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C'est le gouvernement
qui devrait avoir peur de son peuple, et
non l'inverse !
V for Vendetta
Si
tu es seul à
rêver,
ce n'est
qu'un rêve,
si vous rêvez à plusieurs,
c'est la réalité qui commence.
Chant populaire brésilien
Le blanc est
un significatif silence qu'il n'est pas moins
beau
de composer
que les vers.
S. Mallarmé
Rien n'est écrit.
T.E. Lawrence
Ses dents
largement découvertes signifient à tous que
le loup ne se nourrit pas que de rêves.
Henri Michaux
On n'a pas
encore découvert ce langage qui pourrait
exprimer d'un seul coup ce que l'on perçoit
d'un clin d'œil.
N. Sarraute
Je ne veux
que du magnifique et je ne travaille pas
pour le vulgaire des lecteurs
G. Bodoni
En typographie,
il n'y a qu'un seul degré de bien :
la perfection
Maximilien Vox
Il
n'est pas nécessaire d'être fou pour
travailler ici, mais ça aide
Jacques Bergier
Un intellectuel assis va moins loin
qu'une brute qui marche
M. Audiard
Bonjour,
je suis heureux de voir ici plus de chapeaux
de cowboys que de cravates
Georges W. Bush
Inter
Scientias, non minima est Typographica
Anonyme,
Graz 1673
Les
lettres, signes hiéroglyphiques que la matière
fait à l'esprit
Lamartine
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Décembre
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25/12/14 |
Noël |
Joyeux Noël ! |
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|
[Joyeux Noël !] Toute
l'équipe du BdG, créatures électroniques
et biologiques, se joignent à moi pour
vous souhaiter un joyeux Noël dans la
joie, le partage et l'harmonie de la
belle écriture.
>[ZeBdG]
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21/12/14 |
451 |
Police typographique |
|
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[Police typographique] La police
typographique vient de frapper pour la
première
fois, et quand elle tape, elle tape dur.
Amazon vient en effet de refuser la publication
d’un
livre sur son système « Kindle »,
donc pas un vrai livre en papier, juste
un livre électronique,
sous le prétexte que le livre « contenait
trop de traits d’union » !
Quoi, vous n’imaginez tout de même
pas qu’un
humain a lu ce livre, non, c’est sur plainte
d’un lecteur farfelu sans doute, qu’un
ordinateur de chez Amazon qui a détecté qu’il
y avait un tiret dans plus de cent mots
dans les 90000 que compte ce livre de
fantasy sur les loups
garous, et que c’était trop. Je vois
bien là non pas l’effet d’un
contrôle littéraire de la qualité intrinsèque
du texte, mais bien plutôt le reflet de
la bêtise de l'informatique à laquelle
Amazon laisse le soin de juger les productions
de ses auteurs. D’après des sources
dignes de confiance, on trouverait ainsi
dans le Kindle Store un nombre énorme de « faux
livres » dont le contenu n’est qu’une
suite de mots sans signification, mais
dont le titre « suggestif », si vous
voyez ce que je veux dire, part à la pêche
au gogo qui dépensera quelques euros pour
se retrouver avec pas grand-chose.
D’autre
part, il faut savoir qu’en
anglais le trait d’union peut être
d’une extrême importance sémantique,
tant « I saw a man eating alligator » veut
dire je vis un homme mangeant un alligator
alors que « I saw a man-eating alligator » veut
dire qu’on a vu un alligator mangeur d’homme.
La nuance est tout de même de taille !
Je trouve assez significatif de nos
grandes entreprises qu’elles préfèrent
mesurer la qualité d’un texte au
nombre de tirets, ce qui est faisable
très
simplement par un ordinateur, plutôt que
sur les qualités
littéraires réelle du texte, ce
qui demanderait un humain en chair
et en os. Amazon se doit de faire des
contrôles,
alors ils les font. Le fait qu’ils soient
ineffectifs ne rentre pas en ligne
de compte, et ce ne sont pas
les contrôles à l’embarquement
des aéroports qui en seront le contre-exemple,
voyez
vous-même dans l’actualité récente.
La pompe à phynance doit tourner à moindre
coup, même si c’est pour vendre
du vent.
Tremblez, utilisateurs de virgules,
points virgules et autres deux points,
la police typographique
est à vos trousses !
>[Harpo Listipeaux]
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17/12/14 |
01 |
Neurones de Lego |
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[Neurones de Lego] Alors
vous je ne sais pas mais moi ça me fait
un peu peur. Voilà-t-y pas qu’un
groupe de chercheurs s’est mis en tête
de déterminer le fonctionnement global
de notre cerveau par résonance magnétique
nucléaire fonctionnelle (fMRI pour les
cuistres anglophones) afin de pouvoir
comprendre comment les neurones interagissent
entre eux à un
niveau global plutôt que neurone par neurone.
Grâce
aux mesures qu’il a faites,
il a pu déterminer que chaque neurone ne
travaille pas seul dans son coin, on
s’en
serait douté, mais bien en groupes et qu’ils
forment un peu l’équivalent des « processeurs » qui
font tourner nos ordinateurs. La créature
serait donc bien plus à l’image de
son créateur que Von Neumann ne l’aurait
imaginé. Et de plus, que ces groupes de
neurones format processeur sont environ
au nombre de cinquante, et c’est là que
je me demande si on ne joue pas un peu à l’apprenti
sorcier. Car bien entendu, une telle
découverte
a une conséquence pratique immédiate
: fournissez plus de cinquante stimuli
simultanés
au cerveau et il sera incapable de consacrer
des neurones à trier ce qu’il reçoit.
Et on n’en est pas loin, au vu de la multitude
de textes défilants, de photos superposées,
juxtaposées ou incrustées dans les écrans
des chaines d’information télévisées.
Mais le risque le plus grand, à défaut
d’être le plus immédiat est
sans doute de réussir enfin ce qui est
pour tout lecteur de science fiction
le défi
ultime de l’intelligence artificielle
: la création d’une intelligence
artificielle supérieure à son
créateur.
Eh oui, Frankenstein n’est pas loin, car
mettez plus de cinquante processeurs
suffisamment évolués
et vous avez un être artificiel capable
de gruger son créateur. On en est loin,
croyez-vous ? Prenez le ver caenorhabditis
elegans, par exemple, dont il faut
bien l’avouer,
le cerveau est pour le moins primitif
puisqu’il
ne compte que 302 neurones. Eh bien,
une
bande de rigolos a simulé ces neurones ainsi que les quelques capteurs sensoriels
du ver et
les ont implantés dans… un processeur
en Lego ! Et vous savez quoi ? Et bien
le robot tout de plastique et de métal
ainsi constitué a
exactement les mêmes réactions
que le ver entièrement naturel, lui !
Alors un pas de plus est franchi dans la création
d’un cerveau humain
artificiel, mais je suis tranquille, à voir
les propos qui circulent au cours d’assemblées
100% masculines, tant que certains
organes que je ne nommerai pas ne seront
pas également
simulés (et là il y a du boulot),
ce ne sont pas cinquante processeurs
qui pourront rivaliser avec un mâle saturé de
testostérone !
>[Hover Missaux]
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12/12/14 |
Fin |
Manuscrits finlandais |
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[Manuscrits finlandais] J’ai
appris récemment que la
Finlande venait
de rejoindre les États-Unis dans le groupe
des pays n’enseignant plus l’écriture
manuelle à l’école et lui
préférant l’apprentissage
de la frappe au clavier. Et je suis consterné,
pour plein de raisons, parce que je me
demande si cela ne participe pas d’une grande
conspiration. Quoi ? allez-vous me tancer,
toi aussi tu vires
conspirationniste ? Tu vas nous expliquer
que le 11 septembre n’a pas eu lieu ? Que
les illuminatis sont aux manettes et que
le SIDA est le résultat des manipulations
des grands laboratoires pharmaceutiques
pour asservir la population mondiale ?
Mais non,
ne vous inquiétez pas, je ne
suis pas encore tombé si bas mais je
parle plutôt de ce que John Kennedy Toole
appelle « La
conjuration des imbéciles » parfaitement
résumée dans l’exergue du
roman : « Quand un vrai génie apparaît
en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce
signe que les imbéciles sont tous ligués
contre lui. » Et je crois que celui qui
a inventé l’écriture est
un vrai génie, en ce qu’il nous
a permis avec un bout de papier et
un crayon tout
bête
de noter une idée passagère, une
liste de courses, un point de vue intriguant
entendu à la
radio, une théorie à méditer énoncée
par un ami, bref, la spontanéité du
recueil instantané de tout ce qui est
bon a mémoriser.
Et que nous propose-t-on
en remplacement ? Le téléphone
portable. On rencontre en effet de
plus en plus de personnes ne voulant
plus noter sur papier, c’est trop fatiguant,
ayant les doigts trop malhabiles
pour un clavier mettent en route le dictaphone
de
leur téléphone
portable et prétendent ainsi recueillir
la substantifique moelle d’un entretien.
Et ceci pour le plus grand bénéfice… des
vendeurs de téléphone portables
!
Alors quand je vois la décision de
la Finlande, les files d’attente à la
sortie « Plan
de Campagne » de l’autoroute
le dimanche ou les programmes de nos chaines
de télévision,
les propositions de nos grandes
surfaces de librairie en ces fêtes
de Noël
ou le contenus de nos journaux « d’information »,
j’en viens à me dire que cet
article, sur lequel je suis tombé par
hasard, est d’une redoutable pertinence
et qu’effectivement
tout ceci est bien l’effet de la machine à décerveler
qui tourne à plein régime.
Bon,
j’attendrai tout de même un
petit peu avant de me pendre, puisque le
prochain opus
de la série Starwars ne sortira qu’en
décembre 2015. Mais nous en avons
déjà un
aperçu fort prometteur ici.
>[Hermann Uscry]
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6/12/14 |
Atr! |
Un demi-million d'années |
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[Un demi-million d'années] Incroyable
! On
vient de découvrir à Java des
coquillages sur lesquels sont gravés des
motifs qui datent vraisemblablement d’hommes
préhistoriques ayant vécu il y a
cinq cent mille ans ! Oui, vous avez
bien lu, un demi-million d’années
! Cette
découverte, si elle est confirmée,
bouleverserait les idées reçues
selon lesquelles seul l’homo sapiens est
capable de créer des outils, de peindre
les parois des grottes, de conceptualiser
la réalité et
donc, quelques années plus tard, de calligraphier.
Première surprise.
Deuxième surprise,
ces gravures sur coquillages représentent
des formes géométriques.
Alors là, j’en suis resté baba.
On m’a toujours expliqué que les
premiers signes graphiques de l’homme sont
des représentations d’animaux, d'objets
de son environnement ou de lui-même. C’est
d’ailleurs la thèse la plus en vogue
pour la genèse de l’écriture
: on commence par des idéogrammes, petits
dessins de la chose à représenter
et on conceptualise la tête de bœuf
pour arriver à notre A majuscule par exemple.
Or il s'avère que, loin de commencer par
dessiner un mouton, les gravures montrent
des triangles, des lignes droites parallèles
ou des formes de vaguelettes. Bref, tout
l’attirail
graphique dont on fera plus tard des
A des M ou des H. En dehors du fait que la datation
ferait
donc remonter la création graphique à des époques
bien plus reculées que celles jusqu’ici
admises communément, que l’homme
que l’on pensait totalement primitif de
l’époque avait sans doute un cerveau
capable de conceptualisation, je trouve
que l’idée
que la géométrie soit antérieure à la
représentation réaliste, que le
concept soit antérieur aux formes qu’il
produit, bref que l’idée soit à l’origine
et que les formes ne viennent qu’ensuite
m’ouvre un abîme de perplexité sur
le fonctionnement de notre esprit. Nous
serions donc dès l’origine assez
intelligents pour conceptualiser d’abord
et ne représenter
qu’ensuite ? L’abstraction précède
la figuration, donc Kandisky d’abord et
Courbet ensuite ? Voilà de quoi meubler
les réflexions de nos longues soirées
d’hiver…
>[Seppi Tagore]
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2/12/14 |
OMG! |
Les bits de Dieu |
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[Les bits de Dieu] Alors
j’en connais des informaticiens allumés,
mais celui-là est le gagnant toutes catégories
confondues. Oui, il y a le geek moyen
qui passe ses soirées à tenter de
pénétrer
divers systèmes connectés à internet,
bien plus souvent pour le sport que pour
ce qu’il
y trouvera. Oui, il y a celui qui passe
ses nuits à rajouter
une fonction à l’utilité plus
que douteuse sur un logiciel connu de
ses seuls pairs et qui jamais n’intéressera
le grand public. Oui, il y a le classique
mangeur de pizza obèse devant sa station
aux dix-huit écrans
qui surveille les activités de ce qu’il
pense être tel ou tel service plus ou moins
secret en train d’infecter les centrifugeuses
iraniennes ou de pénétrer le bouclier
de défense anti missile israélien.
Ceux-là sont connus, répertoriés
et disponibles en de multiples exemplaires,
couleurs ou variations. Mais un comme Terry
Davis,
alors
là je n’en ai jamais vu. Et pour
plein de raisons, Terry
Davis est unique.
Tout d’abord il a été diagnostiqué comme
atteint de schizophrénie, ce qui peut arriver
chez les développeurs mais bien moins que
l’autisme. Il a 44 ans, ce qui arrive aux
meilleurs d’entre nous. Mais ce qui le distingue
de tous ses autres confrères geeks, c’est
que Dieu lui a parlé. Et non seulement
il lui a parlé mais Terry Davis a décidé d’utiliser
toutes ses compétences en informatique
pour prendre en compte cette divine intervention
et pour bâtir ce qu’il a nommé TempleOS.
TempleOS est un « operating system »,
c'est-à-dire le programme de base qui se
substitue à Windows pour faire fonctionner
votre ordinateur, mais le fait d’utiliser
TempleOS est considéré comme équivalent à de
l’adoration divine, donc à la prière
et encore, une prière vraiment inspirée.
On connaissait déjà les moulins à prière
tibétains qui sous la seule force du vent,
d’un cours d’eau, du soleil ou de
la main du pèlerin envoie une prière
au divin rien qu’en tournant sur leur axe.
Mais là, on passe à un niveau supérieur
puisque TempleOS est aussi un guide que
doit suivre son utilisateur et qui le
mènera
sur le chemin qui conduit tout droit à la
divinité, à base
de méditations citations des Saintes Écritures,
de petits jeux éducatifs sur des thèmes
bibliques ou de phrases aléatoires construites à partir
de divers versets.
En fait, vous le constaterez
par vous-même,
Terry Davis est peut-être inspiré,
mais ce n’est pas un as du graphisme,
même
si chacun de ses choix est justifié dans
un
document qui l'explicite. Heureusement
pour nous, si, selon lui, seize couleurs
suffisent à Dieu,
il en a utilisé bien plus pour créer
le monde, et s’il avait fait les même
choix pour TempleOS et pour la genèse,
nous vivrions plutôt dans un monde de
cauchemar !
Alors, je ne sais pas ce que vous
en
pensez, mais il n’est pas question pour
moi de faire rentrer Dieu dans mon
ordinateur, même en supposant que
ce ne soit pas le malin déguisé.
J’ai déjà assez de virus
comme ça
et à mon avis, celui-là sera
plutôt
difficile à éradiquer !
>[Madmacs]
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Novembre
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26/11/14 |
Typo |
Alerte rouge ! |
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[Alerte rouge !] Branchez
vos ordinateurs, allumez vos radios,
vérifiez vos connexions internet,
car cette semaine France Culture nous
régale
avec pas moins de trois (oui trois) émissions
d'une heure sur le thème du livre et de
la typographie. Il y a tout d'abord deux éditions
successives de l'émission « Sur
les docks » de 16h à 17h consacrées à la
Fondation
Martin Bodmer, LE musée du livre
rare et précieux situé à Cologny,
non loin de Genève et que je vous ai maintes
fois incités à visiter, quitte à y
aller à pied s’il le faut, tant il
recèle des merveilles uniques et qui valent
mille fois le déplacement. Manuscrits antiques,
dont deux livres des morts égyptiens, livres
anciens, dont un des rares exemplaires
complets de la bible à 42 lignes de Gutenberg,
exemplaires uniques de certains ouvrages
ayant appartenus à des
personnalités, comme ces Principia mathematica
de Newton annotés par Leibnitz, cette fondation
offre à l’admiration dans un décor
absolument somptueux tout en noir et
en lumière,
le top du summum de la crème du dessus
du panier des beaux livres.
Ces deux émissions
sont suivies par une autre dédiée à la
création
typographique dont vous reconnaitrez
sans doute bon nombre d’intervenants tant
ils ont marqué et
continuent de le faire la création graphique
et typographique française et internationale,
je ne citerai pas de noms pour ne pas
faire de jaloux, mais allez-y voir
vous-mêmes.
Vous pouvez certes, si c’est
encore possible, écouter
ces émissions en direct si vos horaires
de travail vous le permettent, mais
si ce n’est
pas le cas, ne vous désespérez
pas, rendez-vous sur les pages des émissions,
ici, ici et là et cliquez simplement
sur la petite icône adéquate. Et
si vous n’avez ni radio, ni le temps,
ni d’ordinateur,
ni internet ? Alors il vous reste trois
ans, à ce
que j’ai cru comprendre, pour faire des économies
et acheter tout ça, ou bien vous lier
d’amitié avec
un nanti voir même organiser le casse
du siècle qui soit vous rendra riche
et vous pourrez en profiter, soit plus probablement
vous
conduira en prison où vous aurez tout
loisir d’écouter la radio sans être
dérangé, et ce pendant de longues
années !
>[Sarah Diaux]
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22/11/14 |
TV |
Voynich is back… |
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[Voynich is back…] Tel
un serpent de mer qui apparait une fois
de temps en temps, tel les marronniers qui encombrent
notre
presse magazine (les salaires des cadres,
le mal de dos, le classement des hôpitaux,
des lycées…) le manuscrit Voynich
revient au premier plan de l’actualité,
mais cette fois-ci c’est pour notre plus
grand plaisir. Enfin le plaisir de ceux qui se
trouvent
assez payés, qui n’ont pas mal au
dos et se fichent des classements sur
des critères
plus ou moins bidons, quand ils ne sont
pas financés
par ceux-là même qui prétendent
se faire casser « objectivement ».
Donc à découvrir
sur Arte pendant encore quelques jours
grâce à la
magie d’internet, un documentaire sur
ce célèbrissime
manuscrit dont nous avons déjà moultes
fois parlé dans cette colonne. Vous ferai-je
l’outrage de vous le représenter
? Bon alors pour ceux qui lirait ceci
au delà de
la date fatidique où Arte ne le proposera
plus à la rediffusion personnalisée,
donc jeudi 27 novembre si mes calculs
sont exacts, sachez que c’est un manuscrit
qui concentre tous les ingrédients du
mystère :
son auteur n’a jamais pu être identifié,
sa provenance est loin d’être éclaircie,
il reste nombre de trous noirs dans
son histoire mouvementée et surtout,
il est écrit
dans un alphabet, si c’en est un, totalement
inconnu et à nul autre pareil, comprenant
des illustrations dont le style semble
venir d’un
autre monde, même si on y voit de ci de
là quelques figures reconnaissables.
Bref, un idéal de casse-tête pour
tous les cryptographes amateurs ou
professionnels qui ne se sont pas privés
d’émettre
un nombre incroyable d’hypothèses
sur ce qu’il signifie réellement,
depuis, bien entendu, les extra-terrestres,
les illuminati ou autre ordre secret,
un fou littéraire
ou bien tout simplement le canular
du millénaire.
Profitez donc vite de ces
quelques jours pour visionner
ce documentaire, je doute
qu’il
apporte quoi que ce soit de nouveau
au dossier déjà fort épais
de tous les mystères qui entourent ce
document mais au moins, il nous distrait intelligemment
pendant
une petite heure.
>[Emmy Staire]
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19/11/14 |
.arg |
Marina Soria |
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[Marina Soria] Je vous en parlais
pas plus tard qu'il y a quelques jours,
aller voir les travaux des calligraphes étrangers
est un réel enrichissement tant ils nous
sortent de notre carcan, souvent inconscient,
qui nous porte à l'inspiration éternelle
devant nos grands anciens, inspiration
qui peut parfois nous former de vraies œillères.
Et je me suis conforté dans cette opinion
en recevant d’une lectrice fidèle
du BdG un lien vers le
site d’une calligraphe
argentine, Marina Soria. Les plus anciens
lecteurs du BdG se souviendront peut-être
qu’il
y a bon nombre d’années nous avions été contactés
par des calligraphes argentins ayant
découvert
notre blog, ce qui nous avait fait grand
plaisir, non seulement parce que c’était
une démonstration éclatante qu’internet
peut être vraiment un extraordinaire lien
pour les passionnés de tout poil de par
le monde mais aussi que les calligraphes
de tous les pays peuvent se rencontrer
et s’apprécier
au-delà des milliers de kilomètres
qui nous séparent. Bref, je ne sais pas
si un lien existe entre ces deux événements,
mais le site de Marina montre vraiment
tout une série de travaux de grande qualité mais
surtout pour nous autres français métropolitains,
une grande originalité.
C’est que
surtout dans les travaux récents,
Marina est sortie du côté historique
qui hante toute la calligraphie européenne
pour aller vers une démarche plus créative,
plus colorée et bien plus originale.
Certes vous allez me dire, des calligraphes
européens
ont aussi su aller dans ce sens, et
je ne vous contredirai pas, sortant précisément
d’un stage sur le monocondyle plus particulièrement étudiée
par Sophie Verbeek. Mais tout le monde
n’est
pas Marion Andrews et ce genre de démarche
est rare, et, pour ma part, je l’apprécie
d’autant plus.
Alors prenez le temps qu’il
faudra pour visiter ce site, en long, en large
et en travers,
cliquez sur chaque travail pour en
apprécier
les finesses, admirez les calligraphies
brodées,
les sumi-e et les travaux sur toile,
vous ne regretterez aucune des minutes que vous
passerez à cliquer
de ci de là. Et cela vous incitera, j’espère,
au grand lâcher prise hors des écritures
historiques. Et si vous me dites que
cela fait du bien, ce n’est pas moi qui
ai suivi dimanche dernier un stage sur le monocondyle
(bis) qui
vous contredira !
>[Adamo Nocondile]
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15/11/14 |
Aix |
Typo Apeloig |
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[Typo Apeloig] Une
bonne nouvelle ornait nos panneaux municipaux à Aix
ces derniers temps, nous avions sous
le nez toutes les informations, il suffisait de
chercher pour
trouver le bonne nouvelle : Aix accueille
depuis fin octobre dernier une exposition sur
les travaux
de Philippe Apeloig. Ce graphiste d'exception
bien qu'encore fort jeune, a déjà derrière
lui une œuvre renommée et de grande
qualité. Les lursiens fidèles avaient
déjà eu la chance de le côtoyer
lors d'une de ces sessions d'été qui
font le charme de ces Rencontres et pour
ma part, je garde un souvenir émerveillé de
la présentation d'une sélection
de ses affiches. Comme le nom de l'exposition
le dit bien, Typo Apeloig, ce qui fait
de Philippe Apeloig un graphiste exceptionnel, à mon
avis, c'est sa façon d'utiliser la typo
pour faire passer le sens, bien loin
de ses nombreux collègues focalisés
uniquement sur l'illustration. La lettre est très
présente
dans ses travaux et toujours de façon à ce
qu'elle éclaire le propos, et pas seulement
comme un simple ornement esthétique. Alors
bien sûr, les graphistes ne sont pas des
gens célèbres et vous auriez bien
du mal à trouver les noms de ceux qui conçoivent
les affiches qui ornent (ou souillent)
nos rues, mais je suis sûr que vous avez
déjà vu
des affiches de Philippe Apeloig, et
pour vous en convaincre je vous suggère
sans plus attendre de vous rendre à la
Cité du
livre pour les admirer au format d’origine
!
Vous trouverez tous les renseignements
ici et là, et sachez qu’une jeune
graphosienne a déjà franchi le Rubicon,
a visité cette exposition et m'a que ce
qui y est montré est vraiment remarquable.
Et comme elle est étudiante en graphisme,
vous pouvez la croire !
>[Arletty Paux]
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10/11/14 |
Calli |
Musée de Moscou |
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[Musée de Moscou] Une
très fidèle lectrice du BdG m'a
envoyé un
lien vers un très beau
musée russe de la calligraphie situé à Moscou,
et je n’hésite pas un instant à vous
faire partager sa trouvaille. Si je dis
un beau musée, c'est que déjà le
lieu en lui-même semble magnifique, mais
aussi parce que les travaux exposés sont
pour beaucoup absolument superbes. Ce
que j'aime quand je découvre une pratique
de la calligraphie hors de France, c'est que je
me rends compte de
tous les codes auxquels nous sommes habitués
et que nous ne voyons même plus.
Par exemple,
en Russie ils utilisent le cyrillique
! Donc une partie de l’équivalent
pour nous de nos bonnes vieilles sentences
latines sont illisibles. De plus, leur
histoire de l’écriture
s’est sensiblement écartée
de celle de l’Europe occidentale et on
découvre
des styles jamais vus chez nous, mais
qui pourraient fort bien être adaptés à nos
vingt-six lettres latines classiques.
Et ce n’est
qu’une partie du dépaysement car,
je ne sais pas si c’est l’héritage
de la défunte URSS ou bien une volonté spécifique
de ce musée, mais ils accueillent nombre
de calligraphes écrivant ce qui semble être
des caractères chinois ou arabes.
Si on
parcourt les
catalogues des différentes
expositions et des œuvres qui nous sont
proposées,
on retrouve les classiques, blocs de
textes, sentences à méditer,
etc… On retrouve même quelques noms
connus montrant que la calligraphie
de nos pays proches s’exporte pas trop
mal en Russie. Mais on trouve aussi des travaux
particulièrement
créatifs, colorés, comme cette
image qui se révèle en variant
la taille de l’écriture des lignes
de mots ou bien ce splendide trait de plume,
un art qui semble chez nous complètement
oublié depuis
bien des années.
Notez les multiples masterclass
et autres workshop sur des sujets
aussi variés
que la calligraphie coréenne ou le
monogramme.
Prenez le temps de parcourir ce
site très bien fait, extrêmement
varié,
et comportant de multiples ressources
qui ont du nécessiter bien du travail,
avec ses catalogues, ses visites
virtuelles, bref bien
des découvertes à faire et
des moments de plaisir à visiter
page après
page.
Ca tombe bien, le week-end
prochain est suivi d’un jour férié et
pour les heureux « pontistes » nous
aurons quatre jours pour aller,
virtuellement, faire un petit
voyage à Moscou
! En attendant d’aller voir tout ça
in real life, bien sûr, lors d’un
petit voyage d’études
Graphos ?
>[Kalin Kakalin]
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06/11/14 |
? |
Le disque de Phaistos décodé |
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[Le disque de Phaistos décodé] La
nouvelle tombe à l'instant sur nos téléscripteurs,
mais elle est à prendre avec des pincettes
de plus d'un mètre de long, depuis une
chambre isolée des rayonnements médiatiques
et en ayant bien conscience que l'information
vient de médias grand public pour qui tout
est bon pour vendre : on
aurait déchiffré le
disque de Phaistos !
Pour ceux qui n'auraient
jamais eu la chance de voyager en Crète, et croyez-moi
c'est une très belle île, à la
fois pour les amateurs de vieilles pierres
et pour ceux qui préfèrent les plages
ensoleillées, le
disque de Phaistos est
la plus ancienne trace de typographie,
au sens propre, puisqu'il s'agit d'un disque d'argile
sur les deux faces duquel ont été imprimées
en creux, du gaufrage donc, deux spirales
de caractères.
