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C'est le gouvernement qui devrait avoir peur de son peuple, et non l'inverse !
V for Vendetta


Si tu es seul
à rêver,
ce n'est
qu'un rêve,
si vous rêvez à plusieurs,
c'est la réalité qui commence.
Chant populaire brésilien


Le blanc est un significatif silence qu'il n'est pas moins beau
de composer
que les vers.
S. Mallarmé


Rien n'est écrit.
T.E. Lawrence


Ses dents largement découvertes signifient à tous que le loup ne se nourrit pas que de rêves.
Henri Michaux


On n'a pas encore découvert ce langage qui pourrait exprimer d'un seul coup ce que l'on perçoit d'un clin d'œil.
N. Sarraute


Je ne veux que du magnifique et je ne travaille pas pour le vulgaire des lecteurs
G. Bodoni


En typographie, il n'y a qu'un seul degré de bien : la perfection
Maximilien Vox


Il n'est pas nécessaire d'être fou pour travailler ici, mais ça aide
Jacques Bergier


Un intellectuel assis va moins loin qu'une brute qui marche
M. Audiard


Bonjour, je suis heureux de voir ici plus de chapeaux de cowboys que de cravates
Georges W. Bush


Inter Scientias, non minima est Typographica
Anonyme,
Graz 1673


Les lettres, signes hiéroglyphiques que la matière fait à l'esprit
Lamartine

 Décembre 
 
 25/12/14  Noël Joyeux Noël !

[Joyeux Noël !] Toute l'équipe du BdG, créatures électroniques et biologiques, se joignent à moi pour vous souhaiter un joyeux Noël dans la joie, le partage et l'harmonie de la belle écriture.

 

 

>[ZeBdG]

   
 21/12/14  451 Police typographique

[Police typographique] La police typographique vient de frapper pour la première fois, et quand elle tape, elle tape dur. Amazon vient en effet de refuser la publication d’un livre sur son système « Kindle », donc pas un vrai livre en papier, juste un livre électronique, sous le prétexte que le livre « contenait trop de traits d’union » ! Quoi, vous n’imaginez tout de même pas qu’un humain a lu ce livre, non, c’est sur plainte d’un lecteur farfelu sans doute, qu’un ordinateur de chez Amazon qui a détecté qu’il y avait un tiret dans plus de cent mots dans les 90000 que compte ce livre de fantasy sur les loups garous, et que c’était trop. Je vois bien là non pas l’effet d’un contrôle littéraire de la qualité intrinsèque du texte, mais bien plutôt le reflet de la bêtise de l'informatique à laquelle Amazon laisse le soin de juger les productions de ses auteurs. D’après des sources dignes de confiance, on trouverait ainsi dans le Kindle Store un nombre énorme de « faux livres » dont le contenu n’est qu’une suite de mots sans signification, mais dont le titre « suggestif », si vous voyez ce que je veux dire, part à la pêche au gogo qui dépensera quelques euros pour se retrouver avec pas grand-chose.

D’autre part, il faut savoir qu’en anglais le trait d’union peut être d’une extrême importance sémantique, tant « I saw a man eating alligator » veut dire je vis un homme mangeant un alligator alors que « I saw a man-eating alligator » veut dire qu’on a vu un alligator mangeur d’homme. La nuance est tout de même de taille ! Je trouve assez significatif de nos grandes entreprises qu’elles préfèrent mesurer la qualité d’un texte au nombre de tirets, ce qui est faisable très simplement par un ordinateur, plutôt que sur les qualités littéraires réelle du texte, ce qui demanderait un humain en chair et en os. Amazon se doit de faire des contrôles, alors ils les font. Le fait qu’ils soient ineffectifs ne rentre pas en ligne de compte, et ce ne sont pas les contrôles à l’embarquement des aéroports qui en seront le contre-exemple, voyez vous-même dans l’actualité récente. La pompe à phynance doit tourner à moindre coup, même si c’est pour vendre du vent.

Tremblez, utilisateurs de virgules, points virgules et autres deux points, la police typographique est à vos trousses !

>[Harpo Listipeaux]

   
 17/12/14  01 Neurones de Lego

[Neurones de Lego] Alors vous je ne sais pas mais moi ça me fait un peu peur. Voilà-t-y pas qu’un groupe de chercheurs s’est mis en tête de déterminer le fonctionnement global de notre cerveau par résonance magnétique nucléaire fonctionnelle (fMRI pour les cuistres anglophones) afin de pouvoir comprendre comment les neurones interagissent entre eux à un niveau global plutôt que neurone par neurone. Grâce aux mesures qu’il a faites, il a pu déterminer que chaque neurone ne travaille pas seul dans son coin, on s’en serait douté, mais bien en groupes et qu’ils forment un peu l’équivalent des « processeurs » qui font tourner nos ordinateurs. La créature serait donc bien plus à l’image de son créateur que Von Neumann ne l’aurait imaginé. Et de plus, que ces groupes de neurones format processeur sont environ au nombre de cinquante, et c’est là que je me demande si on ne joue pas un peu à l’apprenti sorcier. Car bien entendu, une telle découverte a une conséquence pratique immédiate : fournissez plus de cinquante stimuli simultanés au cerveau et il sera incapable de consacrer des neurones à trier ce qu’il reçoit. Et on n’en est pas loin, au vu de la multitude de textes défilants, de photos superposées, juxtaposées ou incrustées dans les écrans des chaines d’information télévisées.

Mais le risque le plus grand, à défaut d’être le plus immédiat est sans doute de réussir enfin ce qui est pour tout lecteur de science fiction le défi ultime de l’intelligence artificielle : la création d’une intelligence artificielle supérieure à son créateur. Eh oui, Frankenstein n’est pas loin, car mettez plus de cinquante processeurs suffisamment évolués et vous avez un être artificiel capable de gruger son créateur. On en est loin, croyez-vous ? Prenez le ver caenorhabditis elegans, par exemple, dont il faut bien l’avouer, le cerveau est pour le moins primitif puisqu’il ne compte que 302 neurones. Eh bien, une bande de rigolos a simulé ces neurones ainsi que les quelques capteurs sensoriels du ver et les ont implantés dans… un processeur en Lego ! Et vous savez quoi ? Et bien le robot tout de plastique et de métal ainsi constitué a exactement les mêmes réactions que le ver entièrement naturel, lui !

Alors un pas de plus est franchi dans la création d’un cerveau humain artificiel, mais je suis tranquille, à voir les propos qui circulent au cours d’assemblées 100% masculines, tant que certains organes que je ne nommerai pas ne seront pas également simulés (et là il y a du boulot), ce ne sont pas cinquante processeurs qui pourront rivaliser avec un mâle saturé de testostérone !

>[Hover Missaux]

   
 12/12/14  Fin Manuscrits finlandais

[Manuscrits finlandais] J’ai appris récemment que la Finlande venait de rejoindre les États-Unis dans le groupe des pays n’enseignant plus l’écriture manuelle à l’école et lui préférant l’apprentissage de la frappe au clavier. Et je suis consterné, pour plein de raisons, parce que je me demande si cela ne participe pas d’une grande conspiration. Quoi ? allez-vous me tancer, toi aussi tu vires conspirationniste ? Tu vas nous expliquer que le 11 septembre n’a pas eu lieu ? Que les illuminatis sont  aux manettes et que le SIDA est le résultat des manipulations des grands laboratoires pharmaceutiques pour asservir la population mondiale ?

Mais non, ne vous inquiétez pas, je ne suis pas encore tombé si bas mais je parle plutôt de ce que John Kennedy Toole appelle « La conjuration des imbéciles » parfaitement résumée dans l’exergue du roman : « Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui. » Et je crois que celui qui a inventé l’écriture est un vrai génie, en ce qu’il nous a permis avec un bout de papier et un crayon tout bête de noter une idée passagère, une liste de courses, un point de vue intriguant entendu à la radio, une théorie à méditer énoncée par un ami, bref, la spontanéité du recueil instantané de tout ce qui est bon a mémoriser.

Et que nous propose-t-on en remplacement ? Le téléphone portable. On rencontre en effet de plus en plus de personnes ne voulant plus noter sur papier, c’est trop fatiguant, ayant les doigts trop malhabiles pour un clavier mettent en route le dictaphone de leur téléphone portable et prétendent ainsi recueillir la substantifique moelle d’un entretien. Et ceci pour le plus grand bénéfice… des vendeurs de téléphone portables !

Alors quand je vois la décision de la Finlande, les files d’attente à la sortie « Plan de Campagne » de l’autoroute le dimanche ou les programmes de nos chaines de télévision, les propositions de nos grandes surfaces de librairie en ces fêtes de Noël ou le contenus de nos journaux « d’information », j’en viens à me dire que cet article, sur lequel je suis tombé par hasard, est d’une redoutable pertinence et qu’effectivement tout ceci est bien l’effet de la machine à décerveler qui tourne à plein régime.

Bon, j’attendrai tout de même un petit peu avant de me pendre, puisque le prochain opus de la série Starwars ne sortira qu’en décembre 2015. Mais nous en avons déjà un aperçu fort prometteur ici.

>[Hermann Uscry]

   
 6/12/14  Atr! Un demi-million d'années

[Un demi-million d'années] Incroyable ! On vient de découvrir à Java des coquillages sur lesquels sont gravés des motifs qui datent vraisemblablement d’hommes préhistoriques ayant vécu il y a cinq cent mille ans ! Oui, vous avez bien lu, un demi-million d’années ! Cette découverte, si elle est confirmée, bouleverserait les idées reçues selon lesquelles seul l’homo sapiens est capable de créer des outils, de peindre les parois des grottes, de conceptualiser la réalité et donc, quelques années plus tard, de calligraphier. Première surprise.

Deuxième surprise, ces gravures sur coquillages représentent des formes géométriques. Alors là, j’en suis resté baba. On m’a toujours expliqué que les premiers signes graphiques de l’homme sont des représentations d’animaux, d'objets de son environnement ou de lui-même. C’est d’ailleurs la thèse la plus en vogue pour la genèse de l’écriture : on commence par des idéogrammes, petits dessins de la chose à représenter et on conceptualise la tête de bœuf pour arriver à notre A majuscule par exemple. Or il s'avère que, loin de commencer par dessiner un mouton, les gravures montrent des triangles, des lignes droites parallèles ou des formes de vaguelettes. Bref, tout l’attirail graphique dont on fera plus tard des A des M ou des H. En dehors du fait que la datation ferait donc remonter la création graphique à des époques bien plus reculées que celles  jusqu’ici admises communément, que l’homme que l’on pensait totalement primitif de l’époque avait sans doute un cerveau capable de conceptualisation, je trouve que l’idée que la géométrie soit antérieure à la représentation réaliste, que le concept soit antérieur aux formes qu’il produit, bref que l’idée soit à l’origine et que les formes ne viennent qu’ensuite m’ouvre un abîme de perplexité sur le fonctionnement de notre esprit. Nous serions donc dès l’origine assez intelligents pour conceptualiser d’abord et ne représenter qu’ensuite ? L’abstraction précède la figuration, donc Kandisky d’abord et Courbet ensuite ? Voilà de quoi meubler les réflexions de nos longues soirées d’hiver…

>[Seppi Tagore]

   
 2/12/14  OMG! Les bits de Dieu

[Les bits de Dieu] Alors j’en connais des informaticiens allumés, mais celui-là est le gagnant toutes catégories confondues. Oui, il y a le geek moyen qui passe ses soirées à tenter de pénétrer divers systèmes connectés à internet, bien plus souvent pour le sport que pour ce qu’il y trouvera. Oui, il y a celui qui passe ses nuits à rajouter une fonction à l’utilité plus que douteuse sur un logiciel connu de ses seuls pairs et qui jamais n’intéressera le grand public. Oui, il y a le classique mangeur de pizza obèse devant sa station aux dix-huit écrans qui surveille les activités de ce qu’il pense être tel ou tel service plus ou moins secret en train d’infecter les centrifugeuses iraniennes ou de pénétrer le bouclier de défense anti missile israélien. Ceux-là sont connus, répertoriés et disponibles en de multiples exemplaires, couleurs ou variations. Mais un comme Terry Davis, alors là je n’en ai jamais vu. Et pour plein de raisons, Terry Davis est unique. Tout d’abord il a été diagnostiqué comme atteint de schizophrénie, ce qui peut arriver chez les développeurs mais bien moins que l’autisme. Il a 44 ans, ce qui arrive aux meilleurs d’entre nous. Mais ce qui le distingue de tous ses autres confrères geeks, c’est que Dieu lui a parlé. Et non seulement il lui a parlé mais Terry Davis a décidé d’utiliser toutes ses compétences en informatique pour prendre en compte cette divine intervention et pour bâtir ce qu’il a nommé TempleOS. TempleOS est un « operating system », c'est-à-dire le programme de base qui se substitue à Windows pour faire fonctionner votre ordinateur, mais le fait d’utiliser TempleOS est considéré comme équivalent à de l’adoration divine, donc à la prière et encore, une prière vraiment inspirée. On connaissait déjà les moulins à prière tibétains qui sous la seule force du vent, d’un cours d’eau, du soleil ou de la main du pèlerin envoie une prière au divin rien qu’en tournant sur leur axe. Mais là, on passe à un niveau supérieur puisque TempleOS est aussi un guide que doit suivre son utilisateur et qui le mènera sur le chemin qui conduit tout droit à la divinité, à base de méditations citations des Saintes Écritures, de petits jeux éducatifs sur des thèmes bibliques ou de phrases aléatoires construites à partir de divers versets.

En fait, vous le constaterez par vous-même, Terry Davis est peut-être inspiré, mais ce n’est pas un as du graphisme, même si chacun de ses choix est justifié dans un document qui l'explicite. Heureusement pour nous, si, selon lui, seize couleurs suffisent à Dieu, il en a utilisé bien plus pour créer le monde, et s’il avait fait les même choix pour TempleOS et pour la genèse, nous vivrions plutôt dans un monde de cauchemar !

Alors, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il n’est pas question pour moi de faire rentrer Dieu dans mon ordinateur, même en supposant que ce ne soit pas le malin déguisé. J’ai déjà assez de virus comme ça et à mon avis, celui-là sera plutôt difficile à éradiquer !

>[Madmacs]

   
 Novembre 
 
 26/11/14  Typo Alerte rouge !

[Alerte rouge !] Branchez vos ordinateurs, allumez vos radios, vérifiez vos connexions internet, car cette semaine France Culture nous régale avec pas moins de trois (oui trois) émissions d'une heure sur le thème du livre et de la typographie. Il y a tout d'abord deux éditions successives de l'émission « Sur les docks » de 16h à 17h consacrées à la Fondation Martin Bodmer, LE musée du livre rare et précieux situé à Cologny, non loin de Genève et que je vous ai maintes fois incités à visiter, quitte à y aller à pied s’il le faut, tant il recèle des merveilles uniques et qui valent mille fois le déplacement. Manuscrits antiques, dont deux livres des morts égyptiens, livres anciens, dont un des rares exemplaires complets de la bible à 42 lignes de Gutenberg, exemplaires uniques de certains ouvrages ayant appartenus à des personnalités, comme ces Principia mathematica de Newton annotés par Leibnitz, cette fondation offre à l’admiration dans un décor absolument somptueux tout en noir et en lumière, le top du summum de la crème du dessus du panier des beaux livres.

Ces deux émissions sont suivies par une autre dédiée à la création typographique dont vous reconnaitrez sans doute bon nombre d’intervenants tant ils ont marqué et continuent de le faire la création graphique et typographique française et internationale, je ne citerai pas de noms pour ne pas faire de jaloux, mais allez-y voir vous-mêmes.

Vous pouvez certes, si c’est encore possible, écouter ces émissions en direct si vos horaires de travail vous le permettent, mais si ce n’est pas le cas, ne vous désespérez pas, rendez-vous sur les pages des émissions, ici, ici et et cliquez simplement sur la petite icône adéquate. Et si vous n’avez ni radio, ni le temps, ni d’ordinateur, ni internet ? Alors il vous reste trois ans, à ce que j’ai cru comprendre, pour faire des économies et acheter tout ça, ou bien vous lier d’amitié avec un nanti voir même organiser le casse du siècle qui soit vous rendra riche et vous pourrez en profiter, soit plus probablement vous conduira en prison où vous aurez tout loisir d’écouter la radio sans être dérangé, et ce pendant de longues années !

>[Sarah Diaux]

   
 22/11/14  TV Voynich is back…

[Voynich is back…] Tel un serpent de mer qui apparait une fois de temps en temps, tel les marronniers qui encombrent notre presse magazine (les salaires des cadres, le mal de dos, le classement des hôpitaux, des lycées…) le manuscrit Voynich revient au premier plan de l’actualité, mais cette fois-ci c’est pour notre plus grand plaisir. Enfin le plaisir de ceux qui se trouvent assez payés, qui n’ont pas mal au dos et se fichent des classements sur des critères plus ou moins bidons, quand ils ne sont pas financés par ceux-là même qui prétendent se faire casser « objectivement ».

Donc à découvrir sur Arte pendant encore quelques jours grâce à la magie d’internet, un documentaire sur ce célèbrissime manuscrit dont nous avons déjà moultes fois parlé dans cette colonne. Vous ferai-je l’outrage de vous le représenter ? Bon alors pour ceux qui lirait ceci au delà de la date fatidique où Arte ne le proposera plus à la rediffusion personnalisée, donc jeudi 27 novembre si mes calculs sont exacts, sachez que c’est un manuscrit qui concentre tous les ingrédients du mystère : son auteur n’a jamais pu être identifié, sa provenance est loin d’être éclaircie, il reste nombre de trous noirs dans son histoire mouvementée et surtout, il est écrit dans un alphabet, si c’en est un, totalement inconnu et à nul autre pareil, comprenant des illustrations dont le style semble venir d’un autre monde, même si on y voit de ci de là quelques figures reconnaissables. Bref, un idéal de casse-tête pour tous les cryptographes amateurs ou professionnels qui ne se sont pas privés d’émettre un nombre incroyable d’hypothèses sur ce qu’il signifie réellement, depuis, bien entendu, les extra-terrestres, les illuminati ou autre ordre secret, un fou littéraire ou bien tout simplement le canular du millénaire.

Profitez donc vite de ces quelques jours pour visionner ce documentaire, je doute qu’il apporte quoi que ce soit de nouveau au dossier déjà fort épais de tous les mystères qui entourent ce document mais au moins, il nous distrait intelligemment pendant une petite heure.

>[Emmy Staire]

   
 19/11/14  .arg Marina Soria

[Marina Soria] Je vous en parlais pas plus tard qu'il y a quelques jours, aller voir les travaux des calligraphes étrangers est un réel enrichissement tant ils nous sortent de notre carcan, souvent inconscient, qui nous porte à l'inspiration éternelle devant nos grands anciens, inspiration qui peut parfois nous former de vraies œillères. Et je me suis conforté dans cette opinion en recevant d’une lectrice fidèle du BdG un lien vers le site d’une calligraphe argentine, Marina Soria. Les plus anciens lecteurs du BdG se souviendront peut-être qu’il y a bon nombre d’années nous avions été contactés par des calligraphes argentins ayant découvert notre blog, ce qui nous avait fait grand plaisir, non seulement parce que c’était une démonstration éclatante qu’internet peut être vraiment un extraordinaire lien pour les passionnés de tout poil de par le monde mais aussi que les calligraphes de tous les pays peuvent se rencontrer et s’apprécier au-delà des milliers de kilomètres qui nous séparent. Bref, je ne sais pas si un lien existe entre ces deux événements, mais le site de Marina montre vraiment tout une série de travaux de grande qualité mais surtout pour nous autres français métropolitains, une grande originalité.

C’est que surtout dans les travaux récents, Marina est sortie du côté historique qui hante toute la calligraphie européenne pour aller vers une démarche plus créative, plus colorée et bien plus originale. Certes vous allez me dire, des calligraphes européens ont aussi su aller dans ce sens, et je ne vous contredirai pas, sortant précisément d’un stage sur le monocondyle plus particulièrement étudiée par Sophie Verbeek. Mais tout le monde n’est pas Marion Andrews et ce genre de démarche est rare, et, pour ma part, je l’apprécie d’autant plus.

Alors prenez le temps qu’il faudra pour visiter ce site, en long, en large et en travers, cliquez sur chaque travail pour en apprécier les finesses, admirez les calligraphies brodées, les sumi-e et les travaux sur toile, vous ne regretterez aucune des minutes que vous passerez à cliquer de ci de là. Et cela vous incitera, j’espère, au grand lâcher prise hors des écritures historiques. Et si vous me dites que cela fait du bien, ce n’est pas moi qui ai suivi dimanche dernier un stage sur le monocondyle (bis) qui vous contredira !

>[Adamo Nocondile]

   
 15/11/14  Aix Typo Apeloig

[Typo Apeloig] Une bonne nouvelle ornait nos panneaux municipaux à Aix ces derniers temps, nous avions sous le nez toutes les informations, il suffisait de chercher pour trouver le bonne nouvelle : Aix accueille depuis fin octobre dernier une exposition sur les travaux de Philippe Apeloig. Ce graphiste d'exception bien qu'encore fort jeune, a déjà derrière lui une œuvre renommée et de grande qualité. Les lursiens fidèles avaient déjà eu la chance de le côtoyer lors d'une de ces sessions d'été qui font le charme de ces Rencontres et pour ma part, je garde un souvenir émerveillé de la présentation d'une sélection de ses affiches. Comme le nom de l'exposition le dit bien, Typo Apeloig, ce qui fait de Philippe Apeloig un graphiste exceptionnel, à mon avis, c'est sa façon d'utiliser la typo pour faire passer le sens, bien loin de ses nombreux collègues focalisés uniquement sur l'illustration. La lettre est très présente dans ses travaux et toujours de façon à ce qu'elle éclaire le propos, et pas seulement comme un simple ornement esthétique. Alors bien sûr, les graphistes ne sont pas des gens célèbres et vous auriez bien du mal à trouver les noms de ceux qui conçoivent les affiches qui ornent (ou souillent) nos rues, mais je suis sûr que vous avez déjà vu des affiches de Philippe Apeloig, et pour vous en convaincre je vous suggère sans plus attendre de vous rendre à la Cité du livre pour les admirer au format d’origine !

Vous trouverez tous les renseignements ici et , et sachez qu’une jeune graphosienne a déjà franchi le Rubicon, a visité cette exposition et m'a que ce qui y est montré est vraiment remarquable. Et comme elle est étudiante en graphisme, vous pouvez la croire !

>[Arletty Paux]

   
 10/11/14  Calli Musée de Moscou

[Musée de Moscou] Une très fidèle lectrice du BdG m'a envoyé un lien vers un très beau musée russe de la calligraphie situé à Moscou, et je n’hésite pas un instant à vous faire partager sa trouvaille. Si je dis un beau musée, c'est que déjà le lieu en lui-même semble magnifique, mais aussi parce que les travaux exposés sont pour beaucoup absolument superbes. Ce que j'aime quand je découvre une pratique de la calligraphie hors de France, c'est que je me rends compte de tous les codes auxquels nous sommes habitués et que nous ne voyons même plus.

Par exemple, en Russie ils utilisent le cyrillique ! Donc une partie de l’équivalent pour nous de nos bonnes vieilles sentences latines sont illisibles. De plus, leur histoire de l’écriture s’est sensiblement écartée de celle de l’Europe occidentale et on découvre des styles jamais vus chez nous, mais qui pourraient fort bien être adaptés à nos vingt-six lettres latines classiques. Et ce n’est qu’une partie du dépaysement car, je ne sais pas si c’est l’héritage de la défunte URSS ou bien une volonté spécifique de ce musée, mais ils accueillent nombre de calligraphes écrivant ce qui semble être des caractères chinois ou arabes.

Si on parcourt les catalogues des différentes expositions et des œuvres qui nous sont proposées, on retrouve les classiques, blocs de textes, sentences à méditer, etc… On retrouve même quelques noms connus montrant que la calligraphie de nos pays proches s’exporte pas trop mal en Russie. Mais on trouve aussi des travaux particulièrement créatifs, colorés, comme cette image qui se révèle en variant la taille de l’écriture des lignes de mots ou bien ce splendide trait de plume, un art qui semble chez nous complètement oublié depuis bien des années.

Notez les multiples masterclass et autres workshop sur des sujets aussi variés que la calligraphie coréenne ou le monogramme.

Prenez le temps de parcourir ce site très bien fait, extrêmement varié, et comportant de multiples ressources qui ont du nécessiter bien du travail, avec ses catalogues, ses visites virtuelles, bref bien des découvertes à faire et des moments de plaisir à visiter page après page.

Ca tombe bien, le week-end prochain est suivi d’un jour férié et pour les heureux « pontistes » nous aurons quatre jours pour aller, virtuellement, faire un petit voyage à Moscou ! En attendant d’aller voir tout ça in real life, bien sûr, lors d’un petit voyage d’études Graphos ?

>[Kalin Kakalin]

   
 06/11/14  ? Le disque de Phaistos décodé

[Le disque de Phaistos décodé] La nouvelle tombe à l'instant sur nos téléscripteurs, mais elle est à prendre avec des pincettes de plus d'un mètre de long, depuis une chambre isolée des rayonnements médiatiques et en ayant bien conscience que l'information vient de médias grand public pour qui tout est bon pour vendre : on aurait déchiffré le disque de Phaistos  !

