus profond de l’isolement d’un monastère bouddhiste de l'Himalaya où vous vous initiez au subtilités du texte et de la calligraphie du Sutra de Diamant, pour peu que vous ayez l’ADSL évidemment.

Il ne vous restera plus qu’à passer commande pour ajouter à la bibliothèque du monastère ce livre qui n’en constituera qu’un joyau de plus !

>[Irvin Yeaworth]

   
 4/6/09  XXI Histoires de livres

[Histoires de livres] Le magazine « XXI » nous propose en ce moment un numéro exceptionnel sur le thème de « Histoires de livres » dont je me dois de vous recommander la lecture de A à Z. Exceptionnel parce que la publication d’un numéro d’un magazine sur ce thème est en soit rarissime, mais aussi parce que cette revue a trouvé un moyen intéressant de se financer : elle utilise le réseau de diffusion du livre pour être vendue uniquement dans les librairies, un peu à la mode des revues littéraires ou savantes, ce qui la dispense de se trouver pieds et poings liés à la merci de ses mandataires.

Mais revenons à ce numéro sur les histoires de livres... Utilisant un graphisme qui décoiffe, ce numéro vaut surtout son pesant de caractères bois par un article absolument stupéfiant « La bible de Gutenberg au pays des soviets » qui enquête sur la « récupération » qu’ont fait les soviétiques d’une ou plusieurs bibles lors de leur invasions de l’Allemagne à la fin de la deuxième guerre mondiale. Ces bibles rarissimes dites « à 42 lignes » (elles comportent deux colonnes de 42 lignes sur la plupart des pages) constituent le chef d’œuvre de Gutenberg à la fois par la qualité de leur impression que par les rehauts d’enluminures faites à la main. Ce sont surtout des témoignages uniques sur les débuts de l’imprimerie et cette période transitoire où elle essayait de reproduire mécaniquement les manuscrits médiévaux. L’enquête du journaliste dans les milieux universitaires ex-soviétiques pour retrouver ce ou ces exemplaires est un vrai roman d’espionnage.

Bien entendu, ce numéro comporte bien d’autres articles autour de la lecture, des témoignages, et aussi un superbe portfolio, le tout présenté avec un soin tout particulier à la mise en page et au graphisme qui rehaussent encore le plaisir de lecture.

À découvrir absolument chez votre libraire ou sur leur site !

>[Johannes Gensfleisch]

   
 1/6/09  Info Blog-Notes de Thot n°18

[Blog-Notes de Thot n°18] Salut et fraternité, chers amis, le dix-huitième numéro du Blog-Notes de Thot est paru !

Ce mensuel qui remplace la Lettre de Thot deux mois sur trois vous invite ce mois-ci à découvrir sur la partie Graphos, une nouvelle exposition qui permettra au monde entier d'apprécier les travaux de Gérard Micolod, dit « Frère Gérard », dont les compétences ne se limitent pas à une extraordinaire érudition dans le domaine de la philologie grecque et latine mais incluent également la calligraphie à son niveau le plus avancé ! Sur la partie Arcadia, ne manquez pas de découvrir les nouveaux ouvrages de la collection >[H]ermetica des éditions Arqa et de passer lire l'interview inédite de Patrick Berlier sur le site de l'ABC de RLC.

Bonne lecture et n'oubliez pas de réserver votre place (mais est-il encore temps ?) pour la rencontre avec Massimo Polello le 28 juin prochain.

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

   
 Mai 
 
 29/5/09  Mai Saint Amand les Eaux

[Saint Amand les Eaux] Le désordre croissant dans les papiers du BdG vient d’être légèrement résorbé (tout au moins temporairement) et c’est avec la plus grande honte que je me rends compte que j’ai oublié de vous signaler la septième édition du « Mai de la Calligraphie » de Saint Amand les Eaux, qui a lieu en ce moment même sur le thème des « Écritures urbaines ». Nous sommes certes fort avancés dans ce mois de mai mais ne vous affolez pas, le Mai de la Calligraphie se prolonge jusqu’à fin août, et c’est bien la preuve du retentissement de plus en plus important de cette manifestation. Mené cette année encore sous la houlette d’Amélie Dhesse, cet événement aborde le thème sulfureux de l’écriture de la rue, à laquelle un grand nombre de spécialiste de l’écriture traditionnelle dénient la qualité d’art calligraphique. Amélie se range donc délibérément dans le camp des modernes en nous présentant des démonstrations et une exposition d’écriture « calli-graffée » qui, je l’espère, interpelleront les tenant de la ligne traditionnelle (et à mon avis trop restrictive) d’une calligraphie uniquement issue des scriptoria médiévaux, produite dans le silence de la concentration, le calme de la solitude et la tranquilité du geste maîtrisé... bref, tout le contraire des stages Graphos. Bien entendu, comme toute forme d’art, on trouve dans la rue le pire comme le meilleur et ce n’est pas parce que le pire existe qu’il faut éviter de s’inspirer du meilleur ! Faut-il jeter la peinture de Picasso parce que la peinture de certains autres est ratée ?

Convaincu ou non, si vous passez dans la région, ne manquez donc pas d’aller visiter cette exposition ou de vous rendre délibérément sur place pour l’un ou l’autre des événements de ce « Mai de la Calligraphie », vous en repartirez sûrement avec une autre idée de ce que cet art de la rue peut apporter de fraîcheur à notre écriture. Ce week-end-ci se déroule d’ailleurs une visite de l’atelier de calligraphie latine de la médiathèque !

>[Jean Michel Basquet]

PS : le numéro 55 de la Lettre de Thot avait déjà abordé le thème, ô combien polémique, de l’opposition entre calligraphie traditionnelle et moderne, en montrant tout ce que l'image numérique, les tags, les grafs et autres light-grafs peuvent apporter à la calligraphie traditionnelle, que ce soit au niveau du style ou au niveau des supports, medium ou instruments de tracé.

   
 26/5/09  Expo Un travail de Romain

[Un travail de Romain] Romain Fournier est graphiste designer à Paris, il nous fait part de sa prochaine expo dans la capitale à la « Barrique ».

« Dans la conception de mes images, j’aime jouer avec les matières ( la rouille, le bois, les vieux papiers...) le passé et le futur sont mélangés également pour obtenir des ambiances « rétro-futuristes » industrielles ou gothiques… Le processus de création est long : je dessine et je fabrique du mobilier, des sculptures, des décors...Tous ces éléments me servent de base pour la conception des images. J’utilise ensuite l’informatique, avec toujours le souci d’intégrer de la typographie et du texte afin de donner encore plus de sens et un côté narratif à mes images… »

Romain Fournier – Exposition
Café-Restaurant La Barrique, 7 rue Beaurepaire, 75010 Paris
du 30 mai au 12 juillet.

En attendant l’expo de Romain vous pouvez découvrir ses (superbes) travaux sur :
www.freaks.montaf.com
www.myspace.com/jacobindustrie

>[Marcus Cicero]

   
 20/5/09  Yes! Study Ball

[Study Ball] La mode est à un retour de la discipline que, nous explique-t-on, mai 68 avait tellement abolie que toute une génération de jeunes se retrouve sans repères ni contraintes et qu’ils en deviennent incapables de faire le moindre effort, ni d’utiliser le kilo de graisse neuronale qu’ils baladent dans leur crâne rasé. Eh bien tout ça va changer grâce à un retour de bâton que l’on sentait venir depuis quelque temps et tout particulièrement grâce à l’invention du « Study Ball ».

« Bien souvent, nous explique le fabriquant, les étudiants qui ont des problèmes de concentration ont tendances à se lever à tout moment pour regarder la télé, téléphoner, grignoter quelque chose sorti du frigo, et à se laisser détourner de leur travail par toute une longue liste de distractions. S’ils utilisaient tout ce temps pour l’étude, ils optimiseraient leurs performances et auraient plus de temps de libre. » D’où l’invention du « Study Ball qui vous permet d’étudier plus et plus efficacement. » Le concept du pesant boulet en fonte qui enchaînait les prisonniers depuis la nuit des temps a en effet été repris par un designer espagnol qui y a ajouté une pincée d’électronique pour en faire l’objet que tous les parents s’offriront à Noël prochain ou avant dans les cas les plus graves. Si votre enfant n’est pas assez sérieux pour faire ses devoirs, si vous craignez que votre rejeton ne potasse pas suffisamment sérieusement son bac ou son brevet, vous pouvez acheter un « Study Ball » pour moins de cent euros, vous le lui attachez à la cheville, vous programmez la durée du travail que vous estimez nécessaire et notre jeune ami (le restera-t-il bien longtemps ?) sera dans l’impossibilité de s’éloigner de sa chaise avant que le temps minimum d’étude soit écoulé. Incroyable ! Comment n’y avait-on pas pensé avant ?

Et encore, ceci n’est qu’une toute première version ! J’imagine mille améliorations à ce produit de base, depuis un détecteur de mouvement qui enverra des chocs électriques si l'élève est trop remuant, un GPS qui permettra de le punir au cas où, ayant parfaitement compris la leçon de physique sur les leviers, il met au point un dispositif pour déplacer cette masse métallique, ou une connexion internet pour prévenir les parents que le fauve est lâché, ou un diffuseur de messages d'encouragement ou de menace, etc...

Pour des raisons de sécurité, nous explique-t-on, la durée du travail est limitée à quatre heures au plus, comme quoi la paresse des jeunes a encore de beaux jours devant elle. Le marché d’un tel engin est vaste : à la maison, dans le monde de l’éducation, et gageons que l’on verra bientôt apparaître une version professionnelle pour tous les cols blancs en entreprise, sauf les programmeurs informatiques, bien sûr, pour qui ce sera trop facile de hacker le dispositif. Comme quoi la modernité la plus avancée prend toujours ses racines dans les traditions les plus anciennes !

>[Madmacs]

PS : Graphos envisage l'achat d'une série de Study Ball pour rendre certains de ses stagiaires moins dissipés et plus concentrés !

   
 17/5/09  www Saint Siège

[Saint Siège] On connaît le Vatican pour ses ors et ses fastes, pour sa doctrine parfois un peu à côté des problèmes du temps, mais les plus fouineurs auront remarqué leur site internet très complet qui nous les fait voir d’un seul coup dans la plus totale modernité (et en une dizaine de langues, dont le français, qui plus est). Qu’ouï-je (ou que lis-je plus précisément), rétorqueront les plus anticléricaux d’entre vous, le BdG vire du côté de la calotte ?

Eh bien non, rassurez-vous, le BdG est, a toujours été et restera laïc et républicain ! Mais il se trouve qu'au fin fond du site du Saint Siège, vous pourrez trouver des pages difficiles à repérer autrement que par le grand Google, et notamment toute une partie sur une des plus riches bibliothèques du monde, la Biblioteca Vaticana (comme son nom l’indique) et les Archives du Vatican, dont les pages fort instructives sont illustrées par des extraits de leur immense et unique fonds de documents, illustrations parfois un peu petites hélas pour apprécier la qualité de l’original. Vous y découvrirez aussi une petite initiation à la « diplomatique », l’études des chartes et autres documents officiels que nous a légué le passé glorieux de la chancellerie pontificale. Vous pourrez y apprécier toutes les subtiles nuances entre les « brefs », les « motuproprio », les « litterae » ou les « chirographes » mais vous y découvrirez aussi ce qu’est un « eschatocole », une « rota » et nombre d’autres inventions graphiques qui ne pourront que vous inspirer dans la création de vos calligraphies modernes.

Bonne visite et bene valete !

