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C'est le gouvernement
qui devrait avoir peur de son peuple, et
non l'inverse !
V for Vendetta
Si
tu es seul à
rêver,
ce n'est
qu'un rêve,
si vous rêvez à plusieurs,
c'est la réalité qui commence.
Chant populaire brésilien
Le blanc est
un significatif silence qu'il n'est pas moins
beau
de composer
que les vers.
S. Mallarmé
Rien n'est écrit.
T.E. Lawrence
Ses dents
largement découvertes signifient à tous que
le loup ne se nourrit pas que de rêves.
Henri Michaux
On n'a pas
encore découvert ce langage qui pourrait
exprimer d'un seul coup ce que l'on perçoit
d'un clin d'œil.
N. Sarraute
Je ne veux
que du magnifique et je ne travaille pas
pour le vulgaire des lecteurs
G. Bodoni
En typographie,
il n'y a qu'un seul degré de bien :
la perfection
Maximilien Vox
Il
n'est pas nécessaire d'être fou pour
travailler ici, mais ça aide
Jacques Bergier
Un intellectuel assis va moins loin
qu'une brute qui marche
M. Audiard
Bonjour,
je suis heureux de voir ici plus de chapeaux
de cowboys que de cravates
Georges W. Bush
Inter
Scientias, non minima est Typographica
Anonyme,
Graz 1673
Les
lettres, signes hiéroglyphiques que la matière
fait à l'esprit
Lamartine
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Décembre
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28/12/10 |
Nasa |
Ascent |
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[Ascent] Je
ne sais pas vous, mais moi, la conquête
de l'espace m'a toujours fait vibrer.
Si j'étais
aux manettes, je supprimerais tout financement
de la recherche sur la diététique,
les régimes alimentaires et les restrictions
caloriques, et je reporterais les budgets
sur l'Agence Spatiale Européenne
pour qu'elle nous mène le plus tôt
possible hors de cette planète polluée.
Et c'est sans doute pour ça que j'ai pris
un très
grand plaisir à regarder « Ascent »,
un documentaire de la Nasa qu'un
gentil anonyme a pris la peine de
nous poser
sur YouTube sans que, pour
l'instant, personne
ne trouve à redire.
« Quoi ? Quarante cinq minutes de
film sur les vingt premières secondes du
décollage
d'une navette spatiale ? Mais ça doit être
mortellement ennuyeux ! » entends-je
déjà certains de vous s'écrier,
surtout ceux près du radiateur. Je dois
vous avouer que c'est aussi ce que
j'ai pensé en
cliquant sur le triangle de démarrage
du film. « J'en regarde juste quelques
minutes et je m'arrête », me
suis-je proposé. Mais c'est là que
la magie spatiale a été la plus
forte. De voir de près à 140 images
par seconde la libération d'une telle
puissance, de voir les flots d'hydrogène
et d'oxygène
tourbillonner, se mélanger et s'enflammer à raison
de trois tonnes chaque seconde, de
voir les flammes de l'enfer sortir
en volutes des boosters à carburant
solide, toute cette puissance concentrée
en quelques mètres carrés, et
puis, les boulons explosifs sautent
les uns après
les autres, les derniers ombilics se
rétractent,
et la masse imposante de la navette,
de son énorme
réservoir central et de ses deux boosters à poudre
s'élève centimètre par
centimètre
et l'ensemble
monte inexorablement se perdre dans
le bleu du ciel, remplacé rapidement
par le bleu foncé de la haute atmosphère
puis par le noir de l'espace. Les deux
boosters se séparent du vaisseau en deux
gracieuses paraboles et la mise en
orbite est faite. Résultat : quarante
cinq minutes scotché devant
l'écran de l'ordinateur à en baver
d'admiration. Plus dix minutes pour
regarder les
bonus, toujours sur les mêmes phases
du décollage,
le plaisir était total.
Alors merci la
Nasa d'avoir pris le temps de recueillir
les films des deux cent
cinquante
caméras qui filment chaque décollage,
d'en extraire la substantifique moelle
pour nous donner ces trois quart
d'heure de plaisir, un
grand merci aussi à celui qui
nous a mis en ligne cette merveille,
c'est un très beau cadeau de Noël
et en tout cas ce fut pour moi le
grand panard video de cette fin d'année.
>[Madmacs]
PS: je n'ignore pas les diverses interprétations
psycho-analytiques de ce genre d'événement,
de Freud à Dali, et je les assume pleinement.
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25/12/10 |
Xmas |
Joyeux Noël ! |
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[Joyeux Noël !] Toute
l'équipe du Blog de Graphos vous souhaite
un joyeux Noël et espère que les belles
choses dont nous avons vanté les mérites
cet automne ont trouvé leur chemin jusqu'à
vos petits souliers !
Nous remercions à cette occasion toutes
les personnes qui nous signalent sur news@leblogdegraphos.net les
nouvelles et les événements liés à la
calligraphie, à la typographie et à toutes
les formes d'écriture, nous les avons spécialement
recommandés
au Père
Noël
pour que celui-ci soit particulièrement
généreux avec elles. Nous remercions
aussi tout particulièrement les artistes
et artisans du livre et de l'écriture
qui contribuent par la qualité
sans concession de leurs travaux à introduire
quelques grammes de beauté et d'art dans
notre monde de brutes consuméristes.
Bon Noël à tous
les surfers du BdG !
>[zeBdG]
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22/12/10 |
Hein? |
L'effet Placebo |
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[L'effet Placebo] La
nature humaine nous réservera toujours
bien des surprises… Dans un article récent
sur l'effet
placebo, comme quoi on peut
guérir un pourcentage plus ou moins important
de malades en leur donnant un médicament
inopérant mais dont ils croient en l'efficacité,
on nous révèle que l'effet placebo
n'est pas seulement valable en médecine,
loin de là !
Par exemple, suite à l'informatisation des feux
rouges, la
ville de New York a désactivé 2500
des 3700 boutons au pied des feux rouges,
boutons qui permettent, croit-on, d'accélérer
le passage au vert pour les piétons.
Eh bien personne ne s'est rendu compte
de rien, les gens ont continué d'appuyer
sur ces boutons et de croire que cela
servait à quelque
chose.
Autre cas, les ascenseurs. Il
y a souvent deux boutons qui servent à contrôler
les portes : un qui permet de forcer
leur ouverture, et celui-là fonctionne,
et un qui permet de ne pas attendre
les cinq secondes fatidiques
et de les fermer immédiatement pour
lancer le départ. Le fabricant d'ascenseurs
Otis avoue que dans la plupart des
ascenseurs, ce deuxième bouton ne fonctionne
pas. Il sert à faire patienter les
usagers qui de toute façon attendront
le temps prescrit avant que les portes se
ferment, mais auront l'impression
d'avoir maitrisé le processus et dompté la
machine.
Mais le cas le plus troublant
est celui des climatisations. Dans
certaines sociétés
dont le nom n'est pas divulgué,
quand des employés se plaignent
trop souvent au service concerné que
la température
des bureaux est trop chaude ou
trop froide, on leur installe un
thermostat qui
leur permet, croient-ils,
de régler la température ambiante.
En fait, ce
thermostat n'est relié à rien et
ne sert qu'à leur
donner l'illusion du contrôle de leur
environnement. Eh bien savez-vous
le résultat
? Plus d'appels au service technique ! La climatisation marche
comme avant mais les occupants
croient être
les maîtres de leur environnement
et ils sont contents.
Je mettrai ceci en
relation avec
une tendance de plus en plus
forte de notre monde post-moderne : quand
on a un
problème,
il faut faire quelque chose.
Qu'importe que l'action ait ou
non une influence sur
le problème,
c'est l'action qui compte et
non son résultat.
On a changé tous les frigos de
la planète
pour éviter qu'ils ne trouent la
couche d'ozone. Et bien savez-vous
quoi ? La couche d'ozone
est toujours trouée et le trou
ne se rebouche pas. Mais on a
fait quelque chose, certes inutile
et qui a couté beaucoup d'argent
qu'on aurait pu utiliser ailleurs
mais on a fait quelque chose. On a
acheté des
millions de doses de vaccin contre
le SRAS, puis les différentes
grippes aviaires et autres H1N1
mais à l'issue
de la dernière épidémie,
la France et ses campagnes de
vaccination n'a pas eu moins
de cas de grippe que la
Pologne qui
n'a absolument rien fait.
Toute
analogie entre notre réaction
au réchauffement climatique et
l'effet placébo
d'un thermostat de climatisation
ne pourrait provenir que d'un
esprit particulièrement
imperméable à la
pensée unique climatologique,
bien sûr…
>[Madmacs]
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18/12/10 |
Site |
Aventure des écritures |
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[L'aventure des écritures] Une
des expositions mythiques qui restera éternellement
dans la mémoire de tout calligraphe a débuté en
1997 à la Bibliothèque nationale
de France sous le titre « L’aventure
de écritures » par une premier
volet sur le thème de la « Naissance ».
Comment sont nées et sous quelles formes
ont évolué les innombrables formes
de communication écrite inventées
par l’esprit humain, comment elles se sont
optimisées graphiquement, quelles méthodes
elles ont utilisé pour coder le sens, bref,
un catalogue incroyable de tout ce que
le génie
de l’Homme a pu imaginer pour mémoriser
et transmettre de l’information. Ce premier
volet fut suivi quelques temps plus tard
par « Matières
et formes » qui se penchait sur les
diverses techniques qui ont été utilisées
pour tracer ces signes magiques. Enfin
un troisième
volet vint clore le triptyque en abordant
le thème
de « La page » et nous proposant
un aperçu des mille et une façons
de composer une mise en page (si page
il y a bien sûr !).
Ces trois expositions
ont été l’occasion
d’un festin des yeux pour les chanceux
qui ont pu s’y rendre et leurs magnifiques
catalogues ornent la bibliothèque de
plus un calligraphe, tant ils peuvent être
source d’inspiration pour les créations
graphiques contemporaines.
Le cercle
des chanceux s’élargit
aujourd’hui puisque la BnF vient de mettre
en ligne une nouvelle portion des pages
internet dédiées à « L’aventure
des écritures » permettant
ainsi à tout
un chacun (disposant d’une liaison ADSL
tout de même) de profiter des trésors
que la BnF recèle en ses réserves
les plus précieuses et qu’elle
ne montre que rarement, hélas. Pour ceux
qui ne connaissent pas ce cycle d’expositions,
prenez le temps de visiter chaque recoin,
vous y découvrirez des trésors… et
pour ceux qui le connaissent, quoi
de meilleur que de revoir ces images
parfois un peu oubliées
pour se donner des idées de cartes de
vœux
ou de mail-art à l’occasion des
fêtes
de fin d’année !
>[Gaston Lagash]
Le site est ici et un petit guide
de visite là.
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13/12/10 |
BPH |
Fahrenheit 451 |
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[Fahrenheit 451] La BPH ou « Bibliotheca
Philosophica Hermetica » fondée
en 1984, à Bloemgracht, en plein centre
ville d’Amsterdam par le hollandais Joost
Ritman est de très loin la plus belle et
la plus grande bibliothèque privée
d’Europe, bien connue des spécialistes,
elle est entièrement consacrée au
Rosicrucianisme, à la Tradition Hermétique, à la
Mystique chrétienne et d’une manière
générale aux « Sciences
Maudites » telles que les définissait
Stanislas de Guaita. Cette extraordinaire
bibliothèque
en relation avec toutes les instances
internationales en Russie, Italie, Allemagne notamment,
rassemble
plus de 20 000 ouvrages, environ 600
manuscrits dont 70 avant 1550, 300 incunables,
5000 livres
imprimés avant 1800, (parmi les livres
les plus fabuleux de la Bibliotheca Philosophica
Hermetica, le « Corpus Hermeticum » édité en
1471, la première édition illustrée
de « La Divina Commedia » de
Dante, de 1481) cette collection unique
est aujourd’hui
en péril et en proie à la vindicte
rapace du système financier international.
En 2000, Joost Ritman qui avait vendu
sa bibliothèque
pour 500 millions de florins avait obtenu
gain de cause pour que le personnel de la Bibliothèque
puisse rester en place et celle-ci intacte
et intégralement à la disposition
des chercheurs en Sciences Hermétiques.
Umberto Eco, parmi beaucoup d’autres, et
pour n’en
citer qu’un, était de ceux-là.
Malheureusement et malgré son statut donné par
l’état batave de « patrimoine
protégé », les Bernard
Madoff du grand capital ne l’entendent plus
de cette oreille et ont commencé à disséminer
sans vergogne les sublimes trésors de la
BPH, et un premier manuscrit médiéval,
d’autres suivront sans doute, a été vendu
dernièrement à la mi-novembre, à Londres
chez Sotheby’s, il s’agit du « Graal » de
la Rochefoucauld. Sauver le plus rapidement
possible cette bibliothèque du démembrement
des barbares semble aussi impérieux que
nécessaire et une pétition à l’échelle
européenne et mondiale a été mise
en place ici :
Pétition pour sauver
la « Bibliotheca
Philosophica Hermetica »
// Ritman Library (BPH) petition
//
Please
save the hermetic library !
Plus
d'inormation sur la Bibliothèque Joost
Ritman
À vous de voir...
>[Sarah Connor]
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9/12/10 |
Noël |
Palais typographique |
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[Souvenirs brouillés du palais
typographique] Si vous
aimez la belle photographie et que vous
n’êtes
pas indifférent à la beauté typographique,
vous pouvez marier vos deux envies en
vous procurant « Souvenirs
brouillés du palais typographique » d’Olivier
Doual et Didier Barrière.
Olivier Doual
a des années durant photographié les
ateliers de l'Imprimerie nationale,
rue de la Convention. Didier Barrière
est de longue date correcteur dans
la célèbre
maison. Tous deux ont construit un
livre à la
fois de mémoire et de calme nostalgie.
En périodes organisées autour
des thèmes du plomb, de la fonte, des
papiers, des lettres, des outils, des
arts de l’estampe,
ils nous convient à un voyage au coeur
de l'univers et des lieux où longtemps
ont été réalisés
des livres comme il est devenu impensable
de les rêver… Des
photographies
magnifiques de ce monde
aujourd’hui
disparu, d’une beauté graphique
exceptionnelle malgré des thèmes
parfois inattendus comme le déménagement
de vieilles presses ou bien
carrément
attendus comme les tiroirs ou les pièces
du Cabinet des Poinçons, une merveille
de la première page à la dernière.
Et comme les éditions des Cendres en
sont coutumiers, un livre de qualité imprimé sur
un beau papier, un délice à lire
et à relire, et donc un bien beau cadeau
de Noël
!
>[Conrad Néobar]
Didier
Barrière / Olivier Doual
« Souvenirs brouillés du palais
typographique »
Éditions des Cendres
160 p. (18 x 27,5, à l'italienne) ; ISBN:
978-2-86742-168-6 ; 2010 ; 36 €.
l’un des trente exemplaires numérotés
sous coffret 120 €.
120 photographies imprimées en bichromie.
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5/12/10 |
Yesss |
Banquet chez Graphos |
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[Banquet chez Graphos] Ah
quel dimanche ! Certes les stages de fin
d'année
de Graphos sont festifs par nature : thème
ludique, invités surprise, échauffement
pour Noël, tout est mis en place pour passer
un moment exceptionnel. Mais cette année… ça
a vraiment été le pompon !
Côté thème,
le mail art s'est concrétisé par
la réalisation
d'enveloppes au nom d'un certain Roger
Smith (totalement virtuel pour tous
sauf les vieux lursiens) qui
semble bourlinguer dans tous les endroits
les plus improbables du globe, depuis
certains fort
proches comme la cité du Vatican jusqu'aux
plus exotiques tels la Mongolie, le
Chili ou l'Ouganda. Bien entendu, Roger
est virtuel
donc le pauvre
facteur local se devra de déclarer l'équivalent
local de NPAI (n'habite pas à l'adresse
indiquée) et de renvoyer le pli à son
expéditeur, orné on l'espère de
moultes tampons et mentions manuscrites
qui feront la joie de ce courrier boomerang.
Mais comme
le savent bien les habitués
des stages Graphos, la calligraphie
n'est pas le seul intérêt de
ces stages, car il y a aussi… les invités !
(à quoi d'autre pensiez-vous donc ?)
Nous accueillimes ainsi Henri Mérou,
célèbre
calligraphe reillannais, expert en
enveloppes aller-retour, historien
de l'écriture
scolaire et du cahier de poilu (nous
l'avons découvert à cette
occasion) et grand pourfendeur des
opposants à l'accrochage
public du linge pour cause de pollution
visuelle, mais ceci est une autre
histoire… Mais
nous eûmes aussi la visite d'Yvette
que l'on retrouva avec le bonheur
que l'on imagine,
de
Sébastien, qui fut le videaste de la
journée,
d'Armelle des cours du jeudi et de
Marc, futur graphosien, venus également
célébrer
une autre petite fête concomitante…
Enfin,
il faut bien l'avouer, comme la
nature humaine exige des apports énergétiques
si l'on veut qu'elle produise un
travail de qualité,
il y eut le banquet Graphos. Déchaînement
apocalyptique de la plus haute
gastronomie, il débuta par un foie
gras mi-cuit d'Yvette, absolument
divin (et je pèse
mes mots) tout en saveur de délicieux
foie de canard mais aussi de piment
d'Espelette; qui glissait
sur la langue tel Jean-Claude Killy
dans la descente du Kandahar (ça
ne nous rajeunit pas !). Suivi
par un consommé de chataîgnes
et foie gras (sublime), des plateaux
de böreks
frais du matin, de quiche aux trois
fromages, de
tarte à la
courgette, de fromage de tête et de « porcetta » et
terminé par un bouquet final de gâteaux
au chocolat surmontés de quelques
bougies, mais ceci est une autre
histoire… Le
tout arrosé de bourgogne « cuvée
Graphos » et
de divers autres produits de la
vigne
dont un certain sauternes 96 de
la célèbre cave d'Ernest qui
me laisse un souvenir inoubliable.
Bref,
un stage comme on les aime chez
Graphos et comme on espère en faire encore
beaucoup !
>[Alonzo Banké]
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2/12/10 |
Expos |
Calligraphies de Noël |
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[Calligraphies de Noël] De
A à Z… ? Que peut-on
faire à partir des lettres de l’alphabet… ?
Un ductus… ? Des cours de calligraphie ?
Des stages ? Quelques traits ? Une
expo ? – Oui ! C’est
la réponse qu’apporte
Laurent Rébéna avec cette expo
de fin d’année intitulée :
« Quelques traits » - C’est à découvrir à Paris
chez Calligraphis, 16 rue Visconti,
75006. Ouverture les samedis 4 et 18
décembre
de 13 h à 19 h
- les autres jours visites sur rendez-vous.
Contact 01 43 21 06 57 - laurentrebena@calligraphie.com.
Dans cette période de fêtes en préparation,
de cadeaux de Noël à offrir, si vous
n’habitez pas Paaâris, oui, c’est
possible, Kitty Sabatier nous informe aussi de
son exposition à… Toulouse, en compagnie
d’Olga Vieco, Christel Llop, Guillaume Le
Meliner…
http://infoatelier.blogspot.com/
>[Anne
Onyme]
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Novembre
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28/11/10 |
Noël |
Roger Excoffon |
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[Roger Excoffon et la fonderie Olive
] Il y a des livres à regarder,
pleins d'illustrations plus belles
les unes que les autres, et il y a des livres à lire
de la première lettre à la dernière.
Le dernier ouvrage des éditions Yspilon,
consacré à « Roger
Excoffon et la fonderie Olive » est
de cette dernière catégorie. Je
dois dire que je me suis laisser aller à le
ranger dans la première, et à m'y
promener en admirant de ci de là les
dessins préparatoires aux caractères
créés par ce grand lursien ou
les diverses réalisations qui les utilisaient.
Et puis, ma foi, la Fonderie Olive étant
marseillaise, je me suis laissé tenter
par la lecture d'un chapitre ou deux…
Et
c'est ainsi que je me suis laissé prendre
sans pouvoir y échapper, un peu comme
un amateur de polar dans un Agatha
Christie bien ficelé. Car si l'histoire
de cette fonderie est exposée d'une
façon
légère et jamais ennuyeuse,
elle est suivie de la description par le
menu de la genèse des caractères
de renom produits en vingt ans par
Excoffon et ses talentueux
collègues (José Mendoza et même
Gérard Blanchard sont de ceux-là),
caractères que vous pouvez encore reconnaitre
tout autour de vous dans tel ou tel
logo, telle ou telle enseigne voir
même
sur pas mal de camions de transport
comme j'en croise tous
les matins en allant au boulot. Eh
oui, pas loin de cinquante ans après,
on trouve rapidement dans son entourage
visuel un logo
en Nord (l'ancien
logo Air France,
par exemple), le Banco sur un album
de reggae (le Banco a
même un
fan club !) ou un restaurant « Mistral » dont
l'enseigne est en… Mistral !
Mais ce
qui est le plus intéressant,
c'est que pour chacun de ces caractères,
les auteurs sont allés rechercher
toute la documentation disponible
sur le genèse
du caractère. Depuis la description
des partis pris esthétiques ou fonctionnels,
leur mise en application dans le
création
du caractère jusqu'aux retouches
marketing qu'il va subir pour l'adapter
aux
besoins des imprimeurs. Il a fallu
sans doute bien des efforts
pour retrouver des enregistrements
ou des transcriptions de discussions
entre Roger Excoffon et tel ou
tel expert en typographie (François
Richaudeau par exemple), des témoignages
de ses anciens collègues à la
fonderie Olive ou les articles
de revues maintenant disparues
dans lesquels il explique sa démarche.
Puis il a fallu retrouver la montagne
de carnets de notes, dessins préparatoire, ébauches,
spécimens, fausses publicités et
autres mises en situation et de
nombreuses versions des caractères
jamais publiées, le tout pour nous
faire comprendre, apprécier
et refaire dans les traces des
créateurs la démarche
qui a mené à l'élaboration
de ces caractères, depuis l'idée
de base jusqu'à la gravure finale.
Un vrai travail ultra-pédagogique
qui portera ses fruits si un
jour vous tentez (qui ne l'a pas
fait ?) de créer
votre propre style de caractère à base
de calligraphie pour ceux qui préfèrent
manier la plume ou de courbe de
Bézier
pour les aficionados de la souris.
Je
vous garantis qu'après avoir lu
cet ouvrage vous ne pourrez jamais
plus regarder un Banco, un Mistral
ou une antique Olive comme
vous le faisiez avant. Vous y
distinguerez toutes les caractéristiques
que leurs créateurs
y ont placé pour les rendre tour à tour
lisibles, vivantes, simples ou
complexes, linéales
ou scriptes… Une vraie leçon
d'observation typographique et
un très
beau cadeau de Noël.
>[Marius Escartefigue]
PS : les édition Ypsilon proposent dans leur
collection « Bibliothèque
typographique »
toute une série d'ouvrages sur la typographie
plus passionnants les un que les autres.
Pensez-y pour les fêtes !
PPS : si vous habitez la région d'Amiens, ne
manquez pas l'exposition
consacrée à Roger Excoffon à l'ESAD !
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25/11/10 |
Noël |
Histoire de la typographie |
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[Histoire de l’écriture
typographique] Le deuxième
tome du deuxième volume de l’« Histoire
de l’écriture typographique » d’Yves
Perrousseaux est déjà paru depuis
un mois et je n’ai toujours pas eu le temps
de vous en parler ! Il faut pourtant absolument
que vous en sachiez le plus possible
pour mettre ces deux ouvrages passionnants
sur la lettre du
Père Noël que vous préparez
sans doute fiévreusement le soir au coin
du feu…
Suite du premier
volume sur les débuts
de l’imprimerie et les deux siècles qui
ont suivi, ces deux tomes de l’« Histoire
de l’écriture typographique » sont
donc centrés sur le XVIIIe siècle
qui fut si riche en typographes d’exception
et qui représente une telle évolution
dans l’art de la typographie qu’il
a fallu deux tomes pourtant bien épais
pour en faire le tour.
La figure principale
du premier
tome est celle de Pierre-Simon
Fournier, auteur immortel d’un passionnant « Manuel
Typographique » dans
lequel il recense et expose toutes
ses connaissances de l’art typographique,
depuis la taille des poinçons jusqu’aux
principes d’imposition en passant bien
entendu par la composition, la mise
en page et toutes les étapes
qui amènent à la genèse
de la chose imprimée. Ses célèbres
vignettes combinatoires d’un gout consommé sont
examinées particulièrement en
détail
et font l’objet d’une séquence à part
qui est à ma connaissance la première
fois que l’on s’interroge sur
cette pratique qui allie la science
de la forme graphique avec la science
mathématique
de la théorie des groupes (si si).
Le deuxième
tome rend hommage à Giambattista
Bodoni dont le « Manuale tipografico » (notez
l’extrême créativité dans
le choix des titres de ces ouvrages)
vient de faire l’objet d’une
réimpression
(voir plus bas) et qui recense
toutes les prouesses typographiques
dont il était
capable (et ce n’est pas peu dire),
mais aussi à la
famille Didot dont la rivalité avec « le
roi des typographes et le typographe
des rois » ne
se démentira pas. Une séquence
sur les lettres au pochoir, aux
frontières
de la typographie, sera à mon avis
d’un
intérêt tout particulier aux
calligraphes dont bien peu ont
exploré cette
technique. Pourtant le pochoir
utilisé avec
art comme montré ici permet une reproduction
particulièrement
soignée de formes quelconques, s’adapte
tout naturellement à la mise en couleur
et peut être utilisé sur tout
support un tant soit peu plan,
même
si l’irrégularité de
surface permet encore plus de subtilité dans
les textures.
Bon bien entendu,
les deux tomes consacrent aussi
une large part à moultes reproductions
particulièrement soignées
de trésors
typographiques moins célèbres
que les deux figures phares du
siècle
et évoquent
surtout les mille et une étapes
de l’évolution
du gout typographique en ce riche
siècle qui se terminera sur la
Révolution de 1789 et les premiers
prémisses de l'arrivée de la
typographie industrielle.
Après un premier
volume déjà passionnant,
voici deux livres magnifiques à lire
pour apprendre, mais aussi à feuilleter
pour se gaver les yeux, les
exemples sont choisis avec
soin et les reproductions sont
d’une
qualité tout à fait
remarquable. On ne se lasse
pas d’y retourner
encore et encore…
>[Barthélémy Martinq]
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22/11/10 |
Décès |
Henri Rivière |
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[Henri Rivière] J'ai
appris hier avec une grande tristesse,
le décès
d'Henri Rivière, prématurément à l'age
de 45 ans. Ce nom ne vous dit peut être
rien. Architecte diplômé de l'école
Camondo, il était l'auteur avec son associé Alain
Moatti de la réhabilitation du fameux musée
Champollion de Figeac, et plus proche de nous
de la Grande
Halle à Arles, plus loin
de nous de la Cité
de la dentelle à Calais,
...
A Figeac le
petit monde de la calligraphie et de
la typographie se marie avec celui du
patrimoine. Il a su faire vivre l'écriture
par une scénographie originale, sensible
et vivante. Les murs respirent les lettres et
la
pierre. J'avais
incité mon
mari à faire cette traversée diagonale
de la France pour m'y conduire et rêvais
d'une traversée au Nord, jusqu'à Calais
(Quelle idée de rêver de Calais
quand on habite Marseille !).
Il était missionné pour la scénographie
du futur musée Borely à Marseille
et pour la réhabilitation du centre
Bourse, deux lieux qui dans des objectifs
différents
ont bien besoin d'hommes de talent.
Il était
venu nous voir au Service Départemental
de l'Architecture et du Patrimoine à Marseille,
dans notre « bureau des consultations »,
pour en parler. Nous avions été séduit
par sa créativité, sa
gentillesse et sa sincérité.
C'est de nouveau une personnalité de
talent et de cœur qui nous quitte, beaucoup
trop tôt. Nous pensons à toi,
ta famille, ton associé Alain,
tes amis.
Henri, par la beauté des
pierres, des dentelles, des
« moucharabiehs typographiques polyglottes »,
vous restez avec nous, encore.
>[Delphine]
PS : pour les illettrés en architecture
dont je suis, ne manquez pas d'aller
visiter
le
site de Moatti et Rivière, en dehors
de toute considération technique, il
est absolument superbe graphiquement.
(NdlR)
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20/11/10 |
Cut! |
Tree of codes |
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[Tree of codes] On connaissait
le « cut-up » de William
Burroughs (entre autres), une technique
qui consiste à constituer
un texte littéraire à partir de
fragments de phrases découpés et
soigneusement réassemblés pour obtenir
un résultat un tant soit peu intéressant.
On lui doit ainsi la trilogie « La
machine molle / Le ticket qui explosa / Nova
express » qui montrent bien l'intérêt
(et à mon avis les limites) de ce genre.
Et
bien Jonathan
Safran Foer fait un pas
de plus dans cette direction en « écrivant » un
livre, « Tree
of codes »,
dont le texte est lisible dans les
pages découpées
d'un autre livre, en l'occurrence « The
street of crocodiles » de Bruno Schulz.
Incroyable, il a fallu un an à l'auteur
pour arriver à obtenir son roman en caviardant
cet autre ouvrage qui est en plus son
livre préféré (je n'ose
penser à la façon dont il doit
traiter ses amis préférés
ou ses animaux préférés !).
Imaginez la difficulté du
travail car il faut bien sûr, que le
papierde chaque page reste en un seul
morceau et il n'est pas si facile de
bien choisir les emplacement de ses
mots. De plus,
il a fallu convaincre
l'éditeur
puis, encore plus difficile, l'imprimeur
de jouer à ce
petit jeu sur un nombre substantiel
d'exemplaires de son roman. Et je ne
parle même
pas des éventuels
ennuis juridiques car après tout, ne
s'agit-il pas d'un plagiat absolument
flagrant ? Certes on pourra objecter
que la totalité des œuvres
littéraires occidentales sont faites à partir
des mêmes vingt-six lettres mises dans
un ordre ou dans un autre, mais au
moins on les mélange !
Les critiques
semblent plutôt assez bonnes
sur le fond de ce texte, en dehors
de sa forme bizarre, mais n'attendons
pas qu'il paraisse en
français, je pense qu'aucun traducteur,
même le sublime Claro, n'osera se lancer
dans un tel chantier !
>[Hattori Hanzo]
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17/11/10 |
Rhaa! |
Torture en direct |
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[Torture en direct] J'ai
reçu récemment par la liste typo
le lien sur une
petite video à propos du Codec
Calixtinus, un recueil de manuscrits
fort anciens détenus à Saint
Jacques de Compostelle. Et si je dis
détenus,
je devrais plutôt dire torturés !
Car si vous regardez ce documentaire
jusqu'à la
fin, vous vous rendrez compte avec horreur
de la négligence avec laquelle le prêtre
manie les pages de ce document unique
(comme tout manuscrit) et avec quelle
désinvolture
il tourne les pages par brassées sans aucune
attention pour les enluminures qu'elles
comportent, enluminures dont certaines,
sans atteindre la richesse
des Très Riches Heures du Duc de Berry,
sont tout de même de fort belle facture !
Alors
que faire ? Combien de documents inestimables
sont ainsi maltraités et se
dégradent au fil des consultations ?
Quand je me rappelle la délicatesse et
même
l'amour avec lequel les personnels
de la BnF maniaient les trésors qu'ils
nous ont montré lors
de notre voyage d'étude, je me pose la
question de la création d'un numéro
de téléphone vert « trésor
du patrimoine maltraité » comme
nous en avons un pour l'enfance maltraitée
? Alors qu'il y a tant d'enfants de
par le monde et si peu de manuscrits médiévaux
? Alors que c'est si facile (voir agréable)
de faire un enfant et si difficile
de produire un beau manuscrit enluminé ?
Blague à part, prenez tout de même
quelques courtes minutes à visionner
ce reportage, même si les explications
de ce brave homme ne sont que moyennement
intéressantes,
vous y verrez quelques beaux gros
plans de ce magnifique témoignage de
la vie monastique, de beaux exemples
de l'art du livre
médiéval
et vous tremblerez comme moi à la vue
de la séance de torture que subit de
ce pauvre manuscrit.
>[Tomás de Torquemada]
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14/11/10 |
$ |
À vos cassettes ! |
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[À vos cassettes !] Non,
pas celles de Jean-Christophe
Averty mais plutôt celles d'Harpagon
! En effet, un célèbre théoricien
et praticien de l'informatique, Edward
Tufte, se défait de sa
collection de livres anciens et il y a
vraiment de rares occasions à chiner.