Pour ceux qui n'auraient jamais eu la chance de voyager en Crète, et croyez-moi c'est une très belle île, à la fois pour les amateurs de vieilles pierres et pour ceux qui préfèrent les plages ensoleillées, le disque de Phaistos est la plus ancienne trace de typographie, au sens propre, puisqu'il s'agit d'un disque d'argile sur les deux faces duquel ont été imprimées en creux, du gaufrage donc, deux spirales de caractères. Le décodage de ces caractères est resté jusqu'à présent une énigme, puisqu'on ne sait ni comment les décoder, ni même quelle langue ils représentent. Comme de plus, le disque de Phaistos est le seul document portant cette écriture, le mystère est resté complet quant à la signification de ce qui y est écrit. Certains archéologues, au vu de la technique utilisée, l’impression à l’aide de typons dans de l’argile fraîche et de l’unicité de cette écriture, ont même suggéré qu’il puisse s’agir d’un faux.

En tout cas, deux chercheurs annoncent aujourd’hui par voie de presse l’avoir déchiffré en dépit de ces difficultés. Et pourquoi les pincettes ? Parce que plusieurs signaux d’alarmes se sont déclenchés lors de la lecture de l’article présentant la découverte. On nous parle tout d’abord de similitude avec la pierre de Rosette, similitude que je peine à trouver puisque la pierre de Rosette, à l’opposé du disque de Phaistos, porte le même texte en trois écritures différentes, ce qui a permis le déchiffrement des hiéroglyphes. Ce n’est absolument pas le cas du disque de Phaistos, sinon le déchiffrement aurait déjà été fait depuis longtemps. On nous parle ensuite d’un « CD-ROM antique » dont personnellement à part la forme ronde et l’écriture en spirale, je ne vois rien de commun entre une galette de polycarbonate gravé par un ordinateur portant un langage ultra-simpliste de 0 et de 1, et ce superbe document de 245 caractères. Enfin, les deux chercheurs annoncent triomphalement avoir décrypté le disque… mais n’en donnent pas le texte, leur article ne dévoile qu’un seul mot, le mot « mère » !

Bref, le coté vulgarisation à outrance de tout ceci me semble bien une nouvelle tentative de créer un de ces « buzz » dont internet est friand et qui permettra aux chercheurs brutalement portés sous les sunlights d’obtenir à leur tour leur quart d’heure de célébrité. Et sans doute aussi, me souffle mon mauvais démon, une augmentation de leur budget de recherche. Les nombreux prétendants au décodage du manuscrit Voynich dont nous nous sommes nous-mêmes fait l’écho de nombreuses fois, ont tout autant usé et abusé de ce genre d’annonces !

De toute façon je sais très bien depuis longtemps que c'est un jeu de l'oie antique !

>[Josepha Ystos]

   
 02/11/14  Boum Peter Kuran, collectionneur

[Peter Kuran, collectionneur] C’est le comble de l’horreur mais aussi parfois le comble de la beauté. Et une démonstration de plus de l’immense diversité de l’humain. Peter Kuran est le génie qui a conçu et réalisé les effets spéciaux de StarWars, ce en quoi des millions de gens lui doivent de longues heures de rêves délicieux. Mais ce n’est qu’un aspect de sa personnalité. Il est aussi collectionneur… de films montrant la détonation des bombes atomiques. Mais oui, vous avez bien lu, il collectionne les films qui ont été tournés lors des essais atomiques pour tenter d’en visualiser le déroulement et les effets. Et pour que personne ne puisse dire « je ne suis pas au courant », il tient une « chaine » YouTube dans laquelle il publie à la vue du monde entier ses trouvailles, depuis le film de propagande sur les avions et missiles qui trimballent au loin ces monstres de destruction jusqu’aux séquences tournées sur les lieux mêmes, à quelques centaines de mètres de la détonation, des explosions comme j’espère, nul d’entre nous n’en verra jamais.

La beauté du diable. C’est ce à quoi m’ont fait penser certains de ces films. Car oui, une énorme boule de feu, dans l’absolu, quand on arrive à s’abstraire du fait qu’elle est causée par un engin destiné à annihiler des milliers de vies humaines, ça peut être beau. Avec les câbles de soutien qui se volatilisent en dessinant une étoile, les diverses couleurs qui apparaissent, ce beau champignon montant doucement dans l’azur immaculé, tels les coprins chevelus qui poussent dans la pelouse devant mon bureau.

Parcourez ces films, dont beaucoup sont, à mon avis, totalement époustouflants. Cela vous démontrera, s’il le fallait encore, l’irresponsabilité de certains des dirigeants de la planète qui n’hésitent pas à faire allusion à leur terrible arsenal comptant des milliers de ces engins pour essayer de rouler des mécaniques et gagner quelques points dans le joutes internationales. Ce que vous voyez sur cette chaine est ce à quoi ils font allusion. Et c’est franchement immonde.

>[Ivy Mike]

PS : bien plus léger et rafraichissant, la seconde édition des films « Dance your PhD » (dansez votre doctorat) est sortie. Ouf, de quoi nous sortir des explosions volatilisations et pulvérisations atomiques.

   
 Octobre 
 
 29/10/14  Uh? Li Hongbo

[Li Hongbo] Vous l’aurez remarqué, je suis souvent très admiratif en art en général et en calligraphie en particulier, devant les idées simples mais créatives. Pas besoin de cache misère, pas de couleurs affriolantes pour masquer les imperfections du trait, pas besoin de plusieurs traits mous là où un seul bien tendu suffirait, bref, atteindre la beauté dans la simplicité est à mon avis la plus grande difficulté dans le domaine artistique.

J’ai donc été particulièrement ravi quand j’ai découvert Li Hongbo, grâce à un de ces petits mails d’amis signalant des individus particulièrement inventifs. Car les œuvres de Li Hongbo sont à la fois simples et créatives. A première vue, on pourrait croire que l’artiste se cantonne dans la reproduction de statues connues, depuis le David de Michel-Ange, jusqu’aux statues égyptiennes voir même parfois des vases antiques et autres sculptures d’inspiration plus contemporaines. Mais rien ne laisserait penser a priori à ce que seuls des films peuvent montrer, puisqu’en fait, chaque sculpture n’est qu’un habile trompe l’œil qui ne révèle la réalité qu’une fois manipulée : les objets sont constitués de milliers de feuilles de papier habilement collées en accordéon que l’on peut séparer légèrement, produisant ainsi dans la vraie vie ce à quoi les effets spéciaux cinématographiques nous ont habitué ces dernières années, élongations, torsions, nœuds, etc… le tout sans changer l’apparence extérieure de la forme de ces objets. L’effet est proprement stupéfiant, surtout bien filmé, et participe autant de la fabrication de la statue que de sa manipulation et de l’expertise du cameraman.

L’artiste semble assez connu puisqu’une recherche sur Google montre des milliers de références. Je vous en ai choisies quelques unes, n’hésitez pas à utiliser votre souris et votre clavier, ou votre doigt si vous utilisez un iPad, pour aller visiter et vous régaler des nombreux films et photographies disponibles sur la toile.

>[Philippa Pied]

   
 25/10/14  01 Langue électronique

[Langue électronique] Il y a des choses que je ne comprendrai jamais. Suis-je devenu un extra-terrestre, moi qui pourtant n'ai jamais décollé de plus de quelques milliers de mètres du sol de notre planète ? Pourtant c'est ce que je me suis dit en tombant tout à fait par hasard sur un article décrivant le problème, semble-t-il ardu, de savoir donner une note aux restaurants proposant des repas thaïlandais. Pour moi, la solution semble simple : on prend un groupe d'experts du domaine, et je me compte éventuellement dedans si c'est un moyen de bien manger sans payer l'addition, et on les envoie faire la tournée des restaurants plus ou moins prestigieux, avec obligation en retour de faire un rapport sur la qualité du repas. Michelin fait ça depuis plus d'un siècle et bien lui en a pris, les grands chefs de par le monde sabrent le champagne quand leur note augmente et vont parfois jusqu'à se suicider, m'a-t-on dit, quand elle diminue. Et ma foi, pour le vulgum pecus que je suis, quand le célèbre guide rouge donne son appréciation sur un restaurant, bien souvent je suis assez d’accord sur ses conclusions.

Cette façon de raisonner n’est visiblement pas du tout du goût de nos amis thaïlandais. Je connais et admire parfois la technophilie extrême-orientale, elle nous a donné de petites merveilles dans le domaine de l’électronique dont bien souvent les européens et étasuniens se sont comment dire « inspirés ». Mais alors là, ce n’est plus de l’amour c’est de la rage ! Et j’espère que nul dans notre pays civilisé n’aura l’envie de les imiter. Car pour résoudre ce problème ils ont tout simplement créé un robot goûteur de nourriture ! Alors-là j’en reste sans voix, mais pas sans clavier vous l’aurez remarqué, pourquoi fabriquer une machine coûteuse alors que sept milliards d’individus se mettraient gratuitement au service de l’avancement de l’humanité pour aller manger dans les restaurants thaïlandais et donner leur avis ?

Bref, je m’imagine, les nuits de cauchemar où j’ai un peu trop abusé de leur délicieux curries ou de leur soupe tom yum, que je suis assis aux agapes graphosiennes, devant une assiette du délicieux velouté aux châtaignes et foie gras de Patricia, avec à côté de moi un belle boite couverte de voyants qui hurle sa rage électronique par une stridente alarme en affichant en rouge clignotant « nourriture infecte » alors que je me régale. C’est en général à ce moment que je me réveille en sueur et me jurant de ne plus jamais reprendre plus de deux fois du poulet au curry rouge.

>[Roberta Ilande]

   
 15/10/14  G Chemins d'écritures

[Chemins d'écritures] Une bien belle après midi que celle de samedi dernier. Elle a réuni une quinzaine de graphosiens et d'amis de Graphos aux Archives Départementales des Bouches du Rhône pour une visite exceptionnelle de l'exposition Chemins d’Écritures dans les locaux de ces mêmes archives, locaux somptueux rue Mirès à Marseille, dans un quartier autrefois bien plus connu pour son côté french connection que pour ses collections de manuscrits !

La première surprise fut de découvrir sur le parvis de nouveaux calligraphes, ou sur le point de le devenir, qui vont nous rejoindre qui aux cours du jeudi, qui aux cours du dimanche. Nous avons eu quelques minutes pour faire connaissance avant que, deuxième surprise, ce soit la directrice des Archives en personne qui se présente à nous pour nous servir de guide dans l'exposition ! Mazette, quelle gentillesse de sa part, gentillesse que nous avons essayé de mériter en essayant de mettre en veilleuse le côté potache du graphosien moyen et en faisant plutôt ressortir ce qu'il a de plus érudit et de plus cultivé.

Il faut dire qu'au vu des documents qui sont présentés dans l'exposition, plus d'un sont restés bouche bée, et c'est rien de le dire, devant le cartulaire de l'abbaye de Saint Victor, cette magnifique charte de Frédéric II ou l'incroyable bulle papale d'Innocent V, dont la qualité d'écriture ferait baver plus d'un calligraphe, et même des plus renommés. Quelle émotion aussi devant les bulletins d'abandons que laissaient des mères en détresse du siècle dernier en abandonnant leurs nouveau-nés et espérant un jour pouvoir les retrouver grâce à ces petits papiers personnels. Une idée intéressante, je trouve, a été de placer dans les vitrines au milieu des objets des archives, des œuvres d'artistes contemporains qui s'expriment sur le thème de l'écriture, et dont beaucoup de travaux font écho aux documents historiques qu’ils avoisinent, soit par leur thème, soit par leur description soit parfois tout simplement par leur esthétique. Ces empreintes de la modernité rehaussent les témoignages que l’histoire nous a légués.

Les commentaires de notre guide nous ont permis de saisir toute la pertinence de relier ces documents entre eux, tant il est parfois difficile de dénicher les concepts communs qui les sous-tendent. Si vous voulez autant comprendre qu'admirer, et nourrir autant votre esprit que vos yeux, prévoyez-donc plutôt une visite guidée. En espérant que vous aurez un guide aussi talentueux que nous l'eûmes.

Après la visite, nous nous sommes retrouvés autour de quelques rafraichissements bien mérités sur la place de la Joliette où la conversation chaleureuse nous a permis de prendre plaisir à nous retrouver après la pause estivale mais aussi à mieux connaître nos nouveaux amis du jeudi et du dimanche. Encore une grande journée graphosienne !

Vous trouverez ici le programme de cette manifestation et des nombreuses conférences sur le thème de l'écriture avec tout une série d'intervenants prestigieux.

>[zeBdG]

   
 8/10/14  Oh! Probatio pennae…

[Probatio pennae et autres gribouillages] De temps en temps un météore dans le monde de l’information grand public nous montre que les journalistes ne sont pas forcément à la recherche du dernier ragot de base, du genre hommes politiques pourris ou infidélité de stars. J’en veux pour preuve cet article de Rue89, dont j’apprends qu’ils ont été rachetés par le Nouvel Observateur, article qui, sous le titre « On gribouillait déjà dans les livres du Moyen Age » passe en revue de détail les diverses probatio pennae ou essais de plumes des scribes médiévaux dans les marges des manuscrits, des plus humbles aux plus célèbres. J’aime beaucoup cette histoire des marges où le scribe se détend de la partie figure imposée du texte en colonnes pour se lâcher dans les marges sous la forme de petites illustrations ou de commentaires parfois assassins. Les scribes devaient parfois copier un texte avec lequel ils n’étaient pas d’accord, alors imaginez-vous Jean-Marie Le Pen devant copier huit heures par jour le traité de la constitution européenne, et comprenez que de temps en temps il aurait besoin de se défouler un petit peu et de dessiner par exemple une petite croix gammée dans la marge, pour se détendre. Souvenez-vous que je vous avais déjà parlé, il y a fort longtemps de cet autre espace de liberté du scribe, le colophon, où on retrouve également de petites textes, dont les plus savoureux ont été regroupés, hélas en anglais, dans un petit livre de Marc Drogin.

Un homme, Erik Kwakkel, a voué ce que j’imagine être de longues soirées à collectionner ces gribouillages et autres probatio pennae dans un album Tumblr, mais il gère aussi un compte Twitter et garnit même un blog sur tout ce qui touche aux manuscrits médiévaux. Si vous êtes anglophones, et que vous avez une souris sous la main, il ne vous reste plus qu’à cliquer… et à vous régaler !

>[Emma Nuscrit]

PS : je remarque de plus en plus l’usage du terme « moyenâgeux » pour désigner ce qui se rapporte au Moyen Âge. Rappelons que ce terme est péjoratif et qu’il conviendrait de l’oublier au profit du terme « médiéval », bien plus classieux comme aurait dit le regretté Serge Gainsbourg.

   
 4/10/14  0/1 Turing revient…

[Turing revient…] Vous avez sûrement déjà entendu parler du test de Turing. Je rappellerai pour les néophytes à la chose informatique qu'il s'agit d’un test permettant, suivant son auteur, de montrer qu’un ordinateur a vraiment atteint le même niveau d’intelligence, quoi que cela puisse être, que l’humain moyen, en disposant deux terminaux côte à côte, l’un opéré a distance par un humain et l’autre par l’intelligence artificielle qu’il s’agit de tester. Lorsqu’une portion suffisamment importante des cobayes placés devant ces deux terminaux n’arrive plus à distinguer qui est un humain et qui est une machine, on estimera arbitrairement que les ordinateurs, en tout cas celui-là, nous a rejoint au sommet de la pyramide de l’évolution.

Et qu’il bénéficie donc de tous les droits ordinairement réservés aux humains, dont bien entendu les 35 heures, ce qui mettra quand même une panique noire dans tous les métiers où l’exploitation 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 est la règle pour nos chères congénères de silicium. Et je ne parle même pas du droit de grève que votre téléphone vous opposera quand vous l’aurez laissé tomber par terre une fois de trop ou son droit de retrait quand vous lui aurez eu, par son intermédiaire, une conversation avec trop de fautes de français.

Tout ceci pour vous dire que la réussite au test de Turing est considérée généralement, quand elle aura lieu, comme une bénédiction pour l’humanité qui aura ainsi réussi, à l’égal de son créateur, à construire de nouveaux êtres vivants intelligents. Quoiqu’en voyant ce qui se passe ici ou là dans le monde, je me demande si notre père éternel a vraiment réussi son coup. Il en va bien différemment pour les malheureux informaticiens qui luttent chaque jour contre les pourriels qui encombrent nos boites mails. Pour eux, il s’agit de faire reconnaître par une machine, le serveur de mail, les vrais humains, nous, en train d’expédier un petit mail bien tourné à sa future chère et tendre, d’un ordinateur piraté en train de diffuser à des millions d’exemplaire l’annonce de la baisse de prix sur la dernière livraison de Viagra ou tout autre substance dont l’usage n’est intéressant qu’après la phase de séduction, justement. Pour eux, il importe que la machine reconnaisse les vrais humains biologiques à base de viande, de leurs avatars en silicium. Après la défaite de plus en plus générale de CAPTCHAs de plus en plus illisibles, vous savez ce groupe de lettres qu’il faut saisir malgré le flot de traits de couleurs et de déformations qui en perturbe la lecture, des équipes de chercheurs sont à l’affut pour trouver un moyen à la fois sûr, facile et qui ne requière pas forcément un niveau intellectuel digne de l’entrée à Polytechnique que bien peu d’expéditeurs de mails pourraient atteindre.

Je trouve plutôt drôle de voir que la mode actuelle est à la résolution de petits jeux du type puzzle de maternelle, comme « remets la forme correcte dans le trou qui correspond » ou bien « gare la voiture dans un emplacement de la bonne couleur » voir même « donne à chaque animal la nourriture qui lui correspond ». J’imagine déjà qu’une partie de l’humanité aura du mal à envoyer des mails, soit qu’elle soit vraiment peu éduquée, soit qu’elle se trouve sous l’emprise de diverses substances que je ne décrirai pas ici. On pourrait aussi imaginer, pour la génération suivante, que le test soit plutôt « finis le premier niveau de Tetris ou de Call of duty pour pouvoir envoyer ton mail » auquel cas on verrait des millions de djeun’s encombrer les réseaux de mail, juste pour pouvoir jouer gratuitement avec des logiciels qui sont aujourd’hui payants !

>[Emma Chine]

PS : j’ai de plus en plus de mal à trouver des versions françaises des nouvelles ou articles que je vous propose, malheureusement, soit que les journalistes français répugnent à nous traduire ces informations, soit que les sujets ne les intéressent pas, mais en tout cas le monde de l’internet devient de plus en plus dur pour les non-anglophones. Et je ne vous parle pas des titres de films au cinéma…

   
 Septembre 
 
 30/9/14  Mars Frédo le fada

[Frédo le fada] Si vous lisez attentivement cette colonne, vous avez peut-être remarqué que dans un article récent, je vous proposais deux découvertes… tout en ne décrivant qu’une ! Alors, il est temps, je vous livre la deuxième découverte de ce dimanche, qui a été le texte de « Frédo le fada » de Henri Frédéric Blanc.

L’auteur était présent à la lecture, il en avait lui-même influencé la mise en scène, et il nous a décrit son intention : « si Marseille devait créer sa propre religion, quelle serait-elle ? » Dans ce livre, l’auteur, HFB (c’est plus court), nous narre la vie de Frédo, le seul et unique prophète de cette religion qu’il a créée, tel qu’il reçut un jour l’illumination et tel qu’il tenta de la livrer à la population indifférente. Loin de se vautrer dans les stéréotypes marseillais, c’est un texte plein d’amour pour cette ville, parfois tendre et parfois grinçant, mais jamais complaisant ni dépréciatif. Il sait montrer la beauté de ces personnages excentriques, surtout quand ils sont possédés par une spiritualité qui les dépasse complètement. Parce que contrairement à ce que l’on pourrait croire à la lecture superficielle de ce roman, le propos de Frédo est loin d’être « fada ». Il est même très profond et sous des dehors de galéjade, il pourra faire naitre chez tout un chacun sensible à ce genre de chose, de profondes réflexions que je n’hésiterai pas à qualifier de philosophiques, voir plus (c’est quoi plus ?). Après cette lecture, qui a pu m’en faire apprécier le côté humoristique, surtout servi par de bons lecteurs, il sera absolument nécessaire de se plonger dans le livre pour découvrir, sous des dehors parfois légers, la vraie profondeur du sens.

Coup de chance, ce livre est disponible dans toutes les bonnes librairies aux éditions Fioupelan. Alors lisez-le deux fois, la première pour vous esclaffer et la deuxième pour réfléchir à ce que l’auteur a envie de nous faire vraiment passer, une fois que la rigolade est terminée.

>[Alfredo Lefada]

   
 27/9/14  0€ Enfin livres !

[Enfin livres !] Une initiative intéressante m'a été signalée par une lectrice fidèle de cette colonne. Sous le nom trompeur et pas vraiment explicite de « La gratuité n’a pas de prix », il s’agit de la mise en place dans l’espace public de « boites à livres » dans lesquelles, chacun est invité à déposer mais aussi à prendre, bref, à échanger, des livres. N’importe quels livres. Plutôt des bons si vous avez le choix.

Le collectif est vraisemblablement de la région aixoise car c’est plutôt chez nous que les boites sont installées, mais j’imagine qu’une bonne idée comme celle-là peut facilement s’exporter un peu partout. Par rapport au book-crossing, dont je vous ai parlé en son temps, la boite à livres est d’une simplicité extrême et ne pose aucune contrainte : pas besoin de signaler les livres sur internet, de les marquer ou quoi que ce soit : vous les posez dans la boite et si vous y trouvez l’un ou l’autre qui vous interpelle, vous le(s) prenez. Simple efficace. Et ça marche. J’y ai moi-même placé plusieurs livres que j’avais lus et que je voulais faire partager. Et en retour j’y ai trouvé des livres que j’ai pris grand plaisir à découvrir, des livres, sans doute, que je n’aurais jamais acheté en librairie, ne sachant rien de leur auteur. Alors que là, c’est facile, si le livre me plait, je le lis, s’il ne me plait pas, je le remets dans la boite à livres.
Aux dires du site internet présentant le projet, il y a neuf boites à livres dans la région aixoise qui sont recensées sur un plan facile à consulter. Pour ma part, c’est celle du parc Jourdan que je visite le plus, et vu le public majoritairement étudiant, donc réputé fauché, qui fréquente le parc, elle a un fort débit. Il arrive parfois que du jour au lendemain, le contenu de la boite se soit complètement renouvelé.

Les boites sont fabriquées très simplement par des volontaires à partir de quatre planches et deux tôles. Mais oui, ici, tout est gratuit et c’est à l’opposé de notre monde marchandisé où tout se vend et plus rien ne se donne, voyez les succès des vides-greniers ou des sites du genre le bon coin ou dès que vous avez des vieilleries, au lieu de les donner, vous pouvez, joie et délice du consommateur averti, les vendre et gagner ainsi de l’argent que vous vous empresserez de donner aux centre commerciaux qui forment l’intégralité des centres ville modernes ! Même les pauvres doivent aujourd’hui acheter ce qui autrefois leur était donné ! Et je ne suis pas sûr que ce soit un progrès.

>[Alban Finlivre]

   
 24/9/14  IRL Lecture théâtralisée

[Lecture théâtralisée] J'ai fait deux belles découvertes ce week-end que j'aimerais vous faire partager. Dimanche dernier, au Théâtre de la Fourmi à Manosque, une discrète association aixoise proposait une lecture théâtralisée d’un texte de Henri Frédéric Blanc, « Frédo le fada ». Mais qu’est-ce donc qu’une lecture théâtralisée, vous entends-je vous exclamer du fond de votre connexion internet. Et bien c’est une lecture, donc un texte écrit lu à haute voix, mais qui comporte certains effets de mise en scène qui la rapproche du théâtre. Au lieu qu’un lecteur unique lise le texte du début à la fin, plusieurs personnes se relaient pour lire, chacun endossant la peau d’un personnage par exemple. Il y a plusieurs choses que je trouve intéressantes dans la démarche. La première c’est que comme au cinéma, le spectateur est entièrement concentré sur le texte, pas de téléphone, pas de conversation, pas de distraction, c’est une relation exclusive entre les lecteurs et vous. Un peu la même différence qu’entre le cinéma et la télévision. Le deuxième point, c’est que l’on reçoit le texte de bout en bout. On n’est pas obligé de se dire je lis une demi-heure et je m’arrête, là le spectacle commence au début du texte et se termine à la fin. C’est un moment complet dédié au texte. Et le troisième point, c’est que bien sûr, quand ce sont des lecteurs aguerris qui vous présentent le texte, ils y mettent de l’accent, de l’émotion et du ressenti qui vous remuent bien plus que quand on lit soi-même, et où même en s’y plongeant complètement, il reste tout de même une certaine distance au texte qui est la distance entre le visuel et l’auditif. La lecture théâtralisée gomme cette distance et enrichit le côté auditif par le côté visuel des lecteurs qui vivent leur texte. Bref, une immersion totale que je vous recommande d’expérimenter. Vous allez d’ailleurs pouvoir la vivre IRL si cela vous dit, car les membres de cette association, Actum Culture et Communication, vous serviront « La lettre à Denise » de Gilles Lautrec au Café Culture et Citoyen, dit les 3C, le 14 octobre prochain à 18h. Vous trouverez tous les renseignements ici, qu’on se le dise !