>[Pépin d'Alep]

   
 14/5/09  K-Li Frank Lalou

[Frank Lalou] « Quand tu vois des sandales, Lalou n'est pas loin ! », proverbe niçois. Qui ne connaît pas encore, parmi les calligraphes français, le nom de Franck Lalou, auteur entre autres, de plusieurs ouvrages chez Albin Michel, consacrés à la calligraphie hébraïque ? Son site internet http://www.lalou.net/ vous propose régulièrement les différentes activités de l’artiste graphique en France et à l’étranger, stages, expositions, démonstrations… Vous y découvrirez aussi une étrange « cérémonie du thé » (!) by F. L ©.

« Le thé et la calligraphie sont très liés. Ils accordent à ceux qui les pratiquent des moments d'intimité extraordinaire. Quand on prend le thé on est dans les volutes de vapeur, dans les courbes des bols, dans le frémissement de l'ébullition. Depuis 1998 j'invite mes amis à prendre le thé dans des endroits inaccessibles en voiture, à proximité des cascades, sur de petites îles grecques, aux bords de précipices, le long de tranquilles rivières. Je transporte dans mon sac à dos une lourde théière de fonte, des bols de collections en céramique ou bien en bois laqué. Arrivé à l'endroit choisi, je cherche le long du chemin des brindilles de bois, je prépare avec de bons cailloux un foyer et je prépare le feu. Quand les flammes sont belles, je pose ma théière pleine d'eau. Je patiente jusqu'à ce qu'elle offre un doux chant, ajoutant à la nature alentour un murmure tout à fait humain. Après l'ébullition j'attends que la température baisse et que l'eau soit accueillante pour les délicats arômes des thés verts chinois ou japonais. Je suis très exigeant sur la qualité de la plante. Je sers à mes amis les meilleurs crus. »

Autrement dit « Le Chanoyu » façon Lalou – une cérémonie consacrée par notre ami, qui n’a strictement rien à envier aux rituels du bouddhisme zen japonais ! Un site à découvrir par tous : par les puristes, les calligraphes « en herbe », et tous ceux qui aiment la transversalité… quand elle est transfigurée avec élégance et cohérence.

>[Abraham Aboulafia]

   
 11/5/09  Pik! Stage de Fraktur

[Stage de Fraktur] Petite piqure de rappel : dimanche prochain a lieu le stage de mai, sur le thème de la Fraktur (non, ce n'est pas un stage de traumatologie). Après un dimanche mémorable le mois dernier dans les locaux même qui abritent le siège des éditions Arqa, nous serons de retour dans notre lieu habituel, impasse du Belvédère.

« D’origine germanique, cette écriture est considérée comme une des plus belles réussites calligraphiques du corpus latin de référence. Cette magnifique gothique sera étudiée à partir de plusieurs exemples historiques – Avec une tenue de plume conventionnelle à quarante-cinq degrés, nous étudierons les difficultés qu’occasionnent surtout certaines majuscules et un regard particulier sera apporté aux majuscules « cadeaux », accompagnatrices de certains manuscrits… »

Et n'oubliez pas de vous inscrire pour le stage de juin 2009, où nous accueillerons Massimo Polello en personne !

>[Graphos]

   
 9/5/09  Site Tous les cahiers

[Tous les cahiers] Henri Mérou, sous des dehors truculents, est un personnage qui possède de nombreuses et diverses facettes... Si vous ne l’avez pas croisé ici ou là, chez Graphos, à Lurs ou dans les alentours bas-alpins de son village de Reillanne, laissez-moi vous en décrire quelques-unes.

La partie visible de l’iceberg, c’est son expertise de tout premier plan sur l’écriture scolaire. Si vous avez comparé des cahiers scolaires actuels (j’ai deux garçons à l’école) avec ceux de leurs grands-parents, vous aurez constaté (c’est un fait) une dégradation incroyable de la qualité de l’écriture. Cela tient en particulier au fait que l’on apprend plus aux « professeurs des écoles » comment enseigner l’écriture. Pourquoi ? Parce que souvent en France administrative, quand on a un problème concret et immédiat, on trouve trop facile d'essayer de le résoudre tel quel. Alors, on le généralise (« quelle écriture apprendre ») encore et encore (« pourquoi apprendre l’écriture », « c‘est quoi l’écriture », « comment apprendre l’apprentissage de l’écriture »), on en fait un beau pâté (« il faut que les apprenants apprennent autant l’écriture de la part du formateur qu’ils ne l’apprennent eux-même au formateur ») etc... Dix ministres de l’éducation nationale plus tard (et réformes attenantes), trente ans ont passé, le combat des idéologies fait rage, les commissions créées par l’un et par l’autre ministre se combattent férocement, le concours qui avait pour but de définir un modèle d’écriture a été enterré par Truc parce que c’est Machin qui en avait eu l’idée, les experts de tel parti ou syndicat nient toute compétence à ceux de l’autre bord et la sempiternelle chanson « il faudrait plus d’effectifs » sert de couronne à cet enterrement de première classe. Et les élèves arrivent en sixième sans pouvoir relire leur propre notes de la veille. C’est contre cette hydre à mille têtes que combat Henri Mérou. Il le fait tout d’abord en constituant tout un patrimoine de cahiers d’écoliers de toutes les époques et de tous les pays, puis en proposant de les exposer, sur des thèmes aussi divers que variés, en les utilisant pour illustrer des livres (qui deviennent des best-sellers !), en faisant des émissions de radio, etc... bref, en remuant de fond en comble avec une énergie exceptionnelle le petit monde ronronnant de l’éducation avec ce cri d’alarme : « les enfants ne savent plus écrire ! ».

Bien entendu, si Henri Mérou se préoccupe de ce problème, c’est parce qu’en tant que calligraphe et ancien peintre en lettres, initiateur des sessions d’été de calligraphie des Rencontres de Lure, grand créateur de vignettes et d’autocollants, il possède à fond la culture de la lettre manuscrite et de l’art qui va avec. Il reste néanmoins très (trop !) discret sur ses réalisations personnelles qui valent pourtant leur pesant de plumes Braüse, je vous l’assure.

Mais en dehors de ce côté sérieux, Henri Mérou est aussi un grand amateur de la blague et de la dérision. Vous pourrez vous-même vous en rendre compte avec ses enveloppes « allers-retours » utilisant le calembour pédagogique (connaissiez-vous toutes ces communes aux noms bizarres ?) pour nous faire mourir de rire en composant des enveloppes où l’expéditeur improbable n’est qu’un indice de plus du peu de sérieux de l’adresse.

Tout ceci pour vous inciter à aller visiter le nouveau site d’Henri Mérou où vous trouverez une partie de ses travaux divers et de ses nombreuses activités, dont les fameuses enveloppes (bizarrement il ne montre pas les plus lestes) dont les membres de Graphos avaient eu l’occasion de rire déjà lors de l’un ou l’autre de ses visites ! Henri, tu restes notre invité permanent !

>[Ella Desmors-Pihon]

   
 6/5/09  Expo Le chant des signes

[Le chant des signes] Incroyable ! Une faille pareille dans les informations du BdG ! Heureusement Cécile Pierre (voyez son blog) nous informe que se tient en ce moment un exposition de calligraphie de tout premier plan au musée Chintreuil de Pont de Vaux !

Situé à quelques encablures de la demeure de Jaques Leroux, ce musée a déjà accueilli une fabuleuse exposition des figures les plus en vue du monde de la calligraphie (Kitty Sabatier, Aboubakar Fofana, Richard Lempereur, Brody Neuenschwander et Fabienne Verdier) qui avait amené quelques membres de Graphos à effectuer leur premier et néanmoins mémorable « voyage d'étude ». Le musée Chintreuil récidive cette année en accueillant une triple équipe latino-arabo-coréenne (je parle pour le style de calligraphie). Connaissant la qualité des travaux d’Hassan Massoudy et du trio de calligraphes latins, Marion Andrews, Julien Chazal et Marie Papillon, les travaux proposés doivent être de première importance, et leur style aussi varié que peuvent l’être les tempéraments de ce carré d’as. La même collision des talents était perceptible dans l’exposition précédente et permettait à chacun des participants de faire briller les autres par les contrastes entre les œuvres exposées.

Donc, si vous passez dans la région de l’Ain et que les caves du mâconnais et celles du beaujolais vous ont laissé un brin de lucidité et quelques points de permis de conduire, allez absolument voir ce musée qui est en lui même un lieu à visiter, en dehors des multiples atouts de la région environnante.

Et un grand merci à Cécile Pierre pour cette information de premère importance !

>[Omar Pitan]

   
 3/5/09  Mail Calligraphie tifinagh

[Calligraphie tifinagh] Le blog de Graphos est lu par deux cents cinquante personnes par jour environ, les sites aggrégateurs - Google Reader et autres catalogues de blogs - nous en cachent sans doute une partie non négligeable. Et il est toujours extrêmement agréable pour nous, au détour d’un mail reçu ou par un témoignage dans la vraie vie, de nous apercevoir que nos billets d’humeur ne sont pas une vaine parole dans le vide intersidéral du réseau planétaire mondialisé. Il y a eu l’accueil plus que chaleureux que les voyageurs du Musée de l’Imprimerie pour Heidelberg ont réservé à Lolo et Jean-Phi dont nous avions évoqué le périple dans ces colonnes (que ces AMIs en soient encore remerciés) mais il y a aussi des messages comme celui reçu il y a quelques jours et dont la simplicité nous va droit au cœur :

« Bonjour, je m'appelle Moulid. Je vis à Taliouine, region de Taroudant au Maroc. Calligraphe et poète, j'écris en Tifinagh. J'expose au musée de la coopérative du safran de Taliouine. J'ai participé en octobre 2008 au premier Salon International de la Calligraphie de St Denis (93). J'ai à coeur de faire connaitre ma culture Amazighe et la beauté de l'écriture Tifinagh. Pour mieux me connaître, voici mon blog. J'aimerai présenter mon travail dans d'autres manifestations artistiques en Europe. »

Ainsi le BdG est suivi également par des pratiquants d’une écriture très peu connue en Europe et même en Afrique, possédant de nombreuses particularités graphiques la rendant tout à fait unique et dont l’existence se doit d’être mieux connue, faute de quoi, il ne nous restera bientôt plus que nos vingt six caractères latins et notre anglais mondialisé pour nous exprimer.

D’ailleurs, il est tout à fait heureux que le BdG puisse servir de plate-forme d’échange entre les calligraphes de tous les pays, et je vous engage, vous, oui vous, calligraphes d’ici ou d’ailleurs, à nous faire mieux connaître la façon dont vous vivez la calligraphie là où vous habitez et contribuer ainsi à sauvegarder la diversité des cultures. Un petit mail suffit !

   
 1/5/09  Info Blog-Notes de Thot n°17

[Blog-Notes de Thot n°17] Chers amis que vous soyez grippés par suite de contacts répétés avec des porcs, des poulets ou d'autres humains (décidément, la diversité des comportements humains dépassera toujours la plus virulante imagination), le dix-septième numéro du Blog-Notes de Thot est paru !

Ce mensuel qui remplace la Lettre de Thot deux mois sur trois vous invite ce mois-ci à découvrir aux éditions Arqa un nouveau livre tout à fait extraordinaire, « L'ïle rouge », le premier polar métaphysique sur Rennes-le-Château.

Bonne lecture et n'oubliez pas de réserver vos dates pour les stages de l'année 2009 (en rubrique Stages) ! Après un stage tout à fait exceptionnel sur la semi-onciale latine (accompagnée de la non moins exceptionnelle gastronomie d'Yvette), nous ferons un bond considérable dans les siècles (et le style) et aborderons ce mois-ci la Fraktur !

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

   
 Avril 
 
 24/4/09  BNM Bibliothèque mondiale

[Bibliothèque mondiale] Si vous suivez régulièrement ces colonnes, vous connaissez l’existence de Gallica, la bibliothèque numérique française, à laquelle votre serviteur a eu l’occasion d’apporter sa contribution informatique, vous connaissez peut-être Europeana, la bibliothèque numérique européenne, dont la mise en ligne fut une telle réussite qu’il fallut attendre plusieurs semaines avant d’arriver à s’y connecter, tant les internautes de tous les pays étaient avides de s’y promener...