Bon, certes, vu la qualité des lots, il
préfère les vendre chez Christie's
que sur Ebay, mais on le comprend.
Au
tout premier chef, il y a un
exemplaire du livre le plus recherché au
monde, le
trésor que tout bibliophile (ou amoureux
de la belle écriture) aimerait au moins
toucher au moins une fois dans sa vie,
le célébrissime « Songe
de Poliphile » imprimé par
Alde Manuce en 1499 à Venise avec les
caractères gravés par Francesco Griffo.
Ce livre qui a tant fait parler de
lui est un romanzo d'amore anonyme,
mais dont l'auteur aurait glissé sa
signature dans les initiales des 38
chapitres qui le composent « Poliam Frater
Franciscus Columna Peramavit » (Frère
Francesco Colonna aimait Polia intensément).
J'ai lu quelque part qu'un exemplaire
de cette merveille de la typographie
se trouvait à la
bibliothèque
Méjanes à Aix. Cela pourrait peut-être
faire l'objet d'un futur week-end Graphos
?
À part cet incunable certainement hors
de portée des bourses de nos lecteurs
(il est estimé aux alentours de cinq
cent mile dollars, les imposés sur
la fortune, levez le doigt !), vous
y trouverez estimé trente mille
dollars la
version française de Kerver
de 1546 avec de forts beaux caractères également,
un
livre de Galilée à huit cent mille
dollars dans lequel il décrit
ses découvertes astronomiques, mais
aussi toute
une foule de livres dont
la moindre célébrité les
rends plus accessible, soit que ce
soient des éditions
plus récentes, soit que le sujet en
soit moins alléchant pour les bibliophiles.
On peut ainsi trouver à moins de mille
dollars (autant dit quasiment gratuit)
une fort belle édition des « Éléments »
d'Euclide de 1589 qui sont la première
tentative, trois siècles avant JC,
de formaliser les mathématiques de
façon
à éviter
toute possibilité d'erreur.
Nul doute que
cette vente exceptionnelle estimée au
total à plus
de deux millions de dollars (une bien
belle bibliothèque
!) ne se déroule qu'entre professionnels
de la profession, je ne suis même pas
sûr
qu'ils acceptent les cartes bleues,
mais il est tout de même permis de rêver
!
>[Leon Battista Alberti]
PS : En tant que confrère d'Edward
Tufte, je me sens la nécessité de
le suivre dans le chemin de l'extrême bibliophilie
et commence dès aujourd'hui à accumuler
les pièces jaunes pour me constituer, moi
aussi, une belle bibliothèque. Dans quelques
siècles, nul doute que j'y parvienne, si
je n'ai pas tout dépensé en gourmandises
d'ici là ! Car vous avez sans doute
appris que l'ONU rend hommage aux agapes
et voyages d'études graphosiens en classant le
« repas
gastronomique » à la
française au
patrimoine immatériel de l'humanité et
un bon gueuleton devient donc ainsi
un investissement culturel !
Je m'en souviendrai lors
du calcul des déductions de ma prochaine
déclaration
d'impôts…
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10/11/10 |
Typo |
Golden heidis |
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[Golden heidis] Apple
est le dieu incontestable et (relativement)
incontesté de la modernité réussie.
À chaque nouveauté, la firme à la
pomme croquée se crée des milliers
d'adeptes par la beauté de son
design, par la simplicité et
l'efficacité simultanées
de tous ses produits. Et les keynotes de
son patron Steve Jobs sont les grand'messes
où se
retrouvent tous les aficionados de
la marque pour prodiguer leur admiration
devant les créations qui transformeront
le monde de demain. Elles sont ensuites
analysées mot par mot par la presse spécialisée
comme le furent en leur temps les discours
des dirigeants soviétiques par les
kermlinologues. Autant dire que ce
sont donc des spectacles aussi savamment
organisés
que peuvent l'être
des concerts de telle ou telle rockstar
ou bien les films de tel ou tel metteur
en scène
de renom.
Mais ces keynotes
ont parfois des moments surprenants
pour qui prend un peu de recul par
rapport au déferlement publicitaire.
Ainsi dans une keynote du dix octobre
dernier nommé « Back
to thé mac » (retour
au mac) consacrée au prochain système
d'exploitation surnommé « Lion »,
on apprend que grâce à un superbe
logiciel fourni gratuitement, on
pourra « facilement » créer
des albums de photos à partir de celles
extraites de son appareil numérique
mais qu'on pourra aussi créer
des cartes de vœux,
de mariage et de naissance (ou de
décès
?) dont les plus luxueuses seront
imprimées
en… typographie ! Incroyable, pour le
leader de la haute technologie, foin
des laser en quadrichromie à 2400
dpi, stop aux
imprimantes à sublimation pour un rendu
des couleurs encore plus chatoyant
et point de jet d'encre numérique avec
extension pour encres métalliques,
le summum du luxe et de la modernité consiste
aujourd'hui à imprimer
ses cartes sur des presses Heidelberg
en utilisant des gaufrages et des
lettrages comme on le faisait
il y a encore quelques années, avant
que ce mode d'impression ne passe
pour complètement
ringard auprès du grand public assoiffé de
nouveauté électronique et informatique.
Donc,
si même Apple le dit et le propose,
allez en effet faire imprimer vos « bilboquets » auprès
de vrais spécialistes de la typographie
et tant que vous y êtes, éliminez
complètement la phase ordinateur
en demandant également
conseil à la personne en bras de
chemise que vous trouverez manipulant
ces magnifiques engins pour le
choix des lettres
et de la composition,
plutôt que de faire confiance à votre
expérience sûrement fort limitée
de l'esthétique graphique et de la
beauté typographique… Si
vous ne connaissez personne de
cet acabit, envoyez-moi un petit
mail, j'en fréquente pas
très
loin de particulièrement
compétents…
La keynote d'Apple
est en ligne ici et
vous trouverez le passage intéressant à partir
de 21 minutes 10 secondes, avec
de belles « heidis » en
fonctionnement dans un atelier
presque trop
propre pour être honnête.
>[Golden Delicious]
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6/11/10 |
Beau! |
Jeux d'écriture |
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[Jeux d'écriture : Recherches
calligraphiques et textures] Le dernier
livre de Denise Lach est totalement atypique
et ne peut être rapproché (et encore)
que de celui de Martin
Andersch ou de André Gürtler,
tous deux ovnis dans la littérature calligraphique.
Et dès la première page, le ton
est donné. Il n’est pas question
ici de fournir des modèles ou de peaufiner
un ductus. Ce livre est un jaillissement
de créativité à chaque
page, il fera pétiller le cerveau de tout
calligraphe un tant soit peu initié et
ne lui donnera qu’une seule envie : celle
de se jeter sur ses outils pour expérimenter
les techniques et explorer les concepts
que Denise Lach propose à notre curiosité.
Les
outils tout d’abord. Le livre recense
tout ce qui peut laisser une trace
un tant soit peu intéressante. Cela fait
un moment que je fais de la calligraphie,
j’en
ai vu pas mal mais là je dois dire que
tout y passe. Depuis les classiques
plumes jusqu’aux
plus bizarres cagettes, depuis les
cure-dents (si si)
jusqu’aux pipettes de tous les modèles,
on nous propose de jouer avec ces instruments
et d’expérimenter leurs traces
parfois complètement hors du commun.
Point d’outils
introuvables sauf aux antipodes pour
une montagne de dollars, ici tout se
trouve à portée
de la main et ne nécessitera aucun investissement
autre que quelques heures pour préparer
et tenter de maîtriser l’objet.
Et pour chacun de ces improbables outils
de tracé,
Denise Lach nous montre le résultat qu’elle
obtient, les particularités du trait
mais aussi toutes les subtilités qu’on
peut en tirer. Elle examine également
les encres et les supports, et là encore
bien des découvertes vous attendent.
Le
livre passe aussi en revue tout une
série
de concepts calligraphiques tels
le rythme, la densité, la pente, la mise
en page, les directions et encore
bien d’autres,
on nous propose chaque fois plusieurs
réalisations
qui mettent en exergue ces concepts
afin de nous faire percevoir à l’œil
en quelques secondes ce qu’un long texte
abscons aurait eu bien du mal à nous
expliquer. Là encore,
malgré une bonne expérience,
j’ai
trouvé démontrées et
finement analysées de ces impressions
que l’on
a, sans jamais avoir eu la possibilité de
les voir formalisées. Mais le fait
de nous en faire prendre conscience
et de mettre
un nom
sur ces concepts permet une appropriation
complète
et donc d’envisager une exploration
en toute conscience.
Enfin, en guise de pages
de récréation,
on trouve des travaux de Denise
Lach que les plus intrépides d’entre
nous ont déjà pu
admirer à Vogüé l’année
dernière. Des tandems de photos de
textures et de calligraphies dont
les rythmes visuels sont
semblables et comme captés l’un
sur l’autre. C’est totalement
indescriptible et absolument magnifique.
Replongez-vous dans
notre
album Graphos de l’époque
pour en avoir un aperçu bien difficile à exprimer
en mots.
Bref, cet ouvrage est réellement
hors du commun et mérite de rentrer
dans votre bibliothèque, non pas
pour y être
feuilleté le soir au coin du feu
avec une admiration passive,
mais pour être
ouvert sur votre table de travail,
pour y être
consulté à tout instant
et même
pour y recevoir les éclaboussures
que produira votre tire-ligne,
votre pipette ou vote cola-pen
quand vous vous essayerez vous
aussi à expérimenter
sur les traces, les densités, les
empattements, les formes, la
vitesse du geste, les tampons,
les rythmes, les espaces, les
poids…
Bref de la « food
for thoughts » (de
la nourriture pour l’esprit) comme
disent nos amis grands bretons, et ce
pour de longs longs
moments d’expérimentations
passionnantes. Un livre totalement, brillamment,
irrémédiablement
indispensable. Et beau. « And
I mean it » comme disent nos
amis étazuniens.
>
[Alain Spiration]
PS : A noter
que ce livre est d’abord paru
en allemand puis en anglais
avant qu’un éditeur
français arrive enfin à le
faire parvenir sous nos yeux,
alors merci Eyrolles !
PPS : en lisant
attentivement
la biographie de Denise Lach
en fin de volume, j’apprends
qu’elle a participé au
livre de Gürtler « Experiments
with letterforms and calligraphy »,
tout s’explique !
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03/11/10 |
Zinzin |
Immaculate Telegraph |
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[Immaculate Telegraph] Le
monde est plein de gens incroyables… Jusqu'il
y a quelques décennies, personne ne pouvait
le concevoir et encore moins le vérifier à moins
d'habiter dans le même immeuble, la même
rue ou le même quartier qu'un de ces « doux
dingues », merveilleux individus inspirés
par une idée folle et prêts à tout
pour aller jusqu'au bout de leur quête.
Grâce à internet,
ils ont enfin le moyen de montrer à la
face du monde que les humains ne se réduisent
pas à un
troupeau de moutons bêlant pour obtenir
plus de fourrage tout en fonçant tête
baissée vers le grand abattoir
final. Il existe des individus exceptionnels
qui veulent s'amuser un peu au cours
de leur rapide passage dans cette vallée
de larmes.
Un de ces doux rêveurs se nomme
Jamie O'Shea. C'est un étazunien à mi-chemin
entre l'ingénieur
fou, l'artiste contemporain et le philosophe
opératif. Il a fait parler de lui notamment
pour son projet « Immaculate
Telegraph » (le télégraphe
immaculé) qui consiste à voir
si un homme préhistorique ayant une connaissance
théorique moderne de la physique, de
la chimie et de l'électricité aurait
pu construire un télégraphe sans
aucun des outils de notre modernité actuelle.
Et quand je dis aucun, c'est aucun
! Jamie est parti
dans la nature muni d'un substitut
de sac à dos
en écorce,
de quelques outils et d'une ficelle
dont il montre la confection à partir
de... rien. Ces outils sont bien entendu
réalisés en n'utilisant
que des silex taillés,
de la fibre végétale naturelle
et sans aucun autre instrument préalable
que son cerveau moderne dont on imagine
sans peine qu'il est plein de
choses fort utiles et qu'il fonctionne
à pleinn régime.
Et Jamie, commence par trouver
de l'argile, pour faire un four réfractaire
creusé dans
le sol dans lequel il va placer successivement
du minerai de cuivre et de fer, qu'il
va allumer en frottant deux bouts de
bois et qui va lui permettre d'obtenir
quelques grammes des deux métaux. Puis,
en les intercalant avec une fine pellicule
de pomme de terre, il va pouvoir
fabriquer la pile qui produira l'électricité nécessaire à l'ensemble.
Je vous laisse découvrir la suite en
visionnant sa
vidéo et son
site (surtout
la photo de la trousse à outil de l'électricien
préhistorique). Ne manquez pas le
début (la conception
du sac qui lui servira à transporter
ses trouvailles, la construction
d'une hache pour couper le bois qui
sert à chauffer le four, etc...)
pour bien comprendre les efforts
que lui ont couté la mise au point
de cette expérience.
Mais aussi bizarre
que cela puisse paraître
au premier abord, cette expérience
est loin d'être saugrenue : elle montre
la valeur du progrès accompli
au cours des milllénaires et surtout
que s'il nous a fallu 50 milénaires
pour arriver où nous en sommes
depuis l'âge du fer, nous aurions
pu rapidement arriver au niveau
du XIXe siècle
il y a déjà bien longtemps
si nous avions eu… la connaissance
!
Bien entendu l'Immaculate Telegraph n'est pas
le seul sujet d'intérêt de Jamie O'Shea.
Prenez le temps de visiter son
site à fond pour
découvrir
la diversité et l'étendue de ses
autres projets. Personnellement, j'ai aussi
un petit faible pour celui-ci...
>[Tryphon Pierrafeu]
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Octobre
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31/10/10 |
Sorti |
Manuale tipografico |
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[Manuale tipografico] Quelques récentes
publications ont titillé mon instinct d’amateur
de beaux livres et méritent donc votre
attention, surtout en cette période durant
laquelle tout amateur de belles lettres se doit
de glisser discrètement dans la conversation
quelques idées qu’il espère
bien trouver concrétisées sous les
branches toujours vertes du sapin de Noël.
À
tout seigneur tout honneur, comme
nous vous l'annoncions il y a quelques
semaines mais près
de deux siècles après sa sortie,
Taschen nous offre enfin une réédition
du Manuale Tipografico de Giambattista
Bodoni accessible aux amateurs de typographie
non imposables à l’ISF.
Pesant plus de quatre kilos mais à un
prix tout à fait raisonnable d’environ
cinquante euros (et donc un prix au
kilo largement inférieur à un
tournedos Rossini mais bien meilleur
pour la santé), vous
pourrez vous aussi vous ébahir d’admiration
devant ces spécimens de lettres toutes
plus magnifiques les unes que les autres,
synthèse
unique de la rigueur géométrique
des didones et de la subtilité des courbes
de l’Italie. Franchement, ces mille trois
cent pages, démonstration de virtuosité typographique
de celui qui fut « le roi des typographes
et le typographe des rois » n’ont
qu’un seul inconvénient, c’est
celui de ne pas pouvoir être lues au lit
le soir avant de s’endormir pour se garantir
des rêves de lettres parfaites sans entrainer
une fort mauvaise digestion par écrasement
des viscères sous le poids de tant de
papier réuni en un seul volume. Il vous
faudra donc soit un lutrin soit une
table bien dégagée
pour vous imprégner de ce trésor
de la typographie du XVIIIe siècle car
le livre est pour le moins imposant,
et encore est-il imprimé sur un papier
un peu trop léger à mon goût
qui laisse parfois transparaître la page
suivante un peu trop visiblement. Prévoyez
donc le sac à dos adéquat quand
vous irez chez votre libraire.
Je me rends
compte que j’ai été un
peu trop prolixe et qu’il va vous falloir
un peu de patience pour connaitre
la suite des livres que je vous propose
de commander au Père Noël… Prochainement
donc, le deuxième
tome du XVIIIe siècle de l’« Histoire
de la typographie » de notre ami Yves
Perrousseaux, qui porte justement
sur l’époque
de Bodoni, mais surtout l’ébouriffant,
le jubilatoire « Jeux d’écritures » de
Denise Lach !
>[Sheila Découatte]
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26/10/10 |
Beurk |
Illisble ? |
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[Illisble ?] L’humain
est vraiment plein de surprise… Et il va
souvent totalement à l’encontre du
bon sens le plus élémentaire… Alors
que les meilleurs typographes, les plus éminents
graphistes et les scientifiques les plus érudits
se sont échinés pendant des siècles à mettre
en œuvre toute leur science et leur intuition
afin de rendre la lecture plus fluide,
moins fatigante et tout simplement plus facile,
qui en choisissant
avec soin les caractères d’un texte,
qui en ajustant au milli-poil les interlettrages
et les interlignages (le milli-poil est
une unité de
mesure réservée aux perfectionnistes…),
qui en optimisant la mise en ligne, en
colonne et en page afin de laisser à l’œil
tout le loisir de glisser de mot en mot,
de phrase en phrase et de paragraphe en paragraphe
telle
une plume d’ange sur un nuage du paradis… et
bien patatras, tous ces efforts auront été faits
en vain !
Plusieurs études
récentes (ici une très
belle traduction en langue googlienne)
s’accordent
pour montrer que ce n’est pas par une
plus grande lisibilité ou par un plus
grand confort de lecture que l’on arrive
le mieux à retenir
un texte mais bien en augmentant la
difficulté de
son déchiffrage (la disfluence), en forçant
le lecteur à faire
moultes efforts pour gagner la connaissance à la
sueur de son cerveau, et là seulement
cette connaissance si durement gagnée
est retenue et intégrée, prête à servir
pour le bonheur de l’humanité.
Eh oui, foin de l’écriture d’un
texte en un subtil Palatino ou un agréable
Helvetica, c’est en Comic
sans (la police la plus détestée
du web, conçue
par Vincent
Connare, tout un programme
!) qu’un
texte s’assimile le plus facilement grâce
ou à cause (?) de l’effort que
le lecteur fait pour se l’approprier.
Je vois d’avance la prochaine génération
de manuels scolaires, sur treize colonnes
de dix signes, typographiées en Skrybylrr en
interlignage réduit et composées
en vert sur fond rouge… Là enfin,
l’écolier apprendra sans peine
la Légende des siècles de bout
en bout à la
première lecture… s’il n’est
pas tombé dans le coma avant !
>[Basile Lisible]
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23/10/10 |
Expo |
-#@&€*«)>$+%£ |
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[-#@&€*«)>$+%£] Qui était Jean-François
Champollion ? On connaît le savant, le déchiffreur
des hiéroglyphes. Mais qui était
l'homme dans le privé ? Qui étaient
ses amis, sa famille ? Quelles relations a-t-il
entretenu avec les hommes politiques, les scientifiques,
les artistes de son temps, et les femmes de sa
vie ? Vous rencontrerez le Champollion qui a connu
de grands moments d'enthousiasme, mais aussi de
doutes et des découragements profonds ;
vous découvrirez l'homme qui a fait l'admiration
des plus grandes personnalités de son époque,
mais qui a aussi connu l'exil en raison de ses
engagements politiques...Venez vous glisser dans
l'intimité de Jean-François Champollion
et partager ce destin hors du commun, d'une rare
intensité humaine et intellectuelle !
Un
Musée remarquable et une Exposition ouverte
jusqu'au 31 octobre – Qu’on se le
dise !
Du mardi au dimanche de 14h à 17h30
- Tarif 3 euros/gratuit pour les enfants
jusqu'à 13
ans - Billet Musée + exposition 6 euros.
Plus d'informations ici.
>[Victor Russ]
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20/10/10 |
NetBis |
H5 |
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[H5] Les gourmands
de la lettre qui ne se rendent pas aux
sessions d'été des Rencontre de
Lure se privent de quelques découvertes
complètement ébouriffantes
qui me laissent bien souvent scotché sur
mon siège. Et ce fut le cas cet été lors
de la présentation de quelques réalisations
d'un studio graphique nommé H5 et
en particulier du clip
qu'ils ont réalisé pour
le morceau « The
Child » d'Alex Gopher.
Un peu dans le
prolongement de l'un des « eye
candies » d'un post récent,
nous avons là tout un film dans lequel
les objets sont représentés par
leurs noms, leurs apparences, leurs émotions,
leurs couleurs, j'en passe. Non seulement
le mouvement de ces objets de synthèse
est remarquablement expressif, non
seulement le scénario du
clip est tordant d'humour (n'hésitez
pas à faire
un arrêt sur image ou un ralenti pour
apprécier
le passage de la « veryveryvery…longcadillac »)
mais leur utilisation de la typographie
est absolument exempte de toute déformation
inesthétique,
de toute élongation offensant le regard,
de tout tassement disgracieux et chaque élément
de texte est en lui même remarquablement
composé dans
une police exactement adaptée à sa
nature, sans aucune concession ni à l'animation
ni à la forme de l'objet lui-même.
À
voir et à revoir sans limite. Essuyer
néanmoins la bave sous votre siège
de temps en temps.
Nota : ce même studio a également
présenté une court-métrage
nommé « Logorama » qui
reprend l'idée avec cette fois ci des
logos ou des personnages publicitaires
de marques célèbres.
Des extraits de ce film assez réussi également
sont proposés ça et là,
et en entier ici.
>[1H5]
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17/10/10 |
Net |
Eye candies |
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[Eye candies] Les anglo-saxons
appellent ça eye-candy, littéralement
des sucreries (ou des bonbons) pour les
yeux, ce qui décrit parfaitement les choses
: un régal pour notre sens de la beauté graphique.
Et bien il s'agit de quelques eye-candies
pillotées
de ci de là sur internet, toutes montrant
une utilisation originale de la lettre,
plutôt
dans un environnement typographique certes,
mais qui pourront donner bien des idées à nous
autres calligraphes tant ces approches
insolites sont transposables aisément à une écriture
manuscrite.
Et donc, premier de ces bonbons pour
les yeux, une utilisation remarquable
de la lettre dans le domaine des plans
et cartes, deux plans
de villes américaines dont les objets
géographiques
sont entièrement dessinés avec
les lettres qui les nomment. Certes
pour des rues et des avenues bien droites
et se coupant à angle
droit, rien de plus facile. Mais pour
le lac
Michigan, le rendu est très
bien pensé avec une évocation
de vagues et de la fluidité de l'eau.
Le studio qui
publie ces posters ne semble pas vouloir étendre
ses travaux à Marseille ni à Aix
en Provence, sinon, je vois bien ce
genre d'affiche dans mon salon ! Une
brillante façon
de franchir la fluctuante frontière entre
dessin et écriture.
Deuxième exemple, des
posters en référence à des
films dont les dialogues les plus
croustillants servent à représenter
un élément
caractéristique du film. Et bien sûr,
les films de Tarentino aux dialogues
si recherchés ne sont pas en reste
(Pulp Ficiotn et Kill Bill sont bien
là). Le concepteur de ces affiches
ne les vend pas « par
crainte de problèmes de copyright ».
Comme quoi les mega-corporations
hollywoodiennes, si rigoureuses dans
la protection de ce qu'elles estiment être
leur propriété,
se privent d'une bien belle publicité et
contribuent elles-mêmes à scier
la branche sur laquelle elles sont
assises.
Enfin, plus léger et presque
abstrait, un
graphiste nommé Aron Jancso,
hongrois de son état, nous offre
des créations à la
limite de l'abstraction qui joue
parfois avec le rythme de la lettre comme pourrait le
faire Denise Lach
par exemple.
C'est tout pour aujourd'hui,
trop de confiseries gâtent les yeux
!
>[Harry Bo]
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14/10/10 |
Hellas |
Le code Platon |
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[Le code Platon] Les philosophes grecs
ont ceci d'unique qu'il philosophaient dans
le but d'appliquer leurs connaissances dans
la vie de tous les jours et non pas comme cela
se fit plus tard, pour étudier sous tous
les angles dans l'abstraction totale des concepts
avec pour seul but… de
les étudier. Leur enseignement était
donc étroitement surveillé par le pouvoir
en place parce qu'il
pouvait avoir une influence concrète dans la
vie des citoyens
(voir à ce propos les livres incontournables
de Pierre
Hadot). On se doutait depuis longtemps qu'ils divisaient
par conséquence leur enseignement en deux parties
: une partie dite exotérique pour le commun
des mortels et une autre dite ésotérique
pour une catégorie de disciples sélectionnés
qui
seuls étaient dignes de comprendre les idées
les plus
avancées de l'enseignement. Jusqu'il y a quelque
temps, on
pensait n'avoir pu sauvegarder sous forme écrite
que la partie commune de ces enseignements sous la
forme des quelques traités
qui ont survécu à vingt siècles
de guerre, de censure et de destructions. On pensait
en effet que la partie ésotérique de
cet enseignement n'était
dispensée que sous forme orale pour des raisons
bien évidentes de secret et qu'elle était
donc
irrémédiablement perdue.
Que nenni, répond le Dr
Kennedy, en fait l'enseignement ésotérique
est également dans le texte des traités
qui nous sont parvenus mais sous une forme cryptée,
insaisissable pour qui n'est pas au fait des
bases de cet enseignement secret. Par exemple,
en rythmant l'utilisation de certains mots dans
son livre « La République »,
Platon révèle qu'il pensait bien
avant Galilée que « le langage
de la nature est celui des mathématiques » mais
qu'une telle connaissance aurait pu lui valoir
bien des ennuis et qu'il a donc dû la
dissimuler dans un texte plus anodin de façon à ce
que seul certains de ses disciples puissent
la lire et la comprendre. Platon aurait donc été pythagoricien
au fond de son âme mais sans le laisser
explicitement paraître dans son enseignement
! Est-ce un premier pas pour une réconciliation
entre philosophie et mathématiques ?
Si vous avez la curiosité et si la langue
de Peter Greenaway ne vous rebute pas trop, prenez
le temps de lire l'article complet du Dr Kennedy,
car vrai ou faux, illusion ou réalité,
la thèse qu'il défend mérite
d'être étudiée bien plus profondément
qu'en ces quelques lignes.
>[Camelia Plusieurzécoles]
PS : j'avais déjà entendu la thèse
du double niveau d'enseignement pour le bouddhisme,
avec un enseignement pour tous dans le bouddhisme
classique et un enseignement ésotérique
transmis exclusivement par le mythique (?) Bodhidarma,
qui après un savant mélange avec
le taoïsme au passage de la Chine, allait
arriver au Japon sous la forme du Zen !
PPS : le fait de retrouver dans un texte quelconque
des renseignements que l'on connait déjà sous
forme cryptée me fera toujours penser au
livre de Drosnin sur les textes cachés
de la Bible (il y a retrouvé la description
du 11 septembre… mais, bien entendu, après
le 11 septembre). Reprenant ses méthodes, un
imitateur avait prouvé que l'on pouvait
par la même méthode retrouver
dans le texte de Moby Dick l'assassinat de
Yitzhak Rabin, de Martin Luther King,
de John Kennedy ou même la mort de Lady
Di avec moultes détails, nom du chauffeur
et de son amant présumé compris
!
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11/10/10 |
Expo |
Marseille au Moyen-Âge |
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[Marseille au Moyen-Âge, la ville
oubliée] Une fidèle
lectrice du BdG très au fait des expositions
de la cité phocéenne, nous rappelle
que jusqu'au 27 novembre prochain se
tient au Archives Municipales une exposition
sur le thème
de « Marseille au Moyen-Âge,
la ville oubliée ». Car s'il
est vrai que la modernité marseillaise
est connue de la France entière, surtout
par ses côtés footballistiques, et
s'il est vrai également que le statut de
la Massalia antique est un fait avéré tout
autour de la mare nostrum, le passé médiéval
de Marseille est moins connu, à part bien
sûr quelques épisodes
marquants comme la grande peste de 1347,
par exemple. S'il est vrai qu'aucun monument
architectural de cette époque ne subsiste
dans la ville actuelle, il reste moultes
documents manuscrits aux Archives qui
sont autant de témoignages
de la vie trépidante de la ville à la
période médiévale. Marseille
au Moyen Âge n'a rien perdu de la splendeur
de la Massalia de l'antiquité et redoublait
d'activité commerciale dans les échanges
avec tout le pourtour méditerranéen,
gardant ainsi son statut de Porte de
l'Orient.
Ne manquez donc pas de passer quelques
moments aux Archives pour admirer ces
manuscrits, dont certains sont merveilleusement
enluminés,
et d'approfondir votre connaissance
sur les écritures
de l'époque, de la textura aux cursives
gothiques. En effet, il est fort rare
de pouvoir admirer des documents de
la vie de tous les jours,
minutes de délibérations, actes
notariés, réalisés humblement
par des scribes plus attachés à la
mémoire des faits qu'au côté artistique
de leur activité, plutôt que des
ouvrages de prestige qui s'ils brillent
par la qualité de leur réalisation,
ne sont absolument pas représentatifs
des écrits
quotidiens d'une époque.
>[Irma Salia]
Tous les renseignements ici.
PS : notre érudite informatrice nous signale
que contrairement à ce qui est affirmé
dans la présentation de l'exposition,
Marseille propose au moins trois
anciens édifices médiévaux qui sont
l'église de l'abbaye de Saint Victor
(XIe-XIIIe), la vieille Major (XIIe),
l'église Saint-Laurent
(XIIe puis XV à XVIIe) et enfin l'ancienne
grotte des Carmes (XIIIe) que l'on peut
apercevoir en empruntant lautoroute nord.
Comme quoi il ne faut pas croire tout
ce qu'on lit sur Internet.
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8/10/10 |
KLi |
Laurent Pflughaupt |
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[Laurent Pflughaupt] Comme
vous le savez peut-être, j'occupe depuis
peu de nouveaux locaux dans lesquels
je compte organiser des cours & stages de
calligraphie. L'endroit est assez idéal
(calme et lumineux) et permet de travailler
dans d'excellentes conditions.
Nous y abordons également la peinture,
la mise en page et la composition...
Le matériel
de base est fourni : papiers, outils
scripteurs, photocopies de planches d'étude,
encres artisanales, vous pouvez y venir
détendu(e),
les mains dans les poches.... Par ailleurs,
de nombreux documents sont consultables
sur place : livres, magazines, et revues, sans
oublier les
manuscrits originaux sur papier ou parchemin.
Il y est également possible de manipuler
du matériel spécifique, typographies
en bois, en laiton, en plomb, tampons
divers, caractères en caoutchouc, pigments & liants
servant à la fabrication des couleurs...
Les cours ont lieu à la demande, dans
la limite de 5 personnes par cours. J'aimerais
toucher les enfants (en ayant moi-même
trois !), c'est pourquoi je propose un cours
le mercredi de 14h00 à 15h30 ou 16h00
(12 ou15 euros la séance). Les cours
pour adultes ont lieu de 9h30 à 12h30
ou de 9h30 à 16h00.
Cordialement, à tous les lecteurs du BdG.
>[Laurent Pflughaupt]
11, rue Lisfranc 75020 Paris
METRO Gambetta ou BUS n° 26, arrêt Ramus
06 98 25 48 00 - 01 73 77 36 58
Son mail et
surtout, allez voir son magnifique
site !
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5/10/10 |
Livre |
Manuale tipografico |
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[Manuale tipografico] Les
amateurs de belle typographie vont avoir
une raison de plus de se réjouir et une
idée
de plus pour leur cadeau de Noël… pour
ceux qui auront la patience d’attendre.
Car ce sera bientôt la première fois
depuis 1818 qu’il pourront contempler sur
papier le chef d’œuvre de Giambattista
Bodoni, le célébrissime « Manuale
tipografico », ouvrage dans lequel
le maître a déployé tout son
savoir faire pour nous en mettre plein
les mirettes. Aucun éditeur depuis 1818,
date de sortie de l’original, n’avait
en effet eu l’idée d’effectuer
une réimpression
de l’un des plus beau livres typographiés
de tous les temps, jusqu’à ce que
les éditions Taschen nous en offrent le
plaisir en ce début d’automne 2010.
J’exclus
d’office l’acquisition d’un
original dont les prix atteignent de
tel sommets qu’il ne rentrent même
plus dans la largeur de mon écran, pourtant
de haute résolution. Les édictions
Octavo nous proposaient certes un CD
avec une numérisation
de l’original du Manuale mais il est impossible
d’apprécier toute la subtilité de
ces superbes didones sur un écran d’ordinateur,
même de bonne qualité. Il faut également
noter que les éditions Taschen, plutôt
connues pour leurs livres d’art a prix réduit,
nous avaient déjà gratifiés
d’une superbe reproduction des « Chroniques
de Nuremberg », incunable de 1493,
en version aquarelle de l’époque
et dont je ne me lasse pas de feuilleter
les incroyables gravures sur bois qui
parsèment
les pages de ce chef d’œuvre.