>[Alec Ture]

PS : si vous avez de bon yeux, vous reconaîtrez aisément l'auteur de l'enseigne de ce théâtre…

   
 21/9/14  Lyon Plaques gravées

[Plaques gravées] Bon, il y avait déjà de multiples raisons d'aller à Lyon. Tout d'abord les bouchons où l'on déguste les mille et une spécialités gastronomiques de l'endroit, depuis le saucisson brioché jusqu’au tablier de sapeur en passant par la cervelle de canut ou les quenelles. Bien entendu, à accompagner, avec modération, d’un « pot » de rouge des alentours. Mais bon, difficile de cacher sa gourmandise si on annonce à son entourage qu’on va à Lyon pour s’y remplir la panse. Alors, il faut la jouer subtile. On y va pour aller visiter la cathédrale Saint Jean, ou bien pour aller voir le Musée de l’imprimerie ou bien en dernier recours la basilique de Fourvière et le musée gallo-romain attenant. Mais quand tous ces prétextes sont grillés, si on a déjà tout vu, que trouver ?

Heureusement, Les Amis du musée de l’imprimerie (AMIs donc) ont pensé à nous autres, gourmands. Ils ont commandé à Roger Gorrindo, célèbre graveur lapidaire, six plaques gravées qui vont commémorer six imprimeurs lyonnais ou ayant œuvré à Lyon, parmi les plus célèbres. Ces plaques sont apposées sur les maisons ayant abrité les ateliers des ces imprimeurs, et où ils ont produits ces monuments de l’art typographique qui ornent les musées de la planète, et parfois quelques bibliothèques particulières pour les plus fortunés des amateurs. Et elles sont belles ces plaques, je suis sûr qu’elles pourraient presque faire oublier les lieux qu’elles repèrent, tellement tout l’art de la gravure lapidaire y est condensé dans ces chancelières élancées ou ces capitales romaines élégantes.

Que ce soit pour Husz, Gryphe ou de Tournes, ne manquez pas de faire le tour des emplacements mentionnés ici, cet exercice physique pourra salutairement vous mettre en appétit pour un repas dans un de ces petits bouchons que nous avait fait découvrir le mémorable voyage d’études Graphos dans la capitale des Gaules.

J’en salive rien que d’y penser.

>[Fro le Mage sec]

   
 16/9/14  PTT Vox timbré

[Vox timbré] Sans vouloir me lancer dans un culte de la personnalité d'un autre âge, il faut reconnaître que Maximilien Vox devait être un sacré personnage. Je suis (malheureusement ?) un peu jeune pour l'avoir connu, mais quelques compagnons de Lure qui m'en ont parlé m'ont vraiment fait un portrait de lui particulièrement élogieux. J'ai eu l'occasion de le voir sur un petit documentaire archivé par l'INA où il présente avec Jean Garcia ce qui n'étaient alors que des rencontres dans un cercle très restreint entre gens du métier de l'imprimerie, vaste métier, et qui allaient devenir soixante ans plus tard les Rencontres de Lure regroupant chaque été plus d'une centaine de personnes. Ce qui m’a frappé dans le personnage qu’il affiche dans ce film, c’est à la fois une grande compétence dans le métier mais aussi un genre d’humour que ne peuvent avoir que ceux qui n’ont plus rien à prouver, qui peuvent se permettre de faire des pitreries parce que tout le monde sait que ce ne sont pas des clowns. Alors ne serait-ce que pour avoir su créer ces Rencontres et l’état d’esprit particulier qui y préside, il est normal de rendre hommage à Maximilien Vox.

Et c’est justement ce que vient de faire la Poste. Oui, vous savez, la Poste, c’est une institution datant du fond des âges qui permet de faire parvenir des mails payants imprimés sur papier. Il vous faut pour cela vous munir d’une feuille de papier et d’un de ces objets antique appelés stylos, puis de bouger la main pour reproduire après de nombreux efforts une pâle imitation de ce que votre ordinateur arrivera à imprimer en quelques secondes. Glissez le papier dans une enveloppe, payante elle aussi, notez l’adresse postale de la personne à qui vous voulez envoyer votre lettre, bien plus longue qu’une adresse mail, elle prend parfois plusieurs lignes. Il vous faudra ensuite coller avec votre langue, beurk, une gommette en papier hors de prix vu sa surface, pour que vous n’ayez plus qu’à vous rendre, parfois à pied, trouver ces boites jaunes où votre lettre rejoindra ses semblables. Deux jours après, au mieux, votre correspondant trouvera votre missive dans une des nombreuses boites qui sont dans l’entrée de son immeuble. Si votre adresse est correcte et que tout le système postal fonctionne sans accroc.

Alors certes c’est complexe, mais au moins votre lettre, si elle est correctement calligraphiée, sera BELLE, car vous allez pouvoir y apposer un superbe timbre Maximilien Vox que la Poste mettra en vente le 20 octobre prochain, un timbre gravé à partir d’une photo de Jean Dieuzaide, photographe lursien célèbre et que je trouve assez réussi, le timbre pas Jean Dieuzaide, que je n’ai pas connu non plus.

Bon c’est dit, à partir du 20 octobre, je m’en fais livrer une caisse, je ferme mes multiples boites mail et je fais tout mes envois par la Poste. Voilà une bien belle résolution de rentrée !

>[Quentin Bré]

   
 11/9/14  Calli Portes ouvertes…

[Portes ouvertes…] L'actualité calli-typographique est chargée en ce moment... En rentrant de la librairie "Le lièvre de Mars" pour la rencontre avec les éditions Ypsilon, vous aurez tout juste le temps de sauter dans un TGV pour vous rendre incontinent aux journées portes ouvertes de l'association Calligraphis qui auront lieu ce week-end, samedi 13 et dimanche 14 septembre au 16 rue Visconti, à Paris.

Si vous voulez découvrir la calligraphie latine, arabe, persanne, chinoise ou japonaise, voir même l'enluminure pour les plus audacieux d'entre vous, c'est le moment de vous y rendre pour retrouver le gratin du top niveau des spécialistes de ces disciplines. Ils répondront bien entendu à toutes les questions que vous vous posez sur ces pratiques mais auront aussi sûrement des travaux à vous montrer et des conseils à vous donner. Et si vous croyez tout savoir déjà sur la calligraphie, je suis sûr qu'en regardant les photos qu'ils ont postées sur internet, vous trouverez des techniques que vous n'avez jamais pratiquées, parce qu'il faut dire qu'ils sont créatifs dans leurs sujets de stages, chez calligraphis ! Regardez attentivement la vignette si vous en doutez !

>[Alphonse Ezy]

   
 10/9/14  Cata2 Pierres qui roulent…

[Pierres qui roulent…] Ils ont encore frappé. Mais qu'est-ce qui leur a pris ? Tout allait pourtant bien dans la Vallée de la mort, un des lieux les plus arides de la planète, cet endroit magique à la fois brûlant le jour et glacé la nuit faisait rêver tous les humains un tant soit peu sensibles aux merveilles de la nature, et en plus, il y avait ce mystère des pierres qui avancent toutes seules. Mais oui, dans un recoin de ce morceau de désert, très justement nommé Racetrack Playa, la playa de la piste de course, des pierres parfois pesant plusieurs centaines de kilos avancent mystérieusement toutes seules en laissant derrière elles les traces de leur pérégrination, sans que personne n’ait d’autre explication qu’elles ne soient une forme de vie au métabolisme extra-lent, une bonne farce des extra-terrestres, un lieu de concentration de fluide léviteur issu de je ne sais quel monastère tibétain ou tout simplement le résidu d’un essai secret de la Zone 51. Alors le rêve pouvait avoir lieu et ce minuscule bout de désert devenait magique…

Hélas, il a fallu que débarque une bande de scientifiques avec caméras ultra rapides, balises GPS et autres détecteurs de mouvement ultra sophistiqués. Et bien sûr patatras, ils ont trouvé. Eh oui, au lieu d’une belle explication surnaturelle ou mystérieuse, ils ont compris que ce qui fait bouger les pierres ce n’est que le vent, la glace et une fine couche d’eau qui amollit la boue sur laquelle reposent ces véhicules immobiles. Bref, toute la magie du lieu s’est évanouie, le matérialisme reprend ses droits et il ne nous reste qu’à espérer que ces savants fous ne s’attaquent ni au triangle des Bermudes ni à la grotte de Lourdes !

Au moment où nous mettons sous presse (j'adore cette expression) une autre nouvelle tombe sur nos téléscripteurs (idem), grâce à une analyse ADN incontestable, c'est la première, l’identité de Jack l'éventreur a été formellement déterminée. Il s'agit de Aaron Kosminski, un immigrant juif polonais suspect de longue date. Et alors ? que vont faire les milliers d'amateurs de théorie du complot ? Finies les hypothèses sur le prince Albert Victor, un membre de la famille royale ou bien Lewis Caroll. On retombe dans une réalité sordide bien loin de la magie de ces hypothèses hélas farfelues. Honte à vous messieurs les biologistes !

>[Pierre Kiroule]

   
 7/9/14  Mars! Editions Ypsilon

[Editions Ypsilon] Si vous êtes des lecteurs réguliers de cette colonne, vous ne pouvez pas ignorer l’existence des éditions Ypsilon. Je vous en ai souvent parlé à la sortie de leurs livres les plus marquants de leur « Bibliothèque typographique », ne serait-ce que pour encenser le magnifique « Roger Excoffon et la fonderie Olive » de Sandra Chamaret & Julien Gineste & Sébastien Morlighem, leur incroyable « Le trait » de Gerrit Noordzij, que tout calligraphe doit avoir lu, ou, entres autres, « Un essai sur la typographie » d’Éric Gill. Éditeurs soit de livres tombés dans le gouffre des introuvables soit, souvent, confiant à de jeunes auteurs des tâches insurmontables « faites-moi un livre sur les travaux d’Excoffon à la fonderie Olive », ces éditions sont un incontournable de toute bibliothèque un tant soit peu portée sur l’écriture.

Et bien, nous allons avoir vendredi prochain, 12 septembre, de voir ce nébuleux et abstrait éditeur parisien devenir sous nos yeux concret à la librairie « Le lièvre de Mars » rue des trois mages en notre riante cité phocéenne puisque cette librairie spécialisée en graphisme et typographie, nous invite à rencontrer Isabella Checcaglini et Pauline Nuñez des éditions Ypsilon qui nous présenteront en avant première le livre de Cyrus Highsmith « Espaces du paragraphe : précis de typographie », mais aussi tous les autres livres de la Bibliothèque typographique et des éditions Ypsilon.

Alors, pour une fois que nous avons la possibilité de rencontrer IRL et en chair et en os des éditeurs aussi bien inspirés, n’hésitons pas !

>[Eddy Siontipeau]

   
 3/9/14  Agir La BnF nous sollicite…

[La BnF nous sollicite…] Je vous parlais récemment du problème de la sauvegarde des témoignages du passé livrés à la merci des fanatiques ou des incapables, tous autant destructeurs les uns que les autres, et bien pour une fois, au lieu de nous plaindre, de ronchonner et de déprimer dans notre coin, nous allons pouvoir agir. En effet, la BnF vient pour la deuxième fois de faire appel à la générosité du public pour lui permettre d’acquérir un document que son seul budget ne lui permet pas d’acheter, il s’agit d’un manuscrit enluminé la « Description des douze Césars avec leurs figures » (Tours, vers 1520), classé Trésor national, réalisé pour François Ier et au vu des images proposées, un chef d’œuvre absolument superbe au vu des photos qui nous sont proposées. « Il est l’unique exemplaire d’une série de trois manuscrits pratiquement identiques à pouvoir encore entrer dans les collections nationales, les deux autres exemplaires étant déjà conservés en Suisse et aux États-Unis.

Pour que ce fleuron du patrimoine français rejoigne les collections nationales, la BnF a besoin de votre aide. Soutenez-nous et rejoignez le cercle des mécènes de la Bibliothèque ! » nous dit-on, alors à vos cartes bleues, chéquiers et autres virements, sachez que votre don ne vous coutera que le tiers de la somme que vous donnerez puisque le mécénat pour la BnF est déductible directement au deux tiers du montant de vos impôts sur le revenu.
Vous trouverez toutes les informations sur cette opération sur la page qui lui est consacrée sur le site de la BnF.

>[Edmée Sénat]

   
 Août 
 
 31/8/14  Cata Je suis effondré…

[Je suis effondré…] C'est la cata... comme si les intégristes de tout poil ne suffisaient pas pour détruire les témoignages du passé, des bouddhas d'Afghanistan aux manuscrits de Tombouctou, voilà que les sociétés même qui sont chargées de restaurer les monuments contribuent à les détruire. Et pas n’importe quels monuments, la pyramide de Djoser à Saqqarah, plus ancienne pyramide d’Egypte, construite par le grand architecte Imhotep lui-même. C’est vous dire l’importance de cette pyramide, certes moins grande ou majestueuse que les pyramides de Gizeh, certes aux parois construites en degrés et non pas en un seul plan, mais plus ancienne et surtout associée à celui qui fut non seulement le vizir du roi Djoser, mais aussi médecin, philosophe, architecte, bref un Leonard de Vinci de l’époque, le grand Imhotep. Ce serait même lui qui aurait été divinisé sous le nom de Thot. En tout cas, c’est lui qui inventa la pyramide à degrés, monument qui fut le premier des tombeaux qui font aujourd’hui la gloire des monuments égyptiens. Et pour certains même, un des plus grands initiés d’Egypte, puisque c’est lui qui aurait introduit le mythe osirien, et donc le culte d’Isis, dans la religion égyptienne. Rappelons, que depuis ce temps-là, le culte d’Isis a perduré, traversant les dynasties égyptiennes, puis l’époque grecque et romaine, continuant même à l’époque chrétienne puisqu’on dit que c’est en fait Isis sous les traits d’une vierge noire, qui était encore représentée et donc adorée jusqu’à la révolution au Puy en Velay.

Et tout ce désastre parce que visiblement le gouvernement égyptien (ou ce qu’il en reste) a confié le soutènement de l’ouvrage à une société totalement incapable en la matière qui a carrément reconstruit une partie des murs en un matériau moderne… et qui a tout simplement fait s’effondrer une partie des murs d’origine. Les détails manquent dans les divers articles que j’ai pu consulter et j’imagine que les responsables ne s’en vantent pas, mais je trouve lamentable que des témoignages uniques de notre passé partent ainsi en morceaux alors qu’ils sont irremplaçables et appartiennent au patrimoine de l’humanité et non plus aux pays ou aux gouvernements qui ont la chance de les avoir sur les territoires qu’ils contrôlent. Faudrait-il créer une force de protection de l’ONU pour les protéger ? A deux semaines de la journée du patrimoine, la question a de quoi interpeller.

>[Freddy Motèpe]

   
 23/8/14  eBook Alors oui ou non ?

[Alors oui ou non ?] Le moins qu'on puisse dire c'est que le sujet fait débat. Pas moins de trois articles (ici, et , désolé, en anglais), et donc trois études, citées dans des médias grand public à propos de la lecture sur écran depuis six mois. Il est vrai que s'il devait s'avérer que les appareils de lecture électronique soient réellement incapables de rivaliser avec le médium matériel, papier, parchemin et autres, que nous utilisons depuis la nuit des temps, il serait temps de s'en préoccuper, parce que de nos jours, il faut être un réactionnaire militant pour oser encore dire que l'on lit des livres et non pas un écran. D'ailleurs, si je prends un exemple de la vie réelle, moi, il est clair que je lis bien plus de textes sur écran que sur papier, depuis celui de mon ordinateur jusqu'à celui de mon téléphone en passant par les nombreux afficheurs numériques, écrans dans la voiture ou sur les appareils ménagers, jusqu'aux nouveaux panneaux publicitaires à LED qui bordent nos routes.

Bien entendu, le pli que nous avons pris de systématiquement remplacer les documents papiers par des équivalents, ou prétendus tels, électroniques comporte une face cachée commerciale absolument gigantesque, depuis le marché des liseuses, des ebooks jusqu'aux millions de tablettes et d'ordinateurs portables qui sont chaque année utilisées pour prendre des notes par des millions d'écoliers, de collégiens, de lycéens, d'étudiants et tout simplement d'humains normaux comme vous et moi dans le cadre de leur travail.

Alors qu'en est-il vraiment ? Je pense qu'il en est du texte électronique comme du réchauffement climatique ou des problèmes politiques au Moyen Orient. Les intérêts politiques, financiers et idéologiques qui sont en jeu sont tels qu’il sera pour longtemps impossible de se faire une idée objective. L’étude est-elle financée par Amazon ou bien par l’industrie du papier ? Les résultats sont immédiatement suspects, même si on reconnaitra qu’il parait peu probable qu’une entreprise de yoghourts soit intéressée par ce genre de sujet et en finance l’étude. Elle est demandée par EDF ou bien par le syndicat du livre ? Idem, même s’il faut bien reconnaître qu’il est peu probable que l’amicale bouliste du Parc Jourdan aie les moyens de mettre des sommes conséquentes dans une étude portant sur des centaines d’expérimentations.

Alors je crois que seule l’expérimentation sur notre cas personnel pourrait fournir un semblant de réponse, en tout cas pour l’individu qui nous importe le plus, nous-mêmes. Je dois vous avouer, à ma grande honte et malgré les puissants intérêts idéologiques et financiers qui me portent à promouvoir les médias électroniques, que j’ai lu récemment le sublime Faust de Goethe en livre de poche alors qu’il est du domaine public depuis des lustres et qu’en deux clics j’en ai trouvé le texte sur internet, lisible sur ma liseuse, mon téléphone ou mon ordinateur. Mais après quelques pages lues sur écran, mon grand âge et mon manque d’adaptabilité m’ont fait farfouiller dans les piles de volumes qui encombrent mon logement pour en sortir une vieille édition des années 80, mille neuf cent quatre vingt j’entends, et me plonger avec délice dans ce texte plein de sens, au pluriel, alors qu’il me semble que les premières pages lues sur ordinateur étaient bien moins riches en symboles et en philosophie.

« L’homme raisonnable s’adapte au monde; l’homme déraisonnable s’obstine à essayer d’adapter le monde à lui-même. Tout progrès dépend donc de l’homme déraisonnable » disait G.B. Shaw, il reste donc encore de l’espoir !

>[Annie Bouque]

   
 19/8/14  Lien Les guides de CASA

[Les guides de CASA] Au cours des pérégrinations estivales, des errances vacancières ou des déplacements plus ou moins erratiques qui marquent nos journées de congés, il est courant, pour ceux qui savent garder l’œil frais et l’esprit ouvert, de faire de belles découvertes. Oh rassurez-vous je ne vais pas vous asséner une litanie de lieux où vous pourriez trouver de belles écritures, des trésors en pierres gravées ou en beaux livres manuscrits ou typographiés.

Non, je voudrais vous parler d’une organisation qui s’est trouvée sur mon chemin à bien des reprises cet été. La première rencontre a été fortuite. Elle a eu lieu sur le parvis de l’abbatiale Saint Austremoine d’Issoire où nous comptions déjeuner et passer quelques heures au cours d’un de nos déplacements en Auvergne. En passant à côté d’un petit groupe de trois personne, je me rends compte qu’il s’agit d’une visite guidée de l’édifice dont le guide commente en ce moment même la façade. Bigre, me dis-je, profitons de ce puis de science et laissons trainer nos oreilles. Je m’approche et feins justement de me prendre d’un soudain intérêt moi aussi pour cette façade, splendide au demeurant. On en est à l’explication de toute la symbolique de la géométrie de la façade, ce qui me passionne absolument. Et au bout de quelques minutes, je me fais harponner par la guide qui me demande si je veux me joindre à la visite, ce qui est rarissime car souvent les visites sont payantes et sont une redite d’un discours pré-formaté dont il est difficile voir impossible de rentrer au milieu. J’accepte et c’est ainsi que j’ai fait la connaissance de CASA, la Communauté d’Accueil dans les Sites Artistiques.

Cette communauté place chaque été des guides bénévoles dans divers monuments religieux de France en des groupes plus ou moins nombreux suivant l’importance du monument. Et ces jeunes (ou moins jeunes) gens sont à la disposition du touriste curieux qui passe pour proposer gratuitement une visite des églises, abbatiales et autres cathédrales. Mais là où est tout le plaisir, pour le touriste en tout cas, c’est que la visite est beaucoup plus un dialogue entre le guide et ses visiteurs qu’un rabâchage du même sempiternel discours. Comme les visites ont lieu souvent en petits groupes, il est très facile de poser des questions ou de faire des remarques qui vont orienter la visite et fournir au guide l’occasion d’expliciter plus ou moins la symbolique des chapiteaux du chœur ou bien les péripéties de la construction de telle ou telle partie, les usages de tailleurs de pierres ou des sculpteurs voir même les détails de telle ou telle éléments de la liturgie. Du coup, il est vrai que la visite dure souvent assez longtemps, d’abord parce que des monuments construits en de longues décennies ont souvent bien des choses à dire, mais aussi parce qu’entre passionnés, il est facile de se laisser emporter par la joie de rencontrer une âme sœur. Notez que bien que la communauté soit chrétienne à la base, il ne nous fut jamais asséné un discours dogmatique ou prosélyte, il nous est seulement proposé d’apprécier la beauté de l’édifice, qui se trouve être chrétien. En fin de visite il est d’usage de remercier cette association en donnant un don que le guide lui remettra. Je rappelle que les guides sont bénévoles.

Il faut bien avouer que, muni de la carte de localisation de ces guides un peu spéciaux, je me suis fait un plaisir d’aller visiter ces monuments de l’art chrétien auvergnat où chaque fois j’ai rencontré des gens érudits, arrivant à faire passer leur connaissance profonde de l’art chrétien et de l’histoire quelque soit l'auditoire, en s’adaptant au profil de tous les visiteurs. Bref, un régal à chaque fois que nous les avons croisés, et ce fut le cas à de nombreuses reprises cet été !

Un grand merci donc à tous ces individus qui prennent une partie de leur temps de vacances pour faire ainsi apprécier au mieux notre patrimoine commun. Et notez que tous les jeunes entre 18 et 35 ans sont à même d’y participer, même si leurs connaissances en histoire de l’art sont aussi succinctes que celles qu’on leur inculque au collège. C'est une bonne occasion de connaître pour soi et de transmettre aux autres l’émerveillement devant le génie humain.

>[Guy De Bénévole]

   
 15/8/14  Bits Liaisons informatiques

[Liaisons informatiques] Mais que pourrait donc apporter l'informatique à l'histoire de l'art ? Bon, des réponses évidentes et classiques viennent vite à l'esprit : mémoriser et pouvoir ressortir au moindre click de souris des milliers d’œuvres d’art, fournir et analyser les images en infrarouge, ultraviolet ou rayon X de tel ou tel tableau, bref rien qu’une application à ce domaine de ce que l’informatique fournit comme services à n’importe quelle banque ou service de renseignement.

Mais des chercheurs sont allés plus loin. Ils ont créé un programme qui est chargé de rechercher les similitudes de sujet et de composition entre deux tableaux. Cela peut paraître simple dit comme ça, mais apprendre à un ordinateur à reconnaître des objets simples, une chaise, un journal ou un violon est une des choses les plus difficiles et donc les moins maitrisées à faire apprendre à ces débiles tas de silicium. Le défi est donc d’autant plus difficile à surmonter puisqu’il s’agit non pas d’objets de la réalité photographique mais d’objets vus par l’œil averti du peintre et donc représentés sous une forme parfois bien différente de ce que nos yeux de béotiens peuvent percevoir.

Et le plus formidable est que ça semble marcher. Le programme a notamment retrouvé tout seul des influences que les historiens de l’art connaissaient par des témoignages écrits des peintres eux-mêmes. Ainsi Francis Bacon s’est inspiré de Velasquez pour peindre son tableau d’Innocent X, son témoignage en fait foi, et le programme a tout seul, et sans le savoir au préalable, retrouvé la similitude de composition.

Plus dur, il a retrouvé des similitudes entre deux tableaux de Braque et de Picasso, qui ont travaillé ensemble, similitudes dont j’aurais été bien incapable de les trouver moi-même.

Bref, grâce à ce programme, et surtout si les influences sont répétées et multiples, il est possible de trouver des pistes de recherche afin de confirmer, ou d’infirmer, ces divagations électroniques par une réelle recherche dans les archives. Ou bien tout simplement de comprendre un peu mieux la façon dont notre esprit créateur utilise ses perceptions de tous les jours pour créer les œuvres d’art de demain.