Le décodage de ces caractères est
resté jusqu'à présent une énigme,
puisqu'on ne sait ni comment les décoder,
ni même quelle langue ils représentent.
Comme de plus, le disque de Phaistos
est le seul document portant cette écriture,
le mystère
est resté complet quant à la signification
de ce qui y est écrit. Certains archéologues,
au vu de la technique utilisée, l’impression à l’aide
de typons dans de l’argile fraîche
et de l’unicité de cette écriture,
ont même suggéré qu’il
puisse s’agir d’un faux.
En tout cas,
deux chercheurs annoncent aujourd’hui par
voie de presse l’avoir
déchiffré en dépit de ces
difficultés. Et pourquoi les pincettes
? Parce que plusieurs signaux d’alarmes
se sont déclenchés lors de la
lecture de l’article présentant
la découverte.
On nous parle tout d’abord de similitude
avec la pierre de Rosette, similitude
que je peine à trouver
puisque la pierre de Rosette, à l’opposé du
disque de Phaistos, porte le même texte
en trois écritures différentes,
ce qui a permis le déchiffrement des
hiéroglyphes.
Ce n’est absolument pas le cas du disque
de Phaistos, sinon le déchiffrement aurait
déjà été fait depuis
longtemps. On nous parle ensuite d’un « CD-ROM
antique » dont personnellement à part
la forme ronde et l’écriture en
spirale, je ne vois rien de commun
entre une galette
de polycarbonate gravé par un ordinateur
portant un langage ultra-simpliste
de 0 et de 1, et ce
superbe document de 245 caractères. Enfin,
les deux chercheurs annoncent triomphalement
avoir décrypté le disque… mais
n’en
donnent pas le texte, leur article
ne dévoile
qu’un seul mot, le mot « mère » !
Bref,
le coté vulgarisation à outrance
de tout ceci me semble bien une nouvelle
tentative de créer un de ces « buzz » dont
internet est friand et qui permettra
aux chercheurs brutalement portés sous
les sunlights d’obtenir à leur
tour leur quart d’heure de célébrité.
Et sans doute aussi, me souffle mon
mauvais démon,
une augmentation de leur budget de
recherche. Les nombreux prétendants au
décodage
du manuscrit Voynich dont nous nous
sommes nous-mêmes
fait l’écho de nombreuses fois,
ont tout autant usé et abusé de
ce genre d’annonces !
De toute façon je sais
très bien
depuis longtemps que c'est un jeu de
l'oie antique !
>[Josepha Ystos]
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02/11/14 |
Boum |
Peter Kuran, collectionneur |
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[Peter Kuran, collectionneur] C’est le
comble de l’horreur mais aussi parfois le
comble de la beauté. Et une démonstration
de plus de l’immense diversité de
l’humain. Peter Kuran est le génie
qui a conçu et réalisé les
effets spéciaux de StarWars, ce en quoi
des millions de gens lui doivent de longues
heures de rêves délicieux. Mais ce
n’est
qu’un aspect de sa personnalité.
Il est aussi collectionneur… de films
montrant la détonation des bombes atomiques. Mais
oui, vous avez bien lu, il collectionne
les films qui ont été tournés
lors des essais atomiques pour tenter d’en
visualiser le déroulement et les effets.
Et pour que personne ne puisse dire « je
ne suis pas au courant », il tient une « chaine » YouTube dans laquelle il publie à la vue du monde
entier ses trouvailles, depuis le film
de propagande sur les avions et missiles qui trimballent
au
loin ces monstres de destruction jusqu’aux
séquences tournées sur les lieux
mêmes, à quelques centaines de mètres
de la détonation, des explosions comme
j’espère, nul d’entre nous
n’en verra jamais.
La beauté du diable.
C’est ce à quoi
m’ont fait penser certains de ces films.
Car oui, une énorme boule de feu, dans
l’absolu, quand on arrive à s’abstraire
du fait qu’elle est causée par
un engin destiné à annihiler des
milliers de vies humaines, ça peut être
beau. Avec les câbles de soutien qui se
volatilisent en dessinant une étoile,
les diverses couleurs qui apparaissent, ce beau
champignon
montant doucement dans l’azur immaculé,
tels les coprins chevelus qui poussent
dans la pelouse devant mon
bureau.
Parcourez ces films, dont beaucoup
sont, à mon
avis, totalement époustouflants. Cela
vous démontrera, s’il le fallait
encore, l’irresponsabilité de certains
des dirigeants de la planète qui n’hésitent
pas à faire allusion à leur terrible
arsenal comptant des milliers de ces
engins pour essayer de rouler des mécaniques
et gagner quelques points dans le joutes internationales.
Ce que vous voyez sur cette chaine
est ce à quoi
ils font allusion. Et c’est franchement
immonde.
>[Ivy Mike]
PS : bien plus léger et rafraichissant,
la seconde édition des films « Dance
your PhD » (dansez votre doctorat)
est sortie. Ouf, de quoi nous sortir des explosions
volatilisations et pulvérisations atomiques.
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Octobre
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29/10/14 |
Uh? |
Li Hongbo |
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[Li Hongbo] Vous
l’aurez remarqué, je suis souvent
très admiratif en art en général
et en calligraphie en particulier, devant
les idées simples mais créatives.
Pas besoin de cache misère, pas de couleurs
affriolantes pour masquer les imperfections
du trait, pas besoin de plusieurs traits mous
là où un
seul bien tendu suffirait, bref, atteindre
la beauté dans la simplicité est à mon
avis la plus grande difficulté dans le
domaine artistique.
J’ai donc été particulièrement
ravi quand j’ai découvert Li
Hongbo,
grâce à un de ces petits mails d’amis
signalant des individus particulièrement
inventifs. Car les œuvres de Li Hongbo sont à la
fois simples et créatives. A première
vue, on pourrait croire que l’artiste se
cantonne dans la reproduction de statues
connues, depuis le David de Michel-Ange,
jusqu’aux
statues égyptiennes voir même parfois
des vases antiques et autres sculptures
d’inspiration
plus contemporaines. Mais rien ne laisserait
penser a priori à ce que seuls des films
peuvent montrer, puisqu’en fait, chaque
sculpture n’est qu’un habile trompe
l’œil
qui ne révèle la réalité qu’une
fois manipulée : les objets sont constitués
de milliers de feuilles de papier habilement
collées
en accordéon que l’on peut séparer
légèrement, produisant ainsi dans
la vraie vie ce à quoi les effets spéciaux
cinématographiques nous ont habitué ces
dernières années, élongations,
torsions, nœuds, etc… le tout sans
changer l’apparence extérieure de
la forme de ces objets. L’effet est proprement
stupéfiant, surtout bien
filmé,
et participe autant de la fabrication
de la statue que de sa
manipulation et
de l’expertise
du cameraman.
L’artiste semble assez connu
puisqu’une
recherche sur Google montre des milliers
de références.
Je vous en ai choisies quelques unes,
n’hésitez
pas à utiliser votre souris et votre clavier,
ou votre doigt si vous utilisez un iPad,
pour aller visiter et vous régaler des
nombreux films et photographies disponibles sur
la toile.
>[Philippa Pied]
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25/10/14 |
01 |
Langue électronique |
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[Langue électronique] Il
y a des choses que je ne comprendrai
jamais. Suis-je devenu un extra-terrestre, moi
qui pourtant n'ai
jamais décollé de plus de quelques
milliers de mètres du sol de notre planète
? Pourtant c'est ce que je me suis dit
en tombant tout à fait par hasard sur un
article décrivant
le problème, semble-t-il ardu, de savoir
donner une note aux restaurants proposant
des repas thaïlandais. Pour moi, la solution
semble simple : on prend un groupe d'experts
du domaine, et je me compte éventuellement
dedans si c'est un moyen de bien manger
sans payer l'addition, et on les envoie faire
la tournée
des restaurants plus ou moins prestigieux,
avec obligation en retour de faire un rapport
sur la
qualité du repas. Michelin fait ça
depuis plus d'un siècle et bien lui en
a pris, les grands chefs de par le monde
sabrent le champagne quand leur note augmente
et vont
parfois jusqu'à se suicider, m'a-t-on dit,
quand elle diminue. Et ma foi, pour le
vulgum pecus que je suis, quand le célèbre
guide rouge donne son appréciation sur
un restaurant, bien souvent je suis assez
d’accord
sur ses conclusions.
Cette façon de raisonner
n’est visiblement
pas du tout du goût de nos amis thaïlandais.
Je connais et admire parfois la technophilie
extrême-orientale,
elle nous a donné de petites merveilles
dans le domaine de l’électronique
dont bien souvent les européens et étasuniens
se sont comment dire « inspirés ».
Mais alors là, ce n’est plus de l’amour
c’est de la rage ! Et j’espère
que nul dans notre pays civilisé n’aura
l’envie de les imiter. Car pour résoudre
ce problème ils ont tout simplement créé un
robot goûteur de nourriture ! Alors-là j’en
reste sans voix, mais pas sans clavier
vous l’aurez
remarqué, pourquoi fabriquer une machine
coûteuse alors que sept milliards d’individus
se mettraient gratuitement au service
de l’avancement
de l’humanité pour aller manger dans
les restaurants thaïlandais et donner leur
avis ?
Bref, je m’imagine, les nuits de cauchemar
où j’ai un peu trop abusé de
leur délicieux curries ou de leur soupe
tom yum, que je suis assis aux agapes
graphosiennes, devant une assiette
du délicieux
velouté aux
châtaignes et foie gras de Patricia,
avec à côté de
moi un belle boite couverte de voyants
qui hurle sa rage électronique par
une stridente alarme en affichant en
rouge clignotant « nourriture
infecte » alors que je me régale.
C’est en général à ce
moment que je me réveille en sueur et
me jurant de ne plus jamais reprendre
plus de deux fois du poulet au curry
rouge.
>[Roberta Ilande]
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15/10/14 |
G |
Chemins d'écritures |
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[Chemins d'écritures] Une
bien belle après midi que celle de samedi
dernier. Elle a réuni une quinzaine de
graphosiens et d'amis de Graphos aux
Archives Départementales des Bouches du
Rhône
pour une visite exceptionnelle de l'exposition
Chemins d’Écritures dans les locaux
de ces mêmes archives, locaux somptueux
rue Mirès à Marseille, dans un quartier
autrefois bien plus connu pour son côté french
connection que pour ses collections de
manuscrits !
La première surprise fut de
découvrir
sur le parvis de nouveaux calligraphes,
ou sur le point de le devenir, qui
vont nous rejoindre qui aux cours du jeudi,
qui aux cours
du dimanche.
Nous avons eu quelques minutes pour
faire connaissance avant que, deuxième
surprise, ce soit la directrice des Archives
en personne
qui se présente à nous
pour nous servir de guide dans l'exposition
! Mazette, quelle gentillesse de sa
part, gentillesse que nous avons essayé de
mériter
en essayant de mettre en veilleuse
le côté potache
du graphosien moyen et en faisant plutôt
ressortir ce qu'il a de plus érudit et
de plus cultivé.
Il faut dire qu'au vu
des documents qui sont présentés
dans l'exposition, plus d'un sont
restés
bouche bée,
et c'est rien de le dire, devant
le cartulaire de l'abbaye de Saint
Victor, cette
magnifique
charte de Frédéric II ou l'incroyable
bulle papale d'Innocent V, dont la
qualité d'écriture
ferait baver plus d'un calligraphe,
et même
des plus renommés. Quelle émotion
aussi devant les bulletins d'abandons
que laissaient des mères en détresse
du siècle
dernier en abandonnant leurs nouveau-nés
et espérant un jour pouvoir les retrouver
grâce à ces petits papiers personnels.
Une idée intéressante, je trouve,
a été de placer dans les vitrines
au milieu des objets des archives,
des œuvres
d'artistes contemporains qui s'expriment
sur le thème de l'écriture,
et dont beaucoup de travaux font écho
aux documents historiques qu’ils avoisinent,
soit par leur thème,
soit par leur description soit parfois
tout simplement par leur esthétique.
Ces empreintes de la modernité rehaussent
les témoignages
que l’histoire nous a légués.
Les
commentaires de notre guide nous
ont permis de saisir toute la pertinence
de relier ces documents entre eux,
tant il est parfois difficile
de dénicher les concepts communs qui
les sous-tendent. Si vous voulez
autant comprendre qu'admirer, et nourrir autant
votre
esprit que
vos yeux, prévoyez-donc plutôt
une visite guidée. En espérant
que vous aurez un guide aussi talentueux
que nous l'eûmes.
Après la visite,
nous nous sommes retrouvés
autour de quelques rafraichissements
bien mérités
sur la place de la Joliette où la
conversation chaleureuse nous a permis de
prendre
plaisir à nous
retrouver après la pause estivale
mais aussi à mieux connaître
nos nouveaux amis du jeudi et du dimanche.
Encore
une grande journée graphosienne !
Vous
trouverez ici le programme de
cette manifestation et des nombreuses
conférences
sur le thème de l'écriture
avec tout une série d'intervenants
prestigieux.
>[zeBdG]
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8/10/14 |
Oh! |
Probatio pennae… |
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[Probatio pennae et autres gribouillages] De
temps en temps un météore dans le
monde de l’information grand public nous
montre que les journalistes ne sont pas
forcément à la
recherche du dernier ragot de base, du
genre hommes politiques pourris ou infidélité de
stars. J’en veux pour preuve cet
article de Rue89, dont j’apprends qu’ils
ont été rachetés
par le Nouvel Observateur, article qui,
sous le titre « On gribouillait déjà dans
les livres du Moyen Age » passe en revue
de détail les diverses probatio pennae
ou essais de plumes des scribes médiévaux
dans les marges des manuscrits, des plus
humbles aux plus célèbres. J’aime
beaucoup cette histoire des marges où le
scribe se détend de la partie figure imposée
du texte en colonnes pour se lâcher dans
les marges sous la forme de petites illustrations
ou de commentaires parfois assassins.
Les scribes devaient parfois copier un
texte avec lequel ils
n’étaient pas d’accord, alors
imaginez-vous Jean-Marie Le Pen devant
copier huit heures par jour le traité de
la constitution européenne, et comprenez
que de temps en temps il aurait besoin
de se défouler
un petit peu et de dessiner par exemple
une petite croix gammée dans la marge,
pour se détendre.
Souvenez-vous que je vous avais déjà parlé,
il y a fort longtemps de cet autre espace
de liberté du
scribe, le colophon, où on retrouve également
de petites textes, dont les plus savoureux
ont été regroupés,
hélas en anglais, dans un
petit livre de Marc Drogin.
Un homme, Erik Kwakkel, a
voué ce que j’imagine être
de longues soirées à collectionner
ces gribouillages et autres probatio
pennae dans un album Tumblr, mais il gère
aussi un compte
Twitter et garnit même un
blog sur tout ce qui touche aux manuscrits médiévaux.
Si vous êtes anglophones, et que vous avez
une souris sous la main, il ne vous reste
plus qu’à cliquer… et à vous
régaler !
>[Emma Nuscrit]
PS : je remarque de plus en plus l’usage
du terme « moyenâgeux » pour
désigner ce qui se rapporte au Moyen Âge.
Rappelons que ce terme est péjoratif et
qu’il conviendrait de l’oublier au
profit du terme « médiéval »,
bien plus classieux comme aurait dit le regretté Serge
Gainsbourg.
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4/10/14 |
0/1 |
Turing revient… |
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[Turing revient…] Vous
avez sûrement déjà entendu
parler du test de Turing. Je
rappellerai pour les néophytes à la chose
informatique qu'il s'agit d’un
test permettant, suivant son auteur,
de montrer qu’un
ordinateur a vraiment atteint le même niveau
d’intelligence,
quoi que cela puisse être, que l’humain
moyen, en disposant deux terminaux côte à côte,
l’un opéré a distance par
un humain et l’autre par l’intelligence
artificielle qu’il s’agit de tester.
Lorsqu’une portion suffisamment importante
des cobayes placés devant ces deux terminaux
n’arrive plus à distinguer qui est
un humain et qui est une machine, on
estimera arbitrairement que les ordinateurs,
en tout cas
celui-là, nous a rejoint au sommet de la
pyramide de l’évolution.
Et
qu’il bénéficie donc de tous
les droits ordinairement réservés
aux humains, dont bien entendu les 35
heures, ce qui mettra quand même une panique
noire dans tous les métiers où l’exploitation
24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 est
la règle
pour nos chères congénères
de silicium. Et je ne parle même pas du
droit de grève que votre téléphone
vous opposera quand vous l’aurez laissé tomber
par terre une fois de trop ou son droit
de retrait quand vous lui aurez eu, par
son intermédiaire,
une conversation avec trop de fautes
de français.
Tout ceci pour vous dire que la réussite
au test de Turing est considérée
généralement, quand elle aura
lieu, comme une bénédiction
pour l’humanité qui
aura ainsi réussi, à l’égal
de son créateur, à construire
de nouveaux êtres vivants intelligents.
Quoiqu’en
voyant ce qui se passe ici ou là dans
le monde, je me demande si notre
père éternel
a vraiment réussi son coup. Il en va
bien différemment pour les malheureux
informaticiens qui luttent chaque
jour contre les pourriels
qui encombrent nos boites mails.
Pour eux, il s’agit
de faire reconnaître par une machine,
le serveur de mail, les vrais humains,
nous, en train d’expédier un
petit mail bien tourné à sa
future chère et tendre, d’un
ordinateur piraté en train de diffuser à des
millions d’exemplaire l’annonce
de la baisse de prix sur la dernière
livraison de Viagra ou tout autre
substance dont
l’usage
n’est intéressant qu’après
la phase de séduction, justement. Pour
eux, il importe que la machine reconnaisse
les vrais humains biologiques à base
de viande, de leurs avatars en silicium.
Après
la défaite de plus en plus générale
de CAPTCHAs de plus en plus illisibles,
vous savez ce groupe de lettres
qu’il faut
saisir malgré le flot de traits de
couleurs et de déformations qui en
perturbe la lecture, des équipes de
chercheurs sont à l’affut
pour trouver un moyen à la fois sûr,
facile et qui ne requière pas forcément
un niveau intellectuel digne de l’entrée à Polytechnique
que bien peu d’expéditeurs de
mails pourraient atteindre.
Je trouve plutôt drôle
de voir que la mode actuelle est à la
résolution
de petits jeux du type puzzle
de maternelle, comme « remets
la forme correcte dans le trou
qui correspond » ou
bien « gare la voiture dans un
emplacement de la bonne couleur » voir
même « donne à chaque
animal la nourriture qui lui correspond ».
J’imagine déjà qu’une
partie de l’humanité aura du
mal à envoyer
des mails, soit qu’elle soit vraiment
peu éduquée,
soit qu’elle se trouve sous l’emprise
de diverses substances que je ne
décrirai
pas ici. On pourrait aussi imaginer,
pour la génération
suivante, que le test soit plutôt « finis
le premier niveau de Tetris ou
de Call of duty pour pouvoir envoyer
ton mail » auquel
cas on verrait des millions de
djeun’s encombrer
les réseaux de mail, juste pour pouvoir
jouer gratuitement avec des logiciels
qui sont aujourd’hui payants !
>[Emma Chine]
PS : j’ai de plus en plus de mal à trouver
des versions françaises des nouvelles ou
articles que je vous propose, malheureusement,
soit que les journalistes français répugnent à nous
traduire ces informations, soit que les sujets
ne les intéressent pas, mais en tout cas
le monde de l’internet devient de plus en
plus dur pour les non-anglophones. Et je ne vous
parle pas des titres de films au cinéma…
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Septembre
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30/9/14 |
Mars |
Frédo le fada |
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[Frédo le fada] Si vous lisez
attentivement cette colonne, vous avez peut-être
remarqué que dans un article récent,
je vous proposais deux découvertes… tout
en ne décrivant qu’une ! Alors, il
est temps, je vous livre la deuxième découverte
de ce dimanche, qui a été le texte
de « Frédo le fada » de Henri
Frédéric Blanc.
L’auteur était
présent à la lecture, il en avait
lui-même influencé la mise en scène,
et il nous a décrit son intention : « si
Marseille devait créer sa propre religion,
quelle serait-elle ? » Dans ce livre,
l’auteur,
HFB (c’est plus court), nous narre la
vie de Frédo, le seul et unique prophète
de cette religion qu’il a créée,
tel qu’il reçut un jour l’illumination
et tel qu’il tenta de la livrer à la
population indifférente. Loin de se vautrer
dans les stéréotypes marseillais,
c’est un texte plein d’amour pour
cette ville, parfois tendre et parfois
grinçant,
mais jamais complaisant ni dépréciatif.
Il sait montrer la beauté de ces personnages
excentriques, surtout quand ils sont
possédés
par une spiritualité qui les dépasse
complètement. Parce que contrairement à ce
que l’on pourrait croire à la lecture
superficielle de ce roman, le propos
de Frédo
est loin d’être « fada ».
Il est même très profond et sous
des dehors de galéjade, il pourra faire
naitre chez tout un chacun sensible à ce
genre de chose, de profondes réflexions
que je n’hésiterai pas à qualifier
de philosophiques, voir plus (c’est quoi
plus ?). Après cette lecture, qui a pu
m’en faire apprécier le côté humoristique,
surtout servi par de bons lecteurs,
il sera absolument nécessaire de se plonger
dans le livre pour découvrir, sous des
dehors parfois légers, la vraie profondeur
du sens.
Coup
de chance, ce livre est disponible
dans toutes les bonnes librairies aux éditions Fioupelan.
Alors lisez-le deux fois, la première pour
vous esclaffer et la deuxième pour réfléchir à ce
que l’auteur a envie de nous faire vraiment
passer, une fois que la rigolade est terminée.
>[Alfredo Lefada]
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27/9/14 |
0€ |
Enfin livres ! |
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[Enfin livres !] Une
initiative intéressante m'a été signalée
par une lectrice fidèle de cette colonne.
Sous le nom trompeur et pas vraiment
explicite de « La
gratuité n’a
pas de prix », il s’agit de la mise
en place dans l’espace public de « boites à livres » dans
lesquelles, chacun est invité à déposer
mais aussi à prendre, bref, à échanger,
des livres. N’importe quels livres. Plutôt
des bons si vous avez le choix.
Le collectif
est vraisemblablement de la région aixoise
car c’est plutôt
chez nous que les boites sont installées,
mais j’imagine qu’une bonne idée
comme celle-là peut facilement s’exporter
un peu partout. Par rapport au book-crossing,
dont je vous ai parlé en son temps, la
boite à livres est d’une simplicité extrême
et ne pose aucune contrainte : pas besoin
de signaler les livres sur internet, de les marquer
ou quoi
que ce soit : vous les posez dans la
boite et si vous y trouvez l’un ou l’autre
qui vous interpelle, vous le(s) prenez.
Simple efficace. Et ça marche. J’y
ai moi-même
placé plusieurs livres que j’avais
lus et que je voulais faire partager.
Et en retour j’y ai trouvé des livres
que j’ai
pris grand plaisir à découvrir,
des livres, sans doute, que je n’aurais
jamais acheté en librairie, ne sachant
rien de leur auteur. Alors que là, c’est
facile, si le livre me plait, je le lis,
s’il
ne me plait pas, je le remets dans la
boite à livres.
Aux dires du site internet présentant
le projet, il y a neuf boites à livres
dans la région aixoise qui sont recensées
sur un plan facile à consulter. Pour
ma part, c’est celle du parc Jourdan que
je visite le plus, et vu le public majoritairement étudiant,
donc réputé fauché, qui
fréquente
le parc, elle a un fort débit. Il arrive
parfois que du jour au lendemain, le
contenu de la boite se soit complètement
renouvelé.
Les boites sont fabriquées
très
simplement par des volontaires à partir
de quatre planches et deux tôles. Mais
oui, ici, tout est gratuit et c’est à l’opposé de
notre monde marchandisé où tout
se vend et plus rien ne se donne, voyez
les succès
des vides-greniers ou des sites du
genre le bon coin ou dès que vous avez
des vieilleries, au lieu de les donner, vous
pouvez, joie et délice
du consommateur averti, les vendre
et gagner ainsi de l’argent que vous vous
empresserez de donner aux centre commerciaux
qui forment l’intégralité des
centres ville modernes ! Même les pauvres
doivent aujourd’hui acheter ce qui autrefois
leur était donné ! Et je ne suis
pas sûr que ce soit un progrès.
>[Alban Finlivre]
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24/9/14 |
IRL |
Lecture théâtralisée |
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[Lecture théâtralisée] J'ai
fait deux belles découvertes ce week-end
que j'aimerais vous faire partager. Dimanche
dernier, au Théâtre de la Fourmi à Manosque,
une discrète association aixoise proposait
une lecture théâtralisée d’un
texte de Henri Frédéric Blanc, « Frédo
le fada ». Mais qu’est-ce donc qu’une
lecture théâtralisée, vous
entends-je vous exclamer du fond de votre
connexion internet. Et bien c’est une lecture,
donc un texte écrit lu à haute voix,
mais qui comporte certains effets de
mise en scène
qui la rapproche du théâtre. Au lieu
qu’un lecteur unique lise le texte du début à la
fin, plusieurs personnes se relaient
pour lire, chacun endossant la peau d’un
personnage par exemple. Il y a plusieurs
choses que je trouve
intéressantes dans la démarche.
La première c’est que comme au cinéma,
le spectateur est entièrement concentré sur
le texte, pas de téléphone, pas
de conversation, pas de distraction,
c’est
une relation exclusive entre les lecteurs
et vous. Un peu la même différence
qu’entre
le cinéma et la télévision.
Le deuxième point, c’est que l’on
reçoit le texte de bout en bout. On n’est
pas obligé de se dire je lis une demi-heure
et je m’arrête, là le spectacle
commence au début du texte et se termine à la
fin. C’est un moment complet dédié au
texte. Et le troisième point, c’est
que bien sûr, quand ce sont des lecteurs
aguerris qui vous présentent le texte,
ils y mettent de l’accent, de l’émotion
et du ressenti qui vous remuent bien
plus que quand on lit soi-même, et où même
en s’y plongeant complètement, il
reste tout de même une certaine distance
au texte qui est la distance entre le
visuel et l’auditif. La lecture théâtralisée
gomme cette distance et enrichit le côté auditif
par le côté visuel des lecteurs qui
vivent leur texte. Bref, une immersion
totale que je vous recommande d’expérimenter.
Vous allez d’ailleurs pouvoir la vivre IRL
si cela vous dit, car les membres de
cette association, Actum Culture et Communication,
vous serviront « La
lettre à Denise » de Gilles Lautrec
au Café Culture
et Citoyen, dit les 3C,
le 14 octobre prochain à 18h. Vous trouverez
tous les renseignements ici, qu’on se le
dise !
>[Alec Ture]
PS : si vous avez de bon yeux, vous reconaîtrez
aisément l'auteur de l'enseigne de ce
théâtre…
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21/9/14 |
Lyon |
Plaques gravées |
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[Plaques gravées] Bon, il
y avait déjà de multiples raisons
d'aller à Lyon. Tout d'abord les bouchons
où l'on déguste les mille et une
spécialités gastronomiques de l'endroit,
depuis le saucisson brioché jusqu’au
tablier de sapeur en passant par la cervelle
de canut ou les quenelles. Bien entendu, à accompagner,
avec modération, d’un « pot » de
rouge des alentours. Mais bon, difficile
de cacher sa gourmandise si on annonce à son
entourage qu’on va à Lyon pour s’y
remplir la panse. Alors, il faut la jouer subtile.
