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C'est le gouvernement
qui devrait avoir peur de son peuple, et
non l'inverse !
V for Vendetta
Si
tu es seul à
rêver,
ce n'est
qu'un rêve,
si vous rêvez à plusieurs,
c'est la réalité qui commence.
Chant populaire brésilien
Le blanc est
un significatif silence qu'il n'est pas moins
beau
de composer
que les vers.
S. Mallarmé
Rien n'est écrit.
T.E. Lawrence
Ses dents
largement découvertes signifient à tous que
le loup ne se nourrit pas que de rêves.
Henri Michaux
On n'a pas
encore découvert ce langage qui pourrait
exprimer d'un seul coup ce que l'on perçoit
d'un clin d'œil.
N. Sarraute
Je ne veux
que du magnifique et je ne travaille pas
pour le vulgaire des lecteurs
G. Bodoni
En typographie,
il n'y a qu'un seul degré de bien :
la perfection
Maximilien Vox
Il
n'est pas nécessaire d'être fou pour
travailler ici, mais ça aide
Jacques Bergier
Un intellectuel assis va moins loin
qu'une brute qui marche
M. Audiard
Bonjour,
je suis heureux de voir ici plus de chapeaux
de cowboys que de cravates
Georges W. Bush
Inter
Scientias, non minima est Typographica
Anonyme,
Graz 1673
Les
lettres, signes hiéroglyphiques que la matière
fait à l'esprit
Lamartine
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Décembre
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31/12/12 |
H2O |
Bruno Gigarel au balai… |
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[Bruno Gigarel au balai…] Laurent
Rébéna a été notre
invité de juin dernier chez Graphos et
je crois que tous les participants ont
encore en mémoire ces moments d'exception
en compagnie de ce calligraphe... d'exception
lui aussi. Et
donc, recevant récemment un mail de la
part de l'association Calligraphis dont
il assume en partie l'animation, je tombe
sur un
lien vers un album de photos de leurs activités.
Toujours curieux de voir ce que font
les autres associations et à l’affût
d'une bonne idée dont il faudrait parler
pour en hâter la diffusion, voila que je
tombe sur ces photos montrant ni plus
ni moins que Bruno
Gigarel (co-fondateur de Graphos) en
trait de faire... mais oui... je ne me
trompe pas, je n'ai
pas la berlue, je ne suis pas en rêve dans
le monde merveilleux de la calligraphie,
il est en train de calligraphier à l'eau
sur la route ! Comme ses nombreux confrères
chinois et ses moins nombreux confrères
européens,
il pratique cette technique qui me fascine
totalement mais en l'ayant adapté à notre
calligraphie latine, car en regardant
bien, on le voit utiliser
un balais plat (équivalent de notre plume
plate) pour faire une splendide capitale
romaine en utilisant la technique célèbre
du Révérend
Catich ! Il s'agirait
d'une démo faite lors d'un stage intitulé « Folie
des grandeurs » (un bien beau titre)
et consacré à la
calligraphie en grande taille en été 2010...
Alors
là, je n'ai qu'une chose à dire,
chapeau bas, séquence admiration et bravo
l'ami parce que si vous avez déjà essayé cette
technique avec un simple pinceau, vous
avez dû vous
rendre compte qu'autant elle semble
facile quand elle est pratiquée par un
autre, autant quand on s'y frotte, on peut s'attendre à des
litres de sang de sueur et de larmes
(selon l’expression
consacrée) mais sûrement pas à un
résultat ne serait-ce que potable avant
que ces litres aient été versés.
Et
bien encore bravo, on voit que le
jeune Gigarel (enfin il était jeune la
dernière fois que je l'ai vu, il y a
fort longtemps, hélas) a poursuivi son
travail pour arriver à une maturité et à une
maîtrise de la technique calligraphique
tout à fait étonnante. Alors,
vite, il n'y a plus aucune raison de s'en priver,
allons
tout à nos balais !
>[Saba Lèyesec]
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29/12/12 |
PS |
Désastres… |
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[Désastres…] Avec
l'avènement des possibilités infinies
du traitement des images numériques, on
pouvait se douter qu'en marge du meilleur...
on verrait arriver le pire. Et avec la diffusion
planétaire de Photoshop, il était
acquis d'avance que ce splendide logiciel
tomberait dans des mains inexpérimentées
qui allaient nous régaler de leurs erreurs.
Donc, en dehors des falsifications en
tout genre consistant à mettre votre voisin
en situation embarrassante avec une blonde à forte
poitrine (niveau débutant) jusqu'à celle
montrant qu'en fait les Twin Towers ont été démontées
la nuit et que ce sont des simulacres
en carton pâte que les avions ont heurtées
en septembre 2001 (niveau expert), il
y a les ratés tous simples, ceux de la
vie de tous les jours...
Le site PSDisasters (les
désastres de Photoshop)
regroupe pour notre plus grand plaisir
une foule de photos plus ou moins bien
trafiquées
qui ont atteint nos journaux, nos affiches
ou notre écran de télévision;
et en cette fin 2012, ils nous propose
un florilège
des photos les plus drôles de l'année.
Bon il y a habituellement des mannequins
dont les proportions ont été un
petit peu malmenées par un découpage
hâtif,
mais il y a aussi de nombreuses perles
bien plus rigolotes, depuis les nombreux
unijambistes, les
personnages ayant enfin atteint le
summum de l’hindouisme
avec l'ouverture de leur troisième œil
au centre du front ou tout simplement
les humains à trois
bras ou ceux dont une petite erreur
de découpe
de leur pantalon leur donne une sorte
de euh... comment dire... oh et puis
allez
y voir vous même !
>[Sapho Tauchope]
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25/12/12 |
Net |
Codex Seraphinianus |
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[Codex Seraphinianus] Adrian
Frutiger disait que le fait que la police
de caractères
la plus utilisée aux monde soit le Garamond
lui redonnait espoir en l'humanité. Et
bien moi c'est plutôt quand je vois qu'un
internaute bienveillant s'est fadé de scanner
les centaines pages du Codex
Seraphinianus pour les livrer à l'admiration des amateurs
de beaux ouvrages mais n'ayant pas forcément
une carte American Express platinum...
Alors oui, pendant que se téléchargent
les 54 Mo de ce que vous allez bientôt découvrir,
laissez moi vous rappeler que si vous
avez aimé le
Codex Voynich, vous allez adorer le Codex
Seraphinianus qui poursuit dans la même
voix, langue inconnue, écriture
chiffrée, dessins énigmatiques,
contenu pour le moins étrange mais réalisé non
pas par un hurluberlu des siècles passés,
donc le nom est en soi encore un mystère,
mais par un humain contemporain toujours
bien vivant, Luigi
Serafini qui s'est bien amusé à lâcher
dans la nature cet ouvrage qui donne
depuis des années des migraines à tous
les amateurs (et professionnels ?) de la cryptographie.
En fait il semblerait que seul à ce jour
le système de numérotation des pages
ait été déchiffré,
nous signale la page Wikipedia. Ce qui
laisse encore pas mal de travail sachant que bien
entendu
l'auteur refuse catégoriquement de laisser
filtrer quelque élément que ce soit
sur la langue ou l'écriture de ce qui semble être
une encyclopédie d'un monde imaginaire.
Enfin, parcourez ces pages, examinez
de près
ces dessins et rêvez à ce que le
texte peut bien vouloir dire, le jour
où il
sera déchiffré toute la magie du
livre sera dissipée, alors espérons
que ce jour ne viendra pas trop vite.
Un mystère
révélé ne sert plus à rien,
nous apprenaient en leur temps les cubiténistes.
Et joyeux Noël à tous nos lecteurs !
>[Johannes Trithemius]
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22/12/12 |
Fin |
Encore raté ! |
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[Encore raté !] Bon
si vous lisez ceci, c'est que la fin
du monde ne s'est finalement pas passée comme
prévue...
Incroyable comme ce genre d'hystérie collective
peut amener des gens à se documenter sur
la
façon dont les mayas mesuraient le temps,
alors qu'ils semblent bien incapables
de revenir à quelques
années en arrière pour apprécier
mieux tel ou tel candidat à une élection
quelconque... En tout cas il semblerait
donc que le quatorzième baktun a commencé par
une banale journée d'hiver, pas de basculement
des pôles aujourd'hui, ni d'invasion extra-terrestre
ni d'explosion du soleil. Mince j'aurai
aimé être
là pour la voir cette fin du monde, que
ce soit une version 14 juillet monumentale
ou bien quelque chose de plus intime
mais aussi d'incroyablement beau
comme dans le superbe Mélancholia de
Lars Von Trier. Et donc, il va se poursuivre
ensuite par une fête
de Noël pour laquelle il ne vous reste plus
que quelques jours pour affronter la
cohue des consommateurs (en pleine crise
?) si vous voulez
placer sous le vert sapin le dernier
téléphone
ou la dernière tablette à la mode.
Au
moins ça nous donne une raison pour
vouloir survivre aux cataclysmes !
>[Rufin Dumonde]
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16/12/12 |
Bô |
Écrit à la main |
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[Écrit à la main] Le
monde de la calligraphie est délicieusement
divers. On y trouve tous les genres.
Depuis le calligraphe appliqué à reproduire
exactement ce que l'histoire nous a légué au
risque de se scléroser jusqu'au créatif
débridé osant tout, et parfois n'importe
quoi. Et dans cet archipel il y a des îlots
isolés. Des personnalités auxquelles
nul ne saurait contester le talent de
calligraphe mais qui font des choses...
jamais vues.
Et tel est donc à mon avis le calligraphe
Job Wouters, découvert par hasard au
cours d'une errance sur je ne sais plus quel
blog consacré aux
arts graphiques. Dans un
petit film on voit Job Wouters calligraphier une gestuelle
au
pinceau
en compagnie de son (très) jeune fils
en un duo magnifique, où l'un montre
sa touchante maladresse à maitriser cet
outil si subtil, et l'autre démontre
un contrôle de
chaque trait, une tension dans les
lettres que seule une longue pratique peut faire
acquérir.
Le tout est un petit film à la fois émouvant
sur la communication entre les générations
mais aussi un beau moment de calligraphie.
A
voir les autres travaux de Job Wouters,
on se rend compte du talent qu'il a à sortir
de tous les chemins battus. Vous
savez, ce genre de travail qui met à bas
en un instant une règle que vous aviez
toujours crue immuable. On y trouve quantité de
lettres toujours tracées à la
main dont beaucoup reposent sur un équilibre
dont j'aurais juré que jamais il ne
serait possible. Peut-être tout simplement
Job Wouters ne savait pas que c'était
impossible alors il l'a fait ?
Parcourez son
site de long en large
voir même en travers, je pense que vous
pourrez vous inspirer de son style si particulier
qui
pourra peut-être diriger vos travaux
dans un sens... sûrement très
inhabituel !
>[Manu Scrit]
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12/12/12 |
Book |
Livre numérique ? |
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[Livre numérique ?] La
liste typo, toujours bien informée, a proposé à ses
abonnés de rire un bon coup à la
découverte d'un splendide ouvrage, digne
successeur du « Book » dont
je vous avais parlé il y a quelques temps.
Cet ouvrage est un vrai livre en papier,
relié de
surcroit, mais, comme le dit la publicité,
il ne se lit cependant pas avec les yeux,
car ses pages sont toutes porteuse… d'un
code QR plus communément nommé flashcode !
Et ce flashcode vous permettra en utilisant
votre tablette ou votre téléphone
portable d'aller directement sur Internet
lire les textes
qui seraient sur un autre bête livre, directement
lisibles sur la page en question.
Double
inconvénient pour cette nouvelle
avancée technologique : il
faut à la
fois abattre des arbres pour en fabriquer
le papier mais également user de charbon,
pétrole
ou uranium pour produire l'électricité qui
vous servira ensuite à surfer jusqu'au
texte du livre, il combine en effet à la
fois le poids d'un livre normal à la
nécessité d'être
connecté pour en lire le contenu comme
un livre numérique !
J'hésite
encore à l'heure où j'écris
ces mots à rigoler de ce « fake » si
amusant ou à me désoler que
l'humanité soit
capable de produire en son sein des
individus qui fabriquent ce genre
de marchandise et qui en
vantent les qualités, voir même
d'autres individus qui en achèteraient
au nom du buzz ou de la mode…
Alors rassurez-moi,
c'est une blague, non ?
>[Madmacs]
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9/12/12 |
Pôle |
Le Norad veut être aimé |
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[Le Norad veut être aimé] Vous
connaissez sûrement le NORAD.
Oui, ce lieu enterré sous les Montagnes
Rocheuses d'où les
militaires étazuniens surveillent toutes
les activités
aériennes et spatiales dans le monde, grâce à leurs
innombrables satellites et leur maillage étroit
de radars divers. Ils traquent les essais
de missiles, les tests nucléaires et autres
trajectoires de satellites de façon à être
constamment en éveil au cas où un
des nombreux ennemis de l'Amérique (et
l'Amérique sait se faire des ennemis au
cas où elle en manquerait) tenterait ne
serait-ce que de lever le petit doigt
vers le bouton de déclenchement d'une attaque
vers le pays de Ronald Mac Donald. Le
NORAD est donc
une survivance de la guerre froide qui
continue à engloutir
des budgets qui rendraient jaloux les
banques les plus importantes et qui pourraient
apporter
de la nourriture et des médicaments à une
grande partie du monde qui en a encore
besoin.
D'où un petit problème de
relations publiques vis à vis des citoyens
qui se posent des questions sur l'utilisation
de l'argent public en général et
de la partie militaire de cet argent
en particulier.
Et
bien, à la mode étazunienne c'est à dire
en prenant les citoyens pour ce qu'ils
sont, c'est à dire
des imbéciles (au pire) ou de grands enfants
(au mieux), le NORAD redore son image
en ouvrant une page spéciale Noël
sur son site, page qui vous permettra
de suivre en direct grâce à de
nombreux radars ultra-sophistiqués autour
de la planète disposés dans les
pays du cercle de plus en plus restreint
des amis de l'Amérique, qui vous permettra
donc de suivre en cette nuit du 24 décembre
le traineau
du Père Noël ! Oui, vous
avez bien lu, cette nuit là les instruments
de surveillance les plus chers et les
plus performants de la planète seront pointés
sur le pôle Nord à la recherche du
traineau et des quatre rennes !
Espérons
que la fin du monde mettra un terme à cette
bouffonnerie avant qu'il soit trop tard !
>[Eléonore Ade]
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5/12/12 |
AB |
Albert Boton à l'ESAD |
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|
[Albert Boton à l'ESAD] Albert
Boton est un personnage unique. Par son
parcours professionnel, tout d’abord, passant
de la fonderie Deberny et Peignot où il
côtoiera
Frutiger avec qui il travaillera sur
l’Univers,
puis dans divers studios graphiques pour
lesquels il
officiera en tant que directeur artistique,
créant
nombre de caractères, dont l’Eras
qui reste un archétype des années
70 mais aussi de nombreux logos pour
des firmes aussi célèbre que la
MAIF, Renault ou Lacoste. Et bien, me
direz-vous, qu’a-t-il
de si exceptionnel ? Des créateurs de caractères
célèbres ou de logos pour de grandes
firmes, j’en connais à la pelle !
Oui, mais il se trouve qu’Albert Boton est
un personnage discret. Très discret. Je
dois dire que malgré ma fréquentation
assidue des sessions d’été lursiennes,
je n’ai eu vent de ses travaux qu’il
y a quelques années, au détour d’une
conversation comme je les aime tant sur
la terrasse de la Chancellerie. Car,
oui, tout le monde connait
ces célèbres graphistes dont je
vous éviterai la farandole des patronymes,
mais qui connait Albert Boton ? Chantre
de la calligraphie (allez-voir son
site),
adepte de
la conception typographique à base de papier
et de crayon pour s’éduquer l’œil
et la main, sa méthode de travail et ses œuvres
artistiques sont de toute première grandeur,
alors qu’il n’est, à ma connaissance,
jamais passé à la télé !
Peut-être ne possède-t-il même
pas de Rolex ?
Pour mieux connaitre ce
personnage rare et discret, vous avez
la possibilité de
vous rendre à Amiens à l’ESAD
depuis le 29 novembre dernier pour une
exposition qui vous permettra de mieux aborder
son œuvre,
sous l’angle plus particulier de la genèse
de ses caractères et de ses logos. Profitez-en
pour vous en imprégner, des rumeurs persistantes
font état de la parution prochaine d’une
grande monographie dédiée à son
travail jusqu’à ce jour et à sa
méthode de conception si particulière.
>[Rébecca Kémono]
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1/12/12 |
7! |
Anniversaire |
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[Anniversaire] C'est
en cette fin de 2005 quelques jours après
une exposition marseillaise en compagnie
de Jigme Douche suivie par un banquet
dont seul Graphos
a le secret qu'a eu lieu la naissance à la
vie numérique du Blog de Graphos. Eh oui,
sept ans aujourd'hui que le
premier article est paru vous présentant le Manuale Typographicum,
ce sublime ouvrage d'Herman Zapf que
j'espère
tout un chacun vous avez eu la chance
un jour de tenir dans vos mains. Et donc
sept ans, l'âge
de la maîtrise ou en tout cas de la raison,
une belle aventure qui continue à vous
intéresser j'espère, même
si parfois certains articles s'éloignent
quelque peu du strict domaine de l'écriture,
nous savons bien que le monde est un
et qu'il n'est pas possible d'en isoler
un morceau sans que jaillissent immédiatement
des correspondances, des passages souterrains,
des
trous de vers entre la calligraphie,
la typographie et la gravure lapidaire,
mais aussi l'informatique,
le land art, l'espace ou bien même notre
monde de tous les jours ! Est-ce que
l'écriture
n'est pas la fixation d'un sens sur une
page blanche où tout pourrait être
dit de la même
façon que notre présent est la fixation
d'un futur où tout serait possible en un
passé figé une fois pour toutes
?
Quelque soit le sujet, je nous souhaite à tous
un bon anniversaire et vous souhaite à vous
autant de plaisir à lire ces élucubrations
que leurs auteurs en ont à les écrire
!
>[BdG]
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Novembre
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30/11/12 |
Art |
Le futur… au XIXe |
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[Le futur… au XIXe] Vous
allez me dire que c’est facile… Oui,
c’est facile de tirer sur une ambulance.
C’est facile de rire de ceux qui s’obstinent à tenter
de vouloir nous prédire un futur, la plupart
du temps calamiteux, catastrophique voir même
apocalyptique… Vous allez me dire que ceux
des temps anciens se sont trompés, certes,
mais que ceux d’aujourd’hui ont raison !
On va tous mourir ! Et peut-être même
le 21 décembre prochain !
Et bien découvrez que le futur n’a
pas toujours été une menace mais
qu’il fut un temps où l’on
nous annonçait des avenirs radieux, qui,
s’ils n’ont pas été décrits
exactement de la façon dont ils sont survenus,
nous annonçaient moultes merveilles sous
des formes qui aujourd’hui font sourire
certes, mais qui se sont souvent révélées
visionnaires, à quelques années
près il est vrai. Eh oui il fut un temps
où le futur était une promesse et
non pas une menace, où les gens avaient
l’espoir
que le monde s’améliore et œuvraient
en ce sens, bien avant que la déprime généralisée
transforme le français de base en un râleur égocentrique
bourré de psychotropes et n’ayant
pour seul but que la consommation à outrance;
allez trainer un peu du coté des grands
magasins en cette période de pré-Noël
et je pense que vous relativiserez l’impact
de la crise sur la classe moyenne.
Pour
vous remettre en joie avant ces fêtes vous
trouverez ici
toute une galerie de cartes postales des merveilles dont au XIXe
on pensait pouvoir disposer en l’an 2000,
qui était encore loin à l’époque !
Outils merveilleux aidant la ménagère
(un très bel aspirateur bien plus élégant
que ceux de nos jours), les voyageurs
ou la médecine.
Et en plus d’une imagination débridée,
ces cartes postales sont tout à fait magnifiques,
n’hésitez pas à cliquer sur
les liens pour vous en convaincre.
>[Armand Tissipation]
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27/11/12 |
Ah! |
La crise pour les nuls |
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[La crise pour les nuls] J’ai
reçu l’autre jour un de ces textes
qui tournent sur le net. Bien souvent le reflet
d’opinions primaires voir même extrêmement
malsaines, j’ai trouvé celui-ci pour
une fois tout à fait didactique sur la
crise que nous traversons en ce moment :
« Marcel est propriétaire d'un
bistrot. Il réalise soudain que tous ses
clients sont des alcolos qui n'ont pas de boulot
et
ne peuvent
donc plus fréquenter son comptoir, car
ils ont vite dilapidé leur RSA.
Il imagine
alors un plan marketing génial
: "Picole aujourd'hui, paie plus tard".
Il tient rigoureusement à jour son
ardoise de crédits, ce qui équivaut
donc à consentir
un prêt à ses clients. Chiffre
d'affaires et bénéfices explosent
et son bistrot devient vite, sur
le papier, le plus rentable
de la capitale.
Les brasseurs et
grossistes se frottent les mains,
et allongent bien volontiers
les délais
de paiement. Les clients de Marcel
s'endettant chaque jour davantage acceptent
sans
rechigner des augmentations régulières
du prix du godet, gonflant ainsi
(toujours sur papier)
les marges du bistrot.
Le jeune
et dynamique représentant de la
banque de Marcel, se rendant
compte que ce tas de créances constitue
en fait des contrats à terme
(Futures) et donc un actif, propose
des crédits à Marcel
avec les créances-clients en garantie.
Sa trouvaille géniale vaut au banquier
visionnaire un plantureux bonus.
Au siège
de la banque, un trader imagine
alors un moyen pour se faire
de belles commissions: il convertit
les dettes en « Picolobligations ».
Les Picolobligations sont alors « titrisées » (converties
en paquets de titres négociables)
afin d'être vendues sur le marché à terme.
Confiants à l'égard de leur
banquier et avides de hauts
rendements, les clients ne
captent pas que ces titres
qui leur sont fourgués
comme « obligations AAA »,
ne sont en fait que les créances
bidons d'alcolos feignasses.
Les Picolobligations deviennent
la star des marchés, on se les
arrache et leur valeur crève
tous les plafonds.
Un beau matin, un « risk
manager » oublié dans
les caves de la banque se
réveille
et signale qu'il est temps
de demander à Marcel
que ses clients règlent leur
ardoise. Marcel essaie, mais
ses clients ne bossant pas,...
bernique ! La banque exige alors le
remboursement du crédit
et le bistrot fait logiquement
faillite, vire ses employés
entraînant
la faillite de ses fournisseurs
en bibine qui, à leur
tour, virent également leurs
employés.
Le cours des Picolobligations
chute brutalement de 90%.
La dépréciation
de cet actif vaporise les
actifs et donc les liquidités
de la banque.
Problemos :
sa banqueroute ruinerait
trop d'électeurs
(« too big
to fail » qu'on dit). La
banque est donc renflouée par
l'État. Ce renflouement
est financé par de nouvelles
taxes prélevées
chez des employés, les classes
moyennes et un tas de gens
qui bossent, ne picolent
pas, qui n'ont jamais mis les
pieds dans le bistrot du
Marcel...
C’est pourtant pas
difficile à comprendre,
non ? »
Certes c’est
simplement présenté et
avec les prétendants à la
propriété immobilière
ou l'endettement des états à la
place des alcoolos, vous
avez la crise actuelle parfaitement
décrite. Seul défaut à ce
texte, il manque de faire
remarquer que si la manœuvre
a appauvri presque tout le
monde, quelques-uns, forts
discrets dans le contexte
actuel, en ont grassement
profité, il s’agit
de tout ceux pour qui cet
argent imaginaire est devenu
bien réel, les fournisseurs
d’alcool
dans le cas de Marcel et
les promoteurs immobiliers
dans la crise des sub-primes,
les grand bétonneurs
pour les travaux de l’état
ou la grande distribution
pour les dépenses abusives
de nos gouvernants via nos
coûts sociaux. Alors c’est
bien de crier avec les loups
sur les banquiers mais ce
ne sont sans doute pas eux
qui en ont le plus retiré
de profit …
>[Bertrand Corinpticoup]
|
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24/11/12 |
Net |
Anonymous et le 21/12/12 |
|
|
[Anonymous et le 21/12/12] Le
webzine « les
chroniques de Mars » que
je vous conseille fortement de lire régulièrement,
relaie dans son dernier numéro une
annonce fracassante du groupe hacktiviste Anonymous,
qui se sont rendus célèbres en piratant
divers ordinateurs de gouvernements ou
de partis considérés par eu comme
oppresseurs.
Ils nous annoncent que le 21 décembre
2012 à 11h11,
ils vont nous livrer une foule de documents
tous plus compromettants les uns que
les autres sur
le système financier mondialisé,
documents auxquels ils auraient eu
accès
lors de visites discrètes sur les serveurs
des susmentionnés banques et autres organismes
financiers.
Bien entendu, il faut se
méfier de ce genre
d’annonce car il est très difficile
d’authentifier les messages de ce groupe,
tant il est en fait protéiforme (plus
encore que le FLNC, c’est dire) et tant
ils sont obligés à des précautions
extrêmement affinées pour diffuser
leurs messages, vu la chasse à laquelle
se livrent les gouvernements pour
les coincer. Cela leur est déjà arrivé par
ailleurs, et quelques-uns des membres
un peu trop expansifs de ce groupe
croupissent actuellement
en prison. De plus, il est bien clair
que si rien ne se passe le 21 décembre,
les gouvernements et autres agences
qui les pourchassent verront
leur image redorée, et que donc on
peut aussi les suspecter d’avoir eux-mêmes
produit ce communiqué.
D’autre
part, le groupe vient de subir
un échec
cuisant pour son
opération contre
les serveurs du gouvernement israélien
qu’il comptait
punir de leur récente attaque militaire
contre le Hamas en représailles des
missiles qui sont envoyés depuis
la bande de Gaza. Il semblerait que les
serveurs
du gouvernement
israélien soient bien protégés
car malgré les 4 millions d'attaques,
seules moins d’une dizaine ont réussi à faire
tomber quelques vieux serveurs
et encore seulement pendant quelques minutes.
En
tout cas, voilà enfin un événement
intéressant qui se produira ce
jour-là,
en dehors de la ruée dans les magasins
pour les derniers achats de Noël,
et ceci bien sûr, si la fin diu
monde du 20 décembre
leur laisse le temps d’agir !
A moins qu’ils
n’aient leur base centrale sous
le Bugarach ?
>[Madmacs]
PS : vous noterez les allusions
constantes aux romans d’un excellent écrivain,
Chuck
Palahniuk dont je ne
saurais que vous recommander
les romans, dépêchez
vous de les lire avant la fin du monde !
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20/11/12 |
2C |
Calligraphie sur les trottoirs |
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[Calligraphie sur les trottoirs] Un
des premiers lecteurs du blog et qui
semble-t-il lui est toujours resté fidèle
nous envoie la photo prise par son fils à Canton
il y a un mois, photo qui illustre la
pratique dont nous nous étions fait écho
dans cette colonne qui consiste à calligraphier
sur des trottoirs avec de grands pinceaux
(cliquez ici pour
la voir en taille réelle)
En
regardant attentivement cette photo,
deux choses attirent mon regard. Tout
d’abord
une preuve que la modernité gagne tous
les jours de l’influence même dans
cet art ancestral qu’est la calligraphie
chinoise, c’est le fait que le pinceau
utilisé ici
est une version faite maison (semble-t-il)
de ce que par chez nous les aquarellistes
désignent
sous le vocable de « pinceau à réserve
d’eau » (voyez ici une
version occidentale pour aquarelle).
On distingue en effet
une bouteille placée à l’envers
en haut du manche creux, sur laquelle
l’artiste
peut appuyer pour recharger sin pinceau,
ce qui lui évite de trimballer avec lui
un seau d’eau et de perdre la continuité du
moment en s’arrêtant de calligraphier
pour tremper son instrument dans l’eau.
Deuxième
remarque, il semble que cet homme
n’utilise
pas seulement de l’eau,
car, comme l’a remarqué le père
de notre photographe, la couleur
semble plus se rapprocher d’un ocre
que de celle du trottoir et également
il semblerait que les caractères
tracés mettent bien longtemps à sécher
et donc à disparaître s’ils
ne sont tracés qu’avec de l’eau.
On aurait donc là affaire avec un
graffeur chinois ? Dont l’écriture
restera sur les lieux au moins jusqu’à la
prochaine pluie ?
En tout cas, quelques
soient exactement les détails, merci à notre
lecteur de ce document qui nous
apporte un témoignage
vivant de cette pratique.
>[ZeBdG]
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10/11/12 |
04 |
Du manuscrit à la typographie |
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[Du manuscrit à la typographie] Quelques
rares élus ont eu la chance de pénétrer
ce sanctuaire bien gardé mais au contenu
absolument extraordinaire. Pour cela,
il fallait être
de ses amis, car le collectionneur averti
qui avait constitué ce fonds incroyable,
digne de figurer dans bien des musées, était
tout sauf d’un abord facile. Reclus dans
sa maison, j’avais eu la chance de lui parler
une première fois lors d'un été lursien.
Un homme discret aux opinions bien affirmées,
certes mais que je voyais plutôt comme un
paléo-lursien,
un de ces dinosaures qui avaient vécu toute
la période mouvementée de l’édition
qui a précédé l’avènement
du numérique, avènement qui n’a
pas vraiment calmé les choses il faut le
reconnaitre. Il m’avait parlé de
quelques unes de mes idoles qu’il avait
côtoyées,
Louis Pauwels, Jacques Bergier, et de
la mythique revue Planète qui reste pour
moi le summum de la littérature de l’étrange
et de l’imaginaire, un objet éditorial
encore bien peu identifié auquel il avait
contribué à donner sa forme unique
et son ton inimitable.