>[Madmacs]

   
 1/8/14  SJMM Voyage d'études 2014 (3)

[Voyage d'études 2014 (3)] Nous avons aussi eu la chance de parcourir la forêt de Grandbois guidés par Patrick Berlier, qu’il est inutile de présenter aux lecteurs de « La société angélique » parue aux éditions Arqa, dont la connaissance des lieux et de leur histoire nous a permis à tous d’apprécier ces coins et recoins dont on s’attendait à tout instant à voir surgir des farfadets, des sylves ou même des druides égarés dans notre époque contemporaine. Son érudition sur les endroits parfois fort discrets où ils nous a menés, du Creux du loup aux Grandes rochettes, nous a fait voyager aussi bien du côté des Bons cousins charbonniers, dont quelques témoignages sont encore visibles ça et là, que du Bois paradis ou de la Croix des fosses dont le sous-sol, à l’en croire, recèlerait les nombreux cadavres des victimes d’une lointaine bataille des guerres de religion, bataille que nous eûmes bien sûr la joie de nous voir contée par le menu. Un grand voyage dans le temps et dans l’espace, au cours duquel eu lieu le premier pique-nique graphosien dont le faste gastronomique n'eut d'égal que l'intensité la communion que nous eûmes avec la nature.

Enfin tant que vous visitez la région, ne repartez pas sans avoir vu la Chartreuse de Sainte Croix en Jarez, dans cette magnifique abbaye où pendant que les pères se recueillaient dans la prière et se confinaient en pamoison, les frères convers utilisaient des talents incroyables de maitres de forge pour fabriquer de l’acier destiner à former splendides croix en fer forgé, dont certaines sont encore visibles sur les lieux et dans les villages aux alentours. Hélas, à la révolution, l’abbaye a été vendue et elle est aujourd’hui l’habitation de familles du village qui n’hésitent pas à amener leur voiture dans les lieux historiques, ce qui, à mon avis leur ôte tout de même un peu de charme et de majesté que l’histoire avait su leur donner. Mais en les faisant disparaitre de votre vision et en étant bien attentifs aux mille détails dont l’histoire a marqué le lieu, vous y retrouverez toute la magie de l’endroit et la beauté de ces vieilles pierres.

En tout cas, de bien belles découvertes dans cette belle région, vallonnée et verdoyante, la météo n'y est pas pour rien, une destination que je vous engage à parcourir durant l’été si vous manquez d’idées !

>[Edmond Dupilat]

   
 Juillet 
 
 28/7/14  SJMM Voyage d'études 2014 (2)

[Voyage d'études 2014 (2)] Et savez-vous que si les papeteries Canson Montgolfier ont ces deux noms accolés, c’est que justement, ce sont les membres de la même famille qui ont créé ces vénérables fabriques mais aussi les premiers aérostats qui portent leur nom ! Alors toute une partie du musée est consacrée à cette conquête du ciel avec moult documents, gravures et autres illustrations sur les débuts de l’envol de l’humanité. Un petit coin est également consacré aux conflits sociaux qui ont émaillé la vie des papeteries, où l’on découvre avec émotion les lettres de plainte des ouvriers ou bien les récits de la solidarité entre employés, bref, une foule de témoignages d’un passé dont les valeurs sont bien passées de mode.

Un bon conseil, prévoyez bien du temps pour pouvoir apprécier la richesse du lieu et l’érudition du guide, vous ne le regretterez pas.

Et puis, tant que vous êtes dans la région, vous pourrez aller voir un des derniers parcheminier de France, au « Musée du parchemin et du cuir », toujours à Annonay où l’on vous expliquera par le menu le long chemin qui mène d’une peau tout juste sortie de l’abattoir à ce précieux matériau quasiment éternel qu’est le parchemin. Eh oui, ceux qui ont eu la chance déjà d’écrire sur parchemin à l’encre gallo ferrique et à la plume d’oie, qui chante encore quand on l’utilise, ont reproduit ces mêmes gestes qui ont procédé en des mains plus habiles (je parle pour moi) à la création de ces merveilleux documents enluminés qui font notre admiration encore aujourd’hui pas loin de mille ans après.

Vous découvrirez les diverses manipulations pour enlever les poils, pour attendrir ou pour affiner cette peau brute qui une fois bien tendue dans un cadre ah doc et laissée sécher le temps qu’il faut, donne cette surface sur laquelle l’encre se dépose sans fuser, sur laquelle on peut gratter et réécrire quasiment sans que cela se voie (merci les faussaires) et surtout, qui une fois diversement calligraphiée et enluminée perdure dans le temps sans varier pour témoigner auprès des générations futures du talent des artisans et artistes du passé. Et au cas où vous seriez intéressés par la tannerie, le musée explique également comment se tanne une peau issue d’un processus partiellement identique pour donner des chaussures, enfin celles qui ne sont pas en plastique, des sacs, même remarque, ou bien tous ces petits objets de la vie courante desquels les matières synthétiques ne se sont pas encore emparés.

(À suivre…)

>[Edmond Dupilat]

   
 24/7/14  SJMM Voyage d'études 2014 (1)

[Voyage d'études 2014 (1)] Il faut que je vous avoue que cette année graphosienne est une grande année. Non seulement parce qu’un stage de juin sur le thème du tatouage est en soi un événement exceptionnel, digne successeur de celui sur les tags qui avait vu une rangée de graphosiens, chacun sa bombe à la main en train de graffiter sur des nappes en papier dans le jardin du couvent. Cette année, nous avons pu chacun nous exercer au maniement de la machine à tatouer, sur une peau artificielle, je vous rassure, nul humain n’a été support de nos folles écritures de ce jour là.

Mais de plus, nous avons eu le bonheur de vivre la semaine dernière un voyage d’études exceptionnel. Quatre jours de pur bonheur chez Patricia et Marc à Saint Julien Molin Molette, où la passion de la gastronomie et celle de l’écriture ont réuni la douzaine de graphosiens et consorts dans une vraie fraternité, avec un agréable équilibre entre humour et sérieux, entre régal des sens et nourriture de l’esprit, bref, un grand moment comme seul Graphos peut en produire. Car Graphos est grand, au cas où vous l’auriez oublié.

Je ne vous détaillerai pas le menu des agapes qui entre nourritures solides et liquides ont été un summum de délices divers et variés. Ce serait trop cruel pour ceux qui n’ont pas été des nôtres, même s’ils ne peuvent que douloureusement le regretter. Je ne vous parlerai pas non plus de ces moments de complicité où la bande des calligraphes, imprimeurs, aquarellistes et consorts se sont retrouvés dans un vrai bonheur d’être ensemble, ces moments de grâce sont ineffables et se doivent d'être vécus.

Non, je vais vous inciter à nous suivre dans nos visites culturelles qui ont régalé les esprits de tout un chacun. Tout d’abord la visite des papeteries Canson Montgolfier. Inutile de présenter leurs produits, je suis persuadé que si vous regardez autour de vous, vous en trouverez un à portée de votre regard. Situées à Annonay, leur musée est un site incontournable si vous voulez comprendre comment est fabriqué le papier, surtout si vous avez la chance comme nous d’être guidé dans vos découvertes par un guide chevronné ayant quarante ans de métier qui pourra vous expliquer chacun des procédés de fabrication, des machines qui les supportent et des produits papetiers si divers, depuis le calque jusqu’au papier vergé, depuis le papier chiffon à la forme jusqu’au A4 de base qui est le support de nos impressions de tous les jours.

Car voir une machine est une chose, mais comprendre comment elle fonctionne, ou même la voir fonctionner sous nos yeux est indispensable pour bien pouvoir comprendre les propriétés du papier et donc mieux les exploiter. Nous avons même eu la chance de pouvoir nous mêmes fabriquer une feuille de papier à la main, précieux souvenir de ce moment donc je doute d’avoir l’audace un jour de l’utiliser pour écrire dessus ! Mais loin de se limiter au papier, le musée propose aussi plusieurs presses à bras et autres machines d’imprimerie, comme de vénérables massicots et même une Linotype en parfait état.

(À suivre…)

>[Edmond Dupilat]

   
 20/7/14  Radio Des idées sous les platanes

[Des idées sous les platanes] Les grilles d'été des stations de radio recèlent parfois de bien belles découvertes, et France Culture, cet été, ne déroge pas à la règle. Après une passionnante « Grande traversée » sur Shakespeare, pour les amateurs dix heures de reportages divers et variés, voici qu’une nouvelle émission « Des idées sous les platanes » nous propose une heure quotidienne de parlottes sur le thème du texte. Alors bien sûr, il y a de tout, plus ou moins passionnants pour les amateurs d'écriture que nous sommes. Comme l'émission est enregistrée à Avignon, un certain nombre d'invités ont une relation étroite avec le théâtre. Mais je vous signale une heure absolument passionnante avec Clarisse Herrenschmidt dont le livre « Les Trois Écritures, Langue, nombre, code » nous avait déjà régalés il y a quelques années avec une vision très particulière de l’histoire de l’écriture plus basée sur le contenu que sur le contenant. A lire absolument si ce n’est pas déjà fait. Puis, plus pour la curiosité une émission avec Pierre Morel un diplomate duquel vous apprendrez tout de l’écriture diplomatique, ses raffinements, ses pièges, ses réussites ou ses échecs. Même Massin est de la partie pour nous parler de ses travaux.

Bon certes, la forme de ces interviews peut agacer tant elle essaye parfois de prendre un style télévisuel, du genre, « répondez en cinq secondes sur le moment le plus important de votre vie professionnelle » alors que laisser l’invité réfléchir un instant permettrait d’obtenir une réponse sans doute moins influencée par son inconscient mais sûrement plus pertinente.

Toutes les émissions sont podcastables depuis la page consacrée à « Des idées sous les platanes » sur le site de France Culture. Ou comment bronzer à la plage sans perdre trop de neurones.

>[Sarah Diaux]

PS : à l'heure où nous mettons sous presse, deux nouvelles tombent sur nos téléscripteurs, la première est que Stella Baruk est l'invité de l'émission du 24 juillet et la deuxième est que les inscriptions aux Rencontres de Lure de cette année sont closes, le nombre maximum de participants ayant été atteint. Je vous avais dit de vous dépécher !

   
 16/7/14  Print Nanostructures

[Nanostructures] Si j'en crois un article mentionné sur le blog le plus célèbre du monde... geek, j'ai nommé Slashdot, une nouvelle technique va bientôt révolutionner le petit monde bien tranquille de l'imprimerie.

Car depuis cinq siècles, on n'avait rien inventé de mieux pour imprimer que de déposer de l'encre plus ou moins colorée sur un support pour obtenir ainsi l'image ou le texte désiré. Certes, les techniques de dépose de cette encre ont énormément varié, depuis les bons vieux caractères en plomb de notre ami Johannes Gutenberg jusqu'aux plus modernes imprimantes numériques dont le laser version Darth Vador permet d'obtenir ces tirages de bien piètre qualité que tout le monde considère comme étant le niveau normal de l'impression de l'époque actuelle. Et je passe sous silence la photocomposition ou l'offset, rien que de subtiles variantes sans jamais changer le principe de base.

Mais depuis peu, des ingénieurs ont réussi à trouver un principe complètement différent pour créer des images. Bon, le procédé est encore balbutiant mais je le crois promis à un bel avenir. Son fonctionnement repose sur une modulation de la lumière réfléchie par des petits plots de quelques millionièmes de millimètres qui font interférer la lumière incidente avec elle même en sélectionnant la seule couleur qui sera réfléchie et que notre œil percevra. C’est exactement ce que fait l’encre, absorber toutes les couleurs sauf celle qui sera réfléchie et qui sera perçue par la rétine, mais par de la chimie, alors que là aucune molécule n'est en jeu. Pour simplifier, c'est une version incroyablement sophistiquée de ces « hologrammes » colorés qui ornent nos cartes de crédit et qui au lieu de ne montrer qu'un bête oiseau, permettent de choisir en tout point et avec tout angle de vision la couleur de la zone qui sera perçue par l'œil humain.

Alors bon, aujourd’hui, le prototype n'arrive qu’à créer des images de quelques millièmes de millimètres de côté mais avec une incroyable précision comme le montre l'article qui en décrit le principe. Et tout est encore à faire, car pour l'instant le procédé ne marche que sur du métal et sur une toute petite surface mais le rendu des couleurs est modulable à l'infini contrairement aux procédés à base d'encre qui sont limités au minimum par la quadrichromie et au mieux par le nombre de passages nécessaires pour rendre à peu près correctement un éventail de couleurs sommaire.

Néanmoins, en attendant le futur plus ou moins proche où ce procédé sera diffusé largement, nos vieilles (?) presses typo ont encore de beaux jours devant elles !

>[Arletty Pau]

   
 12/7/14  Nosce Insoutenables pensées…

[Insoutenables pensées…] Je m'imaginais bien que le monde actuel avec son cortège d'appareils de communication instantanés et collectifs ne nous incitait plus à cultiver notre connaissance de nous-mêmes, transformant notre être intérieur en un désert spirituel digne de celui d'Atacama. Mais la réalité que nous révèle une récente étude fait vraiment froid dans le dos.

Certes la méditation n'a jamais été vraiment le domaine de monsieur tout le monde. Il suffit de voir combien de conducteurs sortent leur téléphone portable à un feu rouge ou dans les embouteillages plutôt que de rester deux minutes seuls avec leurs pensées, alors que cela peut leur couter quatre points de permis si la maréchaussée est dans les environs, pour comprendre que le gnothi seauton, le nosce te ipsum bref le connais-toi toi-même est franchement devenu aussi ringard que le vélo sans assistance ou les mots de trois syllabes. Une étude récente vient de mesurer quantitativement cet effet. Elle a consisté à placer des individus lambda sur une chaise dans une pièce vide et de leur demander de rester un quart d'heure avec leurs pensées pour toute distraction. Savez-vous le résultat ? Plus de la moitié ont trouvé l'expérience « désagréable ». Que penser des yogis qui restent des jours et des jours en méditation ? Que penser des moines zen dont c'est la pratique quotidienne pendant de longues heures ? Des ringards. Imaginez-vous que pendant tout ce temps, il ne savent rien de ce qui se passe dans le monde merveilleux (?) de Facebook ou Twitter ! Bon vous me direz que ceux qui ont été connectés auront certes eu accès à des informations, mais qu'ils les auront oubliées l'heure d'après, tant le flux est constant mais la densité et l'intérêt est faible.

Poussant plus loin l'étude, les scientifiques se sont dit que c'était peut-être parce que la pièce était vide que la sensation était si peu appréciée. Ils ont donc demandé aux cobayes de faire la même expérience chez eux, dans leur environnement familier. Même résultat, si ce n'est qu'en plus, certains ont avoué ne pas avoir réussi à tenir pendant un quart d'heure et avoir triché en regardant leurs ordinateurs ou leurs téléphones. Incroyable.

Alors ils ont décidé d'y aller à fond. Ils ont remis les cobayes dans la pièce vide pour leur quart d'heure de méditation mais avec un bouton qui leur permettait de se donner à eux-mêmes un choc électrique désagréable. J'espère que vous êtes assis, mais deux tiers des hommes ont préféré se distraire en s'administrant une bonne dose d'électricité, quitte à en souffrir, plutôt que de rester un quart d'heure tout seuls avec leurs pensées ! Et ceci en éliminant un cobaye plutôt spécial qui s'est administré 190 chocs électriques en quinze minutes... bon il faut de tout pour faire un monde.

Bref, j'ai bien peur que l’irruption de ces moyens de communications rendus obligatoires ces dernières années par le poids de la prétendue normalité, et la suspicion qui surgit dès que vous en sortez, le monde de la marchandise nous ait bien éloigné de l'illumination que nous promettait le Bouddha, mais aussi nous ait aussi tout simplement fait oublier les bases de la sagesse grecque que l’on prisait encore il n’y a pas si longtemps. Et vous ? Vous êtes plutôt Socrate ou Facebook?

>[Aimé Ditation]

   
 8/7/14  Aïe Désillusions…

[Désillusions…] Il faut le dire, les perfectionnements technologiques n'ont pas que du bon. Déjà au tournant du XXe siècle, Max Weber nous parlait du désenchantement du monde, qui fait que le tonnerre n'est plus le petit Jésus jouant aux boules, légende familiale, ni l'éclair la foudre de Zeus, mais tout simplement la décharge d'un excès d'électrons des nuages vers ou depuis la terre. Bref, le merveilleux disparait derrière la brutale simplification du réel par un retour à l'explication simplement matérielle.

Et ce n'est pas fini. Ainsi notre environnement devient une pure application des lois physiques. Il reste à nous expliquer de façon matérielle pourquoi celles-ci sont ce qu'elles sont et non pas ce qu'elles ne sont pas, et là, je dirais presque heureusement, le surnaturel revient au galop, tel le retour du refoulé : c'est comme ça parce que c'est comme ça, autant dire, parce qu'un être transcendant a conçu le monde ainsi. Ouf, la cause incausée de Kant rentre par la fenêtre puisqu'on l'avait chassée par la porte.

J'ai été tout particulièrement déçu récemment par l'utilisation pour le moins scandaleuse des tests ADN pour déterminer la nature de ces êtres que les crypto-zoologues portent à notre attention depuis des années, comme par exemple les bigfoots américains ou les yétis de l'Himalaya. Hélas, il a fallu un biologiste avide de célébrité pour se lancer dans l'analyse des quelques échantillons issus de ces êtres fabuleux que possèdent certains de nos musées. Et bien entendu, patatras, voilà-t-y pas que bien loin de s'écrier « OMG c'est incroyable, un ADN totalement inconnu », notre savant désillusionneur en chef nous révèle qu'il ne s'agit que de poils de chiens, de chevaux voir même d'humains. La seule découverte un peu inattendue serait que le yéti, en fait un ours des montagnes, partage une partie de son patrimoine génétique avec les ours polaires alors qu'il en est éloigné de plusieurs milliers de kilomètres. Bref, rien de bien excitant, et en tout cas, la réalité reste bien éloignée de ce qui nous est décrit dans Tintin au Tibet, hélas.

Alors je crois qu'il est temps de dire stop. Bientôt, on analysera tout et n'importe quoi, on nous dira que finalement tel ou tel prophète de telle ou telle religion monothéiste, vous remarquerez que par les temps qui courent je ne m'avance pas plus que ça, bref, tel prophète n'a pas fini sa vie de façon surnaturelle mais bien d’une cirrhose du foie ou d'un cancer des testicules. Et bientôt on nous dira que le Père Noël ne peut pas faire sa tournée en temps et en heure parce qu'il est limité par la vitesse de la lumière ou que le lapin de Pâques ne pond pas d'œufs en chocolat ! Comment voulez vous ne pas vous tourner vers l'intégrisme religieux quand on vous casse toutes vos illusions ?

>[Ella Daisy Lusion]

   
 4/7/14  Vite! Rencontres de Lure

[Rencontres de Lure] Certes l'été arrive et l'envie du moment est de se prélasser les doigts de pieds en éventail dans une chaise longue, alors que les saucisses grillent tranquillement sur le barbecue et que les glaçons tintent dans un verre d'américano bien frais. Mais non, resaisissez-vous ! Car avant de profiter ainsi d'un été tranquille bien mérité, il vous reste une dernière chose à faire : vous inscrire pour la session d'été des Rencontres de Lure 2014 !

Eh oui, pensez-y rapidement, tout d'abord parce que jusqu'au 14 juillet vous bénéficierez d'un tarif préférentiel avec remise de vingt pour-cent. Mais comme je vous sais éloignés du monde de la marchandise et donc peu attaché(e)s aux valeurs de l'argent (hum hum), il vous faut une raison supplémentaire. Donc vous devez vous inscrire sans tarder parce que l'année dernière, la session était complète et que donc si vous voulez être sûr de pouvoir vous y rendre, il n'est pas de méthode plus radicale que d'être parmi les « early birds » (tôtifs oiseaux) comme disent nos amis américains, dont c'est justement la fête nationale aujourd'hui.

Mais pourquoi s'assurer de ne manquer le rendez-vous de cette année sous aucun prétexte ? C'est d'abord parce que vous y retrouverez pleins d'amis, mais ça vous le savez déjà. Mais parce que se trouveront sur place non seulement deux calligraphes célébrissimes, j'ai nommé Denise Lach et Roger Druet, mais aussi Claude Laurent François dont l'éclipse de ces dernières années nous a fait sentir encore plus cruellement la nécessité de sa présence ! Et ceci bien sûr pour ne mentionner que ceux qui seront sur la scène et non dans le public. Bref, il y aura du people ! Alors vite vite inscrivez-vous, amenez vos carnets d'autographes, vos photos à faire dédicacer ou vos membres à faire tatouer et participez à ce qui se présente d’ores et déjà comme une mémorable semaine lursienne, comme toutes celles qui l'ont précédée et sans doute comme toutes celles qui suivront.

Toutes les informations sur le programme ici et sur les inscriptions . Il vous suffit de cliquer.

>[Alain Scription]

   
 Juin 
 
 30/6/14  id3 Carrières de lumière

[Carrières de lumière] Enfin, pour retrouver la fraicheur une petite visite aux Carrières de lumière s’impose. Eh oui, les Baux est en Provence, les vieilles pierres réverbèrent les feux ardents du soleil et ce ne sont pas quelques minutes dans l’une ou l’autre de ces vieilles bâtisses ou églises qui vont vous rafraichir durablement.

Alors il vous reste ces splendides carrières de pierre où la fraicheur vous permettra en toute tranquillité d’assister à un spectacle audio-visuel rare. Sur chaque pan de mur, sur le sol et parfois même sur le plafond sont projetés dans l’obscurité la plus totale des images et des films sur un thème qui change chaque année et qui ont en commun d’être toujours plus belles chaque fois que j’y retourne. Car c’est un lieu enchanteur où il faut retourner, d’année en année, pour y découvrir Gaugin et Van Gogh en 2012 ou bien Monet Renoir et Chagall en 2014 ou bien donc cette année Klimt et la sécession viennoise. Alors bien sûr les graphosiens fidèles y retrouveront tous ces beaux lettrages que nous avons étudiés, mais en version cinq mètres de haut, projetés en haute définition sur des pans de murs qui se font face, se répondent et se font écho, accompagnés des divines illustrations de Klimt dont les quelques photos que vous découvrirez sur leur site ne peuvent donner qu’une bien pâle image. Alors il est vrai que l’entrée peut paraître assez chère, dix euros par tête de pipe, quand vous venez à quatre ou cinq, cela représente tout de suite un beau budget, mais ce que vous découvrirez à l’intérieur, la féérie visuelle et musicale, la lente déambulation au milieu de ces centaines d’images et de film donc chacun semble vouloir nous dire « regarde-moi, regarde-moi ! » vous laissera une douce sensation de béatitude.

Et ce n’est pas le rude contraste du retour sur le parking au soleil dans votre véhicule surchauffé au milieu des manœuvres de dizaines de vos semblables manœuvrant par choc contre pare choc qui vont vous les faire oublier !

>[Géo Trouvetou]

   
 27/6/14  id2 Visite guidée des Baux

[Visite guidée des Baux] Pour prolonger la visite de la fondation Louis Jou, je vous recommande ensuite de visiter les Baux, non pas le guide vert à la main, mais sous ma houlette d’un guide remarquable, j’ai nommé Andrew Gadler. Ce personnage haut en couleurs est d’une rare érudition sur tout ce qui touche l’histoire de la Provence en général et celle des Baux en particulier. Il propose à des groupes de vadrouiller tranquillement dans les rues des Baux, notant de ci de là les témoignages de la riche histoire et du passé glorieux du village. Et comme les Baux sont un village d’une rare beauté, magnifiquement restauré et entretenu, il y en a tout autant pour les yeux que pour l’esprit. De la porte de l’eau à la citerne creusée dans la roche du promontoire, du val d’enfer au vallon de la fontaine, de l’hôtel des Porcelet à celui de Jean de Brion et de la superbe église Saint Vincent à la fenêtre renaissance portant la mystérieuse devise « Post tenebras lux ».

Bref, prévoyez une bonne heure pour vous régaler des propos passionnants de votre guide, des mille détails qu’il vous fera découvrir dans ces vieilles pierres que l’on peut parcourir cent fois sans jamais les appréhender en totalité. Un grand moment de pur bonheur pour tous ceux qui veulent mieux comprendre l’histoire qui nous a mené là où nous sommes.

>[Géo Trouvetou]

   
 23/6/14  id1 La fondation Louis Jou

[La fondation Louis Jou] Les vacances approchent et avec elles le douloureux choix des destinations et des activités. Ayant eu l'occasion récemment de passer une extraordinaire journée aux Baux de Provence, permettez-moi de vous en recommander la visite par le menu, afin que vous aussi, peut-être, puissiez vous régaler de ces moments d'exception.

Bon, si vous êtes lecteur fidèle de cette colonne, vous devez vous douter que la première visite à faire aux Baux, et s'il ne devait n'y en avoir qu'une ce serait celle-là, la première visite donc, doit être pour la fondation Louis Jou. Cette fondation est en charge de faire vivre les lieux où cet imprimeur d'exception a œuvré, depuis son atelier avec ses presses à bras, ses casses, ses gouges et tout ce qui lui a été nécessaire pour concevoir et réaliser tous ces livres magnifiques qu'il nous a laissé en héritage et qui continuent encore aujourd'hui, pas loin de cinquante ans après sa mort, de nous laisser babas d’admiration. Mais il est aussi possible de visiter ses appartements privés, soit à l’étage au dessus de son atelier, soit en face dans l’hôtel Jean de Brion, magnifique hôtel particulier renaissance, où sont exposées quelques unes de ses plus brillante réalisations qui sont exposées à tous et pas seulement aux bibliophiles fortunés. Sa bibliothèque est un lieu magique où tout a été fait pas le grand homme, depuis sa porte en chêne massif et à ses armes, jusqu’à la cheminée, les corbeaux des poutres, et bien sûr les livres choisis par lui.