On
y va pour aller visiter la cathédrale Saint
Jean, ou bien pour aller voir le Musée
de l’imprimerie ou bien en dernier recours
la basilique de Fourvière et le musée
gallo-romain attenant. Mais quand tous
ces prétextes
sont grillés, si on a déjà tout
vu, que trouver ?
Heureusement, Les Amis
du musée de l’imprimerie
(AMIs donc) ont pensé à nous autres,
gourmands. Ils ont commandé à Roger
Gorrindo, célèbre graveur lapidaire,
six
plaques gravées qui vont commémorer
six imprimeurs lyonnais ou ayant œuvré à Lyon,
parmi les plus célèbres. Ces plaques
sont apposées sur les maisons ayant abrité les
ateliers des ces imprimeurs, et où ils
ont produits ces monuments de l’art typographique
qui ornent les musées de la planète,
et parfois quelques bibliothèques particulières
pour les plus fortunés des amateurs.
Et elles sont belles ces plaques, je suis
sûr
qu’elles pourraient presque faire oublier
les lieux qu’elles repèrent, tellement
tout l’art de la gravure lapidaire y est
condensé dans ces chancelières élancées
ou ces capitales romaines élégantes.
Que
ce soit pour Husz, Gryphe ou de Tournes,
ne manquez pas de faire le tour des
emplacements
mentionnés ici,
cet exercice physique pourra salutairement
vous mettre
en appétit
pour un repas dans un de ces petits
bouchons que nous
avait fait découvrir le mémorable
voyage d’études Graphos dans
la capitale des Gaules.
J’en salive rien
que d’y
penser.
>[Fro le Mage sec]
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16/9/14 |
PTT |
Vox timbré |
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[Vox timbré] Sans
vouloir me lancer dans un culte de la
personnalité d'un
autre âge, il faut reconnaître que
Maximilien Vox devait être un sacré personnage.
Je suis (malheureusement ?) un peu jeune
pour l'avoir connu, mais quelques compagnons
de Lure
qui m'en ont parlé m'ont vraiment fait
un portrait de lui particulièrement élogieux.
J'ai eu l'occasion de le voir sur un
petit documentaire archivé par l'INA où il
présente
avec Jean Garcia ce qui n'étaient alors
que des rencontres dans un cercle très
restreint entre gens du métier de l'imprimerie,
vaste métier, et qui allaient devenir soixante
ans plus tard les Rencontres de Lure
regroupant chaque été plus d'une
centaine de personnes. Ce qui m’a frappé dans
le personnage qu’il affiche dans ce film,
c’est à la fois une grande compétence
dans le métier mais aussi un genre d’humour
que ne peuvent avoir que ceux qui n’ont
plus rien à prouver, qui peuvent se permettre
de faire des pitreries parce que tout
le monde sait que ce ne sont pas des
clowns. Alors ne serait-ce
que pour avoir su créer ces Rencontres
et l’état d’esprit particulier
qui y préside, il est normal de rendre
hommage à Maximilien Vox.
Et c’est
justement ce que vient de faire la Poste. Oui,
vous savez, la Poste,
c’est
une institution datant du fond des âges
qui permet de faire parvenir des mails
payants imprimés sur papier. Il vous faut
pour cela vous munir d’une feuille de papier
et d’un de ces objets antique appelés
stylos, puis de bouger la main pour reproduire
après de nombreux efforts une pâle
imitation de ce que votre ordinateur
arrivera à imprimer
en quelques secondes. Glissez le papier
dans une enveloppe, payante elle aussi,
notez l’adresse
postale de la personne à qui vous voulez
envoyer votre lettre, bien plus longue
qu’une
adresse mail, elle prend parfois plusieurs
lignes. Il vous faudra ensuite coller
avec votre langue,
beurk, une gommette en papier hors de
prix vu sa surface, pour que vous n’ayez
plus qu’à vous
rendre, parfois à pied, trouver ces boites
jaunes où votre lettre rejoindra ses semblables.
Deux jours après, au mieux, votre correspondant
trouvera votre missive dans une des nombreuses
boites qui sont dans l’entrée de
son immeuble. Si votre adresse est correcte
et que tout le système postal fonctionne
sans accroc.
Alors certes c’est complexe,
mais au moins votre lettre, si elle
est correctement calligraphiée,
sera BELLE, car vous allez pouvoir
y apposer un superbe timbre
Maximilien Vox que
la
Poste mettra
en vente le 20 octobre prochain, un
timbre gravé à partir
d’une photo de Jean Dieuzaide, photographe
lursien célèbre et que je trouve
assez réussi, le timbre pas Jean Dieuzaide,
que je n’ai pas connu non plus.
Bon c’est
dit, à partir du 20 octobre,
je m’en fais livrer une caisse, je ferme
mes multiples boites mail et je fais
tout mes envois par la Poste. Voilà une
bien belle résolution de rentrée
!
>[Quentin Bré]
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11/9/14 |
Calli |
Portes ouvertes… |
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[Portes ouvertes…] L'actualité calli-typographique
est chargée en ce moment... En rentrant
de la librairie "Le lièvre de Mars" pour
la rencontre avec les éditions Ypsilon,
vous aurez tout juste le temps de sauter
dans un TGV pour vous rendre incontinent
aux journées
portes ouvertes de l'association Calligraphis qui auront lieu ce week-end, samedi 13
et dimanche 14 septembre au 16 rue Visconti, à Paris.
Si vous voulez découvrir la calligraphie
latine, arabe, persanne, chinoise ou
japonaise, voir même l'enluminure pour
les plus audacieux d'entre vous, c'est
le moment de
vous y rendre
pour retrouver le gratin du top niveau
des spécialistes
de ces disciplines. Ils répondront bien
entendu à toutes les questions que vous
vous posez sur ces pratiques mais auront
aussi sûrement des travaux à vous
montrer et des conseils à vous donner.
Et si vous croyez tout savoir déjà sur
la calligraphie, je suis sûr qu'en regardant
les
photos qu'ils ont postées sur internet,
vous trouverez des techniques que vous
n'avez jamais pratiquées,
parce qu'il faut dire qu'ils sont
créatifs
dans leurs sujets de stages, chez calligraphis
! Regardez attentivement la vignette
si vous en doutez !
>[Alphonse Ezy]
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10/9/14 |
Cata2 |
Pierres qui roulent… |
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[Pierres qui roulent…] Ils
ont encore frappé. Mais qu'est-ce qui leur
a pris ? Tout allait pourtant bien dans
la Vallée
de la mort, un des lieux les plus arides
de la planète, cet endroit magique à la
fois brûlant le jour et glacé la
nuit faisait rêver tous les humains un tant
soit peu sensibles aux merveilles de
la nature, et en plus, il y avait ce
mystère
des pierres qui avancent toutes seules.
Mais oui, dans un recoin
de ce morceau de désert, très justement
nommé Racetrack Playa, la playa de la piste
de course, des pierres parfois pesant
plusieurs centaines de kilos avancent
mystérieusement
toutes seules en laissant derrière elles
les traces de leur pérégrination,
sans que personne n’ait d’autre explication
qu’elles ne soient une forme de vie au métabolisme
extra-lent, une bonne farce des extra-terrestres,
un lieu de concentration de fluide léviteur
issu de je ne sais quel monastère tibétain
ou tout simplement le résidu d’un
essai secret de la Zone 51. Alors le
rêve
pouvait avoir lieu et ce minuscule bout
de désert
devenait magique…
Hélas, il a fallu
que débarque
une bande de scientifiques avec caméras
ultra rapides, balises GPS et autres
détecteurs
de mouvement ultra sophistiqués. Et bien
sûr patatras, ils
ont trouvé. Eh
oui, au lieu d’une belle explication surnaturelle
ou mystérieuse, ils ont compris que ce
qui fait bouger les pierres ce
n’est que le vent, la
glace et une fine couche d’eau
qui amollit la boue sur laquelle reposent
ces véhicules immobiles. Bref, toute
la magie du lieu s’est évanouie,
le matérialisme
reprend ses droits et il ne nous reste
qu’à espérer
que ces savants fous ne s’attaquent ni
au triangle des Bermudes ni à la grotte
de Lourdes !
Au moment où nous mettons
sous presse (j'adore cette expression)
une autre nouvelle tombe sur
nos téléscripteurs (idem), grâce à une
analyse ADN incontestable, c'est
la première,
l’identité de Jack l'éventreur
a été formellement déterminée.
Il s'agit de Aaron Kosminski, un
immigrant juif polonais suspect de
longue date. Et alors
? que
vont faire les milliers d'amateurs
de théorie
du complot ? Finies les
hypothèses sur
le prince Albert Victor, un membre
de la famille royale ou bien Lewis
Caroll. On retombe
dans une
réalité sordide bien loin de
la magie de ces hypothèses hélas
farfelues. Honte à vous messieurs les
biologistes !
>[Pierre Kiroule]
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7/9/14 |
Mars! |
Editions Ypsilon |
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[Editions Ypsilon] Si
vous êtes des lecteurs réguliers
de cette colonne, vous ne pouvez pas
ignorer l’existence
des éditions Ypsilon. Je vous en ai souvent
parlé à la sortie de leurs livres
les plus marquants de leur « Bibliothèque
typographique », ne serait-ce que pour
encenser le magnifique « Roger Excoffon
et la fonderie Olive » de Sandra Chamaret & Julien
Gineste & Sébastien Morlighem, leur
incroyable « Le trait » de
Gerrit Noordzij, que tout calligraphe
doit avoir lu, ou, entres autres, « Un
essai sur la typographie » d’Éric
Gill. Éditeurs soit de livres tombés
dans le gouffre des introuvables soit,
souvent, confiant à de jeunes auteurs des
tâches
insurmontables « faites-moi un livre
sur les travaux d’Excoffon à la fonderie
Olive », ces éditions sont un
incontournable de toute bibliothèque un
tant soit peu portée sur l’écriture.
Et
bien, nous allons avoir vendredi prochain,
12 septembre, de voir ce nébuleux et abstrait éditeur
parisien devenir sous nos yeux concret à la
librairie « Le
lièvre de Mars » rue
des trois mages en notre riante cité phocéenne
puisque cette librairie spécialisée
en graphisme et typographie, nous invite à rencontrer
Isabella Checcaglini et Pauline Nuñez
des éditions
Ypsilon qui nous présenteront en avant
première le livre de Cyrus Highsmith « Espaces
du paragraphe : précis de typographie »,
mais aussi tous les autres livres de
la Bibliothèque
typographique et des éditions Ypsilon.
Alors,
pour une fois que nous avons la possibilité de
rencontrer IRL et en chair et en os des éditeurs
aussi bien inspirés,
n’hésitons pas !
>[Eddy Siontipeau]
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3/9/14 |
Agir |
La BnF nous sollicite… |
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[La BnF nous sollicite…] Je
vous parlais récemment du problème
de la sauvegarde des témoignages du passé livrés à la
merci des fanatiques ou des incapables,
tous autant destructeurs les uns que
les autres, et bien pour
une fois, au lieu de nous plaindre, de
ronchonner et de déprimer dans notre
coin, nous allons pouvoir agir. En effet,
la BnF vient pour la deuxième
fois de faire appel à la générosité du
public pour lui permettre d’acquérir
un document que son seul budget ne lui
permet pas d’acheter, il s’agit d’un
manuscrit enluminé la « Description
des douze Césars avec leurs figures » (Tours,
vers 1520), classé Trésor national,
réalisé pour François Ier
et au vu des images proposées, un chef
d’œuvre absolument superbe au vu des
photos qui nous sont proposées. « Il
est l’unique exemplaire d’une série
de trois manuscrits pratiquement identiques à pouvoir
encore entrer dans les collections nationales,
les deux autres exemplaires étant déjà conservés
en Suisse et aux États-Unis.
Pour que ce
fleuron du patrimoine français
rejoigne les collections nationales,
la BnF a besoin de votre aide. Soutenez-nous et
rejoignez
le cercle des mécènes de la Bibliothèque
! » nous dit-on, alors à vos cartes
bleues, chéquiers et autres virements,
sachez que votre don ne vous coutera
que le tiers de la somme que vous donnerez puisque
le mécénat
pour la BnF est déductible directement
au deux tiers du montant de vos impôts sur
le revenu.
Vous trouverez toutes les informations
sur cette opération sur la page qui lui
est consacrée sur le
site de la BnF.
>[Edmée Sénat]
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Août
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31/8/14 |
Cata |
Je suis effondré… |
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[Je suis effondré…] C'est
la cata... comme si les intégristes de
tout poil ne suffisaient pas pour détruire
les témoignages du passé, des
bouddhas d'Afghanistan aux manuscrits
de Tombouctou, voilà que
les sociétés même qui sont
chargées de restaurer les monuments contribuent à les
détruire. Et pas n’importe quels
monuments, la
pyramide de Djoser à Saqqarah,
plus ancienne pyramide d’Egypte, construite
par le grand architecte Imhotep lui-même.
C’est vous dire l’importance de cette
pyramide, certes moins grande ou majestueuse
que les pyramides de Gizeh, certes aux
parois construites
en degrés et non pas en un seul plan, mais
plus ancienne et surtout associée à celui
qui fut non seulement le vizir du roi
Djoser, mais aussi médecin, philosophe,
architecte, bref un Leonard de Vinci
de l’époque, le grand
Imhotep. Ce serait même lui qui aurait été divinisé sous
le nom de Thot. En tout cas, c’est lui qui
inventa la pyramide à degrés, monument
qui fut le premier des tombeaux qui font
aujourd’hui
la gloire des monuments égyptiens. Et pour
certains même, un des plus grands initiés
d’Egypte, puisque c’est lui qui aurait
introduit le mythe osirien, et donc le
culte d’Isis,
dans la religion égyptienne. Rappelons,
que depuis ce temps-là, le culte d’Isis
a perduré, traversant les dynasties égyptiennes,
puis l’époque grecque et romaine,
continuant même à l’époque
chrétienne puisqu’on dit que c’est
en fait Isis sous les traits d’une vierge
noire, qui était encore représentée
et donc adorée jusqu’à la
révolution au Puy
en Velay.
Et tout
ce désastre parce que visiblement le gouvernement égyptien
(ou ce qu’il
en reste) a confié le soutènement
de l’ouvrage à une société totalement
incapable en la matière qui a carrément
reconstruit une partie des murs en un
matériau
moderne… et qui a tout simplement fait s’effondrer
une partie des murs d’origine. Les détails
manquent dans les divers articles que
j’ai
pu consulter et j’imagine que les responsables
ne s’en vantent pas, mais je trouve lamentable
que des témoignages uniques de notre passé partent
ainsi en morceaux alors qu’ils sont irremplaçables
et appartiennent au patrimoine de l’humanité et
non plus aux pays ou aux gouvernements
qui ont la chance de les avoir sur les territoires
qu’ils
contrôlent. Faudrait-il créer une
force de protection de l’ONU pour les protéger
? A deux semaines de la journée du patrimoine,
la question a de quoi interpeller.
>[Freddy Motèpe]
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23/8/14 |
eBook |
Alors oui ou non ? |
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[Alors oui ou non ?] Le
moins qu'on puisse dire c'est que le
sujet fait débat. Pas moins de trois articles
(ici, là et là,
désolé, en anglais), et donc trois études,
citées
dans des médias grand public à propos
de la lecture sur écran depuis six mois.
Il est vrai que s'il devait s'avérer que
les appareils de lecture électronique soient
réellement incapables de rivaliser avec
le médium matériel, papier, parchemin
et autres, que nous utilisons depuis
la nuit des temps, il serait temps de
s'en préoccuper,
parce que de nos jours, il faut être un
réactionnaire militant pour oser encore
dire que l'on lit des livres et non pas
un écran.
D'ailleurs, si je prends un exemple de
la vie réelle, moi, il est clair que je
lis bien plus de textes sur écran que sur
papier, depuis celui de mon ordinateur
jusqu'à celui
de mon téléphone en passant par
les nombreux afficheurs numériques, écrans
dans la voiture ou sur les appareils
ménagers,
jusqu'aux nouveaux panneaux publicitaires à LED
qui bordent nos routes.
Bien entendu,
le pli que nous avons pris de systématiquement
remplacer les documents papiers par des équivalents,
ou prétendus
tels, électroniques comporte une face cachée
commerciale absolument gigantesque, depuis
le marché des liseuses, des ebooks jusqu'aux
millions de tablettes et d'ordinateurs
portables qui sont chaque année utilisées
pour prendre des notes par des millions
d'écoliers,
de collégiens, de lycéens, d'étudiants
et tout simplement d'humains normaux
comme vous et moi dans le cadre de leur
travail.
Alors
qu'en est-il vraiment ? Je pense
qu'il en est du texte électronique comme
du réchauffement climatique ou des problèmes
politiques au Moyen Orient. Les intérêts
politiques, financiers et idéologiques
qui sont en jeu sont tels qu’il sera pour
longtemps impossible de se faire une
idée
objective. L’étude est-elle financée
par Amazon ou bien par l’industrie du papier
? Les résultats sont immédiatement
suspects, même si on reconnaitra qu’il
parait peu probable qu’une entreprise de
yoghourts soit intéressée par ce
genre de sujet et en finance l’étude.
Elle est demandée par EDF ou bien par le
syndicat du livre ? Idem, même s’il
faut bien reconnaître qu’il est peu
probable que l’amicale bouliste du Parc
Jourdan aie les moyens de mettre des
sommes conséquentes
dans une étude portant sur des centaines
d’expérimentations.
Alors je crois
que seule l’expérimentation
sur notre cas personnel pourrait fournir
un semblant de réponse, en tout cas pour
l’individu
qui nous importe le plus, nous-mêmes. Je
dois vous avouer, à ma grande honte et
malgré les puissants intérêts
idéologiques et financiers qui me portent à promouvoir
les médias électroniques, que j’ai
lu récemment le sublime Faust de Goethe
en livre de poche alors qu’il est du domaine
public depuis des lustres et qu’en deux
clics j’en ai trouvé le texte sur
internet, lisible sur ma liseuse, mon
téléphone
ou mon ordinateur. Mais après quelques
pages lues sur écran, mon grand âge
et mon manque d’adaptabilité m’ont
fait farfouiller dans les piles de volumes
qui encombrent mon logement pour en sortir une
vieille édition
des années 80, mille neuf cent quatre vingt
j’entends, et me plonger avec délice
dans ce texte plein de sens, au pluriel,
alors qu’il me semble que les premières
pages lues sur ordinateur étaient bien
moins riches en symboles et en philosophie.
« L’homme raisonnable s’adapte
au monde; l’homme déraisonnable s’obstine à essayer
d’adapter le monde à lui-même.
Tout progrès dépend donc de l’homme
déraisonnable » disait G.B.
Shaw, il reste donc encore de l’espoir !
>[Annie Bouque]
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19/8/14 |
Lien |
Les guides de CASA |
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[Les guides de CASA] Au
cours des pérégrinations estivales,
des errances vacancières ou des déplacements
plus ou moins erratiques qui marquent
nos journées
de congés, il est courant, pour ceux qui
savent garder l’œil frais et l’esprit
ouvert, de faire de belles découvertes.
Oh rassurez-vous je ne vais pas vous
asséner
une litanie de lieux où vous pourriez trouver
de belles écritures, des trésors
en pierres gravées ou en beaux livres manuscrits
ou typographiés.
Non, je voudrais vous parler
d’une organisation
qui s’est trouvée sur mon chemin à bien
des reprises cet été. La première
rencontre a été fortuite. Elle
a eu lieu sur le parvis de l’abbatiale
Saint Austremoine d’Issoire où nous
comptions déjeuner et passer quelques
heures au cours d’un de nos déplacements
en Auvergne. En passant à côté d’un
petit groupe de trois personne, je
me rends compte qu’il s’agit d’une
visite guidée
de l’édifice dont le guide commente
en ce moment même la façade. Bigre,
me dis-je, profitons de ce puis de
science et laissons trainer nos oreilles. Je
m’approche
et feins justement de me prendre d’un
soudain intérêt moi aussi pour
cette façade,
splendide au demeurant. On en est à l’explication
de toute la symbolique de la géométrie
de la façade, ce qui me passionne absolument.
Et au bout de quelques minutes, je
me fais harponner par la guide qui me demande
si
je veux me joindre à la
visite, ce qui est rarissime car souvent
les visites sont payantes et sont une
redite d’un
discours pré-formaté dont il est
difficile voir impossible de rentrer
au milieu. J’accepte
et c’est ainsi que j’ai fait la
connaissance de CASA, la Communauté d’Accueil
dans les Sites Artistiques.
Cette communauté place
chaque été des
guides bénévoles dans divers
monuments religieux de France en des groupes
plus ou moins nombreux suivant l’importance
du monument. Et ces jeunes (ou moins
jeunes) gens sont à la
disposition du touriste curieux qui
passe pour proposer gratuitement
une visite des églises,
abbatiales et autres cathédrales. Mais
là où est tout le plaisir, pour
le touriste en tout cas, c’est que la
visite est beaucoup plus un dialogue
entre le guide et
ses visiteurs qu’un rabâchage
du même
sempiternel discours. Comme les visites
ont lieu souvent en petits groupes,
il est très
facile de poser des questions ou
de faire des remarques qui vont orienter la
visite
et fournir
au guide l’occasion d’expliciter
plus ou moins la symbolique des chapiteaux
du chœur
ou bien les péripéties de la
construction de telle ou telle partie, les
usages
de tailleurs de pierres ou des sculpteurs
voir même les
détails de telle ou telle éléments
de la liturgie. Du coup, il est vrai
que la visite dure souvent assez
longtemps, d’abord parce
que des monuments construits en de
longues décennies
ont souvent bien des choses à dire,
mais aussi parce qu’entre passionnés,
il est facile de se laisser emporter
par la joie de rencontrer une âme sœur.
Notez que bien que la communauté soit
chrétienne à la
base, il ne nous fut jamais asséné un
discours dogmatique ou prosélyte, il
nous est seulement proposé d’apprécier
la beauté de l’édifice,
qui se trouve être chrétien.
En fin de visite il est d’usage de remercier
cette association en donnant un don
que le guide lui
remettra. Je rappelle que les guides
sont bénévoles.
Il faut bien
avouer que, muni de la carte de
localisation de ces guides un
peu spéciaux,
je me suis fait un plaisir d’aller
visiter ces monuments de l’art chrétien
auvergnat où chaque fois j’ai
rencontré des
gens érudits, arrivant à faire
passer leur connaissance profonde
de l’art
chrétien
et de l’histoire quelque soit l'auditoire,
en s’adaptant au profil de tous les
visiteurs. Bref, un régal à chaque
fois que nous les avons croisés,
et ce fut le cas à de
nombreuses reprises cet été !
Un
grand merci donc à tous ces individus
qui prennent une partie de leur
temps de vacances pour faire
ainsi apprécier
au mieux notre patrimoine commun.
Et notez que tous les jeunes
entre 18 et 35 ans sont à même
d’y
participer, même si leurs connaissances
en histoire de l’art sont aussi
succinctes que celles qu’on leur
inculque au collège.
C'est une bonne occasion de connaître
pour soi et de transmettre aux
autres l’émerveillement
devant le génie humain.
>[Guy De Bénévole]
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15/8/14 |
Bits |
Liaisons informatiques |
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[Liaisons informatiques] Mais
que pourrait donc apporter l'informatique à l'histoire
de l'art ? Bon, des réponses évidentes
et classiques viennent vite à l'esprit
: mémoriser et pouvoir ressortir au moindre
click de souris des milliers d’œuvres
d’art, fournir et analyser les images en
infrarouge, ultraviolet ou rayon X de
tel ou tel tableau, bref rien qu’une application à ce
domaine de ce que l’informatique fournit
comme services à n’importe quelle
banque ou service de renseignement.
Mais
des chercheurs sont allés plus
loin.
Ils ont créé un programme qui
est chargé de rechercher les similitudes
de sujet et de composition entre deux tableaux.
Cela peut paraître simple dit comme ça,
mais apprendre à un ordinateur à reconnaître
des objets simples, une chaise, un
journal ou un violon est une des choses les
plus difficiles
et donc les moins maitrisées à faire
apprendre à ces débiles tas de
silicium. Le défi est donc d’autant
plus difficile à surmonter
puisqu’il s’agit non pas d’objets
de la réalité photographique mais
d’objets vus par l’œil averti
du peintre et donc représentés
sous une forme parfois bien différente
de ce que nos yeux de béotiens peuvent
percevoir.
Et le plus formidable est que ça
semble marcher. Le programme a notamment
retrouvé tout
seul des influences que les historiens
de l’art
connaissaient par des témoignages écrits
des peintres eux-mêmes. Ainsi Francis
Bacon s’est inspiré de Velasquez
pour peindre son tableau d’Innocent
X, son témoignage
en fait foi, et le programme a tout
seul, et sans le savoir au préalable,
retrouvé la
similitude de composition.
Plus dur,
il a retrouvé des similitudes
entre deux tableaux de Braque et
de Picasso, qui ont travaillé ensemble,
similitudes dont j’aurais été bien
incapable de les trouver moi-même.
Bref,
grâce à ce programme, et surtout
si les influences sont répétées
et multiples, il est possible de
trouver des pistes de recherche afin de
confirmer, ou d’infirmer,
ces divagations électroniques par
une réelle
recherche dans les archives. Ou
bien tout simplement de comprendre un peu
mieux la façon dont
notre esprit créateur utilise ses
perceptions de tous les jours pour créer
les œuvres
d’art de demain.
>[Madmacs]
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1/8/14 |
SJMM |
Voyage d'études 2014 (3) |
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[Voyage d'études 2014 (3)] Nous
avons aussi eu la chance de parcourir
la forêt
de Grandbois guidés par Patrick Berlier,
qu’il est inutile de présenter aux
lecteurs de « La société angélique » parue
aux éditions Arqa, dont la connaissance
des lieux et de leur histoire nous a
permis à tous
d’apprécier ces coins et recoins
dont on s’attendait à tout instant à voir
surgir des farfadets, des sylves ou même
des druides égarés dans notre époque
contemporaine. Son érudition sur les endroits
parfois fort discrets où ils nous a menés,
du Creux du loup aux Grandes rochettes,
nous a fait voyager aussi bien du côté des
Bons cousins charbonniers, dont quelques
témoignages
sont encore visibles ça
et là, que du Bois paradis ou de la Croix
des fosses dont le sous-sol, à l’en
croire, recèlerait les nombreux cadavres
des victimes d’une lointaine bataille des
guerres de religion, bataille que nous
eûmes
bien sûr
la joie de nous voir contée par le menu.
Un grand voyage dans le temps
et dans l’espace, au cours duquel eu lieu
le premier pique-nique graphosien dont
le faste gastronomique n'eut d'égal que
l'intensité
la communion que nous eûmes avec la nature.
Enfin tant que vous visitez la région,
ne repartez pas sans avoir vu la Chartreuse
de Sainte Croix en Jarez, dans cette
magnifique abbaye
où pendant que les pères se recueillaient
dans la prière et se confinaient en pamoison,
les frères convers utilisaient des talents
incroyables de maitres de forge pour
fabriquer de l’acier destiner à former
splendides croix en fer forgé, dont certaines
sont encore visibles sur les lieux
et dans les villages
aux alentours. Hélas, à la révolution,
l’abbaye a été vendue et
elle est aujourd’hui l’habitation
de familles du village qui n’hésitent
pas à amener
leur voiture dans les lieux historiques,
ce qui, à mon
avis leur ôte tout de même un peu
de charme et de majesté que l’histoire
avait su leur donner. Mais en les faisant
disparaitre de votre vision et en étant
bien attentifs aux mille détails dont
l’histoire
a marqué le lieu, vous y retrouverez
toute la magie de l’endroit et la beauté de
ces vieilles pierres.