Voici
donc venu pour un prix somme tout modique
pour 1208 pages (mais qui baissera sûrement
après
les fêtes) un des ouvrages qui vous permettra
de vous régaler lors des longues soirées
d’hiver, au coin d’un bon feu, un
petit verre de Cragganmore sur la table
basse, tournant avec dévotion une à une
les pages de didones avec les yeux
brillants d’admiration
pour ce chef d’œuvre de la typographie
du début du XIXe siècle.
>[John Baskerville]
Bodoni,
Manuale tipografico (1818) par Stephan Füssel
Relié, 22 x 32 cm,
1208 pages pour
49.99 €
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2/10/10 |
Lure |
Jacques Bollens |
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[Jacques Bollens] Un
compagnon nous a quitté. Un ami des lettres
et de la typographie humaniste. C’est avec
beaucoup de tristesse que nous apprenons
le départ
de notre ami Jacques Bollens, le 25 septembre
dernier, à Etterbeek en Belgique, vers
les collines envoûtées où reposent
en paix en compagnie de tous ceux que
nous aimons, hommes et femmes de talents,
qui les façonnèrent
de mains d’hommes : galées chargée
d’encres noires et de plombs assombris par
les mains des apprentis, lignes échevelées
de jambages à composer en corps 8 diligemment,
vignettes typographiques et lettrines
ornées à transmuer
en or fin. - Jacques ? Un compagnon à l’accent
belge comme l’on en fait plus, aux volutes
de cigares en formes de paraphes calligraphiés,
est parti pour ces sentes-là. Il faut avoir été à Lurs
durant la fameuse « semaine d’août » et
rencontrer Jacques, pour comprendre quel
personnage il était, quelle amabilité se
dégageait
de sa personne. Je l’ai ramené, pour
ma part, durant de nombreuses années à Marseille, à la
fin des sessions lursiennes, pour qu’il
puisse prendre, de la gare Saint-Charles,
son train de retour pour Bruxelles… Le voyage
de Forcalquier à Marseille en sa compagnie était
source d’un débriefing d’anthologie
de toute la session passée, des interventions
mémorables des uns et des autres à la
Chancellerie, aux repas pris en commun
au Bello Visto, les sujets ne manquaient
pas avec Jacques !
Je me souviendrai toujours, et je vous
prie de croire que j’ai fait visiter Massilia à quelques-uns,
quelle ne fut pas ma stupeur d'apprendre,
alors que nous avions quelques heures à tuer
dans la cité phocéenne,
que la seule chose que désirait voir Jacques,
alors qu’il n’avait jamais mis les
pieds dans la ville, est ce que l’on appelle
ici : « la Maison du fada »,
autrement dit la « Cité Radieuse » de
Le Corbusier. Je revois encore sa joie
devant cette architecture sublime qu’il
connaissait si bien sans l’avoir jamais
vue de ses yeux. Avec Jacques, c’est trente-cinq
années
jamais interrompues de sessions de Lure
et de souvenirs compagnonniques qui s’estompent
maintenant, sans bruits, dans les brumes
de la campagne bruxelloise de cet automne
deux mille
dix.
À
toi mon cher Jacques, le Grand salut
de Lure.
>[TEG & PFB]
- Une cérémonie a lieu
ce samedi 2 octobre à 10 heures à
l'église Saint Boniface, rue de la
Paix à Ixelles.
- Vous pouvez adresser
vos messages à :
Familles Bollens et Wellemacq
Chaussée d'Ixelles, 126 B-1050 Bruxelles.
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Septembre
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29/09/10 |
Web |
Mnémosis |
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[Mnémosis - Le site de T3G] « Ars
Magna… -
L’histoire qui va maintenant se dérouler
sous tes yeux, cher lecteur, n’est ni une
légende urbaine, ni un cauchemar climatisé,
il s’agit seulement de l’accouchement
annoncé d’une trentaine d’années
de vagabondages pourpres, à l’orée
des nuages, entre calligraphies diverses
et variées,
typographies, textes moissonnés au gré des
saisons, gravures lapidaires, tags rageurs
et illustrations rupestres (…). »
Bon… ben
voilà… bienvenue dans
la Warp Zone ! … Le site sur lequel
je travaille depuis plusieurs mois
(doux euphémisme…),
vient d’ouvrir ses portes en ce 29 septembre
0-10. J’aurais beaucoup de choses à dire
pour présenter ce site Internet mais
je préfère, en vérité,
laisser à l’internaute de passage
ici et au lecteur assidu du Blog de
Graphos le soin de découvrir par lui-même
le travail effectué. L’idée,
plutôt commune finalement, que l’on
puisse concevoir un projet à son terme,
dans le domaine des arts plastiques,
de la calligraphie ou de l’imagerie informatique
est une chose, le fait que l’on puisse
présenter
cette même « chose »,
de façon originale ou de façon
artistique, ce qui doit être somme toute
la moindre des aptitudes - me semble-t-il,
selon un univers donné, tout en faisant
fonctionner ledit projet sur le Net
- « correctement » -
sur tous les navigateurs en activité sur
le Web, depuis Internet Explorer 6
(oui… oui ça
existe toujours), jusqu’aux dernières
versions de Chrome ou de Safari et
ce, selon les différents types d’affichages écrans,
capacité, fluidité, rapidité d’exécution,
de chargement des multiples galeries
d’images,
de compatibilité des divers logiciels
en cours, d’encodages de formes créées
de toutes pièces, de mises en place informatique
selon des contraintes draconiennes
d’une
poétique sans limite, etc. en est une
autre… (bien
plus ardue)… Et il faut être un
webmaster plutôt « patient », … pour
comprendre en profondeur la véracité récurrente…d’un
tel propos. Isn’t it. Ceci étant
dit, je vous souhaite un bon voyage
dans la capsule… une
bonne visite du site - enfin mis à jour
- et au jour - ce 29 : 09 : 0-10 -
son titre : « Mnémosis – les
calligraphies de l’oubli » et ça
se trouve ici :
>[MN3MO5iS]
LEGENDS - Chapitres # 1 à 5.
Et
n’oubliez pas le guide !
>[T3G & ze Blog de Graphos]
Pour ceux qui
surfent sur le Net avec un PC, le
site est à voir
en « full
screen », version optimisée,
en pressant sur la touche « F11 » de
votre ordi.
PS // … 5 YOU ! … aussi, à tous
les cops de Thot, du Blog de
Graphos et tutti quanti (je ne peux les
citer tous ici), qui
connaissaient bien l’existence de
cette aventure graphique et qui
furent les premiers
spectateurs attentifs et passionnés
de « l’usine à gaz » (pas
celle de Sarcelles), à encourager
le projet « Mnémosis »,
dés son origine ! … Merci
bien sûr à Emmanuel
Garnier, à Madmacs, à J-P
M., merci au capitaine Nemo pour
son coup de pouce…- « finalement
le Titanic est bien arrivé à bon
port… ! » et merci à vous,
avant tout pour votre concours,
votre aide précieuse,
d’avant-hier, d’hier, d’aujourd’hui
et de demain, (why not…), la réalisation
de ce morceau d’architecture sur
le Web ayant été un tant
soit peu… délicate.
@ tous, le Grand
Salut de Lure !
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25/09/10 |
Paléo |
MUFI |
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[MUFI] Une idée
reçue voudrait que le fait d'explorer les
arcanes les plus profondes de la tradition
rende totalement imperméable à la
modernité,
que de se passionner pour l'exploration
des reliques du passé vous oppose à tout
jamais à ce
qui fait l'actualité de notre époque,
bref, que si vous vous intéressez à la
paléographie, vous devez forcément
communiquer par des notes tracées en cursive
gothique sur parchemin. Eh bien rien
n'est plus faux, et j'en veux pour preuve
l'existence d'un
groupe nommé MUFI dont le but est de militer
pour l'incorporation des signes médiévaux
manuscrits dans le grand catalogue universel
des signes, j'ai nommé l'Unicode.
Au cas
où vous ne seriez pas au fait des
plus récents développement du
codage informatique, Unicode est un système
qui permet aux ordinateurs de se communiquer
des textes dans toutes les langues
de
façon
totalement fiable quelque soit la nationalité des
ordinateurs en question. Ceci permet
(la plupart du temps) qu'un message utilisant
nos caractères
accentués puisse être lu, compris
et imprimé sur un ordinateur américain,
russe ou chinois et réciproquement. Et
de même pour un message en touareg, en
swahili ou en éthiopien.
MUFI est
donc une initiative afin que les paléographes
de tous les pays puissent eux aussi communiquer
des transcriptions de manuscrits de façon
fiable, même
si elles incorporent des pied-de-mouche,
des s longs, des y pintés, des ligatures
ue ou des abréviations multiples et variées.
On y trouve des configurations de clavier
pour pouvoir les taper dans les taitements
de texte
mais aussi des polices pour
les afficher et les imprimer. Alors
découvrez
vous-même
sur
leur site les merveilles graphiques
que recèlent
les manuscrits de tous les pays et
admirez l'invention créative des scribes
médiévaux
du monde entier.
Alors qui osera encore prétendre que les
paléographes ne sont pas à la pointe
de la modernité ?
>[Emilie Gatture]
PS : en illustration une petite ligature qui
ne fera hélas sans doute jamais son chemin
jusqu'à Unicode...
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22/09/10 |
Vrac |
Quelques niouzes |
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[Quelques niouzes] La rentrée
est toujours un moment chaotique quand
doivent se mettre en place les nouvelles
activités
familiales scolaires ou extra-scolaires… Alors
quand s’y mêlent en plus quelques
grèves
et autres perturbations aléatoires, le
chaos peut atteindre des proportions
quasi ultra-entropiques !
Et donc, afin de vous
remonter le moral
et de vous faire partager quelques
moments de bonheur et d’humour, je vous
propose de découvrir quelques grammes de
beauté et
de rigolade dans ce monde de brutes.
Tout
d’abord « Sand
serif »,
deux artistes qui dessinent avec
du sable sur une table lumineuse, simple
et efficace. Un abécédaire
imagé se crée sous nos yeux
et le montage accéléré évite
les longueurs de la mise en place
tout en préservant
la surprise de la création graphique.
Notez que la pratique de la calligraphie
dans le sable
a tout de même quelques dizaines de
siècles
en Chine, où le novice, pour ne pas
gâcher
de papier ni d’encre, s’entraine
avec une baguette dans du sable fin.
Essayez vous même
sur la plage, vous verrez que le
trait acquiert une sorte de vibration
d’ombre
et de lumière
qui ressemble un peu à celle produite
par la gravure lapidaire. Un très beau
résultat
que seule la photographie pourra
sauver de l’anéantissement éolien
!
Ensuite, après les moutons
sur le flan d’une colline dont nous
vous avions parlé il y a quelque
temps, voici une nouvelle création
de pixels
géants par un collectif nommé
« not
so noisy », mais à base
d’humains cette fois-ci. Deux jeux
informatiques Tetris et Pacman sont
ré-interprétés
en plaçant des personnes habillés
de T-shirts de couleur dans une
salle de spectacle. Admirez le
résultats
et surtout l’admirable
rendu de ces musiques niaises entièrement
réalisées à la bouche
!
Enfin, moins agité, une
page de « petites
phrases » que les hommes (et
femmes) politiques lâchent les uns
sur les autres, amis ou adversaires,
qui sont soigneusement sélectionnées
en vue de l’obtention du prix « Presse,
Club et Politique » (dont j’apprends
l’existence à l’occasion
de cet article) et dont les
archives sont à se
tordre… Ma préférée
pour cette année, de Georges
Frèche
: « Des
gens intelligents, il y en a
5 à 6
% ; moi je fais campagne auprès
des cons. » Qui
dira que les hommes politiques
sont incapables de dire la vérité ?
>[Emile Exomil]
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19/09/10 |
J-10 |
Le site de T3G |
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[Le site de T3G] 1 made a discovery
t0day. 1 found a Xomput3r. Wait a second,
this is c00l. 1t d0es what 1 want it to. 1f it
mak3s
a mistake, 1t’s because 1 screwed it up.
[...] The spot has become a stroke -
Armed with their awls, brushes, stylets, burins,
duck reed,
goose, eagle or swan feathers, and steel
later on, carving the letters in the stone, drawing
in the wax or clay, or pottery pieces
and also
drawing shoulder blades, papyrus, parchments
on bark, leather, fabrics, bamboo sticks, banana
leaves or rice papers ; grinding ink
and diluting
it into horns, cups, into lead, bronze,
golden or silver inkers, earthenwares or porcelains
inkers
too, fusing water with black carbon,
or iron tannin, or oak gall mixed with a varnished
oil, gum or
pigments, sweeping through from Summer
to Egypt, and from India to China, grabbing every
empty
space, as the queer poet will do wrapping
the whole world with the word “ Liberty”,
all along the centuries we can notice
battalions of scribes, court clerks, copyists,
hieroglyphers,
scholiasts, glossators, archivists and
very soon writers, in a cheerful and contagious
poetic frenzy,
filling in signs and glyphs, gravestones,
business contracts, inventory treasures, judgements,
treaties,
sealed decrees, incantations, exchange
of gifts, claims and testimonies, poem anthologies.
They
also waste their energies in boundless
scripture fancies, then multiply an incredible
diversity
of shapes without any relations between
them, but though all of them, are bound to the
same
ancestor as guardian for their secret
brotherhood : the spot has become a stroke.”
>[Jean
Biès]
[W4RP ZON3 iz OPEN]
« MN3MOSIS » le
site Internet de Thierry E Garnier
K-LI, Museum, digital art & […] 0-1
OPEN
SOON > 29 09 010
>[Le BdG]
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16/09/10 |
Voir |
Le chemin des écritures |
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[Le chemin des écritures] Le village
de Lurs est un lieu symboliquement lié à l’écriture,
que ce soit par son histoire propre,
par la proximité de
l’abbaye de Ganagobie, par son intégration
au pôle d’excellence rurale sur ce
thème mais aussi, bien entendu, parce qu’il
accueille depuis cinquante et quelques
années
la traditionnelle session d’été des
Rencontres Internationales
de Lure, d’après
le nom de la montagne toute proche. C’est
un village superbe, perché en haut d’un
promontoire qui domine la vallée de la
Durance d’un coté et le plateau de
Forcalquier de l’autre. Dans les années
cinquante, alors presqu’en ruine, il fût
restauré avec goût et modernité mais
en conservant le style du pays, ce qui
en fait le joyau de la région (vous allez
encore dire que j’exagère mais allez-y
vous verrez que je suis encore en dessous de la
vérité).
Depuis l’année
dernière, le
village s’est doté de plusieurs installations
destinées à célébrer
la lettre et à faire participer le visiteur à cette
célébration. Les Rencontres de Lure
ont participé à la conception de
ces installations et je dois dire, en
toute sincérité,
qu’elle sont particulièrement réussies.
Votre serviteur a même sacrifié quelques
jours de congés et quelques litres de sueur à « taper
le caillou » et apporter ainsi une
modeste contribution à cet édifice.
Les
Rencontres de Lure, la municipalité et
tout les participants et abondeurs
de fonds de ces installations vous proposent
de les découvrir à l’occasion
de leur inauguration samedi prochain
:
«Le samedi 18 septembre 2010 à 11h
sera inauguré à Lurs (04) un ensemble
de cinq installations contemporaines,
originales et pertinentes, accessibles à tous,
toute l’année, pour découvrir
l’histoire de l’écriture latine,
de la typographie,
de leurs supports, et mieux comprendre
leur importance dans notre vie.
Pour voir et en savoir plus, cliquez ici et là.
Ces installations ont été conçues
par cinq jeunes créateurs, dans le
respect de leur environnement, pour
partager la connaissance
et stimuler les échanges, dans l'esprit
des Rencontres. À
cette occasion, un livret d'interprétation
de 16 pages a été édité,
qui peut être obtenu gratuitement auprès
de l'office du tourisme (Lurs)
ou bien téléchargé en
PDF.
Les
créateurs proposeront ce jour une
visite commentée. Nous espérons
que vous aurez l'occasion de
cheminer à Lurs,
Alpes-de-Haute-Provence,
que ce soit pour la semaine d'été de
typographie (du 21 au 27 août 2011
pour la prochaine édition), ou à tout
moment de l'année, et serons heureux
de vous accueillir le 18 septembre
si vous êtes présent. »
Qu'on se le dise !
>[Marbello TV Visto]
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13/09/10 |
Lex |
Henri Mérou |
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[Henri Mérou] Ils
lavent leur linge sale en public ! Dura Lex
Sed Lex ! Sacré Mérou !
Il l’a fait… (Voir la couverture de
l’édition de « La
Provence » d’aujourd’hui
et l’article en page 26 de Marine Daval)
! On savait que le torchon « brûlait » depuis
quelques mois… Mais là c’est à se
pisser dessus !
Localisation > Reillanne :
petit village de Provence de 1500 habitants
peuplé d’irréductibles
gaulois - Protagonistes (ou combat
des chefs) > A
ma droite, le maire du village de Reillanne
et à ma
gauche, Henri Mérou notre ami de 30 ans,
auteur entre
autres livres des « Cahiers
de la République »
Objet de la polémique > « La
Bataille du Linge ! » – Un
vrai beau Clochemerle en Provence version
moderne !
A la base et en quelques mots (je vous
fais la version courte parce
que ça fait des mois que ça dure…),
Henri, habitant le village de Reillanne depuis
toujours suspend son linge avec quelques uns de
ses concitoyens à l’étendage
public et municipal comme il est de coutume de
le faire depuis des générations en
Provence, et dans ce petit village précisément.
Le maire de Reillanne saisi de quelques plaintes
de grincheux
voisins, s’oppose aux sans culottes reillannais
fiers de leurs coutumes ancestrales et leur demande
de cesser (… je vous demande de vous arrêter…) – Le
ton monte ! Mérou, fort de son bon
droit et comme toujours plein d’humour suspend
sur ledit étendage des culottes géantes
de 2,50 mètres de long, (visibles de la
route, en bas du village – au risque de causer
des accidents compte tenu de l’hilarité des
automobilistes passant par-là…) et
pour bien faire comprendre au maire le ridicule
de la situation ! – Le
ton monte à nouveau… et le maire,
par arrêté municipal interdit la dépose
de toutes culottes et autres linges mouillés
sur l’étendage public et municipal !
Mérou… n’en reste pas là !
(Vas-y mon Henri !) et… saisi le Tribunal
Administratif ! YES ! Un juge va devoir
prochainement se saisir du dossier et juger en
son âme et conscience
si, oui ou non, il est possible d’étendre
ses culottes à Reillanne sur l’étendage
municipal… (sans le concours des casques
bleus de l’ONU)
Bon allez Henri, te laisse
pas faire, reste comme ça on t’adore ! « Les
culottes de la discorde » auront raison
de cette affaire d’état qui relègue
le Water-(gate) à un sujet pour bulletin
paroissial !
Avec l’ampleur que prend cette histoire… nul
doute que Spielberg va en faire un film avec… Brad
Pitt dans ton rôle et Dany de Vito dans
le rôle
du maire de Reillanne – Bon, allez, tiens-moi
au courant pour la suite du buzz… – On
prépare d’ores et déjà les
pétitions, et on va mettre le truc sur
YouTube… avec
un machin pareil on tient plusieurs milliers
de connexions, ça
c’est sûr !
Fais-gaffe
quand même, tu risques de voir bientôt
TF1 te proposer de passer au JT de 13 heures avec
J-P Pernaut !
>[Paul Lepoulpe]
PS : Je t’embrasse – amitiés
lursiennes
PPS : la Provence a mis en ligne l'article que
le journal consacre à cette affaire.
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11/09/10 |
DRM |
Malédictions… |
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[Malédictions…] Si
vous êtes allés récemment
au cinéma, vous avez sûrement remarqué qu'avant
les films à grand spectacle, un texte
vous mettait en garde contre toute tentative
d'enregistrer le ci-après
blockbuster sous peine de vous retrouver
immédiatement
embastillé, soumis à la question
ou même décapité à la
hache (non aiguisée) sur le parvis du cinéma.
Si vous visionnez des DVD, vous n'avez
pas non plus été épargnés
par le même genre d'avertissements signalant
qu'il est interdit de louer, vendre,
dupliquer, donner à vos amis ou vos proches
le film en question, là encore sous peine
d'encourir les foudres de la loi, et
Dieu sait que ces temps
ci, elle a plutôt le glaive vengeur et le
bras séculier, comme
disait le gros Charles.
Vous
pourriez penser que ces avertissements à ne
pas outrepasser les sacro saints DRM sont
des symptômes de la post-modernité ?
Qu'ils sont le reflet d'un monde où on
cherche plus à protéger ses créations
qu'à en générer de nouvelles
? Eh bien vous avez tort, car ce genre
de mention existait déjà il y
a mille ans dans les manuscrits médiévaux
!
Un blog étasunien, « Got
medieval », que
je conseille à tous
nos amis anglophones et médiévistes
de suivre de près,
a récemment porté ce
fait à la
connaissance du monde numérique ébahi.
Un livre assez ancien de Mark
Drogin passé totalement inaperçu, « Anathema :
medieval scribes and the history of
book curses » (Anathème,
les scribes médiévaux et l'histoire
des malédictions livresques)
recueille même les plus
intéressantes malédictions, bien
souvent dans leur langue d'origine,
le latin, dont la concision rend ces
formoles encore plus
percutantes. Le BdG n'a pas hésité un
instant pour lancer sur la piste de
cet ouvrage ses plus
fins limiers numériques afin
de vous en faire un compte rendu par
le menu !
Eh oui, les manuscrits eux aussi étaient
sujets au vol pur et simple
ou même au découpage page par page,
enluminure par enluminure (et cette
pratique se
poursuit encore de nos jours) ! Et
les copistes, ayant sué sang
et eau (c'est eux qui le disent !)
pendant des années
pour écrire
et illustrer ces magnifiques ouvrages,
ne tenaient pas à se les faire barboter
en cinq minutes par une nuit noire
au nez et à la
barbe du moine bibliothécaire. Donc pour
s'en protéger ils usaient de moyens matériels,
des chaines le plus souvent, pour lier
indéfectiblement
ces trésors aux murs de l'abbaye. Mais,
en intermédiaires avisés avec
la divinité, sur la couverture intérieure
ou une des pages de l'ouvrage, il prévenaient
les criminels potentiels qu'ils encouraient
mille malédictions,
souvent décrites par le menu, s'il s'avisaient
de mutiler, de détruire ou de voler l'ouvrage
et chargeaient Dieu de les appliquer
avec la plus extrême sévérité sur
les criminels bibliophages. Ma
préférée,
en vers et en vieux français :
« dechire soit de truies
et pourceaux,
et puys son corps trayne
en leaue du Rin,
le cueur fendu decoupe
par morceaux,
qui ces
Heures prendra par larcin »
(Simon
Vostre, Paris, 1502).
Délicieux,
non ?
>[Anne Attème]
PS : le blog Got Medieval à rajouté tout
récemment un
addendum à son premier article afin
de préciser
que la malédiction ne s'adressait pas
aux copieurs légitimes mais bien aux voleurs...
On avait compris.
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8/09/10 |
Expo |
Les feuillets voyageurs |
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[Les feuillets voyageurs] C’est
l’expo de la Rentrée et c’est
sans doute la plus grosse exposition jamais réalisée
sur le MAIL ART…, avec plusieurs milliers
de documents présentés - une exposition
exceptionnelle qui mérite vraiment le détour
et qui se tiendra dans la mythique et superbe « Maison
de L’Artisanat et des Métiers d’Art »
, 21 cours d’Estienne d’Orves à Marseille,
du 10 septembre 2010 au 30 octobre 2010, avec un thème à l’exposition : « Hommage à Saint-Exupéry » -
Une exposition à ne rater sous aucun prétexte,
si vous habitez la région - ou pas - !
Qu’on se le dise…
>[TEG]
(…) Dans le cadre des hommages
rendus à l'écrivain
voyageur, ardent pionner du lien entre les hommes,
citoyen du monde et artiste accompli, dessinateur
et héros de l'aéropostale, Saint-Exupéry,
la Ville de Marseille (Division de l'Animation
urbaine de la DASS) organise une exposition–évocation
en forme de triptyque, intitulée : « Les
Feuillets voyageurs » en partenariat
avec la Maison de l'Artisanat et des Métiers
d'Art. Rassemblant des productions artistiques
au carrefour
de l'art et
du voyage, de l'ici et des ailleurs, de l'individualité et
du réseau ouvert… Ce triptyque comprend
un volet essentiellement constitué d'œuvres
d'art postal, ainsi que de « mail Art » et
d'art posté, un autre de « correspondances
gravées » et enfin de « carnets
de voyage ».
Sont regroupées plusieurs centaines d'œuvres
originales d'artistes, issus de très nombreux
pays, travaillant individuellement ou en réseau.
Elles ont été élaborées
grâce à de multiples techniques d'expression
et de supports : aquarelle - gouache ou huile -
dessin - gravure - estampe - photographie - calligraphie
- collage - écriture – soie – papier
- techniques mixtes et matériaux divers…
La sélection présentée provient
des collections : - d'instances publiques
dont l'Adresse – « Musée
de la Poste » – la
Chambre de Commerce et d'Industrie de Marseille-Provence,
- de structures privées : Mail Art Across
the World 2009/2010 [avec la participation des
associations
: L'atelier de Calligraphie (France), Scriptores
(Nederland), Plumes et Calames (Belgique) et Centro
Internazionale
Arti Calligrafiche e del Libro (Italie)] - Lettres
et Images (Gradignan) - les Carnettistes tribulants
(Paris et France)- Empreinte 04 (Manosque) – les
Complètements timbrées (Paris) -
d'artistes et de collections privées dont
celles d'André Roussey
et de Thierry Emmanuel Garnier (Graphos Marseille)
ainsi que des artistes participants. Elle a bénéficié du
conseil de la Biennale du carnet de voyage de Clermont-Ferrand
et de Roni Michel, peintre et graphiste (Marseille).
Inauguration
jeudi 9 septembre à 18h30 en présence
de Fabienne L'Hostis, Déléguée
régionale Provence-Alpes-côte d'Azur
des Ateliers d'Art de France, céramiste.
Entrée
libre du mardi au vendredi de 10h à 12h
et de 13h à 18h . Le samedi de 13h à 18h.
- Rencontres avec les carnettistes : samedi 11/09 à 15h
- Ji Dahaï "Le voyage intérieur";
mercredi 22/09 à 14h30 - Simon "Le
Passeur de sables" (dédicace); samedi
25/09 à 15h
- Patrick Colcomb "Parcours d'un carnettiste" -
Rencontres avec les calligraphes et les graveurs:
samedi 2 octobre à 15h "Calligraphie
en liberté" avec
Christiane Milékitch et samedi 9 octobre à 15h
avec Jean-Claude Sarpi. Samedi 23 octobre de 13 à 18h "les
correspondances gravées" avec Jean-Frédéric
Crevon. Samedi 30 octobre "Calligraphie et
voyage" avec
Jean-Claude Sarpi et "itinéraire graphique",
atelier spécialisé sur réservation.
- Ateliers ouverts: Mail Art Across the World,
2009/2010-Lettres et images du 12 au 16 octobre,
atelier d'Art postal "Lettre
de nature" proposé par le Groupe la
Poste - Ateliers réservés (nombre
de place limitées) du 12 au 16 octobre "Il était
une fois l'écriture" par Michel Roni,
ateliers intégrés avec Jean-Claude
Sarpi.
>[Phil Hat & Li]
PS : le flyer d'invitation a été téléchargé
sur l'album Graphos (ici et là)
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6/09/10 |
Chips |
Homo Numericus - #4 |
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[Homo Numericus - #4] Par
contre, la capacité de l’Homo numericus à être
joignable immédiatement force l’admiration
et ce, quel que soit l’endroit isolé de
la planète où il se trouve – mais
aussi twitté, photographié, filmé (… bientôt
téléporté) sur son « mobile » (forfait
bloqué de 1h 30 de communication à partir
de 12.90 € par mois avec : SMS illimités
vers tous les opérateurs 24h/24, 7j/7 -
Web et Mails illimités - Windows Live Messenger
+ Blacberry Messenger en illimité), Wwwwoaw ! Ça
le fait ! … - laisserait rêveur
le professeur Einstein lui-même. Dans ce
magnifique monde enchanté plus ou moins
virtuel qui tourne donc en rond, notre
Homo numericus évolue à la
vitesse d’une connexion Internet et crée
véritablement le monde de demain à son
image, c'est-à-dire en mode binaire. Ce
qui laisse évidemment, peu de marge à la
nuance.
Le plus rigolo de notre histoire
c’est,
comme toujours, ce que l’on ne nous dit
pas. Quand les crânes d’œuf
US nous parlent de « digital native » pour « Homo
numericus », c’est surtout
qu’il
ne veulent pas parler de « mundus
numericus » pour
que nous traduisions avec les capacités
transmutatoires de notre bulbe : « World
Company »... « L’Homo
numericus » n’étant
en réalité que le résultat
civilisé d’un
Homo erectus propre à acclimater, sans
péril, un « home numerik » taillé à l’échelle
planétaire, avec soin, dans le cristal
liquide et la fibre optique pour mieux
appréhender
un marketing commun à la mesure du village
mondial et à la blogosphère décérébrée
qui en découle favorablement. Il faut
absolument prendre connaissance du numéro
62, de la revue « Mouvements » (15 € -
La Découverte/ Meryem Marzouki & Patrick
Simon) sur le thème de « la
gouvernance par la trace » pour comprendre – vraiment – ce
que le monde de la surveillance à tout
crin et de la fichabilité numérique
amène un peu plus chaque jour, sans bruit,
dans le domaine de l’aliénation
individuelle.
Il ne s’agit bien entendu,
grand dieu !...
absolument pas de totalitarisme moderne
permettant par le biais de l’informatique
d’état
adapté au contrôle des masses laborieuses
que nous sommes de surveiller des dérives
possibles du citoyen lambda, mais bien
de protection technologique en vue
de maintenir vaillamment
en grâce, nos démocraties décadentes
suite à un dépistage préventif
indolore, en vue de contrôler dès
l’enfance nos anticipations libertaires
futures (je résume). Si le nom de « société de
contrôle » revient au philosophe
Gilles Deleuze (1925-1995), les inventions
incroyables et les adaptations technologiques
de ces méthodes
de contrôle, que le grand public connaît
peu en fait, n’ont plus sans aucun doute
aucune limite depuis une vingtaine
d’années,
de la traçabilité des veaux aux
hormones à la puce électronique
implantée sous la peau. On en arriverait
même à constater, si l’on était
un tant soit peu lucide, que la littérature
de SF et celle dite « d’Anticipation » sont
totalement has been et parfaitement
en retard sur la réalité elle-même !
C’est dire ! A quand Minority Report
en vraie grandeur… ! Bon je m’égare !
Allez zou, le monde de la vidéosurveillance
a encore un putaing de bel avenir !...
hé ! … toi
le djeun’ retournes à ta Tecktonik !
…
et moi à mon CD d’Yves
Jamait !
Et surtout restez vivants !
>[André Bloggo - Aïe pas sur la tête !
(…)]
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3/09/10 |
In M. |
Louis Moyroud |
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[In Memoriam – Louis Moyroud] On
l’avait surnommé le « Gutenberg
du XXe siècle ». Pourtant, le
nom de ce Français, qui a passé la
majeure partie de sa vie aux Etats-Unis, était
inconnu du grand public dans son pays
d’origine.
Louis-Marius Moyroud avec René Alphonse
Higonnet a mis fin à l’impression
avec des caractères en plomb en mettant
au point la photocomposition. Il est
mort lundi 28 juin à son domicile en Floride, à l’âge
de 96 ans.
Né le 16 février 1914 à Moirans
(Isère), il a très tôt perdu
son père, tué pendant la première
guerre mondiale. Issu d’un milieu modeste,
il a été admis en 1933, grace à une
bourse à L’Ecole nationale des arts
et métiers. Il en est sorti en 1936 avec
un diplôme d’ingénieur. En
1941, il est entré dans l’entreprise : « le
Matériel téléphonique »,
où il a rencontré René Higonnet.
Celui-ci devait l’aider à mettre
au point la première machine permettant
la composition de caractères par un système
photographique. La technique de l’offset
existait déjà, mais elle n’avait
pas encore été appliquée à l’impression.