Enfin si vous avez de la chance et si vous êtes très sages, votre guide vous mènera sur le toit de l’édifice, où, depuis une petite terrasse, vous pourrez avoir une vue extraordinaire sur le village, le château et les paysages magiques qui entourent ce lieu exceptionnel.

Et du guide parlons-en, car la fondation vous propose de visiter ces lieux sous la houlette de Jean-Claude Corbillon, vivant Hermès de la typographie et de la gravure, qui par son érudition et sa connaissance approfondie de l’homme et de son œuvre, ne pourra que vous régaler, et vous faire profiter au maximum de ces lieux totalement magiques.

>[Géo Trouvetou]

   
 19/6/14  Site Benoit Furet

[Benoit Furet] Une très très fidèle lectrice du BdG signale à mon attention le site d’un calligraphe totalement passé sous nos radars, Benoit Furet, qui allie à sa pratique virtuose de la plume une utilisation de techniques de gravures qui me laisse absolument pantois.

Alors comme vous le savez peut-être, de même que le monde des cuisiniers de divise en deux catégories, les chimistes qui dosent au gramme près et les inspirés qui marchent à l’intuition, de même le monde des calligraphes se divise en deux catégories, les historiques qui s’acharnent à reproduire jusqu’au moindre trait de plume une écriture historique issue de quelque bibliothèque poussiéreuse, et les créatifs, dont l’histoire de la lettre n’est qu’un vague souvenir et qui utilisent toute la puissance créative de leurs neurones pour essayer de faire quelque chose de totalement personnel. A mon avis, le vrai génie se situe en fait entre les deux, mais ceux qui arrivent à faire la synthèse des deux tendances, qui arrivent au grand œuvre calligraphique, ceux-là sont rarissimes et brillent au firmament éternel de la perfection.

Benoit Furet essaye de faire cette synthèse en osant à la fois des formes très personnelles, comme le lettrage qui nous accueille sur son site, mais aussi des formes très clairement héritées de l’histoire de l’écriture latine, comme vous pourrez en juger en parcourant sa magnifique galerie. Ici point de refus d’utiliser telle ou telle technique, et surtout, aucune compromission avec la qualité. Je n’ose imaginer le temps qu’il a fallu pour réaliser cette empreinte digitale.

Alors parcourez ses nombreuses réalisations qui ornent sa galerie, notez la diversité des lettrages, des techniques, le délicat maniement du gaufrage, la subtile utilisation des couleurs et de l’or, bref, régalez-vous, les moments de beauté ne sont pas si courant dans ce monde de brutes.

>[Gaétant Printe]

   
 15/6/14  BdG Stage de tatouage

[Stage de tatouage] Comme vous le savez sans doute, la date de notre stage festif de fin d'année (scolaire) approche, et donc nous nous retrouverons très bientôt, le 29 juin prochain pour être précis, pour une journée sur le thème du tatouage.

Je vous laisse opérer votre préparation physique pour ce stage pour lequel nos corps seront peut-être rudement mis à contribution, ne serait-ce que nos fonctions digestives. Pour votre préparation mentale, je vous suggère si vous en avez encore le temps, de visiter l'exposition du musée du quai Branly, ou au moins de visiter le site internet qui y est consacré afin de vous rendre compte de l'extraordinaire diversité des moyens que l'homme a trouvé pour décorer son corps. Que de créativité, que d'imagination pour améliorer l'aspect graphique et esthétique de ce que mère nature nous a donné. Bon pour certains il y a du boulot !

Et puis il y a les foirages, c'est souvent le plus drôle, surtout quand on pense à la quasi-permanence du tatouage qui restera sur notre peau flétrie de vieillard à moins de dépenser des sommes folles pour les faire disparaître. Au moins sur le blog de Graphos, et grâce aux yeux perçants de certains lecteurs fidèles, les photes d'aurtografe disparaissent en quelques heures, ce qui n'est bien sûr pas le cas des malheureux tatoués que l'on voit ici.

Et pour finir en beauté (?), pour la bonne bouche, le bouquet final voici une galerie proposée par l'excellent journal suisse le Temps, qui vous propose quelques tatouages sur les sportifs, dont il est vrai que l'anatomie est plus souvent apparente à la télé que celles des autres personnages célèbres. Je parle là bien sûr pour les chaines de télévision pour tous les âges.

A dimanche 29 pour la version live !

>[Gretta Tout]

   
 11/6/14  ENS Les Ernest

[Les Ernest] Pour faire suite à l'article d'il y a quelque temps sur la création divine par les physiciens, je suis tombé par hasard sur un site extraordinaire pour tous les curieux de la connaissance, pour tout ceux qui aiment apprendre, bref pour ceux qui essayent que l'encrassement de leurs neurones et la fraîcheur de leur idées ne se flétrissent pas sous les ravages de l'âge (oh punaise, je suis un peu trop grandiloquent là, vous ne trouvez pas ?). Bref, si vous aimez apprendre, découvrir et vous ouvrir l'esprit à peu de frais, visitez le site de l'ENS nommé « Les Ernest, quinze minutes pour changer notre vision du monde ». Car c'est bien de ça qu'il s'agit, changer notre vision du monde. Prenez par exemple, le petit joyau sur lequel je suis tombé, « Et si le théorème de Pythagore n'était pas vrai ? » Tout le monde a appris et souvent désappris que le carré de l'hypoténuse d'un triangle rectangle est égal à la somme des carrés des deux autres côtés. Mais ce qui nous est présenté comme une évidence repose sur des présupposés qui bien souvent ne nous sont absolument pas explicités. Et du coup, quand ils nous sont réellement exposés, nous nous rendons compte que ce qui nous semblait gravé dans le marbre n'est en fait vrai que pour une petite classe d'univers dont il semblerait que celui dans lequel nous vivons ne fasse même pas partie.

Sous la forme de vidéos de quinze minutes environ, vous trouverez sur ce site un trésor de connaissances, accessibles à tout un chacun ayant suffisamment d'"ouverture d'esprit et prêt à passer un quart d'heure à se concentrer sur un discours. Et contrairement aux cours ou conférences dispensés dans la vraie vie, celles-ci peuvent être mises en pause, peuvent être vues et revues, dans l'ordre ou à l'envers pour les plus bizarres des internautes, bref, une série de merveilles dont chacune représente ce qui est pour moi un quart d'heure de pur bonheur.

Alors ne vous en privez pas !

>[Seppi Tagore]

   
 7/6/14  Alphabet organique

[Alphabet organique] Je vous avais parlé récemment de mon admiration pour le créateur d'un superbe alphabet à base de bâtiments en forme de lettres. Le genre de caractères utilisant des éléments naturels est également réputé pour avoir donné lieu à la création d'alphabets célèbres comme l'Alphabet Comique d'Honoré Daumier. Souvent ces alphabets sont bien trop chargés pour pouvoir être utilisés dans la vraie vie mais un ami lursien de longue date a trouvé un petit bijou sous la forme d’un alphabet dit « organique » datant de 1650 et donc tombé dans le domaine public, ce qui ne gâche rien.

Cet alphabet a été créé par un polonais nommé Jan Christian Bierpfaff et les épreuves ont été gravées par un de ses compatriotes Jeremias Falck, voyez les initiales en bas de chaque gravure. Chaque lettre est formée d’un ensemble à mi chemin entre le floral dans un style proche des enluminures de type vigne blanche et un amalgame de vaguelettes entrelacées. Dans certaines lettres, des têtes ou autres gargouilles apparaissent discrètement au milieu des tourbillons souvent pour souligner un symbolisme plus ou moins discret.

Et la cerise sur le gâteau ce sont les petits animaux ou autres motifs tout simplement abstraits qui accompagnent certaines des lettres, comme ces dauphins, griffons ou dragons qui ne dépareraient pas un livre de « med-fan », le genre « medieval fantastic » très en vogue chez nos adolescents, enfin ceux qui savent encore lire.

Seul regret, le bas du Y me parait bien trop mince, pourquoi avoir voulu le faire courbé alors qu’un fût tout simple aurait tout aussi bien fait l’affaire ? C’est parce que la perfection est un attribut divin et donc que seul Dieu est capable de faire un alphabet parfait, à l'exception d'Herman Zapf bien sûr.

A vos plumes pour essayer d'en tirer la substantifique moelle !

>[Al Fabet]

   
 3/6/14  App Notegraphy

[Notegraphy] Il n'est pas dans notre habitude de critiquer négativement quoi que ce soit dans nos colonnes. Mais cet article est une exception en espérant de tout cœur qu'il sera lu par les concepteurs de cette application et que cela aidera à la rendre meilleure, il ne lui manque plus grand chose.

Il est parfois des idées géniales dont la réalisation informatique déçoit à un point tel qu'on se demande si on ne va pas prendre son clavier et se coller au développement d'une application concurrente. Une connaissance portait récemment à mon attention ce qu'il nomma « l'Instagram de la typographie ». Instagram est cette application qui vous propose de prendre une photo carrée, d'y appliquer quelques traitements prédéfinis par les informaticiens qui l'ont développée et de partager le tout sur un serveur internet où toute la communauté des utilisateurs peut s’ébahir devant la qualité de vos créations.

Notegraphy est basée sur la même idée en partant d’un texte et de quelques traitements graphiques. Là où le bas blesse, à mon avis, c’est qu’une image vaut mille mots et que là, au bout de la dixième maxime que l’on voit utilisant une des huit mises en pages possibles, on se trouve vite devant une rare uniformité. On aimerait pouvoir utiliser milles polices, changer chaque couleur, créer ses propres ornementations, mais non. Il faut que l’usager puisse « faire vite » et en trois clics maximum, qu’il puisse soumettre son œuvre, qui ira rejoindre les milliers d’autres que personne d’autre ne regardera. D’autant que les multiples textes à base de propos antidépresseurs (« l’amour est partout », « vous êtes une personne exceptionnelle », « le monde est une vallée de larmes mais vous serez récompensé après votre mort », etc.) dominent nettement les créations proposées. Petit souci également, 80% des textes sont en anglais et ce, que vous ayez déclaré parler français, allemand ou zoulou (je n’ai pas essayé avec zoulou je dois vous l’avouer). Donc la quantité prime la qualité et retrouver une soumission intéressante dans votre langage ressemble beaucoup à tenter de faire de l’orpaillage dans le delta de l'Amazone.

Alors quand je vois que Facebook a acheté Instagram pour un milliard de dollars et que depuis plus personne n’évoque même cette application, je me demande si une nouvelle saison de chasse au pigeon ne serait pas ouverte !

>[Bruno Tegraffy]

   
 Mai 
 
 29/5/14  Typo Police neutre ?

[Police neutre ?] Une information glanée sur la liste typo signale que nos gouvernants envisageraient de forcer l'industrie tabagière, qui en France fut partiellement une industrie d'état, cf la SEITA, à vendre des cigarettes sous paquet neutre, de couleur uniforme, ayant tous les mêmes typographie et ne différent que par la sobre mention de la marque. A cette occasion, je découvre par ailleurs, merci Wikipedia, que la dite SEITA n'existe plus et a servi sans doute en un temps à combler un de nos budgets en déficit puisque l'état l'a revendue au privé et que sous le nom d'Atladis, elle fait maintenant partie du groupe Imperial Tobacco.? Tout un programme, et je vois assez mal la marque Gauloise être sous la tutelle d'un empereur ! Vercingétorix doit se retourner dans sa tombe.

Bref, une fois de plus pris entre le besoin de gagner beaucoup d’argent avec les taxes sur le tabac et le nécessaire souci de santé publique imposant de limiter au maximum l’usage de l’herbe à Nicot, l’état cherche à gagner sur les deux tableaux. L’idée me semble bonne d’autant que chez les adolescents, je le vois auprès de mon garçon, fumer est au départ et avant de devenir une dépendance, non pas un plaisir mais une image de soi à donner en tant que « grand » et c’est bien souvent par mimétisme et effet troupeau que nos chères têtes blondes passent leur cou gracile dans le nœud coulant qui leur serrera le kiki pendant bien des années, j’en sais quelque chose.

Bref, comment choisir une typo qui soit suffisamment repoussante ? Nul doute que le choix sera difficile, car tous les gouts sont dans la nature nous explique la sagesse populaire. Et sauf création spécifique les polices sont plutôt créées pour être agréables à l’œil, je parle des polices de caractères vous l'aurez compris. En tout cas, je ne voudrais pas être celui dont la création sera retenue pour orner les futurs paquets de cigarettes !

PS : dernière minute, il semblerait que le ministère de la Santé ne confirme pas ce qui ne serait donc qu’une rumeur, un buzz comme on dit de nos jours.

>[Jessy Garett]

   
 25/5/14  OMG Fiat lux, et lux fit

[Fiat lux, et lux fit] Incroyable, jusqu'où ira-t-on ? Le divin est à notre portée, nous allons rejouer la création initiale de l'univers, des physiciens des particules viennent d'annoncer qu'ils ont un grand espoir, encore théorique pour l'instant, d’arriver à créer de la matière à partir de lumière (ici en français) ! Cela doit vous rappeler quelque chose, "lux fiat et lux fit", la première phrase, dit la légende, que Gutenberg aurait imprimée sur la première page de sa fameuse bible à 42 lignes. Je parle de légende puisqu'on sait qu'il a auparavant imprimé des indulgences et d'autres papiers de moindre importance, ne serait-ce que pour tester ses caractères mobiles et ses presses.

Bon je ne veux pas jouer les catastrophistes, d'autres s'en chargeront bien sans moi, il n'y a qu'à voir les propos tenus avant le premier allumage du LHC, depuis les mini trous noirs qui allaient engloutir la planète jusqu'à la déchirure de l'espace temps qu'on nous prédisait, la fin du monde évitée de justesse avec la calendrier Maya allait pouvoir reprendre de l'actualité.

Mais enfin, la science actuelle tente de plus en plus d'empiéter sur ce qui était auparavant du domaine du divin, repoussant la religion sur un territoire qui ressemble de plus en plus à une peau de chagrin. Je vous avais déjà conté comment on avait pu créer la vie, enfin une vie primitive, en construisant un virus à partir de matériaux bruts, charbon, oxygène, hydrogène, une dose d'azote et quelques grammes de phosphore. La bestiole n'avait pas tardé à se répliquer comme le font couramment les alter ego d'origine biologique de ce genre de créature. Alors si aujourd'hui des démiurges amateurs se mettent à créer de la matière que restera-t-il au bon Dieu ?

Mary Shelley, et bien d'autres après elle, nous ont déjà avertis de la tentation de nous croire tout puissants ! En attendant, tant que je n'aurai pas vu un bon foie gras créé à partir de lumière, je ne serai pas convaincu de la supériorité des physiciens sur le grand barbu ! (mais non, pas Marx, l'autre)

>[Jeff Yatlouxe]

   
 21/5/14  Voyou HP, just say NO !

[HP, just say NO !] Depuis les fameux discours de ce cher vieux George Deubeuliou je connaissais la notion d'état voyou. Un état qui viole toutes les règles de l'éthique qui régit les relations entre pays, qui signe des traités et ne les applique pas, qui maltraite sa population, bref, qui agit en dehors de l’éthique de base que l’on attend des états. Ce que j'ai découvert ce matin, c'est qu'il existe également des entreprises qui se comportent en voyous, c'est à dire qui méprise totalement l'éthique des relations entre elles, leurs employés et le reste du monde. Vous me direz il y a eu les comptabilités truquées, les bénéfices passés dans la poche des actionnaires alors que les pertes étaient remboursées par l'état, d'accord, des cas graves mais en général de telles entreprises ne s’en vantaient pas et certaines avaient même maille à partir avec la justice.

Mais là, je trouve qu'un cap est franchi. Lors de sa conférence trimestrielle sur l'état de Hewlett Packard, cette entreprise qui fut un des fleurons de la qualité et qui depuis une vingtaine d'année préfère vendre des tas de plastique bas de gamme obsolètes dès leur sortie, HP donc annonce qu'elle fera ce trimestre encore des bénéfices. Ouais, pas mal en pleine crise ! Mais en plus que ces bénéfices seront en hausse de 18% par rapport aux précédents ! Oh oh bravo les p'tits gars, vous vous débrouillez comme des chefs. Et comment récompense-t-elle les hommes qui lui ont assuré cette belle réussite ? En licenciant quinze mille employés en plus des trente cinq mille qu'elle prévoyait déjà de licencier, ce qui porte le total à cinquante mille sur deux ans ! Euh pardon ? Non seulement HP fait des bénéfices, non seulement les bénéfices sont en hausse, mais ses dirigeants démarrent des plans de licenciement de grande envergure ? Et ils sont peut-être même fiers de les annoncer ?

Alors là, franchement, je crois qu'il est temps de faire quelque chose. Oh je ne me fais pas de souci, leur plan de licenciement massif sera parfaitement légal et la justice restera sûrement impuissante à trouver une faille dans un tel comportement. Il faut dire que les lobbies des grandes industries noyautent depuis des années les parlements de tous les pays pour éviter que ne soit votée une loi protégeant les employés, en tout cas tant que l'entreprise fait des bénéfices.

Il ne nous reste donc plus qu'une solution. Nous. Que font les états quand un des leurs se comporte en voyou ? Ils l'isolent en ne commerçant plus avec lui. Et bien moi je peux vous le garantir, il passera de l'eau sous les ponts avant qu'un produit Hewlett Packard passe dans mon panier et je me permettrai de recommander à mes clients d'en faire autant, les concurrents ne manquent pas. Certes il me faudra payer peut-être un peu plus cher, c'est facile de baisser les prix quand on se comporte comme un voyou, mais je m'y tiendrai et le ferai savoir autour de moi.

Si nous voulons que ce genre de comportement cesse, il n’y a qu’un moyen, les punir par ce qui leur importe le plus, c’est à dire toucher au portefeuille. Et comme personne en haut lieu ne semble vouloir le faire, faisons le à notre niveau. Vraiment. Et faisons-le savoir.

>[Madmacs]

   
 17/5/14  CCTV C'est si facile !

[C'est si facile !] Haha j'aime beaucoup voir la prétendue suprématie de la machine et de la technologie moderne battue en brèche par de simples outils formés par l'esprit humain, et découvrir l'ahurissement de ceux qui se reposent sur la machine pour éviter de faire marcher leurs propres neurones.

Je vous avais déjà narré le cas de cet automobiliste, acquéreur de ces voitures bourrées d'électronique, dont la moindre fonction n'est pas de s'assurer que seul leur légitime propriétaire peut les utiliser. Le candide avait même été jusqu'à installer un projecteur automatique ainsi que des caméras de surveillance pour dissuader les voleurs de s'intéresser à son couteux joujou. Et quelle n'avait pas été sa surprise en découvrant un matin son bien envolé grâce à une subtile reprogrammation de l'ordinateur de bord, bien plus facile à réaliser qu'un double de clés compliquées et en s'apercevant que les voleurs avaient tout simplement mis des cagoules qui rendaient toute identification impossible sur les films de surveillance !

Avec l'arrivée plus ou moins discrète des logiciels de reconnaissance faciale, évitant aux nombreux vigiles dans les lieux publics de mémoriser et de scruter chaque visage à la recherche du terroriste infiltré et cherchant bien entendu à déranger la tranquille quiétude de notre société de consommation par des attentats plus horribles les uns que les autres, on franchit une étape décisive, l'efficacité du système est prétendument totale puisque se promener avec une cagoule sera dorénavant un signe décisif que l'on a quelque chose à cacher et que l'on s'oppose à la transparence totale vis à vis de l'état, ce qui est vous en conviendrez, le signe des régimes les plus totalitaires, si vous avez bien lu Vassili Grossman. Eh bien là aussi, pas besoin de chercher bien loin, ni de tenter de vaincre la technologie par une technologie supérieure encore, un pas de coté suffit et ce pas , une équipe l'a brillamment réussi en montrant qu'un simple masque en carton, pour les plus pauvres, ou en silicone, pour les plus fortunés, suffit à leurrer complètement ces logiciels, et non seulement à dissimuler votre identité mais aussi à la remplacer par celle de votre choix ! Vous pourrez ainsi jouer une sale blague à toute personne à laquelle vous voudrez nuire, un homme politique par exemple, en vous baladant dans les lieux les plus sordides ou les mieux filmés avec un masque montrant son visage et par exemple accompagné d'une autre personne portant le masque de quelqu'un d'autre, Marine Le Pen et François Hollande en goguette à Pigalle, cela pourrait défrayer la chronique.

Je m'étonne toujours de voir les budgets conséquents dépensés à ce genre de gadgets en période de restriction budgétaire, surtout qu'on n'entend jamais au grand jamais au bout de quelques années parler des réussites que cela a pu apporter. Bon, de toute façon, cela fait vivre les informaticiens, ce n'est déjà pas si mal…

>[Madmacs]

   
 13/5/14  Film Unicode de bout en bout

[Unicode de bout en bout] Reçu sur la liste typo, à laquelle je ne vous conseillerai jamais assez de vous abonner, voici un petit film dont le principe est très simple mais le résultat bien plus intéressant qu’il n’y parait. Il s’agit d’un film de deux heures trente, tout de même, qui passe en revue tous les caractères normalisés par le standard international Unicode, dont le but avoué est de recenser la totalité (si si) des glyphes utilisés dans les écritures humaines (pour le moment) et de le numéroter afin que tous les ordinateurs de la planète soient en phase pour les afficher et les imprimer.

Ce film passe assez vite sur les quelque deux cent cinquante signes permettant d’afficher notre alphabet latin, ses quelques extensions accentuées et autres signes utilisés couramment mais c’est plus tard que cela devient intéressant. Je passe sur les caractères grecs ou slaves, nous restons dans le domaine du connu. Viennent ensuite les caractères chinois traditionnels, et déjà là, on devine tout le travail d’un dessinateur de caractères. Tout d’abord il y en a beaucoup, mais vraiment beaucoup. Ensuite même si un grand nombre de caractère comportent à la base une même clé, il y en a 214 au total, cette clé, cette partie de caractère n’est jamais exactement identique, pour que l’harmonie et l’équilibre du caractère soit conservés, elle va être un peu plus longue ou un peu plus ramassée, une peu plus haute ou un peu plus basse, plus éloignée ou plus rapprochée des autres traits du caractère, bref, tout un subtil ajustement que l’enchainement rapide des caractères montre bien mieux que tout examen caractère par caractère, voyez vers la dix huitième minute par exemple.

Et puis, la découverte du jour est le syllabaire Yi. Cette écriture syllabique comporte un nombre incroyable de signes pour un syllabaire, qui possèdent tous une qualité graphique rare. Je me demande comment ils ont pu arriver à créer un tellement grand nombre de signes sans (trop) se répéter tout en gardant à la fois une unité globale et une différence de signe à signe qui seule permet la lecture aisée, voyez à partir de la cinquante-quatrième minute.

Il y a sans doute d’autre trésors à découvrir dans ce film, notamment parmi les alphabets comportant peu de signes et qui passent en un court instant devant les yeux, au bout d’un moment forcément moins attentifs… Si vous avez des insomnies, n’hésitez pas à visionner ce film de bout en bout ou par morceaux, pour compter non pas les moutons, c’est trop banal, mais les syllabes hangul par exemple, bien plus classieux pour un calligraphe !

>[Annie Code]

   
 9/5/14  Notes Notes manuscrites !

[Notes manuscrites !] Et encore une idée reçue qui tombe ! Je vous parlais récemment du problème de compréhension qu’avaient les utilisateurs de systèmes numériques de lecture rapide. L’idée était simple, lisons plus vite et nous absorberons plus d’information. Idée fausse comme le révélait une étude allant de la source, le texte, à la destination, nos neurones.

Eh bien, ce genre d’étude doit être la mode aux États-Unis puisque la semaine dernière étaient publiés les résultats d’une autre étude (vous devez être devenus des pros de google translate à force de lire cette colonne !) comparant la prise de note sur papier avec un stylo et la prise de note sur ordinateur. Cette dernière s’empare de nos universités car bien plus rapide que la bonne vieille méthode papier stylo. Le résultat obtenu prouve que, de même qu’on comprend et mémorise bien mieux un texte que l’on a des difficultés à lire, comme je vous en avais déjà parlé, de même on comprend et mémorise bien mieux un cours que l’on note sur du papier plutôt que de la taper sur son ordinateur. La raison avancée par les chercheurs est que le type même de notes prises est différent : quand on note sur papier, on note le concept exposé par le professeur alors que sur ordinateur, il semblerait que les étudiants notent directement une partie des paroles du professeur, sans pour autant être sûr que ce qui est noté est vraiment important ni même que les phrases juxtaposées seront compréhensibles. C’est dû au fait que la prise de note sur ordinateur demande bien moins d’effort que celle sur papier et que les notes informatiques peuvent être en plus grande quantité… au détriment de la qualité bien sûr.

Alors chers têtes blondes qui peuplez les bancs de nos universités, si vous voulez avoir moins de travail à la maison pour relire et tenter de comprendre vos cours, prenez des notes sur papier, et les finances de vos parents n’en seront que moins sollicitées !