En tout cas, de
bien belles découvertes dans cette
belle région,
vallonnée et
verdoyante, la météo n'y est
pas pour rien, une destination que je
vous engage à parcourir
durant l’été si vous manquez
d’idées !
>[Edmond Dupilat]
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Juillet
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28/7/14 |
SJMM |
Voyage d'études 2014 (2) |
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[Voyage d'études 2014 (2)] Et
savez-vous que si les papeteries Canson
Montgolfier ont ces deux noms accolés,
c’est
que justement, ce sont les membres de
la même
famille qui ont créé ces vénérables
fabriques mais aussi les premiers aérostats
qui portent leur nom ! Alors toute une
partie du musée est consacrée à cette
conquête du ciel avec moult documents, gravures
et autres illustrations sur les débuts
de l’envol de l’humanité. Un
petit coin est également consacré aux
conflits sociaux qui ont émaillé la
vie des papeteries, où l’on découvre
avec émotion les lettres de plainte des
ouvriers ou bien les récits de la
solidarité entre employés, bref,
une foule de témoignages d’un passé dont
les valeurs sont bien passées de mode.
Un bon conseil, prévoyez bien du
temps pour pouvoir apprécier la richesse
du lieu et l’érudition
du guide, vous ne le regretterez pas.
Et
puis, tant que vous êtes dans la
région,
vous pourrez aller voir un des derniers
parcheminier de France, au « Musée
du parchemin et du cuir », toujours à Annonay
où l’on vous expliquera par le
menu le long chemin qui mène d’une
peau tout juste sortie de l’abattoir à ce
précieux
matériau quasiment éternel qu’est
le parchemin. Eh oui, ceux qui ont
eu la chance déjà d’écrire
sur parchemin à l’encre gallo
ferrique et à la
plume d’oie, qui chante encore quand on
l’utilise, ont reproduit ces mêmes
gestes qui ont procédé en des
mains plus habiles (je parle pour moi) à la
création
de ces merveilleux documents enluminés
qui font notre admiration encore aujourd’hui
pas loin de mille ans après.
Vous découvrirez
les diverses manipulations pour enlever
les poils, pour attendrir ou pour
affiner cette peau brute
qui une fois bien tendue dans un
cadre ah doc et laissée sécher
le temps qu’il
faut, donne cette surface sur laquelle
l’encre
se dépose sans fuser, sur laquelle
on peut gratter et réécrire
quasiment sans que cela se voie (merci
les faussaires)
et surtout, qui une fois diversement
calligraphiée et enluminée
perdure dans le temps sans varier
pour témoigner
auprès des générations
futures du talent des artisans et
artistes du passé.
Et au cas où vous seriez intéressés
par la tannerie, le musée explique également
comment se tanne une peau issue d’un
processus partiellement identique
pour donner des chaussures, enfin
celles qui ne
sont pas en plastique, des
sacs, même remarque, ou bien tous ces
petits objets de la vie courante
desquels les matières
synthétiques ne se sont pas encore
emparés.
(À suivre…)
>[Edmond Dupilat]
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24/7/14 |
SJMM |
Voyage d'études 2014 (1) |
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[Voyage d'études 2014 (1)] Il
faut que je vous avoue que cette année
graphosienne est une grande année. Non
seulement parce qu’un stage de juin sur
le thème du tatouage est en soi un événement
exceptionnel, digne successeur de celui
sur les tags qui avait vu une rangée de
graphosiens, chacun sa bombe à la main
en train de graffiter sur des nappes
en papier dans le jardin du couvent.
Cette année, nous avons pu chacun nous
exercer au maniement de la machine à tatouer,
sur une peau artificielle, je vous rassure,
nul humain n’a été support
de nos folles écritures de ce jour là.
Mais
de plus, nous avons eu le bonheur de
vivre la semaine dernière un voyage
d’études exceptionnel. Quatre jours
de pur bonheur chez Patricia et Marc à Saint
Julien Molin Molette, où la passion de
la gastronomie et celle de l’écriture
ont réuni la douzaine de graphosiens
et consorts dans une vraie fraternité,
avec un agréable équilibre
entre humour et sérieux, entre régal
des sens et nourriture de l’esprit, bref,
un grand moment comme seul Graphos
peut en produire. Car Graphos est grand,
au cas où vous
l’auriez
oublié.
Je ne vous détaillerai
pas le menu des agapes qui entre
nourritures solides et liquides
ont été un summum de délices
divers et variés. Ce serait trop cruel
pour ceux qui n’ont pas été des
nôtres, même s’ils ne peuvent
que douloureusement le regretter.
Je ne vous parlerai pas non plus
de ces moments de complicité où la
bande des calligraphes, imprimeurs,
aquarellistes et consorts se sont
retrouvés
dans un vrai bonheur d’être ensemble,
ces moments de grâce sont ineffables
et se doivent d'être
vécus.
Non, je vais vous inciter à nous
suivre dans nos visites culturelles
qui ont régalé les
esprits de tout un chacun. Tout
d’abord
la visite des
papeteries
Canson Montgolfier.
Inutile de présenter
leurs produits, je suis persuadé que
si vous regardez autour de vous,
vous en trouverez un à portée
de votre regard. Situées à Annonay,
leur musée est un site incontournable
si vous voulez comprendre comment
est fabriqué le
papier, surtout si vous avez la
chance comme nous d’être guidé dans
vos découvertes
par un guide chevronné ayant quarante
ans de métier qui pourra vous expliquer
chacun des procédés de fabrication,
des machines qui les supportent
et des produits papetiers
si divers, depuis le calque jusqu’au
papier vergé, depuis le papier chiffon à la
forme jusqu’au A4 de base qui est
le support de nos impressions de
tous les jours.
Car voir une machine est une chose,
mais comprendre comment elle
fonctionne, ou même
la voir fonctionner sous nos yeux
est indispensable pour bien pouvoir comprendre
les propriétés
du papier et donc mieux les exploiter.
Nous avons même eu la chance de pouvoir
nous mêmes
fabriquer une feuille de papier à la
main, précieux souvenir de ce moment
donc je doute d’avoir l’audace
un jour de l’utiliser pour écrire
dessus ! Mais loin de se limiter au papier,
le musée
propose aussi plusieurs presses à bras
et autres machines d’imprimerie, comme
de vénérables massicots et
même
une Linotype en parfait état.
(À suivre…)
>[Edmond Dupilat]
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20/7/14 |
Radio |
Des idées sous les platanes |
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[Des idées sous les platanes] Les
grilles d'été des stations de radio
recèlent parfois de bien belles découvertes,
et France Culture, cet été, ne déroge
pas à la règle. Après une
passionnante « Grande traversée » sur
Shakespeare, pour les amateurs dix heures
de reportages divers et variés, voici qu’une
nouvelle émission « Des
idées sous les platanes » nous propose
une heure quotidienne de parlottes sur
le thème
du texte. Alors bien sûr, il y a de tout,
plus ou moins passionnants pour les amateurs
d'écriture
que nous sommes. Comme l'émission est enregistrée à Avignon,
un certain nombre d'invités ont une relation étroite
avec le théâtre. Mais je vous signale
une heure absolument passionnante avec
Clarisse
Herrenschmidt dont le livre « Les
Trois Écritures,
Langue, nombre, code » nous avait déjà régalés
il y a quelques années avec une vision
très particulière de l’histoire
de l’écriture plus basée sur
le contenu que sur le contenant. A lire
absolument si ce n’est pas déjà fait.
Puis, plus pour la curiosité une émission
avec Pierre Morel un diplomate duquel
vous apprendrez tout de l’écriture
diplomatique, ses raffinements, ses pièges,
ses réussites
ou ses échecs. Même Massin est de
la partie pour nous parler de ses travaux.
Bon
certes, la forme de ces interviews
peut agacer tant elle essaye parfois
de prendre un style télévisuel,
du genre, « répondez
en cinq secondes sur le moment le plus
important de votre vie professionnelle » alors
que laisser l’invité réfléchir
un instant permettrait d’obtenir une réponse
sans doute moins influencée par son inconscient
mais sûrement plus pertinente.
Toutes les émissions
sont podcastables depuis la page consacrée à « Des
idées sous les platanes » sur le
site de France Culture. Ou comment
bronzer à la
plage sans perdre trop de neurones.
>[Sarah Diaux]
PS : à l'heure où nous mettons sous presse,
deux nouvelles tombent sur nos téléscripteurs,
la première est que Stella
Baruk est
l'invité de l'émission du 24 juillet
et la deuxième est que les inscriptions
aux Rencontres de Lure de cette année
sont closes, le nombre maximum de participants
ayant été atteint. Je vous avais dit
de vous dépécher !
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16/7/14 |
Print |
Nanostructures |
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[Nanostructures] Si
j'en crois un
article mentionné sur le blog
le plus célèbre du monde... geek,
j'ai nommé Slashdot,
une nouvelle technique va bientôt révolutionner
le petit monde bien tranquille de l'imprimerie.
Car depuis cinq siècles, on n'avait rien
inventé de mieux pour imprimer que de
déposer
de l'encre plus ou moins colorée sur
un support pour obtenir ainsi l'image
ou le texte désiré. Certes, les
techniques de dépose de cette encre ont énormément
varié, depuis les bons vieux caractères
en plomb de notre ami Johannes Gutenberg
jusqu'aux plus modernes imprimantes
numériques
dont le laser version Darth Vador permet
d'obtenir ces tirages de bien piètre
qualité que
tout le monde considère comme étant
le niveau normal de l'impression de
l'époque
actuelle. Et je passe sous silence
la photocomposition ou l'offset, rien
que de subtiles
variantes sans
jamais changer le principe de base.
Mais
depuis peu, des ingénieurs ont réussi à trouver
un principe complètement différent
pour créer des images. Bon, le procédé est
encore balbutiant mais je le crois
promis à un
bel avenir. Son fonctionnement repose
sur une modulation de la lumière réfléchie
par des petits plots de quelques
millionièmes
de millimètres qui font interférer
la lumière incidente avec elle même
en sélectionnant la seule couleur qui
sera réfléchie et que notre œil
percevra. C’est exactement ce que fait
l’encre,
absorber toutes les couleurs sauf
celle qui sera réfléchie et
qui sera perçue
par la rétine, mais par de la chimie,
alors que là aucune molécule
n'est en jeu. Pour simplifier, c'est
une version incroyablement sophistiquée
de ces « hologrammes » colorés
qui ornent nos cartes de crédit et
qui au lieu de ne montrer qu'un bête
oiseau, permettent de choisir en
tout point et avec tout angle de
vision la couleur
de la
zone qui sera
perçue par l'œil humain.
Alors
bon, aujourd’hui, le prototype n'arrive
qu’à créer des images
de quelques millièmes de millimètres
de côté mais
avec une incroyable précision comme
le montre l'article qui en décrit
le principe. Et tout est encore à faire,
car pour l'instant le procédé ne
marche que sur du métal et sur une
toute petite surface mais le rendu
des couleurs est modulable à l'infini
contrairement aux procédés à base
d'encre qui sont limités au minimum
par la quadrichromie et au mieux
par le nombre de
passages nécessaires pour rendre à peu
près correctement un éventail
de couleurs sommaire.
Néanmoins, en
attendant le futur plus ou moins
proche où ce procédé sera
diffusé largement, nos vieilles
(?) presses typo ont encore de
beaux jours devant
elles !
>[Arletty Pau]
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12/7/14 |
Nosce |
Insoutenables pensées… |
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[Insoutenables pensées…] Je
m'imaginais bien que le monde actuel
avec son cortège d'appareils de communication
instantanés
et collectifs ne nous incitait plus à cultiver
notre connaissance de nous-mêmes, transformant
notre être intérieur en un désert
spirituel digne de celui d'Atacama. Mais
la réalité que
nous révèle une récente étude
fait vraiment froid dans le dos.
Certes
la méditation n'a jamais été vraiment
le domaine de monsieur tout le monde.
Il suffit de voir combien de conducteurs
sortent leur téléphone
portable à un feu rouge ou dans les embouteillages
plutôt que de rester deux minutes seuls
avec leurs pensées, alors que cela peut
leur couter quatre points de permis
si la maréchaussée
est dans les environs, pour comprendre
que le gnothi seauton, le nosce te
ipsum bref le connais-toi
toi-même est franchement devenu aussi
ringard que le vélo sans assistance ou
les mots de trois syllabes. Une étude
récente
vient de mesurer quantitativement cet
effet. Elle a consisté à placer
des individus lambda sur une chaise
dans une pièce
vide et de leur demander de rester
un quart d'heure avec leurs pensées pour
toute distraction. Savez-vous le résultat ?
Plus de la moitié ont
trouvé l'expérience « désagréable ».
Que penser des yogis qui restent des
jours et des jours en méditation ? Que
penser des moines zen dont c'est la
pratique quotidienne pendant de longues
heures ? Des ringards.
Imaginez-vous que pendant tout ce temps,
il ne savent rien de ce qui se passe
dans le monde merveilleux (?) de Facebook
ou Twitter !
Bon vous me direz que ceux qui ont
été connectés auront
certes eu accès à des informations,
mais qu'ils les auront oubliées l'heure
d'après, tant le flux est constant
mais la densité et l'intérêt est faible.
Poussant plus loin l'étude,
les scientifiques se sont dit que
c'était
peut-être
parce que la pièce était
vide que la sensation était si peu
appréciée.
Ils ont donc demandé aux cobayes de
faire la même expérience chez
eux, dans leur environnement familier.
Même
résultat, si ce n'est qu'en plus, certains
ont avoué ne pas avoir réussi à tenir
pendant un quart d'heure et avoir
triché en
regardant leurs ordinateurs ou leurs
téléphones.
Incroyable.
Alors ils ont décidé d'y
aller à fond.
Ils ont remis les cobayes dans la pièce
vide pour leur quart d'heure de méditation
mais avec un bouton qui leur permettait
de se donner à eux-mêmes un choc électrique
désagréable. J'espère que
vous êtes assis, mais deux tiers des hommes
ont préféré se distraire
en s'administrant une bonne dose d'électricité,
quitte à en
souffrir, plutôt que de rester un quart
d'heure tout seuls avec leurs pensées !
Et ceci en éliminant
un cobaye plutôt spécial qui s'est
administré 190 chocs électriques
en quinze minutes... bon il faut de
tout pour faire un monde.
Bref, j'ai bien peur que l’irruption
de ces moyens de communications rendus
obligatoires ces dernières années
par le poids de la prétendue normalité,
et la suspicion qui surgit dès que vous
en sortez, le monde de la marchandise
nous ait bien éloigné
de l'illumination que nous promettait
le Bouddha, mais aussi nous ait aussi
tout simplement fait oublier
les bases de la sagesse grecque que
l’on
prisait encore il n’y a pas si longtemps.
Et vous ? Vous êtes plutôt Socrate
ou Facebook?
>[Aimé Ditation]
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8/7/14 |
Aïe |
Désillusions… |
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[Désillusions…] Il
faut le dire, les perfectionnements technologiques
n'ont pas que du bon. Déjà au tournant
du XXe siècle, Max Weber nous parlait du
désenchantement du monde, qui fait que
le tonnerre n'est plus le petit Jésus jouant
aux boules, légende familiale, ni l'éclair
la foudre de Zeus, mais tout simplement
la décharge
d'un excès d'électrons des nuages
vers ou depuis la terre. Bref, le merveilleux
disparait derrière la brutale simplification
du réel par un retour à l'explication
simplement matérielle.
Et ce n'est pas fini.
Ainsi notre environnement devient une
pure application des lois physiques.
Il reste à nous expliquer de façon
matérielle pourquoi celles-ci sont ce
qu'elles sont et non pas ce qu'elles
ne sont pas,
et là,
je dirais presque heureusement, le
surnaturel revient au galop, tel le
retour du refoulé :
c'est comme ça parce que c'est comme ça,
autant dire, parce qu'un être transcendant
a conçu le monde ainsi. Ouf, la cause
incausée
de Kant rentre par la fenêtre puisqu'on
l'avait chassée par la porte.
J'ai été tout
particulièrement
déçu récemment par l'utilisation
pour le moins scandaleuse des tests
ADN pour déterminer
la nature de ces êtres que les crypto-zoologues
portent à notre attention depuis des
années,
comme par exemple les bigfoots américains
ou les yétis de l'Himalaya. Hélas,
il a fallu un biologiste avide de
célébrité pour
se lancer dans l'analyse des quelques échantillons
issus de ces êtres fabuleux que possèdent
certains de nos musées. Et bien entendu,
patatras, voilà-t-y pas que bien loin
de s'écrier « OMG c'est incroyable,
un ADN totalement inconnu », notre savant
désillusionneur en chef nous révèle
qu'il ne s'agit que de poils
de chiens, de chevaux voir même d'humains. La seule
découverte
un peu inattendue serait que le yéti,
en fait un ours des montagnes, partage
une partie de son patrimoine génétique
avec les ours polaires alors qu'il
en est éloigné de
plusieurs milliers de kilomètres. Bref,
rien de bien excitant, et en tout
cas, la réalité reste
bien éloignée de ce qui nous
est décrit dans Tintin au Tibet, hélas.
Alors
je crois qu'il est temps de dire
stop. Bientôt,
on analysera tout et n'importe quoi,
on nous dira que finalement tel ou tel
prophète
de telle ou telle religion monothéiste,
vous remarquerez que par les temps
qui courent je ne m'avance pas plus
que ça,
bref, tel prophète n'a pas fini sa
vie de façon
surnaturelle mais bien d’une cirrhose
du foie ou d'un cancer des testicules.
Et bientôt
on nous dira que le Père Noël
ne peut pas faire sa tournée en temps
et en heure parce qu'il est limité par
la vitesse de la lumière ou que
le lapin de Pâques
ne pond pas d'œufs en chocolat ! Comment
voulez vous ne pas vous tourner vers
l'intégrisme
religieux quand on vous casse toutes
vos illusions ?
>[Ella Daisy Lusion]
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4/7/14 |
Vite! |
Rencontres de Lure |
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[Rencontres de Lure] Certes
l'été arrive et l'envie du moment
est de se prélasser les doigts de pieds
en éventail dans une chaise longue, alors
que les saucisses grillent tranquillement
sur le barbecue et que les glaçons tintent
dans un verre d'américano bien frais. Mais
non, resaisissez-vous ! Car avant de
profiter ainsi d'un été tranquille
bien mérité,
il vous reste une dernière chose à faire
: vous inscrire pour la session d'été des
Rencontres de Lure 2014 !
Eh oui, pensez-y rapidement, tout
d'abord parce que jusqu'au 14 juillet
vous bénéficierez
d'un tarif préférentiel avec
remise de vingt pour-cent. Mais comme
je vous sais éloignés
du monde de la marchandise et donc
peu attaché(e)s
aux valeurs de l'argent (hum hum),
il vous faut une raison supplémentaire.
Donc vous devez vous inscrire sans
tarder parce que
l'année
dernière, la session était complète
et que donc si vous voulez être sûr
de pouvoir vous y rendre, il n'est
pas de méthode
plus radicale que d'être parmi les « early
birds » (tôtifs oiseaux)
comme disent nos amis américains,
dont c'est justement la fête nationale
aujourd'hui.
Mais pourquoi s'assurer de ne manquer le rendez-vous
de cette année sous aucun
prétexte ? C'est d'abord parce que vous
y retrouverez pleins d'amis, mais ça
vous le savez déjà. Mais parce
que se trouveront sur place non seulement deux
calligraphes célébrissimes, j'ai
nommé Denise
Lach et Roger Druet, mais aussi Claude
Laurent François dont l'éclipse
de ces dernières
années nous a fait sentir encore plus
cruellement la nécessité de sa
présence
! Et ceci bien sûr pour ne mentionner
que ceux qui seront sur la scène et non
dans le public. Bref, il y aura du people
! Alors vite vite inscrivez-vous, amenez
vos carnets d'autographes,
vos photos à faire dédicacer ou
vos membres à faire tatouer et participez à ce
qui se présente d’ores et déjà comme
une mémorable semaine lursienne, comme
toutes celles qui l'ont précédée
et sans doute comme toutes celles qui
suivront.
Toutes les informations sur le programme
ici et
sur les inscriptions là.
Il vous suffit de cliquer.
>[Alain Scription]
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Juin
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30/6/14 |
id3 |
Carrières de lumière |
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[Carrières de lumière] Enfin,
pour retrouver la fraicheur une petite
visite aux Carrières de lumière s’impose.
Eh oui, les Baux est en Provence, les
vieilles pierres réverbèrent les
feux ardents du soleil et ce ne sont
pas quelques minutes dans
l’une ou l’autre de ces vieilles bâtisses
ou églises qui vont vous rafraichir durablement.
Alors
il vous reste ces splendides carrières
de pierre où la fraicheur vous permettra
en toute tranquillité d’assister à un
spectacle audio-visuel rare. Sur chaque
pan de mur, sur le sol et parfois même sur
le plafond sont projetés dans l’obscurité la
plus totale des images et des films sur
un thème
qui change chaque année et qui ont en commun
d’être toujours plus belles chaque
fois que j’y retourne. Car c’est un
lieu enchanteur où il faut retourner, d’année
en année, pour y découvrir Gaugin
et Van Gogh en 2012 ou bien Monet Renoir
et Chagall en 2014 ou bien donc cette
année
Klimt et la sécession viennoise. Alors
bien sûr
les graphosiens fidèles y retrouveront
tous ces beaux lettrages que nous avons étudiés,
mais en version cinq mètres de haut, projetés
en haute définition sur des pans de murs
qui se font face, se répondent et se font écho,
accompagnés des divines illustrations de
Klimt dont les quelques photos que vous
découvrirez
sur leur site ne peuvent donner qu’une bien
pâle image. Alors il est vrai que l’entrée
peut paraître assez chère, dix euros
par tête de pipe, quand vous venez à quatre
ou cinq, cela représente tout de suite
un beau budget, mais ce que vous découvrirez à l’intérieur,
la féérie visuelle et musicale,
la lente déambulation au milieu de ces
centaines d’images et de film donc chacun
semble vouloir nous dire « regarde-moi,
regarde-moi ! » vous laissera une douce
sensation de béatitude.
Et ce n’est
pas le rude contraste du retour sur le parking
au soleil dans votre véhicule
surchauffé au milieu des manœuvres
de dizaines de vos semblables manœuvrant
par choc contre pare choc qui vont vous
les faire oublier !
>[Géo Trouvetou]
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27/6/14 |
id2 |
Visite guidée des Baux |
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[Visite guidée des Baux] Pour
prolonger la visite de la fondation Louis
Jou, je vous recommande ensuite de visiter
les Baux,
non pas le guide vert à la main, mais sous
ma houlette d’un guide remarquable, j’ai
nommé Andrew
Gadler. Ce personnage haut
en couleurs est d’une rare érudition
sur tout ce qui touche l’histoire de la
Provence en général et celle des
Baux en particulier. Il propose à des groupes
de vadrouiller tranquillement dans les
rues des Baux, notant de ci de là les témoignages
de la riche histoire et du passé glorieux
du village. Et comme les Baux sont un
village d’une rare beauté, magnifiquement
restauré et entretenu, il y en a tout autant
pour les yeux que pour l’esprit. De la porte
de l’eau à la citerne creusée
dans la roche du promontoire, du val
d’enfer
au vallon de la fontaine, de l’hôtel
des Porcelet à celui de Jean de Brion et
de la superbe église Saint Vincent à la
fenêtre renaissance portant la mystérieuse
devise « Post tenebras lux ».
Bref,
prévoyez une bonne heure pour vous
régaler des propos passionnants de votre
guide, des mille détails qu’il
vous fera découvrir dans ces vieilles
pierres que l’on peut parcourir cent fois
sans jamais les appréhender en totalité.
Un grand moment de pur bonheur pour
tous ceux qui veulent mieux comprendre
l’histoire
qui nous a mené là où nous
sommes.
>[Géo Trouvetou]
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23/6/14 |
id1 |
La fondation Louis Jou |
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[La fondation Louis Jou] Les
vacances approchent et avec elles le
douloureux choix des destinations et
des activités.
Ayant eu l'occasion récemment de passer
une extraordinaire journée aux Baux de
Provence, permettez-moi de vous en recommander
la visite par le menu, afin que vous
aussi, peut-être,
puissiez vous régaler de ces moments d'exception.
Bon,
si vous êtes lecteur fidèle
de cette colonne, vous devez vous douter
que la première visite à faire
aux Baux, et s'il ne devait n'y en
avoir qu'une ce
serait
celle-là, la première visite donc,
doit être pour la fondation
Louis Jou.
Cette fondation est en charge de faire
vivre les lieux où cet imprimeur d'exception
a œuvré,
depuis son atelier avec ses presses à bras,
ses casses, ses gouges et tout ce qui
lui a été nécessaire
pour concevoir et réaliser tous ces livres
magnifiques qu'il nous a laissé en héritage
et qui continuent encore aujourd'hui,
pas loin de cinquante ans après sa mort,
de nous laisser babas d’admiration. Mais
il est aussi possible de visiter ses
appartements privés,
soit à l’étage au dessus
de son atelier, soit en face dans l’hôtel
Jean de Brion, magnifique hôtel particulier
renaissance, où sont exposées
quelques unes de ses plus brillante
réalisations
qui sont exposées à tous et pas
seulement aux bibliophiles fortunés.
Sa bibliothèque
est un lieu magique où tout a été fait
pas le grand homme, depuis sa porte
en chêne
massif et à ses armes, jusqu’à la
cheminée, les corbeaux des poutres, et
bien sûr les livres choisis par lui.
Enfin
si vous avez de la chance et si vous êtes
très sages, votre guide
vous mènera sur le toit de l’édifice,
où, depuis une petite terrasse, vous
pourrez avoir une vue extraordinaire
sur le village, le
château et les paysages magiques qui
entourent ce lieu exceptionnel.
Et du guide
parlons-en, car la fondation
vous propose de visiter ces lieux
sous la houlette de Jean-Claude
Corbillon, vivant
Hermès
de la typographie et de la gravure,
qui par son érudition
et sa connaissance approfondie de
l’homme
et de son œuvre, ne pourra que vous régaler,
et vous faire profiter au maximum
de ces lieux totalement magiques.
>[Géo Trouvetou]
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19/6/14 |
Site |
Benoit Furet |
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[Benoit Furet] Une
très très fidèle lectrice
du BdG signale à mon attention le
site d’un calligraphe totalement
passé sous
nos radars, Benoit Furet, qui allie à sa
pratique virtuose de la plume une utilisation
de techniques de gravures qui me laisse
absolument pantois.
Alors comme vous le savez peut-être,
de même que le monde des cuisiniers de
divise en deux catégories, les chimistes
qui dosent au gramme près et les inspirés
qui marchent à l’intuition, de
même
le monde des calligraphes se divise
en deux catégories,
les historiques qui s’acharnent à reproduire
jusqu’au moindre trait de plume une écriture
historique issue de quelque bibliothèque
poussiéreuse, et les créatifs,
dont l’histoire de la lettre n’est
qu’un
vague souvenir et qui utilisent toute
la puissance créative de leurs neurones
pour essayer de faire quelque chose
de totalement personnel.
A mon avis, le vrai génie se situe en
fait entre les deux, mais ceux qui arrivent à faire
la synthèse des deux tendances, qui arrivent
au grand œuvre calligraphique, ceux-là sont
rarissimes et brillent au firmament éternel
de la perfection.