François Richaudeau était
pour moi un grand homme qui avait eu
le courage de surmonter
sa cécité pour venir nous faire
plusieurs conférences qui étaient
un vrai travail d’équipe avec Yvette
son épouse et Yves Perrousseaux, aujourd’hui
hélas également disparu. Mais
ce qui me fascinait le plus, chez
François
Richaudeau, c’était sa bibliothèque.
Il possédait par exemple un des rarissimes
exemplaires de la Chronique de Nuremberg,
de 1493
excusez du peu, qui me
faisait rêver.
Qu’un
personnage que je rencontrais chaque été puisse
avoir sur ses étagères tant de
trésors
typographiques amassés au cours de longues
années de chine auprès des antiquaires,
de fréquentation des salles de vente
ou d’échanges avec ses congénères
bibliophiles, cela me fascinait complètement.
Parfois au cours d’après-midi pour
le moins rares et réservés à quelques élus,
il laissait pénétrer cette chambre
du trésor et montrait quelques uns de
ses chefs d’œuvre. Il proposait à tout
un chacun de fournir telle ou telle
illustration pour un travail sur l’histoire
de la typographie et bien des livres
ou des articles
sur le sujet sont illustrés d’ouvrages
issus de son fonds.
Mais François Richaudeau
nous a quitté il
y a quelque temps déjà et il
a tenu à laisser
aux archives de Manosque l’entièreté de
sa collection. Et cela permet aujourd'hui à tout
un chacun d’en profiter grâce à une
exposition qui se tient actuellement
jusqu’au
29 décembre à la médiathèque
d’Herbès à Manosque sur
le thème « Du manuscrit à la
typographie : art et technique au
service de la lisibilité ».
Est-il besoin de vous recommander
de vous y rendre
sans retard
? Que vous avez là une chance unique
de voir quelques uns des plus beaux
ouvrages que
l’art typographique a produit au cours
de ces cinq siècles d’existence ?
Alors allez-y votez avant que ces
merveilles ne retrouvent
leurs sombres coffre-forts !
>[Elie Zibilité]
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7/11/12 |
H2O |
À l'eau dans la rue |
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[À l'eau dans la rue] L’activité calligraphique
est traditionnellement imaginée dans de
sombres cabinets où le praticien exerce
un art qui reste plus proche d'une ascèse
et d'une concentration individuelle que
d'un grand jaillissement joyeux de créativité.
Et bien pourtant, il existe des calligraphes
qui exercent leur talent non point au
fond de sombres
officines à la maigre lueur d'une chandelle
(j'exagère un petit peu mais vous saisissez
l'idée) mais bien dans la rue, aux yeux
de tout le monde, en équipe et donc dans
l'ambiance joyeuse que génère la
rencontre d'une bande de copains unis
dans le travail par une même passion. J'en
vois déjà qui froncent les sourcils,
qui pensent aux taggeurs et autres grapheurs
qui sont la hantise de tout propriétaire
d'un pan de mur sur la voie publique
et la cible privilégiée
des équipes de nettoyeurs municipaux plus
ou moins musclés.
Et bien non, je parle de
ceux qui ont repris à leur compte une
pratique chinoise ancienne, la calligraphie
dans l'espace
public à l'aide
d'un pinceau et de l'eau, le BdG
vous en avait parlé dans un article récent.
Et bien, il semblerait que des équipes
se sont formées pour favoriser l'importation
de cette forme de calligraphie. Non
qu'il s'agisse d'une technique facile,
quand on voit ce monsieur
calligraphier des lettres d'une dizaine
de centimètres
de haut avec un pinceau long d'un
bon mètre
tenu par une seule main, et bien
que le travail rende toute la subtilité des
traits que nécessite une bonne pratique
de la calligraphie chinoise, il y a
fort à parier
qu'en arriver là nécessite de
longues années
de pratique. M'y étant essayé il
y a longtemps avec un simple bâton pour écrire
dans le sable, j'ai pu constater
en quelques instants que tracer un trait un
tant
soit peu contrôlé avec
un tel instrument relève d'une concentration
et d'une maîtrise musculaire qui n'est
pas donnée au néophyte.
Régalez
donc vos yeux de cette
vidéo et convenez qu'une fois de plus
il n’est
point besoin d'un matériel sophistiqué ni
d'un support hautement technique
pour arriver à faire
de la calligraphie de toute beauté.
>[Ella Lebralont]
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3/11/12 |
Bis |
De retour de Forcalquier… |
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[De retour de Forcalquier…] Oh
mes amis, quel belle journée que ce
dimanche 28 octobre, ce jour où je me suis
rendu à la Fête du Livre de Forcalquier.
Pourtant la météo n’était
pas de mon côté… un froid piquant
et un mistral mordant régnaient en maître
dans les rues de la ville et en chassaient
les habitants du cru ainsi que les audacieux
visiteurs éventuels.
Seuls les plus motivés arrivaient à trouver
suffisamment de force pour affronter
les intempéries
et finissaient par se retrouver dans
quelques lieux abrités,
chauffés comme de petits nids où la
lettre était célébrée
par quelques officiants des plus courageux.
Mais
le plus étonnant était l’idée
géniale pour baliser le parcours qui
nous était
proposé. Afin de faire découvrir
chacune des techniques qui permettent
de poser des signes sur le papier,
chaque visiteur était
doté d’une feuille initialement
blanche et était invité à faire
un chemin qui allait le mener à rencontrer
les différents intervenants, chacun appliquant
sur son document une des techniques
qu’il
maîtrisent. Tout d’abord, passage
sous la presse typo pour l’impression
par Philipe Moreau du texte « Le
pas de l’apprenti » de Pierre
Magnan, écrivain
qui fût lui même apprenti typographe.
Seule le « s » du titre
manquant, non pas par une honteuse
coquille, mais parce qu’il fallait, pour
l’obtenir,
aller rencontrer Christiane Paput qui
le rajoutait grâce à la magie de
la dorure à chaud
au fer à dorer. Puis on était
invité se
rendre à l’atelier de sérigraphie
où le revers du papier était orné d’une
sérigraphie réalisée sous
vos yeux par les animateurs du Garage
Librarii. Puis venait le tour des calligraphes,
Henri Mérou
et Christiane Milékitch
qui vous montraient toutes les subtilités
de cet art, que je pense la plupart
des lecteurs du BdG connaissent déjà bien.
Enfin pour couronner le chef d’œuvre,
Christian Paput officiait en gaufrant
le document au logo
de l’association Forcalquier des livres,
grâce à un engin étonnant,
un genre de presse à main dont le balancier
est alourdi par deux grosses boules
de cuivre et qui ressemble plus à une
machine digne des rêves les plus imaginatifs
des steampunks qu'à un outil d'imprimeur…
Bien entendu, chaque étape
de ce parcours proposait une exposition
de travaux réalisés
soit par les artistes eux-mêmes, soit
sur un thème particulier, soit encore
montrait des travaux d’écoliers
et de collégiens
qui avaient travaillé sur un hommage à la
lettre, utilisant les techniques
les plus diverses issues de l’imagination
fertiles de ces jeunes esprits.
Si vous ne l'avez pas fait cette année, tout
ceci, j’espère, vous incitera
l‘année prochaine à sortir
de votre chez vous, certes douillet,
pour faire faire le déplacement dans
cette riante cité des Alpes de Haute-Provence, à la
rencontre de tous ces artistes
amoureux de la lettre sous toute
ses formes.
>[Remi Stralglacer]
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Octobre
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31/10/12 |
Qin |
Calligraphie dans la rue |
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[Calligraphie dans la rue] Certains
de nos lecteurs sont sûrement déjà allés
en Chine, et peut-être ont-ils eu la chance
de voir dans les parcs des calligraphes
chinois pratiquer leur art d’une façon étonnante
qui leur permet tout à la fois d’utiliser
les trottoirs pour faire des grands formats
tout en évitant les foudres de
la vindicte policière prompte à embastiller
tout salisseur de lieu public. Pour cela,
ils utilisent non pas de l’encre, qui d’ailleurs à ce
format devrait être produite par litre ou
par tonneau plutôt que sur une petite pierre à encre,
mais tout simplement de l’eau. La calligraphie
ainsi produite est totalement éphémère
et n'en est empreinte que de plus encore
de beauté,
je trouve, car, évaporés sous l’action
du feu du soleil, les mots ainsi tracés
partent en quelques minutes dans l’invisible
là où, dit la tradition, ils perdureront
indéfiniment.
On voit ainsi un calligraphe tracer les
derniers mots d’un texte alors qu’il
ne reste des premiers plus qu’une légère
trace encore à peine visible.
Un bienfaiteur
de l’humanité a eu
la gentillesse de mettre sur Vimeo
toute une série de videos montrant ces
artistes de la vie de tous les jours
en pleine action.
Depuis
le petit pinceau au bout d'un long
manche pour les caractères
d’une
dizaine de centimètres de haut jusqu’au
quasi balai pour ceux qui font pas
loin de cinquante centimètres, les calligraphew
utilisent toute un série d’instruments
qui nous semblent aussi étranges et bizarres
que doivent sembler nos plumes métalliques
aux calligraphes chinois adeptes du
pinceau.
Régalez-vous de ces moments et
inspirez-vous, vous aussi de cette pratique
qui permet la calligraphie
en plein air, en total respect de notre
environnement urbain ou naturel et qui fait
ressentir aux spectateurs
le d’être les rares élus
participant à un
moment unique.
>[Eva Porée]
PS : un grand merci au blog pointypo pour l'info
!
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27/10/12 |
Gasp! |
Virtualité du réel |
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[Virtualité du réel] Je
ne sais pas si vous vous en souvenez,
mais il y a quelques années, un article
avait défrayé la
chronique des geeks, nerds et autres
hackers de tout poil, en prétendant avoir
un indice sérieux en faveur de la théorie
qui prétend que nous vivons actuellement
dans une simulation sur un gigantesque
ordinateur du futur qui crée et entretient
notre monde et tout ce qui constitue
la réalité à nos
yeux. Il s'agit là d'une hypothèse
bien pire que celle de Matrix où des êtres
humains bien réels sont plongés
dans monde virtuel totalement factice,
car cette hypothèse prétend que
nous n'avons pas plus de réalité que
le mangeur de cerise dans PacMan,
que
Mario dans
les célèbres
jeux éponymes ou bien que tel ou tel soldat
hyper-armé dans un de ces « pète-la-gueule » qui
ravissent nos chères
têtes blondes et futurs citoyens de
demain. A ce propos, un
article m'a récemment
fait froid dans le dos, il semblerait
que 72% des joueurs de ce genre de jeux
sont favorables à l'utilisation
de drones armés dirigés à distance pour
lutter contre
le terrorisme, même si on le sait, de nombreux
civils innocents font partie des « dégâts
collatéraux » selon l'expression
consacrée. En viennent-ils à ne
plus distinguer la réalité du virtuel ?
Mais revenons-en à notre sujet du jour. On
avait déjà des doutes sur la
réalité de notre monde en découvrant
que celui-ci était discret et non pas
continu, c'est à dire qu'il existe des
distances et des durées en dessous desquelles
on ne peut pas descendre, ainsi que
nous apprend les développements de la
mécanique
quantique. C'est un peu comme ces images
informatiques qui révèlent leurs
pixels insécables
sous la forme de petits carrés qui apparaissent
quand on les agrandit trop, la réalité révèle
des « pixels » physiques
et temporels quand on tente d'aller
chercher les
plus petits composants de notre réalité,
un peu comme si un ordinateur la calculait
en permanence.
Un deuxième
argument assez fort en faveur de
cette hypothèse
est que si un jour ce genre de programme
informatique total est possible et
voit le jour, il sera tellement
facile d'en faire usage, qu'à côté de
la seule vraie réalité réelle,
il y aura rapidement des milliers,
voir des millions ou plus de simulations
avec leur
milliers de
milliards de petits êtres simulés
qui dépasseront rapidement en nombre
les créatures réelles, un peu
comme il y a actuellement bien plus
de personnages de jeux vidéo qu'il
y a d'humains ayant jamais vécu sur
Terre depuis le commencement des
temps. Et donc me
direz vous ? Et
bien, statistiquement, il est donc
fort probable que nous soyons dans
ce type de simulation, simplement
parce qu'il y en a des millions alors
qu'il n'y a qu'une réalité réelle,
dans laquelle on a aussi peu de chance
de se trouver que d'avoir l'unique
ticket gagnant à la loterie, sachant
qu'il y en a des millions qui sont
perdants.
Cet état de fait expliquerait bien des
bizarreries du monde moderne, et on peut
imaginer notre sort, un jour peut-être
quand l'ordinateur qui nous anime
sera éteint et
quand l'expérience
dont nous faisons partie sera terminée.
Nous retournerons au néant
que retrouve Mario chaque fois que
mon garçon éteint
sa console de jeu. Bienvenue dans
le monde merveilleux de la Maya (non,
pas l'abeille). Extinction des feux
le 20 décembre prochain ?
>[Madmacs]
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24/10/12 |
Piq |
Forcalquier des Livres |
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[Forcalquier des Livres] Petite
piqûre de rappel avant le début du
week-end, n'oubliez pas que se tiendra à Forcalquier
du vendredi 26 au dimanche 28 le maintenant
très
célèbre Forcalquier
des Livres,
grande fête autour de l'écriture
livresque, qu'il s'agisse de calligraphie,
de typographie, de sérigraphie ou d'illustration
sous toutes ses formes. Une
tripotée d'expositions,
un wagon de démonstrations avec les praticiens
les plus illustres, une ribambelle de
conférences
données par tous les érudits en
la matière, bref, trois jours de fête
autour du livre en cette riante cité des
Alpes de Haute Provence. Sur le thème cette
année de « La lettre et autres
caractères »,
nombre de personnalités du monde du livre
seront à votre disposition pour vous montrer
toute l'étendue de leur art, calligraphies
musicales, presses typographiques ou
sérigraphies à petit
tirage, venez vous balader ce week-end
du côté de
Forcalquier, vous vous régalerez les yeux,
vous apprendrez moultes choses passionnantes
et vous pourrez voir de vrais artistes
travailler en live, c'est un peu autre
chose que « vus à la
TV » ou sur YouTube !
Et comme un bonheur n'arrive
jamais seul, à quelques
kilomètres de là se trouve une des
plus grandes librairies de France, j'ai
nommé le
fameux Bleuet à Banon, où vous pourrez
dénicher tel ou tel livre tant recherché,
mais où vous pourrez aussi déguster
de délicieux fromages de chèvre
dont ce village s'est fait la spécialité.
>[Firmin Firmière]
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21/10/12 |
Net |
Expositions virtuelles |
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[Expositions virtuelles] Si
vous ne l'êtes pas encore, je vous conseille
instamment de vous abonner à la
lettre d'information de la BnF. D'abord, vous
recevrez enfin
de la publicité sur un sujet qui vous intéresse
et qui ne vous coûte rien, au contraire
de tous ces mails plus ou moins racoleurs
qui vous incite à vous acheter tout un
tas de choses dont vous n'avez finalement
pas besoin,
mais cela pourra aussi vous procurer
des moments de bonheur à surfer sur une
des innombrables merveilles que nous
propose leur site. Mais oui, à la
BnF, il n'y a pas que des conférences,
certes passionnantes, ou des expositions,
certes magnifiques, qui pourront enrichir
l'esprit de
nos amis parisiens, ils ont pensé au fait
qu'une grande partie des français n'ont
pas la possibilité de se rendre tous les
mois à Paris pour visiter les plus belles
expositions du moment. Même à trois
heures de TGV pour nous autres aixois
et marseillais, le voyage à Paris reste
un fait exceptionnel digne d'un voyage d'études
de Graphos, certes, mais qui ne peut
se renouveler à volonté.
Donc,
pour en revenir à nos moutons, non
ce ne sont pas les lecteurs du BdG
que je traite ainsi d'ovins, le site
de la BnF propose toute
une série d'expositions virtuelles que
vous pouvez visiter depuis chez vous,
bien au chaud et au sec (au vu de
ce qui tombe dehors
au moment où j'écris ces mots,
je vous garantis que cela a une valeur
certaine), tout en sirotant un verre
de votre whisky
préféré (un
Cragganmore sans eau ni glaçons pour
moi), en caressant votre animal de
compagnie mollement étendu à vos
pieds (non, je ne parle pas de mon épouse),
bref, dans ces moments où tout n'est
que calme luxe et volupté, vous pourrez
rajouter une touche d'enrichissement à votre
esprit en vous régalant de la dernière
née de ces expositions virtuelles, celles
sur les
cartes maritimes, dont beaucoup,
entièrement
réalisées à la main, vallent
leur pesant de cacahuète dont vous pourrez
donc vous dispenser avec votre whisky,
ce qui réjouira votre médecin
traitant.
Vous
trouverez tout ça ici et là,
et n'oubliez pas de parcourir la galerie
des livres à feuilleter,
c'est un grand moment de bonheur.
>[Rebecca R'teumarine]
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18/10/12 |
2C |
Mentir en images |
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[Mentir en images] Vous en conviendrez,
il est très facile d'écrire n'importe
quoi. Que ce soit un mensonge volontaire,
une information non vérifiée ou
la rumeur colportée par son voisin, il
est très
facile de faire passer des vessies pour
des lanternes, surtout de nos jours avec
la survenue d'internet
et de ces moyens de diffusion si rapides
qu'ils empêchent toute vérification.
Eh oui, que ce soit avec son simple bon
sens ou en
chinant de ci de là sur les sites sérieux,
il faut absolument transmettre au plus
tôt
(et surtout sans y réfléchir) la
description de telle ou telle jeune fille
adorable que ses parents recherchent
désespérément
(remarquez qu'il ne s'agit jamais d'un
ignoble gamin débile, laid et grognon,
les parents sont bien heureux de s'en
débarrasser
et ne veulent semble-t-il absolument
pas qu'on le
retrouve), mais aussi les diverses
alertes prétendument
diffusées par un quelconque ministère
(qui diffuserait des informations si
importantes par des chaînes d'email ?) sur
les régulateurs
de vitesse et la pluie, les bananes et
les microbes mangeurs de viande ou les
seringues imbibées
d'HIV abandonnées dans les cinémas.
Plusieurs sites regroupent ces urban
legends, comme on dit de nos jours, comme
par exemple HoaxBuster
et les consulter est un vrai plaisir,
de voir les fruits incroyables de l'imagination
de nos
congénères au travail.
Mais à côté de ça,
l'image, elle, par contre a toujours été considérée
comme fondamentalement véridique. Certes
les peintres depuis quelques années maintenant
se sont éloignés de la simple
représentation
mais la photographie s'est substituée
en tant que représentation de référence
et on en arrive même au « Vu à la
TV » comme garantie ultime de la
vérité.
Une
exposition au célébrissime Metropolitan
Museum of Art (hélas pour nous, situé de
l'autre côté de l'Atlantique...)
retrace la passionnante histoire de
la falsification photographique et
propose, pour nous autres européens,
une partie de son catalogue en ligne
ici. Bien entendu, la falsification à usage
politique est omniprésente mais j'ai
découvert à cette
occasion qu'elle ne date pas de Staline
et de cette fameuse photo du premier
Mai qui a vu disparaître
un par un les amis de l'Homme de Fer
au fur et à mesure
qu'ils devenaient les victimes des
purges que bien souvent ils avaient
eux même
contribué à créer,
mais que dès l'invention de la photographie
(et donc bien avant Photoshop) on s'est
amusé à truquer
les tirages comme cette
photo de Grant qui date de
la guerre de sécession. On
y voit aussi des esprits très XIXe hanter
leur amis encore de ce monde, des exploits
incroyables comme
cette rosace humaine en haut d'un toit
ou bien tout simplement cet
homme boutonneux
et la cigarette à la
bouche retrouver sa peau de bébé et
l'absence de tabagie qui accompagne
ce jeune âge.
Promenez vous virtuellement dans
cette expo magnifique et visitez aussi
le reste du site
de ce musée de prestige, vous y découvrirez
bien des merveilles. Et la prochaine
fois que vous recevez un mail du Commandant Joubert
sur
les risques de cancer quand on roule
avec la climatisation, avant d'en arroser tout
votre carnet d'adresse,
allez faire un tour sur Hoaxbuster,
sinon c'est vous qui serez le dindon de la farce.
>[Sapho Tochoppe]
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13/10/12 |
Book |
Calligraphie / Typographie |
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[Calligraphie / Typographie] Il
est parfois des ouvrages difficiles à lire.
Des fois c'est parce que le style ou
la manière
de présenter les choses sont abscons ou
peu logiques voir même volontairement obscurs.
Mais parfois, c'est parce que l'auteur
manipule des concepts hautement sophistiqués
ou particulièrement précis dont
l'intégration
par le lecteur demande des efforts. Dans
le premier de ces cas, point n'est besoin
de s'acharner si
on a d'autres sources, il suffit de trouver
un ouvrage sur le même sujet mais mieux écrit
et ce qui semblait une montagne se retrouve
soudain à un
niveau beaucoup plus abordable et on
se demande comment on a pu faire paraître
des choses aussi simples sous un aspect
aussi rebutant. Mais
dans le deuxième cas, hélas, il
faut s'armer de patience car la compréhension,
l'intégration, la manipulation de certains
concepts ne peut se faire que dans l'effort
et la sueur (si vous arrivez à vous éviter
le sang et les larmes, c'est déjà pas
mal).
Dans cette dernière catégorie,
je voudrais donc vous signaler un ouvrage
universitaire extrêmement intéressant
sur le thème
de la calligraphie et de la typographie,
bref du signe écrit ou même dessiné en
général. Ce livre « Calligraphie /
Typographie » est
un recueil d'articles sur le lien indissoluble
entre l'écriture au sens de support de
signification et la forme graphique
sous laquelle cette écriture est composée.
Ces articles apportent chacun sur ce
sujet une lumière
différente, soit parce qu'ils se préoccupent
de diverses civilisations et traditions écrites,
soit qu'ils examinent des auteurs ou
des artistes (parfois la frontière est
très floue)
qui ont volontairement mélangé la
forme et le fond, le signifié explicite
et le signifié graphique. On retrouvera
ainsi bien entendu Dotremont et ses
signes calligraphiques, Claudel ou
Reverdy mais aussi
Raban Maur et son « De
Laudibus Sanctae Crucis » ou
les évangéliaires
irlandais dans lesquels les enlumineurs
ont su si bien manipuler la lettre
en des compositions mirobolantes qu'à vouloir
tellement l'orner, ils la transmutent
en une matière complètement
abstraite du signe d'origine. Et je
ne peux manquer de mentionner un article
sur la mise
en page et
les compositions typographique des deux
versions du Songe de Poliphile, celle
en italien d'Alde
Manuce (1499) et celle plus tardive
en français
de Kerver (1546) qui vaut à lui tout
seul l'achat de cet ouvrage, tant il
est intéressant,
bien illustré et qu'il permet de se régaler
encore plus profondément de ces deux
livres archétypaux (enfin, de reproductions,
pour ceux qui ne payent pas l'ISF).
Bon, et maintenant
la mauvaise nouvelle.
Je dois vous l'avouer, ce livre est
extrêmement
difficile à trouver. Sur son site,
l'éditeur
affiche une simple mention, « fermé pendant
le mois d'aout » (euh mais on est
au mois d'octobre, maintenant ?),
le livre est déclaré épuisé un
peu partout sauf chez Decitre (bravo à eux)
chez qui j'ai pu l'acheter avec beaucoup
de patience (mais il la vaut bien).
Vous trouverez un aperçu
de son contenu ici pour vous motiver
un peu plus dans vos efforts.
Vite,
il n'y en aura peut être pas pour
tout le monde !
>[Rebecca Litypo]
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10/10/12 |
.be |
Interligne |
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[Interligne] Au
hasard d'un mail me signalant un lien
inactif dans le BdG, j'ai eu le plaisir
de découvrir
Interligne.
Ce site, et l'association qui va avec, sont particulièrement
tournés
vers la calligraphie mais ne dédaignent
pas quelques flâneries du côté de
la typo ou de l'enluminure, du livre
ou de l'illustration. De nombreux stages
souvent animés par les
plus grands calligraphes sont recensés
et proposés au visiteur, soit sous la forme
d’annonces, mais aussi, ce qui est plus
exceptionnel sur la toile, sous la forme
de compte-rendus de participants. On
y trouve aussi des annonces
d'expositions depuis les plus prestigieuses
jusqu'aux plus humbles, et croyez-en
ma vieille expérience,
ce ne sont pas forcément les plus prestigieuses
qui sont les plus intéressantes. Bien souvent,
on découvre dans de petites expositions
issues des archives départementales voir
municipales des merveilles issues de
notre riche patrimoine scriptural qui,
loin de rivaliser avec
la magnificence des joyaux de la BnF
ou de la BRB, livrent à nos regards des
documents issus de la vie de tous les
jours bien plus émouvants
car plus empreints d'humanité que ces riches
ouvrages dont on se demande si quelqu'un
les a jamais lus.
Une autre caractéristique
de ce site est de s'intéresser à tout
ce qui se passe dans le domaine de
l'écriture
dans deux pays francophones, j'ai nommé la
Belgique et la France. Et donc je trouve
qu'une saine émulation
peut naître de la juxtaposition des événements
dans les deux pays, les (bonnes) idées
peuvent circuler et pourquoi pas, pour
les plus septentrionaux d'entre nous,
un petit voyage éclair
peut se trouver justifié pour aller visiter
telle ou telle exposition outre Quiévrain.
Dernière
particularité, mais non
des moindres, ce site est très régulièrement
mis à jour et recense des expositions
qui parfois sont encore assez loin
dans le futur, ce qui permet à tout
un chacun de planifier ses vacances à l'avance
pour aller, sous un prétexte futile,
trainer sa famille dans tel ou tel
recoin de France ou
de Belgique où se trouvera comme par
hasard une belle exposition de calligraphie,
comme le font certains
que je connais.
Vadrouillez et découvrez
la richesse de ce site, ses nombreux travaux
et liens vers les
sites des associations françaises et
belges, sur les événements et
autres stages et le périodique qui
vous est proposé par
mail. Notez d'ailleurs qu'on y mentionne
le festival Forcalquier des Livres à la
fin de ce mois d'octobre, festival dont je
vous entretiendrai
très prochainement et qu'il ne faut
absolument pas manquer.
>[Hermann Eckenpiss]
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6/10/12 |
Or |
Cupriavidus metallidurans |
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[Cupriavidus metallidurans] Amis alchimistes
de tout poil, adeptes de la transmutation
du plomb en or, chauffeurs d'athanor et autres
amateurs
de Grand Œuvre sous toutes ses formes, arrêtez
tout ! Il est inutile de continuer à vous
acharner dans cette quête de la transmutation,
car vous avez été battus de vitesse
une fois de plus par la science toute
puissante, qui prouve bien là une fois
de plus sa portée universelle. Eh oui,
vos efforts s'ils ont été méritoires
sont malheureusement vain, grâce à la
découverte au fond d'un laboratoire que
l'on imagine être digne du savant fou, avec
cape noire, orgue monumental et toccata
et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien
Bach, au fond de ce laboratoire dis-je donc a été trouvée
la
bactérie qui produit de l'or ! Oui,
par l'équivalent d'un orifice des moins
nobles pour l'être humain, une nouvelle
race de bactérie a été découverte
dont la caractéristique est de produire
ce métal jaune devant lequel tout humain
ressent une fièvre des plus intense, comme
le chante si bien Figaro dans le Barbier
de Séville
de Rossini.
Bon certes, pour tout vous
dire, elle ne produit pas d'or à partir
du plomb, mais à partir de déchets
toxiques contenant divers composés aurifère
comme en déverse par tonne chaque année
un occident féru de matériel électronique
dernier cri dont le coût de plus en plus
exorbitant n'est pas dû au quelques grammes
d'or qu'ils contiennent certes, mais
plutôt à l'immense
avidité des humains qui sont prêts à dépenser
des cents et des milles pour se les
procurer. Mais que deviennent les millions d'iPhone
4 quand leur possesseur s'en est débarrassé pour
acheter le nouvel iPhone 5 ? Ils se
retrouvent en général dans d'immenses
décharges
dans divers pays en voie de développement,
comme on dit, où des pauvres hères
les désossent pour quelques centimes,
et s'intoxiquent par la même occasion.
Les bactéries normales aussi d'ailleurs
ne vivent pas bien vieilles dans ce genre
d'environnement. Et bien, la bactérie
Cupriavidus metallidurans, elle, aime ce genre
de brouet et
est même
capable d'en digérer les composés
métalliques pour produire des petits
globules d'or fin sans en souffrir un tant soit
peu de la toxicité.
Malheureusement pour
tout nos lecteurs que j'imagine bavant
sur leur clavier
avec à la
place des yeux deux boules hallucinées,
imaginant déjà faire croître
des millions de ces animalcules dans
leur cuisine ou leur garage, pour que la bactérie
produire un ou deux lingots, il faut lui donner à manger
des sels d'ors purs et non pas des
sels de plomb sans quoi elle n’excrétera
qu'un vulgaire métal tout juste bon fournir
aux typographes des caractères d'imprimerie.
Il faudra pour encore quelques années,
un accélérateur de particule et
des torrents d'énergie pour produire
quelques atomes d'or à partir de plomb.
Bon mais on peut rêver quand même
! Fausse alerte, donc… Allez, il
est temps de se remettre à l'athanor,
le grand œuvre n'est pas encore atteint
!
>[Nicolas Flamel]
PS : plus d'informations avec de belles
photos ici et
là.
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3/10/12 |
Math |
Mandelbrot en HD |
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[Mandelbrot en HD] Il
y a plus de choses dans le ciel et sur
la terre que dans toute la philosophie,
nous affirme Shakespeare.