Eh bien, depuis cette semaine, il y a la Bibliothèque Numérique Mondiale, issue de l’UNESCO, qui propose en sept langues un accès à des documents venus du monde entier et parfois de ses parties les plus reculées. La navigation est incroyablement agréable tant la conception du site est à la fois simple et techniquement évoluée sans que l’on aie à s’en préoccuper. On se promène et on se régale sans même imaginer les mécanismes hyper-sophistiqués qui nous permettent un tel confort. En fait, il s’agit plus d’une médiathèque que d’une bibliothèque car on y trouve non seulement des livres, mais aussi des photos, des reproductions d’objets d’arts, des morceaux de musiques ou des chansons, et même quelques vidéos. Tous les documents sont téléchargeables et peuvent être ramenés sur votre ordinateur pour une consultation à la maison. L’accès est suprêmement simple, mais il s’y glisse parfois le brin d’innovation qui fait tomber les mâchoires : par exemple, on peut demander de voir des documents par époque, mais sans spécifier de lieu, ce qui permet de faire une tranche dans le temps et de comparer les cultures du monde entier à une date donnée... et d’avoir parfois d’intéressantes surprises.

Le seul défaut de cette ouvrage magnifique, c’est la jeunesse bien sûr et donc le petit nombre de documents qui y sont présentés. Mais le plus difficile est fait, la bibliothèque est prête à accueillir ses livres, on s’y sent bien (il ne manque qu’une cafétéria) et je devine qu’on n’y sera pas tout seul ! Revenons-y donc souvent pour y découvrir d’autres trésors que l’UNESCO arrivera à glaner ça et là dans les musées du monde.

>[Alexander Rozhenko]

PS : la prochaine étape est maintenant la bibliothèque numérique inter-galactique bien entendu, il reste encore tant d’œuvres d’art Klingon a faire connaître auprès des autres habitants de la galaxie...

   
 20/4/09  & Esperluette

[Esperluette] En 1953, un des plus grands typographes du XXe siècle, Jan Tschichold, écrit un opuscule peu connu dans lequel il retrace l’histoire de la 27e lettre de l’alphabet : l’esperluette. Il y glisse la substantifique moelle de ce qui est vraisemblablement le résultat de plusieurs années de recherches, une somme de 288 formes différentes qu’a pris ce signe au cours de l’histoire de l’écriture, depuis le graffiti de Pompei (79 après JC) jusqu’aux formes typographiques les plus modernes engendrées par le XXe siècle. C’est un essai définitif sur le sujet, tant son auteur a pris le temps d’en retrouver une nombre important de sources et tant son expertise lui permet d’en tirer des conclusions définitives.

Cet ouvrage (« Formenwandlungen der ET-Zeichen » édité par la fonderie Stempel AG) est aujourd’hui quasiment introuvable, à moins d’aller en chercher les derniers exemplaires disponibles à l’autre bout du monde et de faire ainsi un grand ménage de printemps au contenu de son compte en banque.

Heureusement, Internet est une fois de plus une ressource inestimable en bonnes âmes ne craignant pas d’affronter les intégristes du droit d’auteur pour mettre à la disposition de tout curieux du village planétaire un livre introuvable et dont la sagesse risque de rester une fois pour toutes au fond des bibliothèques, en attendant un hypothétique passage dans le domaine public, aux alentours de 2053 pour l’ouvrage qui nous intéresse. Et c’est un grand « merci » que l’on doit envoyer aux modérateurs de typeforum.de pour nous avoir mis en ligne le texte de cet essai et surtout les illustrations qui l’accompagnent et qui permettent au plus grand nombre de s’émerveiller devant les fameuses 288 formes de l’esperluette au cours du temps.

Bon, si vous ne possédez pas parfaitement la langue de Goëthe et si vous ne connaissez personne dans votre entourage qui la pratique couramment, vous manquerez une partie de la thèse, d’autant que la traduction automatique de Google vous expose à des phrases aussi obscures que « Les diverses formes de ce signe sont très propres ligatures et-L'article est toujours un caractère particulièrement intime, points de fusion, dans une partie de la lettre de l'un soit dans une partie sur l'autre, ou même en même temps ce fait. » ce qui ne fera pas forcément avancer votre compréhension intime de ce qu’est une ligature...

En tout cas, vous trouverez dans cette page de quoi satisfaire votre sens esthétique et même paléographique, et votre calligraphie y gagnera ce que votre appréhension de l’histoire de l’écriture y aura perdu ! Danke schön, typeforum.de !

>[Armand Persande]

   
 17/4/09  04 Calligraphie arabe

[Calligraphie arabe] L'association de calligraphie arabe Arabesc, de Sainte Tulle, dont nous vous avions parlé récemment, est toujours aussi vivace et désireuse de diffuser l'art de la belle écriture dans la région manosquine. Elle organise d'ailleurs à ce propos une exposition à la MJC de Manosque (qui accueillit en son temps, je parle pour les plus anciens de nos lecteurs, une superbe exposition de Hassan Massoudi avec démonstrations du grand maître à l'appui !).

« Les calligraphies arabes de Jacques Lombard sont en exposition à la MJC de Manosque : "Ça bouge la calligraphie arabe"

Au cours de son histoire, l’écriture arabe a beaucoup évolué, s’adaptant aux supports et aux usages. Aujourd'hui elle entre dans la modernité avec des couleurs, des formes et des couleurs.

Exposition du lundi au samedi selon les horaires d'ouvertures de la MJC, 1 allée de Provence, 04100 Manosque téléphone : 04.92.72.43.08

Quelques visites guidées et démonstrations les lundis 20 et 27 et le jeudi 30 avril partir de 16h jusqu'a la fermeture. Possibilité sur rendez-vous au 06 62 85 73 37. »

Profitez donc de la pluviosité du moment pour aller vous régaler les yeux au chaud (voyez ci-contre !) et si une éclaircie se profile, n'oubliez pas d'aller flâner dans les rues de Manosque, les plus observateurs d'entre vous y retrouveront de ci de là sur certaines vitrines ou enseignes, une certaine ronde bien connue des fidèles de Graphos, celle de notre ami Henri Mérou !

>[Arabesc & le BdG]

   
 14/4/09  ?? Je dirais même plus…

[Je dirais même plus…un codex mystérieux] Bon sang, mon cher Roger, mais vous délirez ! Vous deviez être imbibé quelque substance alcoolisée ou hallucinogène quand vous avez écrit que le manuscrit Voynich avait été évoqué dans ces colonnes. Car si, en effet, la Lettre de Thot présente dans son vingt-troisième numéro ce document fort étrange et relate les dernières découvertes faites à son sujet, jamais ce manuscrit n'a fait l'objet d'un article dans le BdG ! Pour ceux qui n'aurait pas lu la LdT de fond en comble (il en reste ?), en voici donc un court extrait, pour vous mettre l'eau à la bouche.

« Ce célèbre manuscrit fit son apparition sous les feux de l'actualité en 1912 quand Wilfrid M. Voynich, antiquaire spécialisé en livres anciens fit l'acquisition en Europe d'un lot de manuscrits médiévaux. Dans ce lot, il remarque un codex illustré de 234 pages dont l'écriture ne ressemble à rien de ce qu'il connaît. Il le ramène aux États-Unis et tente d'en déchiffrer le texte, puis devant son incapacité à le faire, il fait appel à ce que son époque compte de plus érudits historiens, cryptographes et autres paléographes, mais sans succès.

Aujourd'hui, près d'un siècle plus tard, malgré les centaines de personnes qui se sont acharnées à décoder ce texte, malgré le matériel sophistiqué qui a été consacré à ce déchiffrement, malgré les milliers d'heures passées à l'étudier, nous en sommes toujours au même point : pas un seul mot de ce manuscrit du XVe siècle n'a été formellement identifié et encore moins compris. »

Sachez que vous pouvez, vous aussi, tenter le déchiffrement du manuscrit Voynich, puisqu'il a été publié dans son intégralité dans un fort beau livre, et que même si le mystère vous laisse froid, vous pouvez néanmoins vous y plonger, rien que pour le plaisir des yeux.

>[Jean Faire]

PS : contrairement au manuscrit Voynich, il est très difficile et très coûteux de trouver un exemplaire du Codex Seraphinianus. Vous pouvez essayer sur les divers sites de livres rares et anciens, si votre carte bancaire supporte les gros chocs !

   
 11/4/09  ? Un mystérieux codex…

[Un mystérieux codex…] C'est un manuscrit encore indéchiffré à ce jour... Il comporte des dessins de créatures étranges et de végétaux bizarres... Son écriture ne ressemble à rien de connu, elle comporte trop de signes différents pour être un alphabet mais beaucoup de mots comportent trop de lettres pour que cela puisse être un syllabaire... Certains caractères ne se retrouvent qu'en début ou fin de mot ce qui est particulièrement rare dans les écritures connues mais on peut néanmoins y reconnaître sans hésitation des majuscules et des minuscules. De nombreux linguistes et cryptographes se sont penchés sur le déchiffrement de ce qu'ils pensent être une langue humaine, mais aucun d'eux n'a pu, à ce jour, en tirer la moindre information à peu près incontestable. Vous pensez au manuscrit Voynich, déjà amplement commenté dans ces colonnes ou la Lettre de Thot ?

Perdu ! Il s'agit du Codex Seraphinianus, écrit par Luigi Serafini dans les années 70 et qui résiste depuis à toute tentative de déchiffrement, d'autant que son auteur, toujours vivant, refuse de donner la clé qui permettrait de comprendre le texte. Seule brèche dans cet édifice cryptographique absolument unique, on a compris le système de numérotation des pages, qui est un système en base 21. Alors, Luigi Serafini est-il une réincarnation de l'auteur inconnu du manuscrit Voynich ? Ce dernier est-il un Codex Séraphinus renvoyé dans le passé par une improbable machine à remonter le temps ?

Vous ne pourrez en avoir le cœur net qu'en vous plongeant à votre tour dans ce livre magnifique, dont les illustrations et l'écriture, même incompréhensibles, ne pourront que vous transporter dans cet ailleurs où navigue l'esprit de Luigi Serafini.

>[Roger Jambon]

   
 7/4/09  Été Franck Jalleau

[Franck Jalleau] Décidément, si vous ne saviez que faire de votre été et des vacances afférentes, lisez le BdG et vous serez bientôt comblés d'occupations toutes plus culturelles les unes que les autres, chacune vous instillant une nouvelle approche de cet objet magique : la lettre. Car en sus de l'approche calligraphique que Claude Médiavilla vous instillera lors de son stage à Marseille début août (cf ci-dessous), Franck Jalleau vous propose, lui, de passer une semaine à Lurs début juillet pour vous instruire de la gravure lapidaire ! Sa page wikipedia vous résume très brièvement son parcours, ne mentionnant pas, par exemple, qu'il fut élève de Jean-Claude Lamborot, qu'il est donc un excellent graveur lapidaire, comme en témoignent les quelques plaques visibles ici et ...

