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Décembre
C'est le gouvernement
qui devrait avoir peur de son peuple, et
non l'inverse !
V for Vendetta
Si
tu es seul à
rêver,
ce n'est
qu'un rêve,
si vous rêvez à plusieurs,
c'est la réalité qui commence.
Chant populaire brésilien
Le blanc est
un significatif silence qu'il n'est pas moins
beau
de composer
que les vers.
S. Mallarmé
Rien n'est écrit.
T.E. Lawrence
Ses dents
largement découvertes signifient à tous que
le loup ne se nourrit pas que de rêves.
Henri Michaux
On n'a pas
encore découvert ce langage qui pourrait
exprimer d'un seul coup ce que l'on perçoit
d'un clin d'œil.
N. Sarraute
Je ne veux
que du magnifique et je ne travaille pas
pour le vulgaire des lecteurs
G. Bodoni
En typographie,
il n'y a qu'un seul degré de bien :
la perfection
Maximilien Vox
Il
n'est pas nécessaire d'être fou pour
travailler ici, mais ça aide
Jacques Bergier
Un intellectuel assis va moins loin
qu'une brute qui marche
M. Audiard
Bonjour,
je suis heureux de voir ici plus de chapeaux
de cowboys que de cravates
Georges W. Bush
Inter
Scientias, non minima est Typographica
Anonyme,
Graz 1673
Les
lettres, signes hiéroglyphiques que la matière
fait à l'esprit
Lamartine
|
Décembre
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29/12/15 |
Big |
L'embonpoint des livres |
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[L'embonpoint des livres] Intéressante
question que se pose le
Guardian, en anglais hélas,
est-ce que les livres deviennent de plus en plus épais
? En tant que gros lecteur, je me suis souvent
fait la réflexion ces dernières
années que certains romans, pas forcément
aussi denses et complexes que Guerre et paix, dépassaient
parfois les 600 pages allant même pour les
plus obèses jusqu’à 800 pages
et plus. Pour une intrigue plus développée
? Pas forcément. Pour un plus grand nombre
de personnages à la psychologie plus approfondie
? Sans doute pas. Alors pourquoi ?
Je me souviens quand est paru Dune de Frank Herbert, un pavé de 600 pages
en grand format, un des premiers livres de
science-fiction
si épais, je me disais qu’il devait
y avoir tout un monde à l’intérieur.
Et en le lisant j’ai découvert
que oui, et qu’il était si complexe
qu’il
fallait bien autant de pages pour nous
narrer par le menu la vie de Paul Atréides.
Mais comment se fait-il alors que l’univers
bien moins vaste et riche de Metro
2033 de Dmitri
Glukhovski
en fasse 640 ? Et soit suivi de Métro
2034 qui en fait à peine moins ?
L’article
du Guardian tente de trouver des
réponses à ce
qui semble bien être
un fait avéré. Tirage à la
ligne des auteurs ? Volonté de faire
sérieux
et riche en proposant des volumes
de plus en plus énorme
de la part des éditeurs ? Typographie
plus lisible et marges plus conséquentes
des imprimeurs ? Pour ce dernier
point, je vous rassure,
le volume du livre n’est pas un indicateur
de lisibilité, en tout cas pas pour
les formats poches, et tous ceux
qui se sont plongés
récemment dans quelques romans fleuves
en petit format pourront en témoigner.
Même en grand format, les
Bienveillantes de Jonathan
Littell avec ses dialogues en continu
dans un texte qui fait
tout de même
1400 pages auraient mérité de
sortir en plusieurs volumes, plutôt
que de nous infliger ce texte déjà difficile à lire
de par son sujet dans une mise en
page qui en rend la digestion si
pénible, malgré la
qualité intrinsèque du texte
et de l’angle d’approche du sujet.
Alors,
il nous reste à faire un peu de
musculation en prévoyance des visites à la
librairie, et à prévoir nombre
de sacs renforcés si nous ne voulons
pas voir nos achats éparpillés à la
vue de tous sur les trottoirs. Et
on dit que les gros lecteurs sont forcément
chétifs
et maigrichons, ce ne sera sans doute
plus le cas dans un futur proche !
>[Elstir Alaligne]
PS :notre illustration représente le produit
d'une idée aussi sotte que grenue d'imprimer
tous les articles de Wikipedia. S'il
fallait un troupeau de mouton pour produire
une bible au Moyen Âge, il a sans doute
fallu pas mal d'arbre pour produire un
tel pavé !
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25/12/15 |
Noël |
Joyeux Noël |
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[Joyeux Noël] Emergent
un peu difficilement d’une nuit de Noël
longue, chaleureuse et bien arrosée, toute
l’équipe du Blog de Graphos vous
souhaite un joyeux Noël !
>[zeBdG]
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21/12/15 |
3D |
Typo 3D |
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[Typo 3D] Ça
ne sert à rien, mais c’est beau.
Comme certains laboratoires de recherche,
des artistes
produisent également des choses totalement
inutiles mais au moins elles au l’intérêt
d’être belles.
J’en veux pour
preuve l’idée
géniale d’un artiste chinois, Zhou
Hongtao, qui utilise les imprimantes
3D fort à la
mode en ce moment, pour créer de magnifiques
pages de caractères en relief. L’idée
est simple mais il fallait l’avoir, il « imprime » la
page en rajoutant des hauteurs variables
aux différents
caractères, créant ainsi un petit
paysage qui ressemble fortement aux
centres villes des cités américaines
avec leurs gratte-ciels et leurs rues à angle
droit. Et c’est normal puisque c’est à partir
de ce que les pédants nomment des modèles
numériques de terrain qu’il calcule
ses œuvres. Non content d’imprimer
des caractères chinois, il utilise son
idée, baptisée Textscape avec
des caractères occidentaux, voir même
simplement avec des caractères en Braille
permettant ainsi même aux aveugles de
toucher du doigt son innovation.
Alors là,
je dis bravo, c’est très
simple et très beau !
>[Arletti Paux]
PS : et merci à Graphiline pour avoir signalé
cet artiste !
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17/12/15 |
IA? |
NaNoGenMo-2015 |
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[NaNoGenMo-2015] Il
y a franchement des informaticiens un
peu dérangés
de la cervelle. Savez-vous que pour la
troisième
fois, un
concours a été lancé qui
propose à tout un chacun, maitrisant la
programmation bien entendu, d’écrire
un programme qui doit générer un
roman de 50000 mots au minimum ? Oui,
vous avez bien lu, il faut demander à un
ordinateur de produire un texte, la définition
du texte acceptable reste entièrement libre,
texte qui sera jugé pour sa qualité sachant
que les seules contraintes sont de publier
le texte en question et à la fin du concours,
de publier les sources du programme qui
a généré ce
texte.
Cette année, 188 candidats ont répondu à l’appel.
Alors bien sûr, il y a des textes qui
sont sans doute très « art conceptuel » comme
celui qui correspond à l’énumération
des noms des couleurs de chaque pixel
de l’image
de la couverte d’un roman d’Hemingway.
Je vous le traduis : bronze, bronze,
bronze, terne, or, bronzage foncé, etc… Pas
très
lisible, en tout cas pour un humain.
Bien entendu, les
geeks de tout bord se sont amusés à proposer
des contributions plus farfelues les
unes que les autres, dont une
qui me plait ben et qui consiste à reprendre
Moby Dick, le roman hautement symbolique
d’Hermann
Melville et d’en remplacer une partie
du vocabulaire marin par des termes
issus de l’univers
cyberpunk. Bien
vu, le célèbre
début
du texte est tout particulièrement
soigné.
Une contribution qui m’a plus particulièrement
intéressé est celle de
Lisa
Daly qui a créé un
programme qui tente de reproduire
le manuscrit Voynich, avec sa graphie
si particulière et ses figures étranges.
Le résultat est intéressant
même si, en toute subjectivité,
je trouve qu’il y manque une bonne
part d’étrangeté du
manuscrit original.
Vous pouvez
vous promener dans les diverses
contributions qui sont en libre accès sur
Github, un site que les programmeurs
connaissent bien, mais qui
est d’usage
suffisamment simple pour
ne pas requérir
dix ans d’études
de la programmation pour
y accéder !
Bon c’est une raison de plus de lire l’anglais,
il semblerait que les plus
fous ne soient pas forcément les Romains
ni les Gaulois !
>[Madmacs]
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13/12/15 |
Uh? |
Mais à quoi ça sert ? |
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[Mais à quoi ça sert ?] Franchement,
on se demande ce que certains laboratoires
ont dans l’idée quand ils proposent à notre
admiration des innovations aussi bizarres
qu’inutiles,
en tout cas pour des humains moyens tels
que votre serviteur. Quel est l’intérêt, à par
passer en première page des journaux, d’annoncer
au monde stupéfait que l’on vient
de réussir à imprimer
une image en couleur de moins de 100 micromètres
de côté, c'est-à-dire qu’elle
tiendrait sur la section d’un cheveu humain,
soit une résolution effective de 127000
dpi. Bien entendu, le Livre des Records
leur a immédiatement accordé la
faveur d’y figurer. Mais d’application
pratique, à part
de pouvoir faire de la pub pour les microbes,
je n’en vois guère.
Un
autre article recensait récemment l’utilisation
des mots comme « réalisation formidable », « innovation
incroyable » « avancée stupéfiante » dans
les articles scientifiques et signalait
qu’ils étaient
en hausse de plus de 50%. ET la raison
en est fort simple, alors qu’il y a quelque
temps encore, la qualité d’un article
scientifique était
jugée par ses pairs sur son contenu,
aujourd’hui
les responsables administratifs de
la recherche, incapables d’utiliser ce
critère,
se contentent de juger, et donc d’accorder
les conséquents budgets afférents, en
fonction de sa visibilité dans les médias,
le nombre de clics sur la page qui
en propose le résumé ou le nombre
de vision des pubs qui ornent le moteur de recherche.
Et
donc une avalanche d’articles plus sensationnalistes
les uns que les autres, de
découvertes
non reproductibles, en attendant
la contre vérification
le budget, lui, est arrivé, et surtout
l’installation d’une espèce
de pensée unique qui empêche
les avis contraires au courant d’idée
principal de se manifester. C’est ce
que dénonçait il y a quelques
années
un météorologiste qui avait
eu la mauvaise idée de proposer un
article pas tout à fait en accord avec
l’idéologie à la
mode du catastrophisme climatique,
son budget de recherche avait été supprimé,
ses équipes dispersées, bref,
un enterrement de première classe.
Voilà ce
qui arrive quand on laisse les incompétents aux
manettes. Et à voir
le monde d’aujourd’hui je crois
qu’il
n’y a pas que dans la recherche qu’ils
sont arrivés au pouvoir.
>[Larissa Sairarient]
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9/12/15 |
Bio |
Deus sive natura |
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[Deus sive natura] Et encore
une série de belles photos de la nature
vue de près… ou de loin. Cette fois,
le thème est BioArt donc l’art de
la vie. Et il y a une fois encore de
magnifiques images, et même des films, comme
cette magnifique croissance de bactéries
dans une boite de Petri ou cette colonie de vers
qui forme une
magnifique couronne poilue, en passant
par cette incroyable macrophotographie de l’émail
de nos dents que j’ai été bien
incapable de reconnaître à) première
vue.
Parcourez donc ces photos et découvrez
les fort belles images des gagnants
de cette année,
mais n’oubliez pas d’aller faire
un tour du côté des galeries des
gagnants des années précédentes,
vous verrez qu’elles recèlent bien
d’autres
beaux portraits de la nature sous toute
ses formes.
Seul bémol à mon avis,
certaines photos sont hautement retouchées,
comme toutes celles prises au microscope électronique
puis ensuite colorisées (le microscope électronique
ne donne que des images en noir et
blanc) ou bien les images de synthèse
certes magnifiques mais qui sont
bien loin de la réalité des
choses, on admire là la qualité du
dessinateur ou du coloriseur mais
pas la beauté de
la nature.
Ceci dit ne boudons pas
notre plaisir et laissons-nous émerveiller
par la beauté divine
qui est celle de la nature. Deus
sive natura nous enseigne Spinoza.
>[Alba Rouche]
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5/12/15 |
Net |
E-Corpus en ligne |
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[E-Corpus en ligne] Suite à l’article
sur la mise en ligne des manuscrits de
la BM de Lyon, un fort sympathique lecteur
du BdG me signale
l’existence d’une autre initiative,
arlésienne cette fois. Il s’agit
de E-CORPUS dont
il nous précise que « cette
base, créée par le Centre de Conservation
du Livre d’Arles [CCL] (désormais
COPEIA), en partenariat avec la Région
PACA, la Communauté Européenne et
l’Unesco, met en ligne des milliers de manuscrits
et de documents rares et inédits conservés
dans les fonds d’établissements privés
et publics couvrant en particulier l’ensemble
de la zone euro-méditerranéenne
: cent livres ne valant pas voir, faites
un petit tour sur le site pour vous faire
une idée
de sa richesse ». Ce que je fis dans
la minute, vous vous en doutez bien.
Et ce site propose en effet des documents fort
divers que je vous cite pêle-mêle,
depuis des modèles calligraphiques ou
paléographiques
d’écritures anciennes, jusqu’à des
recueils d’étoffes indiennes en
passant par tout un fonds de livres
autour de Nostradamus donc quelques
beaux exemplaires d’époque.
La période couverte va depuis l’antiquité grecque
et phénicienne jusqu’à des
documents contemporains, dont quelques
beaux manuscrits berbères écrits
en touareg dont l’esthétique
raffinée est fascinante, même pour
ceux qui comme moi, n’en déchiffrent
pas un seul mot.
La navigation est très
proche de ce que l’on trouve sur les sites
de recherche universitaire et nécessite
donc quelques efforts pour s’y habituer,
mais les documents que vous allez découvrir
valent largement le temps que vous passerez pour
apprendre à y naviguer.