>[Asti Lo]

   
 5/5/14  Tube Typologie de la typo

[Typologie de la typo] Le site Graphiline est une mine d'informations et d'actualités sur tout ce qui touche aux métiers de l'impression. Et il y en a bien plus que ceux auxquels vous pensez sans doute, depuis les conducteurs des diverses machines aux noms aussi improbables que plieuse encarteuse piqueuse, jusqu'au métier de copiste qui a du sûrement bien changer depuis le XIIIe siècle ! On peut s'abonner à sa lettre d'information et recevoir régulièrement la liste de tous les articles qui sont publiés.

L'un d'eux a attiré mon attention dans une de ces dernières livraison. Il s'agit d'une petite vidéo sur la typo, que le délicieux accent québécois du commentateur situe résolument de l'autre côté de l'atlantique. Cette vidéo explique le vocabulaire de base de la lettre typographiée en quelques animations que même les plus rebelles à la chose imprimée peuvent assimiler sans problème. Bien entendu, il s'agit parfois de la version américaine du nord de ce vocabulaire, les typos de la vieille Europe ayant conservé d'autres termes plus anciens. Et je ne parle pas des calligraphes qui ont eux un vocabulaire entièrement à part, issu, selon la légende, des termes latins que les moines utilisaient dans les scriptoria médiévaux (ici imaginez la musique du film « Le nom de la Rose »).

Bref, aucune raison de se priver de ce bijou de quelques minutes, mais aussi de s'abonner aux nouvelles de Graphiline !

>[Asti Po]

   
 1/5/14  Hein? Apprendre à écrire

[Apprendre à écrire] Levée de bouclier chez nos amis d'outre-Rhin au vu d'une nouvelle méthode d'écriture proposée dans certaines écoles de la région de Wuppertal (Google Translate et un peu de jugeote sont vos amis !). Afin de libérer la créativité des enfants et de lever les inhibitions à l'écriture que pourraient susciter les contraintes de l'orthographe, une nouvelle méthode est actuellement en cours de test, méthode qui consiste tout simplement à… laisser l'enfant écrire comme il le souhaite ! L'orthographe n'a plus d'importance et jusqu'à l'âge de ses huit ans, elle ne sera pas corrigée par le professeur.

Ainsi l'élève passerait ses premières années à écrire n'importe comment, pour ne se voir ensuite remettre dans les rails de l'orthographe que quand il maitrisera parfaitement l'écriture euh… phonétique donc ? Déjà qu'en allemand l'écriture est quasiment phonétique et l'orthographe beaucoup plus simple que dans notre français, on n'ose imaginer les ravages d'une telle méthode de notre coté du Rhin. En fait, je me demande pourquoi ne pas étendre cette méthode à d'autres matière ? Par exemple, pourquoi essayer d'apprendre à un enfant les notions de bien et de mal, il vaut beaucoup mieux le laisser faire ce qu'il veut, et lors de son premier braquage de banque, lui coller vingt ans de prison pour lui apprendre que ce n'est pas comme cela qu'il faut se comporter ! Imaginez comme la morale bride la créativité de l'individu, dès qu'il commet une mauvaise action, il se voit puni ce qui limite considérablement sa créativité, et empêche peut-être la NSA ou les autres services d'action, par exemple, d'employer les nouvelles méthodes criminelles qu'il aurait découvertes ?

Bon, on peut vraisemblablement déjà deviner ce qui va se passer… Quelques milliers d'élèves seront les cobayes de cette nouvelle méthode, à part dix pour-cent dont les parents auront en cachette rectifié le laisser faire de l'enseignant, ils en sortiront avec un niveau misérable et la méthode sera abandonnée. Que valent le niveau de quelques milliers d'enfants par rapport à l'avancée de la science pédagogique ?

PS : un article très intéressant, en anglais hélas, fait un état de l'art des méthodes d'apprentissage de la lecture et de l'écriture aux États-Unis et se révèle particulièrement révélateur de nos préjugés.

>[Alec Riture]

   
 Avril 
 
 26/4/14  Speed Lecture rapide

[Lecture rapide] J'aime beaucoup le monde numérique, parce qu'on y trouve un grand nombre de naïfs. Bien sûr, l'environnement est propice à leur découverte puisqu'il n'y a aucune barrière à l'expression de tout un chacun, contrairement au monde physique où, les ressources étant limitées, on préfère choisir ceux qui auront la chance (?) de voir leurs idées répandues dans le monde. Le même phénomène s'étend aussi au logiciel. Souvenez-vous, il y a quelques années, un logiciel se vendait sous forme d'une boite avec dedans un CD ou un DVD et un manuel d'utilisation écrit dans votre langue maternelle (plus ou moins bien traduite je vous le concède), bref du physique, du palpable, du matériel. De nos jours on n'achète plus le logiciel en magasin, on le télécharge, ce qui fait que là encore la multiplicité de la nature humaine et la diversité de son degré d'intelligence peut être montrée à la face du monde.

On a ainsi vu récemment deux ou trois « startup » faire la une des blogs spécialisés, pour leurs inventions de plusieurs dispositifs numériques logiciels d'aide à la lecture. Ces logiciels sont basés sur l'idée séduisante que le mouvement de l'œil quand il lit est une perte de temps et qu'il vaut beaucoup mieux faire défier à un endroit fixe le texte à lire plutôt que de forcer l'œil à balayer chacun des mots de ce texte. Enthousiasme de la presse, exaltation du génie de ces ingénieurs, glorification du capitalisme sauvage qui permet ainsi à des talents qui autrement seraient restés ignorés, de percer la brume de l'anonymat et de se trouver en pleine lumière pour enfin faire profiter l'humanité des bienfaits de la haute technologie dûment brevetée, je vous rassure. Gageons que cela a sans doute aussi permis à ces sociétés de recueillir des sommes rondelettes de la part de divers investisseurs fortunés, sommes qui ont été immédiatement dépensées en soirées ultra-festives, en voyages à l'autre bout du monde et en voitures de luxe. Mais cette dernière partie n'est qu'une hypothèse malveillante, vous l'aurez compris.

Hélas, le défunt Philip K Dick définissait la réalité comme l'ensemble des choses qui continuent d'exister quand on a cessé d'y croire et l'apprentissage ultra-rapide grâce à ce mode de lecture n'en fait pas partie. Ainsi une étude récente (ici) a montré ce qui pour ma part me semblait évident depuis le début : ce mode de lecture permet d'ingurgiter plus de mots et de lettres à la seconde que le mode de lecture normal, mais… on ne comprend pas ce qu'on lit et on le retient encore moins ! Eh oui, un repas trop riche, trop important en un petit laps de temps mène à une indigestion et pas à une croissance accélérée. Bon, j'espère quand même que pendant les quelques mois où l'illusion a duré, ils ont apprécié le champagne !

>[Alec Turapide]

   
 22/4/14  RdL Journée polices

[Journée polices] Décidément bien actives, les Rencontres de Lure proposent un nouvel événement autour du monde de la création graphique et typographique sous la forme d'une journée de conférences autour du thème de la création numérique de caractères, en présence notamment de Jean-François Porchez qu'il est inutile de présenter tant vous avez ses caractères sous les yeux à tout heure du jour et de la nuit (enfin pour ceux qui ont des rêves de caractères !). Voici ce qui nous en est dit :

«  Le mardi 29 avril, de 18h30 à 20h45, les Rencontres de Lure en partenariat avec le Labo de l'Édition vous proposent un rendez-vous autour des fonderies typographiques et leurs transformations par les technologies numériques.

Après la révolution de la PAO (Publication Assistée par Ordinateur) dans les années 1980-1990, c'est désormais le défi de la typographie sur le Web et de la typographie embarquée (dans les livres numériques, dans les applications) que les fonderies doivent relever. 

Pour accompagner au mieux l'émergence de ces récents usages, de nouvelles pratiques émergent dans les fonderies, dessinant une singulière géographie des approches.

Parmi celles-ci, on peut distinguer très nettement une approche classique de production et de publication des caractères typographiques d'une approche alternative s'articulant autour de la logique open source et des logiciels libres. 

Pour présenter ces deux approches et débattre, nous avons convié :
- Jean-François Porchez, dessinateur de caractères et fondateur de Typofonderie, fonderie typographique indépendante ; 
- Raphaël Bastide, designer graphique, dessinateur de caractères, évangéliste de la culture libre, membre de la fonderie typographique libre Velvetyne.

L'entrée est gratuite, mais l'inscription obligatoire. Toutes les infos et modalités d'inscription disponibles ici. »

>[Harry Bellafonte]

   
 18/4/14  Lire Amazon à Seattle

[Amazon à Seattle] Une nouvelle incroyable tombe sur nos téléscripteurs ! Il semblerait que Seattle soit en passe de devenir la ville des États Unis où l'on lit le plus de livres, c'est en tout cas ce que montrent les statistiques et c'est un témoignage que l'on nous rapporte dans le New York Times. Un libraire nous raconte même que c'est la première fois en vingt ans qu'il arrive à faire autant de bénéfices à tel point qu'il a pu en partager une partie avec ses employés. Notons que l'on est bien loin des pratiques capitalistiques habituelles : quand il y a du profit, les actionnaires empochent et quand il y a des pertes on vire les employés et on demande le secours de l'état.

Et vous savez à quoi serait due cet engouement exceptionnel pour la lecture ? Il serait dû à la présence à Seattle d'Amazon ! Eh oui, car il semblerait qu'une bonne partie de la clientèle la plus assidue à la fréquentation des librairies (les vraies) soit constituée des employés d'Amazon. Ceux-ci, par imprégnation ? par mimétisme ? deviennent de gros lecteurs et au lieu d'acheter leur précieuse nourriture de l'esprit chez Amazon, ils préfèrent aller dans un vrai magasin avec un vrai vendeur humain qui peut leur donner de vrais conseils pour passer du bon temps à lire des livres de qualité.

Alors donc, bien loin de leurs collègues français, les libraires de Seattle remercient Amazon de s'être installés chez eux !

PS : juste un petit mot sur un tout autre sujet pour vous signaler que la police Chapitre de la fonderie Typographies.fr dont nous vous avions parlé il y a quelques temps a reçu le Type Directors Club of New York Certificate of Excellence in type design. Cette petite (?) fonderie produit certes peu de caractères mais accumule un bel ensemble de distinctions !

>[Pamela Mazone]

   
 14/4/14  ROTFL Spraycopter

[Spraycopter] Les bonnes sœurs qui hébergent nos stages graphosiens depuis plus de dix ans ont parait-il été choquées lorsqu'il y a quelques années, nous avions eu l'audace de faire un stage du dimanche sur le thème du graffiti en invitant un adepte de cet art de la rue, et allant même jusqu'à manier la bombe de peinture, non pas sur les murs du couvent mais sur des nappes en papier, je vous rassure.

Eh bien qu'est-ce qu'elles auraient dit si nous avions invité cet hurluberlu qui a eu l'idée, géniale si vous voulez mon avis, d'utiliser un drone pour grapher les murs ! Oui, cette année le drone est à la mode, que ce soit prétendument pour livrer les colis d'Amazon, pour fournir un réseau Wifi aux plus isolés d'entre nous, ou bien tout bonnement pour massacrer à distance des populations dont le seul crime est d'avoir la peau un peu trop foncée et d'avoir accueilli sur leur sol quelques fous d'Allah au bras vengeur et au glaive séculier.

Cela dit, notre invité nous avait conté quelques unes des poursuites par les forces de l'ordre qui avaient bien fait améliorer ses performances pour la course sur les cinq cents mètres, et vous comprenez bien que de même que l'ont peut sans problème anéantir un village du Yémen sans quitter sont fauteuil du Dakota, grâce à ce Spraycopter, on peut dorénavant tagger tout un mur sans quitter son fauteuil de la rue de la Lise ! Le sport y perdra ce que la technologie y a gagné, et une fois de plus ce sont les salles de musculation qui ramasseront la mise.

Je vous parlais de la chasse aux graffeurs utilisant les drones dans les dépôts de trains allemands, voilà donc la réplique du chassé au chasseur !

PS : je me demande ce que les bonnes sœurs vont penser de notre prochain stage de juin qui se fera sur le thème du… tatouage !

>[Pedro Neu]

   
 11/4/14  Police scientifique

[Police scientifique] Il était temps ! Oui, la création de caractères est restée trop longtemps le domaine exclusif de quelques illuminés travaillant « à l'œil » et sans aucune méthode rigoureuse, il fallait que les scientifiques se penchent sur la question et nous proposent une démarche rigoureuse pour la création de caractères qui sorte de l'empirique, du flou et de l'à peu près.

Certes Dürer et d'autres ont déjà essayé d'appliquer la géométrie à la construction de caractères avec des résultats euh comment dire… pas vraiment réussis, mais la science a sacrément évolué depuis le siècle dernier et cette fois-ci, on a droit à du solide.

Car oui, des scientifiques ont décidé de se pencher sur la création de polices mathématiquement justifiables. J'en veux pour preuve une police à base de tapis roulants dont la version avec les tapis est assez… particulière mais dont la version avec seulement les rouleaux est tout bonnement cryptographique ! Quant à celle construite à partir de pliages en origami de la version extrudée des lettres, elle est même carrément cryptée dès le départ ! Enfin celle a base de plaques métalliques et de cylindres de verre mis de telle façon qu'une pression sur le côté forme chaque lettre, elle me laisse tout bonnement sans voix.

Vous pouvez aller voir l'article original, hélas pour certains également en anglais, pour voir la totalité des travaux fascinants de ces illuminés ainsi que certaines polices mises en situation, je suis sûr que vous y trouverez de l'inspiration pour vos travaux ou tout au moins serez étonnés de la façon dont ils ont abordé le problème.

Cela dit, la profession de créateur de caractères a donc encore de beaux jours devant elle, avant que ces savants fous ne viennent empiéter sur ses plates bandes !

>[Félicie Antifique]

   
 7/4/14  RdL Gérard Blanchard

[Gérard Blanchard] Gérard Blanchard est une figure incontournable des Rencontres de Lure. Il a laissé des souvenirs impérissables dans la mémoire de tout ceux qui l’ont rencontré. Aussi est-il bien normal que la revue Communication et Langages dans laquelle ses écrits ont si longtemps paru, lui consacre le numéro anniversaire de ses cinquante ans. À l'occasion de cette parution, un événement est organisé et voici ce qu’on nous en dit :

« À l'occasion de la parution de son numéro spécial anniversaire consacré à Gérard Blanchard, la revue Communication & Langages fête ses 50 ans le vendredi 11 avril 2014, 17H, à la Maison de la Recherche de l'Université Paris-Sorbonne (28 rue serpente, 75006 Paris, métro Odéon ou saint-MIchel).

La revue y sera présentée, ainsi que le numéro spécial coordonné par Elsa Tadier, Virginie Vignon et Samuel Goyet. Ce numéro est issu de la compilation des presque 200 articles que Gérard Blanchard a écrit dans et pour la revue. Il est composé d'articles d'universitaires, de professionnels de la lettre & de l'édition, sur les thèmes chers à Blanchard : mise en page, typographie, graphisme, cinéma, bande-dessinée... Guillaume Guilpart, du DSAA Typo de l'école Estienne, a également participé au numéro en mettant en page une quinzaine de citations de Blanchard qui viennent ponctuer le déroulé des articles. Ce travail sera présenté par Raphaël Lefeuvre, de l'école Estienne.

En plus du numéro, une exposition sera inaugurée. Elle comporte tous les visuels réalisés spécialement pour le numéro par Guillaume Guilpart, ainsi que certains numéros emblématiques de la revue et des travaux réalisés par les étudiants d'Estienne pour créer une typo à partir de l'écriture manuscrite de Gérard Blanchard

Cette présentation sera suivie d'un cocktail. Venez nombreux ! » 

Que rajouter de plus, sinon que ceux qui ne pourront pas y assister pourront toujours se procurer le fameux numéro de Communication & Langage du cinquantenaire !

>[Rocco Municassion]

   
 3/4/14  Niouz Mai de la calligraphie

[Mai de la calligraphie] Amélie Dhesse nous fait le plaisir, cette année encore, de nous envoyer le programme du Mai de la calligraphie de Saint Amand les Eaux, événement que l'on ne présente plus aux fidèles lecteurs du BdG que vous êtes tous, bien évidemment. Voici ce qu'elle nous dit sur l'édition de cette année :

« Créé à Saint-Amand-les-Eaux en 2003, le festival du « Mai de la Calligraphie », devenu fidèle rendez-vous des amateurs d'art et de patrimoine écrit, a achevé en 2012 un cycle de dix ans d'expositions couronnées de succès.

En 2013, c'est sous la forme d'une résidence d'artiste que l'art de la belle écriture est revenue à Saint-Amand-les-Eaux (formule qui sera désormais appliquée en biennale), avec la venue de Stéphanie Devaux et ses "Graphies textiles".

Cette fois, c'est avec les premiers jours du printemps que fleurissent à nouveau les belles lettres à Saint-Amand-les-Eaux. A l'occasion du 12e Mai de la Calligraphie, le musée de la Tour Abbatiale de Saint-Amand-les-Eaux propose aux visiteurs une balade poétique et esthétique à travers diverses œuvres consacrées au règne végétal.

L'exposition « Jardin de mots » réunit du 22 mars au 31 mai une soixantaine de créations d'artistes contemporains calligraphes et enlumineurs : Stéphanie Devaux, Catherine Matte, Vincent Geneslay, Marine Porte de Sainte-Marie, Isabelle Quibel, Bruno Riboulot, Annie Bouyer et Amandine Lefebvre.

Quand le signe devient feuillage et la ligne devient tige, les pleins et déliés des calligraphies font écho aux courbes et proportions des végétaux. Les alphabets inspirés des motifs art nouveau côtoient les lettrines décorées de délicates fleurs, ou encore les empreintes de feuilles rythmant les fonds aquarellés des compositions. Quant aux textes choisis par les calligraphes, de nombreux rendent eux aussi hommage aux merveilles de la nature (poèmes de Ronsard, citations...). Les enluminures aux couleurs éclatantes s'ornent de plantes variées. Dans le respect des techniques et de l'esprit médiéval, fleurs et rinceaux peints avec patience minutie, tiennent une place de choix dans les bordures, et vignettes historiées.

En regard des œuvres contemporaines se dévoilent manuscrits et imprimés anciens consacrés aux plantes. Issus du Conservatoire National de Botanique de Bailleul, des planches d'herbier du XIXe siècle, ornées de titres calligraphiés et de commentaires manuscrits, présentent des plantes tinctoriales servant à la fabrication d'encres et de pigments. »

Bon ben, si cela ne vous donne pas envie de sauter dans une voiture et de remonter l'A7 à toute allure (pour les provençaux), je ne sais pas ce qu'il vous faut ! D'autant que si vous lisez bien, l'événement déborde largement le cadre du mois de mai et ce sera bientôt le printemps tout entier qu'il faudra passer à Saint Amand les Eaux !

>[Aimé de la Calligraphie]

   
 Mars 
 
 30/3/14  3D Foodini

[Foodini] Ah voilà enfin une percée technologique de l'impression 3D qui me semble digne de figurer au palmarès des rares inventions ayant fait avancer l'humanité. Mais oui, j'ai découvert récemment qu'il existe une imprimante 3D pour imprimer... de la nourriture ! Il suffit de remplir les « encriers » de la machine avec divers coulis, pâtes et autres condiments liquides ou pâteux et cet engin peut les répartir en formant des plats non seulement esthétiques, enfin pour peu que le modèle qu'on lui donne soit un tant soit peu recherché, mais aussi délicieux, si le conducteur de la presse (enfin je m'égare un peu dans les termes, là) bref que l'informaticien qui programme la machine ait une bonne intuition des mélanges gastronomiques.

Alors bon, évidemment, c'est une machine à destination du public djeun’s, donc l'exemple typique qui nous est proposé est de faire... une pizza voir pour les plus avancés... un hamburger. Mais rien ne nous oblige à tomber dans les extrêmes de la junk food, je suis sûr que cet outil peut aussi bien servir à exalter les vertus de la gastronomie française, passée je l'ai appris il y a peu, au patrimoine mondial immatériel de l'humanité. Non mais.

Rêvons du jour où lors d'un stage Graphos, nous passerons la matinée à dessiner les plats qui nous seront imprimés à midi pour les agapes traditionnelles. Bon je ne me leurre pas, tout cela sera à mille lieues d'arriver à la cheville des petits plats que nous concoctent les amis de Graphos, mais on imagine bien ce genre d'engin pour ajouter une fine couche de calligraphie gastronomique sur une bonne tarte au saumon et chèvre, ou bien quelques dessins sur la soupe de châtaignes et foie gras, voir même quelques lettres bien tournées sur un cake au thon ?

Si vous trouvez cet engin intéressant et que vous voulez qu'il voie le jour, c'est un projet que vous pouvez soutenir en les finançant sur Kickstarter.

>[Raphou Diny]

   
 26/3/14  Ciné Her

[Her] Quand j'ai vu le film Her, que je vous recommande chaudement par ailleurs, j'ai été interpelé par le métier du personnage principal : il écrit de fausses lettres manuscrites que des enfants envoient à leur parents, que des amoureux envoie à leur amoureuse, et réciproquement, bref, des lettres où l'émotion est tangible dans le message. Il fait ça en dictant sa prose, fort émouvante par ailleurs, à un ordinateur qui finit par imprimer une lettre faussement manuscrite donc, mais qui en a toutes les apparences.

Alors donc, une lettre manuscrite est plus expressive qu'un mail ? Et ce même si à la fois expéditeur et le destinataire savent qu'il s'agit d'un faux, dont l'expéditeur n'a même pas composé le texte ? Tiens donc... le monde serait-il tellement en manque d'émotions qu'il serait prêt à s'illusionner à ce point ? Certes, de nos jours, nombre de calligraphes gagnent leur maigre croute en faisant des milliers d'enveloppes manuscrites pour l'envoi de courriers prestigieux par les nombreux acteurs du monde du luxe. Mais au moins, ces lettres sont vraiment manuscrites et le côté esthétique de la chose l'emporte largement sur la part émotionnelle. Bref, l'exemple de ce film me laisse sans voix...

D'autant que ce qui pourrait sembler être de la science-fiction est en passe de débarquer dans notre réalité quotidienne : je viens de tomber sur un article expliquant que ce genre de firme existe vraiment, sauf que les lettres sont réellement écrites à la main. Oui, chers calligraphes en mal de travaux rémunérés, les travaux gratuits on en trouve toujours, prenez exemple sur cette société américaine et lancez-vous dans l’écriture pour autrui !

En tout cas, calligraphes ou pas ne manquez pas cet excellent film, Her, non pas pour le métier qu’exerce le personnage principal, mais pour la réflexion qui y est menée sur la relation homme machine et ce serpent de mer qui revient de façon récurrente chatouiller notre intellect, l'intelligence artificielle.

>[Andy Méyle]

   
 22/3/14  $? Faux billets en offset

[Faux billets en offset] Je ne sais pas si c’est pour se faire mousser, mais les policiers canadiens fanfaronnent quand même un petit peu trop quand ils annoncent avoir démantelé un atelier de fausse monnaie à Trois-Rivières, il y a quelque temps. On nous expose que les malfaiteurs utilisaient un papier imitant de façon extrêmement précise celui des vrais billets de vingt dollars américains, avec filigrane et (fausse) bande de détection et qu’ils imprimaient en offset des contrefaçons « qu’on ne pouvaient détecter à l’œil nu » des originaux.

Alors là, franchement ils poussent un peu mémé dans les orties, comme on disait dans ma lointaine jeunesse. Je veux bien que les billets en dollars soient les plus facile du monde à contrefaire, puisqu’ils sont conçus pour ça, car les faux billets verts contribuent tout aussi bien à l’hégémonie du dollar sur l’ensemble de l’économie de la planète que leurs contreparties officielles. Certes, je veux bien que le consommateur moyen ne passe pas en revue les billets de son portefeuille toutes les trois minutes pour en détecter les spécimens étranges, voir louches, voir même suspects, et certes l’œil du public ne vaut pas celui de l’expert et le niveau d’éducation du regard du citoyen moyen sur l’imprimé est aujourd’hui en déclin, voir même en chute libre, mais tout de même, ne pas pouvoir distinguer l’impression d’une gravure au centième de millimètre en plusieurs passages de plusieurs couleurs avec gaufrage et tout le toutim d’une bête impression offset en un seul passage avec le tramage afférent des couleurs et l’absence de gaufrage ? Et pourquoi pas d'un impression par la « jet d'encre » de ma belle-mère, tant qu'on y est ? Ma foi, je crois que les corps des plus célèbres faussaires doivent se retourner dans leur tombe, eux qui non seulement devaient graver à l’identique les cuivres des billets réels mais s’acharnaient aussi à retrouver les encres utilisées, passer plusieurs fois sous la presse leur production pour finalement de toute façon être détectés par le moindre caissier un peu exercé.

Alors si aujourd’hui il suffit d’une presse offset pour produire des faux billets que le vulgum pecus ne peut distinguer à l’œil nu, je crois avoir trouvé une justification financière de faire subir à nos chers têtes blondes des cours de sensibilisation à la gravure et à la typographie !