Et bien, je vous propose de découvrir tout
ce que peut produire une toute petite équation
mathématique, celle qui permet de construire
l'ensemble de Mandelbrot. Ne désirant pas
faire gonfler artificiellement les bénéfices
des fabriquant de médicaments contre le
mal de tête, je vous épargnerai la
description des multiples propriétés
de cette équation, ceux qui n'ont pas peur
de contribuer à creuser le trou de la sécu
peuvent consulter les multiples
pages d'internet dédiées à la
plus célèbre
des fractales.
Pour les autres, je vous
propose de vous laisser bercer par
les excellentes vidéo
que vous propose le site HD-fractals et
qui sont basées sur une descente dans
les finesses de plus en plus subtiles
de cet ensemble que tout
programmeur a déjà titillé au
moins une fois à ses heures perdues.
Moi même, tant qu'on en cause, j'y ai
fait travailler des jours et des nuits
un énorme
ordinateur dans les années 80 pour produire
quelques images de détail particulièrement
magnifiques. Bon, maintenant c'est
devenu le travail de quelques dixièmes
de secondes pour le moindre téléphone
portable mais la petite dizaine d'image
obtenues à l'époque
sont encore au fond de mes cartons,
tant elles sont le résultat d'heures
de patience pour arriver à les calculer.
Je ne sais pas quels ordinateurs les
auteurs de ces merveilles
ont employés, mais on trouve sur ces
vidéos
haute définition une foule de détails
dont on n'aurait même pas pu rêver à l'époque.
D'ailleurs on n'envisageait même pas de
voir de la vidéo sur un ordinateur encore
moins de la vidéo HD et encore moins
de la vidéo HD d'images de synthèse
et encore moins
de la vidéo HD d'images de synthèse
en 3D.
Bref, une fois de plus, la modernité nous
fait découvrir toute la beauté intrinsèque
des mathématiques dont se privent hélas,
ceux qui délaissent cette science au
motif qu'« ils ne sont pas matheux ».
Avec suffisamment d'effort, tout le
monde peut être
matheux comme tout le monde peut apprécier
la littérature.
L'homme est un être plein de potentialités,
il suffit de les utiliser, comme l'ont
bien prouvé,
pour notre plus grand bonheur, les
auteurs de ces
animations.
>[Armand Del Brot]
PS : attention, à consommer avec modération,
je me suis senti tout drôle apèrs avoir
« volé » pendant dix minutes
dans ces merveilleurx détails… Effet
hypnotique ou grand complot de décervelage ?
À vous de voir…
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Septembre
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30/9/12 |
Livre |
Sales caractères |
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[Sales caractères] Pour
s'initier à une
discipline artistique quelconque, de
la calligraphie à la
gravure sur pierre, un mode d'accès bien
commode, et souvent très efficace, est
de se plonger dans son histoire. Quand
la matière
est jeune, comme la programmation informatique
(*), l'histoire est facile à aborder, les
quelques dizaines d'années sont parcourues
rapidement et les concepts clés aisément
intégrés. Mais quand l'histoire
parcourt plusieurs siècles, qu'elle est
marquée
par moultes personnalités aux idées
contradictoires, qu'elle est parcourue
de mouvements aux tendances fortes et
universalisantes, comme
pour la typographie, le problème est bien
plus ardu. Que faire ? Se plonger dans
les trois tomes (seuls aujourd'hui parus)
de « l'Histoire
de l'écriture typographique » d'Yves
Perrouseaux, ouvrage de spécialiste détaillé et
précis, au risque de devoir ingurgiter
des tas d'informations dont vous n'avez
pas besoin ? Acheter une foules de livres
détaillant
chacun une parcelle de cette histoire,
depuis les Vervliet pour
la Renaissance jusqu'au Blackwell pour
le XXe siècle ? Là encore,
seules les personnes désirant vraiment
avoir une connaissance exhaustive sur
le sujet seront passionnées par ces ouvrages
de spécialistes,
regorgeant de faits précis, de thèses
argumentées et de références à des
documents d'époque.
Alors, pour vous qui
voulez avoir un vernis sur l'histoire
de la typographie, je ne peux que
vous conseiller « Sales
caractères » un
livre paru il y a quelques temps qui
retrace sous une forme très agréable à lire
les histoires de certains caractères
qui ont marqué leur époque et
souvent aussi la nôtre. Et toutes ces
histoires regroupées brossent une histoire
générale
de la typographie, un peu comme chaque
petit coup de pinceau si simple de
Seurat contribue à former
une vision globale du paysage. Facile à lire,
donc, regorgeant d'anecdotes et de
moments de la petite histoire de la
typographie, au risque
parfois
d'une certaine imprécision et d'un manque
de profondeur, ce livre explique la
genèse
et l'utilisation à travers le temps de
ces lettres qui nous environnent, et
un de ses grands mérites, c'est de nous
apprendre à voir
ces signes non pas comme des mots,
des lettres, bref du signifié, mais
bien comme des formes graphiques abouties,
avec des contours
soigneusement élaborés,
des proportions précisément choisies
et un équilibre forme & contreforme
parfaitement défini par leurs concepteurs.
Lisez-donc
ce livre, si vous en avez marre de
ne rien comprendre aux articles
de ce blog (ou d'autres) consacrés à la
typographie, en quelques pages vous
aurez les informations suffisantes
pour mieux en faire votre
miel, mais aussi pour briller en
société et
pourquoi pas, vous donner le goût
d'embrayer ensuite sur les ouvrages
arides pesant plus de deux kilos
(chacun). Et quoiqu'il
en soit vous ne pourrez plus regarder
une typographie bien balancée sans
en être ému
par la beauté.
Quoi de plus agréable ?
>[Amédée Veulopeur]
(*) ah
bon, je ne vous ai pas encore expliqué que
la programmation est un art ?
et bien je vous infligerai ça prochainement !
PS : je me rends compte que, malgré mon
enthousiasme, je cède de moins en moins à l'hyperhypotaxe,
youpi !
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27/9/12 |
Baux |
Colloque Louis Jou |
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[Colloque Louis Jou] Bon, je vous
avais averti, il vous faudra attendre
encore deux ans pour rectifier votre erreur de
ne pas être
venus au colloque Louis Jou de cette
année.
J'exclus bien sûr de mon propos ceux de
nos lecteurs qui ont pris la peine de
se déplacer,
mais à ce que je crois ils ne sont pas
très nombreux. Bref, vous avez manqué un
grand moment... Tout d'abord, un grand
merci à l'équipe
d'organisation, ils ont été super-pros,
tout s'est déroulé parfaitement,
sans heurts, sans trous et sans panique,
nous avons été reçus comme
des rois (comme des princes est un peu
limitatif je trouve, dans ce cas précis).
Et que dire
du contenu de ce colloque ! Loin de
tourner en rond autour du nombril
du grand Architecte Du Livre unique,
chaque conférence
a été une révélation
d'un côté peu connu du grand homme,
de ses amis ou des personnes qui ont
suivi son exemple (le sachant ou pas
!). Nous avons eu la
chance d'être éclairés sur
Suarès
et le wagnerisme (non ce n'est
pas l'amour effréné de Wagner),
sur ses amis de l'époque provençale
de Jeanne de Flandrésy, une sacrée
personnalité, à Marie Mauron, à lire
absolument « le Sel des pierres » (entres
autres), en passant par Charles Galtier
qui a orné les « Bucoliques
baussenques » de ses si beaux textes,
mais aussi sur
sa bibliothèque,
quoi de plus fascinant que de découvrir
l'homme par le contenu de sa bibliothèque,
sans oublier Marc Kopylov qui nous
a fait découvrir
les éditions des Cendres (vous trouverez
leurs trésors ici)
et Jacques André (de la liste typo !)
venu nous expliquer les subtilités des
(sublimes) caractères de Louis Jou, de
leurs variantes et de leurs abréviations.
Mais loin de nous cantonner à de magistrales
interventions, nous avons eu l'occasion
d'écouter
un concert proposé par Archemia,
une étrange
formation combinant instruments et
chants classiques et tambourinaires,
de visiter (ou revisiter) la
Fondation et le Musée, d'admirer une
exposition des
livres anciens issus de la bibliothèque
de l'imprimeur et aussi de parcourir
les Baux sur la houlette
de Cyril Dumas qui nous en a fait découvrir
les recoins les plus insolites, tout
en terminant par une émouvante visite
au cimetière
où se trouvent à quelques mètres
l'une de l'autre les tombes des deux
« Dormants des baux » Jou
et Suarès, dont je ne peux résister à l'envie
de vous faire partager quelques vers
:
Ne m'écrasez pas d'une pierre,
J'ai horreur de ce qui est lourd,
Je crains même les mains du lierre,
J'aspire à l'aile de velours.
Je ne veux
pas du plus beau marbre,
qu'un simple bandeau de granit,
Borde mes pieds et qu'un doux arbre,
Allumé d'air veille à ma nuit.
Laissez-moi
loin de toute route,
Si seul que j'ai toujours vécu,
Que le ciel et le vent écoutent,
Mon silence de grand vaincu.
Sur
ce tertre naïf qui brûle,
Ô
vienne quelque noble ami,
Qui près de moi enseveli,
Baise la terre au crépuscule.
Et encore
un grand merci à toute l'équipe
de la Fondation Louis Jou, à toutes les
chaleureuses personnes rencontrées au
cours de ces deux jours, l'esprit de
Lure ne souffle pas que dans la vallée
de la Durance.
>[Eva Gunérisme]
PS : je me rends compte que, dans mon
enthousiasme, je cède de plus en plus à l'hyperhypotaxe,
je prie mes lecteurs de m'en excuser.
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23/9/12 |
OGM |
IgNobel prices |
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[IgNobel prices] Beaucoup
de remue-ménage ces derniers temps à propos
de découvertes
scientifiques extraordinaires ou simplement étonnantes.
Bien souvent suivies de critiques voir
de rétractations
ou de communiqués étranges à propos
des déformations que la presse aurait faites
des purs résultats de ces études.
Car oui, le monde scientifique a aussi
ses lois du marketing, une bonne
publication répercutée
internationalement assure à son auteur
des budgets pendant de nombreuses années,
accompagnés en général
de nominations au titre d'expert dans
des commissions et sous-commissions
qui mettront du beurre dans
les épinards. Après les climatologues
qui se voient attribuer ou couper leurs
budgets en fonction de leur résultat
prouvant ou non le réchauffement climatique
d'origine humaine (et les milliards
de subvention qui y sont attachés), après
les résultats
d'une étude qui montre que deux tiers
de résultats
scientifiques publiés ne sont pas reproductibles
(mais doit-on croire celle-ci plutôt
que celles-là ?) , après
la mise sous le feu des projecteurs
du Dr.
Yoshitaka Fujii recordman des études
fantômes avec plus de deux cents articles
bidonnés
(enfin, on a réussi à le prouver
pour deux cents d'entre eux !), voici
une étude
en première page des journaux, des sites
d'informations, une étude sur les cancers
induits par les OGM dont on apprend
que les journalistes qui voulaient
la publier devaient signer
un contrat leur interdisant
toute contre expertise, dont le caractère
indépendant n'a
pas tenu cinq minutes quand on a découvert
que l'auteur fait partie d'une association
de promotion de l'agriculture biologique (que
dirait-on d'une étude qui ne serait faite
que par des employés de Monsanto ?),
que les résultats
sont fondés sur des populations tellement
faibles (10 individus parfois) qu'aucune
donnée
statistiquement valable peut être
extraite et qu'encore une fois, la
presse s'est emparée
de l'affaire alors que l'article n'avait
pas été relu
par des scientifiques du domaine et
que la reproductibilité de
l'étude n'avait pas été tentée.
Bref, du pur
marketing médiatico-scientifique,
qui fait vendre certes, mais qui ne
veut rien dire. De quoi décrédibiliser
tous leurs collègues qui prennent la
peine de vérifier leurs affirmations
et qui font de vraies recherches.
Tout ceci
pour nous mener aux « IgNobel
Prices » qui viennent
d'être décernés
il y a quelques jours. Je vous rappelle
que ces prix sont une parodie des prix
Nobel mais qu'ils
portent sur de réels articles parus dans
de très sérieuse revues scientifiques
de portée internationale. Cette année,
je vous conseille l'étude sur la façon
dont les chimpanzés reconnaissent leurs
congénère à leur derrière,
celui sur les explosions de colons
un rarissime accident lors de cautérisations
du colon ou bien surtout le prix IgNobel
de chimie pour
un scientifique qui a résolu le mystère
de certains habitants d'un petit village
suédois qui
voyaient leurs cheveux devenir verts.
Et ce ne sont que quelques uns de ce
florilège
d'études
toutes plus farfelues les unes que
les autres, enfin farfelues mais sérieuses,
quand même
! Lisez ici les compte rendus complet
des prix IgNobel et payez-vous une
bonne tranche de rigolade. Une bonne
raison pour apprendre l'anglais, avec
le site des Darwin
Awards, bien
sûr...
>[Roger Aime]
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20/9/12 |
Lyon |
Musée de l'Imprimerie |
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[Musée de l'Imprimerie] Les
expositions du Musée de l'Imprimerie de
Lyon se suivent avec toujours une remarquable
qualité à la fois des documents
présentés et de la muséographie
elle-même. Et donc après la passionnante « Tout
le monde connait Roger Excoffon » ,
remarquable par la présence d'une foule
de dessin préparatoires à la création
de ses caractères qui montrait bien le
chemin parcouru jusqu'à la synthèse
finale, après le ludique « Quand
les livres s'amusent » ou nous avons
pu nous émerveiller devant tous ces magnifiques
livres à système qui bougent au
gré du feuilletage, dont les décors
prennent du relief quand on tourne les
pages ou bien ceux qui sortant résolument
de la forme du codex deviennent des objets improbables à la
fois porteurs de texte et d'objets d'art
mobiles tels de petits musées portatifs.
Et il y a eu « Géographie parallèle » qui
est prolongée jusqu'au 14 octobre et qu'il
faut absolument que vous alliez voir
si vous aimez les livres à quatre mains
dans lesquels deux grands artistes se rencontrent.
Il s'agit
là de Butor pour le texte, incroyable de
poésie, et Marc Jurt pour les illustrations
toutes plus belles les unes que les autres.
Tout
ceci pour vous signaler que depuis
le 12 septembre dernier, une nouvelle
exposition s'est ajoutée à celle-ci,
ce qui fait que votre voyage à Lyon, si
vous n'y habitez pas déjà, sera
doublement rentable car vous pourrez également
voir jusqu'au 14 octobre 2012 « La
lettre à l’heure
des révolutions technologiques »,
une exposition-dossier qui servira
de support entre autres au Congrès des
Musées
européens de l’imprimerie, qui
aura lieu du 11 au 13 octobre 2012 au Musée
de l’imprimerie de Lyon pour réfléchir à la
valorisation et à l’étude
du patrimoine typographique européen.
Une
journée plus généralement
ouverte au public est prévue le 12 sur
simple inscription au musée. Réservez
dès aujourd'hui votre journée
car le programme est pour le moins alléchant !
>[Nasser Velle de Canut]
PS : petite astuce pour ceux qui comme moi,
se sont inscrit sur le
site de la librairie du Bleuet et
n'ont pas reçu leur mot de passe par
mail, malgré des recherches approfondies
dans le dossier des messages indésirables,
reconnectez-vous sur lesite et cliquez
sur « Mot
de passe oublié », vous êtes peut-être
inscrits sans le savoir !
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16/9/12 |
Go! |
Exposition à Saumane |
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[Exposition au château de Saumane] Si
vous êtes familiers de cette colonne, vous
vous souviendrez peut-être de Jean-Michel
Mathonière, ce spécialiste du compagnonnage,
dont le site est remarquable par la qualité des
informations qu'il contient sur ce monde
tout de même assez complexe et discret.
Je vous engage à la parcourir, je pense
qu'il fera sens chez beaucoup d'entre
vous. Mais pour toucher
un plus vaste public, Jean-Michel Mathonière
fait aussi parcourir la France a une
série
d'expositions sur ce thème. Ces expositions
sont remarquablement bien faites et si
l'homme est en plus présent pour vous les
faire visiter, vous apprendrez nombre
de choses intéressantes
et d'anecdotes passionnantes sur les
Compagnons. L'année dernière à ces
mêmes
journées du patrimoine, je l'avais rencontré autour
de l'exposition Stéréotomique au
château de Saumane près de l'Isle
sur la Sorgue dans le Vaucluse où il présentait
donc cette exposition et proposait une
conférence
qui fit salle comble.
Cette année il récidive
au même
endroit avec une exposition nommée « Compagnons
! » montrant divers chefs d'œuvres
et autres outils, mais également avec
les conférences qui la complètent.
Je vous encourage fortement à y aller,
non seulement pour découvrir ce magnifique
château, si vous ne le connaissez pas
encore, mais pour voir l'exposition et
assister aux
conférences et papoter avec cet érudit passionné,
vous ne regretterez pas votre week-end
baladeur !
>[Greta Hyeurt de Pierre]
PS : si vous n'êtes pas en Provence ce week-end,
regardez tout de même sur le
site, on
vous y propose plusieurs expositions
dans l'Yonne notamment.
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13/9/12 |
Pom |
L'iPhone 5 est arrivé ! |
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[L'iPhone 5 est arrivé !] Certes,
Apple est une entreprise que fait du
bon matériel.
J'ai pour ma part à la maison trois portables
Mac dont le plus âgé date de 1998
et ils fonctionnent encore tous les trois,
même
si l'un deux est tombé plusieurs fois par
terre, il n'en garde que des bosses dans
sa coque en aluminium et même si certains
font sentir leur âge, ils restent opérationnels
pour certains 14 ans après leur fabrication.
Certes dans le monde actuel où l'argent
et la marchandise sont rois, où le bling-bling
est devenu la seule manière d'exister
et où l'affichage d'un certain niveau
de revenus (réel ou fictif) à travers
sa montre, son téléphone, sa voiture
ou ses vêtements est devenu le seul critère
de socialisation, Apple est au téléphone
ce que Rolex est à la montre ou BMW à la
voiture, sûrement pas le plus beau, le
meilleur ou le plus cher (le luxe
ultime est
d'avoir un secrétaire pour prendre vos
appels et passez en vallée de Joux si
vous voulez vraiment voir des marques
de montre de luxe) mais
un bon niveau de la bourgeoisie
qui veut afficher son état, mais qui
n'a tout de même pas les moyens de se
payer vraiment le top. Normal, elle
a en général
acheté sa voiture, sa maison et certains
de ces colifichets à crédit et
en fait, c'est la banque qui en est
propriétaire.
Bref,
je trouve pour ma part assez révélateur
de notre état mental à tous que
de voir quelques jours avant le 12
septembre les divers médias spéculer
sur ce que pourrait révéler de
nouveau cette version 5 tant attendue.
Même
France Culture, qui dans ses journaux
ne parle jamais
de faits
divers et se glorifie de ne diffuser
aucune publicité,
France Culture dans son journal du
mercredi matin a passé quelques secondes à mentionner
le fait que le soir même serait présenté ce
nouveau téléphone. Comme quoi
même
les meilleurs… Pour tout vous avouer,
même
moi, mercredi soir, alors que j'avais
pourtant bien d'autres choses à faire,
j'ai passé quelques
minutes sur le live-blog d'Ars Technica à lorgner
la transcription de la conférence et à voir
si vraiment, il avait un écran plus grand
et un processeur plus puissant, et
tutti quanti…
Et
bien m'en a pris, car jeudi matin
au café,
aucun autre sujet n'a pu être évoqué.
Chacun y allant de ses sources diverses,
un qui connaissait quelqu'un qui
avait eu l'occasion de le voir d'un
peu plus près, un autre
qui avait trouvé un site sur lequel
on publiait déjà un banc d'essai,
bref on se serait cru dans un journal
people, sauf
que là, le people c'était un
téléphone.
Et ce qui est incroyable, tout le
monde avait un avis ! Depuis les
dénigreurs
les plus intransigeants du monopole
d'Apple et
de ses prix délirants jusqu'aux adulateurs
inconditionnels de la marque, peu
d'entre eux pouvaient dire quoi que
ce soit d'informé sur
l'attaque de l'ambassade américaine
en Libye, mais tous avaient une opinion
bien arrêtée
sur ce téléphone.
Du pain et
des jeux, la recette n'est pas
nouvelle.
>[Stéphane Boulots]
PS : même sur le Blog de Graphos,
ils en ont parlé, c'est trop la honte !
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8/9/12 |
Expo |
Art Dico à Rousset |
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[Art Dico à Rousset] Vous
vous souvenez peut-être de quelques articles
de ce blog à propos
de Thora Van Male. Cette érudite des dictionnaires
nous a initiés aux iconophores à travers
plusieurs livres parus il y a quelques
années
notamment aux éditions
Alternatives. Elle
nous a également régalés
récemment de « Liaisons
généreuses »,
un livre aux éditions Arlea qui examine
dans le détail la porosité entre
les langues françaises et anglaises, à la
fois sur un docte ton érudit et historiquement
documenté mais aussi avec un humour inimitable
qu'apprécient tout ceux qui la connaissent.
Eh
bien, aixois, marseillais et autre
hauts et bas provençaux, vous avez l'occasion
de voir son exposition « Art Dico » mais
aussi Thora en personne en vous rendant
samedi à Rousset,
près d'Aix, dans la Chapelle
du Calvaire chez Reine Colin, lieu dont nous vous
avons déjà parlé récemment.
Cette exposition dans ce lieu magnifique
vous permettra d'approcher l'art des
grand illustrateurs de dictionnaire
et de partir à la
recherche des noms de ces objets parfois
bizarres et souvent insolites qui sont
figurés
en tête
de chaque chapitre du dictionnaire
et qui sont censés commencer par la lettre à laquelle
le chapitre est consacré. Mais la quête
est parfois difficile et nombreux sont
les dictionnaires du XIXe par exemple,
dont certains objets nous
sont aujourd'hui tellement étrangers
que c'est une véritable quête dans
laquelle l'auteur s'est lancée pour retrouver
leur véritable appellation.
Bref, même
si le week-end prochain sera particulièrement
chargé et les tentations
culturelles particulièrement nombreuses,
ne manquez pas la possibilité de voir
cette remarquable exposition sans
faire des centaines
de kilomètres en générant
des tonnes de gaz carbonique et de
papoter avec Thora !
>[Gaspard Dicaux]
PS : si vous
voulez avoir un petit aperçu
de la qualité du travail de Thora
Van Male, je vous conseille de
cliquer ici. Pour
toutes informations à propos de
cette exposition, allez voir ici ou là.
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5/9/12 |
Net |
pointypo |
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[pointypo] Je
me rends compte avec effarement que je
ne vous ai encora jamais parlé du blog
pointtypo.
Ce blog consacré, vous vous
en doutez, à la
typographie est animé entre autres, par
Jean-Baptiste Levée qui nous a ravi cet été à Lurs
par une conférence érudite sur Hypnerotomachia
poliphili d'Alde Manuce (1499) et les
correspondances avec l'édition française
ultérieure
du Songe de Poliphile de Jacques
Kerver (1456). Une trop courte heure de pur
délice.
Jean-Baptiste est créateur de caractères
d'entreprise mais fait aussi partie du
Bureau des Affaires
Typographiques, une de ces jeunes fonderies
pleine de créativité et de dynamisme
qui prouvent surtout que la qualité de
certains créateurs peut ne pas attendre
le nombre des années de leurs créateurs.
Sur
ce blog, vous trouverez toute l'actualité de
la création de caractères, mais
aussi des expositions, des conférences,
des livres parus et des nouvelles de
l'ATYPI puisque Jean-Baptiste Levée est
leur représentant
en France. Bien souvent, ce blog est
illustré de
superbes photographies comme vous pouvez
vous en rendre compte sur cet
article consacré aux
60 ans des Rencontres de Lure !
Un seul
petit clic suffit… pour le mettre
dans vos favoris !
>[Rapha Vori]
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1/9/12 |
Net |
La librairie Le Bleuet |
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[La librairie Le Bleuet bientôt
en ligne] Le
Bleuet est une librairie étonnante, unique.
Située à Banon,
Alpes de Haute Provence, une localité bien
plus connue pour son célèbre fromage
prisé de tout ceux que les fromages qui
puent n'effrayent pas, cette librairie
a pour particularité d'avoir pour principe
de ne jamais renvoyer un livre à l'éditeur.
Car sachez que dans beaucoup de librairies,
chaque mètre de rayonnage doit être
rentabilisé et
les livres qui n'ont pas la chance de
recevoir une couverture médiatique suffisante
ou de ne pas passer dans le domaine restreint
des
livres de référence de leur domaine,
se voient renvoyés à l'éditeur
au bout de quelques semaines pour faire
place à la
toujours plus importante déferlante des
nouveautés littéraires. Et ce n'est
pas en ce début de rentrée littéraire
que le phénomène risque de se ralentir.
Ainsi, quand au bout de quelques semaines
un livre n'a pas été vendu, il retourne
droit à l'éditeur
qui au petit bonheur de son jugement
soit le stockera pour quelques temps,
mais le mètre cube
de stockage a aussi son prix, soit l'enverra
au pilon où il deviendra au mieux du papier
recyclé et au pire du papier toilette.
Sans être cynique, il est vrai que je connais
certains livres qui auraient pu directement être
transformés en papier toilette sans passer
par la case librairie, mais bon, il sont
une infime minorité. J'avais lu quelque
part que quatre-vingt pour-cents des
livres imprimés
finissaient ainsi. Quel gâchis, d'autant
que pour peu que le bouche à oreille se
fasse avec une lenteur d'escargot ou
que l'on ait tout simplement été distrait
et qu'on ait manqué telle ou telle sortie,
certains livres deviennent introuvables
au bout de quelques mois, sans même aucune
chance de les trouver chez les bouquinistes.
C'est
pour lutter contre cette frénésie
de création-destruction que le Bleuet
garde en ses murs tous les livres qui
lui sont envoyés
et qu'ainsi il est souvent le seul
en Franceà détenir tel ou tel
exemplaire neuf d'un livre qui aura peut-être
passé inaperçu
au moment de sa sortie en fonction
des possibilités
de promotion de son éditeur, mais qui
ensuite peut se révéler excellent
une fois que les lecteurs s'en sont
emparés.
Ce libraire génial avait eu la gentillesse
de nous recevoir il y a quelques années
au cours des rencontres typo et nous
avions pu constater de visu l'étendue
incroyable de son stock.
France Culture a eu la bonne idée de lui consacrer
vendredi
dernier un épisode de son émission « Sur
la route » duquel vous pouvez
vous régaler même si vous l'avez
manqué grâce à la
magie du podcast (pour
quelques semaines) ou de l'écoute
différée
(pour quelques mois). Mais surtout
ne manquez pas le 4 septembre,
bien plus important que la sortie
prochaine de l'iPhone 5, la mise
en ligne du site
de vente sur internet du Bleuet, site qui
permettra à tout
un chacun, de Dunkerque à Perpignan
et de Strasbourg à Brest de profiter
de ce libraire admirable comme
nous le faisons nous
autres provençaux depuis quelques
années.
À l'heure où les gourous de la modernité nous
serinent à longueur d'antenne que la
seule solution est le livre numérique,
enfin voici quelqu'un qui se préoccupe
encore de ceux qui préfèrent le
toucher sensuel du livre papier au contact
glacé du plastique des liseuses.
Alors à vos souris !
>[Magali Vropilon]
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Août
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29/8/12 |
Lurs |
Julien Chazal |
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[Julien Chazal] La
soixantième session d'été lursienne
se termine avec la larme au coin de l’œil
qui dénote la tristesse de se séparer
après tant de festifs et chaleureux moments
passés ensemble. Comme le dit un proverbe
lursien, les Rencontres de Lure c'est
un tiers de typographie, un tiers de
Provence et un tiers d'amitié.
En effet chacun trouve ici une chaleur
humaine (et météorologique) qui
incite tout participant à revenir chaque
année,
que ce soit pour y retrouver ses amis
ou bien pour nourrir son esprit de plein
d'idées nouvelles et intéressantes...
ou bien un peu des deux.
Avec le thème
de cette année « corps neuf », j'ai
personnellement découvert certains de mes
semblables humains sous un jours très très
inhabituel et pour tout dire assez déroutant.
Afin de ne pas choquer les âmes sensibles
ni d'avoir de soucis avec mon hébergeur,
je m'abstiendrai de toute précision !
Mais
la prestation qui m'a le plus impressionné est
celle de Julien Chazal. Il était le dernier à nous
présenter ses travaux le vendredi en
fin d'après-midi, ce qui est en soi une
position relativement inconfortable,
mais il nous
a tous subjugués en nous
relatant par le menu la vie de tous
les jours d'un calligraphe
professionnel. La vie de tous les jours,
qui repose donc sur des travaux alimentaires,
enveloppes à faire
par milliers pour les entreprises de
luxe mais aussi sur des commandes
exceptionnelles comme l'inscription
calligraphique des noms de lieux sur
des globes terrestres de plusieurs
mètres
de diamètre
avec toutes les contraintes techniques
auxquelles il faut se plier, les clients
qui proposent des
prix ridicules pour des heures de recherche
mais aussi ceux qui savent rémunérer à leur
juste prix un travail exceptionnel.
Mais aussi parfois, tout simplement
la joie de se voir proposer un challenge
technique ou esthétique hors de l'ordinaire
qui certes poussera la technique aux
limites de l'impossible mais qui constituera
finalement une
réalisation hors du commun qui laissera
baba ses confrères calligraphes. Et
tous les spectateurs lursiens.
Il faut également
souligner que Julien a pris le risque
d'une démonstration en
direct devant un public composé de
professionnels de la lettre qui n'auraient
sans doute
pas laissé passer
une imperfection de forme, d'approche
ou de graisse. Au pinceau, au tire-ligne
ou au cola-pen, j'ai
pu constater sur mes voisins l'effet
que peut faire un vrai calligraphe
qui travaille la matière avec l'outil,
l'encre et le papier, sur des professionnels
de la lettre, certes, mais qui ne
la voient et ne
la manipulent que sur un ordinateur
dans le monde virtuel des courbes
de Béziers.