>[Manu Scrit]
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1/12/15 |
10! |
Le BdG a dix ans |
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[Le BdG a dix ans] Et bien
oui, le BdG a dix ans ! Un compte rond
pour ce début décembre 2015. Si
si, descendez tout en bas de la colonne de gauche,
vous y trouverez
des liens qui vous mènent tout droit au
fin fond du passé, en ce premier décembre
2005 où paraissait le premier article du
BdG sur le Manuale typographicum d’Hermann
Zapf, merveille typographique, perfection
de la mise en page, sublime ouvrage montrant tout
ce
qu’un maître peut produire quand il
est arrivé au sommet de son art.
Aujourd’hui
dix ans après, 1122 articles
plus loin, nous sommes fiers d’avoir tenu
contre vents et marées, avanies informatiques
et grosses flemmes éditoriales. Les statistiques
montrent une fréquentation régulière
d’entre 200 et 300 visites par jour, avec
un creux pendant les vacances, (oui,
vous nous lisez majoritairement au
travail ?) venant de
tous les pays du monde, même les plus
obscurs (un clic mal placés et vous voici
devenus visiteur du BdG, cher habitant de Niue).
Bref, avec des hauts et des bas, des
fréquences
d’articles hautement variables en fonction
des occupations des uns et des autres,
des pseudos divers et variés aux jeux
de mots fleurant bon l’Almanach Vermot,
et depuis quelques temps une concession à la
modernité informatique
en la création d’un compte Twitter.
Bon pas encore d’un compte Facebook, il
ne faut pas aller trop vite.
Je repense
encore à la maquette montrée à l’époque
aux graphosiens présent pour le stage
de calligraphie tibétaine avec Jigmé Douche
et l’exposition de calligraphie qui
l’accompagnait.
Qui aurait cru, et nous les premiers,
que nous serions encore en ligne
dix ans après
?
Alors buvons ensemble une bonne
coupe de champagne virtuel, du
meilleur car dans le monde virtuel du
village planétaire, le
meilleur et le pire sont aussi
facile à trouver
au bout d’un clic, et soufflons dignement
et dans la joie les dix bougies
virtuelles de notre gâteau virtuel
d’anniversaire
qui ne nous fera pas monter la
glycémie
d’un poil !
Bene valete et semper vivat
!
>[zeBdG]
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Novembre
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7/11/15 |
Clic |
Renaissance… |
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[Renaissance…] On
connaissait la petite manie de Peter
Greenaway de glisser dans certains de ses films
des tableaux
classiques en suspendant le mouvement
des acteurs juste durant quelques dixièmes
de secondes, le temps pour le spectateur attentif
de repérer
la référence mais sans trop lourdement
insister pour ne pas casser la fluidité de
l’image. Tout un art dans lequel il est
passé maître.
Tout à fait par
hasard, s’il existe,
voici un autre détournement du même
genre, bien moins sérieux et plus humoristique à mon
goût, il s’agit des
travaux de Freddy Fabris. Ce photographe demande à des mécaniciens
automobiles de camper des scènes de tableaux
plus ou moins connus dans leurs habits
de travail, et insère à l’arrière-plan,
plus ou moins discrètement, les éléments
du décor des tableaux originaux. Bien souvent,
rien que la position des personnages
permet de reconnaître tel ou tel chef d’œuvre
même si je trouve tout de même assez
difficile de nommer les originaux. Je
me dis bien mais oui, c’est… oui cd
fameux tableau… sans
parvenir à le nommer tant le changement
de décor et de costume a quelque chose
de déstabilisant.
Le tout forme à la
fois une resucée
de ces chef d’œuvres mais personnellement
m’interpelle également puisque quand
Michel Ange peint le plafond de la chapelle
Sixtine, il y utilise comme modèles non
point des personnages connus de l’époque
mais bien plus vraisemblablement des
gens croisés
ici ou là dont le physique se prête
bien au personnage qu’il veut camper. Et
de même pour Freddy Fabris qui nous montre
des gens ordinaires dont l’apparence a été à peine
transformée par quelques postiches pour
certains d’entre eux.
C’est une fois
de plus le bon côté d’internet
que de pouvoir rendre visible à l’admiration
du monde entier les travaux remarquables
d’artistes
méconnus. Et gageons qu’ils sont
encore nombreux à mériter de sortir
de l’ombre.
>[René Sens]
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3/11/15 |
Nord |
Journées de Luxeuil |
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[Journées de Luxeuil (2/2)] Le
lendemain dimanche matin, la typographie était à la
fête avec deux conférences par un
professeur et un élève de l’ANRT de Nancy qui nous ont parlé de la difficile
création d’une police de caractère
numériques de cette écriture ultra-ligaturée
et des divers choix qui s’offrent au concepteur.
Abandonnons dès le départ la lisibilité,
ce n’est pas avec ce genre d’écriture
que vous pourrez faire votre prochaine
carte de vœux, encore que, nous avons plutôt
réfléchi sur les diverses possibilités
en matière de stabilisation depuis le dessèchement
complet si on en élimine toute trace de
la main jusqu’à la profusion des
formes graphiques si on veut respecter
le geste qui lui a donné naissance.
L’après-midi,
ces journées
se sont terminées par une visite de Luxeuil
en général et de l’exposition
consacrée à cette écriture
en particulier, avec une grand moment
d’émotion
devant un tout petit bout de parchemin
prêté par
l’abbaye de Saint Gall, unique et rarissime
comportant quelques lignes de cette belle écriture
retrouvé tout à fait par hasard
dans le rembourrage d’un étui. Les
discussions furent longues et passionnantes
devant ces témoignages historiques de la
réalité de
cette écriture.
La séparation fut
longuement retardée
mais devint inévitable eu lieu en fin d’après-midi.
Mais nous avons tous convenu de nous
retrouver pour les prochaines journées
d’études
tant nous avons été accueillis chaleureusement
par les animateurs de ce colloque mais
aussi par les membres de l’Office du tourisme
de Luxeuil, les amis de Saint Colomban et bien
entendu le
personnel de l’Abbaye qui nous a reçu.
Alors si vous avez manqué ces première
journées d’étude ne faites
pas deux fois la même bêtise, notez
bien les dates du prochain colloque quand
elles seront annoncées !
>[Aimé Rovée]
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Octobre
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31/10/15 |
Nord |
Journées de Luxeuil |
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[Journées de Luxeuil (1/2)] Je
me rends compte que je ne vous ai pas
encore relaté les
deux
délicieuses journées d’étude
sur l’écriture mérovingienne
de Luxeuil. Souvenez-vous, je vous avais
prévenu,
ce colloque avait lieu tout début octobre, était
organisé par les Amis de Saint
Colomban,
dont on fête cette année les 1400
ans de la disparition, et animé par Claude
Laurent François.
Alors ce fut un régal.
Découpé en
trois demi-journées, il a attiré beaucoup
de monde malgré le peu de vision grand
public du sujet et a été un grand
moment paléographique, calligraphique
et typographique. Et pour tout vous dire
aussi, un grand moment d’amitié,
car retrouver une brochette de lursiens
en goguette en dehors
de la traditionnelle semaine d’août
a été une grande joie.
Le samedi
matin, nous eûmes droit à une
série de conférence sur la paléographie
de cette mérovingienne avec exploration
des conditions de son apparition mais
aussi mise en contexte dans l’histoire
des écritures
médiévales, conférence
données
par divers spécialistes du sujet, professeur à l’école
des Chartes ou brillants universitaire,
nous avons été éblouis
par tant d’érudition sur l‘estrade
mais aussi dans le public ! L’après-midi était
dévolue à la calligraphie, avec
la présence de Laurent Rébéna
et Bruno Gigarel, dont l’exposé théorique
a été suivi d’éblouissantes
démonstrations qui sortaient largement
du cadre de l’écriture de Luxeuil
puisque nous avons vu en « live »,
je cite pêle-mêle, de l’écriture
mérovingienne, normal, une anglaise fleurie
comme seul de grand professionnels
savent la tomber, une belle texture bien charpentée
mais aussi bien balancée, et pour finir
une capitale romaine au pinceau façon
révérend
père Catich qui m’a fait, personnellement
tomber la mâchoire d’admiration
devant tant de virtuosité. Un très
grand moment de « faire » qui venait
agréablement
complémenter tant de moments de « dire »..
(à suivre…)
>[Aimé Rovée]
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25/10/15 |
Net |
Les manuscrits de Clairvaux |
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[Les manuscrits de Clairvaux] Et
encore une bonne nouvelle pour tous les
calligraphes amateurs de manuscrits anciens où puiser
une salutaire inspiration pour les travaux
contemporains : l’abbaye de Clairvaux vient
de mettre la
totalité de ses merveilleux
manuscrits en ligne.
Vers la fin du XVe siècles,
l’abbaye
comptait environ 1750 manuscrits qui
ont été transférés à la
Révolution dans les archives de l’État
où ils ont du subir un petit peu d’évaporation
puisqu’on nous explique qu’il n’en
reste aujourd’hui plus que 1150 soit quand
même plus de 600 manuscrits disparus en
deux siècles. Gageons qu’ils n’ont
pas été perdus pour tout le monde,
et que quelques archivistes indélicats
se sont sans doute un peu « payés
sur la bête » comme on dit.
Les manuscrits restants en 2009 ont d’ailleurs été ont été inscrits
au registre « Mémoire du
monde » par
l’Unesco, dont j’apprends l’existence à cette
occasion, et dont la page web nous
propose une galerie
de photos souvent
fort intéressantes.
Alors bien entendu,
cela fait donc belle lurette qu’un
ensemble de documents aussi précieux
n’est
plus localisé à l’abbaye
elle-même, ils ont été transférés
depuis longtemps dans une médiathèque
moderne dont on peut espérer qu’elle
utilise toutes les techniques les
plus récentes
pour conserver l’état dans
lequel ces trésors ont traversé le
temps, et éviter qu’ils ne
se fasse grignoter par moultes petites bêtes
avides de vieilles peaux. Non,
vous comprenez tout de travers, je
ne parle pas de jeunes hommes sans
le sous aimant particulièrement les
vieilles rombières
richissimes, je parle de ces petits
insectes, poissons d’argent, blattes,
psoques et autres dermestidés qui
sont le cauchemar des bibliophiles et qui
transforment
les plus beaux livres en des
lambeaux bien loin de leur état initial.
Donc
allez-y voir, vous ne risquez
pas d’abimer
ces splendides numérisations,
vous pouvez les regarder en pleine
lumière,
de près ou de loin, vous pouvez
tourner les pages (virtuellement) les
retourner
(virtuellement) voir même les plier
(virtuellement), aucune craquelure
ne viendra détruire ce qu’il
y a des siècles, les moines de
cette abbaye ont mis tant de temps à créer.
Et
pour vous convaincre qu’il n’y
a pas que les vers qui sont nuisibles
aux livres anciens, je vous démontrerai
que de bien plus grosses bêtes le
sont encore plus, en vous proposant de
regarder cette vidéo
absolument hilarante de la
visite de Mr Bean à la
bibliothèque. Enjoy, comme ils
disent, pas besoin de traduction.
>[Emma Nuscry]
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20/10/15 |
IA |
Titres accrocheurs… |
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[Titres accrocheurs…] L’âme
humaine est parfois décevante de simplicité.
J’en veux pour preuve la
récente
réalisation d’une équipe de
scientifiques qui ont créé et éduqué une
intelligence artificielle (IA ou AI pour
les intimes, francophones ou anglophones)
pour qu’elle
génère en continu les titres les
plus accrocheurs ! Cette IA a donc été affublée
d’un logiciel d’apprentissage à base
de réseau neuronaux, qui miment le comportement
des cellules de notre propre cerveau
et donc ses facilités d’apprentissage,
et les a nourris avec des milliers de
titres accrocheurs glanés sur internet,
et Dieu sait s’ils
sont faciles à trouver en grande quantité.
Le résultat ? Un
site, le Clicotron, sur lequel est créé toutes
les vingt minutes un article du type
de ce que nous proposent les tabloïds,
avec son titre ultra-accrocheur, une
photo et un texte,
tous
générés par cette IA dans
un seul but : vous donner envie de
cliquer pour en savoir plus long. Et
si la plupart sont tout de même
assez rigolos et incroyables, voir
même
rigolos parce qu’incroyables, certains
semblent presque réels et, lorsqu’il
les a découverts,
il a fallu que le concepteur de cet
IA vérifie
que ce n’était pas un des titres
fournis en exemple que le système avait
tout bêtement
ressorti.
Alors nul doute que les éditeurs
de ce genre de journaux vont rapidement comprendre
qu’ils
peuvent gagner énormément plus
d’argent
en licenciant tous les « journalistes » (entre
guillemets, vous le noterez) pour les
remplacer par un système de ce genre.
Et pas de surprise non plus, ces titres continueront à trouver
leur clientèle qui ne se doutera pas
de la substitution !
>[Greta Bloïde]
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15/10/15 |
Small |
Nikon 2015 |
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[Nikon 2015] Encore
une série de photos magnifiques du monde
qui nous entoure, il suffit de savoir
regarder… avec
le bon appareil photo ? Nikon organise
cette année
encore leur concours des plus belles
photos scientifiques au microscope et,
fort gentiment, nous en présente
les plus belles contributions. Et il
y a de quoi s’émerveiller ! Bien
souvent il s’agit
de macrophotographies qui montrent les
détails
les plus insignifiants de notre entourage
sous un jour qui les transmute de viles
plantes ou
animaux en merveilles de couleur et de
géométrie.
Mais oui, si on le regarde
de près (ou
de loin bien souvent) le monde minéral,
végétal et animal est magnifique,
régalez-vous en sans modération !
>[Nini Cone]
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2/10/15 |
Big |
Mérou nous la fait XXL |
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[Mérou nous la fait XXL] L'ami
Mérou fait une fois de plus des siennes,
et ce pour notre plus grand bonheur.