>[Betty Pographe]

   
 18/3/14  Expo Kitty Sabatier

[Kitty Sabatier] Le monde des grands calligraphes se divise en deux catégories, comme dirait Clint Eastwood dans le cimetière de Sad Hill, les calligraphes qui une fois qu'ils ont un style y restent collés pour le restant de leurs jours et dont les travaux sont reconnaissables à cent mètres, qu'ils datent d'il y a vingt ans ou de la veille, et les autres qui sont toujours mouvants, toujours en recherche, dont les travaux au fil des ans évoluent et dont à chaque fois qu'on les découvre, on découvre à la fois la richesse et l'expérience de tout le chemin parcouru mais aussi un nouveau bout de route ajouté aux précédents qui poursuit parfois dans la même direction, mais qui parfois est un véritable pas de côté montrant une recherche dans une direction totalement différente et surprenante. A la lecture de ce qui précède, vous avez deviné où va ma préférence. Et c'est à cette deuxième catégorie qu'appartient Kitty Sabatier. Quand je plonge dans mes volumineuses archives et que je retrouve ses travaux d'il y a quelques (hum hum) années, je constate le chemin qu'elle a parcouru entre 1999, quand elle nous a rendu visite à Graphos, et ses travaux d'aujourd'hui. Quel travail pour retrouver l'essence du trait calligraphique, une tendance vers l'abstraction sans jamais perdre de vue le signe et tout ce qu'il implique, une recherche dans les textures et l'utilisation fine du support et de l'encre ou de la peinture. Mis bout à bout, on devine le cheminement intérieur, on voit le lien entre chacun des travaux et le suivant, mais c'est quand on juxtapose les travaux des années 90 quand elle est venue à Lurs aux rencontres de calligraphie et les travaux d'aujourd'hui qu'on peut voir toute l'ampleur de son évolution.

Alors Kitty est une artiste trop rarement exposée, à mon goût en tout cas, donc il faut absolument profiter de toutes les occasions d'aller admirer ses travaux. D'ailleurs il s’en présente une à Toulouse dans les jours prochains, car elle expose du 4 au 31 mars, avec un vernissage le 18 mars, à l'espace Saint Cyprien à Toulouse. Vous trouverez toutes les informations dans une bien belle vidéo d'accroche, un teaser comme le nomment nos amis d'outre atlantique, que je vous conseille de regarder de bout en bout, certes, tout comme je vous conseille d'aller trainer votre souris sur son site personnel, mais la virtualité ne peut pas rendre, même sur un écran retina, toute la finesse de l'interaction entre le support et l'encre que Kitty Sabatier arrive à créer. Pour l'apprécier il faut le voir IRL, in real life comme le précisent nos amis d'outre manche.

>[ZeBdG]

   
 14/3/14  Geek Pi day

[Pi day] Les geeks sont des obsessionnels des mathématiques tout aussi bien que de l’informatique. Et quand on commence à s’intéresser aux nombres, à leur symbolique et à leurs propriétés, on commence à discerner la nature sous-jacente de notre univers, ce qui donne parfois des résultats pas piqués des hannetons.

J’en veux pour preuve un nouveau jour de fête inventés par les geeks d’outre atlantique, et Dieu sait s’ils sont nombreux, actifs et… geeks ! Ils ont donc inventé pour ce quatorze mars le « pi day », le jour de pi puisque à la mode étazunienne, ce jour s’écrit 3/14 ce qui représente le nombre pi ou tout du moins, sa partie entière et ses deux premières décimales. Je ne vous ferai pas de cours de mathématique à propos de ce nombre, quoique mon envie en soit forte tant il y a de choses à dire, je me bornerai simplement à signaler que c’est un nombre dit transcendant, tout un programme, en ce sens qu’il n’est représentable que sous la forme d’une infinité de décimales, dans laquelle il n’y a aucun cycle, elle ne redémarre à 314… à aucun moment, et que ce nombre n’est solution d’aucune équation polynomiale.

Les mathématiciens peuvent parfois avoir un côté mystique assez prononcé, puisque j’ai lu de mes yeux, plutôt qu’entendu de mes oreilles, un mathématicien célèbre expliquer que la preuve de l’existence de Dieu était l’existence de l’identité d’Euler :

e ^ i x pi + 1 = 0 (e puissance i pi plus un égale zéro),

équation qui regroupe le zéro (le néant) le un (l’unité) le nombre i (solution imaginaire de l’équation x au carré égale -1) pi (le rapport de la circonférence du cercle à son diamètre) et e (la base des logarithme népériens) deux nombres transcendants, l’addition, la multiplication, l’élévation à la puissance et l’égalité. Bref, la totalité de l’algèbre en une seule formule. Je me souviens fort bien, le jour bien lointain au cours de ma taupe où on nous a appris et démontré cette formule, que j’ai ressenti un frisson qui montrait clairement l’irruption de la transcendance dans nos pauvres vies immanentes de taupins. Je n’imagine pas ce qu’a du ressentir Euler le jour où il l’a découverte.

Happy pi day !

PS : grande fête en 2016 puisqu’on fêtera le 3/14/16 soit quatre décimales après la virgule !

>[Madmacs]

   
 12/3/14  ??? De bien beau logos…

[De bien beau logos…] Le fait de travailler de longues périodes sur le même sujet empêche en général de prendre du recul, recul qui peut seul venir d'un détachement du problème et d'un pas de côté salutaire comme en apporte une bonne journée de balade au soleil. J'ai déjà maintes fois expliqué à mon boss que mes plus belles avancées dans le domaine du logiciel se sont toujours faites de retour de vacances, et que donc il fallait m'en donner bien plus. Des vacances, bien sûr. Il n'en est qu'à moitié convaincu, mais me laisse quand même travailler au quatre cinquième depuis des années, comme quoi malgré les apparence, le discours a porté.

Et que se passe-t-il quand des graphistes bossent quinze heures par jour pendant des semaines et des mois ? Ils conçoivent certes de joli logos vendus avec moult profits par leur studio, mais les logos en question ont aussi, parfois, et pour des esprits à l'humour mal placé, voir même irrévérencieux, ou pour tout dire totalement pervers, bref, ces logos peuvent avoir une seconde lecture qui n'est guère en faveur du client. Souvent, j'imagine que le client s'en rend compte et que des corrections sont faites, parfois même, la correction consiste à virer le travailleur qui est ainsi mal récompensé d'avoir tellement donné de sa personne. Mais il arrive que le logo soit mis en usage et qu'il fasse de l'entreprise ou de l'organisme qu'il représente la risée de tout un chacun, ce qui, avec la rapidité de diffusion que procure internet, veut dire la risée du monde entier, ou tout du moins de quelques milliards de personnes.

Un blog étazunien nous en livre une liste qui personnellement m'a fait bien rigoler, je vous la livre en espérant que cela vous procurera les quelques instants de pause dans votre travail qui vous permettront de prendre un peu de recul...

PS : quelques indices, cum veut dire sperme en anglais, et le logo des Junior Jazz Dance Classes peut être vu de loin comme une poitrine féminine, le reste va de soi... si vous avez l'esprit suffisamment retors...

>[Leporello Gaux]

   
 8/3/14  Space Nouveautés en orbite

[Nouveautés en orbite] Les satellites d'observation de la terre, doux euphémisme pour désigner les systèmes d'espionnage spatiaux, ont le vent en poupe et ce ne sont pas les différentes crises, guerres ou affrontements en cours aux quatre coins du globe qui vont changer la donne. Ce sont la plupart du temps les seuls moyens de savoir plus ou moins ce qui se passe dans des pays fermés comme la Corée du nord, dans des zones interdites aux journalistes comme en Syrie ou bien tout simplement aux endroits où ils risqueraient gravement de se faire trouer la paillasse, comme on dit dans les romans, comme en Crimée par exemple.

Mais comme dans tout domaine technologique, ce qui était autrefois réservé aux grandes puissances pouvant dépenser les milliards nécessaire à renvoyer le moindre bout de ferraille en orbite, devient aujourd'hui accessibles à tout un chacun ou presque, soit que les données recueillies soient mises à la libre disposition de tout le monde, voyez Google Earth, ou que plutôt que d'envoyer dans l'espace des systèmes de la taille d'un bus, on puisse réduire la taille de tels engins à taille plus à même d'en mettre le coût de lancement à la portée d'une société commerciale.
Récemment on a donc vu fleurir les nouveautés comme ces « cube sats » petits satellites de la taille d'une boite à chaussure, qui ont été lancés en série par la Nasa. Cela donne aussi cette incroyable initiative de prendre de la vidéo depuis l'espace, donnant ainsi une vision dynamique de ce qui se passe au sol.

Mais ne nous leurrons pas, pour pouvoir envoyer le moindre gramme en orbite, il est obligatoire de signer un contrat vous interdisant de diffuser des images fraîches de zones sensibles au grand public, mettant un terme drastique à la libre diffusion de l'information et réservant le droit d'accès à la réalité des choses aux seuls gouvernements et à leurs agences de renseignement. Mais tout de même, avec les exemples de Snowden, Manning ou Assange, on peut espérer que si vraiment les choses tournaient au vinaigre, un « whistle blower », lanceur d'alerte chez nous, diffuse un bon lot de vidéos instructives par Wikileaks. Il faut avoir confiance en la conscience morale des représentants de l'humanité !

>[Rocco Chondanlaispasse]

   
 4/3/14  Conf Henri Mérou à Lyon

[Henri Mérou à Lyon] Tadaaaa ! C'est la gloire pour notre ami Henri Mérou, invité perpétuel de Graphos et notamment de ses banquets gastronomiques de fin d'année. Lundi 10 mars, il donnera une conférence devant les Amis de Musée de l'Imprimerie de Lyon, dont je vous ai vanté moulte fois les mérites, à la fois pour leurs chaleureux voyages d'étude (pas forcément au sens graphosien du terme) et pour leur implication dans le Musée de l'Imprimerie de Lyon, qui nous régale en permanence d'expositions toutes plus intéressantes les unes que les autres. Henri va donc pour l'occasion enfourcher son cheval de bataille sur la défense d'un apprentissage raisonné, et donc efficace, de l'écriture à l'école.

Si vous vous intéressez un tant soit peu à la calligraphie, vous ne pouvez pas ignorer que cet enseignement est aujourd'hui en grand danger, entre certains pays où il est remplacé par un apprentissage de l'utilisation de tablettes et autres outils informatiques produisant une écriture dématérialisée et d'autres endroits où l'enseignement est carrément supprimé et où l'écriture est laissée à la libre créativité de chacun, suivez mon regard, pas si loin d'ici. Les adolescents d’aujourd’hui ont en effet en général une écriture à la fois inesthétique mais aussi inefficace, ce qui augure mal de la qualité des listes de courses dans un futur proche. Vous me direz qu'avec l'institution des super marchés en mode « drive » la liste de course rejoindra bientôt la longue liste des pratiques obsolètes ? Que nenni, car si la commande se fait il est vrai sur internet, l'accumulation quotidienne des denrées à acheter reste en très grand majorité une affaire de crayon et de papier ! Et comme bien souvent, je le constate chez mes propres enfants, les scribes sont dans l'impossibilité de relire ce qu'ils ont écrit la veille, l'écriture perd à la fois sa qualité de véhicule de la pensée mais aussi de mémorisation de l'information. Bref, à part faire marcher le business des stylos hors de prix, des papiers qui ne le sont pas moins et des plumes de calligraphies plus brillantes les unes que les autres, l'écriture manuscrite ne sera bientôt plus qu'une survivance des âges obscurs rejoignant la peinture sur les parois des grottes ou la chasse au mammouth.

Que vous soyez en phase avec ce qui précède ou pas, allez voir Henri Mérou dont les thèses vous interpelleront, dont la chaleur humaine vous étonnera et dont l'humour ne pourra que vous faire fatiguer les zygomatiques !

>[Emmanuelle Achessé]

PS : ne manquez pas à l'occasion de lui demander plus d'informations sur son histoire de slips !

   
 Février 
 
 26/2/14  Higgs J'ai enfin compris !

[J'ai enfin compris !] Vous en avez forcément entendu parler comme étant la découverte de physique fondamentale la plus importante de ce début de XXIe siècle, mais si vous êtes comme moi, le boson de Higgs reste enveloppé d'unépais mystère à base d'exagérations journalistiques (« la découverte la plus importante de tous les temps ») ou de sensationnalisme scientifique (« la particule de Dieu »).

Heureusement pour nous autres, vulgum pecus (n'y a-t-il pas là ne faute d'accord ?), un dessinateur de bandes dessinées, que j'espère au fait de ce genre de science fondamentale, s'est proposé de nous expliquer exactement en un petit film ce qu'est exactement le Boson de Higgs et en quoi sa découverte est une avancée importante dans le domaine de la compréhension de notre univers. Et vous savez quoi ? Je crois avoir tout compris ! Enfin, sans doute pas vraiment tout, parce qu'il a récemment remis une couche sur cette bien étrange particule sous la forme d'une nouvelle planche, simplement dessinée cette fois.

Par contre, je ne vois toujours pas pourquoi on l'appelle le « Mick Jagger » de la physique... Il faudra une petite bande dessinée pour me l'expliquer ?

>[Emmanuelle Achessé]

   
 22/2/14  Bisøü! Da viking code

[Da viking code] Si vous croyez que le manuscrit Voynich est la seule énigme historique faisant appel à tous les efforts des cryptographes modernes, détrompez-vous. Une nouvelle vient d'être diffusée sur le net à propos d'une écriture cryptographique à base de runes nommée jötunvillur (non, non ce n'est pas une blague) dont le secret, datant de plus de neuf siècles restait totalement opaque aux chercheurs (plus de détails ici pour les anglophones). Il faut dire que les cryptographes sont majoritairement issus des rangs des mathématiciens les plus éminents avec toute la force que cela suppose, mais aussi toute l'étroitesse de leur point de vue. Ils ont essayé les codes par substitution mono ou bi alphabétique, les codes de César, de Polybe, de Trithème, de Vigenère, le chiffre de Delastèle ou de Lorenz, ou même le grand code du roy Louis XIV. Bernique, rien de rien, l'énigme restait entière. Ils ont essayé de partir d'un texte en clair supposé connu pour retrouver la méthode, nada, ils revinrent bredouille. Ils n'allaient quand même pas supposer que le niveau des mathématiciens vikings étaient en avance sur les mathématique d’aujourd’hui ! Car même s'ils ont très probablement découvert l’Amérique bien des siècles avant Christophe Colomb, ils nous sont plutôt décrits comme de grands soudards, plus habiles à manier l'épée et la chopine qu'à inverser des matrices ou manier des polynômes binaires du 33e degré !

Jusqu'à ce qu'un historien aie une idée de génie. Il a remplacé chaque rune par celle qui termine son nom, donc par exemple, il a remplacé la rune « U » nommée « urr » par le « R » qui termine ce nom. Et tout à coup, la lumière a jailli et les messages en clair sont apparus. Eh oui, point besoin de mathématique avancée ni de combinatoire sophistiquée, mais juste une bonne dose d'intuition. Et de quelle teneur étaient ces messages qui laissaient secs les historiens depuis tant d'années ? A priori, ceux qui pensaient qu'ils allaient enfin découvrir les secrets des vikings, les comptes rendus de retour de leur explorations lointaines voir même transatlantique en ont été pour leurs frais. Il s'agit majoritairement.. de messages d'amour comme par exemple « Embrasse-moi »…

Bon et bien en plus d'être de farouches guerriers et de sacrés noceurs, les vikings semblent donc avoir été également des amoureux sachant garder le secret de leurs conquêtes ! Reste le côté graphique de ces runes qui ne cesse fasciner les calligraphes, vous en avez ici de beaux exemples !

>[Marie-Jo Tunvillur]

   
 18/2/14  mc2 Visualisation scientifique

[Visualisation scientifique] Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément a dit je ne sais plus qui (allez voir sur Google si vous y tenez), mais je rajouterai que comme une image vaut mille mots (idem) de bonnes données bien interprétées peuvent donner lieu à un déferlement de beauté scientifique. Car quoi de plus bassement matériel que des vitesses de courants marins, des directions de champs magnétiques ou des listes de mots de passe ? Et bien des scientifiques surdoués, à mon avis, conçoivent si bien ces données qu'ils arrivent à en faire percevoir la beauté intérieure en en proposant une visualisation non seulement compréhensible par tout un chacun, mais qui en révèlent aussi la beauté intrinsèque comme une manifestation de l'harmonie universelle de la nature.

J'ai découvert qu'un concours était ouvert pour les plus belles visualisations de données scientifiques, de photos de la nature ou d'éléments de communication didactique, concours dont les lauréats sont donnés à l'admiration de tous et de chacun ici.

Alors il y a de quoi s'en prendre plein les mirettes, depuis cette vidéo montrant les circulations, vents et autres courants dans la nature, celle-là expliquant les cellules souches ou ces neurones qui font furieusement penser à une forêt d'un monde du rêve. Que d'harmonie dans la nature révélée par ces photos et ces films ! Beaucoup de ces représentations arrivent à rendre visible l'invisible et toute la beauté qui est cachée à nos pauvres sens limités. Mais il y a aussi des représentations qui arrivent à mettre de la beauté où, à mon avis, il n'y en a aucune à l'origine, telle cette représentation de la fréquence des mots de passe utilisés sur internet ou cette vidéo de synthèse sur les acides nucléiques sphériques qu'on pourrait croire tout droit sortie d'un jeu vidéo (mais où est donc la commande de tir ?). Car de même qu'un naufrage peut donner des images d'horreur mais aussi le Radeau de la Méduse, la beauté est une harmonie subtile entre le sujet, la représentation qu'on en fait et bien sûr l’œil de celui qui la voit, autant dire que tout cela est d'une délicatesse infinie.

Notez une utilisation de typographies tout à fait choisies montrant bien l'intérêt qu'y portent les scientifiques qui ont réalisé ces merveilles. Et allez ! Encore deux heures passées collé sur son écran !

>[Sylvie Zua - Lisa Sion]

   
 14/2/14  www Deux nouveaux blogs

[Deux nouveaux blogs] Nous accueillons sur le net deux nouveaux blogs de graphosiens qui marquent par là leur volonté de montrer à la face (virtuelle) du monde (numérique) comment Graphos est grand ! Car oui, à Graphos, nous ne faisons pas que déguster une gastronomie choisie, des petits plats mitonnés maison ou de succulentes préparations dont les recettes font le plat principal de la discussion au cours de nos agapes. Non, nous travaillons aussi !

J'en veux pour preuve le blog de Delphine, qui propose d'explorer la fusion de l'architecture et de la calligraphie. Nous y voyons la délicatesse de ses travaux, dont il est vrai, nous avons la chance de profiter en live à chaque stage du dimanche. Je peux vous garantir que la virtualité du numérique, même excellemment scanné, vous prive du contact direct avec l'original qui nous fait découvrir toutes les subtilités dont son travail est prodigue, les amis de Graphos le savent bien, nous qui avons la chance ne serait-ce que de recevoir ses vœux une fois par an.

Mais je voudrais aussi vous faire découvrir le blog de notre ami Haroun, dernier entré chez Graphos, qui a donc subi son bizutage lors du stage de janvier (il semble s'en être remis sans difficultés) et dont le métier est graveur lapidaire ! Mais oui, après des années de recherches, après de nombreuses tentatives de monter un stage de gravure, qui n'ont été couronnées de succès qu'une seule fois il y a quelques années, voici qu'enfin nous avons un accès direct à la connaissance de ce mode d'écriture ancestral et éternel, opposé exact de la calligraphie éphémère sur support périssable. Autre corde à son arc, Haroun est également peintre en lettres et ce sont tous ces travaux dans ces trois domaines que vous découvrirez sur son blog. Juste un petit aparté, entre nous, malgré la politique anti-pub du BdG, pendant qu'il n'écoute pas, à la différence de nous autres dilettantes pour lesquels la calligraphie, la gravure lapidaire ou la peinture en lettres ne représentent qu'un agréable hobby une fois par mois, Haroun vit de son art, donc si vous avez besoin d'un spécialiste réalisant des  travaux de qualité dans ces domaines, ou si vous entendez parler d'opportunités de travailler professionnellement, n'hésitez pas à la contacter. Chut n'ayons l'air de rien, le voilà qui revient. D'ailleurs, je vois que notre ami Haroun propose également des stages de sculpture et de gravure, pour ceux, dont je suis, que le gravelet et la massette démangent...

Voilà de bien beaux sites à ajouter à vos favoris et à visiter régulièrement !

>[Léonne Zenette]

PS : vous remarquerez en première page du blog de Delphine une invitation à une exposition à la mairie du 8e arrondissement à Marseille que vous ne manquerez pas de visiter si vous voulez avoir un aperçu des travaux de Delphine. Vernissage mercredi prochain, pour les amateurs de pommes et de fromage blanc (private joke).

   
 10/2/14  CH Disparition lausannoise

[Disparition lausannoise] Je vous en parlais pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps, les succédanés de relations humaines sont devenus la norme, il est de règle de ne pas sortir du petit cocon bien protégé de notre chez nous pour aller dans ce monde plein de dangers qui nous guettent à chaque coin de rue, sous la forme d'étrangers, de pédophiles, de roms, de pervers divers et de criminels à la kalachnikov en quête de chair fraîche.

Un lausannois a tourné un petit film qui nous montre sa ville le dimanche. On se croirait à la sortie d'une guerre nucléaire totale. Certes, l'obligation de fermeture de tous les magasins, cafés et restaurant compris semble-t-il, restreint considérablement les loisirs urbains disponibles le week-end et les lieux de rencontre s'en trouvent raréfiés, de plus les suisses sont proches de la nature et s'y rendent abondamment pour des randonnées dont ils ont le secret, ne dit-on pas d'un mollet musclé que c'est un mollet de vieux suisse ? De plus gageons que si nous nous déplaçons de quelques kilomètres, dans le centre commercial le plus proche, la foule retrouvera son volume de la semaine, voyez les embouteillages pour Plan de Campagne le dimanche, les gens s'y rendent en masse.

Mais bon, même si ce phénomène semble quand même bien loin d'être le cas chez nous, il suffit de voir les cinémas et les restaurants bondés à Aix le week-end, prenons garde que s'installe chez nous, surtout dans les générations suivantes, ce genre de désertification urbaine propice à un isolement encore plus drastique des personnes seules. Ah les petits bistrots de quartier où tout un chacun se retrouvait avec le voisin d'en face, le boulanger et le boucher, à picoler tranquillement en rigolant des dernières défaites de l'OM. Oups, désolé, d'un seul coup me voila pris en flagrant délit d'incitation à l'alcoolisme et de comportement anti-footballistique primaire. La prison me guette...

>[Amédée Zerre]

   
 6/2/14  Site Le Nouvel encrier

[Le Nouvel encrier] Notre amie Claudie, graphosienne émérite de longue date, nous signale une nouvelle boutique de matériel calligraphique qu'elle a découvert récemment. Cette boutique située à Rennes (aïe) possède un site en ligne (ouf) proposant du matériel par correspondance. Claudie nous dit y avoir reçu le meilleur accueil et nous a vanté les mérites calligraphiques de son personnel, preuve à l'appui puisqu'elle nous a montré la très belle enveloppe qui accompagnait un de ses achats.

On y trouve tout une série d'outils pour le calligraphe, que ce soit autour de l'écriture elle-même, plumes, feutres et autres instruments jusqu'aux plus bizarres mais aussi tout le matériel nécessaire à la mise en valeur de vos travaux sous la forme de cachets de cire et tampons divers et variés. Bien entendu, nous sont également proposés toutes sortes de papiers et de multiples marques d'encres. Les amateurs de calligraphie orientale ne seront pas en reste puisqu'on y peut aussi y acheter moultes genre de pinceaux, des plus anciens aux plus modernes ainsi qu'une série de calames.

Une partie didactique vous aidera à mettre en œuvre tous ces instruments, les encres et les supports, pour réaliser des faire parts de mariages, des cartes de vœux et tout ce qui fait la vie quotidienne du calligraphe. Enfin, pour ceux sont croyants mais pas pratiquants, une page du site liste, région par région, les calligraphes à qui vous pourrez demander des travaux à façon.
Bref, un acteur de plus dans le microcosme hélas bien réduit des marchands de matériel calligraphique de qualité, chez qui j’espère vous pourrez trouver le matériel qui vous aidera à réaliser vos chefs d’œuvre !