Il en étaient ébahis.
Bravo.
>[Rebecca Ligraphe]
PS : comme j'ai remarqué que plusieurs d'entre
vous n'avaient pas suivi mes conseils
et étaient donc à la plage ce jour là
plutôt que de faire la fête à Lurs, je
vous ai mis sur l'album Graphos quelques
photos de cette brillante intervention
calligraphique au pays de typographes.
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26/8/12 |
Frais |
L'Hôtel de Gallifet |
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[L'Hôtel de Gallifet] Même
au milieu de la ville, il y a des lieux
magiques pour qui sait laisser traîner son
regard ou qui sait prendre au vol une
occasion de sortir
des chemins battus. Ainsi, à Aix en Provence,
rue Cardinale dans l'Hôtel de Gallifet, à deux
pas du cours Mirabeau qui voit se presser
les hordes de touristes en ces mois d'été,
une galerie a décidé d'ouvrir au
public les portes d'un hôtel particulier
du quartier Mazarin qui d'ordinaire restent
closes à tout
les curieux.
Les œuvres d'art contemporain
que nous propose cette galerie m'ont
beaucoup interpellé (n'est-ce pas la
la fonction principale de l'art ?)
même
si je suis relativement béotien dans
ce domaine. On y trouve des dessins,
des sculptures et des
installations qui
nous font découvrir toute la diversité de
la création de ces artistes. J'ai noté les écritures
superposées de Dan Miller que l'on pourrait
assimiler à de
l'art brut, les superbes photographies
de Laura Todoran sur la thème de la genèse
et du langage des signes ainsi que
les scarabées
recouverts de strass de Julien Salaud
qui nous montrent une nature sacralisée
par l'adjonction d'éléments artificiels.
Des travaux d'autres artistes occupent
le rez- de-chaussée
et les sous-sols de cet hôtel. Le galeriste
intervient dès qu'il aperçoit
un visiteur quelque peu perplexe devant
tel ou tel œuvre difficile d'accès
et lui apporte les informations sur
l'intention ou la biographie de l'artiste
qui permettent
de saisir pleinement le sens parfois
obscur de ces
travaux.
Mais la cerise sur le gâteau est
la possibilité de
déjeuner dans le splendide parc devant
l’hôtel. Oh on ne vous sert pas
de chichi gastronomique, ni de superfétatoire
ou de grandes recettes, seulement quelques
simples salades, à la fraicheur délicieuse
en ces moments où la chaleur nous incite
plus aux soupes froides et aux salades
de légumes
ou de fruits frais accompagnées de quelques épices
bien choisies plutôt qu’aux plats
en sauce surchargés de calories délicieuses
qui font dégouliner durant des heures
et embrument le cerveau. Un régal donc,
de grignoter sous l’ombre bien faisante
des arbres du parc, avec sous les yeux les
oeuvres d’artistes soigneusement choisis.
Profitez-en
vite, c'est ouvert de midi à 18h30
tous les jours et il ne vous reste que
jusqu’au
9 septembre pour connaître
vous aussi quelques heures de paradis
urbain.
>[Harry Stocrate]
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18/8/12 |
60! |
Avoir 60 ans à Lurs |
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[Avoir 60 ans à Lurs] Au
moment où j’écris ces lignes,
voici ce que j’ai sous les yeux. Une terrasse
encore ombragée en ce début de matinée
avec à ma gauche une vieille bâtisse
remontée, dit-on, à partir d’une
bergerie et à ma droite la plaine de Forcalquier
avec en fond de vue la montagne de Lure
qui se dresse majestueusement pour inspirer
ce lieu magique.
Vous avez sans doute deviné que je me trouve
sur la terrasse de la Chancellerie de
Lurs en ce tout début de matinée,
en plein milieu d’un stage de conception
de polices de caractères numériques
et pas très
loin du bonheur absolu.
Tout ceci pour
vous annoncer que si vous voulez avoir
un aperçu
de ce que sont ces célèbres sessions
d’été dont
je vous rebats les oreilles depuis
un bon bout de temps, vous avez cette
année
une occasion unique. Car, faut-il le
rappeler, cette année
voit le soixantième anniversaire de cette
vénérable association, fondée
par Maximilien Vox, qui regroupe chaque
année à Lurs
tous les passionnés de le lettre de France
et d ‘ailleurs. Cette célébration
de vie culminera mercredi au cours
d’une
journée ouverte au public, c’est à dire
tout un chacun, c’est à dire vous,
pouvez venir à Lurs et profiter pour
goûter
enfin de cette ambiance magique qu’est
l’esprit
de Lure et constater par vous même l’extraordinaire
chaleur qui unit tous ces passionnés.
Rendez-vous
donc mercredi avec une matinée
parasols (découverte des réalisations
des participants) et une après-midi qui
se terminera fort tard toute en festivités,
dévoilement de plaque, discours et, je
vous dévoile le secret le mieux gardé,
un énorme gâteau. Mais il y aura
aussi d’autres animations auxquelles vous êtes
chaleureusement invités tous autant que
vous êtes ! Alors, profitez de cette occasion
unique et à mercredi !
>[Jean Bave des Jas]
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15/8/12 |
Oh! |
Ils sont partout |
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[Ils sont partout] Mais oui,
je vous le révèle, ils sont partout
! Au cours de ces dernières semaines, j'ai
parcouru une bonne partie de l'est de
la France de Vienne à Besançon et
de Lyon à Saint
Claude, et j'en ai vu partout. Même en Suisse,
au cours d'une visite à Nyon au bord du
lac Léman, j'en ai vu. Et un paquet encore.
On croyait qu'il n'en restait plus mais
ils sont toujours là, souvent bien dissimulés
mais une partie n'hésite pas à s'afficher
au grand jour !
Eh oui, au cours de mes
pérégrinations,
j'ai trouvé partout de beaux restes de
l'Empire romain, souvent sous la forme
de gravures lapidaires à couper le souffle.
Bon, certes les deux musées gallo-romains
de Saint Romain en Gal, à côté de
Vienne, et celui de Fourvière sont des
incontournables pour les amateurs.
Mais les plus beaux exemples
de cette capitale romaine des premiers
siècles
de notre ère, je les ai trouvés
dans un petit musée discret de la ville
de Nyon, le Musée
Romain, qui comporte
quelques
inscriptions d'une beauté qui
laisse sans voix. De l'époque de Trajan,
une vaste pierre de quelques lignes
de vingt centimètres
de haut sont d'une pureté incroyable,
cette même finesse et subtilité que
l'on retrouve sur la colonne trajane à Rome
mais de les voir "en vrai" magnifiquement éclairées
en lumière rasante, merveilleusement
bien conservées au point qu'on les croirait
gravées d'hier, ces quelques mots remplissent
d'une béatitude esthétique indescriptible.
Alors
regardez bien autour de vous, où que
vous soyez, il reste des traces de
nos glorieux ancêtres, souvent
sous forme de merveilles lapidaires,
parfois dans des musées
mais aussi incrustées de ci de là en
pierres de remploi dans les rues,
et si vos vacances vous mènent dans
la région
du lac Léman, ne manquez pas d'aller
faire un tour à Nyon voir de vos yeux
ces splendeurs du premier siècle
dont le graveur, en remerciement
de la beauté qu'il
a insufflé au
monde, doit sûrement à l'heure
actuelle goûter aux joies du paradis
des travailleurs de la massette et
du gravelet !
>[Jean Voipartout]
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Juillet
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25/7/12 |
Go! |
Douce langueur |
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[Douce langueur] Je vous avais
parlé il
y a quelques temps du stage de gravure
sur pierre que nous proposait Frank
Jalleau. Et bien si
le domaine vous intéresse que vous n’avez
pas fait l’effort de vous y inscrire,
voici un compte-rendu sur le blog Point
Typo qui va vous le faire amèrement
regretter !
Que de belles pierres vous auriez pu
graver si vous vous y étiez incrit,
et sans
doute dans une ambiance aussi détente
et chaleureuse que celle qui avait
présidé au
stage de Frank à la chancellerie il y
a quelques années.
Et donc je ne peux
que vous engager, cette fois-ci, à vous
prendre par la main pour participer à l’atelier
de création de caractères numériques proposé par les Rencontres de Lure
juste avant les (festives !) session d’été du
soixantenaire. Peu de places sont
disponibles, le dieu de la création
de caractère
reconnaitra les siens !
Et si cela
ne suffit pas, je vous rappelle
que fin septembre prochain aura lieu
le deuxième
colloque sur Louis Jou, aux Baux
de Provence sur le thème de « l’écrit
mis en livre » dont le
programme nous est exposé sur ce blog visiblement
bien informé.
Alors, ne vous laissez
pas envahir par la douce langueur
des congés,
certes bien mérités, mais
pensez déjà à la
rentrée et ne manquez pas de préparer
votre retour dans le monde merveilleux
de l’écriture !
>[A. Leon Seremue]
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21/7/12 |
Bôter |
Le Musée Fabre |
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[La collection permanente du Musée
Fabre] Mais
le musée Fabre recèle bien d’autres
trésors que ce qui nous est montré dans
l’exposition du Caravage, il propose également
une collection permanente qui va du XVe
flamand au contemporain, sans aucune
des ruptures qui
sont le propre des spécialisations entre
les musées « classiques » et
les musées d’art moderne puis d’art
contemporain. Ici, on passe d’époque
en époque en même temps que de salle
en salle. Et, pour tout dire, de merveilles
en merveilles. Car moins connues que
les plus célèbres
d’entre elles qui se retrouvent dans de
prestigieux musée nationaux, on découvre
ici des œuvres choisies qui sont toutes intéressantes
même si elles ne portent pas forcément
une signature des plus connues.
Mais ce
qui m’a complètement ébloui
c’est la fin du parcours et les deux salles
consacrées à Soulages. Certains
disent que Soulages peint du noir. Je
me demande comment on peut continuer à croire ça
quand on a vu les œuvres en réalité.
Car Soulages fait partie de ces nombreux
peintres dont le passage à la reproduction
papier ruine complètement l’effort
de recherche de l’artiste. Car oui, les
reproductions sur papier des œuvres de Soulages
sont noires, comme celles de Nicolas
de Stael sont de simples
aplats de couleurs et comme celles du
Caravage sont une juxtaposition de deux
couleurs, clair
et foncée. Mais à les voir de près,
les œuvres de Soulages ne sont pas plus noires
que celles de Klein sont bleues : elles sont
parcourues de tout un flot de subtilités,
de reflets, d’effets de texture qui font
que l’on perçoit toute une palette
de couleurs diverses, dont la plupart
varient en fonction de l’éclairage,
certes, mais qui n’en sont pas moins réellement
présentes. Et ceci pour ne vous parler
que de ses œuvres les plus récentes
qui ne comportent pas de pigments colorés.
Il faut dire également que la muséographie
de ces deux salles est tout bonnement époustouflante.
Dans la dernière, une des parois du musée
est constitué de matière blanche
translucide qui laisse rentrer la généreuse
lumière du soleil méditerranéen
de façon uniforme sans créer de
reflets, ce qui permet d’apprécier
au mieux ces grands panneaux suspendus à de
simples câbles d’acier et dont le
contraste entre la paroi lumineuse, les
panneaux sombres et les murs blancs est
tout bonnement saisissant. J’ai passé de
long moments dans ces deux salles à m’imprégner
de chacun des moindres détails de ces travaux,
et je pense qu’il faut en faire l’expérience
si on veut sortir des stéréotypes
sur Soulages.
Il parait que l’artiste a contribué à l’agencement
de ces deux salles, ce qui explique peut-être
leur impact sur le spectateur mais je
ne peux que vous conseiller de bien monter au
dernier étage
et de suivre le cours du temps jusqu’au
bout, jusqu’à ces deux salles qui
vous combleront, j’espère autant
qu’elles m’ont comblé.
>[Benoit Réblant]
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17/7/12 |
Bôbis |
Le Caravage |
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[Le Caravage au Musée Fabre] Si
vous avez la chance de vous trouver (je
ne parle pas seulement d'habitation permanente
mais plutôt,
comme pour des millions de compatriotes,
de localisation plus ou moins temporaire),
si donc, vous avez
la chance de vous trouver dans le quart
sud-est de notre hexagone, vous n'êtes sans
doute qu'à moins de deux heures d'une exposition à ne
manquer sous aucun prétexte. Désolé pour
les amateurs exclusifs de calligraphie,
je veux vous vanter les mérites d'une exposition
de peinture et plus précisément
de l'exposition « Corps
et ombres : Caravage, le
Caravagisme en Europe » au
Musée
Fabre à Montpellier. Je vous préviens
tout de suite, prévoyez du temps, car en
plus de l'aller-retour à effectuer en ces
temps de bouchons quasi permanents sur
les grand axes autoroutiers, si vous
voulez prendre la pleine
mesure des merveilles qui sont données à voir
dans ce musée, il vous faudra bien trois
ou quatre heures de visite. Et je suis
optimiste.
Personnellement, j'ai connu le Caravage
avec les superbes
affiches d'Ernest
Pignon Ernest inspirées du
sus-mentionné. A partir de là,
j'ai vaguement survolé son œuvre
qui m'a impressionné par son réalisme
et surtout une maîtrise du contraste ombre
et lumière bien en avance sur son temps
(début XVIIe). Mais une fois de plus,
l'effet catalogue avait joué car malgré le
métier des imprimeurs de beaux livres,
rien ne peut rendre toutes les subtilités
de l'ombre que peint l'artiste. Souvent
bouchées
au noir pour faire mieux ressortir
les zones lumineuses, les illustrations
masquent toute la vie que le
Caravage met à la fois dans ses ombres
et dans le modelé des zones éclairées.
Si vous visitez l'exposition, regardez
attentivement le tableau « l'amour
endormi ». Vous y verrez un amour
ma foi bien éloigné de
la peinture idéaliste de la Renaissance
sous la forme d'un jeune garçon dodu
dont toute la finesse des courbes est
représentée,
tout en subtilité de tons chairs à divers
degrés d’éclairage, tout
le modelé du corps est représenté,
chaque courbe est sensiblement . Maintenant
regardez l'image de ce tableau ici ou
même
la carte postale dans la boutique,
vous y verrez une espèce
de portrait solarisé de ce qui ressemble à un
bébé à visage de vieillard
bien éloigné, je vous le garantis,
de la tendresse du peintre pour son
modèle.
Une fois de plus, la réalité dépasse
bien largement la représentation qu'on
nous en propose.
Le Caravage n'est pas
le seul exposé, encore
que le musée rassemble dans cette exposition
une bonne partie de la très petite production
peinte de l'artiste, on nous donne aussi à admirer
les nombreux admirateurs voire même imitateurs
du Caravage, certains reprenant à leur
sauce les idées de cadrage et de traitement
de la lumière caravagesque, d'autres se
laissant juste influencer par le réalisme
de ces visages, pour finir avec Georges
de la Tour sur une modernité des thèmes
et des modes de traitements qui montre
toute l'influence que le Caravage a eu
sur la peinture pendant de
longues années.
Bravez donc les embouteillages,
si vous êtes
branchés sur une bonne radio, le temps
peut vous paraître très court, même à l'arrêt,
vous pouvez facilement, à moindre coût
et même au dernier moment, vous procurer
un billet couplé expo + hôtel sur
le site
de l'Office du Tourisme pour
prolonger la visite dans cette superbe
ville, avec sa superbe
librairie et sa superbe place de la Comédie,
entre autres superbes
PS : justement
ce matin, les Matins
de France Culture étaient
consacrés à cette
exposition. Précipitez-vous sur le site
de France Culture pour (ré-)écouter
cette émission, elle vous donnera moultes
raisons supplémentaires de vous rendre à Montpellier.
Moi-même je vous en donnerai dans peu de
temps quelques-unes également dans cette
colonne ...
>[Monica Ravage]
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14/7/12 |
Bô |
Vera Lutter |
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[Vera Lutter] Les
vacances sont propices aux petites escapades
d'un week-end, le temps d'explorer des contrées
pas forcément très lointaines mais
toujours pleines de surprises. La planification étant
exclue, l'aléa du parcours est de règle
et amène souvent à d'heureuses découvertes.
Tel
fut le cas lors d'un récent passage à Nîmes,
où n'ayant rien de particulier à voir,
nous avons pris le temps de faire un
tour au Carré d'Art,
superbe musée d'art contemporain, qui propose
une riche collection permanente et des
expositions temporaires toujours étonnantes,
même
si parfois elles peuvent être difficiles à aborder,
comme une bonne partie de l'art contemporain.
Comme on peut parfois passer complètement à côté du
propos de l'artiste sans une petite explication,
le Carré d'Art a eu une idée géniale
dont j'espère bien qu'elle va essaimer
dans tous les musées d'art moderne ou contemporain
de France : plutôt que de programmer des
visites guidées à des horaires parfois
difficiles (que faire quand on arrive à 14h30
et que la visite est à 14h ? ou à 17h
?), ce musée a choisi de placer dans chaque
salle des « médiateurs »,
des jeunes gens ayant une forte érudition
en histoire de l'art et ayant tout appris
de la démarche de l'artiste, souvent par
leur présence lors de l'accrochage. Les
visiteurs peuvent ainsi déambuler parmi
les œuvres
et interpeller, ou se faire interpeller,
par ces médiateurs qui vont les aider à faire
leur miel de ce qui leur est proposé. Parfois,
rien que de voir les précédents
visiteurs en pleine (et intéressante) conversation
avec les médiateurs peut nous entrainer à nous
incruster dans la conversation pour en
bénéficier
pleinement. Et ce long verbiage ne sert
qu'à vous
inciter à aller voir sur le champ les photographies
de Vera
Lutter.
Ses œuvres sont typiquement
du genre de celles devant lesquelles
on passerait en se laissant
juste imprégner de leur apparence, et
pour lesquelles on manquerait complètement
non seulement la démarche mais aussi
la recherche esthétique qui s'y rattache...
s'il n'y avait la présence des médiateurs.
Vera Lutter prend ses photos grâce à un
sténopé, c'est à dire une
chambre noire percée d'un simple trou
qui forme ce que l'on appelait à la Renaissance
une camera obscura. Ce dispositif permettait
aux peintres de copier facilement une
scène
présentée devant le trou en question
mais permet également, si on garnit le
fond de la chambre d'un film ou d'un
papier photo, de créer des photographies
dont la profondeur de champ va de quelques
centimètres à l'infini
sans les déformations dues à une
lentille quelconque. Seul inconvénient,
les poses doivent être de longue durée
car le trou est en général minuscule
et laisse passer fort peu de lumière.
Et c'est là qu'intervient tout le génie
de l'artiste. Vera Lutter utilise une
chambre de très très grand format
(un container industriel) garni de
papier photo (le plus grand
format qu'elle puisse trouver) et laisse
sa chambre en place plusieurs heures,
voire plusieurs jours,
voire plusieurs mois ! Et qu'obtient-elle
? Des photos de tout ce qui est permanent
durant toute
la pose, c'est à dire rien de ce qui
ne bouge ou ne se déplace, seuls sont
visibles les structures présentes du
début à la
fin du (long long) temps de pose. Ainsi,
quand elle photographie la place Saint
Marc à Venise,
ne voit-on aucun touriste, la place
est vide de tous ses (nombreux) pigeons
et de ses
(encore
plus nombreux) touristes ! Seules quelques
charrettes de marchands de souvenirs
restent en place suffisamment
longtemps pour laisser une trace semi-transparente
de leur existence. Le résultat est absolument
indescriptible et je ne peux que vous
encourager fortement à faire le déplacement,
et à vous faire expliciter les détails
de ces œuvres par les médiateurs,
vous ne verrez plus le monde de la
même
façon.
Vous pourrez compléter cette
découverte
qui ne vous laissera sûrement pas indifférent
par une petite visite au restaurant
situé sur
le toit du musée où vous pourrez
déguster de bons petits plats sur la
magnifique terrasse en ayant à vos
pieds la Maison Carrée, splendide temple
romain aux proportions d'une parfaite harmonie,
et à votre
hauteur les toits biscornus des maisons
nîmoises.
Un pur régal des yeux...
>[Namasté Nopé]
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11/7/12 |
OMG |
Le boson de Higgs |
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[Le boson de Higgs] Comme
vous le savez sans doute déjà, l'existence
du boson de Higgs semble acquise depuis
quelques jours. Et, depuis, c'est absolument incroyable,
des plus grands réseaux d'informations
jusqu'au plus petit journal local, la
presse du monde entier s'est faite l'écho
de cette découverte majeure, certes, mais
dont l’intérêt
pour nous autres reste somme toute assez
léger.
Je ne connais pas le nom du premier journaliste
qui a surnommé cette particule "la
particule de Dieu", mauvaise traduction de
l'anglais « god particle » qui
veut plutôt dire le dieu des particules,
mais bon, il a sûrement contribué pour
beaucoup à la renommée universelle
de cette découverte.
A la fois, on ne pouvait
pas non plus s'attendre à la nouvelle
inverse « ben
non, figurez-vous, on a bien cherché,
on ne l'a pas trouvé. Il reste plus qu'à mettre
le LHC sur ebay... ». Elle aurait
immédiatement été saluée
au café du Commerce par un « quoi
? 9 milliards de dollars pour un fantôme
? tu me les aurais donnés à moi,
j'en aurai fait des choses avec 9 milliards
! » on
peut imaginer lesquelles en effet...
Non, cela serait un peut comme si le
GIEC nous annonçait « à propos,
vous savez, on a revu nos modèles informatiques
et, vous allez rire, le
réchauffement
climatique n'est pas d'origine humaine ! »,
scier la branche sur laquelle on est assis
n'est absolument pas envisageable quand
est installé dans
l'arbre à dollars.
Par contre, je pense
que le monde du commerce n'a pas
encore pris la mesure
de tout ce que les plus futés pourraient
tirer de la découverte de cette particule
qui donne leur masse à toutes les autres.
Bientôt
fleuriront les publicités « Rentrez à nouveau
dans votre maillot en deux semaines
grâce
au régime sans bosons de Higgs » ou
bien « Crème amincissante
par drainage des bosons de Higgs »,
voir la mention « pauvre en bosons
de Higgs » sur
certains aliments, et pourquoi pas
le « Higgs
burger » qui ne fait pas grossir
? On peut même imaginer la valise « garantie
sans bosons de Higgs » qui vous permettra
de payer moins de surtaxe dans les
aéroports
! Certains prédisent même une
vague de bébés nommés
Higgs !
Au
secours !
>[Higgs Plosion]
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7/7/12 |
Expo |
Calligraphies contemporaines |
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[Calligraphies contemporaines] Jean-Maire
Dommeizel est un membre discret du club
très
sélect des calligraphes qui ont participé à la
mythique exposition « Ker » qui
avait eu lieu il y a quelques années à Limoges
et qui en avait laissé plus d'un baba d'admiration.
J'en fus, et j'en suis encore. Il est
maintenant installé au Mans et il contribue
par sa présence au rayonnement de la calligraphie
dans cette région. Il organise une exposition
des travaux de quelques uns des participants à « Ker » et
voici ce qu'il nous en dit :
« Quelques mots pour vous signaler
une exposition de calligraphie contemporaine
qui a lieu au Mans cet été .
Je suis depuis deux ans maintenant
dans cette ville et j'ai invité les
amis à venir me rejoindre pour cette
exposition. La ville a mis à ma disposition
un local qui nous
a permis d'installer notamment deux
grandes fresques que nous avions réalisées
au cours d'un stage chez Brody il y
a déjà deux
ans ! Certes cela peut étonner et déconcerter
un peu les visiteurs mais c'est tout
l'intérêt
! Ces interrogations peuvent amener
une meilleure compréhension de ce qu'est
la calligraphie contemporaine. Et en
tout cas l'impact visuel
oblige à remettre en questionnement l'idée
que l'on peut se faire de l'écriture.
Cette exposition c'est aussi un bon moment pour
faire vivre les liens amicaux qui se
sont développés entre nous depuis...
pas mal de temps déjà, et le
nombre de travaux réalisés en
commun en atteste. J'espère que les
visiteurs seront aussi sensibles à cet
aspect de notre travail autour de
la lettre et de l'écriture. »
Cette
exposition a lieu au Pavillon Monod,
Parc Théodore Monod, boulevard de Chantrel
au Mas, du 6 juillet au 26 août. Je
vous ai mis les deux flyers consacrés à cet événement
sur notre
album Graphos.
>[Henriette Dumans]
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4/7/12 |
Vieux |
Musée de l'informatique |
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[Musée de l'informatique] Je
suis tombé l'autre jour par hasard sur
le site du « Musée de l'Informatique »,
un lieu où sont regroupés toutes
les antiquités du traitement de l'information
qui ont vu le jour ou qui ont été utilisées
en France. Je connais bien l'équivalent
américain qui recueille précieusement
et entretient avec amour toutes les machines
datant des années cinquante, ces monstres
dévoreurs
de kilowatt et générateurs de quantité de
chaleur phénoménales qui représentent
de nos jours environ mille fois moins
de puissance de calcul que le plus nul
des téléphone
portables.
Mais la spécificité du
musée
français est de nous montrer des antiquités
des années... 70 ! Mais oui, si on regarde
le
contenu des collections, l'informatique
serait née en France dans les années
60 (à peine) pour prendre pleinement
son essor dans les années 70 ! Faut-il
y voir un retard chronique sur nos amis d'outre
atlantique
ou bien la volonté de rester accessible
au grand public en ne lui montrant
que ce qu'il peut mettre en relation avec son
vécu
actuel, toujours est-il que je vous
garantis que cela
fait un vrai choc quand, se croyant
encore à peine
sorti de l'adolescence (ou presque),
on trouve ça
et là des "reliques" dont j'ai
vécu la mise en circulation et qui ont été pour
moi une fracassante nouveauté dont je
garde un souvenir ému !
Malheureusement,
même si je fais le voyage
jusqu'à Paris, je ne pourrai verser
une larme émue sur ces machines qui
ont bercé de
leur doux ronronnement ma jeunesse
studieuse, car suite à une
affaire totalement incroyable (j'en reste
baba, voyez
ici)
ce musée
qui est situé dans le toit de la Grande
Arche de la Défense reste fermé par
l'état depuis
deux ans, pour satisfaire
au sacro-saint principe de précaution
qui nous a déjà fait abattre
des milliers d'animaux « soupçonnés »
d'être
peut-être malades et passer à l'agent
orange (ou à son équivalent
post-moderne) nombre de cultures
de plantes « potentiellement » dangereuses.
« On
vit une époque formidable » (Reiser)
>[Emmie Nitelle]
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1/7/12 |
IA |
sumi-e |
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[sumi-e] Cher
callidentiste, ne lis pas ces lignes.
Saute cet article et passe au suivant
ou reviens au précédent
mais je m'en voudrais de gâcher le début
de ces mois estivaux pendant lesquels
je t'imagine flottant doucement dans
ta piscine, un petit verre
de tariquet bien frais à la main. Car ce
que tu pourrais découvrir dans ce qui suit
peut soit te rendre profondément déprimé,
soit te faire rire à un tel point que la
crise d'apoplexie te guettera et dans
les eux cas, je m'en voudrais d'être la
cause de ton d'inconfort.
Car oui, maintenant
qu'il ne lit plus,
je dois vous dire que notre cher callidentiste
est un adepte fort avancé de l'art du
sumi-e, cette peinture extreme orientale à l'encre,
et que les travaux qu'ils nous a montré sont
la preuve de l'extrême sophistication
et donc la grande beauté que l'on peut
atteindre dans cet art, beauté qui reste
même
perceptible à nos yeux d'occidentaux
matérialistes
et athées.
Quelle ne fut pas ma surprise
donc on découvrant au hasard d'un blog
d'informaticien qu'une équipe de programmeurs
avaient mis au point un
logiciel capable de peindre des œuvres
en sumi-e ou plutôt de générer
des images informatiques qui copient
cet art. On lui donne une photo,
on l'aide un peu à trouver
les contours des objets et il produit
une image dont on pourrait croire à s'y
méprendre
(pour un profane tel que moi) qu'elle
a été peinte
au pinceau. Bon, d'accord on est
encore bien loin de ce que produisent
de vrais
artistes.
Et il
reste que le point central de la
composition du tableau reste à la charge
de l'humain qui prend la photo, mais
soit ces tableaux informatiques
sont bons et notre pauvre callidentiste
va en briser
de rage ses pinceaux, boire son encre
et faire un autodafé de ses œuvres,
soit il va mourir de rire en en voyant
la médiocrité,
et il risque de hoqueter, tousser
et peut être
même s'étouffer avec son tariquet
et dans tous les cas j'en serai la
cause.
Mais, je le connais, il sait
obéir à une
injonction prodiguée par son collègue
graphosien et je suis absolument
sûr qu'il
n'est pas en train de lire ces
mots. N'est-ce pas cher ami ?
Et oui, après l'e-Commerce et l'e-Business, voici
l'e-Sumi-e ! Pour ceux qu'intéressent
les algorithmes d'apprentissage
automatique et les fonctions de
récompense, vous trouverez un
article en anglais décrivant
bien le processus sur le site
spécialisé arxiv, il contient
d'autre œuevres de ce programme
que vous pourrez agrandir pour
y découvrir toutes les finesses
infrmatiques dont il est acapable.
>[Soussou Mié]
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Juin
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28/6/12 |
Vite |
Session d'été |
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[Session d'été] Eh oui,
le temps des vacances approche, les collèges
ferme doucement leurs portes (sauf aux
malheureux qui passent leur brevet ou leur bac),
les températures
provençales dépassent les trente
degrés pour plus longtemps qu'un simple
week-end ensoleillé, les premières
cigales stridulent dans les pins et les
premiers touristes commencent à pointer
leur nez (pâle) dans les rues aixoises...