Benoit Furet essaye
de faire cette synthèse
en osant à la fois des formes très
personnelles, comme le lettrage qui nous
accueille sur son site, mais aussi des
formes très
clairement héritées de l’histoire
de l’écriture latine, comme vous
pourrez en juger en parcourant sa magnifique
galerie. Ici point de refus d’utiliser telle
ou telle technique, et surtout, aucune
compromission avec
la qualité. Je n’ose imaginer le
temps qu’il a fallu pour réaliser
cette empreinte
digitale.
Alors parcourez
ses nombreuses réalisations
qui ornent sa
galerie, notez la diversité des
lettrages, des techniques, le délicat maniement
du gaufrage, la subtile utilisation des
couleurs et de l’or, bref, régalez-vous,
les moments de beauté ne sont pas si courant
dans ce monde de brutes.
>[Gaétant Printe]
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15/6/14 |
BdG |
Stage de tatouage |
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[Stage de tatouage] Comme
vous le savez sans doute, la date de
notre stage festif de fin d'année (scolaire)
approche, et donc nous nous retrouverons très
bientôt,
le 29 juin prochain pour être précis,
pour une journée sur le thème du
tatouage.
Je vous laisse opérer votre préparation
physique pour ce stage pour lequel
nos corps seront peut-être rudement mis à contribution,
ne serait-ce que nos fonctions digestives.
Pour votre préparation mentale, je vous
suggère
si vous en avez encore le temps, de
visiter l'exposition du musée
du quai Branly, ou au moins de visiter le
site internet qui y est
consacré afin
de vous rendre compte de l'extraordinaire
diversité des
moyens que l'homme a trouvé pour décorer
son corps. Que de créativité,
que d'imagination pour améliorer l'aspect
graphique et esthétique de ce que mère
nature nous a donné. Bon pour certains
il y a du boulot !
Et puis il y a les foirages,
c'est
souvent le plus drôle, surtout quand
on pense à la
quasi-permanence du tatouage qui
restera sur notre peau flétrie de vieillard à moins
de dépenser des sommes folles pour
les faire disparaître. Au moins sur
le blog de Graphos, et grâce aux yeux
perçants
de certains lecteurs fidèles, les photes
d'aurtografe disparaissent en quelques
heures, ce qui n'est bien sûr pas le
cas des malheureux tatoués que l'on
voit ici.
Et pour finir en beauté (?), pour la bonne
bouche, le bouquet final voici une
galerie proposée
par l'excellent journal suisse le Temps, qui vous
propose quelques tatouages sur les sportifs, dont
il est vrai que l'anatomie est plus souvent apparente à la
télé que celles des autres personnages
célèbres. Je parle là bien
sûr pour les chaines de télévision
pour tous les âges.
A dimanche 29 pour la version live !
>[Gretta Tout]
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11/6/14 |
ENS |
Les Ernest |
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[Les Ernest] Pour
faire suite à l'article d'il y a quelque
temps sur la création divine par les physiciens,
je suis tombé par hasard sur un site extraordinaire
pour tous les curieux de la connaissance,
pour tout ceux qui aiment apprendre,
bref pour ceux
qui essayent que l'encrassement de leurs
neurones et la fraîcheur de leur idées
ne se flétrissent pas sous les ravages
de l'âge (oh punaise, je suis un peu trop
grandiloquent là, vous ne trouvez pas ?).
Bref, si vous aimez apprendre, découvrir
et vous ouvrir l'esprit à peu de frais,
visitez le site de l'ENS nommé « Les
Ernest, quinze minutes pour changer notre
vision du monde ».
Car c'est bien de ça qu'il s'agit, changer
notre vision du monde. Prenez par exemple,
le petit joyau sur lequel je suis tombé, « Et
si le théorème de Pythagore n'était
pas vrai ? » Tout le monde a appris
et souvent désappris que le carré de
l'hypoténuse d'un triangle rectangle est égal à la
somme des carrés des deux autres côtés.
Mais ce qui nous est présenté comme
une évidence repose sur des présupposés
qui bien souvent ne nous sont absolument
pas explicités.
Et du coup, quand ils nous sont réellement
exposés, nous nous rendons compte que ce
qui nous semblait gravé dans le marbre
n'est en fait vrai que pour une petite
classe d'univers dont il semblerait que
celui dans lequel
nous vivons ne fasse même pas partie.
Sous
la forme de vidéos de quinze minutes
environ, vous trouverez sur ce site
un trésor
de connaissances, accessibles à tout
un chacun ayant suffisamment d'"ouverture
d'esprit et prêt à passer un quart
d'heure à se
concentrer sur un discours. Et contrairement
aux cours ou conférences dispensés
dans la vraie vie, celles-ci peuvent être
mises en pause, peuvent être vues et
revues, dans l'ordre ou à l'envers pour
les plus bizarres des internautes,
bref, une série
de merveilles dont chacune représente
ce qui est pour moi un quart d'heure
de pur bonheur.
Alors ne vous en privez
pas !
>[Seppi Tagore]
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7/6/14 |
@ß |
Alphabet organique |
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[Alphabet organique] Je
vous avais parlé récemment de mon
admiration pour le créateur d'un superbe
alphabet à base de bâtiments en forme
de lettres. Le genre de caractères utilisant
des éléments naturels est également
réputé pour avoir donné lieu à la
création d'alphabets célèbres
comme l'Alphabet
Comique d'Honoré Daumier.
Souvent ces alphabets sont bien trop
chargés
pour pouvoir être utilisés dans la
vraie vie mais un ami lursien de longue
date a trouvé un
petit bijou sous la forme
d’un
alphabet dit « organique » datant
de 1650 et donc tombé dans le domaine public,
ce qui ne gâche rien.
Cet alphabet a été créé par
un polonais nommé Jan Christian Bierpfaff
et les épreuves ont été gravées
par un de ses compatriotes Jeremias
Falck, voyez les initiales en bas de
chaque gravure.
Chaque
lettre est formée d’un ensemble
à mi chemin entre le floral dans un
style proche des enluminures de type
vigne blanche et un amalgame
de vaguelettes entrelacées. Dans certaines
lettres, des têtes ou autres gargouilles
apparaissent discrètement au milieu des
tourbillons souvent pour souligner
un symbolisme plus ou moins discret.
Et la cerise
sur le gâteau ce sont les petits
animaux ou autres motifs tout simplement
abstraits qui accompagnent certaines
des lettres, comme
ces dauphins, griffons ou dragons
qui ne dépareraient
pas un livre de « med-fan », le
genre « medieval
fantastic » très en vogue chez
nos adolescents, enfin ceux qui savent
encore lire.
Seul regret, le bas du Y me parait
bien trop mince, pourquoi avoir
voulu le faire courbé alors
qu’un fût tout simple aurait
tout aussi bien fait l’affaire ? C’est
parce que la perfection est un
attribut divin et donc que seul
Dieu est capable de faire un
alphabet parfait, à l'exception d'Herman
Zapf bien sûr.
A vos plumes pour essayer
d'en tirer la substantifique moelle
!
>[Al Fabet]
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3/6/14 |
App |
Notegraphy |
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[Notegraphy] Il
n'est pas dans notre habitude de critiquer
négativement quoi que ce soit dans nos
colonnes. Mais cet article est une exception
en espérant de tout cœur qu'il sera lu
par les concepteurs de cette application
et que cela aidera à la rendre meilleure,
il ne lui manque plus grand chose.
Il
est parfois des idées
géniales
dont la réalisation informatique déçoit à un
point tel qu'on se demande si on ne
va pas prendre son clavier et se coller
au développement d'une application concurrente.
Une connaissance portait récemment à mon
attention ce qu'il nomma « l'Instagram
de la typographie ».
Instagram est cette application qui
vous propose de prendre une photo carrée,
d'y appliquer quelques traitements
prédéfinis
par les informaticiens qui l'ont développée
et de partager le tout sur un serveur
internet où toute la communauté des
utilisateurs peut s’ébahir devant
la qualité de
vos créations.
Notegraphy est
basée
sur la même
idée en partant d’un texte et
de quelques traitements graphiques.
Là où le
bas blesse, à mon avis, c’est
qu’une
image vaut mille mots et que là, au
bout de la dixième maxime que l’on
voit utilisant une des huit mises
en pages possibles, on se trouve
vite devant une rare
uniformité.
On aimerait pouvoir utiliser milles
polices, changer chaque couleur,
créer
ses propres ornementations, mais
non. Il faut que l’usager puisse « faire
vite » et en trois clics maximum, qu’il
puisse soumettre son œuvre, qui ira rejoindre
les milliers d’autres que personne d’autre
ne regardera. D’autant que les multiples
textes à base de propos antidépresseurs
(« l’amour est partout », « vous êtes
une personne exceptionnelle », « le
monde est une vallée de larmes mais
vous serez récompensé après
votre mort », etc.) dominent nettement
les créations
proposées. Petit souci également,
80% des textes sont en anglais et
ce, que vous ayez déclaré parler
français,
allemand ou zoulou (je n’ai pas essayé avec
zoulou je dois vous l’avouer). Donc
la quantité prime
la qualité et retrouver une soumission
intéressante dans votre langage ressemble
beaucoup à tenter
de faire de l’orpaillage dans le delta
de l'Amazone.
Alors quand
je vois que Facebook a acheté Instagram
pour un milliard de dollars et
que depuis plus personne n’évoque
même cette
application, je me demande si une
nouvelle saison de chasse au pigeon ne serait
pas ouverte !
>[Bruno Tegraffy]
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Mai
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29/5/14 |
Typo |
Police neutre ? |
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[Police neutre ?] Une
information glanée sur la liste typo signale
que nos gouvernants envisageraient de
forcer l'industrie tabagière, qui en France
fut partiellement une industrie d'état,
cf la SEITA, à vendre
des cigarettes sous
paquet neutre, de
couleur uniforme, ayant tous les mêmes typographie
et ne différent que par la sobre mention
de la marque. A cette occasion, je découvre
par ailleurs, merci Wikipedia, que la
dite SEITA n'existe
plus et a servi sans doute en un temps à combler
un de nos budgets en déficit puisque l'état
l'a revendue au privé et que sous le nom
d'Atladis, elle fait maintenant partie
du groupe Imperial Tobacco.? Tout un
programme, et je vois
assez mal la marque Gauloise être sous la
tutelle d'un empereur ! Vercingétorix doit
se retourner dans sa tombe.
Bref, une
fois de plus pris entre le besoin de
gagner beaucoup d’argent avec
les taxes sur le tabac et le nécessaire
souci de santé publique imposant de limiter
au maximum l’usage de l’herbe à Nicot,
l’état cherche à gagner
sur les deux tableaux. L’idée me
semble bonne d’autant que chez les adolescents,
je le vois auprès de mon garçon,
fumer est au départ et avant de devenir
une dépendance, non pas un plaisir mais
une image de soi à donner en tant que « grand » et
c’est bien souvent par mimétisme
et effet troupeau que nos chères têtes
blondes passent leur cou gracile dans
le nœud
coulant qui leur serrera le kiki pendant
bien des années, j’en sais quelque
chose.
Bref, comment choisir une typo
qui soit suffisamment repoussante
? Nul doute que
le choix
sera difficile, car tous les gouts
sont dans la nature nous explique
la sagesse populaire. Et
sauf création spécifique les
polices sont plutôt créées
pour être
agréables à l’œil,
je parle des polices de caractères
vous l'aurez compris. En tout cas,
je ne voudrais pas être
celui dont la création sera retenue
pour orner les futurs paquets de
cigarettes !
PS : dernière minute, il semblerait
que le ministère de la Santé ne
confirme pas ce qui ne serait donc qu’une
rumeur, un buzz comme on dit de nos jours.
>[Jessy Garett]
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25/5/14 |
OMG |
Fiat lux, et lux fit |
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[Fiat lux, et lux fit] Incroyable,
jusqu'où ira-t-on ? Le divin est à notre
portée, nous allons rejouer la création
initiale de l'univers, des physiciens
des particules viennent d'annoncer qu'ils
ont un grand espoir,
encore théorique pour l'instant, d’arriver à créer
de la matière à partir de lumière (ici en français) ! Cela doit vous rappeler
quelque chose, "lux
fiat et lux fit", la première phrase,
dit la légende, que Gutenberg aurait imprimée
sur la première page de sa fameuse bible à 42
lignes. Je parle de légende puisqu'on sait
qu'il a auparavant imprimé des indulgences
et d'autres papiers de moindre importance,
ne serait-ce que pour tester ses caractères
mobiles et ses presses.
Bon je ne veux
pas jouer les catastrophistes, d'autres
s'en chargeront bien sans moi, il n'y
a qu'à voir les propos tenus avant le
premier allumage du LHC, depuis les mini trous
noirs qui allaient engloutir la planète
jusqu'à la
déchirure de l'espace temps qu'on nous
prédisait, la fin du monde évitée
de justesse avec la calendrier Maya
allait pouvoir reprendre de l'actualité.
Mais
enfin, la science actuelle tente
de plus en plus d'empiéter sur ce qui était
auparavant du domaine du divin, repoussant
la religion sur un territoire qui
ressemble de plus
en plus à une peau de chagrin. Je vous
avais déjà conté comment
on avait pu créer la vie, enfin une
vie primitive, en construisant un virus à partir
de matériaux bruts, charbon, oxygène,
hydrogène, une dose d'azote et quelques
grammes de phosphore. La bestiole
n'avait pas tardé à se répliquer
comme le font couramment les alter
ego d'origine biologique
de ce genre de créature. Alors si aujourd'hui
des démiurges amateurs se mettent à créer
de la matière que restera-t-il au bon
Dieu ?
Mary Shelley, et bien d'autres
après elle,
nous ont déjà avertis de la
tentation de nous croire tout puissants !
En attendant,
tant que je n'aurai pas vu un bon
foie gras créé à partir
de lumière, je ne serai pas convaincu
de la supériorité des physiciens
sur le grand barbu ! (mais non, pas Marx,
l'autre)
>[Jeff Yatlouxe]
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21/5/14 |
Voyou |
HP, just say NO ! |
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[HP, just say NO !] Depuis
les fameux discours de ce cher vieux
George Deubeuliou je connaissais la notion d'état
voyou. Un état qui viole toutes les règles
de l'éthique qui régit les relations
entre pays, qui signe des traités et ne
les applique pas, qui maltraite sa population,
bref, qui agit en dehors de l’éthique
de base que l’on attend des états.
Ce que j'ai découvert ce matin, c'est qu'il
existe également des entreprises qui se
comportent en voyous, c'est à dire qui
méprise totalement l'éthique des
relations entre elles, leurs employés et
le reste du monde. Vous me direz il y
a eu les comptabilités truquées,
les bénéfices
passés dans la poche des actionnaires alors
que les pertes étaient remboursées
par l'état, d'accord, des cas graves mais
en général de telles entreprises
ne s’en vantaient pas et certaines avaient
même maille à partir avec la justice.
Mais
là, je trouve qu'un cap est franchi.
Lors de sa conférence trimestrielle sur
l'état de Hewlett Packard, cette entreprise
qui fut un des fleurons de la qualité et
qui depuis une vingtaine d'année préfère
vendre des tas de plastique bas de
gamme obsolètes
dès leur sortie, HP donc annonce qu'elle
fera ce trimestre encore
des bénéfices.
Ouais, pas mal en pleine crise ! Mais
en plus que ces bénéfices seront
en hausse de 18% par rapport aux précédents
! Oh oh bravo les p'tits gars, vous
vous débrouillez
comme des chefs. Et comment récompense-t-elle
les hommes qui lui ont assuré cette belle
réussite ? En
licenciant quinze mille
employés en
plus des trente cinq mille qu'elle prévoyait
déjà de licencier, ce qui porte
le total à cinquante mille sur deux ans
! Euh pardon ? Non seulement HP fait
des bénéfices,
non seulement les bénéfices sont
en hausse, mais ses dirigeants démarrent
des plans de licenciement de grande
envergure ? Et ils sont peut-être même
fiers de les annoncer ?
Alors là, franchement,
je crois qu'il est temps de faire
quelque chose. Oh je ne me fais
pas de souci, leur plan de licenciement
massif sera parfaitement légal et la
justice restera sûrement impuissante à trouver
une faille dans un tel comportement.
Il faut dire
que les lobbies des grandes industries
noyautent depuis des années les parlements
de tous les pays pour éviter que ne
soit votée
une loi protégeant les employés,
en tout cas tant que l'entreprise
fait des bénéfices.
Il ne nous
reste donc plus qu'une solution.
Nous. Que font les états quand un des leurs
se comporte en voyou ? Ils l'isolent
en ne commerçant
plus avec lui. Et bien moi je peux
vous le garantir, il passera de
l'eau sous les ponts avant qu'un
produit Hewlett Packard passe dans
mon panier et je me permettrai
de recommander à mes
clients d'en faire autant, les
concurrents ne manquent pas. Certes il me
faudra payer
peut-être
un peu plus cher, c'est facile
de baisser les prix quand on se comporte
comme
un voyou, mais
je m'y tiendrai et le ferai savoir
autour de moi.
Si nous voulons que
ce genre de comportement cesse,
il n’y
a qu’un moyen, les punir
par ce qui leur importe le plus,
c’est à dire
toucher au portefeuille. Et comme
personne en haut lieu ne semble vouloir
le faire, faisons
le à notre niveau. Vraiment. Et faisons-le
savoir.
>[Madmacs]
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17/5/14 |
CCTV |
C'est si facile ! |
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[C'est si facile !] Haha
j'aime beaucoup voir la prétendue suprématie
de la machine et de la technologie moderne
battue en brèche par de simples outils
formés
par l'esprit humain, et découvrir l'ahurissement
de ceux qui se reposent sur la machine
pour éviter
de faire marcher leurs propres neurones.
Je
vous avais déjà narré le
cas de cet automobiliste, acquéreur de
ces voitures bourrées d'électronique,
dont la moindre fonction n'est pas
de s'assurer que seul leur légitime propriétaire
peut les utiliser. Le candide avait
même été jusqu'à installer
un projecteur automatique ainsi que
des caméras
de surveillance pour dissuader les
voleurs de s'intéresser à son
couteux joujou. Et quelle n'avait pas été sa
surprise en découvrant un matin son bien
envolé grâce à une
subtile reprogrammation de l'ordinateur
de bord, bien plus facile à réaliser
qu'un double de clés compliquées
et en s'apercevant que les voleurs
avaient tout simplement
mis des cagoules qui rendaient toute
identification impossible sur les films
de surveillance !
Avec l'arrivée plus
ou moins discrète
des logiciels de reconnaissance faciale, évitant
aux nombreux vigiles dans les lieux
publics de mémoriser et de scruter
chaque visage à la
recherche du terroriste infiltré et
cherchant bien entendu à déranger
la tranquille quiétude de notre société de
consommation par des attentats plus
horribles les uns que les autres,
on franchit une étape
décisive, l'efficacité du système
est prétendument totale puisque se
promener avec une cagoule sera dorénavant
un signe décisif que l'on a quelque
chose à cacher
et que l'on s'oppose à la transparence
totale vis à vis de l'état,
ce qui est vous en conviendrez, le
signe des régimes
les plus totalitaires, si vous avez
bien lu Vassili Grossman. Eh bien
là aussi,
pas besoin de chercher bien loin,
ni de tenter de vaincre
la technologie par une technologie
supérieure
encore, un pas de coté suffit et ce
pas , une équipe
l'a brillamment réussi en
montrant qu'un simple masque en carton, pour
les plus pauvres, ou
en silicone, pour les plus
fortunés, suffit à leurrer complètement
ces logiciels, et non seulement à dissimuler
votre identité mais aussi à la
remplacer par celle de votre choix
! Vous pourrez ainsi
jouer une sale blague à toute personne à laquelle
vous voudrez nuire, un homme politique
par exemple, en vous baladant dans
les lieux les plus sordides
ou les mieux filmés avec un masque
montrant son visage et par exemple
accompagné d'une
autre personne portant le masque
de quelqu'un d'autre, Marine Le Pen
et François
Hollande en goguette à Pigalle, cela
pourrait défrayer
la chronique.
Je m'étonne toujours de
voir les budgets conséquents dépensés à ce
genre de gadgets en période de restriction
budgétaire, surtout qu'on n'entend
jamais au grand jamais au bout
de quelques années
parler des réussites que cela a pu
apporter. Bon, de toute façon, cela
fait vivre les informaticiens,
ce n'est déjà pas
si mal…
>[Madmacs]
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13/5/14 |
Film |
Unicode de bout en bout |
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[Unicode de bout en bout] Reçu
sur la liste typo, à laquelle je ne vous
conseillerai jamais assez de vous abonner,
voici un
petit film dont le principe est très
simple mais le résultat bien plus intéressant
qu’il n’y parait. Il s’agit
d’un film de deux heures trente, tout de
même, qui passe en revue tous les caractères
normalisés par le standard international
Unicode, dont le but avoué est de recenser
la totalité (si si) des glyphes utilisés
dans les écritures humaines (pour le moment)
et de le numéroter afin que tous les ordinateurs
de la planète soient en phase pour les
afficher et les imprimer.
Ce film passe
assez vite sur les quelque deux cent
cinquante signes permettant d’afficher
notre alphabet latin, ses quelques
extensions accentuées et autres signes
utilisés
couramment mais c’est plus tard que cela
devient intéressant. Je passe sur les
caractères
grecs ou slaves, nous restons dans
le domaine du connu. Viennent ensuite
les caractères
chinois traditionnels, et déjà là,
on devine tout le travail d’un dessinateur
de caractères. Tout d’abord il
y en a beaucoup, mais vraiment beaucoup.
Ensuite même si un grand nombre de caractère
comportent à la base une même clé,
il y en a 214 au total, cette clé, cette
partie de caractère n’est jamais
exactement identique, pour que l’harmonie
et l’équilibre du caractère
soit conservés, elle va être un
peu plus longue ou un peu plus ramassée,
une peu plus haute ou un peu plus basse,
plus éloignée
ou plus rapprochée des autres traits
du caractère, bref, tout un subtil ajustement
que l’enchainement rapide des caractères
montre bien mieux que tout examen caractère
par caractère, voyez vers la dix huitième
minute par exemple.
Et puis, la découverte
du jour est le syllabaire
Yi. Cette écriture
syllabique comporte un nombre incroyable
de signes pour un syllabaire,
qui possèdent tous une qualité graphique
rare. Je me demande comment ils ont
pu arriver à créer
un tellement grand nombre de signes
sans (trop) se répéter tout
en gardant à la
fois une unité globale et une différence
de signe à signe qui seule permet la
lecture aisée, voyez à partir
de la cinquante-quatrième
minute.
Il y a sans doute d’autre trésors à découvrir
dans ce film, notamment parmi les
alphabets comportant peu de signes
et qui passent en un court instant
devant les yeux, au bout d’un moment
forcément
moins attentifs… Si vous avez des
insomnies, n’hésitez pas à visionner
ce film de bout en bout ou par
morceaux, pour compter non pas
les moutons, c’est
trop banal, mais les syllabes
hangul par exemple,
bien
plus classieux pour un calligraphe
!
>[Annie Code]
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9/5/14 |
Notes |
Notes manuscrites ! |
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[Notes manuscrites !] Et
encore une idée reçue qui tombe
! Je vous parlais récemment du problème
de compréhension qu’avaient les utilisateurs
de systèmes numériques de lecture
rapide. L’idée était simple,
lisons plus vite et nous absorberons
plus d’information.
Idée fausse comme le révélait
une étude allant de la source, le texte, à la
destination, nos neurones.
Eh bien, ce
genre d’étude doit être
la mode aux États-Unis puisque la semaine
dernière étaient publiés
les
résultats d’une autre étude (vous
devez être devenus des pros de google
translate à force de lire cette colonne
!) comparant la prise de note sur papier
avec un stylo et la prise de note sur
ordinateur. Cette dernière
s’empare
de nos universités
car bien plus rapide que la bonne vieille
méthode
papier stylo. Le résultat obtenu prouve
que, de même qu’on comprend et mémorise
bien mieux un texte que l’on a des difficultés à lire,
comme je vous en avais déjà parlé,
de même on comprend et mémorise
bien mieux un cours que l’on note sur
du papier plutôt que de la taper sur son
ordinateur. La raison avancée par les
chercheurs est que le type même de notes
prises est différent
: quand on note sur papier, on note
le concept exposé par le professeur alors
que sur ordinateur, il semblerait que
les étudiants
notent directement une partie des paroles
du professeur, sans pour autant être sûr
que ce qui est noté est vraiment important
ni même
que les phrases juxtaposées seront compréhensibles.
C’est dû au fait que la prise de
note sur ordinateur demande bien moins
d’effort
que celle sur papier et que les notes
informatiques peuvent être en plus grande
quantité… au
détriment de la qualité bien sûr.
Alors
chers têtes blondes qui peuplez les
bancs de nos universités, si vous voulez
avoir moins de travail à la maison pour
relire et tenter de comprendre vos
cours, prenez des notes sur papier, et les finances
de vos parents
n’en seront que moins sollicitées
!
>[Asti Lo]
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5/5/14 |
Tube |
Typologie de la typo |
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[Typologie de la typo] Le
site Graphiline est
une mine d'informations et d'actualités
sur tout ce qui touche aux métiers de l'impression.
Et il
y en a bien plus que ceux auxquels vous pensez
sans doute,
depuis les conducteurs des diverses machines
aux noms aussi improbables que plieuse
encarteuse piqueuse, jusqu'au métier de
copiste qui a du sûrement bien changer depuis
le XIIIe siècle ! On peut s'abonner à sa
lettre d'information et recevoir régulièrement
la liste de tous les articles qui sont
publiés.
L'un
d'eux a attiré mon
attention dans une de ces dernières livraison.
Il s'agit d'une petite
vidéo sur la typo,
que le délicieux accent québécois
du commentateur situe résolument de l'autre
côté de l'atlantique. Cette vidéo
explique le vocabulaire de base de
la lettre typographiée
en quelques animations que même les plus
rebelles à la chose imprimée peuvent
assimiler sans problème. Bien entendu,
il s'agit parfois de la version américaine
du nord de ce vocabulaire, les typos
de la vieille Europe ayant conservé d'autres
termes plus anciens. Et je ne parle
pas des calligraphes qui
ont eux un vocabulaire entièrement à part,
issu, selon la légende, des termes latins
que les moines utilisaient dans les
scriptoria médiévaux (ici imaginez
la musique du film « Le nom de la
Rose »).
Bref, aucune raison de se
priver de ce bijou de quelques minutes,
mais aussi de s'abonner aux nouvelles
de Graphiline
!
>[Asti Po]
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1/5/14 |
Hein? |
Apprendre à écrire |
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[Apprendre à écrire] Levée
de bouclier chez nos amis d'outre-Rhin
au vu d'une nouvelle méthode d'écriture
proposée
dans certaines écoles de la région
de Wuppertal (Google Translate et un
peu de jugeote sont vos amis !). Afin
de libérer
la créativité des
enfants et de lever les inhibitions à l'écriture
que pourraient susciter les contraintes
de l'orthographe, une nouvelle méthode
est actuellement en cours de test, méthode
qui consiste tout simplement à… laisser
l'enfant écrire
comme il le souhaite ! L'orthographe
n'a plus d'importance et jusqu'à l'âge
de ses huit ans, elle ne sera pas corrigée
par le professeur.