Les Rencontres de Lure, organisateurs de cet événement (le mot est faible !) nous en donnent les modalités :

« Dans le cadre de la participation au projet du Chemin des Écritures, dont l'inauguration est prévue en août 2009, à Lurs, les Rencontres Internationales de Lure organisent une session de gravure lapidaire, à Lurs, dirigée par Franck Jalleau. Les places étant restreintes, les demandes d'inscription seront sélectionnées.
Session de gravure lapidaire "Chemin des écritures" : du dimanche 5 juillet 2009 au samedi 11 juillet 2009. Coût du stage : 325 euros par personne. Date limite de candidature : 30 mai 2009.
Le stage comprend :
- un encadrement technique et artistique assuré par Franck Jalleau.
- la fourniture des pierres qui seront gravées.
- un hébergement en dortoir (3 places par dortoir) dans nos locaux de La Chancellerie situés au coeur du vieux village de Lurs (draps et couvertures sont fournis). Une petite cuisine collective, douches et terrasses sont également à disposition.
- l’adhésion aux Rencontres de Lure.
Il ne comprend pas le transport et le matériel de gravure, ni les repas. Cependant il est possible d'organiser une livraison des repas sur place si l’ensemble des stagiaires en font la demande lors de l’inscription (prévoir un budget supplémentaire d’environ 200 euros pour 14 repas). »

>[Emma Setteportuguaise]

PS : normalement, le BdG ne fait pas de publicité pour des manifestations payantes. Mais, le caractère exceptionnel de ces derniers stages font qu'il nous est impossible de les passer sous silence.

   
 4/4/09  K-Li Mediavilla

[Mediavilla] Une association de Calligraphie de plus en France est toujours un événement à prendre en considération. Quand il s’agit de Claude Mediavilla aux commandes de cette nouvelle association parisienne, le fait est encore plus notable ! L’objet de cette association de Calligraphie : « Promouvoir et encourager l’étude de la calligraphie, découvrir les diverses disciplines liées à la calligraphie, à savoir la paléographie, le dessin type graphique expression personnelle on picturale plus généralement le travail autour du signe. » Le Siège social est sis à Paris au 21, rue de la Roquette… Et vous trouverez toutes les nouvelles informations de « Littera Magna » sur le site Internet de l’association.

Claude Mediavilla informe également le Blog de Graphos qu’un prochain stage aura lieu en Normandie le 24, 25 & 26 avril prochain… Un stage d’été est prévu dans la capitale du Sud au mois d’août, du 3 au 9 août 2009… Suivez le BdG, vous en saurez plus très bientôt !

>[TEG]

   
 1/4/09  Info Lettre de Thot n°58

[Lettre de Thot n°58] Chers amis passionés de l'art de l'écriture mais aussi de l'art du ventre (de la lettre, bien sûr), la Lettre de Thot n°58 datée du premier avril est parue ! Vous y trouverez pour la partie Graphos un nouveau webzine, au summum de la modernité :

• G & C – Graphos
• David Lozach – TEG
• Art Dico – Eléonore Tournier
• Des Lights Grafs – Michael Bosanko

et pour la partie Arcadia, au plus profond de l'extraordinaire :

• Le plus grand poisson du Monde – B. Madoff
• Lyon et ses mages – Denis Labouré
• GPGP – Arcadia
• Théopolis – Patrick Berlier

Mais il reste encore une petite chose à vous annoncer : un nouveau site Graphos !

Une curiosité que ce site Internet - et ce n’est pas un poisson d’avril mariné façon escabèche (!) - l’idée nous titillait déjà depuis une bonne année déjà, voilà donc qui est fait ! Graphos ouvre un nouveau site Internet consacré à la Gastronomie française ! Telle qu’on l’aime – Il faut dire que c’est un des rares sujets de conversation, lors de nos réunions, qui admet le consensus !…

Alors voilà, c’est à découvrir sur :
http://le-guide-graphos.net

Vous y trouverez, au fil du temps, des super restos, des bistrots, des troquets, des cantines, des auberges, des tavernes, des popotes, des gargotes qui nous ont fait saliver les papilles et nous ont mis en joie pour longtemps, pour peu que le chef du lieu sache au moins parler à ses hôtes de ses secrets de cuisine, mais aussi d’écriture, de calligraphie, de poésie, autrement dit un site Internet à la manière Graphos… empli de bonnes chères et de bons mots !

Chaque resto est évalué par les membres de Graphos à partir d’un barème « bien spécial » que nous avons échafaudé durant de longues heures de tablées endimanchées… Les « fourchettes » pour la saveur des mets - Les « plumes » pour les connaissances littéraires du chef, capable d’évoquer tout autant les nourritures spirituelles que les raffinements d’une ode au cochon…

Un site qui ne pourra que vous surprendre… C’est ouvert aux gastronomes et aux calligraphes depuis aujourd’hui ! Foi de Canard !

Bonne lecture à tous et n'oubliez pas de réserver les dates des stages de Graphos pour l'année 2009 dont vous trouverez le programme en rubrique //Stages, affutez vos Braüse et entrainez vos mérinos !

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

   
 Mars 
 
 30/3/09  Id Typographie régionale

[Typographie régionale] Gérard Blanchard a étudié le fait de manière approfondie dans sa thèse « Pour une sémiologie de la typographie » et dans le livre qu’il en a tiré aux Ateliers Perrousseaux : un type d’écriture ou une police de caractères sont connotés. Depuis la gothique textura sur l’étiquette ou l'enseigne, qui assure que le vin ou la boucherie respectent une tradition que l’on imagine remonter au plus haut moyen âge, jusqu’à l’onciale sur tel fromage qui prouve que les moines supposés gourmands en faisaient une consommation quotidienne, en passant par une belle anglaise sur une carte de visite qui garantit l’appartenance de son propriétaire à la plus haute bourgeoisie.

Mais, plus insolite, certaines régions affirment une identité spécifique en utilisant également un style d'écriture propre, permettant ainsi qu premier coup d’œil de reconnaître un piment d’espelette authentiquement basque, une crèperie revendiquant sa bretonnitude bretonnante ou un hôtel irlandais désirant absolument se distinguer de ses confrères moins irlandais. Le plus drôle dans l’affaire est que l’historicité de ces écritures est parfois totalement farfelue ou réductrice, et assimiler l’Allemagne nazie à la gothique fraktur ou la Bretagne à l’onciale néglige totalement le fait que l’onciale a été pratiquée quasiment de l’Atlantique à l’Oural et le fait historique que ce sont les nazis qui ont abandonné l’utilisation de la fraktur car écriture « juive » (sic !). Mais telle est notre esprit, une fois qu’une forme graphique a été associée à une identité, elle y reste complètement assimilée par de multiples et permanents rappels.

Une page fort intéressante que je vous engage à lire de fond en comble, regroupe une étude sur la typographie connotée bretonne et surtout l’utilisation qui en est faite en de multiples lieux touristiques. Vous y apprendrez comment une connotation farfelue se crée par l'utilisation pour l'identité de la région Bretagne de Spotka, une superbe police de Xavier Dupré dont les formes sont inspirées... du Cambodge ! Vous y découvrirez aussi le caractère « Ker », qui est, lui, authentiquement et spécifiquement breton, et qui a donné son nom et sa forme graphique une des plus belles expositions de calligraphie de ce siècle, qui ne compte que neuf ans pour l’instant, certes.

>[Gwenaël Endièdre]

   
 27/3/09  Mêê Peinture ovine

[Peinture ovine] À tout ceux qui prétendent qu’il n’y a pas de sot métier, j’apporte mon soutien le plus total et le plus absolu. Chaque tâche, même celle paraissant la plus simple ou la plus ingrate peut être bien ou mal faite, et le fait de la faire le mieux possible a un intérêt en soi. Et j’en veux pour preuve ce petit film « Extreme shepherding » (« bergerage » extrême) dans lequel une bande de farceurs artistes ont utilisé leur outil de travail, en l’occurrence un troupeau de moutons noirs et blancs, leurs chiens de bergers ainsi que leur habileté à diriger le troupeau pour obtenir de l’art. Il leur a fallu, certes, un immense effort de réflexion pour concevoir leur œuvre, plus un soupçon de technologie (LEDs et caméscopes) pour montrer que si les bergers ont de longues journées pour garder les troupeaux, leur cerveau n’en reste pas moins en effervescence et leur malice toujours bien affutée. Et je ne parle pas de leur incroyable maîtrise des moutons, qui sont tout de même le matériau de base de cette superbe peinture, ni les chiens de troupeau qui en sont les pinceaux !

Alors, si vous avez un berger dans vos connaissances, essayez de monter avec lui une séance de calligraphie ovine, car j'imagine bien ces paisibles moutons en train de brouter tranquillement sur un flanc de montagne non loin de Lurs, tandis que vu du balcon de la Chancellerie, leur troupeau formerait une splendide maxime (« Qui vole un bouton, vole un mouton ») exécutée dans un style moutonnant (un genre d’onciale laineuse), et les discussions qui s’ensuivraient (« euh, non, moi j’ai arrêté la Brause, en ce moment, je travaille plutôt au mérinos »)... Après les jantes de roues de voiture, encore un domaine nouveau qui s'ouvre à la « belle écriture » (sans oublier le délicieux fromage de brebis qu'on pourrait en tirer !).

>[Shaun]

   
 24/3/09  CH Le cadratin

[Le Cadratin] Jean-Renaud Dagon fait partie d’une espèce en voie de disparition, celle des imprimeurs et typographes aimant passionément leur métier et œuvrant jour après jour pour perpétuer la tradition du beau papier, du noir typographique profond, de la mise en page soigneusement construite et du bon caractère au bon endroit. Il suffit d’avoir tenu entre ses mains son « Ranz des vaches » pour en être immédiatement convaincu. Typographe depuis de longues années en la riante cité veveysanne, au bord du lac Léman, côté Suisse, il produit année après année de magnifiques ouvrages qui contribuent à la réputation de qualité de la typographie suisse, et pas seulement internationale. Hélas, même quand on évolue au plus haut sommet de l’art typographique, il arrive parfois que l'omniprésente brutalité de notre monde vienne briser un vigoureux élan dans la recherche du beau et que la cruelle réalité d’un monde marchand et sans autre morale que l’argent tente de ruiner les efforts les plus acharnés.

Car Jean-Renaud a besoin pour son travail d’un local afin d’y abriter ses « heidis » et tout le reste du matériel abondant qui lui sert à produire ses chefs d’œuvre. Et hélas, sa trop grande confiance en la bonté inhérente de l’humanité ainsi que la vénalité de ses propriétaires vont peut-être avoir raison de l’harmonie passée et faire que Jean-Renaud risque de se retrouver à la rue. Alors, si vous habitez cette région de pentes viticoles, faites le tour de vos relations à la recherche de la solution miracle, ou tout au moins passez le voir pour l’assurer du très grand nombre de ses véritables amis, et si vous êtes éloignés par trop de kilomètres, envoyez-lui au moins un petit mail pour le soutenir dans son combat. C’est pour une bonne cause.

Et nemanquez pas de visiter son site pour admirer son travail et tout savoir sur ce qui lui arrive.

>[L'ami Gros]

PS : une journée de soutien au Cadratin est organisée 10 rue de la Madeleine, à Vevey (Suisse), le samedi 28 mars 2009 de 10 h à 16 h.

PPS : Laurent Mazzaggio a fait un beau portrait vidéo de l’homme et de son atelier,

   
 17/3/09  WMD L'arme fatale

[L'arme fatale] Il y a quelques décennies, le président Reagan avait déjà tenté de protéger la civilisation occidentale grâce à un bouclier infranchissable de fusées déclenchées automatiquement lors d’une tentative d’invasion, le président Georges W Bush a lui aussi mené le combat du déploiement d’un bouclier imperméable à toute attaque et garantissant l’anéantissement de tous les agresseurs... Hélas, à chaque fois l’autre camp essaye de mettre à bas leur stratégie et nous restons vulnérables face à la conjuration mondiale de nos ennemis... Mais pas pour longtemps ! Car ce que le politique n’a pas réussi à imposer au niiveau du monde libre, une équipe de scientifiques se propose de le faire dans le jardin de tout un chacun. En effet, il s’agirait de déployer chez vous un mini-SDI (Strategic Defence Initiative), un mini-bouclier à laser qui mettra fin une fois pour toutes à cette invasion qui nous menace nous, nos compagnes et notre descendance ! Et cette fois, pas question qu’ils y échappent, nos plus impitoyables ennemis, ceux que des milliers d’années de développement de la société occidentale n’ont jamais réussi à empêcher de nous agresser, et qui, années après années, continuent de saper notre civilisation avancée : les moustiques !