Oh
là, mais il ne faut pas s'endormir !
Certes l'été approche, certes
on a envie de lever le pied, mais attention
! Il ne reste plus que quinze jours
pour profiter de
la réduction de 20% sur l'inscription
aux sessions d'été des Rencontres
de Lure ! Et il s'agit de ne pas louper ça,
car cette année verra la fête des
soixante ans de ces rencontres de fin
d'été,
si appréciées de ceux qui en goûté l'ambiance.
Car oui, en général quand on y
a goûté ne serait-ce qu'une fois,
il est bien difficile de ne pas y replonger.
Moi-même
la première fois, je n'y suis allé que
pour voir ce qu'étaient ces sessions
qui suivaient celles dévolues à la
calligraphie, et où (disait-on) on croisait
nombre d'érudits
et de passionnés. Tel fût bien
le cas et depuis ces années (j'en tairai
le compte exact) je m'y recolle toutes les
fin d'août
avec un plaisir renouvelé.
Alors vite,
cliquez ici avant qu'il ne soit trop
tard !
>[Alassé Siondété]
PS : et oui, même pour un calligraphe,
il y a de quoi faire son miel...
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24/6/12 |
Stats |
Chomedu |
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[Chomedu] « Le
Bac ne sert plus à rien. Il faut continuer
et faire des études supérieures.
Selon nos chiffres, il est préférable
de faire un IUT, BEP, BTS ou un CAP qu'une
formation à bac+5.
Le bac+3/+5 ne correspond pas aux besoins
du marché et
ne forme pas aux bons métiers... » -
Stéphanie Delestre, co-fondatrice de qapa.fr.
Les 700 000 candidats au Bac de cette
année
risquent, quelle que soit leur filière,
de réfléchir un bon moment sur cette
nouvelle info, en effet un djeune sur
deux débute
sa vie active au chômage… Or cette
durée de chômage dépend surtout
du diplôme présenté…
Une
nouvelle statistique dont on prend
connaissance ce jour (sources Challenges
et Qapa.fr), concerne le classement des
formations « Pour être
sûr d'être au chômage après
le Bac »… Et que ne découvre-t-on
pas ? On se le demande Emile ? … Les
métiers « de l’écrit »,
de l’imprimerie et de l’édition
- en compagnie des journalistes - se
retrouvent en toute première position
sur le front de la grosse dépression,
filière « chômage
assuré »…
Classement « Pour être
sûr d'être
au chômage après le Bac »
>[Adèle Blansec]
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21/6/12 |
Blog |
Stéphanie Devaux |
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[Stéphanie Devaux] Si
vous suivez le BdG depuis plus de quelques
mois et si votre bibliothèque s'enrichit
conformément
aux recommandations que vous lisez dans
cette colonne, vous ne pouvez pas ne
pas connaître
Stéphanie Devaux. Soit que vous ayez eu
la chance de visiter en 2007, à la Cité des
Métiers et des Arts à Limoges l'exceptionnelle
exposition de calligraphie « Ker »
où étaient
présentés une foule de travaux plus
magnifiques les uns que les autres, réalisés
par la crème de la jeune génération
de calligraphie française (enfin, quand
je dis jeune, c'est pour ne vexer
personne...).
Si vous n'avez pas eu cette
chance, vous devez avoir au milieu
de vos ouvrages les plus beaux, le
livre collectif « Pas
plus sage qu'il ne faut » sur des
textes choisis par Michel de Montaigne,
superbement illustrés
par Stéphanie Devaux, Jean-Marie Dommeizel,
Denise Luc et Laurent Pflughaupt.
Certains
encore plus chanceux reçoivent sa carte
de vœux
qui fait preuve chaque année de la plus
grande délicatesse, mêlant une parfaite
maîtrise du geste calligraphique avec de
surprenantes compositions textiles. De
vraies merveilles.
Et bien vous allez pouvoir découvrir
encore plus facilement ces réalisations
puisque Stéphanie Devaux ouvre son
blog et qu'elle commence par nous exposer
par le menu ses dernières
réalisations les plus abouties.
Bienvenue
dans la blogosphère calligraphie
et longue vie à ce nouveau blog !
>[Paul Hair-Ourse]
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18/6/12 |
1000 |
Atelier de Conti |
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[Atelier de Conti] L'arche
aux mille oiseaux est un projet évènementiel
pour promouvoir le "Paper Art Project" -
L'atelier de Conti a été sélectionné pour
y participer. Pour l'occasion, 1000 grues de papiers
ont été confectionnée avec
les plus grands soins et dans le respect de l'art
japonais par des élèves français.
L'histoire raconte qu'un vœu peut être
exaucé si mille grues de papiers sont réalisées…
Ô
pinaize…. Hé ouiiii yeeesss !
C’était hier soir à « Conti » (pour
ceux qui ne connaissent pas – L’Atelier
de Conti - 1046, ancienne route des
Alpes - 13100 Aix-en-Provence – France
- 04 42 96 17 27) à 18
heures, le making of et la sublime
présentation
en avant-première pour les VIP et pour
tous ceux qui aiment les Arts Graphiques – avec
des majuscules - (surtout quand ils
sont créatifs à ce
point-là…). A l’origine une
phrase et une petite histoire d’Erik Orsenna
que vous retrouverez dans son dernier
livre « Sur
la route du papier – Petit précis
de mondialisation III », édité chez
Stock, un book que je recommande bigrement à toux
ceux qui aiment le papier, les voyages… la
calli, la typo, and so on... Bon je
vous en dis pas plus car le projet
va être
présenté en
LIVE, au « grand public » comme
on dit, le 5 juillet prochain en Galerie
d’Art à Aix,
soyez présents, allez-y et faites un
vœu
si vous ne voulez rien rater ! Et si vous
voulez en savoir plus, allez jeter
un œil
sur la bande-annonce ici.
Les photos du taff et le making of sur Vimeo « L’Arche
aux mille oiseaux » sont là.
Bon sinon… sur les expos « Paper
Art Project » c’est en cours…,
je vous en dis un peu plus, très bientôt,
avec des news de notre ami poète hongrois
Roger
Smith…
>[Paul Hair-Ourse]
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15/6/12 |
EU |
État de la calligraphie |
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[État de la calligraphie] Lors
du stage avec Laurent Rébéna, stage
qui s'est fort bien déroulé et dont
vous ne devriez pas tarder à avoir des
nouvelles dans cette colonne, nous avons
déploré l'état
lamentable de la diffusion et de l'appréciation
de la calligraphie en France. Chacun
a pu raconter son content d'anecdotes à ce
propos depuis le classique « vous faites
de la calligraphie ? arabe ou chinoise ? » jusqu'à « ne
dites pas à ma mère que je suis
calligraphe, elle croit que je suis pianiste
dans une maison close. » Mais beaucoup
de témoignages sont également venus
accréditer que ce n'est pas un mal général,
mais bien une spécificité culturelle
française (une de plus) car chez nos voisins
européens voir slaves, la calligraphie
se porte bien merci, au vu des nombreuses
personnes qui y consacrent leur vie professionnelle.
Certes
en France, pour l'enseignement à haut niveau
de cet art, il n'y a plus quelques rares
lumières
qui vacillent dans l'obscurité. Le Scriptorium
a fermé et avec lui, une des rares possibilités
sérieuses de se former à ce métier
exigeant.
Alors oui, les autres pays d'Europe
ont su perpétuer la tradition et j'en
veux pour preuve le dernier bulletin
d'information que
j'ai reçu
par mail de Linotype. Cette société ne
fabrique plus depuis longtemps les
extraordinaires machines éponymes, mais
elle conçoit
et diffuse des polices numériques qui
ont remplacé le plomb pour la plupart
des caractères
produits aujourd'hui. Et, faisant suite à l'énumération
des diverses nouveautés, toutes de grande
qualité, que cette société nous
propose ce mois-ci, je tombe sur l'annonce
d'une exposition
de calligraphie sur le thème « L'inspiration écrite
- l'écriture inspire » pour
l'anniversaire des 25
ans du Musée
Klingspor d'Offenbach où se trouve
non seulement une célèbre fonderie
de caractères
mais aussi une école par laquelle sont
passés (excusez du peu) Rudolf Koch et
Herman Zapf pour ne citer que les plus
célèbres,
et où Jean Larcher prodigue son enseignement
encore de nos jours. Et on apprend
donc qu'à cet
endroit se trouve une école où on
enseigne la calligraphie, une fonderie
apte à employer
les diplômés de la susmentionnée école
et un musée qui regroupe leur travaux
les plus avancés. Sans vouloir tomber
dans le sempiternel stéréotype
sur l'efficacité allemande,
nous avons là un bon exemple de réussite
là où nous avons échoué.
Hélas.
>[Helmut von Hasenfratz]
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12/6/12 |
Mai |
Mai festif chez Graphos |
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[Mai festif chez Graphos] Alors
que s'annonce la période des vacances
estivales où chaque calligraphe prend la
bonne résolution de profiter de ses temps
libres pour s'améliorer en tel ou tel style,
pour essayer telle ou telle technique,
pour se mettre enfin à la calligraphie
sur grain de riz ou bien pour se lancer
dans cette œuvre
(qu'il espère) inoubliable en textura de
30cm de haut, tous les graphosiens prennent
une pause bien méritée (vive la
récré)
après cette fin de printemps festive à souhait,
en attendant de se retrouver à l'automne
pour une fin de quinzième année
trépidante.
Michel, notre callidentiste
préféré,
dont vous savez sans doute qu'il est
bonzaïka
professionnel et dentiste amateur,
notre très
cher Michel a donc réalisé pour
tous les amis de Graphos des albums
qui regroupent les plus belles photos
de ces moments, que vous
pourrez montrer à tout votre entourage
d'abord pour les rendre mortellement
jaloux, mais aussi pour leur monter
que ces dimanches que vous passez
prétendument à faire de la belle écriture
ne cachent pas en fait des sorties
en divers lieux de perditions dont
je tairai le nom, il y a peut-être
des enfants qui lisent ces lignes.
Ceci vaut pour tout ceux que l'on voit
sur ces photos, pour les autres,
le doute sur les lieux de perdition
subsistera (Michel, je ne te vois
nulle part ?)
On
y voit donc successivement des photos
de notre
jouissive visite aux Baux de Provence et des
merveilles que nous y avons découvertes,
des témoignages de notre humide
stage lursien où le climat local
fut très éloigné de
la chaleureuse ambiance qui régnait
en ce lieu magique, et enfin de superbes
vues de notre visite
subséquente à la
bibliothèque de Ganagobie où nous
avons pu examiner de près des manuscrits
exceptionnels datant parfois du IXe
siècle.
Bref, rien
que du bon à se remémorer
ces instants, en se disant que c'est
bien dommage qu'ils soient seulement
réservés
au quinzième anniversaire de notre
association, mais en remarquant tout
de même
que l'année
prochaine sera la seizième de notre
parcours, donc la dixième en base
16 (base chérie
des informaticiens) ! Et donc, l’année
prochaine, pour nos 10 (hexa) ans,
on fera la fête !
>[Gaspard Tidecampagne]
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8/6/12 |
Livre |
Thoughtful gestures |
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[Thoughtful gestures] Je
vous avais parlé il y a quelques mois d'un
calligraphe belge (et néerlandophone) Yves
Leterme, homonyme d'un homme politique,
ce qui ne doit pas arranger sa publicité !
Son site était déjà remarquable
(je vous en avais parlé) mais il se trouve
que j'ai acheté son (un de ses ?) livre
« Thoughtful gestures » et
que ce que j'y ai trouvé m'a
beaucoup impressionné. Il est vrai que
la Belgique est bien loin de la Provence
et que la seule vision que nous avons
des belges est
au mieux de fort mauvaises nouvelles
sur l'intégrité de
leur pays ou au pire la horde d'estivants
qui nous rend visite chaque été et
qui arrivent en version yaourt (nature)
pour repartir en version écrevisse (voir
même écrevisse
décortiquée pour les plus grillés).
Mais
la Belgique héberge aussi de fort
bons calligraphes, Marion Andrews,
qui est venue nous rendre visite chez
Graphos il y a quelques années, en est
un bon exemple, Brody Neuenschwander, qui habite à Bruges
et qui a lui aussi fait le voyage,
en est un autre et j'en connais
maintenant un troisième, Yves Leterme
qui n'est pas (encore ?) venu nous rencontrer.
Au vu de ma faible culture belge, le
fait que
j'arrive
déjà à en nommer trois
montre à mon
avis qu'il doit y en avoir un paquet
d'autres dont j'ignore l'existence.
Tout
cela pour vous conseiller de vous
procurer sur le site d'Yves Leterme
l'ouvrage en question, car si voir
des travaux calligraphiques
sur un écran peut donner une vague
idée
de leur aspect, de les voir reproduits
sur papier en démontre tout de suite
beaucoup mieux la qualité. Et c'est
ainsi que je suis tombé en admiration
de la science de signes et des matières
que je trouve dans les travaux présentés
dans ce livre. L'auteur arrive à garder
dans ses lettres toute la vigueur
et la dynamique du geste calligraphique
tout en les inscrivant sur des matières
d'une grande richesse de ton et de
textures. Voyez sur son site et imaginez
mille fois mieux. Je
dois vous prévenir que le texte est
en anglais (mais très intéressant)
avec un petit livret en flamand,
au cas (bien improbable) où la langue
de Van de Velde vous serait plus familière
que celle de Edward Johnston...
J'ai
pu me procurer ce livre directement
sur son site en payant par Paypal
et, cerise sur le gâteau, il m'est arrivé fort
joliment dédicacé, ce qui ne
sera pas le cas si vous l'achetez en librairie.
Donc n'hésitez
pas à le commander, il ne lui en reste
plus que quelques exemplaires, parait-il.
>[Jan Van de Velde]
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4/6/12 |
.mil |
Un beau cadeau |
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[Un beau cadeau] Une
nouvelle peu relayée dans nos médias
a attiré mon attention la semaine dernière,
pour tout dire, j'ai même vérifié plutôt
deux fois qu'une avant d'y croire tant
elle me paraît invraisemblable : une
agence de renseignement militaire américaine
a offert à la Nasa deux
satellites militaires d'observation de la
Terre dont elle n'avait plus l'usage.
Ces satellites étaient
entreposés
dans un hangar (de la zone 51 ?) en attendant
d'être lancés, ce qui ne s'est jamais
produit. En tout cas, la Nasa (agence
civile, je vous le rappelle) se retrouve
avec deux superbes
engins dont les performances sont supérieures à celle
du télescope
Hubble qui arrive en fin de
vie. Or il est très simple de retourner
un satellite d'observation de la Terre
(un satellite d'espionnage pour parler
crument) et de lui faire
regarder les étoiles. Certes, il ne verra
pas de petits hommes verts (ou rouges)
qui sont bien trop loin, mais il peut
avantageusement remplacer
(ou seconder) le nouveau télescope
spatial James Webb qui devrait remplacer Hubble
au cours de ces prochaines (?) années.
En tout
cas, un beau budget d'économisé pour
la Nasa mais pas pour le contribuable
américain
qui a payé de toute façon ces deux
satellites avec ses impôts. En tout cas,
et exceptionnellement je vous assure,
bravo à l'armée
américaine qui plutôt que de détruire
ces engins pour en conserver secrètes les
performances, en fait profiter des gens
qui en feront certainement un usage plus pacifique
et
qui nous ravira bien plus les mirettes
comme en témoigne la galerie du site « Hubble
heritage ».
>[Madmacs]
PS : il ne faut pas rêver,
les deux satellites ont été vidés
de tout ce qui pourrait fournir
des informations trop précises sur les
capacités réelles d'observation militaire.
PPS :
A ce propos, j'espère que vous n'avez
pas manqué le transit de Vénus
de ce matin tôt. Même s'il n'a
pas été vraiment
visible dans de bonnes conditions
dans le sud de la France (nuages et Sainte
Victoire à l'est
n'ont pas aidé), il reste un événement
exceptionnel, visible avec de simples
jumelles (protégées cependant)
dont le prochain ne se reproduira qu'en
2117. Autant dire que nous
aurons du mal à ouvrir les yeux pour
l'occasion !
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1/6/12 |
15 |
Graphos à Lurs |
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[Graphos à Lurs] Cette
année Graphos fête ses 15 ans ! … et ça
commence à se savoir… surtout après
la visite de l’atelier et de la Fondation
Louis Jou, aux Baux-de-Provence il
y a peu… et
après un week-end de Pentecôte chargé en émotion
dans la mythique Chancellerie de Lurs-en-Provence
(où le portrait de Gérard Blanchard
suivit du haut du toit, si l’on peut dire,
la totalité des débats), avec un
stage en hommage au Maître calligraphe hollandais
Jan Van den Velde (1569-1623). Stage
qui fut aussi une mise-en-bouche, avec
la préparation
du workshop que nous aurons à ce sujet
dans 15 jours, à L’Angélus
(ou ailleurs ?) - avec Laurent Rébéna,
que l’on ne présente plus, (un des
calligraphes parisiens les plus doués de
sa génération).
Ce tour de
chauffe fut mis à profit pour quelques
agapes entre amis graphosiens, permettant
de faire outre le légendaire « after » de
Graphos… mais aussi, ne reculant devant
aucun sacrifice… un « before »,
de manière à amplifier considérablement
le plaisir de nos retrouvailles amicales
(mais aussi parfois bien surréalistes,
il faut le reconnaître).
Si le dimanche
nous fûmes
quatorze membres venus de tous les horizons
du sud de la France, de Nice à Lambesc,
avec en guest star Henri Mérou, de Reillanne,
pour avoir, entre autres, les dernières
nouvelles des « Chroniques de la Guerre
des culottes » ; quelques uns étaient
déjà là le samedi pour une
visite du Prieuré de Salagon (XIIe siècle)
et de ses jardins ethnobotaniques. Suivi
en soirée
d’un repas à « l’auberge
des Templiers » (XIIe siècle) à l’ombre
du château Templier de la Brillanne où vous
trouverez, pour exemple, à la carte, un « cassoulet
recomposé »...
Le dimanche avant
le stage, le « chemin des écritures »,
jusqu’au bout de la promenade des évêques
fut évidemment l’introduction programmée à notre
mémorable journée calligraphique.
Le traditionnel banquet Graphos, fut
servi sur la terrasse de la Chancellerie
dominant toute
la vallée, face à la montagne de
LURE. La bâtarde flamande enseignée
fut fortement marquée, dans l’après-midi,
par Tlaloc, le dieu aztèque de la pluie
et des orages, et des coups-fourrés.
Après
le stage, à Forcalquier cette fois, une
visite du restaurant le « 9 » s’imposait
dignement pour nous récompenser de nos
efforts de la journée… Avec au menu,
je le signale pour les graphosiens, rentrés
malheureusement trop tôt, et qui ont manqué ce
projet ; caillette tiède sur toasts,
agneau rôti avec sauce chèvre et
menthe, et pour finir une mousse de spéculos
et fraises, tout ça arrosé d’un
excellent Châteauneuf-du-Pape…
Pour « l’after » du
lendemain matin, un petit groupe de rescapés
se retrouva au Monastère de Ganagobie (XIIe
siècle) pour une visite privée des
archives du lieu présentée par le
père archiviste, conservateur de ce patrimoine
ancestral – On retiendra notamment des documents
XIe-XIIIe, en caroline tardive, gothique
primitive, etc., et surtout un magnifique
antiphonaire au
format et poids plus que respectables.
Midi sonné.
Un casse-croute improvisé, à base
de saucisson de Thoars, de terrine de
lapin de garenne, tarte aux épinards et
lardons et une tarte aux framboises,
cap sur « Pierre écrite »,
dans les hauts de Sisteron, pour une
dégustation
ensoleillée au sommet de la mythique Théopolis
, la cité de Dieu de Saint Augustin, à Saint-Géniez
nous permettait de conclure notre journée
de débriefing avant notre retour dans la
capitale du sud. Autrement dit… Graphos,
continue de creuser son sillon, encore,
pour le plus grand plaisir de tous, et
pour revisiter sans doute, autrement, « l’esprit
de Lure ». A suivre et à très
bientôt donc, sur ce blog, pour de nouvelles
aventures…
>[André Bloggo]
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Mai
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29/5/12 |
Expo |
Le Cadratin à Rousset |
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[Le Cadratin à Rousset] Je
suis sûr qu’une grande partie d’entre
vous regrette de ne pas vous être rendus à Vevey à l’Atelier
du Cadratin pour voir avec nous se réaliser « Voyelles » de
Rimbaud, tout en typographie avec la
rigueur et la perfection qui sont la
règle
de cet atelier. Sachez que vous auriez
pu agréablement
profiter de votre voyage pour déguster
les nombreuses et délicieuses spécialités
gastronomiques de la région, des filets
de perche au croutes au fromage en passant
par la célébrissime fondue, goûter à leurs
vins blancs, fendant et autres, voir
même
hum… hum… demander l’asile fiscal
?
En tous cas, les visiteurs qui s’y sont
rendus, s’ils étaient volontaires,
pouvaient participer à la réalisation
de l’ouvrage selon leurs compétences
et tout le monde pu assister à toutes
les étapes
de la réalisation de l’ouvrage,
depuis la composition des pages jusqu’à la
mise en boîte. Admirons ces artistes du
livre qui ont su garder leur concentration
intacte alors qu’ils étaient environnés
de visiteurs plus ou moins discrets.
Je vous ai mis dans
notre album Picasa quelques
témoignages
que j'y ai recuellis et vous trouverez
sur le
site du Cadratin d'autres traces
de ce moment d'exception.
Et si vous
voulez vous rattraper, vous pouvez
venir voir les réalisations de Jean-Renaud
Dagon et de ses acolytes bien plus
près
de nous à Rousset
au lieu dit de la Chapelle du Calvaire (rassurez-vous
c’est un lieu
très agréable). L’association
Index nous y propose en effet une exposition
de leurs réalisations durant tout le
mois de juin. L’imprimeur en personne
sera là durant
le week-end du premier juin et vous
pourrez lui poser toutes les questions
sur tous les aspects
de son métier.
>[Alessi Lindre]
PS : retrouvez cette (joyeuse) équipe qui
imprime « lettre à lettre »
cet ouvrage ainsi qu'expliqué dans le
journal télévisé du jour sur la TSR
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26/5/12 |
Stage |
Papier à la forme |
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[Papier à la forme] Il
me vient sous les yeux un autre stage
dont je voudrais vous faire part. Celui-ci
n'est pas si
exceptionnel, sauf que pour une fois
cette année,
il n'est pas en même temps que les sessions
lursiennes ! Coup de chance à ne pas laisser
passer ! Il s'agit d'un stage fait par
Jean-Louis Estève, professeur à l'école
Estienne, sur la fabrication du papier.
Cet érudit
de la pâte et de la forme nous avait éblouis
il y a quelques années avec une conférence
sur l’analyse de papiers anciens qu'il était
aller trouver au fin fond des coins les
plus reculés
d'Asie et dont il avait, tel un Sherlock
Holmes moderne, reconstitué les ingrédients
et le mode de fabrication. Très impressionnant.
Bien
entendu, nous ne parlons point là de
papier industriel, il s'agit d'apprendre
la méthode
traditionnelle telle qu'elle se pratique
depuis le XIVe siècle, fabrication de
la forme et préparation de la pâte,
puis d'intégrer
tous ces gestes si proches de la chorégraphie
que les plus voyageurs d'entre nous
ont déjà pu
admirer dans les derniers moulins d'Europe,
comme à Richard
de Bas pour ne nommer que l'un des
plus célèbres
et des moins éloignés.
Et donc, à l'heure
où beaucoup de
papetiers abandonnent les papiers
les plus luxueux à cause
de leur faible diffusion (il n'y
a pas tant de calligraphes que ça),
voici une rare occasion d'apprendre auprès
d'un des meilleurs spécialistes à fabriquer
votre propre papier à Blieux, coin
reculé mais
merveilleux des Alpes de Haute Provence,
du 12 août 2012 au 17 août 2012.
Un choix difficile à faire avec le
stage dont je vous avais parlé précédemment
sur la création de polices numériques
!
Vous trouverez toutes les informations
sur cette
page du site des Rencontres de Lure.
>[Alphonse Zivitte]
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22/5/12 |
Stage |
Police numérique |
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[Police numérique] Comme
vous le savez sans doute, il est fort
rare que nous signalions les événements à caractère
commercial sauf quand ils sont exceptionnels
soit par les intervenants, soit par leur
sujet. Et
c'est ce dernier cas qui se présente à nous.
Les
Rencontres de Lure organisent juste
avant la session d'été un stage
sur la création de polices de caractères
numériques dénommé de façon
totalement non francophone « FontForge :
designing web fonts ». Ce stage est à ma
connaissance très rare par son sujet
car il va aborder la stabilisation,
la numérisation
et la réalisation informatique d'une
police de caractère à destination
du web. Comme le mentionne le descriptif
qui nous est donné :
« Cet atelier s’adresse à des typographes
débutants ou confirmés qui souhaitent
réaliser un caractère typographique à destination
du web. À
travers le dessin de ce caractère, vous
apprendrez à vous servir du logiciel
gratuit Fontforge. Les différentes étapes
du dessin de caractère pour écrans
seront disséquées et étudiées. »
Il faut donc avoir un ordinateur avec soi mais
aucun logiciel payant n'est
nécessaire;
l'intervenant, David Crossland,
est un spécialiste
des logiciels « libres » et
donc gratuits.
Ces trois jours auront donc lieu
juste avant la session du soixantième
anniversaire qui commence le
soir du 19 août par le traditionnel
coup de bleu et les non moins
traditionnelles retrouvailles
lursiennes après parfois
une année de séparation.
Il faut apporter son ordinateur
avec les logiciels
installés
mais aussi un papier et un crayon
(et une gomme je dirais), il
semblerait qu'on ne reste pas
seulement dans le virtuel ! Attention,
cependant,
le stage est en anglais, mais
il y aura sans doute de bonnes âmes
pour traduire les mots compliqués.
Un
stage sur un sujet bien rare
de nos jours, alors que les polices
numériques
sont devenues totalement banales,
mais qui ne requiert aucun
investissement lourd
comme le sont encore l'achat
des logiciels spécialisés
du domaine dont les prix prohibitifs
sont à ce
jour, et au choix du lecteur,
soit un véritable
racket, soit un appel insolent
au piratage (suivez mon regard)...
Tous
les renseignements sur
le site des Rencontres de Lure,
inscrivez-vous auprès
de cette vénérable association
si vous voulez plus d'informations.
>[Alonzo Stage]
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19/5/12 |
Oh! |
Sainte Baume |
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[Sainte Baume] J'en
avais vu quelques photos il y a quelques
années,
il n'était pas encore totalement abouti,
mais cette fois-ci, j'ai pu le voir en
place. Complètement terminé. J'ai
pu le toucher, en caresser toutes les
délicates
arrêtes, en apprécier le grain de
la pierre et la forme des lettres, en
admirer les choix de ligatures, bref
en vérifier
de mes yeux la perfection. Car oui, il
n'y a pas d'autre mot pour décrire l'obélisque
que Rodolphe Giuglardo a scellé au bas
du chemin du Canapé à la Sainte
Baume.
Le lieu s'y prête évidemment à merveille,
par son caractère sacré, certes,
mais aussi par sa toute simple beauté provençale.
Il est au bas de la pente que le pèlerin
ou le simple promeneur va gravir pour
arriver à la
grotte où, dit-on, Marie-Madeleine vint
finir sa vie après son exil de la terre
sainte. Chacun peut admirer cette pierre
magnifique, se pénétrer des textes
qui en recouvrent les faces et le pyramidion,
tenter de
décrypter
certains symboles des plus ésotériques
ou tout simplement en admirer la perfection
du tracé de la lettre. Avoir été instruit
par les plus grands maîtres en ce domaine
de Ladislas Mandel à Bernard Arin en
passant par José Mendoza ou Jean-Claude
Lamborot, n'est bien sûr pas étranger à un
tel aboutissement, mais autant on peut
parfois sentir une influence, une inspiration
de ses maîtres,
autant Rodolphe Giuglardo a su créer
son style propre et arriver à une synthèse
vraiment originale.
Alors avant que le
soleil d'été ne
nous empêche de faire un quelconque effort
physique après dix heures du matin (à part
soulever son verre de pastis, bien sûr),
allez vous promener dans ce lieu magique
et découvrez
cet obélisque mais aussi les quelques pierres
plus discrètes qui ont été semées
ici ou là sur le chemin et qui toutes sont
un vibrant hommage à l'art de la pierre
taillée. Et pour ceux qui sont trop éloignés
pour venir voir par eux-même, il vous reste
les photos du site
de Rodolphe Giuglardo mais je vous garantis qu'elles sont bien pauvres
en
comparaison de la présence physique de
ce chef d’œuvre, et je pèse
mes mots.
>[Gaspard Monge]
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16/5/12 |
† |
Pierre Magnan |
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[Pierre Magnan] En
ce joli moi de mai où le vert printanier
est encore partout présent dans notre belle
Provence, un nuage noir est venu assombrir
le bleu du ciel que les peintres sont
venus en nombre
chercher ici. Un écrivain de grand talent,
qui avait contribué à faire sortir
la Provence de ses archétypes félibriges
et pagnolien, Pierre
Magnan nous a quitté le
28 avril dernier.
Celui qui a ensoleillé de
nombreuses soirées
de lecture par ses multiples romans
policiers dont le héros était
le bien improbable commissaire Laviolette,
celui qui prenait un malin
plaisir à mêler faits et fictions
dans ses intrigues, celui qui nous
avait conté par
le menu son apprentissage dans une
imprimerie manosquine, et enfin, celui
qui nous avait profondément ému
avec son Laure
du bout du monde (son
meilleur roman à mon humble avis), Pierre
Magnan ne viendra plus à la fête
des Écrivains
de Fuveau où les quelques amateurs de
cette manifestation pouvaient le croiser
et échanger
de longues discussion (dans la mesure
du possible étant
donnée l'affluence) sur Giono, l'imprimerie
ou l'existence réelle ou imaginaire d'une
boite aux lettres sur la porte du cimetière
de Barles.