Ainsi l'élève
passerait ses premières
années à écrire n'importe
comment, pour ne se voir ensuite remettre
dans les rails de l'orthographe que
quand il maitrisera parfaitement l'écriture
euh… phonétique
donc ? Déjà qu'en allemand l'écriture
est quasiment phonétique et l'orthographe
beaucoup plus simple que dans notre
français,
on n'ose imaginer les ravages d'une
telle méthode
de notre coté du Rhin. En fait, je me
demande pourquoi ne pas étendre cette
méthode à d'autres
matière ? Par exemple, pourquoi essayer
d'apprendre à un enfant les notions de
bien et de mal, il vaut beaucoup mieux
le laisser faire ce qu'il veut, et
lors de son premier braquage
de banque, lui coller vingt ans de
prison pour lui apprendre que ce n'est pas comme
cela
qu'il
faut se comporter ! Imaginez comme
la morale bride la créativité de
l'individu, dès
qu'il commet une mauvaise action, il
se voit puni ce qui limite considérablement
sa créativité,
et empêche peut-être la NSA ou les
autres services d'action, par exemple,
d'employer les nouvelles méthodes criminelles
qu'il aurait découvertes ?
Bon, on peut
vraisemblablement déjà deviner
ce qui va se passer… Quelques milliers
d'élèves
seront les cobayes de cette nouvelle
méthode, à part
dix pour-cent dont les parents auront
en cachette rectifié le laisser faire
de l'enseignant, ils en sortiront avec un niveau
misérable
et la méthode sera abandonnée.
Que valent le niveau de quelques milliers d'enfants
par rapport à l'avancée de la
science pédagogique ?
PS : un
article très intéressant,
en anglais hélas, fait un état
de l'art des méthodes d'apprentissage
de la lecture et de l'écriture
aux États-Unis
et se révèle particulièrement
révélateur de nos préjugés.
>[Alec Riture]
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Avril
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26/4/14 |
Speed |
Lecture rapide |
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[Lecture rapide] J'aime
beaucoup le monde numérique, parce qu'on
y trouve un grand nombre de naïfs. Bien sûr,
l'environnement est propice à leur découverte
puisqu'il n'y a aucune barrière à l'expression
de tout un chacun, contrairement au monde
physique où, les ressources étant
limitées,
on préfère choisir ceux qui auront
la chance (?) de voir leurs idées répandues
dans le monde. Le même phénomène
s'étend aussi au logiciel. Souvenez-vous,
il y a quelques années, un logiciel se
vendait sous forme d'une boite avec dedans
un CD ou un DVD et un manuel d'utilisation écrit
dans votre langue maternelle (plus ou
moins bien traduite je vous le concède),
bref du physique, du palpable, du matériel.
De nos jours on n'achète plus le logiciel
en magasin, on le télécharge, ce
qui fait que là encore
la multiplicité de la nature humaine et
la diversité de son degré d'intelligence
peut être
montrée à la face du monde.
On a
ainsi vu récemment deux ou trois « startup » faire
la une des blogs spécialisés,
pour leurs inventions de plusieurs
dispositifs numériques
logiciels d'aide à la lecture. Ces logiciels
sont basés sur l'idée séduisante
que le mouvement de l'œil quand il lit
est une perte de temps et qu'il vaut
beaucoup mieux faire défier à un
endroit fixe le texte à lire plutôt
que de forcer l'œil à balayer chacun
des mots de ce texte. Enthousiasme
de la presse, exaltation
du
génie de ces ingénieurs, glorification
du capitalisme sauvage qui permet ainsi à des
talents qui autrement seraient restés
ignorés,
de percer la brume de l'anonymat et
de se trouver en pleine lumière pour
enfin faire profiter l'humanité des
bienfaits de la haute technologie dûment
brevetée, je vous rassure. Gageons
que cela a sans doute aussi permis à ces
sociétés
de recueillir des sommes rondelettes
de la part de divers investisseurs
fortunés,
sommes qui ont été immédiatement
dépensées en soirées ultra-festives,
en voyages à l'autre bout du monde
et en voitures de luxe. Mais cette
dernière
partie n'est qu'une hypothèse malveillante,
vous l'aurez compris.
Hélas,
le défunt Philip K Dick définissait
la réalité comme l'ensemble
des choses qui continuent d'exister
quand on a cessé d'y
croire et l'apprentissage ultra-rapide
grâce à ce mode de lecture n'en fait
pas partie. Ainsi une étude
récente (ici)
a montré ce
qui pour ma part me semblait évident
depuis le début : ce mode de lecture
permet d'ingurgiter plus de mots
et de lettres à la
seconde que le mode de lecture normal,
mais… on
ne comprend pas ce qu'on lit et on
le retient encore moins ! Eh oui,
un repas trop riche, trop
important en un petit laps de temps
mène à une
indigestion et pas à une croissance
accélérée.
Bon, j'espère quand même que
pendant les quelques mois où l'illusion
a duré,
ils ont apprécié le champagne
!
>[Alec Turapide]
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22/4/14 |
RdL |
Journée polices |
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[Journée polices] Décidément
bien actives, les Rencontres de Lure proposent
un nouvel événement autour du monde
de la création graphique et typographique
sous la forme d'une journée de conférences
autour du thème de la création numérique
de caractères, en présence notamment
de Jean-François Porchez qu'il est inutile
de présenter tant vous avez ses caractères
sous les yeux à tout heure du jour et de
la nuit (enfin pour ceux qui ont des rêves
de caractères !). Voici ce qui nous en
est dit :
«
Le mardi 29 avril, de 18h30 à 20h45,
les Rencontres de Lure en partenariat avec le
Labo
de l'Édition vous proposent un rendez-vous
autour des fonderies typographiques
et leurs transformations par les technologies
numériques.
Après la révolution
de la PAO (Publication Assistée par
Ordinateur) dans les années
1980-1990, c'est désormais le défi
de la typographie sur le Web et de
la typographie embarquée (dans les
livres numériques,
dans les applications) que les fonderies
doivent relever.
Pour accompagner au
mieux l'émergence de
ces récents usages, de nouvelles
pratiques émergent
dans les fonderies, dessinant une
singulière
géographie des approches.
Parmi celles-ci,
on peut distinguer très
nettement une approche classique
de production et de publication
des caractères
typographiques d'une approche
alternative s'articulant autour
de la logique open source et
des logiciels libres.
Pour présenter
ces deux approches et débattre,
nous avons convié :
- Jean-François Porchez, dessinateur
de caractères et fondateur de Typofonderie,
fonderie typographique indépendante
;
- Raphaël Bastide, designer
graphique, dessinateur de caractères, évangéliste
de la culture libre, membre
de la fonderie typographique libre Velvetyne.
L'entrée
est gratuite, mais l'inscription obligatoire.
Toutes les infos et modalités
d'inscription disponibles ici. »
>[Harry Bellafonte]
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18/4/14 |
Lire |
Amazon à Seattle |
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[Amazon à Seattle] Une
nouvelle incroyable tombe sur nos téléscripteurs
! Il semblerait que Seattle soit en passe
de devenir la ville des États Unis où l'on
lit le plus de livres, c'est en tout
cas ce que montrent les statistiques
et c'est un témoignage
que l'on nous rapporte dans le New
York Times. Un libraire nous raconte même
que c'est la première fois en vingt ans
qu'il arrive à faire
autant de bénéfices à tel
point qu'il a pu en partager une partie
avec ses employés. Notons que l'on est
bien loin des pratiques capitalistiques
habituelles : quand
il y a du profit, les actionnaires empochent
et quand il y a des pertes on vire les
employés
et on demande le secours de l'état.
Et vous
savez à quoi serait due cet engouement
exceptionnel pour la lecture ? Il serait
dû à la
présence à Seattle d'Amazon !
Eh oui, car il semblerait qu'une bonne partie
de la clientèle la plus assidue à la
fréquentation des librairies (les vraies)
soit constituée des employés d'Amazon.
Ceux-ci, par imprégnation ? par mimétisme
? deviennent de gros lecteurs et au
lieu d'acheter leur précieuse nourriture
de l'esprit chez Amazon, ils préfèrent
aller dans un vrai magasin avec un
vrai vendeur humain qui
peut leur donner de vrais conseils
pour passer du bon temps à lire des livres
de qualité.
Alors donc, bien loin de leurs
collègues
français, les libraires de Seattle
remercient Amazon de s'être installés
chez eux !
PS : juste un petit mot sur un tout
autre sujet pour vous signaler
que la police Chapitre de la fonderie Typographies.fr dont nous vous avions parlé il y a quelques
temps a reçu
le Type Directors Club of New York
Certificate of Excellence in type design.
Cette petite (?)
fonderie produit certes peu de caractères
mais accumule un bel ensemble de
distinctions !
>[Pamela Mazone]
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14/4/14 |
ROTFL |
Spraycopter |
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[Spraycopter] Les
bonnes sœurs qui hébergent nos stages
graphosiens depuis plus de dix ans ont
parait-il été choquées
lorsqu'il y a quelques années, nous avions
eu l'audace de faire un stage du dimanche
sur le thème du graffiti en invitant un
adepte de cet art de la rue, et allant
même
jusqu'à manier
la bombe de peinture, non pas sur les
murs du couvent mais sur des nappes en
papier, je vous
rassure.
Eh bien qu'est-ce qu'elles auraient
dit si nous avions invité cet hurluberlu
qui a eu l'idée, géniale si vous
voulez mon avis, d'utiliser un drone
pour grapher les
murs ! Oui, cette année le drone est à la
mode, que ce soit prétendument pour livrer
les colis d'Amazon, pour fournir un
réseau
Wifi aux plus isolés d'entre nous, ou
bien tout bonnement pour massacrer à distance
des populations dont le seul crime
est d'avoir la peau un peu trop foncée
et d'avoir accueilli sur leur sol quelques fous
d'Allah au
bras vengeur
et au glaive séculier.
Cela dit, notre
invité nous avait conté quelques
unes des poursuites par les forces
de l'ordre qui avaient bien fait
améliorer
ses performances pour la course sur
les cinq cents mètres,
et vous comprenez bien que de même que
l'ont peut sans problème anéantir
un village du Yémen sans quitter sont
fauteuil du Dakota, grâce à ce
Spraycopter, on peut dorénavant tagger
tout un mur sans quitter son fauteuil
de la rue de la Lise ! Le
sport y perdra ce que la technologie
y a gagné,
et une fois de plus ce sont les salles
de musculation qui ramasseront la
mise.
Je vous parlais de la chasse aux graffeurs
utilisant les drones dans les dépôts
de trains allemands, voilà donc la
réplique
du chassé au chasseur !
PS : je me
demande ce que les bonnes sœurs vont
penser de notre prochain stage de juin qui
se fera sur le thème du… tatouage
!
>[Pedro Neu]
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11/4/14 |
∏ |
Police scientifique |
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[Police scientifique] Il était
temps ! Oui, la création de caractères
est restée trop longtemps le domaine exclusif
de quelques illuminés travaillant « à l'œil » et
sans aucune méthode rigoureuse, il fallait
que les scientifiques se penchent sur
la question et nous proposent une démarche
rigoureuse pour la création de caractères
qui sorte de l'empirique, du flou et
de l'à peu
près.
Certes Dürer et d'autres ont
déjà essayé d'appliquer
la géométrie à la construction
de caractères avec des résultats
euh comment dire… pas vraiment réussis,
mais la science a sacrément évolué depuis
le siècle dernier et cette fois-ci, on
a droit à du solide.
Car oui, des scientifiques
ont décidé de
se pencher sur la
création de polices
mathématiquement
justifiables. J'en veux pour preuve
une police à base
de tapis roulants dont la version
avec les tapis est assez… particulière
mais dont la version avec seulement
les rouleaux est tout
bonnement cryptographique ! Quant à celle
construite à partir de pliages en origami
de la version extrudée des lettres,
elle est même carrément cryptée
dès le départ ! Enfin celle
a base de plaques métalliques et de
cylindres de verre mis de telle façon
qu'une pression sur le côté forme
chaque lettre, elle me laisse tout bonnement
sans
voix.
Vous pouvez aller voir l'article
original, hélas pour certains également
en anglais, pour voir la totalité des
travaux fascinants de ces illuminés
ainsi que certaines polices mises
en situation, je suis sûr
que vous y trouverez de l'inspiration
pour vos travaux ou tout au moins
serez étonnés
de la façon dont ils ont abordé le
problème.
Cela dit, la profession
de créateur de
caractères a donc encore de beaux
jours devant elle, avant que
ces savants fous ne viennent
empiéter
sur ses plates bandes !
>[Félicie Antifique]
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7/4/14 |
RdL |
Gérard Blanchard |
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[Gérard Blanchard] Gérard
Blanchard est une figure incontournable
des Rencontres de Lure. Il a laissé des
souvenirs impérissables
dans la mémoire de tout ceux qui l’ont
rencontré. Aussi est-il bien normal que
la revue Communication et Langages dans
laquelle ses écrits
ont si longtemps paru, lui consacre le
numéro anniversaire de ses cinquante
ans. À l'occasion de cette parution,
un événement est organisé et voici ce
qu’on
nous en dit :
« À
l'occasion de la parution de son numéro
spécial anniversaire consacré à Gérard
Blanchard, la revue Communication & Langages
fête ses 50 ans le vendredi 11 avril 2014,
17H, à la Maison de la Recherche de l'Université Paris-Sorbonne
(28 rue serpente, 75006 Paris, métro Odéon
ou saint-MIchel).
La revue y sera présentée,
ainsi que le numéro spécial coordonné par
Elsa Tadier, Virginie Vignon et Samuel
Goyet. Ce numéro est issu de la compilation
des presque 200 articles que Gérard Blanchard
a écrit dans et pour la revue. Il est composé d'articles
d'universitaires, de professionnels de
la lettre & de
l'édition, sur les thèmes chers à Blanchard
: mise en page, typographie, graphisme,
cinéma,
bande-dessinée... Guillaume Guilpart, du
DSAA Typo de l'école Estienne, a également
participé au numéro en mettant en
page une quinzaine de citations de Blanchard
qui viennent ponctuer le déroulé des
articles. Ce travail sera présenté par
Raphaël Lefeuvre, de l'école Estienne.
En
plus du numéro, une exposition sera
inaugurée. Elle comporte tous les visuels
réalisés spécialement pour
le numéro par Guillaume Guilpart, ainsi
que certains numéros emblématiques
de la revue et des travaux réalisés
par les étudiants d'Estienne pour créer
une typo à partir de l'écriture
manuscrite de Gérard Blanchard
Cette présentation sera
suivie d'un cocktail. Venez nombreux ! »
Que
rajouter de plus, sinon que ceux
qui ne pourront pas y assister pourront
toujours se procurer le fameux numéro
de Communication & Langage du cinquantenaire
!
>[Rocco Municassion]
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3/4/14 |
Niouz |
Mai de la calligraphie |
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[Mai de la calligraphie] Amélie
Dhesse nous fait le plaisir, cette année
encore, de nous envoyer le programme
du Mai de la calligraphie de Saint Amand
les Eaux, événement que l'on ne présente
plus aux fidèles lecteurs du BdG que
vous êtes tous, bien évidemment. Voici
ce qu'elle nous dit sur l'édition de
cette année :
« Créé à Saint-Amand-les-Eaux
en 2003, le festival du « Mai de la
Calligraphie », devenu fidèle
rendez-vous des amateurs d'art et de
patrimoine écrit,
a achevé en 2012 un cycle de dix ans d'expositions
couronnées de succès.
En 2013, c'est
sous la forme d'une résidence
d'artiste que l'art de la belle écriture
est revenue à Saint-Amand-les-Eaux (formule
qui sera désormais appliquée en
biennale), avec la venue de Stéphanie
Devaux et ses "Graphies textiles".
Cette
fois, c'est avec les premiers jours
du printemps que fleurissent à nouveau
les belles lettres à Saint-Amand-les-Eaux.
A l'occasion du 12e Mai de la Calligraphie,
le musée de la Tour Abbatiale de Saint-Amand-les-Eaux
propose aux visiteurs une balade
poétique
et esthétique à travers diverses œuvres
consacrées au règne végétal.
L'exposition « Jardin
de mots » réunit
du 22 mars au 31 mai une soixantaine
de créations
d'artistes contemporains calligraphes
et enlumineurs :
Stéphanie Devaux, Catherine Matte,
Vincent Geneslay, Marine Porte
de Sainte-Marie, Isabelle
Quibel, Bruno Riboulot, Annie Bouyer
et Amandine Lefebvre.
Quand le signe
devient feuillage et la ligne
devient tige, les pleins
et déliés
des calligraphies font écho aux
courbes et proportions des végétaux.
Les alphabets inspirés des motifs
art nouveau côtoient les lettrines
décorées
de délicates fleurs, ou encore
les empreintes de feuilles rythmant les
fonds
aquarellés
des compositions. Quant aux textes
choisis par les calligraphes,
de nombreux rendent eux aussi
hommage aux merveilles de la
nature (poèmes
de Ronsard, citations...). Les
enluminures aux couleurs éclatantes
s'ornent de plantes variées. Dans
le respect des techniques et
de l'esprit médiéval, fleurs
et rinceaux peints avec patience
minutie, tiennent une place de
choix dans les bordures, et vignettes
historiées.
En regard des œuvres
contemporaines se dévoilent
manuscrits et imprimés anciens
consacrés
aux plantes. Issus du Conservatoire
National de Botanique de Bailleul,
des planches d'herbier
du XIXe siècle, ornées
de titres calligraphiés et de
commentaires manuscrits, présentent
des plantes tinctoriales servant à la
fabrication d'encres et de
pigments. »
Bon ben, si cela ne vous donne pas envie de sauter
dans une voiture et de remonter l'A7
à toute allure (pour les provençaux),
je ne sais pas ce qu'il vous faut ! D'autant
que si vous lisez bien, l'événement déborde
largement le cadre du mois de mai et
ce sera bientôt le
printemps tout entier qu'il faudra passer à Saint Amand
les Eaux !
>[Aimé de la Calligraphie]
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Mars
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30/3/14 |
3D |
Foodini |
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[Foodini] Ah voilà enfin
une percée technologique
de l'impression 3D qui me semble digne
de figurer au palmarès des rares inventions
ayant fait avancer l'humanité. Mais oui,
j'ai découvert récemment qu'il existe
une imprimante 3D pour imprimer... de
la nourriture ! Il suffit de remplir les « encriers » de
la machine avec divers coulis, pâtes et
autres condiments liquides ou pâteux et
cet engin peut les répartir en formant
des plats non seulement esthétiques, enfin
pour peu que le modèle qu'on lui donne
soit un tant soit peu recherché, mais aussi
délicieux, si le conducteur de la presse
(enfin je m'égare un peu dans les termes,
là) bref que l'informaticien qui programme
la machine ait une bonne intuition des
mélanges
gastronomiques.
Alors bon, évidemment, c'est
une machine à destination
du public djeun’s, donc l'exemple
typique qui nous est proposé est de faire...
une pizza voir pour les plus avancés...
un hamburger. Mais rien ne nous oblige à tomber
dans les extrêmes de la junk food, je
suis sûr que cet outil peut aussi bien
servir à exalter
les vertus de la gastronomie française,
passée je l'ai appris il y a peu, au
patrimoine mondial immatériel de l'humanité.
Non mais.
Rêvons du jour où lors d'un stage
Graphos, nous passerons la matinée à dessiner
les plats qui nous seront imprimés à midi
pour les agapes traditionnelles.
Bon je ne me leurre pas, tout cela
sera à mille
lieues d'arriver à la
cheville des petits plats que nous
concoctent les amis de Graphos, mais
on imagine bien ce genre
d'engin pour ajouter une fine couche
de calligraphie gastronomique sur
une bonne tarte au saumon et
chèvre, ou bien quelques dessins sur
la soupe de châtaignes et foie gras,
voir même
quelques lettres bien tournées sur
un cake au thon ?
Si vous trouvez
cet engin intéressant et
que vous voulez qu'il voie le jour,
c'est un projet que vous pouvez soutenir en
les finançant
sur Kickstarter.
>[Raphou Diny]
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26/3/14 |
Ciné |
Her |
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[Her] Quand
j'ai vu le film Her,
que je vous
recommande chaudement par ailleurs, j'ai été interpelé par
le métier du personnage principal : il écrit
de fausses lettres manuscrites que des
enfants envoient à leur parents, que des
amoureux envoie à leur amoureuse, et réciproquement,
bref, des lettres où l'émotion est
tangible dans le message. Il fait ça en
dictant sa prose, fort émouvante par ailleurs, à un
ordinateur qui finit par imprimer une
lettre faussement manuscrite donc, mais
qui en a toutes les apparences.
Alors donc, une lettre
manuscrite est
plus expressive qu'un mail ? Et ce
même
si à la fois expéditeur et le
destinataire savent qu'il s'agit d'un faux,
dont l'expéditeur
n'a même pas composé le texte ?
Tiens donc... le monde serait-il tellement
en manque d'émotions qu'il serait prêt à s'illusionner à ce
point ? Certes, de nos jours, nombre
de calligraphes gagnent leur maigre
croute en faisant des milliers
d'enveloppes manuscrites pour l'envoi
de courriers prestigieux par les nombreux
acteurs du monde
du luxe. Mais au moins, ces lettres
sont vraiment manuscrites et le côté esthétique
de la chose l'emporte largement sur
la part émotionnelle.
Bref, l'exemple de ce film me laisse
sans voix...
D'autant que ce qui pourrait
sembler être
de la science-fiction est en passe
de débarquer
dans notre réalité quotidienne
: je viens de tomber sur un
article expliquant que
ce genre de firme existe vraiment,
sauf que les lettres sont réellement écrites à la
main. Oui, chers calligraphes en
mal de travaux rémunérés,
les travaux gratuits on en trouve toujours,
prenez
exemple sur cette
société américaine et
lancez-vous dans l’écriture pour
autrui !
En tout cas, calligraphes ou pas ne
manquez pas cet excellent film,
Her, non pas
pour le métier
qu’exerce le personnage principal, mais
pour la réflexion qui y est menée
sur la relation homme machine et
ce serpent de mer qui revient de façon
récurrente
chatouiller notre intellect, l'intelligence
artificielle.
>[Andy Méyle]
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22/3/14 |
$? |
Faux billets en offset |
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[Faux billets en offset] Je ne sais
pas si c’est pour se faire mousser, mais
les policiers canadiens fanfaronnent
quand même
un petit peu trop quand ils
annoncent avoir démantelé un
atelier de fausse monnaie à Trois-Rivières,
il y a quelque temps. On nous expose
que les malfaiteurs utilisaient un papier imitant
de façon
extrêmement précise celui des vrais
billets de vingt dollars américains, avec
filigrane et (fausse) bande de détection
et qu’ils imprimaient en offset des contrefaçons « qu’on
ne pouvaient détecter à l’œil
nu » des originaux.
Alors là,
franchement ils poussent un peu mémé dans
les orties, comme on disait dans ma
lointaine jeunesse. Je veux bien que
les billets en dollars soient les plus
facile du monde à contrefaire,
puisqu’ils sont conçus pour ça,
car les faux billets verts contribuent
tout aussi bien à l’hégémonie
du dollar sur l’ensemble de l’économie
de la planète que leurs contreparties
officielles. Certes, je veux bien que
le consommateur moyen ne passe pas
en revue les billets
de son
portefeuille
toutes les trois minutes pour en détecter
les spécimens étranges, voir louches,
voir même suspects, et certes l’œil
du public ne vaut pas celui de l’expert
et le niveau d’éducation du regard
du citoyen moyen sur l’imprimé est
aujourd’hui en déclin, voir même
en chute libre, mais tout de même, ne
pas pouvoir distinguer l’impression d’une
gravure au centième de millimètre
en plusieurs passages de plusieurs
couleurs avec gaufrage et tout le toutim
d’une
bête
impression offset en un seul passage
avec le tramage afférent des couleurs
et l’absence
de gaufrage ? Et pourquoi pas d'un
impression par la « jet d'encre » de
ma belle-mère, tant qu'on y est ? Ma
foi, je crois que les corps des plus célèbres
faussaires doivent se retourner dans
leur tombe, eux qui non seulement
devaient graver à l’identique les
cuivres des billets réels mais s’acharnaient
aussi à retrouver les encres utilisées,
passer plusieurs fois sous la presse
leur production pour finalement de
toute façon être
détectés par le moindre caissier
un peu exercé.
Alors si aujourd’hui
il suffit d’une
presse offset pour produire des faux
billets que le vulgum pecus ne peut distinguer à l’œil
nu, je crois avoir trouvé une justification
financière de faire subir à nos
chers têtes blondes des cours de sensibilisation à la
gravure et à la typographie !
>[Betty Pographe]
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18/3/14 |
Expo |
Kitty Sabatier |
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[Kitty Sabatier] Le monde des
grands calligraphes se divise en deux
catégories,
comme dirait Clint Eastwood dans le cimetière
de Sad Hill, les calligraphes qui une
fois qu'ils ont un style y restent collés
pour le restant de leurs jours et dont
les travaux sont reconnaissables à cent
mètres, qu'ils datent d'il y a vingt ans
ou de la veille, et les autres qui sont
toujours mouvants, toujours en recherche,
dont les travaux
au fil des ans évoluent et dont à chaque
fois qu'on les découvre, on découvre à la
fois la richesse et l'expérience de tout
le chemin parcouru mais aussi un nouveau
bout de route ajouté aux précédents
qui poursuit parfois dans la même direction,
mais qui parfois est un véritable pas de
côté montrant une recherche dans
une direction totalement différente et
surprenante. A la lecture de ce qui précède,
vous avez deviné où va ma préférence.
Et c'est à cette deuxième catégorie
qu'appartient Kitty Sabatier. Quand je
plonge dans mes volumineuses archives
et que je retrouve
ses travaux d'il y a quelques (hum hum)
années,
je constate le chemin qu'elle a parcouru
entre 1999, quand elle nous a rendu visite à Graphos,
et ses travaux d'aujourd'hui. Quel travail
pour retrouver l'essence du trait calligraphique,
une
tendance vers l'abstraction sans jamais
perdre de vue le signe et tout ce qu'il
implique, une
recherche dans les textures et l'utilisation
fine du support et de l'encre ou de la
peinture. Mis
bout à bout, on devine le cheminement intérieur,
on voit le lien entre chacun des travaux
et le suivant, mais c'est quand on juxtapose
les travaux
des années 90 quand elle est venue à Lurs
aux rencontres de calligraphie et les
travaux d'aujourd'hui qu'on peut voir
toute l'ampleur de son évolution.
Alors Kitty est une artiste
trop rarement exposée, à mon goût
en tout cas, donc il faut absolument profiter
de toutes
les occasions d'aller admirer ses travaux.
D'ailleurs il s’en présente une à Toulouse
dans les jours prochains, car elle expose
du 4 au 31 mars, avec un vernissage le 18 mars, à l'espace
Saint Cyprien à Toulouse. Vous trouverez
toutes les informations dans une
bien belle vidéo
d'accroche, un teaser comme le nomment
nos amis d'outre atlantique, que je vous conseille
de regarder
de bout en bout, certes, tout comme je
vous conseille d'aller trainer votre souris sur
son
site personnel,
mais la virtualité ne peut pas rendre,
même sur un écran retina, toute la
finesse de l'interaction entre le support
et l'encre que Kitty Sabatier arrive à créer.
Pour l'apprécier il faut le voir IRL, in
real life comme le précisent nos amis d'outre
manche.
>[ZeBdG]
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14/3/14 |
Geek |
Pi day |
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[Pi day] Les
geeks sont des obsessionnels des mathématiques
tout aussi bien que de l’informatique. Et
quand on commence à s’intéresser
aux nombres, à leur symbolique et à leurs
propriétés, on commence à discerner
la nature sous-jacente de notre univers,
ce qui donne parfois des résultats pas
piqués
des hannetons.