On le savait expert dans l'art de calligraphier
sur des papiers
extrêmement légers, du papier de
soie du genre de ceux qui servent à rouler
les cigarettes, et de les coller un peu
partout sur les murs, par exemple à Lurs.
Avantage, un peu d’eau suffit et le papier
se délite
en quelques averses laissant l’emplacement
aussi propre au final qu’il ne l’était
au moment du collage, voir même plus puisque
protégé des intempéries par
le susdit petit papier. Bien entendu,
le papier en question porte un petit message soigneusement
choisi par notre ami Henri, dont on connaît
la capacité à nous faire réfléchir
en profondeur sous des dehors humoristiques.
Il
est depuis passé à la vitesse
supérieure puisqu’il m’a
récemment
signalé qu’il avait réalisé une
de ces calligraphies sur une feuille
de deux mètres
vingt de large sur dix mètres de long
! Le texte calligraphié est un texte
de Milosz sur le vent et ce travail hors pair
a été réalisé pour
les trente ans du Festival du Vent à Berck-sur-Mer.
Pour les petits curieux, le papier
utilisé est
un papier de soie de 15g au mètre carré (!!!)
des Papeteries de Montségur dans la Drôme, « le
meilleur papier de soie du monde ! » aux
dires d’Henri, qui connaît bien
cette usine.
Ce travailest une vraie prouesse
technique, car entre l’encre qui lui
sert à calligraphier
dont on pressent qu’elle ne doit pas être
trop liquide sinon elle troue le
papier, mais pas non plus trop sèche
sinon elle ne laisse aucune trace,
l’outil
qui va avec et, encore plus incroyable,
calligraphier sur une telle largeur
sans froisser ni déchirer le papier,
notre ami Henri donne ici encore la
preuve non seulement de sa grande
habileté en
matière
de lettres mais aussi de son art
consommé du
bricolage calligraphique pour arriver à réaliser
des œuvres si particulières sortant
complètement des chemins battus de
la calligraphie habituelle.
J’ai eu la
chance de recevoir de sa part une série
de photos de son travail que je n’hésite
pas à vous livrer
sur
notre album Picasa ! Chapeau
bas une fois de plus !
>[Sacha Peaubat]
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Septembre
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27/9/15 |
CIA |
Ils avouent ! |
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[Ils avouent !] Pour une fois
les complotistes avaient raison. Mais
oui, il y avait bien des objets volants non identifiés
dans le ciel des États Unis dans les années
50-60, et on sait maintenant ce que sont
ces objets que les centaines de témoignages
ont mentionnés,
relevés et décrits parfois avec
plus ou moins de précision. Il s’agissait,
semble-t-il, de vol d’avions espions de
toute sorte, dont des U2, qui partaient
discrètement,
ou tout du moins l’espéraient-ils,
voir ce qui se passait de l’autre côté du
rideau de fer. En tout cas c’est ce que
révèlent des
rapports autrefois confidentiels de la CIA qui se trouvent
aujourd’hui
accessibles à tout un chacun grâce à la
loi sur la déclassification, qui rend public
les documents au bout de 25 ans au minimum,
ou parfois un peu plus si une autorité le
demande spécifiquement.
Dans la même
veine, Boeing vient d’ailleurs
de révéler l’existence de
certains appareils secrets qui étaient
testés à l’époque et
qui font peut-être partie de ces OVNIs aux
comportements bizarres. Photos à l’appui,
on découvre comment cette firme et ses
consœurs créaient et testaient les
prototypes de ce qui bien plus tard allaient
devenir des missiles de croisière, des
bombardiers furtifs ou bien des mini-avions ultra-rapides.
Évidemment, avec le développement
des satellites d’observation, bien plus
furtifs et bien plus sûrs, la plupart de
ces appareils bizarres sont devenus obsolètes
et le nombre de témoignages d’OVNI
a fortement diminué.
Mais bon, comme tout
complotiste pur jus le sait bien, si
le gouvernement américain
avoue que ce sont des avions espions,
c’est
justement parce que ce n’est pas le
cas et que ce sont en vérité (?)
des vaisseaux extra-terrestres qui viennent
donner
leurs technologies de contrôle des esprits à ceux
qui dirigent vraiment le monde. Un
monde désenchanté serait
si terriblement banal et triste.
>[Ivanov Ni]
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23/9/15 |
2C |
Arion Press |
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[Arion Press] Comme je
vous en parlais récemment, il existe encore
quelques ateliers typographiques dans
les pays occidentaux, et encore bien plus dans
les pays « en
voie de développement », et si en
Europe ils restent relativement discrets,
aux États-Unis,
ils font facilement part de la maitrise
de leur art au reste du monde en se montrant sur
YouTube.
Je vous ai déjà parlé des
multiples petits films anciens ou modernes
qui chantent la gloire de la linotype, mais j’ai
eu tout à fait par hasard la chance de
trouver un exemple d’atelier qui utilise
encore de nos jours la monotype. Contrairement à la
linotype qui intègre tout le processus
dans une seule machine, la monotype est
basée
sur un processus à deux machines, une qui
perfore un ruban à partir de ce qui est
tapé sur son clavier, et une qui fond les
caractères à partir du ruban perforé,
ce qui permettait, si on conservait le
dit ruban, de pouvoir bien plus tard reproduire
une forme
en quelques minutes plutôt que d’avoir à retaper
le texte. Bien entendu, les deux avaient
un usage différent à la base, la
linotype étant
plutôt utilisée pour les journaux,
alors que la monotype servait plutôt pour
les livres, et c’est pourquoi on en trouve
encore si peu en fonctionnement aujourd’hui.
Régalez-vous
donc de ce
reportage, hélas
en anglais, sur un de ces petits ateliers
comme il doit encore en exister pas mal de par
le monde
même s’ils sont en général
discrets, et n’hésitez pas à parcourir
la
chaine de Balvenie, une marque d’excellent
whisky, vous y découvrirez d’autres
films à la gloire des derniers véritables
artisans, depuis les vanniers jusqu’aux
forgerons en passant par les potiers,
tous ces savoirs faire patiemment entretenus par
une poignée
de passionnés me redonnent espoir en l’humanité.
>[Betty Peau]
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18/9/15 |
† |
Adrian Frutiger |
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[Adrian Frutiger] Il
semblerait que 2015 ne soit pas du tout
une bonne année pour les géants
de la typographie, puisqu’après Hermann
Zapf il y a quelques mois, voici qu’Adrian
Frutiger a rejoint le dix septembre dernier
le paradis
des typographes où son nom brillera au
firmament pour l’éternité.
En tout cas, c’est ce qu’il mérite.
Comme Zapf, Frutiger a créé tant
de polices et de logos que si vous regardez
autour de vous vous verrez sûrement une
de ses créations, comme le Frutiger, créée
pour la signalétique, l’Ondine une
caroline que l’on voit sur nombre de restaurant
arabes, la connotation n’est pas un don
universel, l’Herculanum, une sublime cursive
romaine stabilisée et bien entendu LA linéale
archétypale, l’Univers, dont il est
le Grand Architecte. Pour cette police,
en innovateur infatigable, il fut le
premier à utiliser
les possibilités de la technique alors
balbutiante pour créer toute une famille
de polices dont les caractéristiques de
chacune, étroitesse, graisse ou inclinaison, était
donné par une numéro qui permettait
instantanément de choisir la police qui
avait les dites caractéristiques. Un vrai
défi à une époque où l’informatique était
bien loin de donner à la création
de caractères la souplesse que nous avons
aujourd’hui. J’en passe, et des meilleurs,
juste une dernière qui me sert professionnellement
: l’OCR-B. La légende veut que quand
Adrian Frutiger vit la police que les
informaticiens avaient créée spécialement
pour être lisible par les ordinateurs, l’OCR-A,
il alla dans ses Alpes natales et fit
une retraite dans une grotte durant 40
jours. Puis ayant ainsi
purifié par son ascèse, il redescendit
parmi les hommes et créa l’OCR-B qui est une vraie police de caractères,
aussi lisible par les ordinateurs que
par les humains, mais bien plus agréable à l’œil
pour ces derniers, les premiers n’ayant
absolument rien à braire de la subtilité des
courbes ou de la beauté des contre-formes.
Enfin il est l’auteur d’une de ces
phrases que peuvent méditer les typographes
les jours de déprime : « le fait
que le Garamond soit la police de caractères
la plus utilisée au monde me redonne espoir
en l’humanité ». C’était,
vous vous en doutez, avant que ne soit
créé le
Comic Sans.
>[Olga Delu]
PS: certains
s'étonnent que cette mauvaise nouvelle
n'ait eu que peu déchos dans notre presse
nationale ? Je les rejoins entièrement !
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14/9/15 |
13 |
Iconophores live ! |
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[Iconophores live !] Vous
savez sans doute, ou pas, que près d’Aix
en Provence, à Rousset plus précisément,
se trouve la chapelle du Calvaire. Et
pourquoi nous cause-t-il d’un tel sujet,
en entends-je certains
d’entre vous maugréer ? C’est
parce que cette chapelle, magnifiquement
restaurée,
sert de lieu d’exposition à l’association
Index présidée par Reine Colin,
que les lursiens connaissent bien. Et
comme j’ai
la chance d’habiter justement à une
dizaine de kilomètres de Rousset, j’ai également
la possibilité d’aller facilement
visiter les expositions qui ponctuent
l’année.
Et c’est du lourd, croyez-moi. Je vous cite
pêle-mêle, François Delarozière et ses « sculptures » fantastiques,
d’inspiration steampunk mâtinée
d’animaux bizarres, Jean-Renaud Dagon du
Cadratin avec ses livres dont j’ai déjà signalé l’excellence
typographique, Marc Combier et ses murs
qui murmurent, les Estampes en Mai, chaque année
sur un sujet différent et donc, sujet d’aujourd’hui,
il y a quelque temps déjà, une exposition
sur les
iconophores de Thora Van Male.
Alors
si vous habitez un peu loin, vous n’avez
sans doute pas eu la chance de voir
ces expositions, encore que j’en connais
un prêt à grimper dans son automobile
et à s’enquiller 600 kilomètres
aller et 600 kilomètres retour pour venir
voir sur place, et si ce n’est pas votre
cas, vous regrettez de ne pas y venir.
Vous avez de la chance, Reine Colin
nous signale sur YouTube
un
film qui nous permet de visiter cette exposition
commentée par Thora
Van Male en personne ! Et plus érudite
qu’elle
sur le sujet, vous ne trouverez pas
!
Alors régalez-vous bande de petits veinards
!
>[Hardi Cot]
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10/9/15 |
Br |
Pixações |
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[Pixações] Signalé par
Henri Mérou, le magazine « L’insatiable » publie
un
article sur les « pixações »,
des tagueurs incroyables de São Paulo qui
graffent sur les immeubles de leur ville.
Première
particularité, au vu des emplacements choisis,
ils n’ont pas peur de se mettre en danger
pour poser leurs inscription sur des
murs dont l’accès est pour le moins
périlleux,
et ce n’est rien de le dire. Deuxième
particularité, au lieu de ne poser que
leur « blaze » comme le font bien
souvent leurs congénères français,
on nous montre de véritables textes écrits
sur plusieurs étages d’un même
immeuble, se rapprochant ainsi plus d’une
performance calligraphique que d’une simple
signature apposée en tant que marque de
territoire. Et enfin, je vous ai gardé le
meilleur pour la fin, ils sont d’une créativité graphique époustouflante.
Point d’effets tridimensionnels, d’ombres
portées ou de volume suggéré comme
on le voit si souvent sur nos murs européens,
non, c’est la forme même de leur caractère
qui est le point central de leur créativité.
Ils osent des formes géométriques,
tribales ou biscornues, bien loin des
inspirations historiques et des gestuelles
finement tracées.
Ils déforment tout simplement (euphémisme)
le squelette de la lettre d’une manière
totalement étrange, tout en restant lisibles.
Honnêtement, je renonce à vous décrire
tout ça plus avant, allez voir les photos
qui illustrent l’article et régalez-vous.
Bon en
cherchant un peu plus loin sur votre
moteur de recherche préféré,
vous trouverez des graffitis beaucoup
moins créatifs,
et pour tout dire beaucoup moins réussis.
Mais en attendant, je trouve dans cette expression
libre et vivante une vraie inspiration
graphique à garder en mémoire.
>[Ombra Zilia]
PS
: un lien à la fin de l’article
nous renvoie sur le blog de François
Chastanet qui nous avait déjà fait
découvrir
la calligraphie à l’eau sur les
trottoirs chinois et l’écriture
cholo et qui a écrit un livre sur les « pixações » de
São Paulo. Voilà un site à explorer
et à surveiller !
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6/9/15 |
Typo |
Mutus Liber |
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[Mutus Liber] Il
existe tout un monde de petits éditeurs,
souvent bien difficiles à trouver, qui
ont conservé une haute opinion de leur
art, et qui tentent de continuer à le maintenir
au niveau de l’excellence, pour ne pas parler
de perfection qui est réservée au
monde divin. Mais oui, comment qualifier
différemment
les productions du Cadratin par
exemple, de l’Atelier
Typographiques de la Cité ou ceux de Fornax ?
J’ai découvert par
hasard, et le
hasard fait souvent bien les choses
pour celui qui est ouvert à ses incitations,
un petit
atelier suisse qui a associé son
talent typographique à son excellence
dans la gravure pour réimprimer, plus
de trois siècles plus tard, le célébrissime « Mutus
liber », ouvrage anonyme paru à la
Rochelle en 1677 qui révèlerait
pour celui qui en déchiffre les arcanes,
les étapes nécessaire à l’obtention
de la pierre philosophale. Alors bien
sûr,
il n’y a pas que les alchimistes qui peuvent
apprécier ce type de livre, mais bien
tous les amoureux de la chose imprimée,
et bien imprimée comme c’est le
cas pour cet ouvrage. Alors bien sûr,
il n’est
pas accessible à toutes les bourses,
mais sachez que vu l’immense travail nécessaire
pour graver puis nettoyer, encrer et
passer à la
presse une de ces gravures pleine page,
on ne peut imaginer ces ouvrages au
prix d’un
livre classique sans vouer les imprimeurs à la
misère la plus noire.