Celui qui a commencé tardivement
une carrière
d'écrivain à quarante-cinq ans,
nous a gratifié d'une série
de chef d’œuvres que je ne peux
que vous conseiller de lire ou de relire.
Il savait
manier un humour
parfois féroce, mais toujours affectueux
avec une imagination incroyable,
tout en situant parfaitement chacun de ses
personnages,
chacune
de ses situations dans ce qu'il persistait à appeler
les "basses alpes", ce qui contribuait à enchanter
les lieux comme la rue Prête-à-partir à Digne,
la petite route qui va de Ganagobie à Lurs
ou Barcelonnette et ses maisons mexicaines.
Hélas,
il y a bien peu de chance qu'il
partage le sort de son héros emblématique,
le commissaire Laviolette donc, qu'il
avait tué dans
un de ces romans ("j'en ai assez de
ce personnage")
et qu'il avait du ressusciter suite à la
forte contrariété de ses lecteurs
assidus, tel Conan Doyle ressuscitant
Sherlock Holmes après sa mort (présumée)
dans les chutes de Reichenbach.
Il
nous reste ses livres et la joie
de retrouver sa gaité, son amour de sa
région
et sa profonde humanité au détour
de chacune de leurs pages.
>[Séraphin Monge]
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12/5/12 |
Expo |
Christian Paput à Digne |
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[Christian Paput à Digne] Si
vous lisez attentivement cette colonne,
vous ne pouvez qu'avoir entendu parler de Christian
Paput.
Il est un des derniers graveurs de poinçons
typographiques et a récemment pris sa retraite
dans notre contrée ensoleillée.
En écrivant ces lignes, je m'aperçois
qu'il a une
page Wikipedia à son nom, ce
qui vous permettra de mieux le connaître.
Mais ce que cette page ne mentionne qu'en passant
et qui me fait poster ce billet aujourd'hui,
c'est que Christian Paput, loin de mener
une retraite de farniente bien méritée,
en écoutant
depuis sa chaise longue le doux bruit
des glaçons
qui s'entrechoquent dans son verre de
pastis tels un iceberg et le Titanic,
Christian Paput donc
continue ses activités artistiques et nous
propose notamment un exposition de ses
peintures à la
Médiathèque des Trois Vallées à Digne
les Bains. Certes, on retrouve dans ses
tableaux sa passion de la lettre, mais
il combine ces formes
qu'il a gravées maintes fois dans le métal
avec les couleurs qu'autorisent la peinture
pour former un tout où chaque élément
s'enrichit des
contrastes avec les autres. Vous trouverez
un aperçu de quelques-uns de ces travaux
sur son site, ici.
Et si vous habitez la région dignoise
et que vous avez la chance de lire ces
lignes avant le 15 mai, alors précipitez
vous à la
conférence qu'il donnera à 18h ce
jour-là sur le thème d'« écriture
et typographie », vous y apprendrez
sûrement énormément
de cet artisan, un des derniers de son
métier,
qui a su explorer jusque dans ses derniers
retranchements les formes de la lettre.
L'exposition
est ouverte du 10 mai au
2 juin, vous trouverez les renseignements
pratiques ici.
>[Ali Henne]
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9/5/12 |
Drupa |
Düsseldorf |
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[Düsseldorf] Ahhh
Yessss … La DRUPA est là - au
pays de Dürer… A ne pas rater, pour
les plus fous d’entre vous… à la
mode Graphos - Planet Mars-Eye © - et tous
ceux comme on les aime… capable de faire
le grand écart (et ils sont peu nombreux),
entre un A bas de casse en alliage étain-plomb-antimoine
et une HP - Digital Press Indigo 7000
- 812 et 1200 ppp – (8 bits - l 3952 x p
2282 x h 2074 mm - 330 x 482 mm)… Après
une petite escapade en Suisse… - voir notre
post du 2/5 – et l’info de ouf sur
la « désimprimante », à la
mode US, voir notre post du 5/4 ; le BdG
vous propose ce mois-ci un voyage d’étude à la
DRUPA, à Düsseldorf, qui est actuellement,
le temps d’une quinzaine – du 3 au
16 mai 2012 – la Mecque de l’imprimerie
High Tech et le nec plus ultra, en matière
d’innovations tous azimuts question flyer
imprimé au XXIe siècle… Plus
de 100 000 visiteurs attendus cette année
!
Le BdG aura sur place ce week-end un « infiltré »… un émissaire
hautement qualifié qui nous
fera à son retour un compte-rendu exhaustif
des dernières avancées technologiques
en matière d’imprimante à visée
laser téléguidée et rayons gammas
qui peut ouvrir les portes, poser des explosifs,
soulever des objets divers, faire le café,
massicoter dans les coins, voir de nuit, remplacer
avantageusement
votre secrétaire, mettre à jour vos
logiciels de mise-à-jour sans heurts ni malheurs
[private joke], détecter la chaleur et tel
le moindre Harry Potter venu, imprimer une centaine
de Bibles de
42 lignes sur papier pelure, en moins d’une
heure, en votre absence…
Ah… j’oubliais, « Drupacity » comme
on l’appelle…, c’est tous les
quatre ans !
Alors réservez vite votre
billet pour Düsseldorf…
>[André Bloggo]
DRUPA – La
fusion des mondes réels et
virtuels
PS / Pour tous les autres… rdv
devant l’atelier de
Louis Jou, aux Baux-de-Provence, à 10h30…
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6/5/12 |
CH |
Rimbaud au Cadratin |
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[Rimbaud au Cadratin] Recevoir
un courrier du Cadratin est pour moi
toujours l'annonce d'une bonne nouvelle
(je ne suis pas
superstitieux parce que ça porte malheur,
mais touchons du bois quand même…).
Et ce matin en ouvrant ma boîte aux lettres,
je me suis donc senti joyeux par avance
en découvrant
une enveloppe en provenance de Vevey.
Mais
quelle ne fut pas ma stupeur en ouvrant
ce pli et en découvrant la proposition
incroyable qui y était enclose ?
Mais comment donc, ni l'AFP ni Reuters,
ni les grandes chaines de
radio et de télévision n'ont parlé de
cet événement qui risque bien
d'éclipser
tous les autres (et je pèse bien mes
mots) en ce mois de mai déjà chargé
en événements de bien moindre
importance ?
Mais oui, c'est bien vrai, lors du
prochain week-end de l'Ascension, du
17 au 19 mai prochain, vous allez
pouvoir assister en direct live sur
place, 10 rue de la Madeleine, avec
en officiant Jean-Renaud
Dagon
en personne (et peut-être quelques petites
mains tirées de l'assistance), vous allez
pouvoir voir la naissance d'un livre
typographié !
Mais oui, vous avez
bien lu ! Vous qui avez si chèrement
tenus dans vos main ces livres sur
un beau papier dans lequel la presse
typographique a laissé sa douce empreinte
qui fait vibrer l'extrémité de
vos doigts, vous qui avez apprécié le
contraste entre cette blancheur virginale
et le noir si profond de l'encre
typographique, vous
qui vous demandez depuis des années
comment viennent au monde ces volumes
dont chaque lecture est garante d'un
long moment
de plaisir intense,
vous avez la possibilité de voir tout
ceci se créer devant vos yeux grâce à l'expertise
du chef d'orchestre de Heidelberg
Avenue, du maître
typographe dont les réalisations nous
ont si souvent enchantés, j'ai nommé Jean-Renaud
Dagon. Il va donc nous montrer en
trois jours comment on compose au
plomb et en bois,
comment
on encre et imprime, comment on plie
et on raine et enfin comment on emboite
les « Voyelles » de
Rimbaud.
Bon certes, vu les très belles
choses auxquelles nous a habitué l'atelier
du Cadratin, il est possible que
la carte bleue chauffe un petit
peu lors du voyage, mais il faut
dire que l'occasion est totalement exceptionnelle. À tel
point que j'en reste sans voix,
ce qui est un comble
en ce deuxième tour des présidentielles.
Vous trouverez toutes les informations
sur le site
du Cadratin. À ne manquer
sous aucun prétexte !
>[Rolfi Lédeperche]
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2/5/12 |
AMI |
Escapade helvétique |
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[Escapade helvétique] Il
y a fort longtemps que je fais partie
des Amis du Musée de l'Imprimerie (cf l'article
d'il y a quelques jours) mais je ne m'étais
jamais inscrit à un de leurs voyages, à la
fois par manque drastique de jours
de congés
et par gêne de me retrouver parmi des gens
qui se retrouvent régulièrement
lors de conférences et visites, alors que
me trouvant à trois cents kilomètres,
je ne peux jamais m'y rendre. Mais
cette année,
j'ai franchi le pas. Et je ne le regrette
pas !
Jeudi dernier, donc, à l'heure
où l'aube blanchit la place Bellecour,
nous nous sommes
embarqués à quatre amis aixois
pour une escapade d'une journée en Suisse,
voir une exposition de peintures à la
Fondation
de l'Hermitage à Lausanne sur
le thème « de
Tiepolo à Degas », suivie
par une autre visite à la célébrissime
Fondation Gianadda à Martigny qui regroupe
toute une collection
de portraits du Centre Georges Pompidou.
Que dire pour
résumer cette journée
délicieuse ? Que l'accueil des Amis
du Musée de l'Imprimerie fut extrêmement
chaleureux ? Que l'organisation fut
impeccable, les horaires tenus et
que tout se passa comme
sur des roulettes sans un seul accroc
? Que le voyage en car permit à tout
un chacun d'apprécier
le paysage, tout en devisant gaiement
avec ses voisins ? Que les expositions
furent magnifiques
et qu'elles réjouirent tous les esprits
? Que les visites guidées furent enrichissantes
et permirent d'apprécier en profondeur
les œuvres présentées ?
Eh bien oui, tout cela est vrai.
Je ne vais
pas vous décrire plus loin cette
journée d'exception, mais juste vous
inciter à faire
comme moi si vous faites partie des
AMIs, et même
si vous n'en faites pas partie, prenez
un jour de congés s'il le faut et participez à ce
voyage annuel qui vous est proposé,
vous ne le regretterez pas !
>[Greta Blier de Sapeur]
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Avril
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29/4/12 |
@TGV |
Les Puces Typo |
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[Les Puces Typo] Pour
la deuxième fois cette année
2012, cette association bien
connue des fidèles lecteurs de cette colonne,
j'ai nommé les Rencontres
de Lure, organise les Puces Typo,
un « marché aux
puces » au sens noble du terme, où vous
pourrez trouver non seulement des réalisations
typographiques de tout premier ordre
mais aussi des occasions uniques auxquelles
aucun amoureux
de la lettre ne saurait résister. Voici
ce qui nous en est dit :
«
Il y a tellement de choses à dire sur
les puces typo, que le mieux c'est de venir.
Sachez
néanmoins que :
votre association préférée
joue le jeu des PUCES TYPO (le
contraire serait un comble) et vous propose
samedi 5
mai de découvrir
le programme de la semaine d'été 2012
- "corps neuf" - et de bénéficier
ce jour-là seulement… d'une
remise de 25% sur votre inscription
!
Que les lots de la tombola sont dingues.
Que les
petits plats et gâteaux sont extra
bons.
Avec les Puces Typo, le
samedi 5 mai 2011 s'annonce donc
très
magnifique, bien typographique et
presque économique.
Rappel : les Puces Typo
c'est la journée
des trouvailles graphiques
où vous pouvez
venir chiner, flâner et découvrir
des créateurs graphiques
indépendants.
De très jolies choses et
de petits prix, en direct
des producteurs :-)
Seront
présents :
Frank Adebiaye
o VTF | Jean-Baptiste Levée o
opto | Anna Hess o Éditions
B42 | Pascale Evrard o éditions
du temps qui passe | Erwan
Beauvir o Collectif 47
| Mayumi Otero & Raphael Urwiller o Icinori
| Émilie Coquard o typomaton
| Morgane Rebullard & Collin
Caradec o The shelf journal
| Patrick Paleta, Stéphane
Buellet, Jean-Baptiste
Levée
o BAT | Maxime Milanesi o Éditions
fpcf | Pauline Nunez o Ypsilon
| Mark Kopylov o Éditions
des Cendres | Présentation
du CFA | Delure o Corps
Neuf session 2012 | François
Weil o Graphê... »
Si ctte liste
ne suffit pas à vous allécher,
je ne vois pas ce qui pourrait
vous dégeler !
Rendez-vous donc pour les
heureux parisiens samedi
prochain au 83 av. Gallieni à Bagnolet,
tous les renseignements
sont ici.
Ô
peuchères, les parisieng
y-z-ont peut-être
pas le soleil, le pastis,
les pins et les cigales,
les panisses, les chichi frégi,
les plages de l’Estaque
ni la Bonne Mère, il faut
bieng leur laisser quelque
chose, alors y-z-ont les
Puces Typo !
>[Marius Escartefigue]
PS : même si vous habitez en Provence,
le TGV vous mène sans fatigue en notre
capitale embrumée en trois heures chrono !
On peut donc avoir le soleil ET les Puces
Typo, trop cooooooool…
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28/4/12 |
2C |
Quand les livres s'amusent |
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[Quand les livres s'amusent] La
ville de Lyon recèle en son sein un joyau
que beaucoup d'amateurs d'art de la lettre
ignorent, ou alors ne fréquente qu'avec
bien trop de parcimonie, je veux parler, vous
l'aurez peut-être
deviné, du Musée de l'Imprimerie.
J'espère que vous avez tous été voir
au moins une fois la superbe collection
permanente qui vous montre les plus belles réalisations
des imprimeurs lyonnais, entre autres,
de la Renaissance et que vous avez compris, jusque
dans ses moindres
détails, l'art de la typographie et de
la gravure qui vous est expliqué et démontré par
le menu dans les diverses salles qui
jalonnent votre parcours dans l'Hôtel de
la Poulaillerie qui abrite le musée.
Mais
ce musée propose aussi des expositions
temporaires qui valent le détour. Oh
non, allez vous me rétorquer, foin de
ces expositions poussiéreuses ayant des
thèmes aussi
abscons que « l'utilisation de l'esperluette
dans les volumes à thème religieux
de Jean de Tournes » ou bien « l'évolution
du foliotage à travers les livres de
Sébastien
Gryphe ». Pas du tout, vous répliquerai-je,
loin d'être réservées à des
spécialistes binoclards et ennuyeux,
ces expositions montrent des aspects du livre
qui intéressent tout un chacun ! Et j'en
veux pour preuve l'exposition actuelle « Quand
les livres s’amusent - Magie et surprise
des livres animés d’hier et d’aujourd’hui ».
Vous
y admirerez de nombreux livres à système,
depuis d'incroyables livres à pop-up
dont toute une architecture de papier
plié jaillit
vers le lecteur quand celui-ci entrouvre
les pages jusqu'aux livres carrousels
ou chaque illustration
est formée de plusieurs plans comme
on pourrait imaginer une scène de théâtre,
sans oublier les ouvrages dans lesquelles
une foule de tirettes, languettes
et autres excroissances de papier
vous permettent d'animer
les personnages,
de changer les situations ou de manipuler
divers objets qui s'animent sous
vos yeux.
Et contrairement à ce qu'un
préjugé répandu
voudrait faire croire, ces livres
sont loin d'être
réservés au domaine des livres
pour enfants : de nombreux artistes
ont créé des
livres animés pour adultes dont la
beauté des
constructions dans l'espace n'a
rien à voir
avec les enfantillages. Ficelles,
plis et replis conçus par des esprits
souvent incroyablement ingénieux
vous dévoilent des formes
dans l'espace dont le but est moins
de raconter une histoire que d'exprimer
la beauté du
monde. Et, pour tout vous révéler,
je soupçonne certains auteurs d'avoir
glissé dans
des collections jeunesse, des livres
qui sont beaucoup destinés à celui
qui raconte les histoires qu'à celui
qui les écoute,
ou sinon comment expliquer le magnifique
Moby Dick dont la poésie du texte,
de la typographe et des illustrations,
animées
donc, ne pourra que ravir tout
adulte amateur de belle
lettre.
Mais je ne peux qu'effleurer
le sujet en ces quelques mots,
allez sur place
vous régaler
par vous-même, vous avez le temps
l'exposition dure jusqu'au 24
juin. Vous trouverez tous les
renseignements à son propos ici ainsi que des annonces d'autres
événemenents sur le même thème.
>[Fillipo Peupe]
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24/4/12 |
FdT |
Des news de Graphos |
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[Des news de Graphos] Comme
vous ne pouvez pas l'ignorer, Grahos
fête cette année son quinzième
anniversaire. Et pour célébrer dignement
cette occasion, le programme des stages
de l'année
recèle quelques joyaux dont je me dois
de vous administrer une petite piquouze
de rappel, en complément du Flash de Thot
de ce jour.
Les Baux - Luis Felipe-Vicente Jou i Senabre,
dit Louis Jou, est un peintre, graveur
et typographe catalan, né à Gracia
(aujourd'hui intégré à Barcelone)
le 29 mai 1881, émigré en France,
mort le 2 janvier 1968… Notre association
férue
de « voyages d’études » ira
visiter l’atelier de Louis Jou et sa fondation
lors d’une visite commentée, aux
Baux-de-Provence, le 13 mai prochain,
un rendez-vous de printemps, pour tous
les fous de la casse,
ivres de la Lettre sous toutes ses
formes, un dimanche ensoleillé par les
lavandes de pays qui permettra d’allier
l’utile à l’agréable… Normalement
les inscriptions sont closes mais les
organisateurs ne sont pas incorruptibles.
Lurs – Un événementiel à Lurs,
organisé par Graphos, un stage mythique à la « Chancellerie »,
fréquentée assidûment
par Maximilien Vox et Jean Giono, il y
a plus de 50 ans, et une visite du « Chemin
des écritures » pour
les 15 ans de Graphos, en compagnie
d’Henri
Mérou ! Ça ne se manque
sous aucun prétexte et c’est
le 27 mai 2012 !
Laurent Rébéna
est sans doute un des calligraphes
français
les plus doués
de sa génération, il sera
chez nous en Provence, le 10 juin
2012, pour un
stage exceptionnel
sur « la Bâtarde Flamande
et ses ligatures », un stage
de haute lignée à découvrir
par tous les calligraphes (confirmés
ou pas), et comme toujours dans
une ambiance plus que festive à « L’Angélus » !
Qu’on se le dise !
Et dans l’attente
de l’arrivée
de notre ami parisien sur la
planète
Mars-eye, vous pouvez toujours
découvrir
son remarquable travail sur la >Galerie
Graphos du site de Thot ! Ouvert
en 2002, notre Webgalerie est unique
sur le Net et c’est un lieu d’exposition
aussi insolite qu’agréable,
elle permet à tout un chacun de
découvrir
nos coups de cœur en matière
de calligraphies contemporaines
depuis plus de 10 ans !
>[Graphos]
PS : deuxième dose de rappel, le programme
complet de l'année Graphos est disponible
ici.
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5/4/12 |
Non |
Désimprimerie |
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[Désimprimerie] Ah,
qui n'aimerait pas pouvoir rattraper
une parole imprudente
que l'on regrette d'avoir dite quelques
secondes après
l'avoir prononcée, qui ne voudrait pas
changer un choix fait parfois longtemps
auparavant, choix pour lequel le manque
de jugement s'est
révélé mener à la
catastrophe quand les conséquence s'en
firent sentir, et qui n'aimerait avoir
plutôt
avoir passé sa soirée au cinéma
plutôt que sous la couette, entrainant neuf
mois plus tard la naissance d'un grand
dadais que les parents ont bien du mal à reconnaitre
comme leur progéniture. Pensez aux parents
Hitler, Djougachvili, Ceaucescu, Amin
Dada, Khadafi et j'en passe et des melleurs…
Et
bien dans un domaine enfin, ce genre
de repentir est aujourd'hui possible,
il s'agit de l'écrit. Car si verba volent,
scripta manent plus tant que ça. Non, je
ne parle pas des effaceurs d'encre, des stylo
gommables et autres joyeusetés que la
chimie moderne met à notre disposition,
je viens d'apprendre la création des
désimprimantes
(« unprinters » en
anglais). L'université de Cambridge vient
de montrer en effet un
appareil qui
utilise un laser pour vaporiser le « toner » qui
constitue l'encre des imprimantes laser,
et ceci sans abimer le papier, afin
de rendre en quelques
secondes à ce dernier sa virginité.
Pour cela ils utilisent un laser vert
dont la particularité est de vaporiser
le toner sans griller la cellulose
du papier qui est en
dessous ou à côté. Et donc,
telle l'Étoile de la Mort, célèbre
parmi la communauté des fans de StarWars,
qui vaporisa Alderaan en quelques secondes
causant une grande perturbation dans
la Force, les désimprimantes
vaporisent en quelques secondes les
textes les plus abscons, les plus ardus et même
les plus indéchiffrables et les font
disparaitre de la surface de la planète
(je ne sais pas si cela cause une grande perturbation
dans la Force). Un Fahrenheit 451 écologique
et sans contribution au réchauffement
climatique, en résumé.
Mais sont
heureusement exclus de ce processus
les textes imprimés par d'autres moyens.
Ouf les chefs d'œuvre typographiques des
imprimeurs émérites (ai-je besoin
de citer Louis Jou) ou des calligraphes
de renom (pas de nom ici) sont à l'abri
des vandales ou des censeurs.
À
moins qu'un savant fou invente la désimprimante à cylindre
ou à platine ?
>[Mars Staedler]
PS : non, ça ne marche pas non plus pour
le papier toilette, amis poètes bonsoir…
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2/4/12 |
See |
Vents |
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[Vents] Certains
prétendent que c'est en imitant la nature
que l'on peut atteindre la suprême beauté.
Dans son film hilarant « Musée
haut musée bas », Jean-Michel
Ribes est un partisan de la thèse adverse
puisqu'il fait dire à Fabrice Luchini dans
une scène inoubliable, que la nature « c'est
de l'art mal copié ».
Quoi qu'il
en soit, quand on prend la nature et
qu'on la montre de façon astucieuse,
cela donne des merveilles et j'en veux
pour preuve ce
site qui nous montre
la vitesse et la direction
des vents sur les Etats-Unis, en utilisant
un système graphique totalement… échevelé.
Chaque jour, le système récupère
les données de la météo
d'Amérique
du Nord et construit automatiquement
cette animation chaque jour renouvelée
et néanmoins
toujours magnifique. Car que dire d'autre
de cette animation sinon qu'elle fait
penser justement à du
vent dans une chevelure ou à un courant
marin dans les algues...
Bref ce genre
de démonstration ne pourra
jamais réconcilier les partisans de la
pensée unique chlorophyllienne avec les
tenants de la pureté esthétique
du béton et de l'asphalte bien posés,
mais peut-être pourront-ils se retrouver
dans l'admiration de ce superbe exemple
de visualisation informatique. J'attends néanmoins
avec impatience la saison des cyclones et autres
ouragans
!
>[Michel Mosk]
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Mars
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28/3/12 |
Livre |
Julien Chazal |
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[Julien Chazal] Notre
cher callidentiste est toujours en veille
des nouveautés les plus importantes du
microcosme calligraphique. Et comme il
est très bien infiltré dans les forums
et tchats de discussion des personnes
les plus informées du sujet, il nous
communique une nouvelle qui va sans
doute influencer le contenu
de votre bibliothèque :
« Notre ami, émérite
calligraphe (et graveur lapidaire ndlr),
Julien Chazal vient de publier aux éditions
Eyrolles, un ouvrage pratique et fort
bien fait comme son grand talent nous
le laissait présager.
Pratique,
il expose des modèles d’écritures
de haut niveau qui pourront servir
aux débutants
comme aux plus confirmés et il deviendra
très
vite, j’en suis sûr, un voisin dans
la bibliothèque de la bible de C.M. (vous
voyez de qui je veux parler…).
Fort
bien fait, il aborde également les
aspects pratiques de la créativité maitrisée
dans notre passion.
A n’en pas douter, ce « Calligraphie,
le
guide complet » va devenir rapidement un
incontournable livre de référence,
et va donc devenir totalement indispensable à la
formation des calligraphes en France. »
Vous trouverez plus d'informations sur le
site de l'auteur, et notamment comment vous
en procurer une version dédicacée
par l'auteur en personne, et également
sur son
album Picasa.
>[Bonzaika]
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24/3/12 |
Expo |
Terres d'Écritures |
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[Terres d'Écritures] Ah
le printemps revient, et avec lui… mais
non, pas ce que vous croyez… avec lui revient
le temps des expositions de calligraphie
! Et c'est à Grignan, pays des lettres
et donc de la lettre, que Christine Macé,
de l'association Terres
d'Écritures, nous
invite à découvrir
ou redécouvrir les œuvres
d'une ribambelle de calligraphes connus
ou moins connus, de « l'ancienne » ou
de la « nouvelle » génération
(des jeunes et des vieux pour sortir
du politiquement correct) qui ont en
commun la très grande
qualité de leurs travaux.
Je ne présenterai
plus Kitty Sabatier dont la maitrise
du geste reste dans toutes les mémoires
graphosiennes, ni Denise Lach dont
les travaux sur le rythme ont été les
fleurons de maintes
expositions, ni Laurent Rébéna
que les graphosiens accueilleront au
mois de juin, ni Christine Macé
dont les travaux là encore, ont été
accueilli par nombres d'expositions,
ni Christine Depuidt dont nous avons
déjà parlé dans
cette colonne. C'est dire que vous
ne vous déplacerez
pas pour rien à Grignan, vous y retrouverez
les ténors de la discipline. Mais il
reste des noms qui ne m'évoquent pas
(encore) ou peu d'images… Fanny Violet,
Dany Jung, Paul Kallos ou Pascal Ciret… Amusez
vous donc à les « googler » (en
clair recherchez leurs noms sur Google)
et découvrez
tout un monde de fraicheur, de créativité et
de renouvellement du genre, de recherches
aux limites et de trouvailles géniales.
En tout cas, pour bien vous en convaincre,
il suffit de venir les
voir à Grignan à partir du 8 avril sur
le thème de « Blanc
sur noir /
Noir sur blanc ».
>[Coco Respondance]
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22/3/12 |
Lu |
Le Prince |
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[Le Prince] Je
me dois de vous faire partager un texte
magnifique que Louis Jou a mis en préface
de son livre « Le
prince » de 1921 qui donne à lire
le célèbre texte de Machiavel. C'est
le premier livre qu'i:l conçoit lui-même
de A à Z, du choix du papier à la mise
en page, en passant par la gravure de
ses caractères et bien entendu de ses
bois. Cette préface
reflète
si bien l'art du livre tel qu'il le concevait,
et tel que toute sa production l'a ensuite
concrétisé,
que je trouve important de le garder
en tête
et de le méditer en cette époque
de mutation dans ce domaine. Plus qu’un
artisan, c’est un artiste (célèbre
sujet de débats lors de nos rendez-vous
graphosiens), même si lui même a toujours
gardé une
humilité profonde dans toutes ses préfaces
et ses colophons. Ce sont des textes
admirables où l’on ressent la souffrance
de la création en temps de guerre ou de
pauvreté mais
aussi en lui même dans sa recherche de la
perfection. Cette souffrance profondément
altruiste envers son lecteur, mais qui
ne l’a
jamais amené à transiger sur la
qualité de son papier, de son encre, de
ses caractères ou de sa mise en page et
qui a ainsi permis d’orner certaines de
nos bibliothèques de leurs plus beaux fleurons
et nos esprits de certains de leur plus
beaux textes. Mais place au maître.
« Au lecteur ami,
Je puis bien te donner le nom d'ami,
Lecteur, puisque c'est en ami que je
te traite. Je ne te promets pas monts
et merveilles ; mais
je te prends par la main, je te mène
dans mon atelier, je te montre ce que nous avons
fait,
et je te dis : Vois, nous te donnons
des livres. C'est ce qui n'est pas arrivé depuis
cent ans, peut-être. L'art souverain de
la typographie est tombé aux mains des
marchands et des savetiers : ils en ont fait
un commerce ou un
luxe sans conscience. Le livre est
une œuvre
d'art. Et voilà ce que nous voulons restaurer...
La
première tradition est de créer
une œuvre, et rien ne se crée
quand on imite.
Ami lecteur, nous voulons être
du temps qui vient en y portant
quelques rayons du temps
qui n'est plus. Nous avons médité sur
la beauté et la nécessité de
la lettre ; nous avons longuement
vécu
dans la considération très
noble et très sacrée des bonnes
proportions. Nous avons dessiné pour
toi, à grand
travail, un nouveau caractère, tant
le romain que l'italique, et tant
les capitales que
le bas de casse, cette brave et
solide infanterie. A grand peine et désespérant
parfois de la réussite, nous avons
gravé les
poinçons et frappé les matrices,
nous avons fondu et corrigé nos caractères...
Tout
y est donc, Lecteur ami : il
ne manque plus que toi. Aide-nous, car
nous te sommes d'un secours plus
rare que tu ne penses. Si nous
n'avions pris pour toi toute
cette fatigue, assurément
tu ne l'aurais pas prise. Tu
ne te doutes pas que nous avons mis notre vie
dans cette entreprise
et que tu n'as été pour
rien, jusqu'ici, dans le bien que nous
voulons
te faire. Tu as
toujours de l'or pour boire,
pour manger, pour te mettre au lit ou
pour aller
voir danser des
oies, tandis que des singes font
de la musique en frappant sur
des casseroles : soucie-toi un
peu de ton âme, mon lecteur, il
est temps.