Eh oui, les multi-milliardesques programmes de défense avancée auront au moins eu ça de bon (en dehors d’enrichir les actionnaires des industries de défense mondiales), on a réussi à en tirer la substantifique moelle, à miniaturiser le tout et à créer le premier bouclier laser anti-moustique ! Dès que l’une de ces infâmes bestioles montre le bout de son appendice buccal à portée de tir, un laser se déclenche et le grille sur place ! Finies les soirées d’été à claques renouvelées, finies les promenades en Camargue écourtées suite à l’agression d’escadrilles de ces culcidae, finies les journées passées à gratter les multiples boutons qui défigurent le moindre centimètre carré de peau laissées à leur portée ! Nous avons maintenant l’arme fatale définitive ! Et (tous en cœur) merci M. Reagan, merci M. Bush !!!

PS : et espérons que les doutes émis à l'époque sur l'efficacité d'un tel système seront infondés, sans quoi c'est nous qui finirons grillés sur place !

>[Cypher]

   
 14/3/09  Livre Allégresse de l'écriture

[Allégresse de l'écriture] Déjà le mois de mars ! Le printemps paraît, les amandiers sont en fleur et je ne vous ai toujours pas parlé du nouveau livre de Roger Druet !

Par quoi commencer ? C’est un livre de calligraphie (mais Roger fait beaucoup de choses dans le domaine de la calligraphie), c’est l’aboutissement d’un projet commencé il y a de nombreuses années (mais Roger a une longue expérience de la calligraphie, il est même venu nous voir à Marseille lors d'un stage mémorable !), c’est un livre magnifique (mais Roger a fait certes plusieurs autres livres magnifiques) mais c’est surtout un concentré de la vision si particulière qu’à Roger Druet de la calligraphie, magnifiquement rendue sur un grand format, superbement mise en valeur sur des papiers choisis (*) et dans lequel il a pu donner libre cours à sa créativité sans contrainte d’illustrer un texte ou de suivre une ligne éditoriale quelconque. C’est SON livre. Alors, comme j’ai un petit (un gros ?) faible pour ses traits souples et vigoureux, pour le dépouillement de son style, pour le noir et le blanc (rassurez-vous, Roger est également peintre, donc il y a aussi des pages en couleurs !) et pour l’économie de moyens qui permet de montrer son trait en pleine lumière et de laisser l’ornement au second plan, je ne peux que vous inciter à vous régaler les yeux (un vrai festin) de « l’Allégresse de l’écriture », le dernier livre de Roger Druet, paru aux Ateliers Perrousseaux en collaboration avec l’association des Amis du Musée de l’Imprimerie de Lyon.

A noter que ce livre est paru en même temps que s’ouvrait une exposition au sus-mentionné Musée de l’Imprimerie de Lyon sur les travaux graphiques (et calligraphiques) de Roger Druet, travaux qu’il a réalisé au cours de sa longue expérience de graphiste pour des clients aussi divers que Lanvin, Dior, Perrier ou Contrex... Roger a travaillé avec les plus grands graphistes, de Cassandre à Gid ou Savignac, il a côtoyé le gratin de la typographie, de Frutiger à Zapf, il a rencontré les plus illustres calligraphes, de Pott à Zapf (encore lui ?) en passant par Höfer, bref, il est la mémoire vivante de presque un siècle de création dans le domaine des arts graphiques. Alors, prenez le temps d’aller à Lyon pour visiter cette exposition et surtout pour vous offrir (c’est un beau cadeau) à la librairie du Musée l’édition de tête de son livre, vous en aurez pour de nombreuses heures d’émerveillement.

>[Un fan anonyme]

(*) en fait, il existe deux tirages de ce livre. L'un, sur un papier luxueux, avec des transparences et des pages en calque est édité à 400 exemplaires par les Amis du Musée de Lyon et est disponible à la librairie du Musée ou sur leur site, l'autre, moins exceptionnel est disponible aux éditions Adverbum. Honnêtement, la qualité du travail de Roger Druet vaut largement d'être goûtée sur du beau papier, si votre porte monnaie le permet, bien sûr. Mais un livre comme celui-là est tellement exceptionnel qu'ils vaut bien un petit sacrifice !

   
 11/3/09  Code Stéganographie

[Stéganographie] L’art ASCII est à la peinture ce qu’un programme informatique est à une pensée philosophique. Quelque chose d’ultra simplifié (mais le Zen ne nous enseigne-t-il pas l’art de la simplicité ?), de totalement mathématique (mais Escher n’a-t-il pas montré la beauté intrinsèque des concepts mathématiques ?), de froid et sans émotions (ça c’est une question de point de vue). Se limiter aux diverses modulations du gris des caractères en ligne et en colonnes pour représenter tel ou tel paysage peut sembler limitatif, mais comme toute limitation, elle est une contrainte d’où peut jaillir la créativité. Nous en avons parlé moultes fois dans cette colonne.

Alors quoi de neuf ? eh bien il semblerait que malgré la simplicité apparente d’un tel « dessin », on puisse y cacher des messages secrets qu’un spectateur même averti serait totalement incapable de déceler et encore moins de décrypter la présence. Ce procédé, qui consiste à camoufler un message secret sous une apparence anodine est connu sous le nom de stéganographie et est employé depuis la plus haute antiquité. Depuis l’explosion de la numérisation du réel de ces dernières années, et l’avènement de la société de contrôle qui va avec, on nous a prédit que toute information qui transite ça ou là est vérifiée, triée, estampillée, mise en fichier afin de pouvoir filtrer, contrôler, intercepter tout message subversif ou non autorisé.

Mais les milliards dépensés ne font qu’enrichir les sociétés qui vendent ces systèmes car un simple dessin, un message anodin peut contenir un tel message sans qu’il soit possible à Échelon ou ses collègues de le retrouver, comme le démontre ce site (en anglais, hélas). Alors, la prochaine fois que vous entendrez parler du nouveau système garanti sans faille qui empêchera les terroristes de tout poil de communiquer par Internet, vous pourrez en rigoler par mail avec vos amis, à condition bien sûr que cela ne se voie pas trop !

>[Madmacs]

   
 7/3/09  TDC typographies.fr

[typographies.fr] Le typographie est un art d’excellence (« En typographie, il n'y a qu'un seul degré de bien : la perfection », disait Maximilien Vox) et autant les candidats à cette perfection sont nombreux, autant peu d’élus ont la chance de voir la qualité de leurs travaux reconnue par leurs pairs. Nous vous avions parlé de Jonathan Perez & Laurent Bourcellier le 7 septembre 2008 à propos de leurs polices, entre autres les splendides Joos et Copte scripte, qui nous avaient « tapé dans l’œil » (de la lettre bien sûr) à Lurs l’année dernière. Eh bien il semblerait que nous ne soyons pas les seuls à qui leurs créations ont plu puisque voici ce qu’ils nous écrivent :

« Nous sommes très heureux de vous annoncer que la fonte Copte Scripte, le premier caractère distribué par typographies.fr, a remporté le Type Directors Club Certificate of Excellence in Type Design dans la catégorie des fontes non-latines. La fonte sera exposée aux États-Unis, au Canada, en Angleterre, en France, en Allemagne, au Japon, au Mexique et en Espagne, et sera publiée fin 2009 dans l'Annual du Type Directors Club, Typography 30. Vous pouvez découvrir les autres lauréats sur le site du TDC : www.tdc.org et quelques autres nouveautés sur notre site : www.typographies.fr »

Souhaitons leur une longue suite d’autres réussites à la mesure de leur talent !

>[Jeff Champo]

   
 4/3/09  eBook Amazon Kindle

[Amazon Kindle] La quête du successeur de notre bon vieux livre se poursuit... Quasiment inchangé depuis 1500 ans, le vénérable codex a utilisé divers supports durant les siècles mais le principe de base est resté le même, prouvant par là la parfaite adéquation entre l'objet et ses utilisateurs. Et pourtant, depuis quelques dizaines d'années, une foule de futurologues ont prédit sa mort à brève échéance, pour se trouver ridiculisés quelques années plus tard... Nous avons eu droit à tout : l'écran du minitel (vingt-quatre lignes de quarante signes !), de l'ordinateur (mal de tête assuré au bout de cinq minutes de lecture), des Palms et autres PDA (une page sur quelques centimètre carrés) et les diverses générations de "eReader" qui se sont succédées pour être toutes ou presque englouties dans les poubelles de l'histoire au bout de quelques mois. Non, décidément,  rien ne semble pouvoir remplacer le livre, consommant zéro énergie, toujours disponible dans la poche (pour certains), d'un contraste visuel remarquable dans toutes les conditions d'éclairage, insensible aux chocs (modérés), à l'humidité (modérée) et à la maltraitance (modérée) de ses usagers.

Amazon, avec son Kindle, est le premier fournisseur de contenu à nous proposer sa propre version du successeur du livre. Et là, les choses vont peut-être changer. Basée sur du papier électronique, donc ne consommant aucune énergie au repos, et proposant une apparence identique à celle du papier et de l'encre habituels, d'un volume proche de son ancêtre, d'un usage semblerait-il assez simple, c'est aussi un des premiers appareils à être économiquement intéressant pour les lecteurs : par exemple, l'achat d'un Kindle (il faut l'acheter !) couplé avec un abonnement au New York Times (ai-je mentionné que cet appareil nous vient des USA ?) est moins cher que l'abonnement au journal papier tout seul ! Et on reçoit directement son journal chaque matin par internet ou connexion 3G ! De plus, fait significatif, on commence à trouver des critiques positives de l'engin par des journalistes dont on peut supposer qu'ils n'ont pas été payés par le constructeur ! Enfin, on peut supposer qu'Amazon peut facilement rendre l'appareil extrêmement attractif économiquement en offrant une forte ristourne au livre au format électronique immatériel par rapport à leur contrepartie matérielle en version papier. Alors, verrons-nous peut-être demain la victoire finale de Marshal Mc Luhan ?

>[Madmacs]

   
 1/3/09  Info Blog-Notes de Thot n°16

[Blog-Notes de Thot n°16] Chers amis du haut des cieux au fond des mers, le seizième numéro du Blog-Notes de Thot est paru !

Ce mensuel qui remplace la Lettre de Thot deux mois sur trois vous invite ce mois-ci à découvrir deux nouveaux livres sur la boutique des éditions Arqa sur le thème de la symbolique des templiers, sujet qui passionnera tout autant nos visiteurs de la partie >[Graphos] à cause de leur intérêt graphique voir paléographique et ceux de la partie >[Arcadia] étant donnée la valeureuse tradition associée à ces moines soldats.

Bonne lecture et n'oubliez pas de réserver vos dates pour les stages de l'année 2009 (en rubrique Stages) ! L'année a déjà commencé en beauté avec deux stages sur les écritures romaines, mais la suite risque fort d'être fertile en moments tout aussi intenses.

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

   
 Février 
 
 26/2/09  Roue DUB Pimpstar

[DUB Pimpstar] La calligraphie est un art tellement universel que l'on peut imaginer mille supports différents sur lesquels une belle écriture réjouira l'œil du spectateur... On a écrit sur papier (trop facile), sur parchemin (plus rare !) ou sur papyrus (plus exotique !). On a calligraphié sur des abat-jours, des sacs ou des oreillers, apportant ainsi quelques grammes de beauté dans un monde purement fonctionnel. Quelques logos calligraphiés célèbres ont apporté de la noblesse et de l'esthétique à des parfums ou des objets de luxe, une touche de distinction qui manquait à leurs concurrents à la marque simplement dessinée.