Alors réjouissons-nous
qu’il existe
encore ce genre de petits ateliers
(mais pourquoi sont-ils souvent en
Suisse ?) pour
garder et transmettre,
j’espère, cet art typographique
dans lequel, selon Maximilien Vox, « il
n’y
a qu’un seul degré de bien, la
perfection ».
>[Mumu Tusliber]
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2/9/15 |
Aïe |
C'est la rentrée… |
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[C'est la rentrée…] C’est
la rentrée. Bon, nous autres graphosiens
avons encore un petit moment avant la
reprise des stages mais pour beaucoup, c’est
la fin des vacances.
Les Rencontres de Lure se
terminent,
encore une bien belle édition pour cette
63e semaine, la joie de se retrouver
entre passionnés,
l’émerveillement devant certaines
interventions, ah Carl Rohrs et sa démonstration
de gestuelle en direct sous nos yeux,
et au pinceau, s’il vous plait ! et tous
ces graphistes, dessinateurs de caractères
qui nous montrent le fruit de leur travail.
Et puis il y a les comètes,
les improbables parfois bien loin des
réalisations
concrètes, ces mutants qui nous emportent
dans le monde de la philosophie, de l’anthropologie
ou de la sociologie, nous faisant redécouvrir
notre pratique de la lettre vue par d’autres
yeux, sous un autre angle.
Alors, oui,
Lurs est fini pour cette année, c’est
la rentrée. Donc « bonne
année » comme on se dit traditionnellement
en se quittant fin août ! Et pour tous les
calligraphes, typographes, graphistes
et autres amoureux de la lettre, bonne rentrée
!
>[Laurent Trée]
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Août
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16/8/15 |
Nasa |
Complots… |
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[Complots…] Les
partisans de la théorie du complot sont
plus intelligents que tout le reste de
l’humanité.
D’abord parce qu’ils ont la vérité,
or ça ce n’est pas donné à tout
le monde. Ensuite parce que forcément,
ils savent des choses que nous ne savons
pas et ça
c’est vraiment réservé à une élite.
Enfin, quand on voit certain de leurs
raisonnements, on peut quand même se poser
des questions.
Vous n’êtes pas sans
savoir qu’une
sonde spatiale nommée New Horizons est
passée récemment tout près
de Pluton dont elle nous envoie encore à cette
heure de fort belles photos, nous montrant
une fois de plus la beauté du monde,
sa diversité de
formes et de couleurs et surtout sa
propension à nous
réserver des surprises toujours plus étonnantes
chaque fois que l’on croit tout en savoir.
Enfin, ça c’est la soupe qu’on
sert aux gogos. Parce depuis le faux
atterrissage sur la Lune filmé par Stanley
Kubrick (même
pas crédité au générique
!) les complotistes savent, eux, qu’en
fait ce sont des photos truquées et qu’il
n’existe pas plus d’ex-planète
Pluton et de sonde New Horizons que
de cheveu sur le crane du regretté Yul
Brynner ou de neurone dans le crâne des
susmentionnés
complotistes.
L’un deux nous livre d’ailleurs
les réflexions qui l’ont mené à ces
conclusions : vu que lui-même arrive à voir
très distinctement Jupiter dans son
télescope,
comment New Horizon étant bien plus
proche de Pluton pourrait-elle n’en
montrer que quelques pixels mal définis
? Ah ben oui, en fait ! « C’est
une insulte à notre
intelligence » signale cet homme si
bien informé, en nous donnant la vérité :
ces clichés ne sont que des hologrammes
et on ne verra jamais vraiment la
surface de Pluton, parce qu’il s’y
cache toute une série
de bases de vaisseaux extra-terrestres
dont l’existence
doit rester strictement secrète. Bon,
il oublie juste d’intégrer le
fait que Jupiter ne fait pas loin de 120 fois
le
diamètre
de Pluton, mais ceci n’est que détail
pour cette intelligence si bien informée.
Un
article de Guizmodo regroupe, en
anglais hélas,
les divers délires auxquels
ont donné lieu les superbes photos
qui tombent encore journellement
de la prétendue
sonde de la Nasa, et moi, après avoir
pris ma dose de fou-rire, je trouve
quand même
que pour des hologrammes, ce sont
de fort jolis hologrammes et j'aimerais
bien connaitre le graphiste
des Illuminati, car bien sûr ce sont
eux qui sont derrière tout ça,
pour le féliciter de ses créations !
Pour
continuer à creuser cette veine et
vous payer de bonnes doses de rigolades,
demandez « NASA
hoax » dans votre moteur de recherche
préféré,
vous en avez pour un bon moment à torturer
vos zygomatiques.
>[Anna Za]
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12/8/15 |
Art |
Clet Abraham |
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[Histoire de l'imprimerie] De
temps en temps, par ce qui semble être un
hasard heureux, il peut venir à nos mirettes
un artiste dont le travail nous touche
particulièrement.
Parfois c’est par la profondeur de son émotion,
parfois c’est par l’originalité des
concepts dont il traite mais parfois
c’est
tout simplement parce qu’il cause chez nous
un grand haha de rire devant une idée simple
mais drolatique.
Prenons par exemple
Clet
Abraham, découvert
un jour alors que je cherchais un site
que jamais je ne trouvai, cet artiste
détourne
le design froidement standardisé des
panneaux routiers pour en faire une
saynète
souvent drôle mais aussi parfois poétique,
en rajoutant sur les dits panneaux
des autocollants judicieusement dessinés
et placés.
Bien entendu, beaucoup de ces panneaux
détournés
font preuve d’un sens de la dérision,
voir même de la subversion qui fait partie
intégrante de la démarche artistique.
Mais en dehors de la vision proprement
décalée
de l’artiste qui va voir une femme nue
allongée
dans la barre blanche d’un panneau de
sens interdit ou bien le nez de Pinocchio
dans un flèche
d’obligation de tourner à droite
voir même un crucifix dans le panneau
signalant une impasse, c’est, je crois,
une invitation à ce
que nous aussi durant ces instants
fugaces où nous attendons qu’un
feu passe au vert, nous prenions quelques
secondes pour laisser vagabonder notre imagination,
instant propice à tous
les délires graphiques, et trouver nous
aussi d’autres sens à ces objets
omniprésents que l’on voit sans
les regarder.
Certaines rencontres nous font
voir
le monde sous un autre angle, n’est-ce
justement pas là un des fondements de
la démarche
artistique ?
>[Pipa No]
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8/8/15 |
Pod |
Histoire de l'imprimerie |
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[Histoire de l'imprimerie] C’est
un lieu commun, mais les vacances, pour
ceux qui en ont, sont un moment propice pour s’aérer
l’esprit et se concentrer sur ce que l’on
aime faire plutôt que ce que l’on
doit faire. Alors avant de nous retrouver
tous à Lurs
dans un mois, youpi ça s’approche
de plus en plus, et afin de vous offrir
une petite mise en bouche, je vous signale que
France Culture
nous réjouit en ce milieu d’été par
une série de quatre émissions portant
sur l’histoire de l’imprimerie diffusées
dans le cadre de son documentaire « La fabrique
de l’histoire » d’Emmanuel Laurentin.
Les épisodes portent notamment sur l’exposition
Mazarinades qui aura lieu à la (superbe)
Bibliothèque Mazarine, mais on nous propose
aussi une visite du Musée de l’imprimerie
de Lyon dont je vous parlais encore tout
récemment,
guidée notamment par Alan Marshall et Mathieu
Cortat dont je vous ai également dit tout
le bien que j’en pense dans cette même
colonne.
Prenez donc le temps de « podcaster » cette
série d’émissions et dans
votre automobile surchauffée, alors que
vous serez à l’arrêt dans un
des nombreux bouchons qui ne manqueront
pas d’émailler
vos déplacement estivaux, à moins
que vous n’ayez accès à un
hélicoptère, gavez votre autoradio
de ces émissions et aérez vous l’esprit,
vous verrez que vous en arriverez peut-être à aimer
les embarras routiers, tant on peut y
prendre le temps d’apprécier ces
quatre petits bijoux.
>[Fabrice Delistoire]
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Juillet
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22/7/15 |
Bits |
Numélio |
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[Numélio] C’est
par un de ces hasards heureux qu’un jour
d’errance numérique, j’ai découvert
le site de la bibliothèque
numérique
de Lyon. Car si vous n’êtes pas
au courant, sachez qu’un certain nombre
de bibliothèques municipales ou d’instituts
divers proposent des manuscrits, des
archives ou des livres typographiés anciens à la
délectation des amateurs, sous une forme
plus ou moins agréable et des images de
plus ou moins bonne qualité. Or la BM de
Lyon avait à l’époque créé la
polémique en demandant à Google,
mais oui, le géant américain, de
lui numériser son fonds. Et Google avait
accepté des conditions draconiennes de
numérisation, notamment la gratuité totale
de cette prestation, pour avoir le droit
d’utiliser
les images qu’ils allaient recueillir, tout
en en fournissant le résultat à la
BML pour qu’elle les mette à disposition
du public. Bien évidemment, les grandes
sociétés de numérisation
habituées aux juteux marchés publics
de ce genre de prestation avaient grincé des
dents, c’est rien de le dire, devant l’irruption
d’un concurrent travaillant gratuitement.
Ils avaient prédit de nombreux problèmes à la
fois de manipulation des ouvrages que
de qualité des
images, car selon eux, travailler gratuitement était
forcément un gage de piètre qualité.
Et
bien ce site montre que finalement,
Google s’en
tire plutôt bien, y compris
sur des pièces difficiles comme les manuscrits
anciens ou les enluminures. Alors bien
entendu rien n’est parfait, certains documents
fragiles ont été si peu éclairés
pour leur numérisation qu’ils sont
parfois difficilement lisibles, mais
la qualité globale
est excellente et je vous enjoins,
en préparation
du colloque de Luxeuil début octobre,
de vous plonger avec délices dans les
55 manuscrits mérovingiens et carolingiens,
ou bien de feuilleter les enluminures, dont
on pourrait
regretter que le niveau de zoom n’aille
pas plus loin ou bien pour les plus
curieux, dans les innombrables
et parfois délicieuses marques que les
possesseurs de livres apportent à leur
ouvrage, souvent des ex-libris mais
pas que, un très bonne idée de
thème
de collection, que je n’ai jamais vu exploitée
ailleurs.
Alors en ces temps de canicule
(petit chien en latin) où il est
bon de rester chez soi au frais, voilà une
saine occupation qui ne fera transpirer
que la main qui manipule
la
souris, mais qui vous réjouira les
mirettes !
PS : seul bémol à la
clé,
il existe certains fonds manuscrits
de la BML tout à fait particuliers,
uniques et rares qui ne semblent pas faire
partie du choix des
documents mis en ligne, notre patience
est mise à rude épreuve
!
>[Rémi Zenligne]
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18/7/15 |
Lyon |
Musée de l'Imprimerie |
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[Musée de l'Imprimerie] J’ai
appris un de ces jours derniers que le Musée
de l’Imprimerie de Lyon va changer de
directeur. Alan Marshall, qui était en
fonction depuis treize ans, prend en
effet sa retraite
et est remplacé par Joseph Belletante.
Il faut absolument rendre hommage à l’action
d’Alan Marshall qui a su insuffler un grand
dynamisme à ce musée, qui ressemblait
la première fois que je l’ai visité,
il y a bien longtemps, à ces vieux musées
pleins de trésors mais bien peu mis en
valeurs. Aujourd’hui le musée a été rénové,
le parcours historique est bien plus
lisible pour les non-spécialistes, on a
rajouté des
salles sur les évolutions récentes
des techniques d’impression, et surtout
le musée organise régulièrement
une foule d’activités qui le font
s’ouvrir sur l’extérieur, depuis
les conférences jusqu’aux visites
guidées des expositions temporaires, en
passant par la participation à des associations
comme « l’Association of European
Printing Museums » qui regroupe les musées
de l’imprimerie de l’Europe entière.
Bref, il suffit de faire un tour sur
la page web du Musée pour voir tout ce
qui se réalise
dans ce vénérable hôtel particulier
de la rue de la Poulaillerie, visites
virtuelles des expositions, Canard Électronique
du Musée, collecte du Corpus typographique
ou même Ex machina, la base de données
des presses à imprimer.
Alors bien entendu,
tout ce bouillonnement d’activités
toutes plus intéressantes
les unes que les autres est le résultat
du travail d’une équipe, d’une
association d’Amis et de nombreux bénévoles
qui aiment et animent ce lieu. En tout
cas, on ne remerciera jamais assez ceux qui continuent à vivre
ce métier que certains voudraient voir
désuet, pour le plus grand plaisir non
seulement des amateurs mais aussi de
ceux qui continuent à perpétuer
la tradition typographique de qualité.
Et ils sont plus nombreux qu’on ne croit.
PS : le programme complet des conférences proposées
par le Musée est en ligne ici, et une
visite virtuelle de l'exposition là.
>[Titi Paugraphe]
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14/7/15 |
Lao |
Heavens above |
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[Heavens above] Juste un petit
mot pour vous signaler la mise en service
d’une
merveille de la technologie spatiale
que je me dois de vous signaler. Une société étazunienne,
Urthecast, et bien oui qui d’autre pourrait
faire ça ?, a installé à bord
de la station spatiale internationale,
l’ISS
pour les intimes, une caméra à très
haute résolution pointée vers la
surface de notre belle planète, caméra
qui peut en filmer la surface à une bonne
résolution. Avantage : les satellites sont
bien plus hauts dans l’espace et doivent
donc pour des images équivalentes, avoir
un télescope bien plus résolu et
donc des temps de prise de vue bien plus
longs que ceux de l’ISS qui ne flotte qu’à 350
km au dessus de nos têtes. Inconvénient
d’une orbite aussi basse, elle tourne en
une heure et demie autour de notre planète
et reste donc fort peu de temps au dessus
d’un
même endroit.