Tu n'y penses pas, telle est
ta négligence
; et nous le savons bien :
c'est pourquoi nous y avons songé pour
toi...
Lis d'abord Le Prince
pour t'instruire à te
gouverner toi-même, et tiens-toi
en beauté,
en amour et en joie. »
Quel
homme ! Vous aussi lisez « Le
prince », non pas seulement pour
découvrir la façon dont on
nous gouverne, mais surtout
pour apprendre à se gouverner
soi-même.
>[Emma Chiavelli]
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18/3/12 |
Vu |
Étoile de la mort |
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[Étoile de la mort] Vous
n'allez pas en croire vos yeux, mais
il se trouve qu'un satellite d'observation
du soleil à capturé l'image
d'un vaisseau extra-terrestre en train
de "faire
le plein" en pompant
la matière en
fusion qui éclaire notre vie de tous
les jours. C'est fou ! On voit distinctement
ce vaisseau sphérique (la tristement célèbre étoile
de la mort ?) tenter maladroitement de
se cacher dans les replis
de la couronne solaire tout en déployant
un tuyau (?) qui plonge directement dans
la masse de notre étoile et dont on comprend
évidemment la fonction. Et vous croyez
que nos gouvernements nous en auraient
parlé ?
Le soleil appartient à l'humanité entière
et il est absolument vital de nous tenir
informés
si des petits hommes verts se permettent
d'en utiliser une partie pour faire le
plein de leur
vaisseaux, dont on imagine bien le bilan
carbone catastrophique vu les précautions
qu'ils prennent pour se cacher. Et si
en plus il s'agit
d'un vaisseau militaire ! Respectent-ils
seulement le code de la circulation galactique,
leur plaque
immatriculation est totalement illisible
! Après
la Zone 51 et Roswell, le fait que nous
n'ayant pas entendu parler de ce fait
tout de même
primordial montre bien l'étendue de la
conspiration du silence et la complicité de
nos gouvernants avec les pires éléments
de la racaille de la galaxie.
Bientôt les élections,
tenons en compte ! Non à l’immigration
des petits hommes verts ! Non à l'exploitation
outrancière des ressources naturelles
de notre système solaire par les multinationales
pan-galactiques !
Et ce n'est pas tout
! Quelques jours plus tard, ces criminels
n'ont trouvé rien
de mieux que d'ouvrir
une porte triangulaire vers la quatrième
dimension directement à la surface
du soleil, là encore les caméras
de la Nasa les ont pris sur le fait.
Une autre fois, ils
se sont amusés à y
dessiner un visage !
Quand cela cessera-t-il ? Notre
soleil
devient le terrain de jeu des pires
sauvageons extra-terrestres !
Non
mais alors, on n'en croit
pas ses yeux ! Et on a raison...
On aimerait tant que nos vessies soient
des lanternes…De fort belles vessies,
cela dit..
>[Madmacs]
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15/3/12 |
Infos |
Stage et expo |
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[Stage de gravure et expo Excoffon] Les
Rencontres de Lure nous signalent deux
informations qui sont susceptibles d'intéresser
tous les amateurs de la lettre, qu'elle soit calligraphiée,
typographiée ou même gravée
dans la pierre pour l'éternité.
Tout
d'abord, et c'est absolument exceptionnel,
Franck Jalleau fait un stage de gravure
lapidaire de cinq jours à Marne-la-Vallée
du 16 au 20 avril prochain. Inutile
de vous préciser
que les interventions de ce maître dans
l'art de la gravure sont rarissimes
et qu'il est indispensable, à mon avis,
pour un calligraphe d'avoir au moins
une fois « tapé le
caillou ». Certains, comme Julien
Chazal, ou Laurent Pflughaupt en sont semble-t-il
devenus adeptes pour notre plus grand
plaisir des yeux !
Toutes les informations sur ce stage
sont disponibles sur le
site des Rencontres avec quelques belles
photos du stage de Franck à Lurs il
y a quelques années…
Autre information, une exposition
itinérante à propos
de Roger Excoffon fait en ce moment
un tour de France et se trouvera
prochainement à Pau
et au Havre. Il ne s'agit pas de
celle que nous avait proposée le Musée
de l'Imprimerie et dont nous vous
avions parlé dans cette colonne,
mais plutôt
d'une exposition centrée sur les
produits de la collaboration de Roger Excoffon
avec la Fonderie
Olive et notamment ses célébrissimes
caractères
qu'il n'est plus besoin de mentionner,
car tout le monde connaît Roger Excoffon.
Les informations sur ce tour de France
sont disponibles ici,
ne manquez pas de suivre les liens
que vous y trouverez (podcast, livre)
pour approfondir votre connaissance
de ce travail hors du commun.
>[Rita Peuleucayou]
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12/3/12 |
Film |
Bovines |
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[Bovines] Il
y a notre vie trépidante, stressante, hyper-connectée
dans laquelle nous sommes les proies
de la sollicitation constante de notre
environnement, de la publicité ou
de notre « réseau social ».
Dans « Bovines » on
nous en montre un autre. On nous montre
le monde des vaches. Le monde des vaches
qui broutent dans
leur champ une belle herbe verte et dont
les seuls événements
importants de la journée sont un orage,
une averse de pluie dans une flaque
ou bien, pour les grand bouleversements,
quand on les change de champ.
On nous
montre tout des vaches. Comment elles
broutent, à cinq
centimètres
de leur bouche, il faut voir le travail.
Comment elles mâchent, un mouvement ovale
de la mâchoire assez étonnant.
Comment elles ruminent, grosse contraction
de la gorge et ça repart les mâchoires.
Comment elles produisent en quelques
secondes ces magnifiques
bouses si appréciées des mouches
dans lesquelles on met parfois le
pied. Comment elles accouchent, impressionnant.
Les
rares signes
de présence humaine ne sont pas toujours
une bonne nouvelle pour elles, comme
au moment déchirant où on sépare
les mères de leur petits veaux que l'on
fait monter dans un camion à la destination
bien trop prévisible. Et les meuglements
désespérés qui s'ensuivent.
Autour de tout cela,
point de voix off ou de commentaire
larmoyant ou admirateur.
Le
spectateur est seul interprète des
images qu'on lui montre, à lui de faire
son miel de ce qui lui est proposé.
Les seuls paroles sont hors
champ lors de quelques
interpellations
entre agriculteurs. Et en plus, les
images sont d'une beauté à couper
le souffle, graphiquement ultraconstruites
et aussi léchées
que ce que pourrait nous faire un
Kubrick ou un Greenaway… s'ils se lançaient
dans le film animalier.
Quand le générique
de fin démarre,
on en reprendrait bien encore un
heure, tant le délassement est total
même si la
réflexion est allée bon train.
Ne manquez pas ce film tant qu'il
est encore dans
nos salles, bien loin des effets
spéciaux omniprésents et des budget
multi-millionnaires, il prouve
qu'avec juste une caméra, beaucoup
de patience et une vision du monde très
originale, on peut arriver à faire
un chef d'œuvre.
>[Maeva Chalais]
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9/3/12 |
Voir |
Les caves de la Méjanes |
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[Les caves de la Méjanes] Une
lectrice fidèle m'a transmis cette information
extraordinaire : il sera possible prochainement
de visiter
les sous-sol de la Méjanes et
de voir de près quelques-uns des trésors
qu'ils recèlent; je parle de livres anciens,
vous l'aurez deviné, et non pas du trésor
improbable des celto-ligures ou des teutons
en détresse à la veille de la bataille
de Pourrières.
Pour cela il vous suffit de
vous inscrire rapidement au 0442919888
et de vous présenter à l'accueil
le samedi 17 mars à 10 heures du matin
(quelques dates ultérieures sont prévues).
L'entrée
est libre et il est fort probable que
nous en ressortions les yeux éblouis
de moultes merveilles dont certaines
avaient pu échapper
pendant quelques jours aux sombres
couloirs qui forment la réserve des livres
rares, franchir les portes blindées dignes
de celles qui ferment certains sous-sols
genevois, capables
de résister au plus importants séismes
et bombes atomiques (je laisse divaguer
mon imagination vous l'aurez compris)
lors de quelques expositions
mémorables.
Vite, à vos téléphones,
il reste encore quelques places !
>[BdG]
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6/3/12 |
† |
François Richaudeau |
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[François Richaudeau] Décidément, à notre
grande tristesse, les années se suivent
et se ressemblent, hélas, car j'apprends
le décès de François Richaudeau le 26 janvier dernier. Il était une mémoire
vivante des Rencontres de Lure et était
surtout connu pour ses études sur la lisibilité et
sa méthode de lecture rapide. Il avait écrit
de nombreux livres qui sont restés des
références encore aujourd'hui. Ironie
cruelle du destin, il est devenu aveugle
progressivement ces dernières années
ce qui ne l'empêchait
pas à 90 ans de venir nous présenter
des conférences lors des sessions d'été,
la dernière portait sur Athanasius Kircher
et est restée dans toutes les mémoires.
Pour
moi, j'avais découvert à ma
grande surprise lors d'une conversation
avec lui sur la terrasse de la Chancellerie
que c'était
un des principaux collaborateurs de
la mythique revue Planète avec
Jaques Bergier et Louis Pauwels, qui
ont donné aux
années
60 et 70 son lot d'articles certes
sujets à controverse
(et il y en eut !) dans le domaine
de la parapsychologie ou du surnaturel.
Quoiqu'on en pense, ces articles
donnent encore aujourd'hui largement à réfléchir
et leur ton impertinent et en tout
cas inimitable est un régal à notre époque
de règne sans partage de l'empire du
bien. J'avais eu aussi l'occasion de
visiter (rapidement) sa bibliothèque
dans laquelle se retrouvaient des livres
aussi prestigieux qu'un
exemplaire des fameuse Chroniques de
Nuremberg de 1493 qui retracent l'histoire
du monde depuis
sa création et qui sont une des toutes
premières encyclopédies à vocation
universelle sortie des presses typographiques.
François Richaudeau était d'ailleurs
connu pour la qualité de
cette bibliothèque qui a fourni leurs
plus belles illustrations à bien des
livres sur la typographie.
C'était le
dernier de ce que les nouvelles générations
surnomment, avec bienveillance et
affection, les paléolursiens, la génération
de Ladislas Mandel ou Jacques Bollens
qui ont suscité pour moi la curiosité et
l'intérêt pour la chose imprimée.
Même si ses apparitions se faisaient
rares ces dernières
années, il restait, à quelques
mètres
de la Chancellerie, une référence
et un ami qui nous manquera.
>[BdG]
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3/3/12 |
2see |
La main de Dante |
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[La main de Dante] Inutile
de présenter l’immense Dante, le
Prince des Poètes. Figurez-vous que Johhny
Depp a approché le metteur en scène
Julian Schnabel, l’auteur d’« Avant
la nuit » « Le scaphandre
et le papillon » , « Lou
Reed’s
Berlin » et « Miral » pour
qu’il réalise « La main
de Dante ». Ce brave Johnny avait
acheté (le
petit cachotier !) depuis quelques années
déjà, les droits d’un ouvrage
de Nick Tosches paru depuis en français,
chez Albin Michel, qui entremêlait la fin
de l’écriture de "La Divine
comédie" écrite par Dante Alighieri
au XIVe siècle et l’enquête
d’un écrivain détective parti
vérifier l’authenticité d’un
manuscrit du fameux texte. Le projet
en serait au stade de l’ébauche et
voici ce qu’en pense le futur réalisateur
: « Il existe un livre génial qui
s’intitule "La main de Dante" de
Nick Tosches. Il appartient à Johnny mais
je ne le réaliserai pas avant deux ans.
On va travailler dessus avec Johnny.
Mais je n’ai
rien signé pour le moment. Il m’a
demandé de lire le roman, et je pense que
c’est un livre formidable que vous devriez
sans doute tous lire. C’est super beau.
Cela parle de tout. ».
Un manuscrit complet
de La Divine Comédie,
rédigé de la main même
de Dante, telle est la découverte
extraordinaire et inespérée
qui est faite à la Bibliothèque
vaticane par un prêtre sicilien.
Cette mise au jour suscite bien des cupidités
: ce sont des millions et des millions
de dollars que l’on pourrait gagner
en vendant feuille à feuille l’autographe
unique du grand poète italien… Mais
pour cela, les mafiosi qui s’emparent
de l’affaire ont besoin d’un
conseiller qui inspire confiance, capable
d’authentifier le document et qui
puisse entrer en relation avec les éventuels
acquéreurs. Ils ont tôt
fait de découvrir l’homme
de la situation : Nick Tosches lui-même, écrivain
fou de Dante, qui désespère
de la littérature et manque cruellement
d’argent… Thriller à la
violence implacable, journal désabusé, évocation
des mystères de l’œuvre
de Dante… Nick
Tosches joue sur les trois registres
avec une maestria
nonchalante et souveraine.
Dante, Johnny
Depp, Nick Tosches... voilà de
quoi ravir plusieurs d’entre nous...
Que
l’attente va être longue
!
>[Gil Alonzo Mier]
PS : une grand merci pour cette nouvelle
à nos amis du blog
des Éditions Arqa,
que je vous engage à lire scrupuleusement !
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Février
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29/2/12 |
Stage |
Dessin typographique |
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[Dessin typographique] Vous
avez sans doute remarqué que nous suivons
une politique stricte au niveau des sujets
traités
ici, nous ne parlons jamais d'événements à connotations
commerciale (stage, exposition ou manifestattions
diverses payantes) quels qu'en soient
les mérites,
ne serait-ce que parce que si vous vous
perdez dans une exposition gratuite qui
vous déçoit,
vous n'avez pas perdu grand chose.
Mais
de temps en temps, les exceptions se
comptent sur les doigts d'une main, certains événements
sont tellement exceptionnels que nous
nous devons d'en rendre compte, certes avec les
circonlocutions
de circonstance, mais tout de même. Il en
est ainsi d'un prochian stage de Kitty
Sabatier sur le thème (rarissime à notre
connaissance !) du dessin de lettre typographique.
Pour avoir ramé pendant des années
pour essayer de me former dans cette
technique, je dois dire que je suis heureux que
ce genre
de stage ait enfin lieu, sans devoir
s'inscrire à l'école
Estienne et autres Esad.
Et donc, voici ce qui nous en est dit :
« À l'atelier de Kitty Sabatier, stage
animé par David Théry avec la participation
de Willy Muller.Ce stage marque le début
d'une série d'interventions sur le dessin
typographique sous toutes ses formes à l'atelier.
Sur une période de plusieurs mois nous
verrons le passage de l'écriture au dessin
stabilisé sur calque, puis la vectorisation
et la création
d'une police de caractère proprement dite
(le dessin direct dans un logiciel d'édition
de fontes). Enfin seront abordées les très
larges possibilités qu'offrent aujourd'hui
l'outil numérique.
Ce premier stage consistera
principalement en une introduction /
inititation au dessin typo: Historique et évolution
de l'écriture
vers le caractère, contexte et nécessité de
l'apparition du dessin typo.
Seront
abordés: la relation entre écriture
et dessin typo, la classification
des caractères
typographiques, les principes essentiels
du dessin, les règles d’optique.
Après
la théorie, la pratique! Pour
ce premier stage, afin de s'exercer
tout de suite aux notions essentielles abordées,
il est demandé à chaque participant
de venir avec quelques mots calligraphiés
ou dessinés préalablement (titrage,
phrase, monogramme, etc.).. »
Alléchant non ? Des fois, je regrette presque
de ne pas habiter Toulouse. Vous trouverez
la présentation complète ici.
>[Amédée Saint Typo]
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26/2/12 |
Blog |
Le blog de Claudie |
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[Le blog de Claudie] Le
monde de la blogosphère vient de s'enrichir
d'une nouvelle arrivante issue des cours
du dimanche de Graphos ! Eh oui, le BdG
se sent un petit peu
moins seul depuis que Claudie nous a
annoncé par
un fort gentil mail qu'elle se lançait
elle aussi dans l'aventure bloggesque
et qu'elle ouvrait un
blog dédié... à la
calligraphie (vous l'aurez deviné) sur
Overblog.
Les premiers articles qu'elle
nous propose sont un digne reflet de
son travail, car il faut
vous avouer qu'au contraire de certains
que je ne nommerai pas (mais qui se
sentent dors et déjà visés)
Claudie travaille énormément chez
elle entre deux stages, ce qui lui
a permis d'atteindre un excellent niveau en
bien
moins de temps que
pour les fainéants (suivez mon regard).
Alliée à un gout graphique très
sûr (vous devriez voir sa carte de voeux)
ainsi qu'à une originalité comme
valeur fondamentale, elle nous livrera
sans doute en images sur son blog les
divers essais qui mènent à ses
réalisations que tous les graphosiens
apprécient
depuis qu'elle travaille parmi nous.
Bienvenue et longue vie à ce nouveau
confrère
!
>[ze BdG]
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24/2/12 |
Alea |
Coup de dé |
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[Coup de dé] Si
vous vous intéressez un tant soit peu à la
typographie ou même à l'expressivité de
l'écriture en général, vous
ne pouvez pas être passé à côté du
« Coup de dé » de
Mallarmé.
Ce poème
allie un texte qui pourrait se suffire à lui-même
mais tel un tableau magnifique dont la
beauté est
mise en valeur par un cadre bien choisi,
la beauté de
ce texte est mise en valeur pat une mise
en page et une typographie choisie par
l'auteur qui a
visiblement pris un soin tout particulier à ce
qu'elle soit rendue exactement suivant
ses attentes. Certes son imprimeur a
dû supporter
son perfectionnisme inhabituel à l'époque
sans doute, mais combien d'imprimeurs
actuels subissent les caprices des clients
tout aussi
déterminés à obtenir un résultat
conforme à leurs spécifications...
mais dont l'esthétique au final est justement
loin d'être à la hauteur !
Bref, si vous
n'avez pas pu trouver l'excellent « Un
coup de dé jamais n'abolira le hasard » aux éditions
de la Table Ronde qui présente toute
la genèse de l'oeuvre, depuis les manuscrits
jusqu'à la édition originale,
vous pouvez en voir un
exemple sur Gallica qui a mis en ligne une version
numérisée
des épreuves
d'imprimerie et vous rendre compte
par vous-même
de la précision de ce que Mallarmé vait
dans la tête et donc désirait obtenir.
Bon et pour tout vous dire, même à l'état
de « work in progress » comme
diraient nos amis d'outre-Manche,
c'est quand même
rudement beau...
>[Emma Lea Jactahèste]
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20/2/12 |
3D |
Imprimez votre maison |
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[Imprimez votre maison] La
vogue des imprimantes 3D connait en ce
moment une explosion chez nos amis étazuniens.
De quoi s'agit-il ? Et bien au lieu d'imprimer
sur une bonne vieille surface plane,
comme nous le faisons depuis 500 ans avec des
techniques
variables et renouvelées, en 2D comme disent
les jeunes de maintenant, il s'agit d'imprimer
un objet en 3D, en volume donc, même si à mon
avis, le terme d'imprimante n'est plus
vraiment approprié pour ce genre d'exercice.
Et
donc, les tentatives les plus extravagantes
sont le quotidien de ce nouveau domaine
qui n'a plus qu'un lointain rapport avec
notre bonne
vieille typographie
au plomb. En est
témoin
cet
article d'un site spécialisé dans
les extravagances technologiques, article
qui vante les mérites d'une imprimante
3D qui va vous permettre d'imprimer
votre maison !
Eh oui, grâce à l'impression
par les contours, bientôt (si ce projet
parvient à une
réalité utilisable), nous habiterons
dans des maisons que nous aurons pu
concevoir à notre
guise et qui seront fabriquées par ces
robots modeleurs. Bon, ne rêvons pas trop
non plus, je ne vois pas comment ils
vont faire pour construire une charpente
ou couler une dalle
de béton, donc il reste à mon
avis encore pas mal de chemin à parcourir.
Et
je ne parle même pas d'approcher la qualité de
construction (et donc la durée) d'un
château
renaissance ou d'une cathédrale gothique !
>[Jacques Mentel]
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17/2/12 |
Voir |
Yves Leterme |
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[Yves Leterme] Notre
cher callidentiste, dont j’espère
vous vous êtes régalés du
dernier livre « Bonsaï
et calligraphie »,
voir notre article d’il y a quelques jours,
bref, notre très cher ami graphosien nous
signale une vidéo d’un calligraphe
belge assez discret, Yves Leterme, d’autant
qu’il se trouve être l’homonyme
d’un homme politique belge assez omni-présent
sur la toile.
Yves Leterme vous propose
un fort beau site en
anglais et en néerlandais
ici, dans lequel vous pourrez admirer
une partie de
ses œuvres et feuilleter un album photo
que je vous recommande, car on le voit
avec son homonyme homme politique, mais
aussi souvent avec Brody
Neuenschwander, ce qui rappelle de
fort bons souvenirs à tous
les amis de Graphos qui étaient venus à son
stage, il y a maintenant plusieurs
années…
Bref, pour en revenir à la
vidéo,
en dehors de travaux remarquables,
elle montre surtout l’art du geste du
calligraphe, la vitesse et la précision
de trait. Cet art fondamental est ce qui manque à ceux
qui essayent d’apprendre la calligraphie
chez eux, à partir de modèles
trouvés
dans le commerce, dont certains n’ont
même
pas pas été produits par une main
mais par un ordinateur, je tairai leur
nom pour ne pas les humilier. Donc si vous êtes
dans ce cas, regardez ces vidéos, on
en trouve d’autre au hasard de youtube,
et surtout faites des stages avec de vrais calligraphes,
le travail isolé en cette matière,
comme dans d’autres, ne mène en
général
qu’à une frustration rapide et
au découragement qui s’ensuit.
>[Ruben Vandevoorde]
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13/2/12 |
Piq |
Tout le monde connait… |
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[Tout le monde connait Roger Excoffon] Petite
piqûre de rappel aux éternels distraits,
l'exposition « Tout
le monde connaît
Roger Excoffon » au Musée
de l'Imprimerie de Lyon en est à ses derniers
jours !
Ayant
moi-même tardé, je ne l'ai
visitée que vendredi dernier et je ne peux
que vous inciter à faire l'effort et le
déplacement, vous ne serez pas déçu.
Car en plus de documents sur la genèse
des ses caractères mondialement utilisés
(Mistral, Choc, Banco et autres Antique
Olive) vous aurez également un aperçu
de son travail de graphiste, bien moins
connu mais
tout aussi admirable. Ce qu'il savait
faire avec un pinceau et de la gouache
est tout simplement époustouflant.
Et ne croyez par que l'ordinateur soit
passé par
là, vous pourrez voir des originaux (si
si, avec de la vraie gouache sur du vrai
papier) où l'on ne peut qu'admirer la l'énergie
du tracé et la sensibilité des textures.
En collant le nez dessus (enfin presque)
on peut percevoir toute la subtilité de
chaque trait, de chaque attaque et de
chaque lâché de
pinceau, de vraies merveilles. Parfois,
nous somme gratifiés de ses planches de
recherche et des différents essais qu'il
a effectué avant
de choisir le tracé définitif, un
vrai cours de graphisme. De nombreuses
affiches montrent également les travaux
finis tel qu'ils ont utilisés dans la publicité et
donc tel que nos murs les ont portés.
En
bonus à la sortie de l'expo (quelle
bonne idée !) vous trouverez un plan de
Lyon avec les emplacements de diverses
enseignes utilisant les caractères d'Excoffon,
une bonne façon de découvrir quelques
ruelles lyonnaises hors des sentiers
touristiques battus et rebattus, et de vous rendre
compte que
vous-mêmes qui croyez ne rien connaître
en typographie,
vous connaissez déjà Roger Excoffon
!
Bref, courez, roulez, volez vite à Lyon
pour aller visiter cette exposition au
musée
de l'Imprimerie, il ne reste plus que
quelques jours !
>[Alex Coffon]
PS : autre piqûre de rappel, notre couvent
préféré ayant été inondé suite à une
rupture de canalisation d'eau gelée, le
stage Graphos de février sur la bénéventine
est annulé. Gasp !
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12/2/12 |
OMG |
Moaïs |
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[Moaïs] Il
est des moments où l’on découvre
que le monde nous offre une multitude
de merveilles dont beaucoup ont en fait
une partie cachée,
parfois encore plus intéressante que la
partie visible ! Je ne parle pas des icebergs,
non, mais plutôt de ce que nous connaissons
depuis plusieurs dizaines d’années
sous le nom de moaï,
c'est-à-dire
les statues monumentales de l’île
de Pâques.
Mais oui, nous avons tous vu
ces bustes sortant de terre, pour certains
encore coiffé d’un énigmatique
couvre-chef, dont le visage stylisé nous
a tant fait rêver lors de nos jeunes années,
au point d’inspirer à nombres d’auteurs
une origine issue d’interventions extra-terrestres
ou de remontées dans le temps de nos
futurs descendants ultra-technologisés,
cela va sans dire. Le côté mystérieux
de l’affaire en encore redoublé par
le fait que nul n’a, à ce jour,
pu produire un déchiffrement sérieux
de l’écriture dite « rongo-rongo » des
anciens habitants de cette île, qui en
dehors de son esthétique remarquable,
reste donc totalement hermétique.
Mais j’ai
découvert récemment
que ces statues, dont on ne voit pour
certaine que le buste voir même que la
tête,
avaient en fait un corps ! Une équipe
d’archéologues a entrepris
depuis plusieurs années de dégager
certains de ces moaïs et d'en déterrer
la structure souterraine. Eh oui, ces
statues représentent
pour certaine un corps complet, de
la tête
aux pieds avec même de magnifiques gravures
où il me semble retrouver cette fameuse écriture
rongo-rongo. Voyez ces splendides
photos sur le site de la mission
archéologique
chargée
de ces fouilles curieuses.
Peut-être ces
parties enterrées apporteront-elle
un indice supplémentaire qui permettra
de commencer le déchiffrement de ces tablettes
de bois gravées qui recèlent à coup
sûr une foule de renseignements sur cette
civilisation étonnante.
>[Jakob Roggeveen]
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8/2/12 |
Oh¡ |
Glozel |
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[Glozel] Nos
travaux de recherches sur Glozel remontent à bien
des années déjà... ils eurent à l’époque
le mérite de nous faire visiter des lieux
de mémoire, notamment le petit musée
de Glozel, dans l’Allier, ou rencontrer
des personnalités de premier plan comme
madame Juanéda-Calvier, une amie chère
décédée récemment,
une des meilleures spécialistes en France
de cette écriture si mystérieuse...
C’est
grâce à elle que je pus
tenir dans les mains quelques unes de
ces précieuses
tablettes aux signes irrésolus... C’est
donc avec grand plaisir que nous vous
faisons part de la création de ce Blog et du travail de son concepteur, avec
lequel nous sommes récemment
entré en contact, M.Odhinn-Hermodr de Warenghien
qui est dans la veine de ces chercheurs
passionnés
puisqu’il a passé des centaines d’heures à déchiffrer
les fameuses tablettes de terres... médiévales,
de l’age du fer, ou encore antérieures...
?
La question reste posée et la controverse
moderne reste toujours d’actualité !
>[André Bloggo]
« Dans les proto-religions Shamaniques
et/ou Animistes, dont ont hérité le
Taoïsme, Bouddhisme & Hindouisme
etc…,
le croyant prête vie à toutes
formes de la création, de la Terre-Mère élevée
au rang de Divinité Suprême,
de l’inanimé (la
pierre, le galet, le roc), à l’animé (des
plantes, aux animaux & humains), tout
est considéré comme du domaine
du vivant. La pierre, le bois, l’os,
comme les animaux vivants ou non & les
esprits des morts en sont les messagers,
tout comme les galets ci-dessus,
même l’amulette pendentif qui
est une protection. »
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4/2/12 |
BB |
Brit tweets |
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[Brit tweets] Je
vous ai parlé l'autre jour de la police
de la pensée qui commençait à pointer
plus que le bout de son nez, un fait
récent
prouve à mon avis, que son congénère
Big Brother n'est pas loin de faire son
apparition non plus. C'est ce qu'ont
découvert à leurs
dépends deux sujets de sa gracieuse Majesté britannique.
Un
jeune couple anglais avait en effet
décidé d'aller
faire un tour en Californie histoire
de découvrir
Hollywood, de faire la fête à la
mode de Los Angeles et de se griller
ce qui leur restait de neurones (vous
allez voir
qu'il
ne leur en
restait pas beaucoup) avec diverses
boisons fortement alcoolisées. Afin que
tout leur « réseau
social » soit au courant, ils avaient
envoyé quelques semaines avant leur départ
plusieurs « tweets » (comme
le fait de temps en temps le BdG) pour
annoncer que la fiesta serait tellement
intense qu'ils
allaient « détruire l'Amérique » et
même « faire sortir Marilyn
Monroe de terre » (ce que ne fera
jamais le BdG). Il leur fut répondu par
des quolibets et des railleries du
même
tonneau.
Mais quelle
ne fut pas leur surprise à l'arrivée
dans le pays du libre et la maison
du courageux, au sortir de leur avion de
se voir interpeler
par la TSA (équivalent de notre Police
de l'Air et des Frontières), interroger
comme on le voit dans les films avec
lampe dans la figure, siège hautement
inconfortable et harcèlement verbal pendant
plusieurs heures d'affilée afin qu'ils
révèlent
leurs plans sur la façon dont ils comptaient « détruire
l'Amérique » et comment ils
pensaient faire pour « déterrer
Marilyn ».
Il est même dit qu'on les fouilla au corps
comme seuls de vrais policiers savent
le faire et qu'on chercha dans leurs
bagages si, en plus
d'explosifs ou autres éléments
de l'attirail de terroriste, ils n'auraient
pas des pelles car semble-t-il, il
vaut mieux déterrer
Marilyn avec des pelles britanniques
plutôt
que des pelles californiennes, de moins
bonne qualité peut-être. Puis on
les enferma dans des cellules de quelques
mètres
carrés
en compagnie de la lie de tout ce qui
peut essayer de traverser la frontière
illégalement,
donc en l'occurrence des trafiquants
de drogue mexicains à la mine patibulaire
et autres bandits de grands chemins.