Le monde moderne offre de plus en plus de supports bizarroïdes ou immatériels que la calligraphie a encore à investir. J'en veux pour preuve une nouvelle sorte de jantes automobiles absolument extraordinaires sur lesquelles trois barres de LEDs permet de dessiner n'importe quelle image lors de la rotation de la roue. Un dispositif électronique permet en plus de changer l'image alors même que la voiture est en train de rouler ! En cette période de crise internationale et de rareté du pétrole (euh, l'été dernier il était rare, maintenant il ne l'est plus, nous aurait-on menti ? ou plutôt aurait-on été un peu trop crédules envers les catastrophistes et autres spéculateurs de tout poil ?), je trouve tout de même qu'un tel gagdet pourrait contribuer à relancer l'industrie automobile, ne serait-ce qu'en voyant cette vidéo, dans laquelle un brave gangsta arrive à séduire une belle blonde en Maserati avec une écriture tout ce qu'il y a de plus minable ! Imaginez-vous au volant d'une voiture même banale mais avec, dans votre cas, une chancelière aérienne ou une gestuelle vivace voir même un dripping dansant ornant les jantes de votre bolide. Il y aurait tout un embouteillage de blondes à forte poitrine en Ferrari, Maserati et autres Lamborghini à vous suivre et à klaxonner pour essayer d'attirer votre attention !

>[Infamous Kool]

   
 23/2/09  Site Superscript2

[Superscript2] La créativité se nourrit de la diversité... Comment inventer de nouvelles formes sans connaître les nouvelles formes que d’autres ont inventées ?

Même s’il ne s’agit pas de calligraphie (surtout s’il ne s’agit pas de calligraphie !) passez faire un tour sur le nouveau site « relooké » de Superscript2, le studio graphique lyonnais qui abrite les créateurs de la revue Ink, toujours aussi innovants en matière de typographie et de design graphique. Nous en avions parlé à l’occasion de la mise en ligne de wallpaper2, un petit éditeur de papier peint remarquable de simplicité mais également par son côté ludique... Comment en quelques clics créer des formes répétitives... je ne m’étais pas autant amusé depuis le Spirograph ! Mais ce site vous propose bien plus que ce petit amusement graphico-informatique ! Vous y trouverez des polices de caractères surprenantes, des mises en page qui vous étonneront et des logos absolument superbes. Et comme en plus ces créations vous sont proposées dans votre navigateur web préféré, elles bougent, remuent et se modifient dans tous les sens, tant il est possible de rendre sur un écran ce qu'hélas, il nous faudra attendre l'eInk pour pouvoir rendre en calligraphie...

Encore un site à surveiller de près !

>[Alex Posant]

PS : le studio s'appelle en fait Superscript2 (« exposant 2 ») mais les navigateurs internet maltraitent tellement la typographie que j'ai du me résoudre à mutiler leur raison sociale pour éviter de disgracieux mélanges d'interlignages.

   
 19/2/09  Voir Deux expos !

[Deux expos !] Vite vite, et deux expositions de calligraphes de plus à visiter ! Quel rythme trépidant pour l'amateur de calligraphie en ce printemps naissant (du moins en Provence !) Malika Boustol tout d’abord nous invite à partir d’aujourd’hui à découvrir ses travaux « in real life » à la galerie « Art & Création » à Nancy. Vous aurez plus d’information sur son invitation mise en ligne ici ou sur son site, .

L’autre exposition nous est offerte par Benedicte Gérin sur le thème du « mouvement! » :

« L’harmonie dans l’énergie, la force dans la gestuelle, la précision dans la dynamique, la vivacité dans le jeu… Autant de points de rencontre entre les calligraphies de Bénédicte Gerin et l’art des chirurgiens de Vauban. Qu’il s’agisse de remettre dans son axe un genou, une hanche, un poignet – il est toujours question de restituer le mouvement, à la façon d’un trait qui s’anime en naissant sur la toile… Comme au cours d’une rééducation, c’est la répétition, l’infatigable travail de gammes qui génèrent la fluidité du geste, la maîtrise du tracé – et rendent l’effort invisible. »

Étudier les correspondances entre l’art calligraphique et la chirurgie de Vauban, a priori la tâche semble bien étrange... J’aimerais parfois (mais un court instant seulement) habiter les brumes de la région parisienne pour satisfaire ma curiosité, tellement j’imagine que ce genre de travail doit interpeller, questionner et déstabiliser notre conception de la calligraphie. Voyez d'ailleurs en ligne (merci Bénédicte) certains de ces travaux.

>[Viktor Frankenstein]

Malika Boustol - Expo du 19 février au 10 mars 2009 - Ouvert du mardi au samedi 10h - 12h30 & 14h - 18h30
Espace « Art et Création » / 126 avenue de Strasbourg / Nancy

Bénédicte Gérin - Expo du 5 février au 5 mars 2009 - Ouvert du lundi au vendredi 9h - 18h30
Centre médical Vauban / 2A, ave de Ségur 75007 Paris / M° Saint François-Xavier (ligne 13)

   
 16/2/09  Joie Pélerinage

[Pélerinage] Deux graphosiens de longue date vont bientôt faire l'équivalent du pélerinage de la Mecque pour les musulmans, du voyage à Jerusalem pour les juifs, de l'entrée dans Saint Pierre de Rome pour les catholiques : ils vont faire le retour aux sources que tout typographe aimerait faire une fois dans sa vie, ils vont visiter le lieu d'où sortent les plus belles presses du monde, ils vont à Heidelberg ! Surnommées affectueusement Heidi, les presses Heidelberg sont les Rolls Royce de l'imprimerie, les incontournables machines qui ont imprimé tout ce que la typographie a pu produire de qualité et de raffinement depuis un siècle et demi... Alors, l'idée découvrir ce lieu magique qu'est la Print Media Akademie a plongé Lolo et JeanFi dans un état proche de l'extase mystique (j'exagère à peine !). Et comme en plus, ce sont la cohorte de leurs amis et parents qui se sont cotisés pour leur offrir ce voyage organisé par le Musée de l'Imprimerie de Lyon, ils en sont en plus tout retournés de découvrir tant de gentillesse dans ce monde de brutes !

Souhaitons-leur un bon voyage et qu'ils nous en ramènent de beaux souvenirs, de belles photos et un reportage exclusif à partager autour d'une délicieuse bouteille ?

>[Ann'belle Pressof VII]

   
 13/2/09  PicPic Piqure de rappel (2)

[Piqure de rappel (2)] Graphos a consacré il y a quelques temps un dossier définitif sur l’accentuation des capitales ; mais, tel le serpent de mer, le monstre du Lochness ou la feuille d’impôt sur le revenu, la bête réapparaît régulièrement sur divers sites même s’ils sont aussi informés que la liste typo. Pourquoi ? Parce qu’il est bon de savoir qu’il faut accentuer les capitales en théorie, mais il reste à le faire dans la vie de tous les jours ! Et, regardez le clavier que vous avez sous les doigts, point de ÉÈÀÎ ou Ù ! Heureusement pour nous, de savants typographes et d’agiles informaticiens se sont associés (quand ce n’était pas la même personne !) pour vous permettre de redonner à vos documents toute la beauté que cinq siècles de typographie nous ont légué et sans laquelle votre prose (ou vos vers) ne valent pas plus qu’un SMS ou une notice de machine à laver traduite du coréen par un stagiaire ne parlant que le moldavo-slovaque. Vous trouverez donc ici et tout ce qu’il vous faudra pour accentuer correctement vos capitales et ce quelque soit le « parfum » de votre ordinateur préféré, sachant que bien entendu, vous devez également appliquer dans le domaine de la calligraphie ce que la typographie nous enseigne.

Afin d’associer un peu de rigolade à ce sujet austère voir même rébarbatif, je vous conseille de faire un tout sur cette page, qui recense quelques phrases pour lesquelles l’absence d’accent permet des doutes sémantiques tout à fait hilarants (pour ma part, j’adore GISCARD : LE FILS DEPUTE dont on imagine ce que peu produire une simple faute d’approche judicieusement placée, sans oublier le fort douteux L'ODEUR D'UN ROT TROP SALE, REMUE DANS MON ASSIETTE).

>[Willem Inuit & Dr Schweitzer]

   
 10/2/09  PicPic Piqure de rappel

[Piqure de rappel] M@nu nous rappelle que vous n'avez plus que quinze jours pour envoyer vos enveloppes au concours MAAW « Mail Art Across the World » :

« C'est actuellement une participation exceptionnelle de calligraphes pour cette troisième édition ! Katharina Pieper, Sophie Verbeek, Hassan Massoudy... on attend maintenant les autres, les élèves des associations notamment !

L'appel d'art postal calligraphié touche à sa fin. MAAW sera clos le premier mars. Dépêchez-vous vite d'envoyer vos enveloppes calligraphiées aux adresses ci-dessous afin qu'elles soient exposées avec vos coordonnées en France : Atelier-calligraphie / Nederlands : Scriptores / Italia : C.I.A.C. / Belgium : Plumes & Calames (voir sur le site)

Vous pouvez consultez la galerie en ligne pour voir les enveloppes que nous avons déjà reçues (avec peut-être les vôtres !). Rappel : Mail-Art Across the World est un projet international d'expositions itinérantes d'enveloppes calligraphiées. Il est ouvert à tous les amoureux de la calligraphie ! Les enveloppes sont exposées accompagnées des informations de leur auteur dans des lieux divers (musées, centres culturels, librairies, bibliothèque) dans les villes des pays organisateurs ou de celles qui souhaitent l'accueillir. »

À propos de piqure de rappel, re-visitez l'album consacré à l'exposition « Écritures croisées », nous avons reçu de splendides photos de ce qu'on peut y voir... ou bien encore mieux, allez-y en personne !

>[M@nu & le Docteur Jabuse]

   
 7/2/09  Voir Cité des Sciences

[Cité des Sciences] Bien que pourri par les spams (regardez votre boîte aux lettres), bien que recelant dans ses recoins une multitude d'opinions pour le moins nauséabondes ou farfelues (savez-vous qu'il existe un site du parti nazi américain ?), bien que restant le vecteur principal des activités de désinformation gouvernementales ou privées (et hop, on nous ressert la petite fille disparue et passez à votre voisin), Internet reste un média absolument formidable. Car bien que n'échappant pas à l'adage (que je croyais warholien) « 80% de n'importe quoi est de la merde », il reste 20% de correct et quelques perles insoupçonnées.

On voit ainsi les plus grandes universités et autres institutions culturelles mettre en ligne et en vidéo des cours donnés par les plus grands scientifiques et les plus grands experts et ce avec un accès universel et gratuit. Oui, mes chers co-surfeurs, ce soir, chez vous, même si c'est dans un village perdu de l'Indre, bien au fond de votre fauteuil préféré, un verre de Cragganmore à la main, vous pouvez suivre (par exemple) une série de conférences sur les origines de l'écriture données à la Cité des Sciences de la Villette en léger différé (elles ont été données fin janvier dernier).

Et le programme actuel est pour le moins alléchant pour tout amoureux de la lettre : sur le thème des « Origines de l'écriture », il y a « L'écriture, prothèse de la parole et de la mémoire », « Mésopotamie : les premiers écrits », « L'Egypte : l'écriture "hiéroglyphe" », « La Chine : l'apparition des idéogrammes » et « L'invention de l'alphabet » par Anne-Marie Christin en personne !