D’où la prouesse
technique incroyable de ces
films,
car au moment où les premières
images sont prises, l’ISS sort à peine
au dessus de l’horizon pour le lieu, puis
passe en coup de vent au dessus, toujours
en filmant, et progresse à vive allure
vers l’horizon
où elle disparaît en quelques
minutes. Un peu comme si vous essayez
de filmer une fourmilière
alors que vous courrez à vive allure.
Car là où est également
la prouesse technique, c’est que les vidéos
sont traitées pour apparaître comme
si elles étaient filmées par un
point situé en permanence au dessus du
lieu, et donc comme si vous arriviez à prendre
un film de la fourmilière en courant
mais que le film montre la fourmilière
comme s’il avait été pris à l’arrêt.
Bref,
croyez m’en sur parole, c’est
du grand art. Bon, sinon pour les technophobes,
reste la beauté de ces images qui nous
montrent, nous autres petites fourmis
nous démenant à la
surface de notre fourmilière comme doivent
nous regarder nos amis extra-terrestres,
avec le sourire amusé que nous avons
justement au dessus d’une fourmilière
en constatant l’agitation forcenée
développée
par ces petits êtres pour ce qui nous
semble un bien piètre résultat.
Gare au coup de pied !
>[Teresa Télite]
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9/7/15 |
Bruce |
Jeet kune do |
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[Jeet kune do] Au cours
de notre stage festif de fin juin,
qui portait, je le rappelle aux distraits,
sur les
correspondances entre les arts martiaux
chinois, notamment le kung fu sous sa
déclinaison
jeet kune do, et la calligraphie, qu’elle
soit chinoise ou latine, il a été beaucoup
question de Bruce Lee, car en dehors
d’être
un acteur hors pair dans les films de
kung fu, il a surtout été le fondateur
de ce style particulier dans laquelle
nous fîmes
nos premiers pas. Enfin les premiers
centimètres
du premier pas, en fait plutôt les premiers
millimètres, enfin juste un petit moment
pour nous faire sentir comment se pratique
cet art (martial donc) mais surtout,
pour les non-sportifs
bedonnants de mon genre, les sacrifices
qu’il
demande à ses adeptes.
Pour prolonger le
sujet, si vous voulez éviter
de bronzer idiot sur nos plages, et
par la même, étant
donnée la canicule actuelle, vous transformer
en quelques minutes en un résidu grillé,
voir même carbonisé, je vous conseille
de passer tranquillement une heure à écouter
l’émission « Une
vie, une œuvre » consacrée
justement au maître du jeet
kune do. On
y découvre sa biographie et des témoignages
de certains de ses proches, ou des
gens qu’il
a rencontrés ou enseignés. Un
vrai petit régal pour aller un peu plus
loin que ce que Stéphane Demri nous a
expliqué dans
le peu de temps qu’a duré ce
stage.
Une fois le côté culturel évacué,
il vous restera à vous plonger dans un
film un peu particulier originellement
nommé « Crush » qui
a été magnifiquement détourné par
l’internationale situationniste sous le
titre « La
dialectique peut-elle casser des briques
? ». L’argument de ce
film de kung fu en version originale
sous titré par
ce qui n’a sans doute qu’un lointain
rapport avec les dialogues originaux,
peut être
résumé en un combat entre les
prolétaires
purs et déterminés et les bureaucrates
lâches et corrompus. Le combat est bien
souvent une rixe verbale à coup de sentences
qu’on imagine tout droit sorties des manuels
de doctrine marxiste léniniste ou bien
du célébrissime petit livre rouge
des pensées du président Mao.
Une pure merveille de dialectique, ciselée à la
Lautner, dont la conjonction avec les
images de combats de kung fu vous arrachera
des hurlements
de rire, veillez donc à ne pas trop vous
faire remarquer, sans quoi vous allez
devoir expliquer la drôlerie d’un
tel propos, ce qui n’est pas si facile,
surtout pour ceux nés
de la dernière pluie qui n’ont
pas connu cette époque. Essayez de faire
voir « Les
tontons flingueurs » à un moins
de trente ans, c’est peine perdue, il
ne comprend pas la moitié du vocabulaire.
C’est
le lot de l’avant-garde éclairée
du prolétariat d’être incomprise
des masses populaires !
PS : le film est
visible par tout un chacun ici !
>[Sissy Tuasioniste]
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5/7/15 |
Piq |
Rencontres de Lure |
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[Rencontres de Lure] Petite
piquouze de rappel des
Rencontres de Lure pour donner quelques
indices supplémentaires
sur le programme de cette année et vous
rappeler que le 15 juillet il sera
trop tard… pour
vous inscrire avec la réduction de 20%
!
Et puisque je sais que l’argument purement
financier ne peut convaincre à lui
seul des lecteurs aussi détachés
des choses aussi bassement matérielles
que le sont les lecteurs du Blog de Graphos,
pour vous convaincre de vous inscrire à cette
semaine du 23 au 29 août à Lurs
en Provence sur le thème « Portrait
/ paysage, un monde de format », je
n’hésite
pas à vous donner directement les arguments
qui me paraissent totalement imparables
:
Vous avez raté la lecture de « La
brève histoire des Lignes » de
Tim Ingold et l'expo au Centre
Pompidou / Metz ?
Vous aimeriez découvrir les dessous
et les secrets des palettes couleurs de
vos logiciels
préférés ?
Vous ne connaissez pas encore le
travail de Sandrine Nugue qui a
remporté la première
commande publique de dessin de
caractères ?
Vous connaissez le Musée Picasso,
l'Institut de Monde arabe et vous
ne pensez qu'à ça : savoir
les secrets de fabrication de leur
charte graphique ?
Et aussi les travaux
de recherches ou de création
de nos invités
:
#créateurs typos, des
calligraphes
Philippe Dabasse et Guillaume
Reynard :: Émilie Rigaud :: Matthieu
Cannavo :: Carl Rorhs :: Thomas Huot-Marchand
#créateurs graphiques
Laurent Ungerer :: Erich
Brechbuhl :: Michel Olyff :: Thierry
Gouttenègre
:: Sacha Goerg
#chercheurs de formats
Ghita Jalal et Nolwenn Maudet
:: Anne-Lyse Renon :: Étienne Candel
:: Patrick Tosani :: Julie Luzoir et Francis
Ramel
#observateurs
Tim Ingold :: Pierre-Damien
Huyghe :: Jacques Monnier-Raball
:: François
Chevret
#événements
Jerôme Sallerin film :: Zoumaï chanson à danser
:: Michel Pintaud atelier d'écritures
:: Damien Gautier Sacrés caractères
projection
Ça se passe à Lurs, Alpes-de-Haute-Provence
lors de la semaine de culture
graphique, alors inscrivez-vous maintenant !
-20 % encore pendant 10 jours (jusqu'au
14 juillet 2015). À
très vite dans le mistral Lursien…
Vous
trouverez ici tous
les détails
du programme
et pour vous inscrire cliquez vite
là !
>[Mimi Stralle]
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1/7/15 |
Ah! |
Écriture de Luxeuil |
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[Journées d'étude de l'écriture
de Luxeuil] Alors,
tout d’abord, je tiens à rappeler
que ce blog n’est ni dédié à l’informatique,
ni aux robots, ni aux divers organismes
plus ou moins cybernétiques mais à l’écriture
sous toutes ses formes. Donc laissons
un peu tomber pour un moment le technologie, mettons
Madmacs
et ses divers avatars en sommeil dans
la cave, avec un stock de pizza, son ordinateur
préféré et
une connexion internet à haut débit,
c’est le meilleurs moyen qu’il se
tienne tranquille et qu’on puisse enfin
revenir à l’écriture.
Un petit
mail d’un ami lursien de longue
date nous donne le
programme du colloque qui aura lieu cet automne, le 3 et
4 octobre plus précisément,
en l’abbaye de Luxeuil. Pour les calligraphes,
point n’est besoin d’expliciter
plus avant le thème de ce colloque vu
l’endroit
où il se tient, mais pour les autres
sachez qu’il portera sur l’écriture
mérovingienne dite… « de
Luxeuil »,
quelle surprise !
Voici ce qu’il nous en
dit :
Journées
d'étude de l'écriture de Luxeuil
Samedi
3 et dimanche 4 octobre 2015
Abbaye Saint-Colomban, salle du
chapitre
70 300 Luxeuil-les-Bains
A l’occasion
du XIVe centenaire de saint Colomban
(615-2015), l’association des Amis
de saint Colomban organise, en collaboration
avec la ville de Luxeuil-les-Bains,
deux journées
d’étude consacrées à l’écriture
de Luxeuil sous la direction de
Claude Laurent François.
Ces journées proposent
de rassembler les approches de
paléographes,
calligraphes, typographes, historiens
et chercheurs autour de
cette écriture singulière.
Afin que vous ayez tout le temps de réserver
ces journées, je vous en communique
ici le programme provisoire,
mais tellement alléchant
! Notez des noms connus des
calligraphes français,
comme Bruno Gigarel (que j’ai
hâte
de retrouver après de si longues
années,)
Laurent Rébéna, ou bien
Thomas Huott-Marchand dont
je vous ai déjà parlé à propos
de sa création de « La
minuscule ».
Et ce ne sont que ceux que
je connais un peu !
Bref, un moment
incontournable
pour tous ceux que la lettre
intéresse d’autant
qu’on n’est pas souvent
sur les lieux même de sa genèse.
Alors vite, cliquez et réservez
ces journées !
>[Lulu Kseuille]
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Juin
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25/6/15 |
Bots |
Religion cybernétique |
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[Religion cybernétique] Tant
que nous en sommes à explorer le monde
fascinant des créatures mécaniques,
et pour faire suite à l’article de
ce prêtre qui proposait de tenter de convertir
les première intelligences artificielles
au christianisme, je me dois de vous
signaler une initiative artistique intéressante,
puisqu’elle prend le rapport entre robot
et religion à l’envers en essayant
d’imaginer une église faite pour
des robots. L’artiste Chico
MacMurtrie est
de l’autre côté de l’Atlantique
et donc je n’ai hélas pas pu me rendre
sur place pour visiter cette installation,
mais je trouve que les photos sont suffisamment
explicites
pour m’y rendre virtuellement par la
magie du village planétaire
Car voyez ces
magnifiques robots utilisant divers
matériaux
de récupération
pour former des corps humanoïdes, tous
plus beaux et idéalisés les uns
que les autres, comparez à la rusticité des
robots de la DARPA, et dont le texte
qui accompagne les photos nous dit
qu’en
plus ils sont animés par des systèmes
pneumatiques afin de réaliser ce que
j’imagine être
une « messe » ou à tout le
moins une cérémonie de célébration
de leur dieu mystérieux.
En tout cas,
visitez également le reste
du site de cet artiste, ses travaux
valent vraiment le détour virtuel, depuis
Chrysalis, une énorme
structure qui change de forme suivant
le gonflage de ses différents éléments,
jusqu’à Totemobile genre de croisement
improbable entre une DS et un Transformer,
prenez le temps de regarder les vidéos.
Ah, quel dommage que les USA soient si loin…
>[Sissi Bernétik]
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20/6/15 |
Bots |
Créatures de métal |
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[Créatures de métal] A
l’heure
où le prochain « Terminator » se
profile à l’horizon cinématographique,
une série de petits films vient remettre
les choses à leur place et rabattre le
caquet de ceux qui s’affichent en tant que
grands mamamouchis de l’art de la robotique.
Eh oui, la célébrissime DARPA, agence
de recherche de l’armée étasunienne
a comme chaque année fait un
concours pour évaluer
le niveau auxquels les meilleurs chercheurs
du monde sont arrivés. Cette année,
le concours portait sur la possibilité de
se rendre par robot interposé dans une
zone affectée par une contamination radioactive
ou biologique et y remplacer la présence
humaine, dont la survie dans ces milieux
est sérieusement
mise en cause. Il s'agissait de plus
d’y
effectuer huit tâches simples, comme marcher
sur divers terrains accidentés, ouvrir
une porte ou bien fermer le robinet d’une
grosse vanne. Je pense que n’importe quel
humain de plus d’un an est à même
de réaliser sans problèmes toutes
ces tâches et sans doute aussi une bonne
partie du monde animal. Alors bien évidemment,
ce ne sont pas les réussites qui sont les
plus intéressantes mais plutôt les échecs,
que certains humoristes se sont amusés à regrouper
en de courts petits films qui
enchainent les dérapages,
chutes et autres effondrements, pour
la plus grande joie du spectateur. Je
vous engage à les
visionner tous, mais prévoyez d'être
assis, vous risqueriez de vous écrouler
de rire, et la vessie vide à moins de risquer
de souiller vos vêtements.
Pour ma part,
j’adore le robot qui arrive
correctement à manier la poignée
d’une porte, mais qui doit avoir pris appui
sur la dite porte et donc s’effondre en
avant quand la porte s’ouvre. Mais je trouve également
pagnolesque celui qui essaye de faire
tourner un robinet, qui ne se rend pas
compte qu'il ne
le tient pas correctement, et à qui arrive
exactement la même chose qu’au Pitalugue
de Monsieur Brun, c’est le robot qui tourne
au lieu du robinet ! Enfin, la descente
de voiture du robot atteint de parkinson électronique
est le must de la série tant on voit dès
le départ qu’il est mal parti, qui
arrive tout de même à s’extraire
du véhicule pour s’effondrer quelques
dizaines de centimètres plus loin.