>[Adibou Tique]

   
 2/2/14  Site Iampeth

[Iampeth] Les écritures à la plume à pointe fine, anglaise, specenrian et compagnie ont leurs amateurs, leurs dévots devrait-je même dire, et leurs détracteurs, qui tous n'hésitent pas à recourir à l'anathème pour abominer leurs congénères calligraphes de l'autre bord. L'homme est ainsi fait que l'eau tiède ne lui convient pas et qu'il a plutôt un fort penchant pour les radicalités calligraphiques. Je braverai donc les uns pour me faire bien voir des autres en vous signalant un superbe site consacré à ces écritures que m'a bien gentiment indiqué une fidèle lectrice du BdG. Bon, ce sont des américains donc ils font les choses en grand, et c'est un peu normal vu le nombre de calligraphes pratiquants aux étazunis. Donc le site est superbe, et il propose moultes magnifiques pages de travaux divers, un magazine consacré à ces écritures et même une liste des plus grands pratiquants de cet art avec biographie et exemples de travaux pour les plus célèbres maîtres de cet art. Notez que contrairement à une rumeur persistante, sur vingt quatre personnes proposées à notre admiration, il n'y a que deux femmes. On y trouve également un monument élevé à la gloire de l'écriture manuscrite et aussi une invitation à une convention qui se tiendra à Indianapolis au mois d'août prochain. Imaginez un tel rassemblement des amateurs d'anglaise en France, on pourrait le faire tenir dans une cabine téléphonique ! Alors que là-bas, il y aura sûrement des centaines de participant(e)s avec show à paillettes, remise de diplômes (calligraphiés) et grand repas dansant. Souvenons-nous des années hélas révolues des Rencontres de calligraphie à Lurs et rêvons à leur résurrection ? Pour finir, vous trouverez aussi sur ce site une série de cours ainsi qu'une bonne vingtaine de livres anciens sur l'écriture qu'une bonne âme a mis en ligne et qui vous sont proposés soit en mode feuilletage, soit sous forme de PDF téléchargeables, pour pouvoir vous y référer plus facilement.

Bref, prenez le temps de parcourir ce très beau site, bourré d'un nombre incroyable d'informations, textes images et vidéos, qui montre que la calligraphie n'est pas un art du passé et que de part le monde, nous avons des congénères qui ont tout autant que nous l'amour de la belle écriture. De quoi se remonter le moral et trouver de belles inspirations.

>[Laurent Glaise]

PS : vous remarquerez quand même de ci de là quelques références à l'écriture à la plume carrée, mais ce n'est visiblement pas leur truc...

   
 Janvier 
 
 29/1/14  OMG Vœux pour 2014

[Vœux pour 2014] Le monde du politiquement correct a gagné, c'est un fait... Chaque citoyen doit être tellement être sûr d'éviter toute source potentielle de conflit que le neutre, le terne, le morne et le plat sont devenus non seulement la norme mais surtout une obligation. Aux US toujours très en avance sur ce terrain, regarder une personne plus de trente secondes équivaut à un harcèlement sexuel. On comprend mieux le succès de Facebook ou Twitter qui sont à la relation humaine ce que le gâteau en poudre à l'aspartame est au Saint Honoré pâtissier. Alors surtout que pas une tête ne dépasse, sans quoi les nains seront offensés, pas une voix plus haute que l'autre sinon les sourds vont être lésés, pas une opinion un peu plus contrastée sans quoi les aveugles vous feront un procès. D'où une platitude quasi parfaite des scénarios de nos films récents, d'où une vie politique à l'encéphalogramme aussi plat que celui d'un cadavre et un nivellement total par le bas des paroles et des actes, sauf bien sûr pour les extrêmes de plus en plus vociférants par contraste, et que l'on tente d'éteindre en les baillonnant faute d'avoir le courage de leur opposer des arguments et d'entrer dans le conflit.

J'ai reçu un courriel de vœux humoristique qui résume en quelques phrases ce monde que nous avons bâti. Je vous le livre, mais prenez garde en rigolant de bien vous rendre compte que « le cauchemar a déjà commencé » (air connu) :

« Meilleurs Vœux 2014... !

Avertissement préliminaire : le principe de précaution est maintenant inscrit dans la Constitution, tandis que des lois pénales sévères prohibent toute discrimination et toute analyse hérétique de l'histoire contemporaine, sous peine de prison. Par prudence, je vous adresse donc pour 2014 des vœux que j'espère « politiquement corrects » et, surtout, en conformité avec la législation en vigueur dans notre libre démocratie. En conséquence, j’ai le regret de vous demander de bien vouloir ne pas tenir compte de la formulation sous laquelle je vous aurais éventuellement fait parvenir mes vœux pour 2013 et années précédentes. Celles-ci étant nulles et non avenues, vous voudrez bien trouver ci-dessous, sous la forme légale fournie par mon avocat, une...

Nouvelle formulation :

Je vous prie d'accepter, sans aucune obligation implicite ou explicite de votre part, mes vœux à l'occasion du solstice d'hiver et du premier de l'an, en adéquation avec la tradition, la religion ou les valeurs existentielles de votre choix, dans le respect de la tradition, de la religion ou des valeurs existentielles des autres, ou dans le respect de leur refus, en la circonstance, de traditions, religions ou valeurs existentielles, ou de leur droit de manifester leur indifférence aux fêtes populaires programmées. Ces vœux concernent plus particulièrement :

- la santé, ceci ne supposant de ma part aucune connaissance particulière de votre dossier médical, ni d'une quelconque volonté de m'immiscer dans le dialogue confidentiel établi avec votre médecin traitant ou votre assureur avec lequel vous auriez passé une convention obsèques ;

- la prospérité, étant entendu que j’ignore tout de la somme figurant sur votre déclaration de revenus, de votre taux d'imposition et du montant des taxes et cotisations auxquelles vous êtes assujetti ;

- le bonheur, sachant que l'appréciation de cette valeur est laissée à votre libre arbitre et qu'il n'est pas dans mon intention de vous recommander tel ou tel type de bonheur.

Nota Bene :

Le concept d'année nouvelle est ici basé, pour des raisons de commodité, sur le calendrier grégorien, qui est celui le plus couramment utilisé dans la vie quotidienne de la région à partir de laquelle ces vœux vous sont adressés. Son usage n'implique aucun désir de prosélytisme. La légitimité des autres chronologies utilisées par d'autres cultures n'est absolument pas mise en cause. Notamment :

- le fait de ne pas dater ces vœux du yawm as-sabt 1 Safar de l'an 1434 de l'Hégire (fuite du Prophète à Médine) ne constitue ni une manifestation d'islamophobie, ni une prise de position dans le conflit israëlo-palestinien ;

- le fait de ne pas dater ces vœux du 2 Teveth 5773, ne constitue ni un refus du droit d'Israël à vivre dans des frontières sûres et reconnues, ni le délit de contestation de crime contre l'humanité ;

- le fait de ne pas dater ces vœux du 3ème jour (du Chien de Métal) du 11ème mois (Daxue, Grande Neige) de l'année du Dragon d'Eau, 78ème cycle, n'implique aucune prise de position dans l'affaire dite "des frégates de Taïwan" ;

- le fait de ne pas dater ces vœux du Quintidi de la 3ème décade de Frimaire de l'an 221 de la République Française, une et indivisible, ne saurait être assimilé à une contestation de la forme républicaine des institutions.

Enfin, l'emploi de la langue française ne sous-entend aucun jugement de valeur. Son choix tient au fait qu'elle est la seule couramment pratiquée par l'expéditeur. Tout autre idiome a droit au respect tout comme ses locuteurs.

Clause de non responsabilité légale :

En acceptant ces vœux, vous renoncez à toute contestation postérieure. Ces vœux ne sont pas susceptibles de rectification ou de retrait. Ils sont librement transférables à quiconque, sans indemnités ni royalties. Leur reproduction est autorisée. Ils n'ont fait l'objet d'aucun dépôt légal. Ils sont valables pour une durée d'une année, à la condition d'être employés selon les règles habituelles et à l'usage personnel du destinataire. A l'issue de cette période, leur renouvellement n'a aucun caractère obligatoire et reste soumis à la libre décision de l’expéditeur. Ils sont adressés sans limitation préalable liée aux notions d'âge, de genre, d'aptitude physique ou mentale, de race, d'ethnie, d'origine, de communauté revendiquée, de pratiques sexuelles, de régime alimentaire, de convictions politiques, religieuses ou philosophiques, d'appartenance syndicale, susceptibles de caractériser les destinataires.

Leurs résultats ne sont, en aucun cas, garantis et l'absence, totale comme partielle, de réalisation n'ouvre pas droit à compensation. En cas de difficultés liées à l'interprétation des présentes, la juridiction compétente est le Tribunal habituel du domicile de l'expéditeur. »

J'ajouterai « s'il vous plait pensez à l'environnement avant d'imprimer cet email », et « l'empreinte carbone du transport de ce message a été minimale afin de ne pas contribuer au réchauffement climatique ». Et là, vous pouvez éteindre votre dernier neurone encore fonctionnel.

>[Êve de Bonanait]

   
 25/1/14  What? I'll be back…

[I'll be back…] L'affaire Voynich rebondit... De temps à autre, quelqu'un aborde sous un nouvel angle l'énigme de ce manuscrit mystérieux, dont je vous ai parlé de nombreuses fois. Après les grilles de Cardan, le dialecte est-européen dont on aurait supprimé les voyelles et autres extravagances, une nouvelle piste nous est proposée par des botanistes américains qui ont étudié les nombreuses représentations de plantes du manuscrit, et qui ont cru y reconnaitre une trentaine de plantes communes... au Mexique ! Et voici donc une nouvelle hypothèse pour expliquer le genèse de ce bien étrange manuscrit, il serait écrit par un des tout premiers explorateurs des Amériques car n'oublions pas que le parchemin sur lequel il est écrit aurait été date d'entre 1404 et 1438. La plupart des plantes en question ont des vertus médicinales, mais lesquelles n'en ont pas, ce qui mettrait sur la piste d'un traité de médecine par les plantes écrit dans un dialecte mexicain oublié... dont l'écriture a également disparu puisque c'est bien là l'énigme : ce manuscrit est le seul témoignage existant de cette magnifique écriture, si graphiquement semblable à ce que nous connaissons et néanmoins si étrange dans ses formes.

Bien entendu, dans cette affaire, dès que quelqu'un émet une nouvelle hypothèse, tous ceux qui l'ont précédé se font un devoir de tenter de la démolir et il en est bien ainsi encore cette fois, d'autant que l'article dans lequel le botaniste détaille sa trouvaille est émaillé de nombreux "il est évident que" "sans aucun doute" et autres affirmations péremptoires dont l'évidence pourrait être un peu plus étayée, en tout cas à destination des botanistes, car pour ma part je le crois sur parole, ne sachant qu'à peine distinguer une rose d'un acacia (sauf pour les épines).

Bon hélas, ceci ne fait absolument pas avancer le schmilblick que constitue le texte et il semble que le contenu sans doute passionnant de ce manuscrit vieux de cinq siècles reste pour toujours un mystère. Il ne nous reste qu'à rêver devant les nombreuses illustrations souvent complètement surréalistes, et à laisser partir notre imagination dans ce monde bien étrange où les femmes enceintes se baignent dans de bien bizarres baignoires.

À feuilleter sans modération !

PS : ce manuscrit est tout particulièrement apprécié des cypher-punks, ces geeks experts en matière de cryptographie et de sécurité informatique, à tel point qu'il a donné lieu à quelques cases d'une petite bande dessinée très appréciée par ceux-ci, xkcd, dont l'auteur donne lui aussi son hypothèse. Pour les non anglophones, il s'agirait d'un manuel de maître de jeu d'une variante médiévale de Donjons et dragons...

>[Edmée Xique]

   
 21/1/14  Art L'alphabet de Basoli

[L'alphabet de Basoli] Il y a parfois des gens qui ont de drôles d'idées. Et je trouve qu'on en rencontre particulièrement dans le domaine de l'écriture. De Raban Maur, aux trames de lettres à la fois dessins et prières, à Mark Danielewski, qui raconte une histoire autant par le texte que par la typographie, l'écriture a prouvé sa plasticité totale envers tous les élans créatifs les plus échevelés.

J'en veux pour preuve la splendide création que nous a concocté Antonio Basoli, tout entier formé de bâtiments les plus étranges dont une partie forme les lettres d'un alphabet fantastique. Basoli n'était pas architecte, heureusement, je vois mal ce genre de constructions réellement édifiées dans une ville, sauf pour écrire Coca Cola bien sûr, mais c'est un peintre et graveur au tournant du XIXème siècle dont le reste des travaux consultables en ligne est assez banal finalement. N’étant pas architecte, il n'a donc pas eu à se coltiner le côté vraisemblable ou même possible de la construction de tels bâtiments, non, juste le côté esthétique et ma foi je trouve ça particulièrement réussi. Basoli a été jusqu'à peupler ses villes imaginaires pour les rendre encore plus réalistes, ce qui donne, je trouve, un caractère étrange à tous ces gens : ils ne se rendent pas compte qu'ils sont devant un gigantesque Y ?

En se promenant sur le site qui nous propose ces si belles gravures, on peut trouver des documents étonnants, comme le formulaire d'immigration dans l'état d’Hawaii des USA au nom des trois astronautes d'Apollo 11, les premiers à marcher sur la lune qui sont en effet retombés dans l'océan pas loin d’Hawaii. On y voit la mention "Départ : la lune, arrivée : Honolulu, bagages : échantillons de poussières et de roches lunaires". Je ne sais pas si c'est une blague (d'époque !) ou simplement la rigidité administrative à l’œuvre, mais le côté surréaliste de l'affaire m'a bien fait rigoler ! On imagine qu'ils se fassent refouler à leur arrivée sur le territoire étazunien pour ne pas avoir rempli un tel formulaire !

>[Bernard Chitecte]

   
 17/1/14  Conf Art du trait au Luc

[Art du trait au Luc] Les temps étant plutôt pluvieux en Provence en ce moment, la météo est donc idéale pour les stages Graphos (et donc ce dimanche, nous plancherons sur une linéale à la plume fine) et les conférences diverses et variées, du moment qu’elles ne sont pas en plein air. Donc pour vous remettre du stage graphosien, on me signale que se tiendra au Luc une conférence très passionnante sur le thème du compagnonnage, de la construction des cathédrales et de l’art du trait, associée à une exposition sur les mêmes sujets. Donnée samedi 25 janvier à 14h30, au cinéma situé 11 rue de la République au Luc en Provence, la conférence sera animée par Jean-Claude Lhommeau qui est un érudit de la chose, au dire de personnes qui le connaissent et qui m’ont recommandé de m’y rendre. Ce que je ferai donc, et ce, même si le temps est clément.

Il n’est pas si courant de rencontrer des érudits au fait de ces groupes discrets que sont les compagnons, même si un œil averti peut parfois en trouver les traces, soit dans les marques de tâcheron des anciennes cathédrales ou autres bâtiments en pierre taillée, soit dans certains chef d’œuvres laissés dans la nature à l’admiration des passants (photos ici et ).

>[Omar Dutrait]

   
 13/1/14  Clic J'accepte

[J'accepte] J'accepte. Combien de fois cliquons-nous sur ce bouton sans lire une seule des lignes des contrats, end-user licence agreement et autres conventions d'utilisations. Il faut bien dire que souvent, ces contrats sont en anglais. Déjà. Et qu'en plus, ils ne sont pas en anglais normal mais en jargon juridique anglais, qui forme un langage en lui-même que même les anglais ne comprennent pas. De plus il y en a souvent pour des pages et des pages, expliquant que si vous utilisez les logiciels pour déclencher la troisième guerre mondiale, l'éditeur ne peut en aucun cas en être responsable. Que si le logiciel est pourri de bugs, l'éditeur ne peut en aucun cas en être responsable. Que s'il détruit votre machine, met le feu à votre maison et fait brûler toute votre famille, l'éditeur ne peut en aucun cas en être responsable. Que s'il réveille les âmes des morts et fait ressurgir des cimetières des milliers de zombies et de morts vivants, l'éditeur ne peut en aucun cas en être responsable. Que quoi qu'il arrive, surtout si le logiciel fonctionne parfaitement, l'éditeur ne peut en aucun cas en être responsable.

Un petit malin avait mis dans son contrat d'utilisation le fait que l'accepter vous engageait à donner tout ou partie de vos organes au sus-mentionné petit malin au cas où celui-ci en aurait besoin. Et bien il a fallu six mois et des centaines de milliers d'acceptation pour que quelqu'un découvre la supercherie et se signale au farceur. De quoi monter une banque d'organes pour pas cher !

Mais le pire m'est arrivé ce matin. Je télécharge depuis un très célèbre site un graticiel, un petit outil qui pouvait me faciliter la vie sur un point précis. Tiens, bizarre, l’icône n'est pas celle du logiciel mais celle du site en question. Je clique bien imprudemment sur ce que j'ai téléchargé. On me demande si j'en suis vraiment sûr. Je clique. On me demande si je peux passer en mode administrateur. Je clique. On me dit que le téléchargement ne commencera que si je clique sur « J'accepte ». Je clique. On me vante les mérites d'un merdiciel célèbre qui encombre les barres des navigateurs pour m'innonder de publicité. Je... me retiens juste à temps de cliquer! Ouf ! Ce n'est pas passé loin ! Après tous ces clics quasiment automatiques, le dernier eut pu m'être fatal, car autant il suffit d'un simple clic pour installer dans son navigateur les multiples merdiciels de tous ordres, à base de prétendus moteurs de recherche qui ne servent qu'à me présenter des sites publicitaires, autant pour les désinstaller, cela passe par de multiples étapes, qui comprennent en général 172 manœuvres informatiques toutes plus plantatoires les unes que les autres, l'appel sur une ligne surtaxée pour avoir le mot de passe de désinstallation, l'abonnement à 456 mailing lists publicitaires, l'acceptation de 789 contrats autorisant la mafia russe à avoir accès à votre machine, votre compte en banque, votre carte bleue et même votre vie intime, et cela se termine sur l'installation d'un logiciel de désinstallation... qui comprend lui-même d'autres merdiciels dont vous aurez tout autant de mal à vous débarrasser.

Une seule leçon, évitez les sites de téléchargement de logiciels type 01, Softpedia, etc... Allez plutôt directement chez l'éditeur du logiciel qui vous intéresse, évitez les petits outils pratiques et gratuits qui vous feront gagner cinq minutes une fois de temps en temps mais perdre des heures le jour où vous essayerez de faire retrouver à votre machine sa vitesse normale de fonctionnement, mais surtout, surtout, lisez bien ce qu'on vous demande avant de cliquer sur « J'accepte ». Souvenez-vous de Faust qui cliqua un peu vite sur le « J'accepte » du contrat de Méphistophélès...

>[Homère Diciel]

   
 9/1/14  +x-: Archéologie scientifique

[Archéologie scientifique] L’archéologie des sciences est malheureusement un domaine fort peu développé. La plupart des études sur les restes qui survivent des anciennes civilisations se centrent sur les religions ou les philosophies des anciens et fort peu sur leurs connaissances scientifiques. Est-ce parce qu’on les croit si arriérés par rapport à notre technologie triomphante qu’il serait inutile de s’abaisser à leur niveau ?

Deux découvertes récentes viennent, à mon avis, infirmer cette opinion. La première est la découverte de ce qui est vraisemblablement la plus vieille table de multiplication écrite, gravée sur des bambous par les chinois il y a 2300 ans. En dehors de la beauté de l’objet en lui même, il faut noter qu’il a été saisi sur le marché illégal des antiquités, ce qui laisse à dire que bien des trésors échappent à la sagacité des spécialistes, et donc à notre connaissance, par l’extension de ce marché, que ce soit au Moyen Orient où une partie des textes de Qumran et de Nag Hammadi nous ont échappés pour se perdre sans doute à jamais ou en Extrême Orient, comme dans ce cas-ci. Alors tout de suite, on retrouve le discours pragmatique : cette table servait sans doute à mesurer des surfaces rectangulaires. Bon, mais aucun archéologue ne s’est dit que peut-être on avait fait cette table tout simplement parce qu’une table de multiplication c’est beau ? Les chiffres s’entrecroisent et se répondent d’une case à l’autre montrant ainsi les trames sous-jacentes qui les réunissent et ainsi la structure même de notre univers. On peut aussi faire des maths pour découvrir ça, pas uniquement dans un but utilitaire !

La deuxième découverte a été faite en Polynésie. Il semble qu’une petite tribu utilisait déjà il y a plus de 600 ans un système de calcul basé non seulement sur le nombre 10 mais aussi sur le nombre 2, comme nos bons vieux ordinateurs actuels ! De plus, ce système était en place chez les « sauvages » trois siècles avant que Leibnitz en fonde la théorie en Occident, ce qui franchement met la pâtée à tous ceux qui nous bourrent la cervelle avec des propos aussi infondés que ceux qui prétendent que l’Occident judéo-chrétien a toujours été à la pointe de la civilisation en général et de la science en particulier.

Bon désolé, j’ai trouvé ces articles dans la revue Nature, ce qui les rend à la fois inattaquables sur le plan de leur contenu mais également illisibles pour les non adeptes de la langue d’Edward Snowden. Mais vous en avez ici et deux transcriptions plus ou moins complètes qui sont plus aisées à comprendre !

>[Albine Aire]

   
 5/1/14  Thot Platon, encore Platon…

[Platon, encore Platon…] Lors d'un récent podcast de l'excellente émission de France Culture "Le gai savoir", Raphaël Enthoven et Paola Raiman nous ont parlé d'un passage peu connu (en tout cas par moi) d'un dialogue de Platon, le Phèdre, dans lequel il explique la transmission de l'écriture par le dieu Thot à l'humanité et l’accueil que le roi Thamous lui a réservé. C'est un petit bijou que je trouve tout particulièrement intéressant de proposer à votre réflexion en ce début d'année.

« J'ai donc ouï dire qu'il existait près de Naucratis, en Égypte, un des antiques dieux de ce pays, et qu'à ce dieu les Égyptiens consacrèrent l'oiseau qu'ils appelaient ibis. Ce dieu se nommait Theuth. C'est lui qui le premier inventa la science des nombres, le calcul, la géométrie, l'astronomie, le trictrac, les dés, et enfin l'écriture. Le roi Thamous régnait alors sur toute la contrée ; il habitait la grande ville de la Haute-Égypte que les Grecs appellent Thèbes l'égyptienne, comme ils nomment Ammon le dieu-roi Thamous. Theuth vint donc trouver ce roi pour lui montrer les arts qu'il avait inventés, et il lui dit qu'il fallait les répandre parmi les Égyptiens. Le roi lui demanda de quelle utilité serait chacun des arts. Le dieu le renseigna ; et, selon qu'il les jugeait être un bien ou un mal, le roi approuvait ou blâmait. On dit que Thamous fit à Theuth beaucoup d'observations pour et contre chaque art. Il serait trop long de les exposer. Mais, quand on en vint à l'écriture : « Roi, lui dit Theuth, cette science rendra les Égyptiens plus savants et facilitera l'art de se souvenir, car j'ai trouvé un remède (pharmakon) pour soulager la science (sophia) et la mémoire. »
Et le roi répondit : « Très ingénieux Theuth, tel homme est capable de créer les arts, et tel autre est à même de juger quel lot d'utilité ou de nocivité ils conféreront à ceux qui en feront usage. Et c'est ainsi que toi, père de l'écriture, tu lui attribues, par bienveillance, tout le contraire de ce qu'elle peut apporter. Elle ne peut produire dans les âmes, en effet, que l'oubli de ce qu'elles savent en leur faisant négliger la mémoire. Parce qu'ils auront foi dans l'écriture, c'est par le dehors, par des empreintes étrangères, et non plus du dedans et du fond d'eux-mêmes, que les hommes chercheront à se ressouvenir. Tu as trouvé le remède, non point pour enrichir la mémoire, mais pour conserver les souvenirs qu'elle a. Tu donnes à tes disciples la présomption qu'ils ont la science, non la science elle-même. Quand ils auront, en effet, beaucoup appris sans maître, ils s'imagineront devenus très savants, et ils ne seront pour la plupart que des ignorants de commerce incommode, des savants imaginaires au lieu de vrais savants. »

On reconnaitra bien sûr le dieu Thot, cher à nos cœurs, derrière le transparent Theut et je trouve que voilà une bonne leçon de ce cher vieux Platon envers les gros lecteurs incorrigibles, dont je suis je dois l'avouer, envers tout ceux qui privilégient la transmission écrite sur la transmission orale et surtout envers ceux qui confondent savoir et compréhension. Trop forts ces grecs !

>[Albert Messe]

   
 1/1/14  2014 Bonne année !

[Bonne année !] Toute l'équipe du BdG profite de quelques instants de lucidité durant ces fêtes pour vous souhaiter une bonne année 2014, pleines de joies calligraphiques, d'émerveillement typographiques et de nouvelles découvertes dans le merveilleux monde de la lettre et du livre, sous le regard bienveillant de nos gouvernements, si soucieux que nous ne soyons pas dérangés par de mauvaises idées ni importunés par tous les sauvages qui se pressent à nos portes pour nous tuer tous..

Le BdG qui fête ses huit ans a (enfin ?) atteint l'âge de raison mais espère que l'esprit espiègle et impertinent de son jeune âge lui restera pendant encore longtemps. Il continuera de vous signaler ses coups de cœur et ses coups de gueule, quitte parfois à sortir (très légèrement ?) du domaine pur de la lettre sous toutes ses formes, qui sont pourtant nombreuses, pour s'aventurer dans le domaine des hautes technologies qui sont devenues le quotidien de tout un chacun ou en tout cas le quotidien d'une certaine agence gouvernementale américaine. Si vous n'avez pas entendu parler d'elle, sachez qu'elle a déjà sûrement déjà entendu parler de vous !

Tous nos meilleurs vœux pour 2014, gardons l'espoir de changer le monde par l'écriture et haut les cœurs !

>[Ze BdG]

   



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