Et bien abandonnez la télévision et ses guignols surpayés (professionnels ou amateurs) et prenez le temps de savourer ces conférences, en video ou en audio seulement si votre ligne ADSL est vraiment trop mauvaise, voir même de les podcaster pour les deguster en voiture, lors d'un embouteillage particulièrement statique. Je vous avouerai (sous couvert de l'anonymat !) que parfois, quand je suis vraiment absorbé par un podcast partuclièrement intéressant, je peste et je grogne quand le bouchon se dissipe et qu'il me faut réaccorder à la conduite une partie de mon attention. Bison futé n'est pas toujours mon ami !

>[Yack ensuqué]

   
 4/2/09  Expo Écritures croisées

[Écritures croisées] Trois mousquetaires du célèbre quatuor qui a réalisé pour notre plus grand plaisir « Pas plus sage qu’il ne faut », j’ai nommé Stéphanie Devaux, Denise Luc et Jean-Marie Dommeizel offrent un nouvel exemple de leur travail à notre admiration (il faut dire qu’avec leur livre et leurs travaux vus à Limoges, ils avaient déjà frappé très fort !). Ils ouvrent en effet une exposition à six mains :

« Je vous signale une exposition qui vient de commencer et qui dure le mois de février a la médiathéque Stendhal à Saint Ouen l'aumone (95) sur le thème des « Écritures croisées ».

Nous avons eu carte blanche pour puiser  dans nos univers de lecture des phrases des mots et en faire des images, jouer avec la lumière en utilisant des matériaux différents, organdi, toile de lin, papier bien sur mais aussi la chaux, le plexi... bref l'occasion nous était donnée de faire de nouvelles images avec nos moyens et l'envie de faire vivre "la calligraphie", de la voir bouger.

L'occasion aussi (trop bonne pour ne pas la saisir) aussi de réaliser des travaux en communs et de travailler sur de grands formats »

Ma foi, si le résultat est à la hauteur de ce qui était montré à Limoges, il faut absolument faire le déplacement à Saint-Ouen L’Aumone ! Les quelques photos qui accompagnent le message (voyez vous même sur notre album Picasa qui contient également tous les renseignements) devraient vous décider, si ce qui précède ne l’a pas déjà fait !

>[Ymir]

   
 1/2/09  Info Blog-Notes de Thot n°15

[Blog-Notes de Thot n°15] Chers amis à la verticalité contrariée ou pas, le treizième numéro du Blog-Notes de Thot est paru !

Ce mensuel qui remplace la Lettre de Thot deux mois sur trois vous invite ce mois-ci à découvrir sur la partie Arcadia les nouveaux ouvrages de la collection >[H]ermetica des éditions Arqa. Sur la partie Graphos, vous pourrez découvrir une nouvelle exposition dédiée aux « light-grafs » de notre ami Done qui ne manqueront pas de vous impressionner, à la fois par la qualité du trait et par la réussite technique que cela représente. Étonnamment, l'affiche de l'exposition Picasso au Musée Granet à Aix montre Pablo en train de faire, lui-aussi, un « light-graf » !

Bonne lecture et n'oubliez pas de réserver vos dates pour les stages de l'année 2009 (en rubrique Stages) ! L'année a déjà commencé en beauté avec les cursives romaines au pinceau-feutre, mais la suite risque fort d'être fertile en moments tout aussi intenses.

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

   
 Janvier 
 
 29/1/09  Petit Sophie Verbeek

[Sophie Verbeek] « Small is beautiful » disaient nos amis étazuniens, car depuis qu'ils ont élu Obama, ils sont redevenus nos amis. Ont-ils changé pour autant ? Les prochains mois nous le diront.

Sophie Verbeek participe à une exposition sur un thème peu commun : « Petits formats ». S'agira-t-il de micro-écritures comme celles que nous avons étudié chez Graphos à l'automne dernier ? Faudra-t-il apporter sa loupe ou tout au moins ses « lunettes pour voir de près » ? Vous le saurez en vous rendant à la Galerie Racines à Prevessin Moens à partir de vendredi prochain (et ne manquez pas d'envoyer un reportage en direct au BdG pour que nous puissions satisfaire la curiosité de nos lecteurs qui n'ont pas la chance d'habiter l'Ain !).

L'exposition regroupera des travaux de :

« Marc Blunier : si il était une fleur, ce serait pas  une fleur, juste un trèfle à 4 feuilles.. Qu’on glisse dans un bouquin chéri ! Un scientifique ? Chercheur d’échantillon, chercheur d’embryon, fabricant d’échanbryon. Vous en verrez sur les murs en formation.

Gegout : ..heu, j’le connais pas c’lui là ! Je crois savoir qu’il peint. Son site et son blog.

Djo Perret : Si elle était une photo, ce serait la photo d'un chemin qui ne se finit jamais dans un paysage Corse..

Véro Reynaud : Si elle était une fleur, ce serait une de ces fleurs qui n’ont pas peur, une fleur de la montagne  style Gentiane  ou Génépi. Une artiste ? Bidouilleuse de colle, baiseuse de couleurs, amoureuse de la vie qui rit, de la vie qui pleure

Sophie Verbeek : Si elle était une fleur : une rose 4 saisons, mélange curieux d’encre noire tulipe et de forget me not. Une  passion : voyager  entre les vides, jeter l’encre de chine, prendre son pied de la lettre. Au fait, elle nous présentera son dernier recueil entièrement fait à la main et voilà pourquoi elle se fait des tendinites !

« Promenade d'écriture végétale » est un recueil de textes et d'aquarelles réalisés par Sophie Verbeek. Regardant, observant et constatant simplement le monde qui l'entoure, elle laisse son imagination divaguer gaiement, faisant un va et vient entre un texte inexistant et des images en devenir. Elle se promène ainsi avec ses pinceaux et ses porte-plumes dans une rêverie éveillée, légère, coquine et méditative où la couleur, la ligne et le tracé sont omniprésents. Les mots se métamorphosent pour devenir fleurs, pétales, mousse ou brindilles : promenade d'écriture végétale... Le geste remplit l'espace d'une caresse sur la page où l'on perçoit la délicieuse odeur des sous-bois sucrés, âcres et transparents. »

>[Joseph Boruslawski]

Galerie Racines
Rond-point de Bretigny - (sous l’atelier de la rocaille) - 01280 Prevessin Moens
Exposition ouverte du jeudi au dimanche entre 15h30 et 18h30 jusqu’au dimanche 8 février

   
 26/1/09  Aleph Michel d'Anastasio

[Michel d'Anastasio] L'année calligraphique 2009 continue avec son lot de manifestations à ne pas manquer ! En dehors des événements autour de la sortie du livre de Roger Druet (dont nous vous reparlerons très prochainement) plusieurs expositions tout à fait prometteuses se mettent en place. La première, favoritisme entre gauchers oblige, est celle de Michel d'Anastasio autour de la lettre hébraïque. Le visuel qui accompagne son message est absolument superbe, tout en subtilité de mouillé, en transparence aquarellée et en couleurs soigneusement choisies le tout basé sur une composition très dynamique et très novatrice dans le domaine de la calligraphie hébraïque. Si tout le reste de l'exposition est de ce tonneau, il est urgent d'aller faire un tour du côté d'Ormesson sur Marne pour y admirer ces travaux. A noter que cette exposition propose également des travaux de Frank Lalou et d'autres artistes peintres et sculpteurs, ainsi que divers ateliers et séances de cinéma autour de la culture hébraïque, dont le film d'animation sublime (mais pas vraiment joyeux) « Valse avec Bachir » sur la guerre au proche-orient.

>[Wladimir Petrinovich]

Vous trouverez tous les renseignements sur cette manifestation ici ou .

   
 23/1/09  Book Le secret de Kells

[Brendan et le secret de Kells] Le célèbre Book of Kells, trésor du huitième siècle, archétype de la semi-onciale irlandaise (au programme des stages Graphos de cette année !) et de l’enluminure celtique à base d’entrelacs, ce livre magnifique visible au TrinityCollege de Dublin vient de servir d’inspiration à un livre et un film d’animation qui sortiront prochainement : « Brendan et le secret de Kells ». Mais, loin de copier servilement le style inimitable du Book, les réalisateurs du film ont choisi d’en tenter la modernisation, sans toutefois en perdre l’essence. Je trouve l’expérience particulièrement réussie parce qu’à la fois tout ce qui fait l’esprit de ce style, cette espèce de surabondance d’ornements associée à la magnificence des incroyables dentelles des entrelacs colorés, la quintessence du graphisme est préservée mais une touche de modernité est ajoutée, ce qui évite de donner aux dessins cette ambiance surannée et vieillotte que l’on trouve parfois dans les copies trop fidèles et qui décourage le jeune public, plus nourri par les style des mangas japonais que par celui des enluminures des Très Riches Heures du duc de Berry (quels que soient les mérites respectifs de l’un et de l’autre !).

En tout cas, le « teaser » est alléchant, et c’est bien là sa fonction, et l’existence même de ce film et de ce livre prouve bien que, quoiqu’en disent les éternels grincheux insatisfaits du présent, les grands moments graphiques du passé restent une source d’inspiration de la modernité sans pour autant qu’elles deviennent leur propre caricature.

>[Leabhar Cheanannais]

   
 19/1/09  Livre Adrian Frutiger

[Adrian Frutiger - Caractères : L'œuvre Complète] Certes, Noël est passé depuis pas loin d’un mois, mais on vous a peut-être offert de ces « chèques-cadeau » qui permettent à des proches en mal d’inspiration de vous faire un cadeau que vous ne ramènerez pas le lendemain même pour l’échanger. Eh bien, si c’est le cas (et même si ce n’est pas le cas), vous ne regretterez pas l’achat d’un livre magnifique qui regroupe en un gros volume le travail extraordinaire de toute une vie vouée à la typographie par un des plus grand graphistes du vingtième siècle : « Adrian Frutiger - Caractères : L'œuvre Complète ».

Cet ouvrage regroupe les travaux les plus importants de ce maître incontesté de la création de caractères et de logos qu’est Adrian Frutiger, dont vous avez certainement vu de nombreuses créations sans même vous en rendre compte. La signalétique dans les principaux aéroports français, dont Roissy fût le premier ? C’est lui, les caractères sont lisibles à plus de deux cents mètres. La typographie des noms de stations de métro ? C’est encore lui. Le caractère institutionnel du Centre Georges Pompidou ? Toujours lui. Et j’en passe et des meilleures, depuis les caractères historiques (Herculanum, Pompeijana, Rusticana...) jusqu’à la fameuse série des Univers qui l’a rendu célèbre dans le monde entier en passant par le caractère d’EDF ou les logos de la RMN ou d’Aéroports de Paris...

Son œuvre est immense et visible à tous. Cependant, bien qu’âgé, Adrian Frutiger est toujours parmi nous et il peut peut-être encore ajouter de nouvelles merveilles à celles dont il nous a déjà dotés depuis tant d’années ? En tout cas, il publie régulièrement des livres passionnants sur sa vie et sa conception de la création graphique chez Yves Perrousseaux et permet ainsi de disséminer l’immense expérience qu’il a pu accumuler. Ce livre est sans doute assez cher, près de cent euros, mais rassurez-vous, il vaut bien plus que cela !

>[Wilhelm Tell]

PS : Linotype vous incite à l’acheter chez eux, mais n’en faites rien, il refusent de livrer en France. Préférez un libraire du monde réel ou virtuel ou bien directement chez l’éditeur.

   
 16/1/09  Actu Quelques mails...

[Quelques mails...] Il n’est pas du genre du BdG de « parler politique ». Nous nous occupons d’écriture et c’est déjà un sujet assez vaste en soi. Mais depuis quelques temps, et c'est la première fois depuis la naissance du blog, des artistes, calligraphes ou non, nous ont contacté pour nous signaler leur indignation devant ce qui se passe à Gaza en ce moment même. Passe encore un mail anonymes ou deux, mais non, il s’agit là de deux calligraphes de renom (tout premier plan si vous voyez ce que je veux dire). Nous avons donc décidé de relayer leur indignation (que je partage à titre personnel mais cela n’a pas d’importance, faites vous VOTRE opinion), tant il nous parait important que l’artiste puisse sortir de la tour d’ivoire de son art pour se coltiner aux problèmes du monde réel. Voici donc.