Bref,
avant de voir des T800 dans les rues,
il faudra que la robotique fasse
pas mal de progrès…
PS : en tout cas,
quand on voit tous ces merveilles technologiques
qui échouent
lamentablement ne serait-ce qu’à faire
un pas en avant, on ne peut qu’admirer la
qualité de conception de l’homme
qui fait ça naturellement des milliers
de fois par jour. Et qui se ramasse aussi
quand même quelque fois…
>[Sissi Bernétik]
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15/6/15 |
† |
Hermann Zapf |
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[Hermann Zapf] Nous
avons appris hier la bien triste nouvelle
de la mort de Hermann
Zapf à l’âge
vénérable de 96 ans. Ce calligraphe
et typographe d’exception est pour moi la
figure incontournable de notre XXe et
début
de XXIe siècle, ses créations sont
partout, regardez autour de vous et je
suis sûr
que petite ou grande, sur écran ou sur
papier, vous avez sous les yeux une de
ses nombreuses polices de caractères. Oui,
c’est
vrai, je l’avoue c’est mon idole.
Sa vie lui a fait passer des derniers graveurs
de poinçons pour ses premières
polices, aux formats numériques les plus
optimisés pour ses dernières créations
chez Linotype. Bref, il a parcouru
pas loin de cent ans d’évolution
de l’art
de l’imprimerie, s’adaptant à tous
les changements techniques sans jamais
que ne baisse la qualité de ses créations,
sans jamais qu’il ne se laisse abattre
par les imperfections de la technique, cherchant
toujours à contourner
toutes les difficultés de la matière
pour parvenir à ce subtil équilibre
du noir et du blanc qui est le summum
de l’art
de la création de caractères.
Regardez
tout d’abord ses
calligraphies,
quelle perfection, quel mélange subtilement
dosé entre la rigueur et la délicatesse
? Alors certes, il y eut peu de livres à son
sujet, je ne sais pas si c’est parce
que le personnage était relativement
discret, il a tout de même fait des
conférences
dans le monde entier ou bien si c’est
par désintérêt du public,
mais je vous recommande les très beaux
livres à propos
de son œuvre parus chez RIT
Press.
Et
que dire de ses caractères ? Des
merveilles ! Prenez le Palatino, c’est
une police de labeur dont la principale
qualité serait
d’être lisible, mais si vous
l’agrandissez,
vous vous rendrez compte qu’elle fonctionne
tout aussi bien en titrage de grand
corps tant elle recèle de subtilités,
de courbes savamment agencées et
de petits détails
sublimement ajustés. Et l’Optima,
une des très rares incises réussies
tant elles sont difficiles à concevoir
correctement, une lettre que l’on
voit partout pharmacies, pompes à essence,
opticiens, c’est la police classe
sans fioritures, propre et légère.
Et je ne parle même pas de ses polices
numériques,
ses Zapf
Dingbats et Zapf
Chancery étaient
sur le premier Macintosh, et son
(sublime) Zapfino fait encore partie
de la dernière livraison
des systèmes à la pomme, sans
que jamais, dans aucune version
du système
il n’y ait eu une de ses créations,
données gratuitement aux utilisateurs
pour leur montrer la perfection
typographique.
Bref je suis très très
triste de voir s’éteindre
ce grand artiste (mais oui) dont j’admire
l’œuvre
de bout en bout, et d’ailleurs pour
me remonter le moral, je vais
de ce pas me replonger dans
les deux magnifiques volumes
du « Manuale
Typographicum », deux ouvrages
qui résument à eux seuls
toute la perfection de celui qui restera
pour
moi l’étoile
de la calligraphie et de la typographie.
Alors certes, je ne suis sans doute
pas très objectif dans mes dithyrambes
mais je le revendique, Hermann
Zapf est mon idole.
>[zeBdG zapfolâtre]
PS: on pourrait faire des pages et des pages
sur la vie et l'œuvre de Hermann Zapf,
je vous laisse retrouver dans les archives
du BdG les articles à son propos, ils
sont nombreux !
PPS : et en prime, voici
le très bel hommage des Rencontres de
Lure à ce génie :
Le siècle Zapf (1918-2015)
Nous venons de perdre un des plus grands,
si ce n'est le plus grand dessinateur
de caractères
et typographe du XXe siècle. Mais nous
héritons d'une des périodes typographiques
les plus fastes, le siècle Zapf. Il faut
ici prendre un peu la mesure de son étendue
et de sa densité. Nous sommes gagnés
tout d'abord par la fièvre de l'ici (cette
geste typographique sans égale) et maintenant
(ces compagnons familiers et intemporels que
sont notamment le Palatino et l'Optima).
Mais un vertige nous prend presque aussitôt,
nous entraînant vers les délices
de l'ailleurs (alphabet cherokee, alphabet pan-nigérian),
les exigences de l'avenir et de ses inventions
(le moteur de composition Hz), les voluptés
insoupçonnées de l'écriture
mathématique (Euler).
Nous n'oublierons pas non plus la
part maudite (Gilgengart créé peu
avant la Frakturverbot) et d'insolite (Zapf
Dingbats) qui entre dans toute oeuvre un tant
soit peu universelle, avant de nous hisser sur
les épaules de ce géant qui sut
au moyen de la pointe minuscule d'un Bic dessiner à Lurs
un abécédaire sur le livre d'or
du Bello Visto ?
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11/6/15 |
Book |
Les éditions B42 |
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[Les éditions B42] Petite
piquouse de rappel pour vous remettre
en mémoire
l'existence de certaines maisons d'édition,
qui pour en être moins connues que Gallimard,
Grasset ou le Seuil, n'en sortent pas
moins de très passionnants ouvrages sur
ce thème
qui nous réunit sur cette page : l'écriture
sous toutes ses formes. Je voudrais vous
aujourd'hui vous parler de B42, dont le nom, vous
le savez
bien, est une référence à la
célèbre bible à 42 lignes
de Gutenberg, joyau de l'art typographique
naissant, dont les quelques exemplaires ayant
survécu
sont les plus beaux fleurons des rares
musées
du livre.
Cette petite (?) maison d'édition
s'est fait une spécialité dans
laquelle elle excelle qui est la publication
en
français
d'ouvrages relativement techniques
ou bien importants historiquement concernant
le monde
de la typographie,
en abordant bien souvent des territoires
peu explorés
par leurs confrères. Nous avons eu ainsi
droit à un superbe «Le détail
en typographie » qui est un must
pour toute personne s'intéressant à la
création de caractères de près
ou de loin, ou bien l’ouvrage collectif « Architecture
et typographie » qui m'a ouvert les
yeux sur le parallèle fort pertinent
entre les créations d'un caractère
ou d'une page et la création d'un espace à vivre.
Et ceci pour ne citer que ceux qui
me reviennent en mémoire, d'autres de
ces livres notamment sur le design graphique
sont
devenus des incontournables
références. Et sans oublier BackCover,
une fort belle revue sur tout ce qui
tourne de près ou de loin au graphisme.
Bref,
c'est tout joyeux que j'ai reçu ma
dernière commande contenant « Les
contrepoinçons » de
Fred Smeijers, un des rares livres traitant
de
ce
domaine, fort méconnu de beaucoup de
calligraphes et même de typographes,
ainsi que « Max
Bill / Jan Tschichold », ouvrage
collectif regroupant des textes sur
la célèbre
controverse des anciens et des modernes
qui anima le monde de la typographie
dans la seconde moitié du
XXe siècle. Je ne peux décemment
pas faire en si peu de lignes un
résumé de
ces ouvrages tant ils méritent d’être
lus de bout en bout pour pouvoir
vous en faire une alléchante mise en
bouche. Vous devrez donc encore patienter
quelques semaines.
PS : au moment où nous
mettons sous presse je reçois un livre
de ces mêmes éditions
B42 de Gérard Unger, « Pendant
la lecture » qui s’attache à démonter
le processus de la lecture, donc
de la lisibilité,
dont un certain nombre de créateurs
de caractères amateurs devraient prendre
des leçons.
>[Barnabé Xlii]
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6/6/15 |
MOV |
Une pause détente… |
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[Une pause détente…] En
cette fin d’année scolaire trépidante,
avec ses réunions, ses spectacles et surtout… la
préparation au stage Graphos du 28 juin
prochain, sur les correspondances entre
calligraphie latine et arts martiaux
d’extrême-orient, on doit se ménager
quelques pauses détente, et je me propose
de vous en offrir deux.
Tout d’abord un très joli petit
film trouvé sur Facebook (gasp, me voilà trahi,
oui, je l’avoue des fois je vais me perdre
sur Facebook…) qui raconte la gestation
d’un livre, depuis la composition typographiques,
vous ne pensiez tout de même pas que je
vous proposerai de l’offset ? jusqu’à la
reliure en passant par l’impression sur
une superbe presse à bras dite à deux
coups, vous comprendrez pourquoi en regardant
le film et bien entendu… Notez l’excellence
de la typographie, dont je crois apercevoir
qu’elle
s’inspire du plus pur esprit de la Renaissance.
Cliquez ici et régalez-vous, mais attention,
l’historique de votre navigateur portera
encore un temps la marque indélébile
de votre passage sur Facebook !
Mais surtout, ce qui m’a régalé les
yeux, explosé les neurones et ravi mon
sens esthétique au plus haut point est
un film publicitaire. Oui, chers lecteurs,
vous avez bien lu, j’ai trouvé ce
qui est pour moi graphiquement un des
plus beaux films,
dont l’image dégage une sensualité incroyable
est un film publicitaire pour un fabriquant
de papier. Car bien sûr, il fallait que
cette publicité soit destinée à un
public pouvant apprécier la beauté de
l’image, et donc pas question d’imaginer
une telle image aussi léchée, sublimement
colorée faisant la promotion d’une
lessive ou d’un rouleau de papier toilette
(encore que…). Bref, fini les mises en bouches,
allez-y cliquez ici et
régalez-vous itou. Miam,
moi-même à l’instant où j’écris
ces lignes, je m’en recolle une petite dose,
juste pour le plaisir. Notez tout d’abord
que le
site de ce fabriquant de papier est
lui aussi très recherché et
ma foi très
beau, et surtout que vous pouvez visionnez à la
suite tous les petits films cachés au fin
fond des pages en allant directement
sur la
chaine Vimeo de GFSmith.
Je crois
que nous avons là de quoi réduire à néant
définitivement la thèse du virtuel
en remplacement du réel, quand je vois
ceci, je n’ai qu’une envie c’est
d’aller toucher, humer, reluquer et voir
même mâchouiller ce sublime papier.
Quel régal de tous les sens !
>[Stankey Lubric]
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2/6/15 |
Bad |
Un robot… méchant ! |
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[Un robot… méchant !] Dans
la série des innovations technologiques
qui font avancer le monde vers un bonheur
toujours plus omniprésent, je vous avais
parlé du
canon automatique qui avait expédié dix-sept
militaires auprès de leur créateur
suite à un léger « bug » dans
le logiciel de pointage. C’est à croire
que l’homme n’apprendra jamais de
ses erreurs, car il continue à donner de
grands moyens d’actions à de malheureux
cerveaux électroniques plutôt de
faire fonctionner ses propres neurones.
J’en
veux pour preuve ce petit film hilarant,
enfin d’un humour plutôt noir, illustrant
la
démonstration devant les journalistes
d’une voiture qui se gare automatiquement
toute seule, évitant ainsi à son
chauffeur d’user ses précieuses capacités
mentales à faire un créneau. Inutile
de faire durer le suspense, vous vous
doutez de ce qui arriva, la
voiture fonce à toute
allure dans les journalistes et en reverse
deux, qui ne seront heureusement que légèrement
touchés. Commentaires du constructeur « c’est
normal, le « conducteur » a oublié d’allumer
le détecteur de piétons » !
Personnellement, je dois dire que je
me suis surpris à me
tordre de rire à la fois devant le film
et en lisant l’article et les commentaires
des internautes, ce qui prouve de ma
part un grand manque de charité envers
mes pauvres congénères
humains en général, et mes pauvres
confrères informaticiens dans l’industrie
automobile en particulier. Et je m’en repentirai
bientôt… quand j’aurai fini
de rigoler !
Une autre innovation va rendre
le monde meilleur, c’est le développement
d’un « méchant
robot en colère ».
Oui, vous avez bien lu, cette machine
est destinée à simuler
un individu en colère répondant à un
appel téléphonique tels que les
font les employés des centres d’appels,
vous savez ces personnages parlant
un français
souvent approximatif et qui à longueur
de journée vous dérangent dans
vos occupations en tentant de vous vendre
moulte marchandises ou services dont
vous n’avez
aucun besoin, ou bien ceux à qui
vous essayez de faire difficilement
comprendre que votre machine
laver toute neuve persiste à vider ses
entrailles sur le sol de votre salle
de bain et que ce n’est pas là un
comportement normal. Personnellement,
je trouve qu’il
s’agit là d’un gâchis
d’argent assez caractérisé.
Car pour créer plus méchant qu’un
humain, enfin que certains humains,
ils vont avoir du mal, et je ne cite pas de
noms.
La nature a
fait à la perfection ce que la technique
ne peut qu’essayer d’approcher,
sans doute avec assez peu d’efficacité.
Et donc, plutôt que de développer
des machines coûteuses, mieux vaut embaucher
des personnes bien choisies et les
laisser développer
leur nature auprès des employés, ça
améliorera en plus les chiffres du chômage.
A moins qu’ils ne soient vraiment trop
méchants
?
>[Calimero Beau]
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Mai
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28/5/15 |
M$FT |
Pensez aux enfants ! |
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[Pensez aux enfants !] Les
tenants du tout électronique en classe
passent à la vitesse supérieure.