Il faudra à Louis Moyroud des années
pour mettre au point, en 1948, un premier
prototype, baptisé Lumitype. L’accueil
en France fut plutôt frais. « Vous
n’en
vendrez pas dix ! », avait-on
prédit aux inventeurs. Une entreprise américaine,
Lithomat corporation, se montra intéressée.
Louis Moyroud et René Higonnet s’installeront à Boston
avec leur famille à partir de 1948. Le
premier livre imprimé en photocomposition
« The Wonderful World of insects »,
est sorti en 1953.
Le nouveau procédé permettait
de composer et donc d’imprimer beaucoup
plus vite. Il a ensuite été vendu
partout dans le monde. L’entreprise Lithomat,
devenue « Photon », a
dominé le
monde de la photocomposition jusqu’en
1973. L’impression offset a remplacé le
plomb au cours des années 1960-1970.
L’hommage
de la France est venu tardivement. En 1986,
la Légion d’Honneur lui
a été décernée et
une rue de Moirans (38 430) a été baptisée
du nom de l’inventeur de la Lumitype.
Aux Etats-Unis, il a trouvé place au
panthéon
des inventeurs : lui et son ami Higonnet,
mort en 1983, ont été admis en
1985 au National Inventors Hall of Fame de Washington,
aux cotés de Graham Bell, Samuel Morse
et Thomas Edison.
>[Xavier Ternisien © Journal « Le
Monde » du 11 août 2010]
(Merci à Jean Larcher pour la news).
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Août
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31/08/10 |
Chips |
Homo Numericus - #3 |
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[Homo Numericus - #3] L’Homo
Numericus serait donc le pur produit
de cette civilisation avariée, très
légèrement
approximative, au regard moins enfumé de
Marie-Jane et aviné que la précédente
sans doute, un regard mi-humain mi-PC
qui évalue
son projet de vie à long terme en fonction
du nombre d’amis qu’il a sur face-bouc… et
croit vraiment que ses « points retraites » c’est
pour envisager de s’acheter de nouveaux
pouvoirs pour son druide, de manière à passer
prochainement en niveau 3… Bien sûr,
dans ce monde de la communication ultime
dans lequel baigne notre « homme numérique » où les
thèses de troisième cycle s’effectuent
en langage sms, où l’orthographe
est remplacée par de la fonétik
et la ponctuation par des smileys ;) on peut
imaginer qu’il ne s’agit absolument
pas là de la décadence d’une
civilisation occidentale qui ferait passer
tout l’empire romain pour une société largement
avancée, mais bien de l’expression
sociétale et modernisée d’une
poétique contemporaine apte à engendrer
une nouvelle typologie de langage que
l’Homo
numericus, le bien nommé, saura parfaitement
réformer un jour si besoin, peut-être, à sa
manière… C’est celààààààaaaa
oui, Thérèse… Dans ce magnifique
monde qui tourne sur lui-même en rond, durant
vingt quatre heures, et dans lequel les
marées
noires durent plus de six mois, les poissons
sont carrés
et les Mc Do du gentil clown Ronald sont
vendus avec de la sauce ketchup plus
de la mayonnaise…,
la vision sociale et politique de notre
Homo numericus est peut-être un peu limitée…
Ce
dernier ayant volontairement réduit
son champ d’expérimentation personnel à la
dimension de sa chambre...
>[André Bloggo]
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28/08/10 |
Vu |
L'atelier du Cadratin |
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[L'atelier du Cadratin] Le
Cadratin existe je l’ai rencontré !
Vevey constituait une étape absolument
obligatoire au cours de la petite escapade helvetico-typographique
dont je vous ai parlé plus haut (ou plus
bas en fait sur cette page). Car à Vevey
se trouve l’atelier du Cadratin ! Et je
tenais absolument à voir de mes yeux, le
berceau de tous ces livres magnifiques
que Jean-Renaud Dagon présente régulièrement
notre admiration.
Et c’est donc avec le plus
grand émerveillement
que j’ai découvert « Heidelberg
avenue », une série de quatre
presses Heidelberg de divers types
et tailles toutes encore en état de marche,
mais aussi la salle de composition
où Jean-Renaud
et ses visiteurs peuvent choisir parmi
une multitude de casses le caractère
qui leur plaît
et composer à la main leur travail du
jour, et enfin j’ai pu voir la boutique
dans laquelle sont regroupées toutes
les productions de l’atelier du Cadratin,
j’ai pu
goûter le toucher du beau papier, le léger
foulage que la forme encrée y a laissé et
la qualité de ce noir et de ces couleurs
si pures que seule la typographie est
capable de produire. J’ai même pu
entrevoir la toute nouvelle Linotype
qui va venir compléter
le matériel de l’atelier et ajouter
encore à cet ensemble de merveilles technologiques.
Le tout a été accompagné des
commentaires avisés et érudits
de Jean-Renaud qui a pris de son temps précieux
pour nous faire découvrir par le menu
telle ou telle casse contenant un caractère
particulièrement
remarquable ou de beaux caractères d’affiches
en bois, ou bien de nous démontrer le
fonctionnement de ces grosses « heidis » à cylindre
qui ronronnent sous la commande agile
du typographe expérimenté.
Un moment
rare qui justifie à lui seul
la distance parcourue depuis la lointaine
Provence, tant la beauté et la richesse
de cet atelier et la chaleur de l’accueil
de Jean-Renaud rendent ces instants absolument
exceptionnels.
Si vous aimez les presses parfaitement
entretenues, la belle typographie parfaitement
maitrisée
ou si vous voulez découvrir ce métier
aujourd’hui devenu si rare enseigné par
un spécialiste expérimenté et érudit
de la question, n’hésitez pas à vous
déplacer à Vevey pour y visiter
l’atelier du Cadratin. En tout cas, un
grand merci à notre hôte pour son
chaleureux accueil qui porte bien haut l’amitié typographique
!
>[Mattleso Hachecé]
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24/08/10 |
Chips |
Homo Numericus - #2 |
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[Homo Numericus - #2] … Tout ça
pour vous dire que selon le dernier sondage
BVA du 5 juillet 2010; « L’HOMO
Numericus » serait né !… Génial !
Et sévirait dans nos contrées… Ah ?
Je ne suis pas sûr qu’on doive, pour
autant, être content pour lui – Mais
bon, bienvenue quand même à l’Homo
numericus dans le monde enchanté des bizounours,
de nicolas sarkozy, de la burqa, de zahia,
et des joueurs de l’équipe de france...
(D’ailleurs, a-t-on vraiment le droit à notre époque
actuelle, de recherche d’identité nationale,
de drapeau français et de marseillaise,
d’écrire « équipe
de france » sans F majuscule à france, … ce
gros naze de logiciel orthographique
que j’ai
sous les yeux me souligne ça en rouge en
permanence, puis me fait ensuite la « correction » automatique
avec un F majuscule, sans que je ne lui
demande rien à ce blaireau ! Bordel,
c’est
bizarre ? Appelez-moi Goebbels !). Je
ne suis donc pas sûr qu’on doive,
pour autant, être content pour ce surhomme
nietzschéen qu’est en devenir cet
Homo numericus-là… Il a, selon l’institut
BVA, entre 18 et 24 ans le jeune homme
(ou la jeune femme) et n’a vécu et
s’est
développé qu’à l’ère
du numérique exclusivement. Bien. Pour
faire genre je me la pète, ils appellent ça
là-bas, aux States : la « digital
native ». Nourri dès leur plus
jeune âge au lait de bébé transgénique
(en fait le lait est transgénique pas le
bébé - je crois ? ); à WoW
(je traduis pour les plus néanderthaliens
d’entre vous : « World of
Warcraft » – plus de 12 millions
de joueurs de par le monde quand même…) ;
aux chansons si poétiques de Marilyn Manson
ou, en France, aux couplets très très
sympathiques et enjoués du rappeur distingué Orelsan,
aux jeux vidéos décérébrants
ki fo avoir un pistolet qui tue tout
le monde et tirer bang ! bang ! sur
absolument tout ce qui bouge… MdR, (Ô pinaise ! … le
film qu’il va faire Michael Moore avec cette
génération-là ! « Bowling
for Columbine » à côté va
passer pour une aimable animation de
patronage du père Jeu-teupose-sur-méjeunou-kanté-kopins-nesonpala-la-la-la-la…).
>[André Bloggo]
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21/08/10 |
Yesss |
Histoire de l'écriture |
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[L'Histoire de l'écriture typographique] Ça
y est, enfin, cette fois-ci c’est officiel :
la deuxième partie de la magistrale « Histoire
de la typographie » d’Yves Perrousseaux
paraitra à l’automne. Vu l’importance
et le nombre des événements constituant
le XVIIIe siècle typographique, deux tomes
ont été nécessaires pour
en faire un tour complet. Le premier
tome paraîtra
en septembre prochain et le deuxième un
mois plus tard, toujours chez le même éditeur.
Nul
doute que, la semaine prochaine, la
Chancellerie
lursienne bruissera de rumeurs
sur le contenu de cet ouvrage de référence
tant attendu. Yves Perrousseaux, son
auteur, sera sans doute bien heureux
de nous en parler et de
nous décrire par le menu les choix qui
ont présidé à l’élaboration
du nouveau volume de cette somme
typographique, ainsi que les « scoops » qu’il
y a incorporés issues de ses nombreuses
années
de recherches.
À
noter que les éditions « Atelier
Perrousseaux » ont moultes autres
projets intéressants pour le futur,
dont un ouvrage sur Roger
Excoffon et une
réédition
du mythique ouvrage de Javal paru
en 1905 sur la lisibilité, ouvrage
dans lequel il dissèque
les mécanismes utilisés par
nos yeux et notre cerveau dans le
processus de lecture
et en tire les principes de formation
de polices de caractères minuscules,
dont son célèbre
corps un ! Et le texte est en effet
parfaitement lisible par toutes les
personnes au regard un tant soit
peu perçant,
ou à la loupe pour les autres. Les
mille et une façons d’économiser
le papier… Un autre livre sur le fort
peu connu caractère de civilité devrait
également combler le calligraphe
tout autant que le typographe.
Donc ne dépensez pas
toutes vos économies
en glaces aqueuses et hors de prix
sur les plages françaises surpeuplées,
mais gardez tous vos euros pour
la sortie des ces ouvrages absolument
indispensable à la bibliothèque
de tout amoureux des écritures.
>[Pierre-Simon Bodoni]
PS : à noter
que Thomas
Huot Marchand est parti des travaux
de Javal pour créer ses
extraordinaires polices de la
famille « Minuscule »,
un travail absolument remarquable
qu’il
explique en partie sur son site
et qu'il vous faut absolument
aller examiner...
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18/08/10 |
Chips |
Homo Numericus - #1 |
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[Homo Numericus - #1] C’est
sûr que quand j’explique à ma
fille que j’ai connu une époque révolue
mais pas si lointaine, (il y a moins de 10 ans…),
où les téléphones portables
avaient la taille d’une boite à chaussures,
je lis, à ce moment-là, dans son
regard comme une sorte d’égarement
incrédule additionnant à la fois
la somme de ringardise et de mépris latent
que seul un ado de cet âge peut concevoir… puis
ensuite comme une forme de pitié que cumule
obligatoirement tout une éducation parentale
très légèrement laxiste ajoutée
au mépris affiché que le fossé des
générations actuelles creuse un
peu plus chaque jour, comme le méchant
dans Kill Bill, entre nous tous, les vieux de
50 ans et les « djeun’s » qui
savent tout et ont tout compris puisqu’ils écoutent
Lady Gaga en boucle sur leur i-pod, toute la journée.
Alors vous imaginez un peu que je me garde bien,
pour ne pas passer pour un néandertalien de
base, de lui dire que j’ai aussi connu
la télé en noir et blanc qui faisait
sccr-rrattchhh-gkkr-rrbrere-gr….., comme
Radio-Londres, quand on l’allumait (une
TV avec la mire et Roger Lanzac, putaing, ç’avait
de la gueule !) ; mais aussi l’écriture à la
plume sergent-major, crrr crrr fait
la plume sur le papier, qu’il fallait
même la tremper
dans l’encrier du pupitre en bois, tout ça… tout ça…,
et même les modems wanadoo des années
2000, avec une connexion qui faisait
biiiiip bbbbiiip bip bip bip bippppp
bip bip biiiiip bbbbiiip bip
bip bip bippppp bip bip biiiiip bbbbiiip
bip bip bip bippppp bip bip - évidemment
je vous mets en plus les onomatopées
nostalgiques avec – comme ça on
s’y croirait… -
pour ceusses qui ont vécu cette grande époque épique…,
pour les autres il vous suffira d’avoir
un peu d’imagination, c’était
comme dans les films avec Bourvil,
qui se passent pendant la guerre genre « la
traversée
de Paris », une dynamo branchée
sur un vélo, et que ça faisait
de la lumière (connexion si vous préférez),
au bout de 10 minutes d’attente montre
en main…Bon là, c’était
un peu pareil…
>[André Bloggo]
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15/08/10 |
Voir |
Lettres de vacances |
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[Lettres de vacances] Les
amoureux des écritures, dans tous les sens
du terme, ont la chance de pouvoir régaler
leur appétit dans tous les endroits du
globe. Oui, il se trouve toujours
un texte quelconque gravé, manuscrit ou
typographie à portée
de vue où que l’on se trouve, pour
peu que l’on garde l’œil curieux
et l’esprit en alerte. J’en veux pour
exemple la liste tout à fait subjective
de quelques rencontres délicieuses ou carrément
effroyables faites au cours des dernières
semaines.
Tout d’abord une sublime capitale « façon
puzzle », voir ci-contre, à l’entrée
de la cathédrale de Lausanne,
la qualification de puzzle étant une
interprétation
tout à fait personnelle des excroissances
et des creux de cette lettre hors du
commun, puis une belle lombarde gravée
toute en
délicatesse sur l’église
de Villefranche
de Conflant dans ce marbre local au grain
si fin, quelques touchants manuscrits
au Musée
du Désert rédigés
par des camisards en fuite mais aussi
plusieurs livres religieux typographiés
par des imprimeurs aussi renommés que
Jean de Tournes à Lyon ou les Elzevier à Amsterdam,
dans le square Antonin à Nîmes des
capitales romaines copiées de la
période
impériale où elles atteignent
l’apogée
du style, les superbes manuscrits de
l’abbaye
St Maurice d’Agaune (voir plus bas), et
une foule d’autres,
j’en passe et des meilleures.
Mais aussi
quelques moments de franche rigolade à la
découverte de ces
panneaux qui fleurissent l’été au
bord des routes vantant chacun les
mérites
des fruits et légumes cultivés
dans le champ qu’ils bordent avec leur « capitale
de garagiste » comme la nomme Claude
Laurent François, leur orthographe
approximative, leur facture pour le moins
rustique
et leur forme graphique toute aussi éloignée
des critères du beau habituel que le
sont le goût des denrées qu’on
y trouve de celle des produits aseptisés
de nos supermarchés…
Enfin, quelques
horreurs dans les enseignes de
certaines échoppes,
soit que leur concepteur ait nié deux
mille ans de tradition du squelette
de la lettre latine, soit qu’il
se soit permis d’étroitiser
ou d’élargir grâce à nos
outils informatiques un caractère
aux dimensions exactes d’une vitrine
ou d’une
enseigne, lui faisant ainsi perdre
tout l’équilibre
que son concepteur lui avait patiemment
instillé au
cours de longues années de gestation.
Bref,
les vacances sont une occasion
unique d’éduquer
l’œil
et l’esprit par la diversité des
rencontres et la disponibilité du
sujet, et je ne peux que vous enjoindre à garder
ouvert vos yeux et votre esprit
pour en bénéficier
au mieux !
>[Fernão de Magalhães]
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1/08/10 |
Chips |
Homo Numericus |
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[Homo Numericus - Teasing] Hé voilà c’est
parti ! Pour les addicts au Blog de Graphos,
ceux qui en veulent toujours plus…, ceux
qui ne peuvent pas décrocher…, ceux
qui s’ennuient sur les plages avec leur
portable dernier cri, mais aussi les
nocturnes, les insomniaques, les noctambules,
les no life,
ceux sur qui même les patchs « Blogs
de Graphos © » ne fonctionnent
plus ! André Bloggo vous a concocté une
nouvelle inédite, un « feuilleton
de l’été » comme
l’on dit, un article à la pataphysique
proclamée, comme toujours avec un André Bloggo au
meilleur de sa forme, et non dénué de
cornichons, comme il se doit ! Faut dire
qu’André Bloggo, qui est en quarantaine
depuis que nous l’avons interdit de colonne
de droite sur le Blog de Graphos, pour
jeux de mots approximatifs et tel le moindre Nicolas
Anelka
venu, pour insultes caractérisées
envers notre Webmaster préféré !
Non mais oh ! Il essaie non sans mal depuis,
de se réincruster au milieu des vrais chroniqueurs
du Blog de Graphos, ceux de la colonne
du milieu, les licenciés, les ceux qui
ne sont pas en vacances, les encartés,
les tatoués… bon
ok, on a cédé, ça donnera
ce que ça donnera… En tout cas c’est
pour bientôt et en exclusivité pour
nos lecteurs et ça s’appelle : « L’Homo
numericus », à découvrir
durant l’été… !
Hé,
garçon avé un pastis
et n’oubliez pas les zolives !
> [Paul
Lepoulpe]
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Juillet
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28/07/10 |
Naïfs |
Banquiers & stress tests |
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[Banquiers & stress tests] La
très grande naïveté de
l’humain moyen envers les outils informatiques
m’a toujours étonné et continuera
vraisemblablement de le faire si j’en
crois certains faits récents de l’actualité.
Fait numéro un : une série de
grandes banques de renom (JP Morgan,
Danske Bank, l’UBS et Goldman Sachs
pour en citer quelques unes) décident
d’utiliser
la finesse de leurs modèles numériques
et la monstrueuse puissance de calcul
de leurs centres informatiques pour
prédire
les résultats de la coupe du monde
de football 2010. Ils le font d’eux
mêmes,
de leur propre initiative pour donner
confiance en leurs compétences. Ils
y croient, ils sont sûrs de réussir,
sinon pourquoi le clamer haut et
fort ? Résultat
des courses : fiasco total, au bout
de quelques matchs, tous les modèles
sont dans les choux… Le plus drôle
est que visiblement, ils ne se rendaient
même
pas compte que leurs modèles n'étaient
pas fiables !
Fait numéro deux :
afin de rassurer les marchés (donc
les banquiers) sur la solidité des
banques (donc sur leur propre solidité),
les états européens leur font
subir des « stress tests »,
c’est à dire qu’ils utilisent
les modèles numériques des
banques pour voir ce qui se passerait
si une crise économique
venait à survenir. Résultat
des courses : elles s’en tirent haut
la main, et c’est normal puisque c’est
en suivant les résultats des mêmes
modèles
numériques qu’elles prennent
leurs décisions et qu'elles sont
testées. On a donc un logiciel
de prédiction
financière qui juge lui-même
ses propres résultats afin de rassurer
les banques sur leur propre santé.
L'ouroboros n'a
pas disparu de nore monde moderne ! Et
à moins qu’un
programmeur facétieux
n'ait injecté une petite dose de
schizophrénie
dans ces logiciels, les résultats
pouvaient être
devinés à l’avance relativement
facilement… Sans compter que les banques
et les états ont tout intérêt à ce
que les tests réussissent sans
quoi la crise va repartir comme
en 40. Et de toute façon,
s’il s’avérait que les
prédictions étaient
irréalistes, nous autres contribuables
passerions une fois de plus à la
caisse pour renflouer les imprudents.
Et c'est pourquoi, afin
d’éviter de dépenser
tant d’argent en informaticiens
incompétents, en économistes
imbus de ce qu'ils croient être
du savoir, en parachutes
dorés
pour les traders,
en ordinateurs ultra-puissants,
en logiciels buggés
et en autres gadgets technologiques
hors de
prix, je propose que
les banques européennes se cotisent
pour acheter Polo
le poulpe qui
saura les conseiller bien mieux
que des ordinateurs, car lui,
au moins, il
a fait ses preuves…
>[Madmacs]
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25/07/10 |
Film |
Inception |
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[Inception] Le BdG avait
pris son envol avec Matrix (cf BdG
3/12/2005), peut-être
connaîtra-t-il une nouvelle jeunesse
avec Inception ?
Amateurs de réalités
alternatives, lecteurs de Philip
K Dick ou de Borges, rêveurs et éveillés
de tout poil, il vous faut absolument
aller voir le nouveau film de Christopher
Nolan. Explorant
habilement les enchâssement de réalités
et la tendance puérile que nous avons
de prendre pour
vrai ce que nous voyons, il nous
mène
par le bout du nez dans un labyrinthe
de pseudo-réalités
toutes plus confondantes les unes
que les autres. Bien entendu, les
effets spéciaux
sont au rendez-vous de ce « blockbuster » de
l'été mais ils laissent un souvenir
inoubliable bien plus par les situations
qu'ils étayent
que par une débauche de virtuosité numérique
que certains réalisateurs nous ont
déversés
dans les mirettes pour masquer l'indigence
de leur scénario (et, non, ce film
n'est pas en 3D)...
Attention cependant, échauffez
vos neurones avant la séance (en
lisant le BdG par exemple), cela
va vite, très
vite et si les règles du jeu des
univers de ce film sont parfaitement
cohérentes
et toujours explicitées à un
moment ou à un autre dans les dialogues,
il faut parfois s'accrocher à son
fauteuil pour ne rien manquer tellement
tant
de choses importantes sont dites
en peu de mots. Pour une fois
qu'un film ose la complexité et
ne prend pas ses spectateurs pour
des indigents du bulbe !
Servi par des acteurs au
sommet
de leur art, Lenardo DiCaprio
encore meilleur que dans Shutter Island,
Marion Cotillard à la
fois inquiétante et touchante,
et toute une ribambelle de seconds
rôles
parfaitement menés, ne manquez
pas ce film qui fait exception
aux nanards habituels
de l'été et
qui redonne confiance dans la
machine à faire
rêver hollywoodienne.
>[Agent Smith]
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22/07/10 |
Typo |
Louis Jou |
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[Deux journées autour de Louis
Jou] Si
vous suivez ce blog depuis un petit moment,
vous avez eut-être entendu parler de Louis
Jou. Ce typographe hors pair a conçu
et dessiné des
livres d’une rare beauté dans un
style très particulier qui réussit
l’alliance difficile entre la tradition
scripturale la plus ancienne et la
modernité graphique du début du
siècle
dernier. Il a d’ailleurs une fondation à son
nom aux Baux de Provence, mais les horaires
d’ouverture étant
parfois relativement chaotiques, je me
suis cassé le
nez plusieurs fois à sa porte.
Eh bien, voici
une chance de découvrir un
peu mieux qui fût ce grand homme de la
typographie et d’approfondir la connaissance
que vous avez de son œuvre car un colloque
de deux jours lui est consacré aux Baux
les 29 et 30 octobre prochain sous
le titre « Deux
journées
autour de Louis Jou, son œuvre, ses livres ».
Le programme est pour le moins alléchant
ne serait-ce que par la liste des conférenciers
:
• Louis Jou et la gravure d'illustration
(Jean-Marie Arnoult, Inspecteur général
honoraire des bibliothèques)
• la Bibliophilie (Pierre Walusinski, graveur,
directeur de la librairie Nicaise
et le Professeur Charly-Sam Jallatte, bibliophile membre
résidant
de l’Académie de Nîmes)
• la gravure en bois debout (Jean-Louis
Estève, professeur École Estienne)
• les caractères typographiques de
Jou (Christian Paput, graveur, ancien conservateur
du Cabinet
des poinçons de l’Imprimerie
nationale)
• la création de caractères
typographiques aujourd’hui
(Jean-Baptiste Levée, graphiste, représentant
l’ATYPI pour la France)
jeunes éditeurs de livres d’art (atelier
Zone opaque)
• atouts et faiblesses de la reliure française
en 2010 (Jacky Vignon, relieur d'art
et créateur
en décors sur cuirs, enseignant, membre
des Grands Ateliers de France)
• les révolutions des métiers
du Livre et leurs causes (Alain Joly,
graphiste-typographe)
Le
colloque comportera également des
démonstrations
(démonstration de gravure à l’Atelier
de Jou par Nelly Gable, démonstration
de composition typographique et
d’impression
par Philippe Moreau, Association
Archétype)
et expositions, une visite du musée
et même un concert.
Vous trouverez
tous les renseignement nécessaires
en téléphonant
au 04 90 92 13 74 ou en envoyant
un mail à jr.leroy@orange.fr.
Un programme est disponible également
ici et là sur
l’album
Graphos ! Qu’on
se le dise, il n'y aura peut-être
pas des places pour tout le monde !
>[Sansón Carrasco]
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19/07/10 |
Beau |
Écrire et préserver |
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[Écrire et préserver] Sur
recommandation de notre ami calli-dentiste,
j’ai
profité d’une petite escapade helvético-typographique
sur les bords du Léman et en Valais pour
me rendre à l’abbaye
de Saint
Maurice d’Agaune, non pas pour
y admirer le trésor, mais pour y trouver
un livre absolument remarquable. Cette
abbaye a eu la bonne idée de publier une
série
chronologique de fac-simile de documents
de ses archives,
depuis les premiers « authentiques
de reliques » du VIe - VIIIe siècle
jusqu’à un recueil de prières
en moyen français du XVie siècle.
Deux universités ont apporté la
science paléographique sans laquelle ce
recueil ne serait qu’un beau livre d’images
(et ce serait déjà de très
belles images) et ont conçu un petit
livret de commentaires et de transcriptions
des documents.
Autant vous le dire tout de suite, le
tout est absolument magnifique. Chaque
document est représenté en pleine
page, y compris pour certain des sceaux
et divers monogrammes
et signatures, l’un d’eux comportant
même encore la plume avec laquelle il
a été écrit.
Et c’est toute une débauche de
carolines, de gothiques primitives,
de cursives gothiques, de gothiques
textura qui
s’offre
aux yeux admiratifs des calligraphes
qui y puiseront là moultes
inspirations pour leurs réalisations.
La première page en elle-même regroupe
les documents les plus anciens et
on y retrouve côte à côte
des semi-onciales latines, une cursive
romaine tardive et des écritures
mérovingiennes de toute beauté.
Et les documents sont si proches chronologiquement
que l’on pourrait faire une animation
qui va de la caroline à la gothique en
passant les pages rapidement les pages
en séquence
: chaque page est sensiblement mais à peine
plus moderne que celle qui la précède
et à peine plus archaïque que celle
qui la suit, l’animation pourrait faire
une séquence très instructive
sur les transitions entre styles d’écritures.
Ce recueil est entièrement en feuillets
séparés couleur
et d’une
qualité de numérisation et de
reproduction absolument irréprochable,
il fera le bonheur de tout calligraphe
et amateur d’écritures
anciennes par la beauté et la diversité des
documents présentés.
Bon, si vous
ne supportez ni la fondue ni les filets
de perche, vous pouvez aussi trouver
ce livre sur
Internet à défaut
d’aller
le chercher sur place, mais vous manquerez
aussi les superbes pierres romaines
gravées
qui ornent l’entrée de l’abbaye
et la gentillesse de la gardienne de
ces lieux.
>[Wilhelmus Tellus von Uri]
PS : attention si vous vous
déplacez sur
place, ce livre n’est pas en vente à la
boutique de l’abbaye, il faut oser frapper à la
porterie, ne pas oublier d'admirer
en passant les dalles gravées romaines
exposées
dans l'entrée (oh les belles ligartures
!) et annoncer sa requête auprès
de la personne qui garde l’accès.
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12/07/10 |
Expo |
Promenade au lavoir |
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[Promenade au lavoir] Amateurs
de viaducs, ponts et autres enjambements
(j’évoque
ici des enjambements de week-ends,
ne me faites pas dire ce que je n’ai pas
dit !), je vous sens pleins de désespoir à l’idée
de devoir attendre lundi pour retrouver
votre travail quotidien. Car oui, comment
passer ces
quelques journées caniculaires, au frais à la
maison entouré de gamins hurlants rendus
hystériques par la chaleur, l’enfermement
et l’abus de dessins animés japonais
et karatékoïdes ? au chaud à la
plage au milieu des ghetto-basters,
des conversations téléphoniques à cent
décibels, des odeurs de pastis et des
matrones top-less rendues luisantes
par l’abus
de crème
solaire ? au cinéma certes climatisé,
mais entourés
de ces mêmes gamins qui n’arrêtent
de commenter tout fort les aventures
du géant
vert sur l’écran que pour engouffrer
bruyamment des
seaux de pop-corn ou siroter avec force
bruits de plomberie leur
citerne de Coca-Cola ?
Eh bien
non ! Refusez cette malédiction
et allez plutôt voir la très
rare exposition des calligraphies d’Henri
Mérou à Goult,
au « Lavoir ». Mais
oui, vous avez l’occasion unique (en
tout cas rarissime) de pouvoir admirer,
entre autres, les
calligraphies du seul et unique invité permanent
de Graphos, le calligraphe reillanais
que le monde
nous envie, l’initiateur des trop vite
disparues « Rencontres de calligraphie »,
l’auteur des « Cahiers de
la République », j’en
passe et des meilleures... Blague à part,
les travaux d’Henri sont d’une
qualité tout à fait
exceptionnelle mais il faut s’armer
d’une
grande dose de patience pour arriver à les
voir et ses expositions sont bien
trop rares pour pouvoir être passées
sous silence :
«
Pour tous les ceusses qui auraient
un peu du bon Goult, - (franchement,
je désopile!)
- et pour encourager l'Académie
(vacillante) des Beaux Arts, et
qui auraient du temps à donner à la
Culture... Torrides affections,
le Mérou »
Sachez que je
n’ai trouvé aucune
mention de cette exposition nulle
part sur Internet et donc seul
les fidèles
lecteurs du BdG auront cette
information ultra-sélect.
Ceci dit, faites-en part autour
de vous, plus on est de fous
plus on rit, surtout avec un
personnage aussi truculent qu’Henri
Mérou.
>[Jojo]
PS
: une autre exposition d’Henri
lui a valu une lettre des plus
virulentes de la mairie de
Reillanne mais
elle concernait
des
sous-vêtements, et même
pas calligraphiés... Mais ceci
est une autre histoire...
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10/07/10 |
Livre |
Sénat Vidéo |
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[Sénat Vidéo : La
filière du livre à l'heure
du numérique] Le
métier de sénateur n’est pas
la sinécure que l’on croit ! Je l’ai
découvert en visionnant un extrait de Sénat
Vidéo, un site sur lequel le
Sénat expose ses débats sous une
forme simple et accessible à tous : la
vidéo. J’en veux pour preuve les
vidéos tournées pendant le colloque « La
filière du livre à l'heure du numérique » qui
m’a
certes interpellé du
point de vue professionnel, mais dont
j’imagine
la dose d’ennui qu’on du subir les
auditeurs s’ils ne font pas partie de ce
petit cénacle
des professionnels de la profession.
Le désert
des bancs en face desquels ces experts
s’expriment
en est d’ailleurs une preuve visible dans
les quelques plans larges contenus dans
ces vidéos.
Cela dit, pour ceux que
la culture du livre et de l’écriture
passionne, il y a là un trésor
d’interventions et de conférences,
toutes plus intéressantes les unes que
les autres, présentant divers points
de vue bien informés, abondant en remarques
pertinentes, en opinions de tous bords
mais toujours raisonnablement argumentées
et exprimées.
Passez quelque temps à visionner l’intervention
de Jean-Noël
Jeannenet, sa voix est bien
connue des auditeurs de France Culture
mais son visage m’était lui totalement
inconnu, mais aussi celle de Jean
Racine nouveau
président
de la BnF et d’autres experts de la culture
et de l’industrie.
En tout cas, un grand bravo pour
ce site du Sénat
qui ose la diffusion à tout un chacun
de ses débats, on peut en admirer la
qualité et
espérer que nos hommes politiques sauront
en extraire la substantifique moelle
et orienter sagement leurs décisions
avisées
! Vraiment passionnant !
>[Mr Magoogle]
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6/07/10 |
Typo |
B.A.T. |
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[Bureau des Affaires Typographiqtes] Ces
derniers temps, il y a me semble-t-il
un renouveau de la création
de caractère en France qui augure bien
de la future qualité de notre environnement
graphique quotidien. Je vous parlais
récemment
de la fonderie créée par Claude
Mediavilla et ses amis, mais une autre
jeune fonderie (bon, à peine moins jeune)
a fait parler d'elle ces derniers temps :
il s'agit du Bureau
des Affaires Typographiques (tout un programme
!).