Le premier mail contient des photos que je ne peux décemment pas diffuser, tant elles sont une vision crues de l’horreur. Ce genre de photos, sans date, sans source, sans authentification sont bien entendu extrêmement suspectes, tant les divers services de propagande du monde entier ont utilisé et utilisent encore cette technique pour répandre leur désinformation idéologique. Prenez deux ou trois partisans, habillez-les avec l'uniforme opposé, faites leur faire des horreurs et photographiez-les. La recette est simple et ne date pas d'hier.

Le deuxième message attire notre attention sur un article d’André Rouillé, universitaire et écrivain, sur un site dédié à l’art contemporain. Cet éditorial, loin de prendre parti, analyse la politique d’information de l’armée israélienne dans ce conflit en perspective avec les différentes façon dont des pays ou des forces militaires ont géré ce « problème » au cours des dernières années. Guerre des Malouines, Guerre du Golfe, génocide du Rwanda, à chaque fois les militaires se retrouvent devant le dilemme : laisser sortir librement l’information et c’est le risque de voir exposer des bavures inévitables, ne rien montrer et c’est laisser le monopole de l’information à « la rumeur », aux « extrémistes » ou à la « désinformation » de l’autre camp. Bien que la dissymétrie des partis en présence ici soit patente, une armée parmi les plus modernes du monde avec chars, hélicoptères, drones et satellites de renseignement contre une bande de fanatiques armés de Kalachnikov et de fusées bricolées à partir de bouts de tôles (et ne parlons pas de la dissymétrie des victimes), l’article reste mesuré dans son propos et je vous engage à le lire pour comprendre un peu mieux ce qui se passe là-bas. Bonne lecture.

>[BdG]

PS : si cet article vous a plu, lisez les autres éditos d'André Rouillé sur ce site, vous ne le regretterez pas.

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 12/1/09  Ici! Calli en Provence

[Calligraphie en Provence] Les temps changent et apportent leur lot d'évolutions dont certaines vont vraiment dans le bon sens ! Alors qu'il y a un peu plus de dix ans, l'apprenti calligraphe provencal ne pouvait se former qu'à de rares cours intermittents à Manosque, on lui propose aujourd'hui quantités de stages (de plus ou moins bonne qualité, parfois, ne nous le cachons pas...), jusque tout récemment à Sainte Tulle (connue de tous les utilisateurs de la nationale Aix-Sisteron par son champ surréaliste de poteaux électriques !) avec la création d'une association autour de la calligraphie arabe : ARABESC.

« La calligraphie arabe fait maintenant du programme du "Centre Social" de Sainte Tulle 04. Chaque mois a lieu une rencontre sur l'art et la calligraphie arabe. Une présentation historique des territoires concernés par la calligraphie arabe par Mimed Bouhafna aura lieu le mardi 13 janvier, d'autres thèmes seront traités les 10 février, 17 mars de 18 à 20 h. Cette présentation est gratuite et ouverte à tous.

Mais aussi des ateliers de calligraphie arabe avec Jacques Lombard à la journée, samedi 24 janvier, samedi 21 février et samedi 14 mars. Chacun apporte son panier pour un repas en commun. Inscription à l’avance au 04.92.78.20.17 »

C'est à Manosque que pour la première fois, une exposition d'Hassan Massoudi m'avait initié à l'art de la belle écriture, il semblerait que, quinze ans après, la région de la basse Durance n'ait rien perdu de son enthousiasme calligraphique !

>[Hudhud & Jacques Lombard]

Renseignements : Association ARABESC - Jacques Lombard - 06 62 85 73 38 - dont une calligraphie illustre cet article (penchez votre tête sur la gauche ou mieux, allez voir l'original à Sainte Tulle !)

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 9/1/09  Héros P…, sauve-nous !

[P…, sauve-nous !] En ces temps météorologiquement apocalyptiques, n’est-il pas intéressant de voir la fragilité de plus en plus grande de pans entiers de notre vie de tous les jours et comment quelques centimètres de neige (prévus au moins quatre jours à l’avance !) ont réussi à désorganiser la vie de millions de gens ? Et ça ne s’améliore pas : en 1987 une chute de neige vraiment imprévue avait paralysé la région pendant vingt-quatre heures, alors que vingt ans plus tard, il faudra, au minimum, trois jours pour que la situation revienne à la normale, nous disent les « autorités ». Pour nous sauver du chaos rampant, ce qu’il nous faudrait... c’est un super-héros !

Eh bien, rassurez-vous, depuis le premier janvier, ce super-héros propriété auparavant de son créateur, le marin le plus célèbre du monde, avec sa pipe et ses gros bras, celui sur lequel les épinards agissent comme la potion magique agit sur les irréductibles gaulois, l’amoureux d’Olive Oyl (« huile d’olive ») est tombé (mais est-ce une chute ?) dans le domaine public dans l’UE, soixante-dix ans après la mort de son géniteur, Elzie Segar. Vous remarquerez que je ne nomme point ce personnage, car si son image fait désormais partie du patrimoine de l’humanité (européenne), son nom lui, reste copyrighté par quelque firme aux dents longues et au porte monnaie gourmand.

Espérons donc que, lors la prochaine tourmente, ce marin tout puissant surgira dans le ciel neigeux pour remplacer à lui tout seul les escadrilles de chasses-neige qui sont restés blottis bien tranquillement au chaud là où il ne neigeait pas ou la horde de pandores qui auraient été bien avisés d’empêcher la meute de furieux consommateurs de dérivés pétroliers de se précipiter dans l’énorme cul-de-sac de notre réseau routier transformé en patinoire. Pour celui qui a réussi à conquérir le cœur de notre Olive provencale (?), ce sera trop easy !

>[Bluto]

   
 6/1/09  Site Europeana

[Europeana, le retour] Lancé en grandes pompes en 2006, par Jean-Noël Jeanneney, président de la Bibliothèque nationale de France et promoteur de cette folle aventure baptisée Europeana, (à côté de la quelle « Pirates des Caraïbes 3 » fait figure de bluette sentimentale pour jeunes vierges effarouchées toutes droites sorties du couvent des oiseaux…), financé à 100% par l'État français à hauteur de 10 millions d'euros en 2007, faisant suite à une première enveloppe l’année précédente de 3,3 millions d'euros, le projet franco-français de la BNF qui préfigurait ce que pouvait être la future Bibliothèque Numérique Européenne (BNE), fut rapidement victime de son succès et avait du fermer les écoutilles ( !) en novembre dernier pour cause de saturation optimum de ses serveurs... Il vient de rouvrir, mais oui, dans la plus grande discrétion ici (en version beta… )  

Les responsables du projet Europeana, s'ils ont jusqu’à présent refusé tout soutien privé (Google, Microsoft…), et pour cause (!) ont cependant passé avec France Télécom un accord technique de principe pour un possible partenariat… Il serait temps d’y penser (bis !), compte tenu du rythme plus ou moins accéléré, ou plus ou moins ralenti, c’est selon,  auquel doivent se « plier » la somme colossale d’ouvrages à numériser… Actuellement le service gratuit, accessible à n'importe quel internaute, donne accès à plus de 12 000 ouvrages tombés dans le domaine public, que l'internaute pourra librement consulter, lire, imprimer ou télécharger en format PDF (mode image ou texte), avec comme objectif à l’horizon 2010 d’au moins 10 millions de livres (!), manuscrits, peintures, cartes, photos, documents audiovisuels, etc.

Si ce projet grandiose qui avait été lancé suite au démarrage par Google en 2004 d'un gigantesque programme de numérisation de livres, fut parfois rapidement comparé sans trop de discernement par les néophytes à ce que mettaient en place outre atlantique nos amis Yankees, à savoir que le service Google Recherche de Livres recense aujourd’hui plus de 7 millions d'ouvrages numérisés, en partenariat avec 29 bibliothèques mondiales…, il s’agit pourtant de comparer – aussi – les qualités des numérisations entreprises… Peut-on réellement comparer la saveur d’un Filet de boeuf rossini à un Big Mac sauce barbecue ?

En cette période de vœux, nous souhaitons donc sincèrement, bon vent et bonne bourre à l’un de nos amis, co-responsable de la mise à place d’une telle usine à gaz ! Et à tous les lecteurs du Blog de Graphos, nos meilleurs vœux 2009, qu’ils soient calligraphiques, numériques, lapidaires, ou typographiques… Et à très bientôt sur le Web, pour de nouvelles @ventures !

>[Zénodote]

   
 3/1/09  Expo Philippe Laurent

[Philippe Laurent] Et l’année 2009 commence bien ! En plus d’une cascade de vœux à toute l’équipe du BdG qui sature (presque) notre boîte au lettres (bon, j’exagère un peu, on est à Marseille tout de même, peuchère), Philippe Laurent, peintre, auteur, musicien et j’en passe, exposé il y a quelques temps dans la Galerie de notre site Thot Graphos, Philippe Laurent donc nous signale que le 3 janvier dans le monde réel (enfin, celui qui est un peu plus réel qu’Internet, mais est-ce vraiment le monde réel, Mr Smith ?) démarre au Caylus Café une exposition de ses travaux dont ceux, absolument magnifiques, dont il nous avait régalé les yeux et les pixels sur le site de Thot. Alors que l’on peut admirer ses œuvres dans plusieurs sites du monde virtuel (reportez vous aux précédents articles qui lui ont été consacré par le BdG), il est ma foi fort rare de pouvoir les admirer pour de vrai, d’en percevoir toutes les subtilités des textures et toutes les qualités graphiques de ces signes fort étranges. Alors ne manquez pas l'occasion d'apprécier ces écritures imaginaires et précipitez-vous au Caylus Café !

>[Marius Escartefigue]

Signes - une exposition de Philippe Laurent
du 3 janvier au 13 février
Caylus Café - 18 rue des Halles - 75001 Paris
http://www.myspace.com/caylus
et http://3lights.site.voila.fr

   
 1/1/09  Info Lettre de Thot n°57

[Lettre de Thot n°57] Chers amis dévoreurs d'huitres, de foie gras, de saumon et autres mets de fêtes, d'autant plus appréciés qu'ils s'accompagnent souvent du jus de la vigne, en un mot, chers lecteurs, toute l'équipe du BdG vous souhaite une bonne année 2009, pleine de calli, de typo et de belles lettres en général ! Ne reculant devant aucun sacrifice et prenant sur ses heures de réveillon pour vous garantir les nouvelles les plus fraîches (hum hum), toute l'équipe vous annonce que la Lettre de Thot n°57 datée du premier janvier est parue ! Vous y trouverez pour la partie Graphos un nouveau webzine, particulièrement cosmopolite :

• Bonne année 2009
• Édito ! - TEG
• Forza Italia sur le site de Graphos - G
• Indigo sur le site de Graphos - G

et pour la partie Arcadia :

• Bonne année 2009
• Le nain crétin – HC
• Le martien de Marseille – YB
• Phénomènes spatiaux – MM
• « Qu’est-ce que l’Alchimie ? » – TEG

Bonne lecture à tous et n'oubliez pas de réserver les dates des stages de Graphos pour l'année 2009 dont vous trouverez le nouveau programme tout frais sorti des presses en rubrique //Stages, la plupart semblent particulièrement alléchants, aux grands comme au petits, aux jeunes padawans comme aux maîtres Jedi dans le maniement de la Braüse !

Abonnez-vous à la Lettre de Thot, c'est gratuit.

   



>Speed Dating avec André Bloggo :
- Je suis……………..……
- Ma région………………
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