J’en veux pour preuve un nouveau
jour de fête inventés par les geeks
d’outre
atlantique, et Dieu sait s’ils sont nombreux,
actifs et… geeks ! Ils ont donc inventé pour
ce quatorze mars le « pi
day »,
le jour
de pi puisque à la mode étazunienne,
ce jour s’écrit 3/14 ce qui représente
le nombre pi ou tout du moins, sa partie
entière
et ses deux premières décimales.
Je ne vous ferai pas de cours de mathématique à propos
de ce nombre, quoique mon envie en
soit forte tant il y a de choses à dire,
je me bornerai simplement à signaler
que c’est
un nombre dit transcendant,
tout un programme, en ce sens qu’il
n’est représentable que sous la
forme d’une infinité de décimales,
dans laquelle il n’y a aucun cycle, elle
ne redémarre à 314… à aucun
moment, et que ce nombre n’est solution
d’aucune équation polynomiale.
Les
mathématiciens peuvent parfois avoir
un côté mystique assez prononcé,
puisque j’ai lu de mes yeux, plutôt
qu’entendu de mes oreilles, un mathématicien
célèbre expliquer que la preuve
de l’existence de Dieu était
l’existence
de l’identité d’Euler :
e
^ i x pi + 1 = 0 (e puissance i
pi plus un égale
zéro),
équation qui regroupe
le zéro (le néant) le un
(l’unité)
le nombre i (solution imaginaire
de l’équation
x au carré égale -1) pi
(le rapport de la circonférence
du cercle à son
diamètre) et e (la base des logarithme
népériens) deux nombres
transcendants, l’addition, la multiplication,
l’élévation à la
puissance et l’égalité.
Bref, la totalité de l’algèbre
en une seule formule. Je me souviens
fort bien, le jour bien lointain
au cours de ma taupe où on
nous a appris et démontré cette
formule, que j’ai ressenti un frisson
qui montrait clairement l’irruption
de la transcendance dans nos
pauvres vies immanentes
de taupins.
Je n’imagine pas ce qu’a du
ressentir Euler le jour où il l’a
découverte.
Happy
pi day !
PS : grande fête en 2016 puisqu’on
fêtera le 3/14/16 soit quatre décimales
après la virgule !
>[Madmacs]
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12/3/14 |
??? |
De bien beau logos… |
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[De bien beau logos…] Le
fait de travailler de longues périodes
sur le même sujet empêche en général
de prendre du recul, recul qui peut seul
venir d'un détachement du problème
et d'un pas de côté salutaire comme
en apporte une bonne journée de balade
au soleil. J'ai déjà maintes fois
expliqué à mon boss que mes plus
belles avancées dans le domaine du logiciel
se sont toujours faites de retour de
vacances, et que donc il fallait m'en
donner bien plus.
Des vacances, bien sûr. Il n'en est qu'à moitié convaincu,
mais me laisse quand même travailler au
quatre cinquième depuis des années,
comme quoi malgré les apparence, le discours
a porté.
Et que se passe-t-il quand des
graphistes bossent quinze heures par
jour pendant des semaines
et des mois ? Ils conçoivent certes de
joli logos vendus avec moult profits
par leur studio, mais les logos en
question ont aussi,
parfois, et pour des esprits à l'humour
mal placé, voir même irrévérencieux,
ou pour tout dire totalement pervers,
bref, ces logos peuvent avoir une seconde
lecture qui n'est
guère en faveur du client. Souvent, j'imagine
que le client s'en rend compte et que
des corrections sont faites, parfois
même,
la correction consiste à virer le travailleur
qui est ainsi mal récompensé d'avoir
tellement donné de sa personne. Mais
il arrive que le logo soit mis en usage et qu'il
fasse de l'entreprise
ou de l'organisme qu'il représente la
risée
de tout un chacun, ce qui, avec la
rapidité de
diffusion que procure internet, veut
dire la risée
du monde entier, ou tout du moins de
quelques milliards de personnes.
Un
blog étazunien nous en livre une liste
qui personnellement m'a fait bien
rigoler, je vous la livre en espérant
que cela vous procurera les quelques instants
de pause
dans
votre travail qui vous permettront
de prendre un peu de recul...
PS : quelques
indices, cum veut dire sperme en
anglais, et le logo des
Junior Jazz Dance Classes
peut être vu de loin comme une poitrine
féminine, le reste va de soi... si
vous avez l'esprit suffisamment
retors...
>[Leporello Gaux]
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8/3/14 |
Space |
Nouveautés en orbite |
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[Nouveautés en orbite] Les
satellites d'observation de la terre,
doux euphémisme
pour désigner les systèmes d'espionnage
spatiaux, ont le vent en poupe et ce
ne sont pas les différentes crises, guerres
ou affrontements en cours aux quatre coins du
globe qui vont changer
la donne. Ce sont la plupart du temps
les seuls moyens de savoir plus ou moins ce qui
se passe
dans des pays fermés comme la Corée
du nord, dans des zones interdites aux
journalistes comme en Syrie ou bien tout simplement
aux endroits
où ils risqueraient gravement de se faire
trouer la paillasse, comme on dit dans
les romans, comme en Crimée par exemple.
Mais
comme dans tout domaine technologique,
ce qui était
autrefois réservé aux
grandes puissances pouvant dépenser les
milliards nécessaire à renvoyer
le moindre bout de ferraille en orbite,
devient aujourd'hui accessibles à tout
un chacun ou presque, soit que les
données
recueillies soient mises à la libre disposition
de tout le monde, voyez Google Earth,
ou que plutôt
que d'envoyer dans l'espace des systèmes
de la taille d'un bus, on puisse réduire
la taille de tels engins à taille
plus à même
d'en mettre le coût de lancement à la
portée
d'une société commerciale.
Récemment on a donc vu fleurir les nouveautés
comme ces « cube
sats » petits
satellites de la taille d'une boite à chaussure,
qui ont été lancés en série
par la Nasa. Cela donne aussi cette
incroyable initiative de prendre
de la vidéo
depuis l'espace, donnant ainsi une
vision dynamique de
ce qui se passe au sol.
Mais ne nous
leurrons pas, pour pouvoir envoyer
le moindre gramme en orbite,
il est obligatoire de signer un contrat
vous interdisant de diffuser
des images fraîches de zones sensibles
au grand public, mettant un terme
drastique à la
libre diffusion de l'information
et réservant
le droit d'accès à la réalité des
choses aux seuls gouvernements et à leurs
agences de renseignement. Mais tout
de même,
avec les exemples de Snowden, Manning
ou Assange, on peut espérer que si
vraiment les choses tournaient au
vinaigre, un « whistle
blower »,
lanceur d'alerte chez nous, diffuse
un bon lot de vidéos instructives par
Wikileaks. Il faut avoir confiance
en la conscience morale des
représentants de l'humanité !
>[Rocco Chondanlaispasse]
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4/3/14 |
Conf |
Henri Mérou à Lyon |
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[Henri Mérou à Lyon] Tadaaaa
! C'est la gloire pour notre ami Henri
Mérou,
invité perpétuel de Graphos et notamment
de ses banquets gastronomiques de fin
d'année.
Lundi 10 mars, il donnera une
conférence devant les Amis de Musée de l'Imprimerie
de Lyon, dont je vous ai vanté moulte fois
les mérites, à la fois pour leurs
chaleureux voyages d'étude (pas forcément
au sens graphosien du terme) et pour
leur implication dans le Musée de l'Imprimerie
de Lyon, qui nous régale en permanence
d'expositions toutes plus intéressantes
les unes que les autres. Henri va donc
pour l'occasion enfourcher
son cheval de bataille sur la défense d'un
apprentissage raisonné, et donc efficace,
de l'écriture à l'école.
Si vous vous intéressez un tant soit peu à la
calligraphie, vous ne pouvez pas ignorer
que cet enseignement est aujourd'hui
en grand danger,
entre certains pays où il est remplacé par
un apprentissage de l'utilisation de
tablettes et autres outils informatiques
produisant une écriture
dématérialisée et d'autres
endroits où l'enseignement est carrément
supprimé et où l'écriture
est laissée à la libre créativité de
chacun, suivez mon regard, pas si loin
d'ici. Les adolescents d’aujourd’hui
ont en effet en général une écriture à la
fois inesthétique mais aussi inefficace,
ce qui augure mal de la qualité des listes
de courses dans un futur proche. Vous
me direz qu'avec l'institution des
super marchés en
mode « drive » la liste
de course rejoindra bientôt la longue
liste des pratiques obsolètes
? Que nenni, car si la commande se
fait il est vrai sur internet, l'accumulation
quotidienne des denrées à acheter
reste en très
grand majorité une affaire de crayon
et de papier ! Et comme bien souvent,
je le constate chez mes propres enfants,
les scribes sont dans
l'impossibilité de relire ce qu'ils ont écrit
la veille, l'écriture perd à la
fois sa qualité de véhicule de
la pensée mais aussi de mémorisation
de l'information. Bref, à part faire
marcher le business des stylos hors
de prix, des papiers qui ne le sont
pas moins et des plumes de calligraphies
plus brillantes les unes que les autres,
l'écriture
manuscrite ne sera bientôt plus qu'une
survivance des âges obscurs rejoignant
la peinture sur les parois des grottes
ou la chasse
au mammouth.
Que vous soyez en phase avec ce qui
précède
ou pas, allez voir Henri Mérou dont les
thèses vous interpelleront, dont la chaleur
humaine vous étonnera et dont l'humour
ne pourra que vous faire fatiguer les
zygomatiques !
>[Emmanuelle Achessé]
PS : ne manquez pas à l'occasion
de lui demander plus d'informations
sur son histoire
de slips !
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Février
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26/2/14 |
Higgs |
J'ai enfin compris ! |
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[J'ai enfin compris !] Vous
en avez forcément entendu parler comme étant
la découverte de physique fondamentale
la plus importante de ce début de XXIe
siècle, mais si vous êtes comme moi,
le boson de Higgs reste enveloppé d'unépais
mystère à base d'exagérations
journalistiques (« la découverte
la plus importante de tous les temps »)
ou de sensationnalisme scientifique (« la
particule de Dieu »).
Heureusement pour nous autres,
vulgum pecus (n'y a-t-il pas là ne faute
d'accord ?), un dessinateur de bandes dessinées,
que j'espère au fait de ce genre de science
fondamentale, s'est proposé de nous expliquer
exactement en un
petit film ce qu'est
exactement le Boson de Higgs et en quoi sa découverte
est une avancée importante dans le domaine
de la compréhension de notre univers.
Et vous savez quoi ? Je crois avoir tout compris
! Enfin, sans doute pas vraiment tout,
parce qu'il
a récemment remis une couche sur cette
bien étrange particule sous la forme
d'une
nouvelle planche, simplement dessinée
cette fois.
Par contre, je ne vois toujours pas pourquoi
on l'appelle le « Mick
Jagger » de
la physique... Il faudra une petite bande
dessinée
pour me l'expliquer ?
>[Emmanuelle Achessé]
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22/2/14 |
Bisøü! |
Da viking code |
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[Da viking code] Si
vous croyez que le manuscrit Voynich
est la seule énigme
historique faisant appel à tous les efforts
des cryptographes modernes, détrompez-vous.
Une
nouvelle vient d'être diffusée
sur le net à propos d'une écriture
cryptographique à base de runes nommée
jötunvillur (non, non ce n'est pas une blague)
dont le secret, datant de plus de neuf
siècles
restait totalement opaque aux chercheurs
(plus de détails ici pour
les anglophones). Il faut dire que les
cryptographes sont
majoritairement issus des rangs des mathématiciens
les plus éminents avec toute la force que
cela suppose, mais aussi toute l'étroitesse
de leur point de vue. Ils ont essayé les
codes par substitution mono ou bi alphabétique,
les codes de César, de Polybe, de Trithème,
de Vigenère, le chiffre de Delastèle
ou de Lorenz, ou même le grand code du roy
Louis XIV. Bernique, rien de rien, l'énigme
restait entière. Ils ont essayé de
partir d'un texte en clair supposé connu
pour retrouver la méthode, nada, ils revinrent
bredouille. Ils n'allaient quand même pas
supposer que le niveau des mathématiciens
vikings étaient en avance sur les mathématique
d’aujourd’hui ! Car même s'ils
ont très probablement découvert
l’Amérique bien des siècles
avant Christophe Colomb, ils nous sont
plutôt
décrits comme de grands soudards, plus
habiles à manier l'épée et
la chopine qu'à inverser des matrices ou
manier des polynômes binaires du 33e degré !
Jusqu'à ce
qu'un historien aie une idée
de génie. Il a remplacé chaque
rune par celle qui termine son nom,
donc par exemple, il a remplacé la rune « U » nommée « urr » par
le « R » qui termine ce
nom. Et tout à coup, la lumière
a jailli et les messages en clair sont
apparus. Eh oui, point besoin de mathématique
avancée
ni de combinatoire sophistiquée, mais
juste une bonne dose d'intuition. Et
de quelle teneur étaient
ces messages qui laissaient secs les
historiens depuis tant d'années ? A priori,
ceux qui pensaient qu'ils allaient
enfin découvrir
les secrets des vikings, les comptes
rendus de retour de leur explorations
lointaines voir même
transatlantique en ont été pour
leurs frais. Il s'agit majoritairement..
de messages d'amour comme par exemple « Embrasse-moi »…
Bon
et bien en plus d'être de farouches
guerriers et de sacrés noceurs, les vikings
semblent donc avoir été également
des amoureux sachant garder le secret
de leurs conquêtes ! Reste le côté graphique
de ces runes qui ne cesse fasciner
les calligraphes, vous en avez ici de
beaux exemples !
>[Marie-Jo Tunvillur]
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18/2/14 |
mc2 |
Visualisation scientifique |
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[Visualisation scientifique] Ce
qui se conçoit bien s'énonce clairement,
et les mots pour le dire arrivent aisément
a dit je ne sais plus qui (allez voir
sur Google si vous y tenez), mais je
rajouterai que comme
une image vaut mille mots (idem) de bonnes
données
bien interprétées peuvent donner
lieu à un déferlement de beauté scientifique.
Car quoi de plus bassement matériel que
des vitesses de courants marins, des
directions de champs magnétiques ou des
listes de mots de passe ? Et bien des scientifiques
surdoués, à mon
avis, conçoivent si bien ces données
qu'ils arrivent à en faire percevoir la
beauté intérieure en en proposant
une visualisation non seulement compréhensible
par tout un chacun, mais qui en révèlent
aussi la beauté intrinsèque comme
une manifestation de l'harmonie universelle
de la nature.
J'ai découvert qu'un
concours était
ouvert pour les plus belles visualisations
de données scientifiques, de photos de
la nature ou d'éléments de communication
didactique, concours dont les lauréats
sont donnés à l'admiration de
tous et de chacun ici.
Alors il
y a de quoi s'en prendre plein
les mirettes, depuis cette vidéo
montrant les circulations, vents
et autres courants
dans la nature, celle-là expliquant
les cellules souches ou ces neurones
qui font furieusement penser à une
forêt d'un monde du rêve.
Que d'harmonie dans la nature révélée
par ces photos et ces films ! Beaucoup
de ces représentations arrivent à rendre
visible l'invisible et toute la beauté qui
est cachée à nos pauvres sens
limités.
Mais il y a aussi des représentations
qui arrivent à mettre de la beauté où, à mon
avis, il n'y en a aucune à l'origine,
telle cette représentation de la fréquence
des mots de passe utilisés sur internet
ou cette vidéo de synthèse sur
les acides nucléiques sphériques
qu'on pourrait croire tout droit
sortie d'un jeu vidéo
(mais où est donc la commande de
tir ?). Car de même qu'un naufrage peut
donner des images d'horreur mais
aussi le Radeau de la Méduse,
la beauté est une harmonie subtile
entre le sujet, la représentation qu'on
en fait et bien sûr l’œil
de celui qui la voit, autant dire
que tout cela
est d'une délicatesse
infinie.
Notez une utilisation de typographies
tout à fait choisies montrant bien l'intérêt
qu'y portent les scientifiques qui
ont réalisé ces
merveilles. Et allez ! Encore deux
heures passées
collé sur son écran !
>[Sylvie Zua - Lisa Sion]
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14/2/14 |
www |
Deux nouveaux blogs |
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|
[Deux nouveaux blogs] Nous
accueillons sur le net deux nouveaux
blogs de graphosiens qui marquent par là leur
volonté de
montrer à la face (virtuelle) du monde
(numérique) comment Graphos est grand !
Car oui, à Graphos, nous ne faisons pas
que déguster une gastronomie choisie, des
petits plats mitonnés maison ou de succulentes
préparations dont les recettes font le
plat principal de la discussion au cours
de nos agapes. Non, nous travaillons
aussi !
J'en
veux pour preuve le blog
de Delphine,
qui propose d'explorer la fusion de
l'architecture et de la calligraphie.
Nous y voyons la délicatesse
de ses travaux, dont il est vrai, nous
avons la chance de profiter en live à chaque
stage du dimanche. Je peux vous garantir
que la virtualité du numérique,
même
excellemment scanné, vous prive du contact
direct avec l'original qui nous fait
découvrir
toutes les subtilités dont son travail
est prodigue, les amis de Graphos le
savent bien, nous qui avons la chance
ne serait-ce que de recevoir
ses vœux une fois par an.
Mais je voudrais
aussi vous faire découvrir
le
blog de notre ami Haroun, dernier entré chez
Graphos, qui a donc subi son bizutage
lors du stage de janvier (il semble s'en être
remis sans difficultés) et dont le
métier
est graveur lapidaire ! Mais oui,
après
des années de recherches, après
de nombreuses tentatives de monter
un stage de gravure, qui n'ont été couronnées
de succès qu'une seule fois il y
a quelques années, voici qu'enfin
nous avons un accès
direct à la connaissance de ce mode
d'écriture
ancestral et éternel, opposé exact
de la calligraphie éphémère
sur support périssable. Autre corde à son
arc, Haroun est également peintre
en lettres et ce sont tous ces travaux dans
ces trois domaines
que vous découvrirez sur son blog.
Juste un petit aparté, entre nous,
malgré la
politique anti-pub du BdG, pendant
qu'il n'écoute
pas, à la différence de nous
autres dilettantes pour lesquels la calligraphie,
la
gravure lapidaire ou la peinture
en lettres ne représentent qu'un
agréable hobby
une fois par mois, Haroun vit de
son art, donc si vous avez besoin d'un spécialiste
réalisant
des travaux de qualité dans
ces domaines, ou si vous entendez parler
d'opportunités
de travailler professionnellement,
n'hésitez
pas à la contacter. Chut n'ayons
l'air de rien, le voilà qui revient.
D'ailleurs, je vois que notre ami Haroun
propose également
des stages de sculpture et de gravure,
pour ceux, dont je suis, que le gravelet
et la massette démangent...
Voilà de
bien beaux sites à ajouter à vos
favoris et à visiter régulièrement
!
>[Léonne Zenette]
PS : vous remarquerez en première
page du blog de Delphine une invitation à une
exposition à la mairie du 8e arrondissement
à Marseille que vous ne manquerez pas
de visiter si vous voulez avoir un aperçu
des travaux de Delphine. Vernissage mercredi
prochain, pour les amateurs de pommes
et de fromage blanc (private joke).
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10/2/14 |
CH |
Disparition lausannoise |
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[Disparition lausannoise] Je vous
en parlais pas plus tard qu'il n'y a
pas longtemps, les succédanés de
relations humaines sont devenus la norme, il est
de règle
de ne pas sortir du petit cocon bien
protégé de
notre chez nous pour aller dans ce monde
plein de dangers qui nous guettent à chaque
coin de rue, sous la forme d'étrangers,
de pédophiles,
de roms, de pervers divers et de criminels à la
kalachnikov en quête de chair fraîche.
Un lausannois a tourné un
petit film qui
nous montre sa ville le dimanche. On
se croirait à la
sortie d'une guerre nucléaire totale.
Certes, l'obligation de fermeture de tous les
magasins, cafés et restaurant compris
semble-t-il, restreint considérablement
les loisirs urbains disponibles le week-end
et les
lieux de rencontre s'en trouvent raréfiés,
de plus les suisses sont proches de
la nature et s'y rendent abondamment pour des
randonnées
dont ils ont le secret, ne dit-on pas
d'un mollet musclé que c'est un mollet
de vieux suisse ? De plus gageons que
si nous nous déplaçons
de quelques kilomètres, dans le centre
commercial le plus proche, la foule
retrouvera son volume de la semaine, voyez les
embouteillages
pour Plan de Campagne le dimanche,
les gens s'y rendent en masse.
Mais bon, même
si ce phénomène
semble quand même bien loin d'être
le cas chez nous, il suffit de voir
les cinémas
et les restaurants bondés à Aix
le week-end, prenons garde que s'installe
chez nous, surtout dans les générations
suivantes, ce genre de désertification
urbaine propice à un isolement encore
plus drastique des personnes seules.
Ah les petits bistrots de quartier
où tout
un chacun se retrouvait avec le voisin
d'en face, le boulanger
et le boucher, à picoler tranquillement
en rigolant des dernières défaites
de l'OM. Oups, désolé, d'un seul
coup me voila pris en flagrant délit
d'incitation à l'alcoolisme
et de comportement anti-footballistique
primaire. La prison me guette...
>[Amédée Zerre]
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6/2/14 |
Site |
Le Nouvel encrier |
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[Le Nouvel encrier] Notre amie
Claudie, graphosienne émérite de
longue date, nous signale une nouvelle
boutique de
matériel
calligraphique qu'elle a découvert récemment.
Cette boutique située à Rennes (aïe)
possède un
site en ligne (ouf) proposant
du matériel par correspondance. Claudie
nous dit y avoir reçu le meilleur accueil
et nous a vanté les mérites calligraphiques
de son personnel, preuve à l'appui puisqu'elle
nous a montré la très belle enveloppe
qui accompagnait un de ses achats.
On
y trouve tout une série d'outils pour
le calligraphe, que ce soit autour
de l'écriture
elle-même, plumes, feutres et autres instruments
jusqu'aux plus bizarres mais aussi
tout le matériel
nécessaire à la mise en valeur
de vos travaux sous la forme de cachets
de cire et tampons divers et variés.
Bien entendu, nous sont également proposés
toutes sortes de papiers et de multiples
marques d'encres.
Les amateurs de calligraphie orientale
ne seront pas en reste puisqu'on y
peut aussi y acheter
moultes genre de pinceaux, des plus
anciens aux plus modernes ainsi qu'une
série
de calames.
Une partie didactique vous aidera à mettre
en œuvre tous ces instruments, les encres
et les supports, pour réaliser des faire
parts de mariages, des cartes de vœux et
tout ce qui fait la vie quotidienne
du calligraphe. Enfin, pour ceux sont croyants
mais pas pratiquants,
une page du site liste, région par région,
les calligraphes à qui vous pourrez demander
des travaux à façon.
Bref, un acteur de plus dans le
microcosme hélas bien réduit
des marchands de matériel calligraphique
de qualité,
chez qui j’espère vous pourrez
trouver le matériel qui vous aidera à réaliser
vos chefs d’œuvre !
>[Adibou Tique]
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2/2/14 |
Site |
Iampeth |
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[Iampeth] Les écritures à la
plume à pointe fine, anglaise, specenrian
et compagnie ont leurs amateurs, leurs
dévots
devrait-je même dire, et leurs détracteurs,
qui tous n'hésitent pas à recourir à l'anathème
pour abominer leurs congénères calligraphes
de l'autre bord. L'homme est ainsi fait
que l'eau tiède ne lui convient pas et
qu'il a plutôt
un fort penchant pour les radicalités calligraphiques.
Je braverai donc les uns pour me faire
bien voir des autres en vous signalant
un superbe
site consacré à ces écritures
que m'a bien gentiment indiqué une fidèle
lectrice du BdG. Bon, ce sont des américains
donc ils font les choses en grand, et
c'est un peu normal vu le nombre de calligraphes
pratiquants
aux étazunis. Donc le site est superbe,
et il propose moultes magnifiques pages
de travaux divers, un magazine consacré à ces écritures
et même une liste
des plus grands pratiquants de
cet art avec biographie et exemples de travaux
pour les plus célèbres
maîtres
de cet art. Notez que contrairement à une
rumeur persistante, sur vingt quatre
personnes proposées à notre admiration,
il n'y a que deux femmes. On y trouve également
un
monument élevé à la gloire
de l'écriture manuscrite et aussi une invitation à une
convention qui se tiendra à Indianapolis
au mois d'août prochain. Imaginez un tel
rassemblement des amateurs d'anglaise
en France, on pourrait le faire tenir
dans une cabine téléphonique
! Alors que là-bas, il y aura sûrement
des centaines de participant(e)s avec
show à paillettes,
remise de diplômes (calligraphiés)
et grand repas dansant. Souvenons-nous
des années
hélas révolues des Rencontres de
calligraphie à Lurs et rêvons à leur
résurrection ? Pour finir, vous trouverez
aussi sur ce site une série de cours ainsi
qu'une bonne vingtaine de livres
anciens sur l'écriture
qu'une bonne âme a mis en ligne et qui vous
sont proposés soit en mode feuilletage,
soit sous forme de PDF téléchargeables,
pour pouvoir vous y référer plus
facilement.
Bref, prenez le temps de parcourir
ce très beau site, bourré d'un
nombre incroyable d'informations, textes
images et vidéos,
qui montre que la calligraphie n'est
pas un art du passé et que de part le
monde, nous avons des congénères
qui ont tout autant que nous l'amour
de la belle écriture.
De quoi se remonter le moral et trouver
de belles inspirations.
>[Laurent Glaise]
PS : vous remarquerez
quand même de ci de
là quelques références à l'écriture à la
plume carrée, mais ce n'est visiblement
pas leur truc...
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Janvier
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29/1/14 |
OMG |
Vœux pour 2014 |
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[Vœux pour 2014] Le monde
du politiquement correct a gagné, c'est
un fait... Chaque citoyen doit être tellement être
sûr d'éviter toute source potentielle
de conflit que le neutre, le terne, le
morne et le plat sont devenus non seulement
la norme mais
surtout une obligation. Aux US toujours
très
en avance sur ce terrain, regarder une
personne plus de trente secondes équivaut à un
harcèlement sexuel. On comprend mieux le
succès de Facebook ou Twitter qui sont à la
relation humaine ce que le gâteau en poudre à l'aspartame
est au Saint Honoré pâtissier. Alors
surtout que pas une tête ne dépasse,
sans quoi les nains seront offensés, pas
une voix plus haute que l'autre sinon
les sourds vont être lésés,
pas une opinion un peu plus contrastée
sans quoi les aveugles vous feront un
procès. D'où une
platitude quasi parfaite des scénarios
de nos films récents,
d'où une vie politique à l'encéphalogramme
aussi plat que celui d'un cadavre et
un nivellement total par le bas des
paroles et des actes, sauf
bien sûr pour les extrêmes de plus
en plus vociférants par contraste, et que
l'on tente d'éteindre en les baillonnant
faute d'avoir le courage de leur opposer
des arguments et d'entrer dans le conflit.
J'ai
reçu un courriel de vœux humoristique
qui résume en quelques phrases ce monde
que nous avons bâti. Je vous le livre,
mais prenez garde en rigolant de bien
vous rendre compte que « le cauchemar
a déjà commencé » (air
connu) :
« Meilleurs Vœux 2014... !