Après avoir signalé combien il était
ringard et réactionnaire d’apprendre à écrire,
et combien il était branché et bien
plus efficace d’utiliser un clavier pour
prendre des notes, ce que seules leurs études
cautionnent bien entendu, voilà que Microsoft,
pour ne pas le nommer, entreprend carrément
d’essayer d’interdire le papier et
les crayons en cours. « Ce
n’est pas
juste pour les élèves, quand est-ce
que vous avez utilisé une craie pour vous
exprimer ? Les enfants d’aujourd’hui
envoient des SMS pas des lettres » argumente
Lia De Cicco Remu, directrice de « Partners
in Learning » (Partenaires de l’apprentissage)
chez Microsoft Canada. Ainsi pour cette
dame, ce que les enfants font naturellement est
forcément
bien et le processus éducatif ne doit absolument
pas les contrarier. Et, si on la comprend
bien, si le professeur n’utilise pas les
dernières
ressources de l’électronique pour
les éduquer, il est coupable d’essayer
de les enfoncer, et donc peut-être même
passible des tribunaux ?
Ainsi je propose
qu’on arrête de traumatiser
nos chères têtes blondes en leur
apprenant la propreté et plutôt
d’acheter
en quantité des couches culottes afin
qu’ils
puissent faire leurs besoins comme
ils le font naturellement. Et une étude
financée
par Pampers montre que les enfants
qui utilisent des couches jusqu’à l’âge
adulte sont bien moins traumatisés que
leur congénères que l’on
torture à merci
pour leur apprendre à faire dans le pot.
De même, naturellement, les enfants jouent à des
jeux vidéo et regardent des films toute
la journée; essayer de leur faire apprendre à lire
et à écrire est totalement inutile
et provoque même des traumatismes graves
quand ils lisent dans les journaux
les nouvelles du monde ou quand ils se mettent à penser
par eux-mêmes en utilisant ces objets
du passé que sont les livres. Une étude
financée par Nintendo montre d’ailleurs
que le vrai bonheur est dans l’ignorance,
les études provoquent fatigue, frustration,
compétition parfois agressive, voir même
mal à la tête, et surtout font
travailler les neurones ce qui est très
mauvais pour la santé.
Bien entendu, vu
le prix d'une telle salle de classe
toute équipée
(de produits Microsoft, vous l'aurez
compris) il faudra
réserver l'éducation aux enfants
les meilleurs et éviter de perdre son
temps à éduquer
les enfants de pauvres, les immigrés
et les gauchistes dont l'éducation
n'est pas rentable et représente pour
l'état
une grande perte de temps et donc
d'argent.
J’arrête là les
moqueries mais admettez que les propos de
cette dame sentent
bon la pompe à phynance microsoftienne,
et je serais bien curieux de voir
le résultat
de son mode d’éducation sur ses
propres enfants. Si bien sûr elle se
l’applique à elle-même.
Ce dont je doute tout de même assez
fortement.
>[Pompon Pafinance]
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24/5/15 |
BnF |
Manuscrit des 12 césars |
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[Manuscrit des 12 césars] A mon avis,
un des défauts du système culturel
et artistique français est de décourager
le mécénat. Les avantages fiscaux
sont faibles, l’image du mécénat
n'est pas vraiment bonne dans l’opinion
publique et bien souvent, l’amélioration
de l’image du mécène, quand
il s’agit d’une entreprise, est bien
plus efficace en bombardant d’une belle
publicité ou en créant un gros buzz
sur internet qu’en aidant financièrement
telle ou telle organisme culturel en
mal de budget. Alors que reste-t-il quand une
vénérable
institution comme la BnF se trouve devant
une occasion d’acheter un document unique
mais sans en avoir les fonds ? À utiliser
le crowdfunding, le financement participatif,
pour
se mettre à la mode de ce phénomène
du financement 2.0. Je dois vous avouer
que j’y
suis allé de quelques brouzoufs pour permettre à la
BnF d’acheter le splendide manuscrit enluminé de
la « Description des douze Césars
avec leurs figures », notamment parce que
cela me faisait un peu mal au ventre
de voir un tel chef d’œuvre acheté par
un particulier pour finir au fond du
coffre d’une
banque bien loin des regards admiratif
des amateurs.
Et bien quelle n’a pas été ma
surprise en recevant un mail me signalant
que, quelques mois après l’achat
de ce manuscrit, et donc en un temps
record, la BnF
permettait à tout un chacun de baver
d’admiration
en visionnant ce
chef d’œuvre sur
Gallica ! Alors là, je dois vous avouer
que j’en
suis resté baba. Mauvaise langue comme
vous me connaissez, j’aurais parié que
la contemplation de cet ouvrage serait
limitée
aux parisiens ou aux provinciaux fortunés
qui peuvent faire le déplacement jusqu’au
site de Tolbiac. Et bien non, pan sur
le bec ! Tout un chacun, et moi y compris,
avons la joie
de pouvoir nous régaler et même
analyser par le menu chacune des enluminures,
nous gaver de cette belle bâtarde, je
parle de l’écriture,
vous l’aurez compris, et admirer en détail
l'ensemble du chef d’œuvre. Bref
il ne manque plus que l’odeur du vieux
manuscrit et le doux frottement des doigts sur
le papier pour nous imaginer que nous
le tenons
en main.
Alors là, je dis merci la BnF
!
PS : bon,
les parisiens ou provinciaux voyageurs
pourront quand même l’admirer
IRL à l’exposition qui lui est
consacrée.
>[Manu Scrit]
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20/5/15 |
Lure |
Puces typo 2015 |
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[Puces typo 2015] Comme chaque
année, les Rencontres de Lure organisent
fin mai, le 30 mai plus précisément,
les
Puces typo, une journée de rencontres
entre les croyants et les pratiquants
de la chose imprimée, c'est à dire
entre les créateurs graphiques et ceux,
comme vous et moi, je pense, qui en admirent la
beauté.
Je laisse la parole à l'équipe qui
anime cette journée pour vous en faire
monter l'eau à la bouche :
Le 30 mai vous
pouvez venir chiner, flâner
et découvrir des créateurs graphiques
indépendants ou bien participer, exposer
et vendre (inscription
nécessaire).
Au programme
:
• Rencontres avec les éditeurs,
graphistes, créateurs et typographes indépendants.
• Présentation
en avant-première
de la semaine d'été des Rencontres
de Lure 2015 : « Portrait / paysage :
un monde de formats ».
• Découverte
de la revue AprèsAvant
#3 publié par les Rencontres de Lure
(ça
sentira l'encre !)
• Surprises et
bonnes affaires pour tous les goûts
et toutes les bourses.
• Tombola
et snack-bar sur place, yes ! plus terrasse
ensoleillée !
Cette journée
aura lieu le samedi 30 mai entre 10h
et 19h au 83 avenue Gallieni à Bagnolet.
L'entrée est libre, mais vous pouvez
prévoir
des espèces, des esques plates, comme
on entend dire parfois, pour ne pas
vous retrouver le bec dans l'eau face à une
superbe création
qui vous aura tapé dans l'oeil.
Vous trouverez
tous les renseignements sur cette
page, et notez que vous pourrez
aussi y découvrir le
programme des Rencontres de cette été qui
se dérouleront
comme d'habitude fin août à Lurs
en Provence et qui, je vous le rappelle,
auront pour titre « Portrait / paysage :
un monde de formats ».
Un rendez-vous à ne
pas manquer, qu'on se le dise !!!
>[Mado Ré]
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17/5/15 |
HIW |
Restauration typo |
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[Restauration typo] Quand les étasuniens
font les choses, bien souvent, ils y
vont à fond.
Que ce soit pour le bon ou le mauvais
côté des
choses, pas de demi mesure, pas d'atermoiements,
pas de ces concertation sans fin,
de discussions éternelles,
on fait le job jusqu'à la fin. J'en veux
pour preuve ce
très beau site que m'a signalé un
imprimeur aixois, un des derniers à faire
de la vraie typographie avec de vraies
presses typo. Sur ce site, un restaurateur
de matériel
ancien nous montre comment d'une série
de tas de ferraille, littéralement, il
arrive à faire renaître, tel des
phénix, de splendides machines anciennes
autour des métiers de l'imprimerie. Massicots,
que les anglophones appellent guillotine
hihi, presses platines ou cylindre, à partir
d'épaves tenant à peine ensemble,
ils démontent, nettoient, poncent, polissent,
repeignent et remontent ces fleurons
de l'industrie typographique datant bien
souvent du XIXe siècle.
Et cela donne ces merveilles dont ils
nous régalent
les yeux sur
cette page, par exemple.
Alors bien sûr, se
posent plusieurs questions. C'est très
beau. Mais est-ce qu'une machine ne
doit pas faire sentir son usage par de discrètes
taches de graisse, des trainées d'huile
ou des rayures sur la peinture ? Est-ce
qu'ils ne sont pas en train de nous
refaire Violet le
Duc et son moyen âge idéalisé bien
loin de la crasse des châteaux médiévaux
? Est-ce que ces machines tourneront à nouveau
ou bien resteront-elles immobiles à jamais
comme des fossiles que la vie et la
création
a quittés, de peur de voir arriver l'usure
d'un fonctionnement pourtant bienvenu
? La beauté d'une
machine est un hommage à ses concepteurs,
certes, mais n'oublions pas ceux qui
chaque jour donnent de leur temps,
de leur sueurs et parfois
de leur sang, les massicots le savent
bien, pour que ces machinent enrichissent
le monde de la
beauté de leur production, surtout pour
les œuvres typographiques, et non pas pour
que l'on admire la belle peinture dorée
qui n'aurait pas tenu une journée dans
le cadre d'un usage normal de l'instrument.
Certes
ces techniques ancestrales sont en
voie de disparition, mais ne les
laissons pas mourir, continuons d'entretenir
le savoir faire
des hommes plutôt que de faire de leurs
outils des reliques immobiles et figées.
L'homme pense parce qu'il a une main,
nous dit Anaxagore, et pas parce qu'il a des
outils, pourrait-on
rajouter.
>[Mado Ré]
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13/5/15 |
2C |
Colloque en ligne |
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[Colloque en ligne] Une très
fidèle lectrice du BdG me rapporte une
page web tout à fait intéressante
pour tous ceux qui s’intéressent
au design graphique. Comme vous le savez
peut-être,
ou pas, un colloque à eu lieu à l’automne
dernier sur le thème « Design
graphique, les formes de l’histoire » organisé
par le Centre National des Arts Plastiques
ou CNAP pour les amateurs de cryptographie.
Il s’est
déroulé les
27 et 28 novembre 2014 au Centre Pompidou
et à l’École
nationale supérieure des arts décoratifs.
Bon et alors ? me direz-vous. De toute
façon,
c’est
passé et en plus faire le voyage Marseille
Paris ferait prendre une telle cure d’amaigrissement à mes économies
que je ne pourrais même plus participer
au prochain stage Graphos (non que les
stages soient onéreux, c’est plutôt
l’aller retour en TGV qui est ruineux).
Et bien le site Indexgrafik,
que je découvre à cette
occasion, a mis en ligne le
contenu complet du colloque, conférences
et débats,
pour les gens normaux, ni riches, ni
parisiens, ni travaillant à la SNCF,
puissent profiter de tout ce qui s’y est
dit ! Et croyez-moi, je n’ai pas tout
regardé,
mais je note la présence de divers auteurs
de livres qui m’ont laissé une
fort belle impression comme Rémi Gimenez,
Fred Smeijers ou Christopher Burke
(vous n’avez
qu’à googler
chacun des noms si vous voulez savoir
les livres qu’ils ont publiés).
Pour les autres, je n’ai pas (encore ?)
lu leurs œuvres
mais ils sont sans doute tout aussi érudits
!
Alors là, je dis merci parce qu’à part
d’avoir la chance de ne pas être
trop loin du lieu des sessions d’été des
Rencontres de Lure, la Provence est
fort éloignée
du centre parisien où se passent tous
ces beaux colloques, expositions
et autres conférences
qui me mettent la bave aux lèvres à chaque
fois que j’en reçois les programmes.
Et
voilà une façon bien agréable
d’occuper les soirées de ces
jours fériés qui se succèdent !
>[Nicole Oque]
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9/5/15 |
WTF? |
La Bible du Diable |
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[La Bible du Diable] Un
moment de détente et d’errance sur
le web m’a fait découvrir un document étrange
dont je me dois de vous faire part. Il
s’agit
du Codex
Gigas. Tout d’abord, je dois vous
l’avouer, j’ai pensé à un « fake »,
comme on dit, c’est à dire un article
bidon sur Wikipedia, du genre dont je
vous parlais justement ces derniers temps. Mais
il semblerait
que le document existe et qu’il soit même
publié sur la Bibliothèque Numérique
Mondiale, ce qui en fait tout de même quelque
part une star de la paléographie.
Alors
pourquoi ces doutes ? Déjà,
Codex Gigas est un latino-hellénisme
bizarre puisque gigas est le nom d’une
race de géants
et non pas l’adjectif géant qui
est gigantas. Deuxièmement, la Bible,
car c’est
une Bible, est surnommée « La
Bible du Diable » à cause
d’une
enluminure de facture tout à fait naïve
apposée sur l’un de ses folios.
Franchement, on a fait plus beau ou
plus terrorisant. Enfin, souvent ce
genre d’ouvrages
monumentaux, comme le Livre de Kells
par exemple, sont des livres d’autel,
destinés à être lus à distance
et donc composés en écriture de
grand module. Ce qui n’est pas le cas
ici, alors pourquoi avoir utilisé de
si grandes pages si ce n’est pas pour
pouvoir y mettre une grande écriture
?