Dans le domaine de la création de caractères,
elle nous propose deux polices dont
la conception ne date pas forcément d'aujourd'hui
mais dont l'interprétation numérique
est tout à fait récente, l'Acier
BAT, originellement créé par l'illustre
Cassandre, et le Francesco que nous devons
au célébrissime Franck Jalleau.
Ce Francesco est une superbe police évoquant
la typographie vénitienne du XVe siècle
et plus particulièrement les caractères
gravés par Francesco Griffo pour Alde
Manuce. Elle possède un caractère,
aux deux sens du mots, tout a fait
particulier avec ses petites contreformes
bouchées
et ses empattements lisses et comme
prématurément
usés. On y retrouve tout le charme et
la sophistication sous une apparence
dépouillée des éditions de cette époque
qui restera marquée par la sortie gothique
médiéval et le passage à la
lumière de l'humanisme.
Mais le BAT s'est tout d'abord fait
connaître
pour ses
hilarantes vidéos dans un anglais
sous-titré anglais que tout un chacun
comprendra (j'espère)
vu l'accent désopilant de leurs acteurs
(the french touch !). L'une nous initie
au mode de
fonctionnement du BAT, une autre
nous montre le mode de gestation d'une
idée
et la dernière
(pour l'instant) nous explique
l'interlettrage ! Espérons qu'ils nous
gratifieront bientôt
d'autres petits intermèdes de ce genre,
tout aussi éducatifs
qu'humoristiques !
>[Emilie Gatture]
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2/07/10 |
Paléo |
Champollion de silicium |
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[Champollion de silicium] Le
prochain Champollion sera-t-il un ordinateur
? On pourrait
en douter tant les paléographes nous
expliquent que la part d'intuition,
de "nez" de
leur discipline ne pourra jamais être
remplacée par la brutale puissance de
calcul d'un ordinateur... Remarquez
que c'est aussi ce que disaient les
craqueurs de codes
de la deuxième guerre mondiale et ils
ont bien aussi fini par s'en remettre à la
création d'outils informatiques (la "bombe" de
Bletchley
Park) pour arriver à leurs
fins.
Un chercheur vient en effet de
signaler qu'il
avait réussi à faire
découvrir la méthode de déchiffrement
de l'ougaritique par
un ordinateur.L'ougaritique est une
langue de l'antiquité déjà déchiffrée
par les paléographes humains qui se
présente sous forme écrite par des
caractères cunéiformes et
qui constitue une des premières apparition
de la
notation alphabétique.
L'ordinateur a compris la composition
de la langue
sans aide ni indices préalables,
uniquement en se basant sur la fréquence
des signes (qui étonnamment est très
semblable dans tous les languages
humains) ainsi que sur quelques règles
de formation des mots simples, et
là aussi
universelles, comme par exemple la
décomposition
en préfixe-racine-suffixe
ou la réutilisation avec d'autres racines
de ces prefixes et suffixes.
Les aficionados
du déchiffrage des langages
de la haute antiquité sont bien sûr
impatients de voir ce que donnera
ce nouvel expert de silicium avec
des langues non encore
décryptées, et ils n'auront
que l'embarras du choix pour tester
ses performances sur des signes non élucidés.
Certes, comme toute méthode basée
sur des statistiques, elle demande
une base documentaire
conséquente, et il y a peu de chance
que ce logiciel nous donne la clé du
disque
de Phaistos, unique en son
genre...
Mais peut-être pourra-t-il
nous faire découvrir la clé tant
recherchée
du manuscrit
Voynich ?
>[Alan Turing]
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Juin
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29/06/10 |
Yes! |
K-LI… à voir avec les yeux… |
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[K-LI… à voir avec les
yeux…] On a
beau fureter sur le web, on retrouve
toujours, au final, les mêmes beaux sites,
avec toujours autant d’étonnement,
les blogs sont actifs, (heureusement – rien
n’est
plus triste qu’une page web, pas mise à jour,
dont la dernière news vous informe de l’armistice
de la guerre de 14). Bon, trêve de confiseur,
les vacances d’été se rapprochent
bigrement vite et comme dirait André Bloggo,
selon la loi de Bartoli et des vases
communicants, le mercure ayant tendance à monter
notre blog va bientôt entrer en état
d’hibernation
prolongée. De deux choses l’une à vous
communiquer en hâte, la première : « Hier,
je suis allée à Guimiliau chez Jean
Crenn. Jean tient une petite galerie
qui expose chaque année des artistes et
des artisans. Lui-même sculpte l'ardoise
des Monts d'Arrée,
remarquable pour ses oxydations ferreuses
qui ajoutent des teintes dorées au gris
bleuté de
la roche. J'ai installé quatorze tableaux
dans sa boutique. Si vous avez le temps,
vous pouvez en rechercher douze dans
le blog. Si vous êtes
dans la région, je vous conseille de faire
le déplacement. ( Plan
Mappy ) Pour visiter la boutique bien
sûr
mais aussi pour admirer un bijou d'architecture
: l'église et son enclos paroissial. Les
grands guides touristiques internationaux
recommandent le circuit des enclos paroissiaux
dont fait partie
Guimiliau. Guimiliau est situé juste en-dessous
de la voie express qui relie Brest et
Morlaix. Il faut sortir au lieu-dit "Kermat".
Pour vous donner envie de venir, voici
quelques images.
… ça c’est sur le toujours
magnifique blog d’Elisa Lampaul alias Élisabeth
Couloigner, avec plein d’images qui tuent
la mort. Allez-y régulièrement, ça
vaut le détour.
Et puis ce lien pas dégueu, qui va vous permettre
de vous remémorer que si l’art de la
calligraphie est avant tout un art du geste, que
ce geste soit chinois,
latin ou boukistanais, ça
reste toujours effectué avec juste un bout
de papier, un instrument a la con, genre feutre poska ® et
un bras muni à son extrémité d’un
appendice préhenseur en forme de main avec
plus ou moins cinq doigts en formes de saucisses
allongées
au bout…
allez je vous bizzzzzzzz ! ça
s’appelle « Legacy
of Letters », et c’est by Luca
Barcellona… ça se passe ici !
>[Omar
de Bysque – Grand Vizir]
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26/06/10 |
Font |
Media Type Foundry |
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[Media Type Foundry] Saluons
la naissance d’une nouvelle fonderie de
caractères typographiques, la Media
Type Foundry. Et dans ce cas particulier,
Media ne signifie nullement une quelconque
affiliation aux médias cher à Regis
Debray mais bien plutôt à la présence
au sein de cette fonderie de Claude Mediavilla
en personne ! Nul doute qu’avec une telle
personnalité à son bord, on pourra être
assuré d’une forte imprégnation
calligraphique dans les polices que cette
jeune fonderie va nous proposer. Il n’est
d’ailleurs
pas à chercher bien loin puisque la calligraphie
est partout sous-jacente dans leurs premières
réalisations, l’Aldi (une très
belle garalde) et le Gallus (une capitale
romaine de la grande époque). Les concepteurs
y ont laisse les traces de chaque coup
de pinceau ou de plume de la lettre calligraphiée
ce qui laisse transparaître toute l’énergie
du geste créateur d’origine sans
être annihilé
par la stabilisation typographique. Prenez
le temps de regarder les animations de
présentation
de ces deux polices, vous y découvrirez
quelques épreuves mais aussi des calligraphies
d’études et vous y verrez toute la
perfection de formes qu’ont pu produire
les deux époques choisies, renaissance
et empire romain, et un aperçu du fort
joli travail de mise en place typographique
de la MTF.
Souhaitons
longue vie à la Media Type Foundry,
nous attendons avec impatience les épreuves
finales et la disponibilité de ces deux
premières réalisations qui nous
sortiront enfin j’espère de la
tyrannie du Trajan, certes très réussi
mais un tout petit peu trop omniprésent
ces derniers temps...
>[Carolus Gallus]
PS : vous pouvez aussi retrouver la MTF
sur Facebook
(avec quelques belles
photos)
et sur Twitter...
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23/06/10 |
FFF |
J’ai retrouvé la « taupe » ! |
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[J’ai retrouvé la « taupe » !] Et
voici un billet d’humeur à l’égard
des lecteurs du BdG qui sont aussi des footix ! …
« L'équipe
de France est un champ de ruines, physique,
technique et moral, la défaite de ce soir était
la chronique d'un désastre annoncé,
maintenant il faut tout reconstruire »,
a dit la ministre des Sports après le
naufrage des Bleus… Le mouvement
surréaliste
initialisé en France, en son temps, par
André Breton est un mouvement artistique
et littéraire rare qui a su perdurer
jusqu’à nous
grâce à des acteurs hors du commun
que manifestement le monde entier nous
envie !
Rappelons-en pour mémoire la définition
qu’en donnait Breton dans son « Manifeste
du Surréalisme » : « Le
Surréalisme est un automatisme psychique
pur, par lequel on se propose d'exprimer,
soit verbalement, soit par écrit, soit
de toute autre manière, le fonctionnement
réel
de la pensée. Dictée de la pensée,
en l'absence de tout contrôle exercé par
la raison, en dehors de toute préoccupation
esthétique ou morale. » Avec notre
sélectionneur national nous sommes assurément à bonne école… Petite
revue de détails…
Il y a deux
ans à la
fin de l’Euro 2008, Raymond Domenech
annonce son mariage avec Estelle Denis en
direct à la
TV, plutôt que de commenter le parcours
particulièrement calamiteux de l’équipe
de France… « Je n'ai qu'un
seul projet, c'est d'épouser Estelle ! … c'est
aujourd'hui que je lui demande. Je
sais que c'est difficile, mais c'est dans
ces moments-là qu'on
a besoin de tout le monde et moi
j'ai besoin d'elle. » Malgré ce
dérapage surréaliste, le sélectionneur
est reconduit dans ses fonctions
pleines et entières
par la FFF… S’ensuivra le parcours
peu glorieux de l’équipe de France
en qualification pour le Mondial
en Afrique du Sud, avec en point d’orgue
la main fameuse d’Henry et la victoire
honteuse aux détriment
de l’équipe d’Irlande… Puis,
vint ensuite, pour bien préparer cette
compétition, « l’affaire
Zahia, prostituée mineure » à la
sauce People, avec les mises en cause
de trois joueurs de l’EDF…
Sur place en Afrique
du Sud on assistera à la Bérézina
que l’on connaît… La France éliminée
du Mondial au premier tour après un match
nul et deux défaites. Un séjour
marqué dans le pays de l’Apartheid
par des scènes hallucinantes de débilité notoire :
le joueur Nicolas Anelka, qui n’en est pas à sa
première fois, est exclu du groupe après
avoir insulté son sélectionneur
Raymond Domenech : « Va te faire
enculer sale fils de pute » (à la
une du journal l’Equipe) ; puis s’ensuit
le boycott d’un entraînement pour
protester contre le renvoi d'Anelka…, qui
permet illico à nos joueurs, en plein Mondial,
de « chercher la taupe » -
dixit les joueurs !!! Cherchez l’erreur
- Une grande première dans l’histoire
du football mondial… Et le bouquet final,
comme toujours, Domenech ne ratera pas sa sortie
en refusant de tendre la main à son alter
ego Carlos Parreira…, champion du Monde
(quand même), en 1994 avec le Brésil ! … et… coach
de l'Afrique du Sud - Pays organisateur !
A la fin du match, le sélectionneur des
Bleus se présentera en conférence
de presse avec sa morgue habituelle à l’égard
des médias ! Hé bien si avec ça
la « taupe » n’est
pas André Breton ! Moi j’en
perds ma Vuvuzela !
>[Juste Leblanc]
PS : les amateurs de Philip K Dick auront reconnu,
bien mal dissimulé sous les initiales
de FFF, l'influence néfaste du principal
instigateur occulte de la conspiration
Aramchek,
Ferris
F. Fremont... Avec 666 comme valeur de ses
initiales, le football français montre
son vrai
visage ! >[NdlR]
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21/06/10 |
18VI |
Appel typographique |
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[Appel typographique] En ces
jours de détresse footballistique, de dépression
sportivo-pipolesque et de marasme généralisé,
rappelons-nous qu’à la même
période il y a soixante dix ans sans vuvuzela
mais avec des colonnes de panzer sur
les Champs Élysées,
la France et les français étaient
aussi au fond du trou. Bon, pour des
raisons autrement graves, je vous l’accorde
mais aujourd’hui
où plus rien de ce genre ne peut nous arriver
(?) c’est le foot qui vient au premier plan
de nos préoccupations. « O tempora,
o mores », comme disait Marcus Tullius.
Pour
nous remonter le moral, voici ce que
le grand Charles (le « grand pas
beau » comme l’appelaient les
québéquois) nous disait ce 18 juin
1940 et afin de ravir autant les yeux
que les oneilles, ses paroles sont accompagnées
d’une petite chorégraphie typographique qui, personnellement, me réjouit dès
les premières secondes.
Quoiqu’à être
franc, autant vous avouer qu’à l’idée
que nous soyons délivrés de la coupe
du monde mardi soir, je me sens déjà tout
ragaillardi... Mais je suis sans doute
un mauvais français...
>[Lucius Sergius Catilina]
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18/06/10 |
Vite |
Pierre Alechinsky |
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[Pierre Alechinsky] Vite
vite, vous avez jusqu'à lundi matin 9 heures
pour podcaster (pardon ballado-récupérer)
l'émission des Matins de
ce matin sur France Culture avec comme
invité Pierre
Alechinsky en personne. Ce peintre qui
s'est notamment illustré dans
le groupe CoBrA a ravi ses auditeurs,
dont je fus, avec ses connaissances et
ses opinions sur
l'art en général, mais aussi les
gauchers, dont il fut, l'écriture et sa
gauchère subdivision, l'écriture
dans le miroir et une foule d'annecdotes
plus édifiantes les unes que les autres
sur sa vie et son travail,
ses relations avec Dotremont et avec
d'autres amis de CoBrA.
Déjà fortement
connoté calligraphie,
(n'a-t-il pas un chapitre rien que
pour lui dans "le
Jardin des mots" ?), paradoxalement le
seul moment où je bouillis intérieurement
(mais sans déborder rassurez-vous),
ce fut quand il aborda le thème de
la calligraphie occidentale dont il
fit une "calligraphie
de suivi de modèles" en
la comparant à la calligraphie extrême
orientale plus "picturale". Cela me
semble oublier complétement le tournant
que prit la calligraphie occidentale
à la fin du XXe siècle où elle
s'est libérée
des chaînes qui la maintenaient figée
depuis le moyen âge et s'est déployée
merveilleusement dans le champ du graphisme,
de l'expressionnisme et même de l'abstraction.
Mais c'est aussi oublier le poids des "maîtres" dans
la calligraphie extrême orientale et les
nombreuses heures que l'élève
doit passer à copier les travaux de ses
illustres ancètres avant qu'un jour quand
il arrive à leur
niveau, il puisse libérer enfin ses propres énergies
et sa propre créativité. Il n'est
que de lire « Passagère
du silence » de
Fabienne Verdier pour en être convaincu.
Cela
dit, même si vous n'êtes ni gaucher,
ni calligraphe, téléchargez
vite tant qu'il en est encore temps cette émission
et plongez-vous avec délice dans ces
propos si revigorants.
PS : la présence
de Pierre Alechinsky est bien entendu
due à l'ouverture
de son
exposition au Musée Granet à Aix
en Provence... Revenez nous voir
de temps en temps et vous en
saurez bientôt plus.
>[Guglielmo Marconi]
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15/06/10 |
Livre |
Un détail ? |
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[Un détail ?] Affutez
vos mirettes ! Car le livre dont il est
question va
faire travailler vos cônes, vos bâtonnets
et tous les neurones qu’il y a derrière !
Connues pour leur revue Back
Cover dont
le numéro
3 vient de sortir, les éditions
B42 (clin
d’œil) offrent à notre avidité de
connaissance scripturale « Le
détail
en typographie » qui se veut récapituler
tous ces petits « je ne sais quoi » (comme
diraient les anglophones) qui différencient
une typographie agréable et lisible d’une
autre franchement rébarbative.
Et en tant que
calligraphes, vous savez bien qu’il est
parfois difficile de déceler
ce qui rend une composition bancale
ou équilibrée. À voir
l’ensemble, on sent qu’il y a quelque
chose / un truc / un détail qui
va ou ne va pas. Mais quant à pouvoir
le désigner
exactement, ce qui est tout de même la
première étape
sur le chemin de la correction, rien
de précis n’est exprimable et on
peut passer des heures à faire et à refaire
en changeant la forme des lettres,
l’interlettrage,
l’interlignage ou tout autre élément
de l’ensemble, sans trouver « ce
qui ne va pas ».
Eh bien ce livre
se propose de passer en revue tous
les détails
d’une composition typographique pour montrer
ce qui est agréable et ce qui ne l’est
pas, et ce exemples à l’appui.
L’œil
ici est éduqué à reconnaître
un interlettrage trop lâche ou trop serré,
une colonne trop large ou trop étroite
ou une lettre disgracieuse par sa forme
dans un ensemble. Certes, bien que
ne faisant qu’une
soixantaine de pages, l’ensemble demande
pas mal de concentration pour arriver à comprendre, à déceler, à « voir » le
défaut car il s’agit parfois d’un
vrai « détail ».
Mais le résultat en vaut la peine : un œil éduqué à percevoir
le défaut mais aussi à en analyser
la provenance et donc à trouver le
moyen de le corriger.
Le texte de Jost Hochuli n’est
pas en reste pour expliquer le pourquoi
et le comment de tout
cela et il conceptualise parfaitement
par des mots ce que l’on aura pu visualiser
par les illustration.
Un beau petit livre
absolument indispensable à tout
amateur de lettres, quelle que
soit la technique qui a sa préférences,
de l’écriture
manuscrite à la typographie informatique
en passant par la gravure lapidaire,
bien entendu…
>[Johannes Gensfleisch]
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9/06/10 |
67/68 |
Schnapsum |
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[Schnapsum] Vous
connaissez sans doute le « lorem ipsum »,
ce pseudo texte qui sert à remplir des
pages web dont le contenu n’est pas encore écrit
mais dont on veut estimer la qualité graphique.
On utilise donc généralement un
faux-texte traditionnel commençant par « lorem
ipsum » dont certains disent qu’il
remonte aux tout premiers moments de
l’imprimerie
et qu’il serait tiré d’un ouvrage
de Cicéron après moultes interprétations
et recopies plus fautives les unes que
les autres.
Mais à l’heure de la modernité d’internet,
il est tout à fait impensable de mettre
du latin au milieu des balises HTML
sans créer
une tension chronologique insoutenable
qui risque de faire planter
votre serveur web ! Mais alors que
mettre ? Un texte en français ne saurait être
neutre aux lecteurs francophones (que
choisir ? le troisième tome des Mémoires
de Guerre de Charles De Gaulle ? ou
les premières
strophes de l’Internationale ?) L’allemand
fortement connoté (cinquante ans après
!) n’est guère plus utilisable
en ces temps de multi-linguisme et
un texte en anglais vous rabaisserait
au niveau du minimum minimorum
du vulgus pecum (oh là là, le
plantage de mon portable n’est pas loin).
Une
solution originale vient d’être
trouvée par un alsacien de génie
(pléonasme) en proposant
un texte... en alsacien tout simplement
! Sur son site, « Schnapsum,
le Lorem Ipsum Alsacien »,
il vous propose de télécharger
plusieurs versions de ce texte qui
fleure bon
la choucroute et le Gewurtztraminer,
et qui mettra un peu de
raifort dans vos futures pages web.
Ce site est sponsorisé par « Fourcht,
la saucisse traductrice », tout
un programme. Voici un extrait amené
à devenir célèbre :
«
Lorem Elsass ipsum condimentum
jetz gehts los risus, rhoncus
barapli Spätzle sit Christkindelsmärik
placerat Coopé de Truchtersheim turpis
ornare geïz Oberschaeffolsheim libero.
morbi munster porta ac schneck
bissame hopla Mauris
chambon Gal ! tellus suspendisse
tristique leverwurscht Huguette
kuglopf schpeck, quam.
elementum ch'ai s'guelt leo eleifend
merci vielmols Verdammi nullam
amet, varius so picon bière
dignissim ante Carola non eget
commodo sagittis Wurschtsalad mollis
hop Yo dû. messti de
Bischheim bredele gravida... »
Ah
je sens déjà l’odeur
du vin chaud sur la place de
la Cathédrale !
>[D'Hans im Schnokeloch]
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6/06/10 |
GB |
Liaisons généreuses |
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[Liaisons généreuses] On
connaissait Thora Van Male pour ses travaux
sur les iconophores, ces illustrations
en tête
de chapitre des dictionnaires destinées à regrouper
une foultitude d'objets commençant par
la lettre qui y est traitée...
Et bien après trois longues années
de « black-out », réjouissons-nous,
elle est de retour avec « Liaisons
généreuses,
L'apport du français à la langue
anglaise ». Car à l'heure où la
défense de la francophonie est de l'ordre
de la pensée unique, où l'on cherche
désespérément à forcer
le citoyen francophone à envoyer des courriels
plutôt que des emails, force est de constater
que les anglophones n'ont pas été aussi
chauvins et que durant des siècles ils
ont laissé pénétrer dans
leur parlé tout une floppée de termes
français, quitte parfois, il est vrai, à les
agrémenter à leur sauce (à la menthe)...
Chacun retouvera au fin fond de ses souvenirs
d'histoire les « Honni
soit qui mal y pense » et « Dieu
et mon droit », devises respectivement
de la couronne d'Angleterre et de l'ordre
de la Jarretière.
Thora Van Male, citoyenne
d'origine canadienne anglophone mais
vivant aujourd'hui en France a
donc goûté des deux mondes et elle
recense ses découvertes dans ce livre
où elle
passe en revue les "rendez-vous" et
les "oh la la" non sans dénoncer
les faux-amis ou les travestissement
de sens. Il est bien sûr impossible d'évoquer
ici la totalité de ce que ce livre recense,
mais voici quelques pépites qui m'ont
particulièrement étonné,
comme par exemple l’origine du mot anglais
mushroom (champignon) qui viendrait
de notre bien français mousseron ! De
même
pour crayfish (sorte de crustacé) qui
est tiré d’écrevisse
! Plus étonnant encore, le retour vers
le français d’un mot que les anglais
nous avaient emprunt, comme le toast
que l’on
porte à la santé du confrère
qui nous régale aujourd’hui, emprunté à l’anglais
toast, bien sûr mais qui vient lui-même
du français toster griller, rotir ! Je
vous conseille également les premiers
chapitres sur les emprunts dans le domaine de
l’amour
et du sexe qui confirment notre réputation
pour le moins gauloise auprès des habitants
de la perfide albion.
En tout cas,
ce livre montre parfaitement et parfois
par l’absurde, l’inanité du
protectionnisme linguistique qui
fait rage en ces temps de néologismite
aiguë (et
un de plus), car si les anglais nous
bombardent de mots et de concepts
que nous adoptons tels
quels, soyons heureux qu’en d’autres
temps, nous ayons adopté le football
ce qui nous réjouit tous (à quelques
rares exceptions près) en cette période
de mundial et de dévotion omiste !
Superbement
illustré de gravures anciennes,
se lisant de bout en bout comme
un roman d’aventure
(ne s’agit-il pas de l’histoire
d’une
invasion?) ce livre nous démontre
une fois de plus à la fois l’étendue
de la culture linguistique de l’auteur
mais nous réjouit aussi par son style
d’écriture
si ludique, si primesautier, si
humoristique sans aucun sacrifice ni à la
précision
ni à l’érudition.
Un grand
moment de bonheur et une somme
d'érudition à lire et à offrir
de toute urgence !
>[Bob Rully]
« Liaisons généreuses, L'apport du
français à la langue anglaise »
par Thora
Van Male aux éditions Arléa.
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1/06/10 |
Expo |
Calli à Niort |
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[Calli à Niort] EVA
(Écritures vers l'Art) est une association
de calligraphie très discrète...
Elle ne propose (à ma connaissance) aucun
site internet et seules quelques rencontres
de hasard m'ont permis de faire connaissance
avec quelques un des ses membres. Pourtant,
EVA était
déjà présente aux regrettées
« Rencontres de Calligraphie » lursiennes,
ce qui en dit long sur la persévérance
de ses animateurs pour proposer chaque
année
stages, expositions et manifestations
diverses. Ils ont ainsi déjà invité nombre
de célébrités calligraphiques
que nous ne nommerons pas faute de pouvoir
les nommer toutes, et ce avec une bonne
humeur et un sens de l'accueil que la
rumeur a moultes fois colportés jusqu'à nos
oreilles provençales.
Aussi, c'est avec
un grand plaisir que j'ai reçu récemment
de leurs nouvelles sous la forme d'un
mail signalant qu'à l'occasion
de leur dixième anniversaire (joyeux
anniversaire et longue vie !) ils organisent
une exposition
de leurs travaux au « donjon »,
un lieu niortais qui semble tout a
fait mystérieux à ce
qu'en fait croire l'omniscient Google.
Vous y verrez comment la calligraphie
peut être
déclinée
sur une multitude de techniques et
de support, depuis la traditionnelle
encre sur feuille
de papier
jusqu'à la gravure, en passant par les
collages et les écritures sur les supports
les plus divers (bois de peuplier déroulé)
voir même des « robes d'écritures » !
Les
quelques impressions que j'avais
eues lors de la rencontre de leur présidente
il y a quelques années me semblent
tout a fait confirmées, EVA travaille à la
fois la qualité artistique sans compromission
mais exprime aussi une créativité des
plus débridées dans
les techniques et les mises en pratique.
Bravo !
En tout cas, ne manquez pas
d'aller voir ce que cette association
a produit dans ces
dix années bien remplies et n'oubliez
pas de discuter avec eux de la
diversité de
leurs travaux et des meilleurs
moments de leurs nombreux stages,
vous en apprendrez de bien belles
!
>[Bertie du Gayclin]
Toutes les informations sur leur exposition ici.
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Mai
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29/05/10 |
Wok |
Quelle bonne idée ! |
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[Quelle bonne idée !] On
a beau dire, quand une nouvelle idée fleurit
sur le net, on a toujours le réflexe de
se dire « mais comment personne n’a
eu l’idée de faire ça plus
tôt ? ». Dans le domaine des moteurs
de recherche, pourtant, on trouve les
plus grosses sociétés américaines
du web, de Google à Yahoo, rien que des
pointures, des kadors, des épées...
le top du top, la crème de la crème…
Avec des équipes
constituées des meilleurs informaticiens
du moment, issus des plus grandes universités
mondiales, surpayés à avoir les
bonnes idées. Et pourtant, c’est à Bordeaux
qu’est né un moteur de recherche
hors du commun par sa vision de la recherche
culturelle.
Car oui, comment chercher (et donc
trouver) un livre, un film ou une musique
qui soit en phase
avec votre humeur du moment ? En cette époque
consumériste vous cherchez à vous
renouveler par une philosophie du monde
profonde mais décalée pour éviter
les dogmatismes. Que faire ? Aller
sur Google et demander « cherche
livre philosophique profond mais décalé » ?
Pas vraiment pertinent; vous trouvez
moultes pages vaguement liées avec la
philosophie possédant
toutes à un endroit ou à un autre
les mots que vous demandez mais aucune
qui répond à votre
attente. Bref, échec sur toute la ligne.
Mais
allez donc sur Culture
Wok : cliquez
sur BookWok (c’est
un livre que vous cherchez), mettez à gauche
les curseurs à fond
sur « profond » et « décalé »,
mettez le curseur de droite sur « philosophie »,
cliquez et... on vous propose Nietzsche
(quoi de plus profond et décalé),
Onfray (en effet...), Murakami Haruki
(quelle bonne idée...)
et un livre inconnu « Le plus mauvais
groupe du monde » dont la critique
(obtenue en cliquant sur la photo
de la couverture) semble décrire exactement
ce que je cherche ! Un clic et vous
voilà avec l'adresse ou le site d'un
libraire près
de chez vous. Plusieurs autres propositions
sont bien trouvées,
de Jostin Gaardner à « Dieu
en personne » la BD de Marc Antoine
Mathieu (à lire absolument). Incroyablement
simple mais totalement pertinent,
l’utilisation
est ultra-facile : choisissez avec
les curseurs de droite le type de
film, musique ou livre
que vous cherchez, à gauche
l’humeur que vous voulez y trouvez,
cliquez sur « Ok » et
vous avez vos réponses.
Et maintenant
jouez, vous aussi, à trouver
un film fantastique intimiste et
décalé (« Le
festin nu » de Cronenberg, quel génie),
un film expérimental onirique et
contemplatif (« La jetée » de
Chris Marker, bien trouvé) ou un
film de SF spectaculaire et drôle
(« Frankenstein
junior » hilarant Mel Brooks
ou « La
petite boutique des horreurs » jubilatoire).
Pourtant déjà bien pourvu,
le site s’améliorera au fur
et à mesure
de l’ajout de nouvelles références
qui combleront les quelques « trous » qui
vous font revenir bredouille, car,
bizarrement, il ne trouve rien pour un film
d’horreur
expérimental et contemplatif…
>[Wok Andwoll]
PS : un mail fort sympathique de l'équipe
de CultureWok me signale que si ce site
(associatif !) est dépourvu de publicités,
c'est parce qu'il a fondé et qu'il entretient
un partenariat étroit avec une réseau
de libraires. Je vous conseille donc,
si vous voulez voir le Wok croître
et embellir, de vous rendre « in real
life » chez un
des libraires proposés plutôt que de
rester dans la virtualité du consumérisme
internet. Une bonne conversation avec
un érudit du livre vous évitera bien
des déconvenues !
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26/05/10 |
Virus |
Transmission… |
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[Transmission…] On
sait que les maladies en général
et les virus en particulier ne franchissent
pas facilement la « barrière
des espèces »,
c'est à dire qu'il ont du mal, heureusement, à se
transmettre d'une espèce à l'autre.
Certes, quand ils le font, comme pour
certains virus de la grippe aviaire ou
porcine, c'est en
général pour notre plus grand déplaisir
et la variante de la maladie est bien
souvent ravageuse. Mais qu'en est-il
des virus d'ordinateur
? sont-ils transmissibles à l'animal ?
ou à l'homme ?
A l'homme en tout cas, c'est
possible ! C'est ce que vient de prouver
un professeur britannique (ils sont fous
ces anglais) en s'injectant
volontairement une puce RFID dans le
corps. Cette puce a ensuite été,
volontairement là encore, infectée
par un virus provenant d'un ordinateur
(un PC, je vous rassure amis de
la pomme) et elle a ensuite, toujours
sous contrôle,
transmis ce virus à un autre ordinateur
(un autre PC) qui a été immédiatement
contaminé. C'est le premier cas connu
de transmission de virus informatique
par un intermédiaire
biologique. Certes, me direz-vous,
il s'agit d'un porteur sain, c'est à dire
que le vecteur de transmission de la
maladie (le professeur)
ne l'a pas attrapée (encore qu'à mon
avis, il est déjà bien malade),
il l'a juste transmise. Mais après les
attaques par wifi ou bluetooth de certaine
hackers fous sur la puce qui régule
les pacemakers ou celle qui règle le
dosage d'insuline de certains patients
diabétiques,
on imagine que sans doute très prochainement,
la santé des
humains sera directement affectée par
ces parasites cybernétiques. A quand
la transmission de virus informatique
par les livres
de bibliothèques,
les cartes bleues ou les passeports
biométriques
?
On dit qu'aujourd'hui trente pour
cent des citoyens américains sont stressés
par une éventuelle panne informatique
due à des
virus... Ne sont ils pas déjà contaminés
par une forme de maladie mentale transmise
par les ordinateurs ?
>[Madmacs]
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22/05/10 |
RdL |
Vacances au soleil |
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[Vacances au soleil] Avec
l'été qui approche recommence l'avalanche
des régimes « perdez trente
kilos en deux jours », « entrez
dans votre maillot de bain en une semaine » et
autres « soyez celle qu'on regarde
sur la plage en ne vous privant de rien ».
Mais ces efforts diététiques ne
sont nécessaires que pour les personnes
dont la principale occupation de l'été sera
d'aller bronzer idiot avec quelques millions
de congénères, ravalant la grande
migration des lions de mer à une petite
escapade intime entre amis. Mais vous,
fidèles
lecteurs du BdG n'êtes pas de cette engeance
! Vous savez passer des vacances intelligentes
et donc
dépourvues de toute autre considération
culinaire que celle de découvrir les merveilles
de la table et les splendeurs culturelles
de la région qui va vous accueillir !