Avertissement
préliminaire : le principe de précaution
est maintenant inscrit dans la Constitution,
tandis que des lois
pénales sévères prohibent
toute discrimination et toute analyse
hérétique
de l'histoire contemporaine, sous
peine de prison. Par prudence, je
vous adresse donc
pour 2014 des
vœux que j'espère « politiquement
corrects » et, surtout, en conformité avec
la législation en vigueur dans notre
libre démocratie. En conséquence,
j’ai
le regret de vous demander de bien
vouloir ne pas tenir compte de la
formulation sous laquelle
je vous aurais éventuellement fait
parvenir mes vœux pour 2013 et années
précédentes.
Celles-ci étant nulles et non avenues,
vous voudrez bien trouver ci-dessous,
sous la forme légale fournie par mon
avocat, une...
Nouvelle formulation
:
Je vous prie d'accepter, sans
aucune obligation implicite ou explicite
de votre part, mes vœux à l'occasion
du solstice d'hiver et du premier de
l'an, en adéquation
avec la tradition, la religion
ou les valeurs existentielles de votre
choix, dans le respect
de la tradition, de la religion
ou des valeurs existentielles des autres,
ou dans le respect
de leur refus, en la circonstance,
de traditions, religions ou valeurs
existentielles, ou de leur
droit de manifester leur indifférence
aux fêtes populaires programmées.
Ces vœux concernent plus particulièrement
:
- la santé, ceci ne supposant
de ma part aucune connaissance
particulière
de votre dossier médical, ni
d'une quelconque volonté de
m'immiscer dans le dialogue
confidentiel établi
avec votre médecin traitant
ou votre assureur avec lequel vous
auriez
passé une convention
obsèques ;
- la prospérité, étant
entendu que j’ignore tout de
la somme figurant sur votre
déclaration
de revenus, de votre taux
d'imposition et du montant des taxes
et cotisations
auxquelles vous êtes assujetti
;
- le bonheur, sachant que
l'appréciation
de cette valeur est laissée à votre
libre arbitre et qu'il n'est
pas dans mon intention de
vous recommander tel
ou tel type de bonheur.
Nota Bene :
Le concept d'année nouvelle
est ici basé,
pour des raisons de commodité,
sur le calendrier grégorien,
qui est celui le plus
couramment utilisé dans
la vie quotidienne de la région à partir
de laquelle ces vœux vous
sont adressés.
Son usage n'implique
aucun désir de prosélytisme.
La légitimité des
autres chronologies utilisées
par d'autres cultures
n'est absolument pas mise en
cause. Notamment :
- le
fait de ne pas dater
ces vœux
du yawm as-sabt 1 Safar
de l'an 1434 de l'Hégire
(fuite du Prophète à Médine)
ne constitue ni une manifestation
d'islamophobie, ni une
prise de position dans le conflit
israëlo-palestinien
;
- le fait de ne pas
dater ces vœux du 2 Teveth
5773, ne constitue ni
un refus du droit d'Israël à vivre
dans des frontières sûres
et reconnues, ni le délit
de contestation de crime
contre l'humanité ;
- le
fait de ne pas dater
ces vœux
du 3ème
jour (du Chien de Métal)
du 11ème
mois (Daxue, Grande Neige)
de l'année du
Dragon d'Eau, 78ème cycle,
n'implique aucune prise
de position dans l'affaire dite "des
frégates de Taïwan" ;
-
le fait de ne pas dater
ces vœux
du Quintidi de la 3ème
décade de Frimaire de
l'an 221 de la République
Française,
une et indivisible, ne
saurait être assimilé à une
contestation de la forme
républicaine
des institutions.
Enfin,
l'emploi de la langue
française
ne sous-entend aucun
jugement de valeur. Son
choix tient au fait qu'elle est la seule
couramment
pratiquée par l'expéditeur.
Tout autre idiome a droit
au respect tout comme
ses locuteurs.
Clause de non responsabilité légale
:
En acceptant ces vœux, vous
renoncez à toute
contestation postérieure.
Ces vœux
ne sont pas susceptibles
de rectification ou de
retrait. Ils sont librement transférables à quiconque,
sans indemnités ni royalties.
Leur reproduction est
autorisée.
Ils n'ont fait l'objet
d'aucun dépôt légal.
Ils sont valables pour
une durée
d'une année, à la
condition d'être employés
selon les règles habituelles
et à l'usage
personnel du destinataire.
A l'issue de cette période,
leur renouvellement n'a
aucun caractère obligatoire
et reste soumis à la
libre décision de l’expéditeur.
Ils sont adressés sans
limitation préalable
liée aux notions d'âge,
de genre, d'aptitude
physique ou mentale, de race,
d'ethnie,
d'origine, de communauté revendiquée,
de pratiques sexuelles,
de régime alimentaire,
de convictions politiques,
religieuses ou philosophiques,
d'appartenance syndicale,
susceptibles de caractériser
les destinataires.
Leurs
résultats ne sont, en aucun
cas, garantis et l'absence,
totale comme partielle,
de réalisation n'ouvre
pas droit à compensation.
En cas de difficultés liées à l'interprétation
des présentes, la juridiction
compétente
est le Tribunal habituel
du domicile de l'expéditeur. »
J'ajouterai « s'il vous plait pensez à l'environnement
avant d'imprimer cet email », et « l'empreinte
carbone du transport de ce message a été minimale
afin de ne pas contribuer au réchauffement
climatique ». Et là, vous pouvez éteindre
votre dernier neurone encore fonctionnel.
>[Êve de Bonanait]
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25/1/14 |
What? |
I'll be back… |
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[I'll be back…] L'affaire
Voynich rebondit... De temps à autre, quelqu'un
aborde sous un nouvel angle l'énigme de
ce
manuscrit mystérieux, dont je vous
ai parlé de nombreuses fois. Après
les grilles de Cardan, le dialecte est-européen
dont on aurait supprimé les voyelles et
autres extravagances, une
nouvelle piste nous
est proposée par des botanistes américains
qui ont étudié les nombreuses représentations
de plantes du manuscrit, et qui ont cru
y reconnaitre une trentaine de plantes communes...
au Mexique
! Et voici donc une nouvelle hypothèse
pour expliquer le genèse de ce bien étrange
manuscrit, il serait écrit par un des tout
premiers explorateurs des Amériques car
n'oublions pas que le parchemin sur lequel
il est écrit aurait été date
d'entre 1404 et 1438. La plupart des
plantes en question ont des vertus médicinales,
mais lesquelles n'en ont pas, ce qui mettrait
sur la
piste d'un traité de médecine par
les plantes écrit dans un dialecte mexicain
oublié... dont l'écriture a également
disparu puisque c'est bien là l'énigme
: ce manuscrit est le seul témoignage existant
de cette magnifique écriture, si graphiquement
semblable à ce que nous connaissons et
néanmoins si étrange dans ses formes.
Bien
entendu, dans cette affaire, dès que
quelqu'un émet une nouvelle hypothèse,
tous ceux qui l'ont précédé se
font un devoir de tenter de la démolir
et il en est bien ainsi encore cette
fois, d'autant que l'article dans lequel le botaniste
détaille
sa trouvaille est émaillé de nombreux "il
est évident que" "sans aucun
doute" et autres affirmations péremptoires
dont l'évidence pourrait être un
peu plus étayée, en tout cas à destination
des botanistes, car pour ma part je le
crois sur parole, ne sachant qu'à peine
distinguer une rose d'un acacia (sauf pour les épines).
Bon
hélas, ceci ne fait absolument pas
avancer le schmilblick que constitue
le texte et il semble que le contenu
sans doute passionnant
de ce manuscrit vieux de cinq siècles reste
pour toujours un mystère. Il ne nous reste
qu'à rêver devant les nombreuses
illustrations souvent complètement surréalistes,
et à laisser partir notre imagination dans
ce monde bien étrange où les femmes
enceintes se baignent dans de bien bizarres
baignoires.
À
feuilleter sans modération !
PS : ce manuscrit
est tout particulièrement apprécié des
cypher-punks, ces geeks experts en matière
de cryptographie et de sécurité informatique, à tel
point qu'il a donné lieu à quelques
cases d'une petite bande dessinée très
appréciée par ceux-ci, xkcd, dont
l'auteur donne lui aussi son hypothèse.
Pour les non anglophones, il s'agirait d'un manuel
de maître de jeu d'une variante médiévale
de Donjons et dragons...
>[Edmée Xique]
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21/1/14 |
Art |
L'alphabet de Basoli |
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[L'alphabet de Basoli] Il y
a parfois des gens qui ont de drôles d'idées.
Et je trouve qu'on en rencontre particulièrement
dans le domaine de l'écriture. De Raban
Maur, aux trames
de lettres à la fois dessins
et prières, à Mark
Danielewski,
qui raconte une histoire autant par le
texte que par la typographie, l'écriture
a prouvé sa
plasticité totale envers tous les élans
créatifs les plus échevelés.
J'en
veux pour preuve la splendide création
que nous a concocté Antonio
Basoli, tout
entier formé de bâtiments les plus étranges
dont une partie forme les lettres d'un
alphabet
fantastique. Basoli n'était
pas architecte, heureusement, je vois
mal ce genre
de constructions
réellement édifiées dans
une ville, sauf pour écrire Coca Cola
bien sûr, mais c'est un peintre et graveur
au tournant du XIXème siècle dont
le reste des travaux consultables en
ligne est assez banal finalement. N’étant
pas architecte, il n'a donc pas eu à se
coltiner le côté vraisemblable
ou même possible de la construction de
tels bâtiments, non, juste le côté esthétique
et ma foi je trouve ça particulièrement
réussi. Basoli a été jusqu'à peupler
ses villes imaginaires pour les rendre
encore plus réalistes, ce qui donne,
je trouve, un caractère étrange à tous
ces gens : ils ne se rendent pas compte
qu'ils sont devant un gigantesque Y
?
En se promenant sur le site qui nous propose
ces si belles gravures, on
peut trouver des documents étonnants,
comme le formulaire
d'immigration dans l'état
d’Hawaii des USA au nom des trois astronautes
d'Apollo 11, les premiers à marcher
sur la lune qui sont en effet retombés
dans l'océan
pas loin d’Hawaii. On y voit la mention "Départ
: la lune, arrivée : Honolulu, bagages
: échantillons de poussières
et de roches lunaires". Je ne sais pas
si c'est une blague (d'époque !) ou
simplement la rigidité administrative à l’œuvre,
mais le côté surréaliste
de l'affaire m'a bien fait rigoler
! On imagine qu'ils
se fassent refouler à leur arrivée
sur le territoire étazunien pour ne
pas avoir rempli un tel formulaire !
>[Bernard Chitecte]
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17/1/14 |
Conf |
Art du trait au Luc |
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[Art du trait au Luc] Les temps étant
plutôt pluvieux en Provence en ce moment,
la météo est donc idéale
pour les stages Graphos (et donc ce dimanche,
nous plancherons sur une linéale à la
plume fine) et les conférences diverses
et variées, du moment qu’elles ne
sont pas en plein air. Donc pour vous
remettre du stage graphosien, on me signale
que se tiendra au Luc une conférence
très passionnante
sur le thème du compagnonnage, de la construction
des cathédrales et de l’art du trait,
associée à une exposition sur les
mêmes sujets. Donnée samedi 25 janvier à 14h30,
au cinéma situé 11 rue de la République
au Luc en Provence, la conférence sera
animée par Jean-Claude Lhommeau qui est
un érudit
de la chose, au dire de personnes qui
le connaissent et qui m’ont recommandé de
m’y
rendre. Ce que je ferai donc, et ce,
même
si le temps est clément.
Il n’est
pas si courant de rencontrer des érudits
au fait de ces groupes discrets que sont
les compagnons, même si un œil averti
peut parfois en trouver les traces, soit
dans les marques de
tâcheron des anciennes cathédrales
ou autres bâtiments en pierre taillée,
soit dans certains chef
d’œuvres laissés
dans la nature à l’admiration des
passants (photos ici et là).
>[Omar Dutrait]
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13/1/14 |
Clic |
J'accepte |
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[J'accepte] J'accepte.
Combien de fois cliquons-nous sur ce
bouton sans lire une seule des lignes
des contrats, end-user
licence agreement et autres conventions
d'utilisations. Il faut bien dire que
souvent, ces contrats sont
en anglais. Déjà. Et qu'en plus,
ils ne sont pas en anglais normal mais
en jargon juridique anglais, qui forme
un langage en lui-même
que même les anglais ne comprennent pas.
De plus il y en a souvent pour des pages
et des pages, expliquant que si vous
utilisez les logiciels
pour déclencher la troisième guerre
mondiale, l'éditeur ne peut en aucun cas
en être responsable. Que si le logiciel
est pourri de bugs, l'éditeur ne peut en
aucun cas en être responsable. Que s'il
détruit votre machine, met le feu à votre
maison et fait brûler toute votre famille,
l'éditeur ne peut en aucun cas en être
responsable. Que s'il réveille les âmes
des morts et fait ressurgir des cimetières
des milliers de zombies et de morts vivants,
l'éditeur
ne peut en aucun cas en être responsable.
Que quoi qu'il arrive, surtout si le
logiciel fonctionne parfaitement, l'éditeur
ne peut en aucun cas en être responsable.
Un
petit malin avait mis dans son contrat
d'utilisation le fait que l'accepter
vous engageait à donner
tout ou partie de vos organes au sus-mentionné petit
malin au cas où celui-ci en aurait besoin.
Et bien il a fallu six mois et des
centaines de milliers d'acceptation pour que
quelqu'un découvre
la supercherie et se signale au farceur.
De quoi monter une banque d'organes
pour pas cher !
Mais le pire m'est arrivé ce
matin. Je télécharge depuis
un très
célèbre site un graticiel, un
petit outil qui pouvait me faciliter
la vie sur un point
précis. Tiens, bizarre, l’icône
n'est pas celle du logiciel mais
celle du site en question. Je clique
bien imprudemment
sur ce
que j'ai téléchargé.
On me demande si j'en suis vraiment
sûr. Je clique.
On me demande si je peux passer en
mode administrateur.
Je clique. On me dit que le téléchargement
ne commencera que si je clique sur
« J'accepte ».
Je clique. On me vante les mérites
d'un merdiciel célèbre qui encombre
les barres des navigateurs pour m'innonder
de publicité.
Je... me retiens juste à temps de cliquer!
Ouf ! Ce n'est pas passé loin ! Après
tous ces clics quasiment automatiques,
le dernier eut pu m'être fatal, car
autant il suffit d'un simple clic
pour installer dans
son navigateur
les multiples merdiciels de tous
ordres, à base
de prétendus moteurs de recherche qui
ne servent qu'à me présenter
des sites publicitaires, autant pour
les désinstaller,
cela passe par de multiples étapes,
qui comprennent en général 172
manœuvres informatiques toutes plus
plantatoires les unes que les autres,
l'appel sur une ligne
surtaxée
pour avoir le mot de passe de désinstallation,
l'abonnement à 456 mailing lists publicitaires,
l'acceptation de 789 contrats autorisant
la mafia russe à avoir accès à votre
machine, votre compte en banque,
votre carte bleue et même votre vie
intime, et cela se termine sur l'installation
d'un logiciel
de désinstallation...
qui comprend lui-même d'autres merdiciels
dont vous aurez tout autant de mal à vous
débarrasser.
Une seule leçon, évitez les sites
de téléchargement de logiciels
type 01, Softpedia, etc... Allez
plutôt
directement chez l'éditeur du logiciel
qui vous intéresse, évitez
les petits outils pratiques et gratuits
qui vous feront gagner cinq minutes
une fois de temps en
temps mais perdre des heures le jour
où vous
essayerez de faire retrouver à votre
machine sa vitesse normale de fonctionnement,
mais surtout,
surtout, lisez bien ce qu'on vous
demande avant de cliquer sur « J'accepte ».
Souvenez-vous de Faust qui cliqua
un peu vite sur le « J'accepte » du
contrat de Méphistophélès...
>[Homère Diciel]
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9/1/14 |
+x-: |
Archéologie scientifique |
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[Archéologie scientifique] L’archéologie
des sciences est malheureusement un domaine
fort peu développé. La plupart des études
sur les restes qui survivent des anciennes
civilisations se centrent sur les religions ou
les philosophies
des anciens et fort peu sur leurs connaissances
scientifiques. Est-ce parce qu’on les croit
si arriérés par rapport à notre
technologie triomphante qu’il serait inutile
de s’abaisser à leur niveau ?
Deux
découvertes récentes viennent, à mon
avis, infirmer cette opinion. La première est
la découverte de ce qui est vraisemblablement
la plus vieille table de multiplication écrite,
gravée sur des bambous par les chinois
il y a 2300 ans. En dehors de la beauté de
l’objet en lui même, il faut noter
qu’il a été saisi sur le
marché illégal des antiquités,
ce qui laisse à dire que bien des trésors échappent à la
sagacité des spécialistes, et
donc à notre
connaissance, par l’extension de ce marché,
que ce soit au Moyen Orient où une partie
des textes de Qumran et de Nag Hammadi
nous ont échappés
pour se perdre sans doute à jamais ou
en Extrême Orient, comme dans ce cas-ci.
Alors tout de suite, on retrouve le
discours pragmatique : cette table
servait sans doute à mesurer
des surfaces rectangulaires. Bon, mais
aucun archéologue
ne s’est dit que peut-être on avait
fait cette table tout simplement parce
qu’une
table de multiplication c’est beau ? Les
chiffres s’entrecroisent et se répondent
d’une case à l’autre montrant
ainsi les trames sous-jacentes qui
les réunissent
et ainsi la structure même de notre univers.
On peut aussi faire des maths pour
découvrir ça,
pas uniquement dans un but utilitaire
!
La deuxième découverte
a été faite
en Polynésie. Il semble qu’une
petite tribu utilisait déjà il
y a plus de 600 ans un système de calcul
basé non
seulement sur le nombre 10 mais aussi
sur le nombre 2, comme nos bons vieux
ordinateurs actuels ! De
plus, ce système était en place
chez les « sauvages » trois
siècles avant que Leibnitz en fonde la
théorie en Occident, ce qui franchement
met la pâtée à tous ceux
qui nous bourrent la cervelle avec
des propos aussi infondés que ceux qui
prétendent
que l’Occident judéo-chrétien
a toujours été à la pointe
de la civilisation en général
et de la science en particulier.
Bon désolé,
j’ai trouvé ces
articles dans la revue Nature, ce qui
les rend à la
fois inattaquables sur le plan de leur
contenu mais également illisibles pour
les non adeptes de la langue d’Edward
Snowden. Mais vous en avez ici et
là deux
transcriptions plus ou moins complètes
qui sont plus aisées à comprendre !
>[Albine Aire]
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5/1/14 |
Thot |
Platon, encore Platon… |
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[Platon, encore Platon…] Lors
d'un récent podcast de l'excellente émission
de France Culture "Le gai savoir", Raphaël
Enthoven et Paola Raiman nous ont parlé d'un
passage peu connu (en tout cas par moi)
d'un dialogue de Platon, le Phèdre, dans
lequel il explique la transmission de l'écriture
par le dieu Thot à l'humanité et
l’accueil
que le roi Thamous lui a réservé.
C'est un petit bijou que je trouve tout
particulièrement
intéressant de proposer à votre
réflexion en ce début d'année.
« J'ai
donc ouï dire qu'il existait
près
de Naucratis, en Égypte, un des antiques
dieux de ce pays, et qu'à ce dieu les Égyptiens
consacrèrent l'oiseau qu'ils appelaient
ibis. Ce dieu se nommait Theuth. C'est
lui qui le premier inventa la science
des nombres, le
calcul, la géométrie, l'astronomie,
le trictrac, les dés, et enfin l'écriture.
Le roi Thamous régnait alors sur toute
la contrée ; il habitait la grande
ville de la Haute-Égypte que les Grecs
appellent Thèbes l'égyptienne, comme
ils nomment Ammon le dieu-roi Thamous.
Theuth vint donc trouver ce roi pour
lui montrer les
arts qu'il avait inventés, et il lui dit
qu'il fallait les répandre parmi les Égyptiens.
Le roi lui demanda de quelle utilité serait
chacun des arts. Le dieu le renseigna
; et, selon qu'il les jugeait être un bien
ou un mal, le roi approuvait ou blâmait.
On dit que Thamous fit à Theuth beaucoup
d'observations pour et contre chaque
art. Il serait trop long
de les exposer. Mais, quand on en vint à l'écriture
: « Roi, lui dit Theuth, cette science rendra
les Égyptiens plus savants et facilitera
l'art de se souvenir, car j'ai trouvé un
remède (pharmakon) pour soulager la science
(sophia) et la mémoire. »
Et le roi répondit : « Très
ingénieux Theuth, tel homme est capable
de créer les arts, et tel autre est à même
de juger quel lot d'utilité ou de nocivité ils
conféreront à ceux qui en feront
usage. Et c'est ainsi que toi, père de
l'écriture, tu lui attribues, par bienveillance,
tout le contraire de ce qu'elle peut
apporter. Elle ne peut produire dans les âmes,
en effet, que l'oubli de ce qu'elles savent en
leur
faisant négliger la mémoire. Parce
qu'ils auront foi dans l'écriture, c'est par le
dehors, par des empreintes étrangères,
et non plus du dedans et du fond d'eux-mêmes,
que les hommes chercheront à se ressouvenir.
Tu as trouvé le remède, non point
pour enrichir la mémoire, mais pour conserver
les souvenirs qu'elle a. Tu donnes à tes
disciples la présomption qu'ils ont la
science, non la science elle-même. Quand
ils auront, en effet, beaucoup appris
sans maître,
ils s'imagineront devenus très savants,
et ils ne seront pour la plupart que
des ignorants de commerce incommode, des savants
imaginaires
au lieu de vrais savants. »
On reconnaitra
bien sûr le dieu Thot, cher à nos
cœurs, derrière le transparent Theut
et je trouve que voilà une bonne leçon
de ce cher vieux Platon envers les gros
lecteurs incorrigibles, dont je suis je dois l'avouer,
envers tout ceux qui privilégient la transmission écrite
sur la transmission orale et surtout
envers ceux qui confondent savoir et compréhension.
Trop forts ces grecs !
>[Albert Messe]
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1/1/14 |
2014 |
Bonne année ! |
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[Bonne année !] Toute
l'équipe du BdG profite de quelques instants
de lucidité durant ces fêtes pour
vous souhaiter une bonne année 2014, pleines
de joies calligraphiques, d'émerveillement
typographiques et de nouvelles découvertes
dans le merveilleux monde de la lettre
et du livre, sous le regard bienveillant
de nos gouvernements, si soucieux que
nous ne soyons pas dérangés par
de mauvaises idées ni importunés
par tous les sauvages qui se pressent à nos
portes pour nous tuer tous..
Le BdG qui fête ses huit ans
a (enfin ?) atteint l'âge de raison mais
espère
que l'esprit espiègle et impertinent
de son jeune âge lui restera pendant encore
longtemps. Il continuera de vous signaler
ses coups de cœur et ses coups de gueule,
quitte parfois à sortir (très
légèrement
?) du domaine pur de la lettre sous
toutes ses formes, qui sont pourtant
nombreuses, pour s'aventurer
dans le domaine des hautes technologies
qui sont devenues le quotidien de tout
un chacun ou en
tout cas le quotidien d'une certaine
agence gouvernementale américaine. Si
vous n'avez pas entendu parler d'elle,
sachez qu'elle a déjà sûrement
déjà entendu parler de vous !
Tous nos meilleurs
vœux pour 2014, gardons
l'espoir de changer le monde par l'écriture
et haut les cœurs !
>[Ze BdG]
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>Vous
envisagez de remettre en cause les fondements de
la mécanique quantique ?
Rejoignez le [BdG] !
news@leblogdegraphos.net
>Faites stériliser votre [Blog].
news@leblogdegraphos.net
>Abonnez-vous à la
[LdT]
news@leblogdegraphos.net
>André Bloggo kidnappé le 20 janvier
1997 pour jeux de mots approximatifs vient d’être
relâché après le versement d’une
rançon du Pdg du [BdG] de 800 000 €.
news@leblogdegraphos.net
>Ze
blog on ze [Glob]
[Validez sur le BdG]
news@leblogdegraphos.net
>Patrick Bruel &
André Bloggo, en finale
du World Poker Tour, sur
le [BdG].
news@leblogdegraphos.net
>Speed
Dating avec André Bloggo :
- Je suis……………..……
- Ma région………………
- Je recherche………….
[Validez sur le BdG]
news@leblogdegraphos.net
>Scoop du [BdG] - André Bloggo, l’entraîneur
de l’OM vient d’être limogé pour
avoir tapé sur un ballon.
news@leblogdegraphos.net
>Les
citations du [blog]
sont d’André Bloggo.
news@leblogdegraphos.net
>Bienvenue sur le site d’André Bloggo,
http://A-Bloggo.com,
Blagues en stock, Sandwiches, Pan-Bagnat, Ouvert
7j/7.
news@leblogdegraphos.net
>Soyez
original !
Passez en bas débit grâce à notre
[blog]
news@leblogdegraphos.net
>Information légale.
Les expérimentations monstrueuses du professeur
Victor Bloggenstein sur ce le [BdG] ne sont effectuées
que sur son Webmaster.
news@leblogdegraphos.net
>Googlez
ce [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Embarquement immédiat sur le >[BdG]
porte 15, à destination de Paris, Vancouver,
Londres, Brie-Comte-Robert.
news@leblogdegraphos.net
>Soignez
votre [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Partez en week-end
le lundi grâce à notre [blog]
news@leblogdegraphos.net
>[Big
Blogger] is watching you...
news@leblogdegraphos.net
>Le forum du [blog]
(click here)
news@leblogdegraphos.net
>Soyez
original !
Passez en bas débit grâce à notre
[blog]
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>Googlez ce [blog]
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>Partez
en week-end le lundi grâce à notre
[blog]
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>Plan du [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Le
[blog] pratique
en 10 leçons
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>La citation du [blog]
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>Le
forum du [blog]
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>Engagez-vous
dans un [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Le
forum du [blog]
(click here)
news@leblogdegraphos.net
>Engagez-vous dans un [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Attention
veuillez manipuler avec une infinie précaution
votre souris sur le [BdG]. Celui-ci est entièrement
piégé au C-4.
news@leblogdegraphos.net
>Bloggo, haricot, Nicolas Hulot ! sur le [BdG].
Jeux de mots maître Capello !
news@leblogdegraphos.net
>Le petit André Bloggo est attendu par
ses parents caisse 11.
Je répète, le
petit André Bloggo (…)
news@leblogdegraphos.net
>La
République populaire de Chine menace le [BdG]
de sanctions économiques si ce dernier persiste à maintenir
un embargo sur les rillettes du Mans,
(infos AFP).
news@leblogdegraphos.net
>André Bloggo Président !
news@leblogdegraphos.net
>Offrez
des [blogs]
news@leblogdegraphos.net
>Ze blog on ze [Glob]
news@leblogdegraphos.net
>Soutenez
le BdG
envoyez vos dons !
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>Photos numériques en 4D
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>3258
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sont crus - je répète, les artichauts
sont crus…Le Modem a refroidi, je répète
Le Modem a refroidi… »
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personne sur le [blog] (à part vous)
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>La Planète Bleue est une poubelle !
Signe ici la pétition de Nicolas Hulot sur
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Eugène Poubelle
(1831–1907),
Il fut préfet de la Seine et inventeur de
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jeudi soir près du Parc des Princes remise
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bouge plus ta souris pendant 24 h. La prochaine info
va bientôt arriver !
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>L’abus de [blog] nuit gravement à la
santé
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>Sachant
que les plugins DC1 ne sont pas compatibles
DC2 la modification du formulaire nouvelle version
du plugin
DcDiggLikeIt qui passe en version 1.6, …
- dois-je pour autant quitter Isabella, sur
le [BdG] ?
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