Quand ils eurent passé douze
heures à macérer dans ces conditions
pour le moins insatisfaisantes, ils
furent embarqués
de force dans le premier avion à destination
de Londres et renvoyés d'où ils
venaient. Fin du voyage.
Où l'on voit que
quand on croit écrire
un billet de mauvais humour à la seule
destination de ses amis, s'il comporte
quelques mots clés bien choisis, il risque
de tomber sous d'autres yeux beaucoup
moins bienveillants, où l'on constate
que l'Once Sam est en phase paranoïaque
aigüe
alors que ce cher Barack semblait pourtant
un homme
plutôt
posé et réfléchi, que si
vous voulez détruire l'Amérique,
il vaut mieux ne pas l'annoncer sur
Tweeter (en tout cas pas en clair) et enfin,
que si vous voulez
déterrer Marilyn, n'apportez pas vos
pelles mais achetez-en sur place, au pays de
la ruée
vers l'or, elles ont fait leurs preuves
depuis pas mal d'années.
A bon entendeur,
salut.
>[Timoté Rauriste]
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1/2/12 |
OM |
Linotype |
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[Linotype] En
tant qu'ingénieur, j'ai toujours bavé d'admiration
devant la linotype.
Cette superbe machine qu'Ottmar
Mergenthaler mit
quarante ans à mettre
au point est proche, à mon avis, de la
perfection ultime de la mécanique. Thomas
Edison la qualifiait d'ailleurs de huitième
merveille du monde, rien de moins. Chaque
partie en est conçue
avec ingéniosité et
surtout est basée sur une foule de mécanismes
simples et bien pensés. Loin d'une complexité galopante,
Mergenthaler en a magistralement conçu
chaque élément dans un souci constant
de simplicité plutôt
que d'accumulation de mécanismes complexes
et donc faillibles. Passez une heure
ou deux avec un linotypiste connaissant
bien sa machine et
il vous dévoilera une partie de ces merveilles
de conception, comme l'idée géniale
qui permet de distribuer les matrices
après
la fonte de la ligne ou celle qui permet
de justifier une ligne à une largeur donnée.
Simple mais efficace et fiable.
Il y a
quelques années j'avais gagné à Lurs
un
petit livre de bandes dessinées que
je vous recommande, il est édité par
Linotype et passe par le menu l'histoire
de la création de cette fabuleuse machine.
Procurez-vous cet ouvrage qui vous
expliquera le parcours assez
exceptionnel de Mergenthaler pour arriver à concevoir
puis commercialiser son engin.
On trouve
encore de ci de là quelques linotypes
en état de marche (et bien plus hélas,
de véritables épaves comme celle
qui se fait lentement dépecer dans le hall
d'entrée de la bibliothèque Méjanes à Aix)
mais les personnes capable de les faire
fonctionner et surtout de les entretenir
commencent à se
faire de plus en plus rares.
Un
film a été réalisé semble-t-il
pour rendre hommage à cette machine
qui permit à la
presse de devenir quotidienne sans
exploser ses coûts de production. Vous
trouverez sa bande annonce ici.
Pour ma part je suis impatient d'entendre
encore ce cliquetis inimitable des
matrices voyageant depuis le magasin
jusqu'à la
ligne de fonte puis retournant se faire
distribuer. C'est le
bruit d'une intelligence de tout premier
ordre.
>[Etaoin Shrdlu]
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Janvier
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28/1/12 |
84 |
Police de la pensée |
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[Police de la pensée] Certes,
Georges Orwell nous avait prévenus. Il
nous avait décrit dans son célèbre
et terrifiant roman « 1984 » comment
la police de la pensée utiliserait leurs
opinions pour condamner les citoyens
et non plus leurs actes. Qui aurait pu
croire que subrepticement
une forme moderne de délit d'opinion pourrait
voir le jour et être de plus en plus pratiquée
au nom du maintien de la sécurité publique
et du principe de précaution.
Quelques exemples.
Il existe des crimes pour lesquels
le simple fait de les fantasmer
suffit à vous conduire en prison. Si
vous possédez des documents « à caractère
pédophile », vous êtes
passibles du bras vengeur de la loi,
non pas pour
avoir commis ce crime mais juste pour
en avoir des photos,
la plupart du temps trouvées sur internet.
Vous n'avez pas touché à un cheveu
d'un enfant, ni n'en avez même approché ou
effarouché un, vous pouvez ne jamais
être sorti de chez vous,
vous êtes
coupable néanmoins.
Imaginons la même chose appliquée
au grand banditisme pour lequel le
simple fait d'avoir un film montrant
le braquage d'une banque vous ferait
aller en prison
et vous pouvez
immédiatement voir le ridicule de la
situation actuelle, qui semble pourtant
ne choquer personne.
Mais si la pédophilie,
qui à mon avis tient quand même
plus de la maladie mentale que du comportement
responsable d'un humain moyen, est
un cas avéré de répression
d'un non-crime depuis quelques années,
d'autres lui emboitent le pas. Un jeune
homme a été condamné il
y a quelques semaines à deux ans de prison
ferme pour
avoir détenu la
recette de fabrication d'une bombe
artisanale trouvée
sur internet. Notez bien un fait important :
il détenait cette recette depuis plus
de deux ans mais n'en avait jamais
fait usage. Il
n'a jamais construit de bombe, ni menacé personne
d'en construire une, il a juste téléchargé
la recette, ne l'a peut-être même
pas lue jusqu'au bout et n'a en tout
cas pas acheté les ingrédients
décrits.
Deux ans et demi de prison ferme, pour
détention
d'un document que n'importe qui peut
trouver sur internet.
Enfin, je trouvais concevable d'édicter des
lois mémorielles
sur la négation du génocide
des juifs juste après
la deuxième guerre mondiale, alors
que le traumatisme d'un tel événement était
encore dans toutes les mémoires et
dans beaucoup de corps. Mais en 2012, édicter
une loi interdisant de nier ou de
minimiser le génocide arménien
de 1917, me semble dénoter que la dérive
s'accélère.
Bien entendu tout cela se fait au
nom de la bien pensance, bien entendu
les négationnistes,
les terroristes et les pédophiles
sont au mieux de vilains bonshommes
voire même des criminels… pour
ceux qui passent à l'action, bien
entendu les lois mémorielles
ne visent que le négation de « ce
qui est manifestement établi par
les historiens »,
ce qui est oublier que l'histoire
est une « science » dont
les vérités fluctuent et varient
au cours des époques et au gré des
gouvernements, relisons les « Chroniques
de France » ou les diverses bonapartolatries
pour nous remettre en mémoire nos
anciens héros aujourd'hui déchus.
Et je n'évoque même pas l'histoire
au moment de la guerre froide.
Toutes
ces lois sont là pour « protéger
le citoyen » des mauvaises
pensées
qu'il pourrait avoir, pour qu'il
n'aie que de « bonnes
opinions » qui lui soient proposées.
Bref, c'est tout simplement le
prendre pour un irresponsable
incapable de juger.
Alors qu'est-ce qui
suivra ?
Des lois réprimant la négation
des causes humaines du changement
climatique ? Voire même
la négation de ce même
changement sera-t-elle peut-être
bientôt
illégale ? Ou bien on interdira
la détention
de photos montrant des hommes
politiques en galante
compagnie ?
1984 n'est peut-être
plus si loin…
>[Emmanuel Goldstein]
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24/1/12 |
?! |
Timbreur sur balancier |
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[Timbreur sur balancier] Je
suis souvent époustouflé par la
diversité des occupations que les humains
peuvent regrouper sous le nom de "travail".
Non, non, je vois très bien ce que vous
pensez, mais je ne rentre pas dans ce
genre de polémique. Non, je pense à des
artisans dont le savoir faire est tellement
hors du commun,
que quand ils organisent des rencontres
mondiales, ils doivent pouvoir se réunir
dans une cabine téléphonique. Tel
est donc le métier de "timbreur sur
balancier" d'Éric Lejeusne.
Son
atelier exerce en effet
une activité qui
consiste à effectuer un gaufrage du papier
en utilisant une presse à balancier qui
permet non seulement de gaufrer le papier,
mais aussi de l'imprimer en couleur. On voit ainsi
cet artiste réaliser une magnifique salamandre
en deux couleurs (ou plus ?) en utilisant
deux contreformes qui, une fois soigneusement
peintes,
calées au millipoil et gaufrées
produisent un ensemble absolument magnifique.
Prenez le temps de regarder jusqu'au
bout la petite vidéo en page d’accueil
qui explique bien son travail et certaines phases
de la fabrication
de ces merveilles. Hélas, à voir
les noms des heureux clients pour lesquels
il travaille, je doute que ma bourse puisse un
jour
s’offrir un superbe papier à entête
avec gaufrage coloré, mais en attendant,
voilà un exemple de plus à rajouter à la
liste des artisans qui font un travail
exceptionnel et dont on n'entend jamais parler,
au contraire
de certains omniprésents qui ne font rien
d'autre que de paraître.
>[Hugo Freure]
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20/1/12 |
15! |
Programme Graphos 2012 |
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[Programme Graphos 2012] Je
me rends compte que le premier stage
Graphos de l'année est proche et que je
ne vous ai toujours pas exposé notre programme
pour l’année 2012 !
Comme vous
le savez peut-être, cette année
sera doublement festive, d'abord pour
les 60 ans des Rencontres
de Lure,
certes, mais aussi pour
les 15 ans de Graphos ! Et comme on
ne laisse jamais passer une occasion de faire
la
fête
dans notre association, nous vous avons
concocté un
programme tout ce qu'il y a de plus
festif et inoubliable.
On commence calmement,
si on peut dire,
avec le 22 janvier un stage sur la
Quadrata, le 19 février un autre sur
la Bénéventine
et le 18 mars un troisième sur la Mérovingienne
(quel délice !).
Une fois les brause
bien chauffées,
on va attaquer du lourd : le 22
avril « Méli-mélo » un
de ces stages surprise que notre
Thierry aime à nous
concocter avec la réalisation d’un
projet sur un thème à lui
seul connu !
Le 13 mai, sortie familiale aux
Baux
de Provence sur le thème « À la
rencontre de Louis
Jou », avec
visite de la fondation éponyme, de
son atelier, encore en activité,
et du musée
dans l’hôtel de Brion. Le repas
n’aura
sans doute pas lieu à l’Oustaou
de Beaumanière, hélas,
vu le budget réduit du week-end,
mais on passera devant et on regardera le
menu.
Le 27 mai, stage sur la Bâtarde flamande à la
Chancellerie de Lurs,
en ce lieu magique qui a vécu tant
de moments uniques, où sont
passés tant de personnages pittoresques, érudits
et en tout cas passionnants,
et où seront
fêtées en août prochain
les soixantièmes sessions d’été de
typographie ! Visite des lieux, parcours
du Chemin
des écritures et
ballade sur la promenade des Évêques
seront des étapes
indispensables pour cette journée
d'exception !
Le 10 juin, rencontre
avec Laurent
Rébéna (le
vrai, en chair et en os !)
pour un stage d’approfondissement
sur la bâtarde flamande et ses
ligatures (non, il ne s’agit pas
de médecine).
La fin de l’année
ira crescendo avec le 21
octobre un stage sur le Monocondyle (à vos
dictionnaires !) puis
le 18 novembre un stage sur
les majuscules d’Anglaise (du
sang, de la sueur et des
larmes au rendez-vous) et
pour finir en apothéose,
le 16 décembre
notre traditionnel stage
de fin d’année
sur le thème du mail-art avec
la participation de nos invités,
dont le jubilatoire Henri
Mérou qui fera le déplacement
depuis la campagne reillanaise !
Vous
trouverez ce programme en
téléchargement
ici, marquez ces dates sur
votre calendrier, une telle année,
la dernière à ce
qu’en disent les Mayas, ne se
reproduira pas de sitôt !
>[ze BdG]
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16/1/12 |
Oh! |
Faux iPads |
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[Faux iPads] Si
vous suivez un peu attentivement les
nouvelles technologiques, vous êtes peut-être
tombé(e) sur cette
annonce incroyable :
certains usagers ayant acheté un iPad ont
eu une drôle de surprise au moment où ils
ont ouvert la boîte de leur merveille informatique,
il y ont découvert une plaque d'argile
au lieu de l'habituel engin au design
incomparable !
Des journalistes bêtement
matérialistes
en ont immédiatement déduit qu'un
gang de fraudeurs achetaient les iPad,
les remplaçaient
par un morceau d'argile, scellaient à nouveau
le paquet, rendaient le tout au marchand
en demandant le remboursement et ainsi
faisaient une sale
blague à leurs frères consommateurs...
Faux que tout ceci ! Propagande de
la firme à la
pomme ! La réalité est bien plus
simple mais certes un peu gênante pour
Apple... je m'en vais donc tout vous
la dévoiler
au risque de me retrouver sur la liste
noire des ennemis de la pomme, mais
bon, je dois la vérité aux
amis du BdG.
En fait, les produits Apple
ont une âme.
Et c'est pour ça qu'ils savent si bien
plaire à leurs utilisateurs, jusqu'à susciter
une empathie qui frôle parfois le fanatisme.
Et comme tous les lecteurs de Gustave
Meyrink le savent bien, il se trouve
qu'à sa
conception l'iPad n'est qu'un morceau
de glaise informe,
image parfaite du chaos originel
et de tout organisme inanimé. Pour
lui concéder
enfin la vie, il faut qu'une personne
habitée
par une vision de la grandeur technologique,
un équivalent
du divin informatique, lui souffle
dessus et lui donne enfin son âme. Depuis
que Steve Jobs est mort, d'autres
personnalités
ont du s'y mettre pour continuer à insuffler
la vie pour nous aux nouveaux iPhones,
iPods, iPads
et autres Macintosh. Mais voilà, les
disciples n'ont pas encore atteint
la perfection du maître
et il laissent parfois échapper quelques
« ratés »…
Alors bien sur, on préfère accuser
d'hypothétiques escrocs (dont je suis
sûr
qu'on ne les attrapera jamais) plutôt
que d'avouer à la face du monde que
Steve a du mal à être remplacé. Ça
ruinerait leur réputation et ferait
baisser le cours des actions.
Alors bon, faisons
semblant d'y croire pour leur faire
plaisir…
>[Athanasius Pernath]
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13/1/12 |
Livre |
Athanasius Kircher |
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[Athanasius Kircher] Un
très beau livre sur Athanasius
Kircher,
célèbre érudit de la Renaissance
est paru en 2009 chez Actes Sud dans
la collection l'Imprimerie Nationale
(quel montage intéressant !) sous
le titre « Athanasius
Kircher, le théâtre du monde » de
Joscelyn Godwin.
Et pour tout vous avouer, il nous est
passé absolument
inaperçu, ce qui est ma foi fort rare pour
un ouvrage de cette ampleur !
Si vous voulez connaître
mieux ce personnage hors du commun,
toutologue comme on dirait aujourd'hui, à la
fois mathématicien, linguiste, archéologue,
naturaliste, historien des religions,
ingénieur,
géologue... il a été le
découvreur
de nombre de phénomènes naturels,
comme les taches solaires ou les anneaux
de Saturne et a étudié le premier
nombre de langues étrangères comme
le chinois ou le sanskrit. Bref un érudit
total comme la Renaissance a été la
dernière
période à en produire.
Mais comme
le dit pudiquement sa biographie,
ses erreurs sont à sa mesure, grandioses.
Il n'a jamais cru que les hiéroglyphes
véhiculaient une langue mais a maintenu,
parfois contre toute évidence, qu'il
ne s'agissait que de symboles. Ses
traductions des
textes sur les faces des obélisques égyptiens
sont d'une poésie à couper le
souffle... même si elles passent totalement à côté du
message. Il est aussi resté jusqu'à la
fin un farouche partisan du géocentrisme,
bien plus politiquement correct à l'époque
que les théories héliocentriques
de Galilée ou Copernic. Ses théories
sur les sciences naturelles
reprennent à la
lettre les textes bibliques et la
génération
spontanée est pour lui une évidence
tant la puissance du souffle divin
emplit le monde. Et je m'arrête ici
pour ne pas l'accabler... Mais il
parait qu'à cette époque,
la notion de vérité n'était
pas aussi rigoureusement scientifique
qu'elle nous est imposée aujourd'hui
et que si on arrivait à produire une
théorie
particulièrement esthétique,
elle pouvait être considérée
comme vraie rien qu'à cause de sa beauté,
car elle reflétait ainsi la beauté du
monde telle qu'il avait été conçu
par Dieu. Quelle belle idée !
Cela
dit, vous pourrez en apprendre
bien plus sur le personnage en lisant
une biographie, sans doute légèrement
romancée, parue il y a quelques années
sous le titre « Là où les
tigres sont chez eux » de Jean-Marie
Blas de Roblès qui obtint le prix
Médicis
pour son travail.
Un personnage
fascinant qu'il est passionnant
de découvrir
un peu plus en profondeur.
>[Ataxerxes Kärcher]
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10/1/12 |
Site |
Imprimerie Nationale |
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[Imprimerie Nationale] Et l'année
commence bien avec un autre site déniché par
un de nos informateurs toujours à l’affût
des perles cachées du web. Il s'agit cette
fois d'un recoin
peu connu du site de l'Imprimerie Nationale où elle dévoile
dans « les
voyages temporels » les différents
lieux où elle a œuvré et une
foule de documents sur son histoire depuis
sa création en 1538. Dans « la
création typographique », elle
expose les différents domaines dans lesquels
elle pratique la création de caractères,
depuis la carte d'identité jusqu'aux ouvrages
de bibliophilie en passant par le Brive,
caractère
institutionnel de la ville éponyme. Enfin,
cerise sur le gâteau, perle des perles,
merveille des merveilles, elle montre
dans les « maîtres
d'art » tous les métiers qui
se côtoient autour de la conception, de
la fabrication et de l'édition de ces ouvrages
magnifiques que nous proposent « l'atelier
du livre d'art et de l'estampe ».
Certains
retrouveront au détour des vidéos
quelques amis de l'IN comme Nelly Gable
que l'on voit graver un
poinçon
d'euro et le porter au fondeur de caractères
ou Frank Jalleau qui apparaît dès
qu'il s'agit d'évoquer la création
de caractères, domaine d'excellence de
l'Imprimerie Nationale. Il est particulièrement
heureux que l'on puisse ainsi montrer
au grand public
ce qui se cache derrière les murs parfois épais
(métaphoriquement) de cette vénérable
institution et comment on perpétue une
tradition de l’excellence de la pratique
de métiers pour la plupart vieux de plus
de cinq siècles, tout en mariant ce lourd
passé avec une modernité radicale
quand il s’agit de concevoir les futurs
documents administratifs comme les
cartes d’identité ou
les passeports.
Ne manquez pas également
de passer par le site
complet de l'IN, vous
y découvrirez
toutes les facettes de l'institution,
comme les Maîtres d'Art distingués
en son sein et si vous avez la chance de passer à New
York, ne manquez pas l'exposition
au Grolier Club qui doit être de toute beauté,
si on en croit les photos qui nous sont données à voir.
Enfin, Noël est déjà passé mais
pour les plus fortunés de nos lecteurs,
flânez un peu dans la boutique de l'atelier
du livre d'art, si vous aimez les belles éditions
(et que vous en avez les moyens !),
vous ne pourrez pas rester insensible aux charmes
des livres d'artistes
qui vous sont proposés !
>[David Eaux]
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7/1/12 |
New! |
Le BdG sur Twitter |
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[Le BdG sur Twitter] En
ce début d'année 2012, quinzième
depuis la naissance de Graphos, une importante
concession à la modernité est en
passe d'être faite par le BdG, concession
qui vous permettra de suivre de façon encore
plus directe toute l'actualité calli-,
typo- et tout simplement -graphique du
monde merveilleux de l'écriture dans tous
ses états
: nous venons d'ouvrir un fil Twitter !
Ce « réseau
social »,
comme on dit maintenant, vous permet
gratuitement de créer votre propre compte,
si vous n'en avez pas encore, de vous
abonner aux flux d'information
qui vous intéressent et de recevoir dans
la minute toute nouvelle information
qui y est postée. Bien entendu, vous
pouvez, vous aussi, poster vos nouvelles ou
re-poster
celles
qui vous plaisent aux gens qui sont
abonnés à votre
flux. Seule contrainte, mais elle est
de taille, le message doit faire moins
de 140 caractères… ce
qui oblige à une certaine concision,
et à pas
mal de trouvailles graphiques et informatiques !
Vous
me direz que certains utilisent ce
genre de moyen de communication
pour signaler à toute
heure du jour et de la nuit ce qui
leur arrive, depuis le menu de leur repas ou
l'état
des embouteillages sur leur trajet
jusqu'à la
fin de leur rouleau de papier toilette
! Rien de tel sur le fil du BdG, nous
ne vous enverrons
que des nouvelles fraîches et intéressantes,
dont certaines seront reprises dans
des articles futurs… ou pas.
Alors abonnez-vous
au fil « BlogDeGraphos » et étonnez
vos proches en sachant tout (et même plus)
avant tout le monde sur le monde merveilleux
de l'écriture !
>[Madmacs]
PS : n'étant pas
forcément toujours
en face de mon écran connecté à Twitter,
le rythme des « twits » ne
dépassera sans doute pas un ou deux
par jour
au maximum… Pas d'avalanches à craindre
avec le BdG.
PPS : nos fils RSS habituels continueront
bien entendu à vous avertir des nouveaux
articles de cette colonne.
PPPS : et si vous tombez
sur des nouvelles particulièrement
passionnantes qui pourraient être
partagées avec les lecteurs du
BdG, n'hésitez
pas à nous les faire parvenir !
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3/1/12 |
Site |
Maitres d'art |
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[Maitres d'art] Un
ami typographe (si, si, un vrai !) me
signale un excellent
site sur lequel on peut admirer
les
travaux des meilleurs artisans d'art...
dont bien évidemment
une série de personnages excellant dans
la pratique des métiers du livre. Ce site
regroupe les titulaires d'un diplôme de « Maitre
d'art » qui est décerné par
le Ministère de la Culture au gratin des
artistes de chaque domaine.
On découvre
ainsi la myriade de métiers
artisanaux dont, je dois avouer humblement,
la plupart m'étaient totalement inconnus.
Car qui connait encore aujourd'hui
le métier
d'évantailliste, de plumassière,
de plisseur, d'écailliste ou même
d'ornemaniste ? Même mon correcteur orthographique
en fait une crise cardiaque ! Pour tout
savoir sur chacun de ces "maitres d'art",
une petite présentation est faite de
leur métier,
souvent une galerie photo de leurs
réalisations
vous est proposée et de temps en temps
on trouve même une vidéo montrant
l'homme au travail et expliquant par
le menu en quoi ce qu'il produit est
hors du commun.
Régalez-vous de la vidéo
de François
Da Ros, typographe, de celle d'Yves
Benoit, gaufreur, imprimeur et façonneur
de velours ou de celle de René Taze,
taille doucier et graveur d'art,
qui parlent tous avec enthousiasme
de la pratique quotidienne de leur art
au plus haut niveau.
Et si vous vous sentez
attiré par l'un
d'eux, il est toujours possible d'entrer
en contact avec eux pour leur demander de
devenir leur élève,
bien qu'à mon avis, cela demande une
motivation de fer et une volonté d'acier
pour tenter de parvenir à leur niveau.
>[Aimé Treudard]
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1/1/12 |
2012 |
Bonne année |
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[Bonne année] Et
nous voici au début d’une nouvelle
année graphosienne et néanmoins
bloggesque, la quinzième pour ce qui est
de Graphos et la septième pour ce qui est
du Blog de Graphos. Sept ans, c’est l’âge
de raison dit-on, à tort pour le BdG j’espère !
Et
cette année, ce sera la fête pour
les graphosiens avec un programme tout
en réjouissances
et en événements exceptionnels concoctés
par notre maître à tous, des stages
hauts en couleur et en gastronomie, mais
aussi des visites en des lieux magiques
et des invités
talentueux qui nous transmettront dans
une ambiance amicale leur vision personnelle
de la lettre.
Bref, faisons la fête avant la fin du monde
!
Toute l’équipe se joint à moi
pour vous souhaiter une bonne année avec
son content de découvertes calligraphiques,
d’émerveillements typographiques
et de magnificence de la lettre dans
tous ses états
qu’elle soit tracée à la plume,
au calame ou au pinceau, peinte sur les
vitrines ou à la bombe, imprimée
au plomb, au laser ou à la patate, gravée
sur bois, sur pierre ou dans du polystyrène,
ou même impalpable faite de tracés
de lumière ou de pixels immatériels.
>[BdG]
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>Vous
envisagez de remettre en cause les fondements de
la mécanique quantique ?
Rejoignez le [BdG] !
news@leblogdegraphos.net
>Faites stériliser votre [Blog].
news@leblogdegraphos.net
>Abonnez-vous à la
[LdT]
news@leblogdegraphos.net
>André Bloggo kidnappé le 20 janvier
1997 pour jeux de mots approximatifs vient d’être
relâché après le versement d’une
rançon du Pdg du [BdG] de 800 000 €.
news@leblogdegraphos.net
>Ze
blog on ze [Glob]
[Validez sur le BdG]
news@leblogdegraphos.net
>Patrick Bruel &
André Bloggo, en finale
du World Poker Tour, sur
le [BdG].
news@leblogdegraphos.net
>Speed
Dating avec André Bloggo :
- Je suis……………..……
- Ma région………………
- Je recherche………….
[Validez sur le BdG]
news@leblogdegraphos.net
>Scoop du [BdG] - André Bloggo, l’entraîneur
de l’OM vient d’être limogé pour
avoir tapé sur un ballon.
news@leblogdegraphos.net
>Les
citations du [blog]
sont d’André Bloggo.
news@leblogdegraphos.net
>Bienvenue sur le site d’André Bloggo,
http://A-Bloggo.com,
Blagues en stock, Sandwiches, Pan-Bagnat, Ouvert
7j/7.
news@leblogdegraphos.net
>Soyez
original !
Passez en bas débit grâce à notre
[blog]
news@leblogdegraphos.net
>Information légale.
Les expérimentations monstrueuses du professeur
Victor Bloggenstein sur ce le [BdG] ne sont effectuées
que sur son Webmaster.
news@leblogdegraphos.net
>Googlez
ce [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Embarquement immédiat sur le >[BdG]
porte 15, à destination de Paris, Vancouver,
Londres, Brie-Comte-Robert.
news@leblogdegraphos.net
>Soignez
votre [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Partez en week-end
le lundi grâce à notre [blog]
news@leblogdegraphos.net
>[Big
Blogger] is watching you...
news@leblogdegraphos.net
>Le forum du [blog]
(click here)
news@leblogdegraphos.net
>Soyez
original !
Passez en bas débit grâce à notre
[blog]
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>Googlez ce [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Partez
en week-end le lundi grâce à notre
[blog]
news@leblogdegraphos.net
>Plan du [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Le
[blog] pratique
en 10 leçons
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>La citation du [blog]
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>Le
forum du [blog]
(click here)
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>Engagez-vous
dans un [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Le
forum du [blog]
(click here)
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>Engagez-vous dans un [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Attention
veuillez manipuler avec une infinie précaution
votre souris sur le [BdG]. Celui-ci est entièrement
piégé au C-4.
news@leblogdegraphos.net
>Bloggo, haricot, Nicolas Hulot ! sur le [BdG].
Jeux de mots maître Capello !
news@leblogdegraphos.net
>Le petit André Bloggo est attendu par
ses parents caisse 11.
Je répète, le
petit André Bloggo (…)
news@leblogdegraphos.net
>La
République populaire de Chine menace le [BdG]
de sanctions économiques si ce dernier persiste à maintenir
un embargo sur les rillettes du Mans,
(infos AFP).
news@leblogdegraphos.net
>André Bloggo Président !
news@leblogdegraphos.net
>Offrez
des [blogs]
news@leblogdegraphos.net
>Ze blog on ze [Glob]
news@leblogdegraphos.net
>Soutenez
le BdG
envoyez vos dons !
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>Photos numériques en 4D
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>3258
visites aujourd'hui
2348187 visites au total
726 billets affichés
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>Ici Londres… « Les artichauts
sont crus - je répète, les artichauts
sont crus…Le Modem a refroidi, je répète
Le Modem a refroidi… »
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>Actuellement
personne sur le [blog] (à part vous)
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>La Planète Bleue est une poubelle !
Signe ici la pétition de Nicolas Hulot sur
le [BdG].
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>Abonnez-vous à la
[LdT]
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>[Info Blog]
Eugène Poubelle
(1831–1907),
Il fut préfet de la Seine et inventeur de
la poubelle.
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>La
Calligraphie on Ze Blog – Le [BdG] canal historique.
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>Speed
Dating sur le [BdG]
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>Toute ressemblance avec le [BdG] serait :
- purement fortuite !
- du pompage Simone…
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>La
mort d'un supporter du [BdG] abattu par un policier
jeudi soir près du Parc des Princes remise
en question par un témoin.
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>Si tu es un fidèle de ce [Blog], alors
n’éteins surtout pas ton ordi et ne
bouge plus ta souris pendant 24 h. La prochaine info
va bientôt arriver !
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>Googlez
ce [Blog]
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>L’abus de [blog] nuit gravement à la
santé
news@leblogdegraphos.net
>Sachant
que les plugins DC1 ne sont pas compatibles
DC2 la modification du formulaire nouvelle version
du plugin
DcDiggLikeIt qui passe en version 1.6, …
- dois-je pour autant quitter Isabella, sur
le [BdG] ?
news@leblogdegraphos.net
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