Et
si vous manquez d'inspiration pour
la fin de l'été,
je vous signale que se tiendra comme d'habitude
du 22 au 28 août
prochain, à Lurs, la célèbre
et incontournable session d'été des
Rencontres
de Lure, session au cours
de laquelle vous pourrez parfaire votre culture
graphique
et typographique au contact des plus
grands experts de la chose imprimée. Cette
année,
le thème en sera « FutileUtile,
La typographie entre plaisir et devoir »,
ce qui laisse présager un fin mélange
de culture ludique et sérieuse comme les
RdL nous le prodiguent chaque année depuis
déjà plus de cinquante ans. Aucun
régime n'est nécessaire pour participer à cet événement
considérable, il vous suffit de cliquer
sur le bulletin d'inscription (notez
que la cotisation aux RdL a baissé cette
année) et
si vous le faites avant fin juin, vous
bénéficiez
en plus d'une remise de 20%, ce qui évitera à votre
porte-monnais un régime d'amaigrissement
supplémentaire !
>[Marcile Futil]
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20/05/10 |
Stage |
Calligraphie au marker |
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[Calligraphie au marker] La
calligraphie à l'heure de la modernité !
En préambule à l'irruption prochaine
du graf' dans la calligraphie graphosienne,
nous prendrons contact dimanche prochain
avec le marker,
cet instrument ultra-moderne dont se
servent d'ailleurs certains graffeurs.
Des instruments du passé nous
ferons table rase pour utiliser cet outil
de la modernité et sortir de l'historicité pour
attaquer le réel de l'ici et maintenant.
Si Sœur Janine vient nous rendre une petite
visite je suis sûr que notre parlé « djeuns », nos « slams »,
nos écritures en langage texto et nos casquettes
sur le côté lui feront avoir une
crise cardiaque (j'exagère à peine
pour vous faire saisir l'idée).
Rendez-vous
donc dimanche prochain pour un stage
qui transformera pour un jour le couvent
du Belvédère en un reflet de la
banlieue la plus crasse du 93 avec djeuns
(nous), émeute à volonté,
assaut de CRS et autres distractions
typiques de l'endroit. On est prié d'amener
ses substances illégales, ses voitures à brûler
et ses markers bien entendu !
>[Dominique Tamère]
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17/05/10 |
Qin |
Éphémère calligraphie… |
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[Éphémère calligraphie…] Alors
que dans notre occident moderne la calligraphie
est une discipline marginale ni connue
ni reconnue, on pouvait s’imaginer qu’elle
restait vivace et contemporaine dans
le Chine d’aujourd’hui.
Une superbe
video nous démontre que si cela devient malheureusement
une réalité pour les nouvelles générations
(« les
jeunes ont trop de travail »), ce n'est
pas le cas pour
les retraités. Notez d'ailleurs que
ce viel homme annonce ses soixante seize
ans tout en paraissant en faire au moins
quinze de moins !
La calligraphie conserverait-elle la
jeunesse éternelle,
comme le soutient la tradition chinoise
?
« Je ne suis pas un calligraphe » prétend
cet homme, en tout cas admirez la remarquable
virtuosité avec laquelle il manie son
pinceau d’un bon mètre de long
et l’incroyable
subtilité des idéogrammes qu’il
arrive à tracer
avec cet outil qui semble pour le moins
rudimentaire. Quelle tension dans chacun
de ces traits, quel équilibre
dans la construction de ces caractères,
quelle vivacité dans chaque élément,
et le tout pour quelques minutes seulement
d’émerveillement ;
un peu de soleil et ces magnifiques œuvres
d’art éphémère disparaissent
des dalles sur lesquelles elles sont
tracées
et ne survivent plus que comme souvenir
dans la mémoire de ceux qui les ont admirées…
Une
belle leçon de calligraphie... et de
modestie !
>[Manuela Ecripartère]
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12/05/10 |
MLM |
Nouveau Musée |
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[Nouveau Musée] 600
mètres carrés consacrés à des
manuscrits de toutes sortes et 60 000 documents
glanés dans le monde entier ! Une
info de taille que le BdG se devait de
vous présenter
en avant-première puisque ce nouveau musée,
fondé par Gérard Lhéritier,
sis au 222 Boulevard Saint-Germain, Paris
7e, est ouvert depuis quelques jours seulement,
il
abrite désormais cette somptueuse collection… (entrée
7 euros, gratuit pour les moins de 12
ans) – Le
site Internet de ce musée se trouve à cette
adresse (On peut d’ailleurs signaler
ou déplorer,
c’est comme on veut, au passage, la création
artistique du site réalisé par l’agence
parisienne Whodunit mais comme « whodunit » vient
de la langue de Mister Bean, pour une traduction du genre : « c’est
kiki la fait ? », autant signaler aux
lecteurs du Blog de Graphos, kiki la vraiment fait ?
- Effectivement… bonjour le logo du MLM,
que nous ne commenterons pas… pas plus d’ailleurs
que le graphisme du site du MLM et surtout son code
couleur particulièrement improbable…,
refermons la parenthèse).
Pour l’ouverture
du musée la première exposition est consacrée à Marcel
Proust (1871-1922) : « Proust, du temps
perdu au temps retrouvé » à découvrir
donc du 15 avril au 29 août 2010, à travers
160 documents dont plusieurs n'ont jamais été publiés… Comme
indiqué sur le site du MLM : « Seront
exposés aussi bien des lettres que des manuscrits,
des dessins, des photographies ou des éditions
originales, couvrant presque toute la vie adulte de
l’écrivain, de 1894 à sa mort en
1922. Six pièces avaient déjà été montrées
dans l’exposition « Marcel Proust » de
la BnF en 1965 mais de nombreuses autres sont exposées
pour la première fois et ne figurent pas dans
l’abondante bibliographie consacrée à l’écrivain. »
>[Emmanuel
Brouillard]
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8/05/10 |
TV |
Erik Spiekermann |
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[Erik Spiekermann] Arte
n'est décidément pas une chaîne
comme les autres. Savez-vous qu'on va
y parler de typographie ? Bon, je vous
rassure, pas à une
heure de grande écoute, mais tout de même
! Dans l'émission « Metropolis » de
ce samedi soir (euh si je comprends bien
leur programme elle passera dimanche
matin fort tôt
?) on pourra voir un sujet sur la « typomania » au
cours duquel Erik
Spiekermann « un
des papes de la typographie » (je citele
site) est interviewé à propos de
sa passion pour la création de caractère
(en laquelle il excelle en effet) en
rapport avec la prochaine exposition TYPO
Passion à Berlin qui aura
lieu du 20 au 22 mai.
Ayant eu le privilège de rencontrer
Erik Spiekermann à Lurs il y a quelques
années,
je ne peux que vous conseiller de prendre
un café bien
fort pour tenter de rester éveillé jusqu'à cette
heure tardive, ou alors de vous jeter
sur la notice de votre magnétoscope (ou
DVR si vous êtes à la
pointe de la technique) pour enregistrer
automatiquement cette émission. Sinon,
vous pouvez également
attendre sa rediffusion à une heure plus
humaine vendredi 14 mai à 8 heures du
matin... Mais dans ce dernier cas, que pourrez-vous
dire lundi prochain à la machine à café quand
le génie d'Erik Spiekermann sera le sujet
principal de conversation de tous vos
collègues
?
>[Arletty Popassion]
PS : Et un grand merci à Lolo pour l'info !
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6/05/10 |
Fête |
Saint Jean Porte Latine |
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[Saint Jean Porte Latine] La fête de
la saint Jean d’Été ou saint
Jean d’Hiver, se conçoit
traditionnellement aux deux solstices,
mais il existe aussi une Saint Jean
du mois de mai, bien moins connue celle-là -
fêtée le 6 mai - et que l’on
nomme la Saint
Jean Porte Latine. Cette
fête méconnue de la Saint Jean est
traditionnellement associée aux métiers
du livre et donc au premier chef
aux calligraphes, puis libraires et imprimeurs
et ce depuis Charles VI… En
effet en 1401, Charles VI rend une ordonnance
autorisant les artisans du
livre : calligraphes, parcheminiers,
relieurs, enlumineurs…, à prendre
Saint Jean comme saint patron de leur
corporation et en 1467, Louis XI
autorise les libraires à faire partie de
cette confrérie, puis en 1572,
Charles IX accepte les
imprimeurs au
sein de ladite confrérie en
commémoration du martyr de saint Jean supplicié dans
un chaudron d’huile
bouillante dont la matière visqueuse rappelait… l’encre
d’imprimerie ! >[JB]
NDLR : et les typographes étant de
joyeux lurons, la Saint
Jean Porte Latine donne lieu
à de plaisantes ripailles rythmées
par le célèbre « ala » !
Santé et prospérité comme
disent les (imprimeurs) suisses !
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4/05/10 |
Expo |
Post it |
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[Post it] Avec
le Printemps qui revient, reviennent aussi en
nombre grandissant non pas les hirondelles mais
bien plutôt les expos qui fleurissent en
cette période démeterienne aux quatre
coins de l’Hexagone…
Deux d’entre
elles nous font particulièrement plaisir à commenter
puisqu’il s’agit de l’actualité calligraphique
de notre ami Bruno Gigarel, (ex marseillais
monté à la
capitale)… mais toujours calligraphe.
C’est
ce que vous pourrez constater (surtout
si vous le rencontrez en personne),
et si vous vous rendez
cette semaine, vendredi soir pour être
précis,
pour le vernissage de l’exposition « Stabat
Mater », à l’atelier « Calligraphis »,
au 16 rue Visconti, dans le 6e arrondissement, à Paris.
(Une exposition de calligraphies récentes
de Bruno Gigarel - du 7 au 22 mai 2010).
- Bruno Gigarel nous signale également
durant cette même période, une
co-exposition avec l’ami Claude Mediavilla
(qu’on ne
présente plus), pour le 11e festival « Èclats
d’Arts », à Meaux, le
mercredi 12 mai, à 16 heures, en présence
de Jean-François Copé et Muriel
Héricher, à l’Espace culturel
Luxembourg, 4 rue Cornillon, 77100
Meaux. (Exposition du 11 au 22 mai
2010) - Qu’on
se le dise -
Mettez vite ces dates sur un post it,
pour ne pas rater l’événement.
>[DJ
Mudfoot]
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1/5/10 |
Mai |
St Amand les Eaux |
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[St Amand les Eaux] Ah, le
mois de mai, avec lui reviennent
le printemps, les fleurs, les shorts
et les sandalettes, les repas sur la
terrasse et... le Mai de la Calligraphie
de Saint Amand les Eaux !
Notre amie Amélie Dhesse et toute son équipe
vous ont concocté cette année une série
d'événements particulièrement réjouissants
sur le
thème (cher à Graphos) « des
Mots et des Mets ». Autant dire que tout
graphosien qui s'y rendra se sentira
comme chez lui !
D'ailleurs le programme est tout ce qu'il y a
d'alléchant (au hasard de ce qui m'attire
l'œil) : découvertes de la Calligraphie
à travers les « saveurs du monde »,
rencontres de calligraphie et d'enluminure
en Nord, visites guidées gourmandes de
l'exposition, visites de la Tour Abbatiale
en Chti, ateliers de calligraphie sur le
thème
« recettes italiennes calligraphiées
à l'aquarelle » (et dégustées
ensuite, j'espère !), stages de « calli-cuisine »,
j'en passe et des meilleures. Bref, un
mai de la calligraphie toujours aussi
créatif
dans les thèmes
et les modalités de ses activités,
un grand bol d'air frais dans la tête
pour fêter le retour des beaux jours !
De quoi prouver une fois de plus qu'à Saint Amand
les Eaux, la réalité dépasse bien la
fiction de « Bienvenue
chez les Ch'tis » !
>[Lanthaire in Pabula]
Vous trouverez le programme ici,
un article dans
le journal municipal (page 4) et
tout ce que vous devez savoir sur cette
cité décidément bien
dynamique, Saint
Amand les Eaux !
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Avril
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29/04/10 |
Num |
Bibliotheca Vaticana |
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[Bibliotheca Vaticana] On
savait que le Vatican a la tête dans les étoiles,
que ce soit par sa liaison
directe avec le ciel ou à cause
de son célèbre observatoire
astronomique,
mais ce n'est pas la seule concession
qu'il fait à la
modernité. Monseigneur Cesare Pasini, Préfet
de la Bibliothèque
Vaticane a annoncé il
y a quelques jours que le Saint Siège démarrera
prochainement un vaste programme de numérisation
de son fonds de manuscrits, un des plus
riches du monde. On y trouve moultes
raretés
comme le célèbre Codex
Vaticanus,
une des premières bibles en grec datant
de Constantin, des œuvres
de Virgile qui sont un
modèle de ce que la rustica peut offrir
de plus parafit, les évangiles
de Lorsch et leurs splendides enluminures
romanes mais aussi plus tardivement des
autographes de Petrarque
ou des éditions rares de la Divine Comédie.
Ce
programme de numérisation se poursuivra
pendant dix ans et emploiera jusqu'à cent
vingt personnes. Vu le coût d'une telle
opération et la longévité qui
sera demandée pour ces archives, le Vatican
a décidé d'innover (si l'on peut
dire) en utilisant un format d'image
issu du monde de l'astronomie, le format
FITS. Ce choix serait
motivé par le fait que ce format existe
depuis de nombreuses années déjà et
qu'il a garanti, jusqu'à présent,
une parfaite conservation des images
dont certaines datent pourtant de plus
de trente ans. Il serait également
bien moins cher à conserver et à utiliser
(là, j'ai des doutes).
Sachant les merveilles
que contient la Vaticana, il me tarde
de pouvoir avoir un
aperçu
de ces trésors jalousement gardés à l'abri
des portes massives du Saint Siège
! Malheureusement, après avoir lu et
relu la déclaration
officielle de démarrage de ce projet,
je n'ai pu trouver nulle part l'annonce
d'une mise
en ligne sur Internet des images
numérisées
de ces manuscrits. Le Vatican aurait-il
encore des secrets qu'il craint de
partager avec le reste
du monde ? De quoi alimenter toutes
les rumeurs de secrets bien gardés
et donner du grain à moudre à toutes
les imaginations conspirationnistes !
>[Eva Tikana]
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26/04/10 |
IHS |
Manuscrits de Qumrân |
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[Manuscrits de Qumrân] La
BnF va s'attirer la reconnaissance de
tous les amateurs de vieux papiers (ou
plutôt
de vieux papyrus en l'occurrence) en
ouvrant les portes de sa nouvelle
exposition sur le thème de « Qumrân.
Le secret des manuscrits de la mer Morte ».
Ces célèbres
manuscrits datant du premier siècle avant
le Christ regroupent un certain nombre
de livres qui formeront (ou ne formeront
pas, justement) l'Ancien
Testament tel que nous le connaissons.
Écrits en
alphabet
hébreu, ils permettent de connaître
l'état de ces textes bibliques bien avant
leur tardive fixation chrétienne... et
surtout ils permettent d'avoir un splendide
aperçu
de l'agilité des
scribes de l'époque à écrire
un alphabet somme toute pas si facile
sur des papyrus qui n'étaient sûrement
pas aussi bien préparés que ceux
que l'on peut trouver ou se fabriquer
de nos jours avec papier de verre ultra-fin,
produits chimiques
divers ou même ponceuse électrique
(si, si, je l'ai vu de mes yeux !)...
Mais
ce qui fascine surtout le visiteur,
c'est l'aura de mystère qui entoure ces
fameux documents. De nombreuses théories
conspirationnistes ont prétendu que certain
textes révélant de sombre secrets
n'aurait volontairement pas été traduits
et que des fragments auraient même été détruits
afin que la connaissance qu'ils renfermaient
ne soit jamais mise entre les main
du vulgus pecum. Un roman érudit d'Éliette
Abécassis et quelques
passages cryptés dans l'œuvre
de Philip
K Dick y font allusion sans
vraiment mettre au grand jour la vérité mais
en sous entendant moultes conspirations
des plus obscures...
En tout cas, ne
manquez pas de voir ces trésors de
la connaissance (et de lire leur
traduction), ils
jettent un jour nouveau sur
la communauté des Ésseniens,
si ce sont vraiment eux qui les ont écrits,
dont on nous dit que Jésus en serait
peut-être
issu. Bien des mystères planent encore
sur les grottes de Qumrân...
>[Timothy Archer]
PS : pour les amateurs, un petit amuse-gueule
video de l'exposition est disponible
ici
et le site de la BnF regorge de documents
passionnants sur ces manuscrits.
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23/04/10 |
Tek |
Life Recorder |
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[Life Recorder] Le life-recorder
(littéralement un enregistreur de vie)
est l'un des derniers gadgets high-tech
que les industriels nous
proposeront bientôt.
Combinant les technologies à la base des
caméscopes
miniatures, celle des clés USB à grande
capacité, un récepteur GPS et une
connexion au réseau téléphonique,
il s'agit d'un petit appareil que vous
porterez autour du cou et qui enregistrera
les images et les sons en continu (pour
l'instant, les odeurs et le reste viendront
après)
ainsi que votre position où que vous soyez
dans le monde. Là où cela devient
intéressant
c'est que cet appareil aura une capacité telle
que l'on pourra l'allumer à la naissance
et ne l'éteindre qu'au dernier souffle
de son porteur. Bien entendu, le life-recorder
enregistre sans possibilité d'effacer,
tout instant étant considéré comme
tellement précieux qu'il ne faut pas risquer
de le perdre. Voyez dans cette
vidéo de
2001 (déjà dépassée)
tous les usages merveilleux de ce dispositif.
Vous pensez que c'est de la science-fiction ?
A peu près autant que lorsqu'on
imaginait il y a quelques années pouvoir
emporter sa bibliothèque, sa filmothèque
et être connecté à des milliards
d'êtres humains à tout moment,
ce qui resta inimaginable jusqu'à ce
que sorte l'iPad.
Mais ce qui interpelle dans le life-recorder
n'est
pas la performance technique incontestable,
mais l'invasion de la vie privée par
un œil
objectif dont on imagine bien l'usage
que peuvent en faire les divers pouvoirs économiques
ou politiques.
Oh bien sûr, comme pour
les téléphones portables, il
ne sera pas obligatoire... au début.
Mais il suffira d'une bonne campagne
d'« information » sur
son apport décisif dans une affaire
de mœurs
sur mineurs pour que son utilisation
devienne au minimum fortement recommandée.
Ainsi constatez que de nos jours,
ne pas avoir de téléphone
portable est devenu totalement politiquement
incorrect, cela vous rend immédiatement
louche ; soit vous en avez un dont
vous ne voulez pas donner
le numéro, ce qui fait de vous un suspect
de vouloir cacher quelque chose,
soit vous n'en avez réellement pas
et cela fait de vous un asocial capable
de toutes les turpitudes...
Une autre analogie du life-recorder
avec le téléphone
portable est la lente mais inéluctable
invasion de la vie privée : il est
dorénavant
possible aux « autorités » (et
aux petits malins) d'allumer
le micro de votre téléphone à distance
pour vous écouter
vous et ceux qui vous entourent, savoir
où vous êtes
(encore plus facile si votre téléphone
possède
un GPS) voire allumer la caméra qui
avec un peu de chance permet de
voir en plus d'écouter.
Ceci bien entendu en sus de savoir à qui
vous téléphonez et qui est
dans
votre
annuaire et quel genre de photos vous
prenez. Un mari suspicieux n'a
nul besoin d'engager un détective
de nos jours.
Je suis toujours stupéfait
de voir avec quelle nonchalance les
individus laissent envahir
leur vie privée (voir la fournissent
directement cf. Facebook ou autres
réseaux
sociaux) pour après se rendre compte
qu'ils
sont la proie au mieux des
publicitaires
amoraux et au
pire des censeurs moralistes ou paranoïaques
de tout poil dont le monde post-11
septembre regorge. Essayez d'avoir
un ami prénommé Oussama sur
Facebook et d'aller aux USA en avion.
Comme
quoi Georges Orwell avait raison
sur tout sauf sur un point : en
plus, les gens payent pour
avoir l'œil de big
brother constamment braqué sur eux
!
>[Madmacs]
PS : Microsoft, toujours sur les
bons coups, montre ici son
idée de la chose.
On commence déjà à nous
expliquer comme c'est utile
pour les gens atteints
d'Alzheimer ou qui
pourraient l'être un jour. Jouer
sur la peur, de nos jours c'est
imparable. Heureusement,
avec la technologie Microsoft,
l'appareil sera vite
envahi de bugs, virus
et autres logiciels
incrustant des publicités pour
des sites douteux dans les
enregistrements ou envoyant
votre numéro de carte bancaire
en Russie et il ira rejoindre
rapidement le Zune dans
les poubelles de l'histoire...
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20/04/10 |
Photo |
Michael Kenna |
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[Michael Kenna] Les mauvaises
langues voudraient faire croire que les
stages Graphos se passent en de longues
et joyeuses agapes et
en de courtes et sévères séances
de calligraphie. Mais cette vision totalement
caricaturale ne reflète en rien la réalité !
En effet, les agapes sont courtes et
généreuses
et la calligraphie longue et joyeuse,
mais ce serait oublier la traditionnelle
séance
de partage qui commence l'après-midi. Qui
montre ses travaux du mois, qui d'autre
ses récentes
découvertes bibliographiques, qui d'autre
encore ses émotions esthétiques
depuis le dernier stage, quitte, si elles
sont intenses, à sortir quelque peu du
domaine de la calligraphie...
Et donc le mois dernier,
notre fidèle callidentiste
nous a fait découvrir un
photographe dont les travaux ont fait
l'objet d'une exposition à la
BnF, Michael Kenna.
Ces photos nous ont laissés abasourdis
devant leur qualité graphique et
leur sensibilité. Michael Kenna
a l'art de combiner une composition
graphique ultra-léchée
et une rare perfection dans l'équilibre
des éclairages, des gris et des contrastes.
Nul doute que la qualité du tirage est
essentielle pour obtenir à la fois des
contrastes de gris si marqués mais aussi
des nuances aussi subtiles dans les
ciels, les étendues
d'eau ou les brouillards. L'émotion qui
se dégage de ces paysages, à la
fois par leur sujet et leur perfection
visuelle ne peut laisser personne indifférent.
Que ce soit pour exprimer la quiétude
d'une porte de temple japonais au milieu
d'un lac, pour nous faire voir la force
d'un
arbre dans un paysage
enneigé mais aussi pour nous faire percevoir
la profonde humanité et la beauté intrinsèque
de ses paysages urbains, Michael Kenna
utilise toutes les ressources d'un
noir et blanc parfaitement maîtrisé pour
faire transparaître
la beauté intrinsèque du
monde à travers
un regard vraiment original.
Il est trop tard, hélas, pour aller voir son
exposition, mais il nous
en reste le
catalogue qui vaut largement
son pesant de cacahuètes.
Vous trouverez tous les renseignements
sur ce photograhe exceptionnel sur
le
site de la BnF. Et juste pour
vous allécher,
regardez donc ceci...
Alors, on ne découvre
pas de belles choses aux stages
Graphos ?
>[Johann Heinrich Schulze]
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17/04/10 |
Expo |
Nora Schwartz |
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[Nora Schwartz] « Bonsoir,
fidèle
lectrice de votre Blog, je m'arme de
mon clavier et de mon courage pour vous
annoncer une expo qui se tiendra au centre
Étoile St Honoré à Paris.
Quel grand
moment de bonheur / solitude que d'annoncer
sa propre expo... Je pratique la
calligraphie et en ai fait mon métier
depuis quelques années seulement, mais
j'ai eu le plaisir d'apprendre avec
d'excellents pro, qui plus est, bons
pédagogues.
Pour
cette expo qui court jusqu'au mois
de juin, j'ai accroché une vingtaine de
toiles, de tous formats alliant calligraphie
conventionnelle et prise de libertés
personnelles.
Un jeune artiste Parisien,
travaillant les couleurs dans l'abstraction
et
qui porte, pour l'anecdote, un
patronyme bien connu de notre
microcosme... Jérôme Perrousseaux,
a accroché lui aussi une vingtaine
de toiles.
Cette exposition a lieu
au centre Etoile St Honoré, 21-23
rue Balzac Paris VIII. »
>[Nora Schwartz]
PS : et je vous conseille vivement d'aller visiter
le
site de Nora Schwartz, vous y découvrirez
nombre
de travaux d'une qualité qui m'a
vraiment impressionné, et ce n'est pas
par copinage entre alsaciens que je
dis ça !
PPS : cette nouvelle arrive avec un peu de retard,
mais les congés provençaux de Pâques
et la très faible connectivité des
Hautes Alpes au réseau planétaire
sont passés
par là !
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7/04/10 |
SPQR |
Edward Catich |
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[Edward Catich] Je dois avouer
que j'ai toujours trouvé la théorie
du Révérend
Edward Catich un peu
tirée par les cheveux. Ce citoyen américain
fort renommé prétend que la capitale
romaine gravée que l'on peut admirer sur
une foule de monuments d'époque doit sa
forme en général et ses empattements
en particulier à un
tracé préalable
au pinceau plat ! Et il prétend tirer
ces conclusions de l'examen attentif
de l'inscription de la base de la colonne
trajane, mondialement
célèbre pour la perfection de ses
formes et de ses proportions. Il est
certes un des trois seuls depuis deux
siècles à avoir
eu le droit de l'étudier in situ, à la
loupe (elle est à trois mètres de
hauteur) et à avoir pu en faire des estampages
directs, ce qui n'est pas le cas de
nombre de ses confrères qui ont du se contenter
de moulages de
moulages
comme ceux qui sont présentés au
Victoria and Albert Museum.
Aussi quand
j'ai eu l'occasion de me procurer son
livre chez John Neal Bookseller,
c'est avec un petit sourire en coin
que je me suis plongé dans ce pavé de
300 pages, un peu comme on aborderait
le mode d'emploi
des patins à roulettes à moteur du
professeur Tournesol ou les descriptions des
effets à l'échelle planétaire
de la machine à orgone.
Eh bien j'ai du déchanter
très vite.
Car contrairement à mes préjugés
iconoclastes, la théorie est tout sauf
fumeuse : le raisonnement se tient
de bout en bout et rend compte de
subtilités
dans la gravure dont on voit très mal
comment elles auraient pu être créées
autrement que par un tracé préalable
au pinceau, comme les petit creux
que l'on voit en haut des fûts de ce
qui est, je le rappelle, l'archétype
de la majesté de
la capitale romaine en son époque la
plus proche de la perfection. Et
pour étayer
ses affirmations, Edward Catich,
calligraphe émérite,
n'a pas hésité à prendre
un temps vraisemblablement considérable
pour retrouver les techniques de
l'époque
et ré-apprendre à tracer cet
alphabet au pinceau plat de A à Z (c'est
le cas de le dire). Et page après page,
appuyant son raisonnement sur des
photos agrandies, des frottis de
cette écriture
fameuse et ses propres tracés, Edward
Catich parvient à nous
convaincre du bien fondé de ses intuitions
et à nous faire voir d'un point de
vue nouveau l'art des graveurs de
pierre des premiers siècles de notre ère.
C'est vraiment très impressionnant.
Comme
d'habitude, les sujets des stages
Graphos restent entourés d'un grand mystère
jusqu'au jour dit, mais il est fort
probable que le Révérend Catich
s'invitera au stage de dimanche prochain qui
porte justement
sur la calligraphie au pinceau plat
!
>[Vilhjálmur Zonnebloem]
PS : le livre passionnant d'Edward Catich
ne se trouve hélas qu'en anglais, notament
chez John
Neal Bookseller.
PPS : Catich a calligraphié lui-même à la
main plusieurs de ses ouvrages, partiellement
(titres, etc…) ou en totalité. Et
il faut avouer qu'il se débrouillait
rudement bien !
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4/04/10 |
Vite |
Concours haiku |
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[Concours haiku] Avis à la
population, Encre-et-lumiere.com , le
portail de la calligraphie que
l'on ne présente
plus, nous prévient que se termine
dans un mois son concours « calligraphie/haiku »,
cuvée 2010.
Le concours est désormais traduit en anglais
(relayé par John Neal Booksellers), en
allemand et en neerlandais (merci Scriptores).
Concours en deux temps
en partenariat avec la Fédération
Française
du Haïku et ouvert à toutes
et à tous,
il s'agit maintenant de « mettre
en ambiance » l'un
des 6 poèmes lauréats.
Vous
n'avez plus que jusqu'au premier
mai 2010 pour envoyer une photo
ou un scan de vos calligraphies,
alors pas question
de
chômer,
d'autant qu'il y a à gagner des
livres dédicacés par les
artistes, du matériel
et même un objet frais et coloré d'une
calligraphe à plume ! Et pensez
donc que vos belles lettres vont
passer sous
les yeux d'un
jury de qualité composé de
Marine Porte de Ste Marie, Vincent
Geneslay, Jean-Frédéric
Crevon, Julien Chazal, Corrie
Cameron, Massimo Polello, etc...
Le règlement et tous les détails
sur encre-et-lumiere.com
Allez,
tous à vos plumes !
Votre contact : Emmanuel
Spaeth
>[M@nu]
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1/04/10 |
K-Li |
Nouvelle Star |
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[Nouvelle Star] Vous
pensez que vous êtes « calligraphe » ?
Et vos amis le croient vraiment parce
qu’ils
vous aiment bien et que de toute façon
ils z’y comprennent que pouik dans ce binz « moyenâgeux » -
(Okkkaaayyyyy !), mais bon… vous avez
quand même un peu beaucoup le boulard ?
Vous vous prenez pour Jean Larcher ou
Claude Mediavilla ?
Vous désirez impressionner les fans de
votre association dans le cadre de la
pratique de cet art d’excellence qu’est
la maîtrise de la belle écriture ?
Autrement dit, vous désirez être
la Nouvelle Star de demain en calligraphie et
vous ne savez pas comment vous y prendre ?
Très simple ! Inscrivez-vous dès
aujourd’hui sur le Blog
de Graphos !
Nous organisons en effet un grand concours
international de calligraphie latine
instauré par
notre président
d’honneur André Bloggo en personne,
concours qui verra les candidats (et
candidates !) s’affronter
dans différentes épreuves
toutes plus excitantes les unes que
les autres !
Calqué sur les concours de « Air
Guitar »
(c’est-à-dire comment jouer de
la guitare… sans guitare), il s’agira
pour être retenu par le jury de notre
concours baptisé pour l’occasion : « Air
Kalli », de mimer la réalisation
d’une pièce de calligraphie sur
parchemin en gothique Fraktur d’un millimètre
de hauteur. Evidemment le geste parfait
du « air
calligraphe » sachant pratiquer l’art
consommé de la calligraphie latine sans
strictement aucun instrument ni support,
demande une variation subtile du non-instrument
et une
dextérité exceptionnelle dans
tous vos gestes air-calligraphiques
!
Vous pouvez vous inscrire dans les
catégories
suivantes :
1 - Onciale latine oui mais non • 2
- Gothique Texturaplapla • 3 - Gestuelle
avec que du vent
c’est plus facile. Les délibérations
du jury auront lieu en public le 10
juin prochain. A l’issue de la manifestation
sera remis au gagnant le « Calame
d’Or »,
en présence de Fabienne Verdier !
>[Jean Edouard Scripte O'Rhum]
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Mars
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28/03/10 |
Expo |
Écriture Méroïtique |
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[Écriture Méroïtique] Comme
tous les lecteurs du Blog de Graphos,
vous êtes
un passionné de l’énigmatique
et très peu connue écriture « méroitique »,
alors ne manquez pas cette superbe
expo qui s’ouvre
aujourd’hui au Louvre, du 26 mars au 6 septembre
2010, pour vous tenir au courant des
nouvelles découvertes concernant cette écriture
si singulière… « Pour
la première fois, une exposition est consacrée
exclusivement à Méroé, royaume
du Soudan antique connu pour sa légendaire
capitale et sa fameuse nécropole royale
dotée de pyramides, s'attachant ainsi à faire
connaître une civilisation majestueuse et énigmatique
des rives du Nil qui s'est développée
entre 270 avant J.-C. et 350 après J.-C.
Héritier culturel de l'Égypte pharaonique,
pris dans les réseaux d'échanges
de la Méditerranée orientale, ce
royaume, tout en conservant son identité africaine,
est un exemple d'amalgame culturel réussi.
Deux cents objets seront exposés au musée
du Louvre, dont, en compagnies des trésors
du Louvre et de musées à la réputation
internationale, une centaine d'objets
en provenance du musée national du Soudan
de Khartoum, spécialement restaurés
pour l'occasion : verres, faïences et terres
cuites, bijoux, sculptures, reliefs, sceaux...
Une telle exposition
a été rendue possible grâce
aux progrès réalisés dans
la compréhension de ce royaume par les
récentes fouilles menées par le
Louvre au Soudan. Ce
catalogue, qui l'accompagne,
rédigé par les meilleurs spécialistes
et très richement illustré, se présente également
comme ouvrage de fond, et sera le premier
existant en langue française sur ce sujet. »
>[Arnaud
Ziris]
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25/03/10 |
KLi |
Une théorie de l’écriture |
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[Le trait,
une théorie de l’écriture] Les éditions
Ypsilon viennent de faire paraître dans
leur collection « Bibliothèque
Typographique » un ouvrage que
tout calligraphe se doit de lire absolument, « Le
trait, une théorie de l'écriture » par
Gerrit
Noordzij.
Ce petit livre propose une
théorie
des formes graphiques de l'écriture basée
sur une analyse extrêmement fine du trait
et du ductus calligraphique. Il commence
par décrire
les formes diverses que le trait peut
prendre quand il est issu d'un outil
calligraphique large
ou pointu, suivant que l'outil reste
en pente constante ou bien est tourné ou
pressé en
cours de trait. Cette partie peut paraître
ardue notamment parce qu'elle reprend
des concepts que tout calligraphe un
peu exercé connaît,
mais qu'elle utilise des termes techniques
choisis par l'auteur en dehors de tout
vocabulaire calligraphique habituel.
Ainsi, il explore la répartition
des blancs dans les lettres et dans
les mots sans jamais utiliser une seule
fois le mot « approche » ou « contreforme »,
ou bien il caractérise les écritures
liées ou brisées sans jamais employer
le mot « cursive ». Mais
on trouve tout de même
explicités dans ces chapitres les fondements
même de l'esthétique calligraphique,
le regard primordial sur les contreformes,
le rythme ou les approches, l'importance
centrale du blanc dans toute composition,
au niveau de
la lettre, du mot et de la page, bref,
on y trouve explicité, écrit et
analysé avec
une rigueur quasi scientifique, tout
ce qu'un calligraphe un peu exercé peut
mettre des années à comprendre
et à intégrer intuitivement.
La théorie
de l'écriture en elle
même, comme toute description totalisante,
a tendance à « tordre » un
peu la réalité pour la faire entrer
dans le moule de la volonté de l'auteur.
Placer l'invention de la séparation des
mots au Moyen Âge est oublier une peu
vite les siècles d'écritures monumentales
ou cursives romaines au profit d'une
courte période
où cet espacement avait en effet disparu.
Mais ces quelques paragraphes nettement
provocateurs sont vite relégués à l'arrière
plan de l'analyse lumineuse des formes
d'écritures
occidentales et de leurs rapports esthétiques
avec la calligraphie. L'auteur (lui-même
calligraphe) illustre
pas à pas chacun des concepts
qu'il nous propose par ses propres
travaux calligraphiques, ce qui permet
une compréhension
plus facile du texte. Mais hélas, il
faut parfois relire très attentivement
certains paragraphes si on veut vraiment
comprendre les tenants et
les aboutissants du point de vue, car
la complexité de la théorie ne
peut aller sans une complexité correspondante
du propos.
Un livre passionnant de la première à la
dernière page que tout calligraphe
doit avoir lu et compris pour améliorer
la pratique de son art.
>[Ductus De Streek]
PS : la « Bibliothèque
Typographique » propose également
un ouvrage sur un typographe méconnu
mais de grand talent, José Mendoza,
mais nous aurons sans doute l'occasion
d'en reparler dans
cette colonne… En tout cas, Ypsilon
est un éditeur à suivre attentivement !
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22/03/10 |
BD |
Planète Krypton… |
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[Planète Krypton…] C’est
plus de l’or en barre, c’est de la
Kryptonite… ! De 10 cents en 1938… cette
BD américaine très recherchée
des collectionneurs, premier numéro du
comics américain « Superman » a été adjugée
un million de dollars (!) à New-York cette
semaine… Une paille ! L’exemplaire
de ce Superman était la propriété d’un
collectionneur ricain, sans doute un
peu bas de plafond et assez richissime quand même… (On
imagine une bibliothèque de plusieurs centaines
d’ouvrages - à un million de dollars
pièce - des Superman, des Batman, des Spiderman,
j’en passe et des meilleurs… les Four
Fantastic ? Le Surfer d’argent ?),
ce collectionneur donc avait depuis quinze
ans ce numéro 1 de Superman et cette BD
a été rachetée
par un autre collectionneur, ricain lui
aussi, qui la revendra sans doute dans deux ou
trois
ans : 4 ou 5 millions de dollars… à ce
rythme-là ce dernier collectionneur conservera à son
tour la BD encore quelques années, disons
deux ou trois ans, ce qui nous ramène vers
l’année 2016… A ce moment-là,
ce dernier collectionneur mettra à nouveau
aux enchères le fameux numéro 1
de Superman dont nous parlons, environ
15 ou 20 millions de dollars l’exemplaire… et, à ce
moment-là… la supercrise US des subprimes
passant par-là, faisant ressembler la précédente
crise des subprimes à un joyeux épisode
de « la petite maison dans la prairie »,
ce dernier collectionneur disions-nous
eut enfin le temps de lire son numéro 1
de Superman et goûter avec la saveur des
justes la toute puissante métaphysique
de cette BD américaine
et sans doute se dire qu’il avait payé peut être
un peu cher ce monument incontournable
de la culture d’outre atlantique ! … à ce
moment-là… l’abbé Pierre
se retourna dans sa tombe, Laura Ingalls
se tira une balle dans la tête, les colonnes
du Temple Jakin et Boaz s’écroulèrent
sur Wall Street et Captain America se
prit de convulsions en vomissant son quatre heures
sur
une Catwoman éperdue d’admiration
devant tant de millions de dollars déversés à profusion
dans cet océan de béatitude et de
compassion qu’était devenu le marché mondialisé de
la finance internationale…
>[Caroline Joualabourse]
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19/03/10 |
Fort |
TDC2 : bis ! |
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[TDC2 : bis !] Pour
la deuxième année de suite,
la fonderie typographies.fr vient
d'être primée par le célébrissime Type
Directors Club !
L'année dernière nous en avions
parlé pour leur Certificate of Excellence
in Type Design à propos de leur police
copte scripte, et c'est cette année pour
leur police Joos,
une sublime humane, qu'ils ont été récompensés
dans la catégorie des polices latines
cette fois. Il faut dire que dès
la présentation à Lurs
de sa « beta version » il
y a quelques années, cette police avait
de quoi séduire un calligraphe. Car comme
dans beaucoup d'humanes et en particulier
celle-ci, qui provient d'une italique
XVIe redressée,
il subsiste un subtil esprit de calligraphie,
un paraphe par-ci, une tension du tracé par
là ou parfois une ligature que ne renierait
pas un maître de la belle écriture
de l'époque. On y retrouve le coup de plume
et les variations du trait
qui font sortir la lettre des
rigidités typographiques. Mais cela doit
aussi être
son origine italique qui lui a sans doute
permis de garder
cette fraîcheur de la lettre tracée.
Depuis,
Joos a fait son petit bonhomme de chemin,
elle est devenue une vraie police OpenType
complète avec toutes les possibilités
techniques (et les problèmes typographiques)
de ce format.
Alors encore bravo à nos
deux fondeurs, ils montrent que la
typographie française
se porte bien et qu'il reste des
concepteurs brillants de polices de labeur
qui malgré leur
caractère
plus austère, nous changent du déferlement
chaotique mais si facile des polices
de titrage très à la mode
ces dernières
années.
PS : vous verrez aussi que
la génération
précédente de créateurs
de caractères garde toujours une
bonne forme puis Jean-François Porchez
est lui aussi distingué par le TDC
pour sa police Retiro.
>[John Fils]
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16/03/10 |
Expo |
Enlumineur et cartographe |
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[Enlumineur et cartographe] Les
plus anciens graphosiens connaissent
Sylvie Constantin pour sa participation à de
nombreux stages de Graphos à la fois en
tant que stagiaire mais aussi en tant
qu'animatrice. Elle préside l'association « D'or
et de pigments » qui se propose de
diffuser les techniques ancestrales de
l'art de l'enluminure, lequel art, associé à celui
de la calligraphie, a produit les manuscrits
les plus merveilleux qui composent les
réserves
de livres rares de nos bibliothèques municipales,
régionales et bien sur nationales.
C'est
justement pour ça que « D'or
et de pigments » s'est associée
au Musée
du Vieux Toulon pour nous proposer à la
fois les anciens manuscrits dont dispose
le musée
mais aussi une explication de la façon
dont un atelier d'enluminure contemporain
les revisite. Le thème de l'exposition
résume
cette intention : « Voyage au
fil des manuscrits originaux du Musée.
Techniques des XVIe et XVIIe siècles
redécouvertes
et expliquées par un atelier d'enlumineurs
du XXIe ». Ce qui rend le propos
devient encore plus intéressant, c'est
que le musée
nous montre non seulement des livres
manuscrits mais aussi des cartes géographiques.
Or toute personne ayant eu la chance
de voir les globes de Coronelli sait
que les cartes
peuvent être
le lieu d'un expression artistique
de grande qualité.
Et ce ne sont pas les heureux membres
du voyage d'études Graphos 2009 qui eux
ont eu la chance de voir de si près le
« Traité de
navigation » de Jacques de Vaulx
(1583) qui les contrediront ! Une exposition
et des ateliers à ne pas manquer, il
est fort rare de pouvoir comparer côte
à côte des manuscrits anciens et
leur ré-interprétation moderne,
surtout par des artistes de la qualité de
Sylvie Constantin !
Vous trouverez
tous les renseignements sur le
site de l'exposition qui vous
donnera déjà un
avant goût ma foi fort savoureux
de ce que vous pourrez voir sur place.
>[Oronce Fine]
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13/03/10 |
Zapf |
Gudrun Zapf von Hesse |
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[Gudrun Zapf von Hesse] Le
huit mars est la journée de la femme et à ce
titre, je me dois aujourd’hui de rendre
hommage à une de ces innombrables « femmes
de … » dont le seul mérite
semble-t-il est d’avoir pu mettre le grappin
sur telle ou telle célébrité,
de « l’avoir marié » et
depuis, de le faire manger à sa faim tous
les jours et de lui laver ses vêtements
afin qu’il puisse s’adonner à son
art. Mais ces épouses de l’ombre
sont parfois au moins aussi douées que
leur mari alors que leur mérite
ne sera jamais reconnu en tant qu'individus
mais toujours en tant que « femme de … » leur
célébrité de mari. Curieusement
les cas de « mari de … » célébrités
féminines sont beaucoup plus rares...
Il en va ainsi
de madame Gudrun
Zapf von Hesse qui
se trouve être la
femme de… monsieur Hermann
Zapf, illustrissime
calligraphe
et typographe à qui je voue une admiration
qui confine à l’idolâtrie,
vous l’avez peut-être déjà remarqué.
Et bien à la lecture d’un
livre tombé récemment
entre mes mains qui regroupe des travaux
de madame Zapf les bras m’en sont
tombés
(par pour longtemps puisque je rédige
actuellement cet article). Madame Zapf
a en effet
une main de calligraphe absolument
extraordinaire qui lui
mériterait d’être reconnue
en tant qu’artiste au même titre
que son mari. Elle a, comme beaucoup
de calligraphes allemands de cette
génération,
démarré par
des lignes très sages, bien régulières
et scrupuleusement maîtrisées,
des mises en page tout ce qu’il y a de
plus classiques, bref de la virtuosité technique à l’état
pur. Mais on voit au cours du temps
les gestes se lâcher, les formes se gorger
d’énergie
et ne voilà-t-il pas qu’à plus
de quatre-vingts ans, elle se lance
dans la gestuelle et les tracés débridés
que ne renieraient pas les jeunes calligraphes
contemporains
tout juste sortis de l’œuf !
Et avec la main qu’elle a, exercée par
des années de pratique calligraphique
et typographique (ah oui, j’oubliais,
elle a aussi conçu
des polices de caractères qui en laisserait
plus d’un baba d’admiration, moi
par exemple), ses travaux les plus
récents
sont absolument remarquables par la
justesse du trait et des formes et
une contribution tout à fait remarquable
à la modernité de la calligraphie
contemporaine.
Alors, tout d’abord
pour vous en rendre compte lisez ce
livre magnifique qui vous dira (en
anglais hélas) tout sur son parcours
de calligraphe et de typographe,
admirez ses travaux réfléchissez
au fait que la perfection des travaux d’Hermann
et celle des travaux de Gudrun ne
vont sûrement
pas l’une sans l’autre et que
Gudrun mérite bien plus que le fait
d’être
seulement reconnue comme « madame
Hermann Zapf ».
Et elle n’est sans doute pas la seule
dans ce cas…
>[Olimbos de Gravelet]
PS : en plus ils ont l'air de deux
tourtereaux…
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09/03/10 |
Typo |
Printemps |
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[Le Printemps de la Typo] L'école
Estienne, dont la réputation d'excellence
dans le domaine typographique n'a plus
besoin d'être établie, organise les
15 et 16 avril prochain un « Printemps
de de la Typo » sous
la forme de deux journées de conférences
à l'INP (entrée
libre mais sur réservation)
dont le programme a été dévoilé par
le magazine étapes: de
ce mois. Il y aura du beau monde !
Et nous y trouvons bien entendu des sujets à même
d'intéresser un public calligraphe, puisque
la première journée est consacrée
au thème de la transmission de l'écrit à l'école élémentaire.
On y entendra plusieurs experts de
l'Éducation Nationale et on pourra
y découvrir
(ou redécouvrir)
les modèles proposés il y a quelques
années par Marion Andrews et Laurence
Bedoin dont on se demande toujours
pourquoi ils n'ont donné lieu à aucune
utilisation auprès de nos chères
têtes
blondes (bon, dans mon cas personnel,
elles sont brune et rousse mais vous
avez compris l'idée !). Curieusement,
je ne vois apparaître
nulle part le nom d'Henri Mérou qui travaille
sur le sujet depuis des lustres...
mais gageons qu'il sera dans la salle
et qu'il apportera quand nécessaire
son grain de sel dans les séances de
question-réponses !
Le deuxième jour est consacré à l'enseignement
de la typographie dans les écoles d'art
avec intervention de divers professeurs éminents
dans des écoles aussi prestigieuses
qu'Estienne (à tout seigneur tout honneur)
mais aussi plusieurs écoles de Beaux
Arts et d'Arts Décoratifs. Je ne cite
qu'un nom, Franck Jalleau, mais vous pourrez
y entendre
tout un aréopage de ce que la typographie
a produit de meilleurs spécialistes
depuis Gutenberg.
Franchement, il y a des fois
où je regrette
presque d'être si loin de Paris,
surtout quand je vois la neige
tomber devant ma fenêtre
comme ça a été le cas
hier soir !
Une exposition des Logogrammes
de Dotremont (à découvrir
de toute urgence si vous ne les
connaissez pas déjà)
permettra un régal des yeux en
complément
du régal de l'esprit issus de ces
conférences.
Et je rappelle, l'entrée
est libre, il suffit de vous inscrire
!
>[Harpagon Schoeffer]
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06/03/10 |
Expo |
Kalligraphie russe |
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[Kalligraphie russe] « You
only own a thought, a word belongs to
others..And the written word is eternal. » (Vous
ne possèdez qu'une pensée,
un mot qui appartient aux autres.
Et le mot écrit est éternel) Jean
Larcher nous fait parvenir ce jour le
catalogue d’une
somptueuse exposition de calligraphie à laquelle
il vient de participer, exposition itinérante
qui vient de se tenir en Russie, à Saint-Petersbourg, à Moscou
et Velikiy Novgorod. Cette exposition
réunit
68 calligraphes de renommée internationale ;
outre Jean Larcher, on reconnaîtra entre
autres les noms de Werner Schneider,
Katharina Pieper, Brody Neuenschwander,
mais aussi de nombreux
calligraphes anglo-saxons et des calligraphes
arabes, chinois et japonais ! Une exposition
internationale absolument grandiose et
le catalogue bi-lingue anglais-russe
ne l’est
pas moins… Au
format A4, 300 pages quadrichromie. Vous
retrouverez toutes les informations nécessaires
sur le site
de l’exposition.
Elle est pas belle la
vie ? Et la Calligraphie
avec un « K » en majuscule ?
Quand tous les calligraphes du monde voudront bien
se donner la main et écrire sous toutes les
formes, dans toutes les langues, dans tous les glyphes,
sur les murs de nos consciences et sur les cimaises
des galeries, de Tombouctou à Pékin,
le mot Liberté alors sans doute… l’écriture
reprendra sa forme initiale, celle de la transcription
fraternelle d’une langue universelle… (Mais
c’était avant le déluge…).
Une affaire à suivre donc, en attendant cette
prochaine exposition très attendue, bientôt à Paris (!),
New York.et Jérusalem !
>[Paoli Bertas]
PS : amusez-vous bien à surfer sur
ce site entièrement en russe, Après
une demi-heure d'efforts, j'ai compris
que pour voir
les travaux, il faut cliquer sur (Galerie)
dans la barre de menu... C'est alors
que je me suis souvenu de l'existence
du
traducteur
automatique de Google,
qui fonctionne plutôt bien. Beaucoup
d'efforts, certes, mais pour certains
travaux valent
le voyage ! Quel est le belge qui se
cache sous le pseudo « Noynshvander
Brodie » ? >[NDLR]
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02/03/10 |
Love |
Acquisition à la BnF |
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[Acquisition à la BnF] Le « french
lover » a toujours le vent en poupe.
Visitez un pays étranger en mâtinant
votre baragouin d'un soupçon d'accent ou
de quelques mots français et vous verrez
fondre les donzelles du cru à l'idée
de rencontrer un représentant authentique
du pays de l'Amour !
Et cette réputation
n'est pas prête
de faiblir car afin de rendre encore
plus poussées
les capacités amoureuses de nos concitoyens,
la vénérable Bibliothèque
nationale de France vient d'acquérir
pour la somme faramineuse de sept millions
d'euros (!) le manuscrit original et
donc autographe des
mémoires du plus grand amoureux de tous
les temps, j'ai nommé Casanova lui-même !
Je ne sais si ce manuscrit contient
le liste (et les notes !) de ses multiples
conquêtes
(Don Giovanni n'a fait que « mille
e tre » nous dit Mozart), ni les
méthodes
employées pour séduire tout ce
qui porte jupon sous le soleil, mais
gageons que ce manuscrit, qui sera
mis à la
disposition de tout un chacun sur la
célèbre
bibliothèque numérique Gallica,
permettra à tous les lecteurs d'approfondir
leurs connaissances, sûrement déjà fort
vastes, dans les mille et une ruses
de la séduction.
On notera aussi que la
BnF n'a semblerait-il pas eu à débourser
un sou pour le manuscrit puisqu'il
a été payé par
un mécène qui reste anonyme à ce
jour. Comme cette somme représente
près
d'un pour cent de ce qui sera alloué au
patrimoine par le « Grand Emprunt »,
cela est d'ailleurs préférable
pour que le total inscrit en bas
de nos feuilles d'impôt reste du domaine
de l'acceptable. Encore que j'aurais
sûrement
plus de facilité à le
payer si je savais qu'ils servira à acheter
de semblables raretés plutôt
qu'à payer
les campagnes électorales
de bas étage que nous allons subir
ces prochaines semaines.
Je ne comprends
par ailleurs pas pourquoi ce généreux
donateur désire
rester anonyme, car j'imagine sans
problème
la gloire qu'accompagnerait le
fait d'être
celui qui a fait augmenter encore
un peu plus les réussites
de tous nos concitoyens dans le
domaine fort enviable de la séduction
amoureuse !
Encore plus fort que Zidane !
>[Jacques de Seingalt]
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Février
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26/02/10 |
N°6 |
Who is Number one ? |
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[Who
is Number one ?] C’est peu dire
qu’au
Blog de Graphos nous avons une profonde
affection pour l’œuvre plastique et
cinématographique
de Peter Greenway, « Drowning by Numbers » sorti
en France en 1988 nous proposait un parcours
onirique et dramatique où la symbolique
des nombres n’était pas absente,
une fois de plus. Mais que sont les nombres,
sinon des concepts
permettant de souligner des quantités,
des tailles, des grandeurs… (et ce sans
trop entrer dans des dimensions métaphysiques
qui verraient les nombres tordre l’espace
et le temps…). L’intérêt
que peuvent avoir les nombres, pas seulement
en calligraphie, apparaît essentiel pour
peu que l’on s’intéresse un
tant soit peu à l’écriture
et à la
sémiologie…
Toujours est-il que « les
nombres » que nous avions intitulés
dans nos stages Graphos il y a déjà plusieurs
années : « Les oubliés
de la Calligraphie », font l’objet
d’un beau catalogue en édition
américaine
(USA, Melbourne, Floride, publié par
PenUltimates © 2010) sous
le titre : « Uncommon Numbers – II ».
C’est
Jean Larcher qui nous signale cette édition,
en réalité la troisième
du genre, après Uncommon Numbers – I,
publié en 1996 et Uncommon Numbers Manual,
publié en 1999. Vous pouvez le trouver
chez John
Neal Books ou pour toute info
supplémentaire
contacter les éditeurs par
mail.
- What do you want ?
- Information.
- Whose side are you on ?
- That would be telling. We want Information,
Information, Information !
- You won't get it.
- By hook or by crook, we will.
- Who are you ?
- The new Number 2.
- Who is Number 1?
- You are Number 6.
- I AM NOT A NUMBER, I AM A FREE MAN
!
- Hahahahahahaha (rire)
>[Patrick McGoohan]
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22/02/10 |
Bon |
Trois étoiles |
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[Trois étoiles] Le
stage Graphos de dimanche dernier sur
le thème
du pinceau feutre en a laissé plus d'un
effondré, au bord du burn-out et pour tout
dire quasiment désespéré sur
ses capacités à produire même
dans un futur lointain un alphabet un
minimum coordonné. La maîtrise de
cet instrument exigeant qu'est le pinceau
est malheureusement à ce
prix.
Mais heureusement, il s'est trouvé que
le repas de midi a atteint de tels sommets
qu'il n'a pu que remettre
du baume au cœur des stagiaires liquéfiés,
et il fallait bien ça. Jugez-en par le
menu : velouté de châtaignes aux
trois baies et au foie gras, terrine
maison de jeune lapin à la vieille prune,
cake à l'estragon
et au poulet puis roti de biche, pour
finir sur une tarte aux noix succulente
de douceur et d'onctuosité.
Une petite sangria en apéritif, un Riesling
et un Côte de Bourg ont arrosé (modérément
je vous rassure) ce festin, bien dans
la tradition Graphos. Quelques arlequins
d'Aix en Provence
ont accompagné un café réparateur,
si l'on ne voulait pas que l'après-midi
fût consacré à la sieste
post-prandiale.
L'après-midi reprit avec
son cortège
de souffrances péniculières,
mais le cycle du pinceau se poursuit
encore pour les deux
prochains mois et gageons qu'au bout
de ce trimestre d'effort, chacun
saura manier cet instrument avec
une maestria digne de nos plus grands
maîtres
(pas de noms ici svp).
Un grand merci à toutes
nos cuisinières
(pas de cuisinier ce dimanche)
pour avoir contribué à faire
de ce stage un moment qui restera
dans les annales de Graphos comme
le stage pour lequel le festin
a obtenu sa troisième étoile !
>[Robbie Baindhomme]
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20/02/10 |
Beau |
Dentelle de métal |
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[Dentelle de métal] Certes
ce n’est
pas de la calligraphie... Point de lettres
dans ces œuvres... C’est même
une technique radicalement opposée :
là où la calligraphie utilise un
support mou, tendre et propre, on ne
trouve ici qu’outils, détritus et
rebuts métalliques.
Car le travail de Cal Lane est pour ainsi
dire du recyclage. Cette artiste d’origine
canadienne récupère divers objets
de métal
(avec une belle préférence pour
les bidons) et en fait... de la dentelle.
Cette experte du chalumeau oxy-acétylénique
découpe,
morcelle, cisèle ces objets et les transforme
de tas de ferraille à moitié rouillés
en œuvres d’art absolument incroyables.
Là encore tout le contraire de la calligraphie
avec ses outils tout de douceur, de finesse
et de subtilité. Mais elle arrive à obtenir
cette même finesse et cette même subtilité avec
son chalumeau tellement plus incisif,
plus fort et plus destructeur. Elle
laisse intact tout
ce qui ne participe pas de cette découpe,
ce qui permet de retrouver de ci, de
là des
repères pour reconnaître l’origine
des objets.
Quand j’ai reçu un aperçu
de ses travaux par une fidèle lectrice
et fort sympathique informatrice
du BdG (qu’elle
en soit ici grandement remerciée) je
n’ai
pas cru que ce soit possible... « c’est
du Photoshop », me suis-je dit,
croyant y voir un subtil trucage à base
traitements d’image variés...
« On ne peut pas réaliser
une telle dentelle avec ces vieux
bidons rouillés,
ces pelles, ces brouettes, ces portières
de voiture ! » Eh bien si.
En retrouvant le site d’où étaient
extraites ces photos, il a bien fallu
me rendre à l’évidence
: tout ceci est absolument authentique.
« La métaphore de la dentelle m’intrigue
par ses significations contradictoires,
entre dissimulation et exhibition. Elle
peut être à la
fois un voile protecteur ou de la lingerie
révélatrice.
Par les associations d’idées inattendues
qu’elle suggère, cette métaphore
s’avère également pleine d’humour » nous
dit l'artiste. Alors,
prenez votre temps pour visiter son
site, pour découvrir toute la diversité des
travaux de Cal Lane, retrouvez-y
ce subtil contraste entre la connotation
masculine de l’origine
de ces objets et la part féminine qu’elle
y introduit en découpant ces dentelles
aériennes...
Du grand art.
>[Charles Picard]
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17/02/10 |
Logo |
Océans |
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[Océans] Océans : « Filer à 10
noeuds au coeur d'un banc de thons en
chasse, accompagner les dauphins dans
leurs folles cavalcades,
nager avec le grand requin blanc épaule
contre nageoire... Le film Océans c'est être
poisson parmi les poissons. Après Himalaya
et Le Peuple migrateur, Jacques Perrin
nous entraîne,
avec des moyens de tournage inédits, des
banquises polaires aux tropiques, au
coeur des océans et de ses tempêtes
pour nous faire redécouvrir les créatures
marines connues, méconnues, ignorées.
Océans s'interroge sur l'empreinte que
l'homme impose à la vie sauvage et répond
par l'image et l'émotion à la
question : - L'Océan ? C'est quoi l'Océan
?... »
Certes… le film est
superbe et les images à couper le souffle,
mais la place de ce film aujourd’hui sur
le blog de Graphos prendra une toute autre tournure
quand vous saurez que c’est notre ami
Laurent Pflughaupt qui a dessiné le titrage
d’Océans… Voici
ce que nous en dit Laurent sur son
site Internet : « Chaque
lettre a ici fait l’objet d’une
attention particulière, plus spécialement
le Oméga initial dont le dessin devait
rester proche de celui d’un O. Ce film
a été réalisé grâce à un
matériel innovant, bénéficiant
des dernières avancées technologiques.
Les images, d’un piqué exceptionnel
et de toute beauté, sont à couper
le souffle… »
A voir ici > en
grand format & la Bande
Annonce /
>[Baptiste Phère]
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14/02/10 |
Livres |
« le démon de Gutenberg» |
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[« Jakabok,
le démon de Gutenberg »] J'ai
eu ces derniers jours un grand moment
de bonheur littéraire et
je me dois de vous faire profiter de
ma découverte, même si, je vous l'avoue,
elle n'a qu'un lointain rapport avec
la lettre ou la typographie. Dire que « Jakabok,
le démon de Gutenberg » est
un roman fantastique est carrément
réducteur tant la littérature de
genre est aujourd'hui plus une question
d'éditeur
ou de collection que de texte. Autant
la littérature
générale s'est emparée des
thèmes les plus classiques de la science
fiction ou du fantastique, de l'uchronie
aux extra-terrestres, autant ce qui parait
dans les collections dites
de genre (et sous entendu de basse
qualité)
ne déparerait pas la plupart des
collections dites de littérature générale
(et sous-entendue sérieuses).
« Jakabok » est
un livre rare, à la fois par
son mode de narration, un démon est prisonnier
du livre et s'adresse directement au
lecteur, mais aussi par l'histoire
qui tourne, vous le
devinez, autour d'un certain atelier à Mayence
vers le milieu du XVe siècle. Comment
ce démon s'est retrouvé là et
quelles sont les circonstances qui
l'ont amené à participer à ce
moment crucial de l'histoire vous sera
dévoilé petit à petit,
par mille péripéties toutes plus
hilarantes les unes que les autres.
Et si l'histoire officielle n'a pas
retenu les détails
exacts
de ce qui se déroula chez un certain
Johannes Gutenberg, Clive Barker a
pallié ce
manque par son imagination débordante
et il nous narre par le menu les événements
incroyables qui ont marqué les premiers
temps de la découverte de la typographie.
Car cette invention qui devait bouleverser
l'humanité a
bien entendu attiré l'attention aussi
bien des habitants du monde d'en haut
que de ceux du monde d'en bas... Si
l'humour noir qui parcourt
le livre est parfois extrêmement grinçant,
le côté baroque et iconoclaste
du récit laisse le lecteur absolument
conquis, une fois la dernière page tournée...
si vous y parvenez.
Autre livre remarquable,
qui n'a de point commun avec le premier
que la couleur
rouge de
sa couverture, « Le détail,
pour une histoire rapprochée de la
peinture » de
Daniel Arasse nous est reparu sous
la forme d'un beau livre grand format
et richement illustré.
Si, comme moi, vous avez été frustré à la
lecture de ce texte dans la collection
poche dans laquelle il était originalement
paru, pestant contre l'absence de
reproduction des œuvres
sur lesquelles l'auteur basait son
discours et sa lumineuse analyse,
vous ne pourrez que relire
avec extase cette nouvelle édition
dans laquelle, cette fois, chaque œuvre
mentionnée
(et chaque détail) est scrupuleusement
reproduite en couleur pour le plus
grand plaisir du lecteur. Bon, je
sais, Noël
est passé depuis
un moment déjà, mais la Saint
Valentin est aussi une bonne occasion
de se faire des cadeaux..
>[Glasya Labolas]
« Jakabok,
le démon de Gutenberg » de
Clive Barker,
Lunes d'Encre chez Denoël.
« Le
détail, pour une histoire
rapprochée de la peinture » de
Daniel Arasse, chez Flammarion
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11/02/10 |
Expo |
« Trait Portrait » |
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[« Trait Portrait »] Un
choix d’œuvres en forme d’itinéraire – qui
retrace, d’exposition en exposition, un
chemin entre calligraphie et peinture,
pour mieux révéler toutes les facettes
d’une
artiste au parcours unique. D’« Itinéraire
Calligraphique » à « Tant
qu'il y aura des icebergs » - dialogue
vibrant avec le travail d’un photographe… de
« Mouvement ! », où l’énergie
se fait tangible – jusqu’à ses
plus récents travaux, « Fils
Rouges », exaltant la puissance d’une
inspiration, puisée aux sources de la mangrove
brésilienne… on
est, littéralement, au point de rencontre
d’une expression inédite. Josette
Milgram – Une
nouvelle exposition de Bénédicte
Gerin à
la Mairie du 4e - 2 place Baudoyer - 75004 Paris -
Galeries Miron –Rivoli. (Petite correspondance
// … « On est jamais excusable d'être
méchant, mais il y a quelque mérite à savoir
qu'on l'est ; et le plus irréprochable des
vices est de faire le mal par bêtise. » -
Baudelaire - & encore toutes mes excuses pour
la friture sur la ligne…).
>[Juste Leblanc]
PS : comme à chacune de ses expositions,
Bénédicte Gérin prend la
peine de mettre ses travaux sur son
site, pour ceux
qui n'ont pas la chance d'habiter dans
la région parisienne...
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08/02/10 |
CV |
Leonardo da Vinci |
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[Leonardo da Vinci] On dit
toujours que les génies ne sont jamais
reconnus dans leur époque et je crois qu’un
exemple de plus vient de s’ajouter au bilan
déjà lourd du contentieux entre
les génies et leurs contemporains humains
ordinaires. On vient en effet de transcrire
le curriculum
vitae que Leonard de Vinci envoya
au
duc de Milan pour se faire embaucher.
Et là,
quelle surprise : sur les dix points
qu’il
met en avant, neuf ne concernent que
la mise au point de diverses machines
de guerre, entre les
ponts pour poursuivre l’ennemi en fuite,
les instruments de siège divers et variés,
les mines et les canons, les tanks, mortiers
et autres instruments tous plus efficaces
les uns
les autres pour permettre à une partie
de l’humanité de se débarrasser
de l'autre partie. Et il en donne,
des détails,
sur les bateaux, les machines à fumée,
les lance-flammes, les bombes et les
catapultes.... et puis, point numéro dix,
il mentionne, en passant, qu’en temps de
paix, « je
puis égaler, je crois, n'importe qui dans
l'architecture, construire des monuments
privés
et publics, et conduire l'eau d'un endroit à l'autre.
Je puis exécuter de la scupture en marbre,
bronze, terre cuite. En peinture, je
puis faire ce que ferait un autre, quel
qu'il puisse être. » Il pousse
même la flagornerie jusqu'à proposer
« et en outre, je m'engagerais à exécuter
le cheval de bronze à la mémoire éternelle
de votre père et de la Très Illustre
Maison de Sforza. »
Comme quoi tous
les gouvernants de la Renaissance n’étaient
pas forcément
aussi intéressés par les arts
que Laurent de Médicis et que si Leonardo
est aujourd’hui
surtout reconnu comme artiste,
ce n’était
sans doute pas sa principale occupation
du moment. Heureusement pour l’époque,
il n’eut
pas à concrétiser la totalité de
ce qu’il se vante de pouvoir construire
dans son CV. Je crois que le monde
aurait évolué bien
différemment si un personnage aussi peu
recommandable que le duc de Milan
avait réellement
disposé de
tanks, canons, lance-flammes et autre
mitrailleuses bien plus modernes que
ses opposants à cheval
avec leurs épées et leurs petits
pistolets à un
coup ! Une belle uchronie à imaginer...
>[Ludovico vB]
PS : l'article original examine plus en
profondeur le sens profond de « l'automarketing »
que Leonardo déploie dans ces lignes
mais il est hélas, une fois de plus en
anglais.
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05/02/10 |
BCI |
Nouveau XPrize |
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[Nouveau XPrize] Le
thème actuel le plus actif en recherche
informatique n'est pas, comme vous pourriez
le croire, la vision en 3D sur nos ordinateurs,
les
tablettes tactiles ou les mémoires holographiques.
Non, rien de tout ça ne serait nécessaire
si l'ordinateur pouvait directement être
connecté.... au cerveau ! Fini les écrans,
les claviers, les souris, les lunettes
3D et autres accessoires matériels, une
petite connexion en prise directe avec
vos neurones et vous êtes
dans la matrice !
Ce qui est un lieu commun
de la science-fiction cyberpunk depuis
Neuromancien est
l'objet d'un « X
Prize », prix
de dix millions de dollars qu'offre
la célèbre
fondation pour
la première interface
entre un ordinateur et le cerveau humain.
Ray Kurzweil
vous en parle de façon absolument passionnante
en video ici (mais
hélas en anglais) lors d'un atelier au
non moins célèbre MIT.
On en a souvent imaginé diverses
versions depuis les plus gores, dans
Matrix et son petit trou à l’arrière
de la tête,
jusqu’aux plus softs, comme dans Avatar
avec son espèce de scanner autour du
corps. Comment sera la première interface à gagner
le prix ? Je dois vous avouer que je
suis extrêmement
impatient de voir ce qui sortira du
cerveau fécond des savants fous... Je
commence d'ailleurs déjà à faire
des économies pour pouvoir m’acheter
le premier iBrain !
Certes, les premiers
essais datent de quelques années, avec
cet homme qui pilotait un train électrique
en se mettant dans des états de conscience
différents.
Il y a aussi eu ces aveugles à qui
l'on a permis de « voir » pendant
quelques temps en connectant une
caméra
directement à leurs
neurones de la vision. Tout récemment,
on a de même pu communiquer
avec des patients en état végétatif en
leur demandant de penser à une partie
de tennis pour oui et à une ballade
en ville pour non ! On s'est aperçu
ainsi qu'une bonne proportion de
patients dans le coma étaient
en fait conscients en permanence
mais incapables de communiquer. J'imagine
à peine
la torture qu'il
ont dû endurer pendant parfois plusieurs
dizaines d'années et le bien être
que pourrait leur apporter ce nouveau
moyen de communication
avec leurs proches. J'imagine hélas
tout aussi bien ce que l'on pourrait
en faire avec des intentions moins
louables... De toute façon,
comme le disait un futurologue célèbre,
quoi qu'on fasse, le premier secteur à utiliser
toute nouvelle invention est l'industrie
du sexe !
>[Madmacs]
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02/02/10 |
Expo |
Dal Segno alla Scrittura |
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[Dal Segno alla Scrittura] L’exposition
de manuscrits anciens et de calligraphies
contemporaines organisée par notre ami
Massimo Polello et l’Association turinoise
de calligraphie « Dal
Segno alla Scrittura » intitulée :
IN BELLA E IN BRUTTA – SCRIVIAMO ! faisant
suite à celle de 2008 qui avait pour thème
l'histoire de l'écriture à travers
les siècles… débutera ce 11
février 2010 et se prolongera jusqu’au
27 mars 2010 à la Bibliothèque Nationale
de Turin. [Biblioteca Nazionale Universitaria
di Torino, piazza Carlo Alberto, 3 -
10123 Torino (TO)] – A voir absolument !… Les
expositions internationales de ce type étant
chose rarissime… On y verra les œuvres
récentes de nombreux calligraphes italiens
mais aussi de calligraphes français qui
ont eu à cœur de répondre présent
au projet de Massimo Polello entamé il
y a presque un an maintenant ! L'Association
calligraphique "du signe à l'Écriture,
fondée en 1993 à Turin, est à la
recherche de racines historiques, de
styles d'écriture ;
les activités d'enseignement de l'Association
se tiennent à l'A. Scuola Media Meucci – succursale
di corso Matteotti 9. (Conformément à un
programme de cours et d’ateliers prévus
chaque année, avec des exercices et des
stages conjoints avec des calligraphes
internationaux).
>[Policarpo
de Tappetti]
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Janvier
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31/01/10 |
SPQR |
Le Rhône pour mémoire |
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[Le Rhône pour mémoire] Le
passé reste écrit dans le paysage,
que ce soit sous la forme d’une chancelière
des plus fleuries et paraphée comme le
long de la Loire sous la forme de multitudes
de châteaux,
ou alors sous la forme d’une gothique textura
dans les splendeurs du temps des cathédrales
ou alors, plus discrètement, sous la forme
d’un incroyable palimpseste quasiment indéchiffrable
au fond du Rhône à Arles. Deux mille
ans de commerce, d’échanges avec
la quasi-totalité du mode connu,
associés avec notre perpétuel tendance à jeter
nos déchets à nos pied ont laissé sous
le pont de Trinquetaille un conglomérat
millénaire de tessons d’amphores,
de pierres sculptées diverses, de bouteilles,
de matériel de cuisine, bref, d’objets
de tous les jours qui font aujourd’hui
l’émerveillement des archéologues
qui se frottent les mains devant ces
trésors
et se félicitent de notre négligence à recycler
nos poubelles.
Une
exposition au Musée départemental
Arles antique donne à voir
des centaines de ces merveilles datant
de l’époque
romaine, depuis leur forme la plus
brute, certains conglomérats ne peuvent
plus être
séparés, jusqu’à d'autres
objets aussi propres qu’à l’époque
où ils ont été fabriqués,
comme cette splendide tête de Jules César
dont on nous prétend qu’elle est
ressemblante à ce que fût le grand
homme. Il faut avouer que loin de représenter
un idéal physique masculin comme on en
a l’habitude, on perçoit ici plutôt
un homme fatigué, le front ridé par
les soucis, ce qui paradoxalement,
le rend bien plus humain que la plupart
des autres
portraits
d’empereur qu’on a l’habitude
de voir ça et là.
Les amateurs
d’écriture ne sont pas
en reste puisqu’en plus du célèbre
bouclier votif des collections permanentes
avec sa capitale romaine parfaitement
proportionnée, vous trouverez
peu d’écritures monumentales
mais plusieurs objets portant des écritures « de
tous les jours », de l’amphore
dont le contenu et le propriétaire
sont marqués sur le goulot, de la
pierre tombale dont la capitale
mal tracée,
mal espacée montre que nos difficultés
en calligraphie sur la « cap'
romaine » ne
datent pas d’hier,
et pour finir sur une magnifique
plaque de bronze,
gravée d’une rustica d’un
demi-centimètre
de haut, incroyable de subtilité quand
on pense à la difficulté de
graver ce type de matériau.
Mais l’exposition
montre aussi le dur travail des
archéologues
qui s’échinent à remonter
ces objets depuis le fond d’une
rivière
quasiment opaque d’alluvions, parcourue
par un trafic fluvial intense
et dans lequel on croise des silures qui
semblent
guère accueillants.
Leurs carnets de plongée et leur
croquis des sites ne sont pas
les moins artistiques de
tous les objets qui nous sont
montrés.
Le bouche à oreille
qui entoure cette exposition
rend quasiment impossible de suivre l’unique
visite guidée quotidienne (d'autant
qu'il n'y en a pas le dimanche !)
donc choisissez un autre moment
de la journée,
vous l’apprécierez au moins
aussi bien dans le calme et
la tranquillité d’un
début de matinée.
>[Cyprien Sapin]
PS : je me rends compte que je n'ai pas
parlé de l'émotion qui saisit le visiteur
en découvrant mille
objets de tous les jours dont le propriétaire
ou l'artisant qui les a fabriqués aurait
été bien étonné de savoir qu'ils figureraient
un jour dans les vitrines d'une exposition,
au début du XXIe siècle ou sur Internet…
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27/01/10 |
PoD |
Impressions à l'unité |
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[Impressions à l'unité] Le
livre se cherche actuellement un avenir
sous des formes diverses et variées, certaines
dans la direction d’une virtualisation de
plus en plus effrénée vers les « readers » spécialisés
ou même les ebooks universels qui s’adaptent
au support sur lequel ils sont lus, d’autres
tendent vers le livre de très mauvaise
qualité dont les frais de tirage sont tellement
bas qu’ils supportent la mise au pilon de
90% des exemplaires, d’autre enfin vers
les micro-tirages pour bibliophiles qui
concentrent toute la perfection technique
et esthétique
dont sont capables les rares imprimeurs
restant encore en activité.
Une autre voie
entre ces deux dernières
semble gagner du terrain, c’est ce que
les américains appellent le « print
on demand », c’est à dire
les impression à l’unité de
livres de qualité raisonnable. Ces ouvrages
restent pour l’instant plutôt chers,
mais diverses innovations techniques
devraient faire fortement baisser le
prix.
Ce sont les albums photo qui ont ouvert
la voie. Imaginez-vous rentrant de
vacances, vous avez deux cents photos
magnifiques vous montrant
en train de vous prélasser sur une
plage aux cocotiers magnifiques auprès
d’une
créature de rêve (nul n’a
besoin de savoir qu’en fait, vous avez
passé vos
vacances devant l’ordinateur et que
vous avez habilement utilisé Photoshop
sur les pages d’un catalogue de voyage).
Vous pouvez maintenant à des prix assez
raisonnables mettre en page votre album de
photos
directement sur internet et en commander
ensuite un petit
nombre d’exemplaires que vous pourrez
distribuer à vos
connaissances qui en baveront d’envie.
Mais
ce système n’est pas réservé aux
photos familiales, car si vous
avez comme moi nombre d’ouvrages anciens
glanés
ici ou là sous forme numérisée sur
Gallica ou Google Books, et que
vous trouvez inconfortable de lire
les 292 pages
de la « La
science de l’imprimerie... » de
Fertel (1723) sur un écran d’ordinateur,
vous pouvez éviter de dépenser
cinq mille dollars pour un exemplaire
original et n’en
dépenser que quelques dizaines pour
un exemplaire sur ce
genre de machine ou le faire fabriquer
sur ce
genre de site et en recevoir
rapidement un exemplaire à vos
dimensions et à votre goût.
Ainsi
finira peut-être la tyrannie du
plus grand nombre qui empêche la
parution de tout ouvrage dont
l’espérance
de vente est en dessous du million
d’exemplaires (j'exagère à peine),
et donc le progressif formatage
de tout ce qui se vend en librairie.
Justement, ces machines
pourront nous sortir n’importe quel
livre numérisé en moins
de quatre minutes, ce qui peut
parfois être
bien plus rapide que de retrouver
l’original
de « Traces,
signes, lettres » au
fin fond de l’étagère
du rayon « calligraphie » !
>[Padmi Padmoi]
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24/01/10 |
Blog |
L'Ivre de lettres... |
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[L'Ivre de lettres et de couleurs] Internet
est un territoire fabuleux car tout individu
isolé est à l'égal
des groupes plus puissants pour y monter
un site et y montrer ses talents à la totalité du
village planétaire. Certes ses talents
peuvent être pour le moins réduits
ou ce qu'il a à dire parfois carrément
nauséabond, mais un esprit curieux et attentif
peut bien souvent y voir clair.
Et puis,il y a aussi des perles rares...
A
l'occasion d'un message reçu récemment,
j'ai ainsi eu l'occasion de visiter
un blog titré « l'Ivre
de lettres et de couleurs » qui contient
les travaux d'une calligraphe à mon avis
assez exceptionnelle, Élisabeth Couloigner,
dont je me dois de signaler l'existence.
Car c'est ça
aussi, Internet, le « buzz » qui
complémente
par le bouche à oreille (ou plutôt
de boîte aux lettres à boîte
aux lettres, électroniques, bien sûr)
les « faiblesses » commerciales
des moteurs de recherche...
Ce qui m'a frappé dans
les travaux d'Abutilon (puisque tel
semble être son pseudo) ce sont les fonds
qui sont extrêmement élaborés,
avec des textures à la fois subtiles
et très construites, mais toujours
flamboyants d'harmonies colorées parfaitement
maîtrisées.
Et bien sûr l'écriture... une
technique parfaite, des formes équilibrées
et un très beau rythme... Mais on découvre
aussi au détour d'un clic des objets
plus rares comme des livres uniques,
certains très « classiques » et
très sages, d'autres beaucoup plus
débridés
mais toujours une parfaite technique
de réalisation.
Et
il y a aussi les carnets, des carnets
de travail sur lesquels Élisa a noté ses
essais avec, pour l'un, divers
types d'écriture,
divers instruments, diverses harmonies
de couleurs, pour l'autre des fonds
de matières
diversement colorées avec toujours
ces textures si diverses et si
recherchées. Il est particulièrement
intéressant de les parcourir (pour
ce qui en est montré) parce qu'on
voit là les ébauches d'une construction,
les recherches à prolonger ou les
voies encore inexplorées.
Bref, il vous faudra
un bon bout de temps pour épuiser
les richesses de ce blog, d'autant que l'auteur
y contribue quasi quotidiennement
! Alors bon
surf !
>[Theophraste Palmeri]
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21/01/10 |
Niouz |
Lenteur de l'écriture… |
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[Lenteur de l'écriture…] L’écriture
est décidément un moyen totalement
dépassé de prendre des notes. Il
n’y a qu’à voir les étudiants
de nos jours qui se rendent tous en cours
avec leur ordinateur portable sous le
bras pour comprendre
que plus personne ne prend
de cours sur un papier avec un stylo,
même à bille
(ceci pose d’ailleurs la question de la
fracture numérique et de l’inégalité qui
s’ensuit entre ceux qui peuvent se payer
un tel engin et leur confrères qui ne le
peuvent pas). Un bloggeur américain
a récemment
pris le temps de faire sur lui même l’expérience
de la prise de notes par divers moyens,
autant anciens que modernes : il a comparé le
temps pris par « l’écriture » d’un
même texte appris par cœur sur un téléphone
avec clavier tactile (iPhone), un téléphone
avec clavier physique (Palm Treo), un
ordinateur portable (clavier d’ordinateur),
deux claviers tactiles avec stylet et
reconnaissance de l’écriture
(Palm V et Message Pad Apple) et enfin,
notre bonne vieille écriture manuscrite.
Contrairement à mon
attente, ce dernier moyen utilisé depuis
la plus haute antiquité ne fini pas dernier,
les machines à stylet et reconnaissance
de l’écriture le dépassent
de loin (9 à 12 minutes pour griffonner
le texte alors qu’il ne faut que 5 minutes
et 30 secondes pour l’écrire à la
main) : il a donc bien existé des machines
très chères qui remplissaient moins
bien leur fonction que le tandem quasi
gratuit papier et crayon, comme quoi
la chasse au pigeon
a un passé déjà bien rempli
et vraisemblablement encore beaucoup
d’avenir.
Les téléphones portables
font un peu mieux, mais même le très
sophistiqué iPhone
(4 minutes 56 secondes) ne fait même pas
gagner une minute sur les notes manuscrites.
Le grand gagnant (avec 3 minutes 14
secondes) fêtera
bientôt ses 150 ans et c’est le
clavier d’ordinateur, descendant pas si
lointain du clavier de machine à écrire
puisque les touches en sont toujours
organisées
de la même manière depuis l’invention
de l’AZERTY en France. L’organisation
de ses touches n’a d’ailleurs rien à faire
avec la facilité de frappe, puisque c’est
pour éviter l’enchevêtrement
des baguettes supportant les lettres
que cette organisation (parfois délibérément
anti-ergonomique) a été choisie
: il est impossible d’y taper de longues
suites de touches trop rapidement,
ce qui laisse le temps à une lettre
de retomber à sa
place avant que la suivante ne puisse être
tapée ! De nombreuses alternatives plus
ergonomiques ont été proposées depuis
l'arrivée des ordinateurs, mais aucune
n'a pu prendre l'ascendant sur notre
bon vieil Azerty !
Il faut donc se résigner
: l’écriture
manuscrite ne sert quasiment plus
qu’à la
calligraphie, de même qu’aujourd’hui
la typo au plomb ne sert plus que dans
les éditions
d’art... Mais n’est ce-pas là justement
la preuve de leur valeur ?
>[Etaoin
Shrdlu]
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18/01/10 |
SMS |
Message perso |
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[Message perso] Je voudrais
profiter de l’occasion qui m’est donnée,
en ce début d’année, grâce à ce
post, pour remercier à nouveau tous les
amis délaissés dans le courant de
l’année et que le vent nous rapporte…,
le temps venu des vœux de fin d’année… A
tous mon amitié renouvelée. Je voudrais
surtout dire à Stéphanie combien
j’ai apprécié sa calligraphie
précieuse, ce visage de femme venu de la
Belle Époque, si joliment cousu à même
la toile de jute et… le rhodoïd. J’aime
tellement « la calligraphie » quand
c’est - avant tout et surtout - beaucoup
plus que du « métier » … comme
disait mon professeur, M. Corneille,
aux Beaux Arts de Toulouse - ou du « savoir-faire » (à prononcer
avec l’accent de Rodez), ou de la resucée
de master chief 117 – mais tout simplement
de la pure Poésie… (et ça
c’est difficile à acquérir…isn’t,
ou parfois c’est inné tout simplement)… Merci
aussi à Laurent Rébéna pour
sa carte de vœux, (comme chaque année
renouvelée, en manque de mots…),
mais aussi pour notre (très) longue conversation
téléphonique si passionnante sur
Van de Velde et le site Internet qui
vend ces merveilleux fac-similés… venu
d’un
autre temps…, là on joue dans la
cour des très très grands… A
vous de voir :
1 – ici
2 – ici aussi
3 - & là…
Laurent Rébéna me signale également
la tenue prochaine, le 17 et 18 avril 010, à Paris,
d’un stage à ne pas manquer sur les écritures « Art
Nouveau » de Bruno Riboulot… et
franchement, là, (j’ai vu quelques
photos…) - ça vaut le « détour » question
tenue du pinceau ! Et une conférence
le 16 sur le même sujet…
Bon… Voilà… voilà…
>
[Teg]
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14/01/10 |
2010 |
Calendrier des stages |
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[Calendrier
des stages] En ce
moment, la boite aux lettres du BdG
déborde
de courriers angoissés à propos
de notre retard dans la publication
du calendrier des stages Graphos
pour 2010. Malgré diverses
tentatives de corruption pour avoir
l’information
en avance, je me suis refusé à toute
compromission pour vous livrer en
ce jour un calendrier (presque) définitif.
Cette treizième année ne
sera plus organisée
comme les douze qui l’ont précédée
en une partie paléographique et une
partie créative mais démarrera
par un stage sur les Versales, suivi
d’un
cycle complet de trois stages sur
l’utilisation
du pinceau, puis, passant à la plus
extrême post-modernité, nous
aborderons le marker et nous rencontrerons
Lucas Duch qui nous initiera aux « Tags& Grafs,
Grafs & Tags ». La fin de l’année
abordera plusieurs sujets créatif et
nous conclurons cette treizième année
par un stage de mail-art qui, si
j’en
juge par le récent contenu de ma boîte
aux lettres personnelle, aura du
mal à dépasser
la réussite de celui de cette année
!
Voici donc ce qui vous attend :
24 Janvier • Les Versales.
21 Février
• Cycle « Traces
et pinceaux »
1 – Le
Pinceau feutre.
14 Mars • Cycle « Traces
et pinceaux »
2 – Le
Pinceau en martre.
11 Avril • Cycle « Traces
et pinceaux »
3 – Le
Pinceau plat.
23 Mai • Le Marker
Études
et Recherches calligraphiques.
27 Juin • Rencontre avec
LUCAS DUCH
(sur réservation)
«
TAGS & GRAFS, Grafs & Tags »
Culture
Hip Hop, Signatures, Art des
rues &
Calligraphies
urbaines avec Lucas Duch,
taggueur,
artiste urbain
et infographiste.
24 Octobre • « La Lettre
dessinée »
Stabilisation d’une écriture,
du geste à la forme.
14 Novembre • « L’Ex-Libris »
Études
calligraphiques contemporaines.
5 Décembre • Grand
Banquet Graphos
MAIL
ART « Around The World
! »
Ces dates sont également
en ligne dans la rubrique
stage de notre
site. Ca ne vaut pas le calendrier
des Dieux du Stade, mais
avouez tout de même que ça
a de la classe ! Bon appétit
!
>[Jules Grégoire]
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11/01/10 |
Blog |
Marine
Porte de Sainte Marie |
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[Marine
Porte de Sainte Marie] Bien qu'informé depuis
quelques temps de l'ouverture du blog
de Marine Porte de Sainte Marie, ce n'est
que récemment
que j'ai pris le temps d'aller y faire
un tour (sans quitter mon fauteuil, rassurez-vous).
Et vu ce que j'y ai trouvé, je ne puis
que vous encourager à suivre mes traces
(dans le virtuel, bien sûr).
Car on y découvre
une série de travaux très divers,
mais portant tous cette écriture calligraphiée
que j'ai trouvé si réussie sur
les objets de Princesse à plumes. Sur
ce blog il s'agit plutôt de travaux « à plat » plus
classiques dans lesquels elle déploie
d'autres styles d'écriture, quelques
superbes capitales par exemple, mais
aussi un bel ensemble
de fonds, toujours très recherchés
avec de belles textures et surtout
des harmonies colorées à la
fois subtiles et contrastées (enfin ce
que l'on peut en voir par Internet
!). Si beaucoup de ces travaux sont
des aphorismes calligraphiés,
on y découvre aussi une série
de folies postales qui n'aurait pas
parus déplacés
au cours du dernier stages Graphos
sur ce thème
!
Bref, prenez le temps de visiter ce
blog, et surtout remontez le temps
pour découvrir
tous les thèmes et toutes les formes
des travaux de Marine.
>[Jean Domitien]
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07/01/10 |
3D |
Mandelbulb |
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[Mandelbulb] Il
faut dire qu'au BdG, nous avons toujours été fascinés
par la synergie qui peut exister entre
la science et le arts. Cette synergie opère
dans les deux sens, soit que la science soit une
source
d'inspiration dans le processus de création
artistique (par exemple les travaux de
Salvador
Dali ou M.C.
Escher), soit que la science
fournisse
des images totalement magnifiques de
la simple « réalité » alors
qu'aucun artiste ne semble à l'œuvre
(sauf un hypothétique architecte de l'univers).
C'est
un représentant ce cette dernière
catégorie que nous propose Mandelbulb.
Si certains d'entre vous ne connaissent
pas l'ensemble
de Mandelbrot, apprenez
qu'il s'agit d'un concept
mathématique d'une extraordinaire complexité issu
d'une équation absolument simple, comme
quoi la complexité peut parfois se cacher
derrière une masque de trompeuse simplicité.
Cet ensemble fractal a fait l'objet
de moultes représentations visuelles
toutes plus sophistiquées
les unes que les autres (votre serviteur
a d'ailleurs épuisé en
son temps pendant des jours une machine
ultra-puissante à produire
des images fort réussies), mais les auteurs
de Mandelbulb franchissent un pas de
plus : ils passent à la 3D et visualisent
cet ensemble en volume, ce qui lui
donne une réalité incroyable
mais révèle aussi des structures
semi-régulières d'une grande beauté.
On y trouve des grottes, des rochers,
du caramel, des brocolis et même des choux
romanesco, ce qui montre bien que les
mathématiques
sont à l'œuvre partout dans la nature.
Parcourez
donc ce
site (cette
page en particulier
mais d'autres sont tout aussi
foisonnantes
en superbes images) et régalez-vous de
cet univers virtuellement réel (ou réellement
virtuel). Vous y trouverez même une vidéo
qui vous promènera au cœur de cette
merveille.
>[Spongium von Sierpinski]
PS : en parlant de 3D, allez
absolument voir Avatar en ce moment
au cinéma.
La beauté de la planète Pandora
et de ses bleus habitants (non
ce ne sont pas des
schtroumpfs) sont à couper le souffle
et font facilement oublier le scénario
ultra-simpliste. Et en 3D on y
est totalement immergé, ce
qui est une rare bonheur.
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01/01/10 |
2010 |
Bonne année ! |
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[Bonne année !] En
ce début d'année 2010, toute l'équipe,
encore occupée à se gaver de champagne
débouché pour
fêter le quatrième anniversaire du
BdG, la treizième année de Graphos
et le passage à l'an
nouveau, toute l'équipe, donc, entrouvre
un œil
vitreux et titube lamentablement vers
le clavier de l'ordinateur pour vous
souhaiter une
bonne année 2010
(de TEG
ici & de PFB
là) avec tous nos vœux
de belle écriture,
manuscrite ou typographiée, d'enrichissantes
rencontres avec de superbes personnalités
et d'émerveillements graphiques encore
plus éblouissants.
Nous vous promettons de notre
côté une
année pleine d'articles sur des thèmes
divers et variés,
sans une once de publicité,
concernant tous les sujets touchant
de près
ou de loin (et parfois de très très loin)
à la lettre sous toutes ses formes
et toutes ses manifestations.
Joyeuse
année 2010 à tous nos lecteurs
et un grand merci à tous
ceux qui ont contribué par
leurs articles, leurs informations
et leurs encouragements à faire
de ce blog ce qu'il est devenu.
>[zeBdG]
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>Vous
envisagez de remettre en cause les fondements de
la mécanique quantique ?
Rejoignez le [BdG] !
news@leblogdegraphos.net
>Faites stériliser votre [Blog].
news@leblogdegraphos.net
>Abonnez-vous à la
[LdT]
news@leblogdegraphos.net
>André Bloggo kidnappé le 20 janvier
1997 pour jeux de mots approximatifs vient d’être
relâché après le versement d’une
rançon du Pdg du [BdG] de 800 000 €.
news@leblogdegraphos.net
>Ze
blog on ze [Glob]
[Validez sur le BdG]
news@leblogdegraphos.net
>Patrick Bruel &
André Bloggo, en finale
du World Poker Tour, sur
le [BdG].
news@leblogdegraphos.net
>Speed
Dating avec André Bloggo :
- Je suis……………..……
- Ma région………………
- Je recherche………….
[Validez sur le BdG]
news@leblogdegraphos.net
>Scoop du [BdG] - André Bloggo, l’entraîneur
de l’OM vient d’être limogé pour
avoir tapé sur un ballon.
news@leblogdegraphos.net
>Les
citations du [blog]
sont d’André Bloggo.
news@leblogdegraphos.net
>Bienvenue sur le site d’André Bloggo,
http://A-Bloggo.com,
Blagues en stock, Sandwiches, Pan-Bagnat, Ouvert
7j/7.
news@leblogdegraphos.net
>Soyez
original !
Passez en bas débit grâce à notre
[blog]
news@leblogdegraphos.net
>Information légale.
Les expérimentations monstrueuses du professeur
Victor Bloggenstein sur ce le [BdG] ne sont effectuées
que sur son Webmaster.
news@leblogdegraphos.net
>Googlez
ce [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Embarquement immédiat sur le >[BdG]
porte 15, à destination de Paris, Vancouver,
Londres, Brie-Comte-Robert.
news@leblogdegraphos.net
>Soignez
votre [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Partez en week-end
le lundi grâce à notre [blog]
news@leblogdegraphos.net
>[Big
Blogger] is watching you...
news@leblogdegraphos.net
>Le forum du [blog]
(click here)
news@leblogdegraphos.net
>Soyez
original !
Passez en bas débit grâce à notre
[blog]
news@leblogdegraphos.net
>Googlez ce [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Partez
en week-end le lundi grâce à notre
[blog]
news@leblogdegraphos.net
>Plan du [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Le
[blog] pratique
en 10 leçons
news@leblogdegraphos.net
>La citation du [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Le
forum du [blog]
(click here)
news@leblogdegraphos.net
>Engagez-vous
dans un [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Le
forum du [blog]
(click here)
news@leblogdegraphos.net
>Engagez-vous dans un [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Attention
veuillez manipuler avec une infinie précaution
votre souris sur le [BdG]. Celui-ci est entièrement
piégé au C-4.
news@leblogdegraphos.net
>Bloggo, haricot, Nicolas Hulot ! sur le [BdG].
Jeux de mots maître Capello !
news@leblogdegraphos.net
>Le petit André Bloggo est attendu par
ses parents caisse 11.
Je répète, le
petit André Bloggo (…)
news@leblogdegraphos.net
>La
République populaire de Chine menace le [BdG]
de sanctions économiques si ce dernier persiste à maintenir
un embargo sur les rillettes du Mans,
(infos AFP).
news@leblogdegraphos.net
>André Bloggo Président !
news@leblogdegraphos.net
>Offrez
des [blogs]
news@leblogdegraphos.net
>Ze blog on ze [Glob]
news@leblogdegraphos.net
>Soutenez
le BdG
envoyez vos dons !
news@leblogdegraphos.net
>Photos numériques en 4D
news@leblogdegraphos.net
>3258
visites aujourd'hui
2348187 visites au total
726 billets affichés
5440 commentaires
news@leblogdegraphos.net
>Ici Londres… « Les artichauts
sont crus - je répète, les artichauts
sont crus…Le Modem a refroidi, je répète
Le Modem a refroidi… »
news@leblogdegraphos.net
>Actuellement
personne sur le [blog] (à part vous)
news@leblogdegraphos.net
>La Planète Bleue est une poubelle !
Signe ici la pétition de Nicolas Hulot sur
le [BdG].
news@leblogdegraphos.net
>Abonnez-vous à la
[LdT]
news@leblogdegraphos.net
>[Info Blog]
Eugène Poubelle
(1831–1907),
Il fut préfet de la Seine et inventeur de
la poubelle.
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>La
Calligraphie on Ze Blog – Le [BdG] canal historique.
news@leblogdegraphos.net
>Ajouter [KadoDuBlog] à vos favoris
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| Informations illégales
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>Speed
Dating sur le [BdG]
- Inscrivez-vous ici et gagnez un voyage pour
trois personnes au Turkmenistan.
news@leblogdegraphos.net
>Toute ressemblance avec le [BdG] serait :
- purement fortuite !
- du pompage Simone…
news@leblogdegraphos.net
>La
mort d'un supporter du [BdG] abattu par un policier
jeudi soir près du Parc des Princes remise
en question par un témoin.
news@leblogdegraphos.net
>Si tu es un fidèle de ce [Blog], alors
n’éteins surtout pas ton ordi et ne
bouge plus ta souris pendant 24 h. La prochaine info
va bientôt arriver !
news@leblogdegraphos.net
>Googlez
ce [Blog]
news@leblogdegraphos.net
>L’abus de [blog] nuit gravement à la
santé
news@leblogdegraphos.net
>Sachant
que les plugins DC1 ne sont pas compatibles
DC2 la modification du formulaire nouvelle version
du plugin
DcDiggLikeIt qui passe en version 1.6, …
- dois-je pour autant quitter Isabella, sur
le [BdG] ?
news@leblogdegraphos.net
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