Mais, après quelques recherches, il
a fallu me rendre à l’évidence,
ce manuscrit du XIIIe siècle, de
320 feuilles d’un
mètre
sur cinquante centimètres, pesant soixante
quinze kilos, composé sur des peaux
de veaux ou d’ânes selon les sources,
ayant nécessité quelques 160
animaux pour sa réalisation et manuscrit
par un seul et unique scribe existe
bien, vous pouvez
en contempler chaque page sur le
site de la Bibliothèque
Numérique Mondiale. Bon autant
vous dire, l’écriture n’est
pas d’une
grande régularité et cette espèce
de gothique primitive ou de caroline
tardive n’est
pas un exemple à mettre sous le nez
des calligraphes, mais quand on voit
la taille d’une
de ces pages, le volume de texte
qui est nécessaire
pour la couvrir, on ne peut qu’admirer
la persévérance de ce scribe
anonyme qui a du suer sang et eau
pour produire un tel ouvrage. Et
vu le nombre de
bestiaux
qui sont
passés à la casserole pour donner
leur peau pour chacun de ces feuillets,
il y a du y avoir du rôti de veau tous
les jours au monastère bénédictin
de Podlaz¹ice !
>[Habib Le]
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5/5/15 |
9mm |
Ça soulage… |
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[Ça soulage…] « Je
ne dis pas que c'est pas injuste, je
dis que ça
soulage ! » c'est par cette remarque
non dénuée de bon sens que Horst
justifie le coup de Jarnac qu'il vient
de faire subir au gugusse de Montauban
dans les Tontons
flingueurs, sublimement dialogué par Michel
Audiard. Je dois dire que parfois, les
informaticiens ne sont pas loin de sentir
monter des bouffées
de colère dévastatrice envers les
tas de ferraille dont ils essayent désespérément
d'extraire une pensée cohérente,
ou à tout le moins un travail utile. Dans
les années 1980, on vendait des marteaux
en mousse spécifiquement destinés à défouler
les programmeurs ou autres utilisateurs
d’ordinateurs
quand, vraiment, il leur montait les
abeilles, expression marseillaise imagée
qui rend fort bien ce moment où tout ce
qui peut vous tomber sous la main va
devoir pâtir
de la stupidité informatique (pléonasme).
Hélas, le commerce de cet outil bien utile
a sans doute été stoppé puisque
j’ai
lu récemment que ce ne sont
pas moins de huit balles de 9mm qu’un
citoyen étazunien
a tiré sur son portable Dell, le trouant
ainsi comme une passoire. Je vous rassure
tout de suite, la marque de l’engin ne
fait rien à l’affaire,
par contre le calibre des munitions
doit sans doute être pour quelque chose
dans l'efficacité de la réprimande.
En tout cas il a publié la
photo du résultat
et je dois dire que cela m’a fait chaud
au cœur de voir que certains peuvent aller
jusqu'au bout de leur détestation informatique
(pléonasme).
Bon certes, je pense que
cela a du un peu inquiéter ses proches,
car on peut facilement imaginer ce
qui pourrait arriver si
un soir les haricots ne sont pas
assez cuits, les devoirs pas encore
terminés à l’heure
prévue ou l’assiette de croquettes
insuffisamment léchée. L’épouse,
les enfants ou le chien pourraient
bien avoir à subir le sort de l’ordinateur
avec des conséquences bien plus graves.
Mais en attendant, quand mon ordinateur rechigne à faire
ce que je lui demande sans rouspéter
ou s'évertue à me poser plein
de questions débiles
(« êtes vous sûr
de vouloir vider la poubelle ? » hé,
crétin californien, je viens juste
de te le demander, je n’ai pas changé d’avis
en une milliseconde !), je lui
montre à sa
petite caméra ce que son collègue
a subi pour avoir été un peu
trop loin dans l’incivilité informatique
(pléonasme). Hélas, avec ses
trois neurones et demi, ça ne le
calme même
pas… Quelqu’un connait un bon
armurier ?
>[Emma Gnum]
PS : comme le souligne la journaliste avec
beaucoup d'humour : on pense que la machine
ne s'en remettra pas…
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Avril
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28/4/15 |
Paléo |
Sagesse des anciens |
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[Sagesse des anciens] La
paléographie est souvent considérée
comme une science tout juste bonne à aider
les généalogistes amateurs à retrouver
leurs ancêtres jusqu’à Mathusalem,
et même au-delà, surtout s’il
s’avère qu’ils comptent dans
leurs rangs un aristocrate quelconque,
ayant participé aux
croisades, c’est encore mieux. Notez que
si on remonte assez loin, nous sommes
tous les fils d’Adam, encore qu’en
lisant vraiment les textes, la gestion
familiale des premiers
temps est assez confuse, et que le Premier
Homme était
forcément empereur de toute la Terre, et
même du jardin d’Eden, ce qui vous
pose en société, tout de même.
En dehors de ce domaine, les paléographes
sont considérés comme tout juste
bons à passer des heures à déchiffrer
une obscure charte qui permettait, quand
ce n’est
pas un faux, à une ville de s’exempter
de tel ou tel taxe ou servitude. Bref,
pour le dire brutalement, un métier totalement
inutile.
Eh bien, détrompez-vous. Car m’est
venu sous les yeux un
article tout à fait
sérieux, expliquant que sur un vieux
manuscrit égyptien,
on avait trouvé une information dont
l’utilité traverse
le temps, et que tout un chacun humain
de toute époque,
ne peut que considérer comme une information
capitale, bref enfin quelque chose
qui fait avancer l’humanité vers
un bonheur presque prêt à être
saisi. Non, pas l’emplacement ou est caché l’Arche
d’alliance ou le secret de la pyramide
de Khéops, ça tout le monde s’en
fiche. Non, on a retrouvé la
recette d’un
remède que les égyptiens utilisaient
contre la gueule de bois. Oui, vous
savez, le lendemain de soirées particulièrement
arrosées, ce qu’on appelle aussi
la casquette de plomb, quand vous avez
l’impression
que toute source lumineuse vous fait
exploser la cervelle, que le moindre
bruit va faire fondre
vos neurones et que vous n’avez qu’une
envie c’est d’abolir le temps jusqu’à ce
que vous reveniez à votre état
normal. Certains tentent de la faire
disparaître
en utilisant des médicaments, d’autres
soignent le mal par le mal et entament
une nouvelle bouteille de blanc sec,
les égyptiens
antiques, eux, avaient recours au laurier
d'Alexandrie (Danae
racemosa), une plante peu connue pour
son usage médicinal et qui servait, à l'époque, à fabriquer
la célèbre couronne de lauriers.
D’après le document trouvé dans
la ville d’Oxyrhynque (à vos souhaits…)
il suffirait d’en porter un collier pour
voir immédiatement les effets délétères
des orgies de la veille disparaître comme
par enchantement. Enfin, c’est au moins
ce que nous raconte ce document, mais
les « Papyrus
d'Oxyrhynque » ne contiennent pas
seulement des « conseils naturels » pour
fêtards.
On y trouve également des remèdes
contre les hémorroïdes ou les maux
de dent. C’est dire si l’humanité souffre
de toute éternité des mêmes
maux, quoiqu’on puisse en croire vu depuis
notre XXIe siècle postmoderne.
Alors remercions
les paléographes de se
pencher sur notre malheur et espérons
qu’ils
trouveront bientôt un remède antique
et efficace à la bêtise humaine, ça
ferait quand même bien avancer le schmilblick.
>[Rebecca Skate de Plont]
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23/4/15 |
Mai |
Mai de la Calligraphie |
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[Mai de la Calligraphie] Les
hirondelles sont de retour, les arbres
bourgeonnent, les pâquerettes commencent à parsemer
nos pelouses, enfin celles qui échappent
aux étudiants amoureux qui se bécotent à même
le gazon, autre signe annonciateur que :
le printemps est de retour ! Mais il y a un autre
signe que
seuls les calligraphes peuvent apprécier,
il s’agit de l’annonce du programme
du Mai
de la calligraphie de Saint Amand les Eaux ! Et cette année comme par le
passé,
et j’espère comme encore longtemps
dans l’avenir, cette manifestation aura
lieu, hélas bien loin de nos garrigues
provençales. Elle sera centrée sur
une résidence d’artiste qui accueillera « le
projet de la calligraphe latine Yveline
Abernot portant sur le thème imposé de « la
figure féminine ». Inspirée
de quelques portraits de femmes et en
particulier de certaines ayant marqué l'Histoire
amandinoise (ndlr : hmmm le qualificatif d’amandinoise à lui
tout seul fait rêver), l'artiste travaillera
textes et compositions avec une grande
sensibilité.
Se sentant avant tout "femme et citoyenne
du monde", Yveline Abernot perçoit
le sujet comme particulièrement riche et
inépuisable ! Cette 2e résidence
d'artiste du Mai de la Calligraphie s'inscrit
dans le cadre du « Printemps des femmes », événement
culturel dédié à la condition
féminine et à leurs combats, célébré à Saint-Amand
depuis trois ans.
Installée dans un écrin
de luxe, propice au développement de
son inspiration (la salle Lannoy du Musée
de la Tour Abbatiale), Yveline Abernot présentera
une sélection
d’œuvres récentes, ainsi que
ses créations en cours du 1er au 17 mai
2015. Un riche programme d'animations,
destinées
aux petits et grands, permettra à tous
les férus de bel écrit ou simples
curieux, de découvrir le processus de
création
artistique en calligraphie et peinture,
et de rencontrer en direct le créateur
des œuvres. » nous
dit le dossier de presse.
Et les photos
des travaux d’Yveline Abernot
nous montrent une grande originalité dans
les styles, comme vous pourrez le
constater par vous-même en feuilletant
le programme que vous trouverez sur le site
de Saint Amand.
Et
ce même programme vous propose stages,
visites, portes ouvertes, bref tout
ce qu’il
faut pour faire vos premiers pas
ou bien vous perfectionner
en calligraphie latine, et en particulier,
d’après
ce qu’il m’en semble, l’anglaise
qui fait également des ravages chez
Graphos.
Bienvenue chez les Ch’tis calligraphes
!
>[Amédée Lacally]
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19/4/15 |
Wiki |
Réalité consensuelle |
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[Réalité consensuelle] Je ne
sais pas si vous êtes comme moi, mais quand
j'ai besoin d'une information je vais
sur Wikipedia. Bon certes, des informations sur
un domaine autre
que l'actualité, il faut une vraie pluralité des
sources pour se faire une opinion, et
sur un domaine autre que la cuisine, parce que
les recettes sur
Wikipedia sont minables, et rien ne remplace
Marmiton.org. Mais sinon, mon réflexe est
là,
comme d'ailleurs, d'après les statistiques,
une énorme majorité de l'humanité connectée.
Aussi
suis-je effondré de voir que plusieurs études publiées
récemment montrent que
bien loin de s'auto-corriger comme
le bon sens voudrait que ce soit le
cas, les erreurs
ou les
fausses informations persistent longtemps
sur Wikipedia. Non, je ne parle pas
des pages personnelles
que se concoctent quelques individus à l'ego
surdimensionné en mal de renommée,
non je parle de pages informatives,
celles que vous et moi feuilletons
tous les jours. D'ailleurs,
un record vient même d'être atteint
pour un faux dieu aborigène, Jar’Edo
Wens (attention article polémique,
mais en français),
qui orne de sa page bidonnée
l’encyclopédie
des savoirs de l’humanité depuis
plus de onze ans ! Et je gage que si
on cherche de ci de là, dans les domaines
bien abscons où seules quelques spécialistes
au monde sont capable d’affirmer la vérité et
la science, il doit trainer quelques
milliers de pages, humoristiques ou
pas, tentant désespérément
de ne pas attirer l’attention des agents
de la matrice.
Car oui, on oublie trop
souvent que la vérité est bien
loin de s’identifier
au consensus des croyances, Wikipedia
du temps de Galilée aurait affirmé que
le soleil tourne autour de la Terre,
car toute autre
théorie aurait été impitoyablement
censurée d’un « référence
nécessaire » ou d’un « pourquoi ? » qui
parsèment les articles
au contenu susceptibles d’entrainer
une polémique.
Alors, mon rêve de grande bibliothèque
recueillant tous les savoirs s’effondre,
mille qui croient valent aujourd’hui
mieux qu’un qui sait, ce qui est un
peu, me semble-t-il, le reflet de notre
société d’information
où celui qui crie le plus fort a
souvent raison. Ce qui est en bas est comme
ce qui est
en haut ?
>[Louis Qi Pei Dia]
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15/4/15 |
BnF |
RELire et relire ? |
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[RELire et relire ?] La
BnF bouge et c’est pour notre plus grand
plaisir. J’ai découvert tout à fait
par hasard le site ReLIRE qu’elle
gère
et maintient, site consacré aux livres
indisponibles mais qui ne seraient théoriquement
pas encore tombés dans le domaine public,
donc des livres que les éditeurs ont délaissés
sans que personne ne viennent les reprendre.
Une nouvelle loi datant de 2012 permet à tout
ceux qui voudraient mettre en ligne une
version numérisée de ces livres, à partir
d’un original trouvé chez un bouquiniste,
ou bien tout éditeur qui voudrait en reprendre
la publication de pouvoir s’adresser à la
SOFIA,
quel beau nom, pour négocier des
droits d’auteurs que j’imagine minimes,
en tout cas minimes par rapport au cout
de la recherche des ayant-droits d’un ouvrage.
Car cela sous entend de retrouver l’éditeur,
mais souvent celui-ci a fermé, parfois
sans suite et parfois repris par un autre
qui peut lui aussi avoir ou pas baissé le
rideau… idem
pour l’auteur dont il faut retrouver les
descendants, bien plus un travail de
généalogiste
que d’éditeur spécialisé !
Et c’est sans compté que souvent,
les ayant-droits se voyant sollicités pour
la réédition d’un livre imaginent
que Rockefeller sonne à leur porte, que
la Fortune en personne va venir les couvrir
d’or,
qu’ils sont devenus Crésus en une
journée, bref, ils demandent de tel frais
que la publication du livre devient impossible.
Alors
cette loi, qui a fait grincer bien
des dents, demande à ce que si aucun ayant-droit
ne se signale pour un ouvrage, la SOFIA,
une société de
gestion des droits d’auteur créée
pour l’occasion, soit en charge de négocier
ces droits d’auteur, permettant ainsi à de
petits éditeurs, pas forcément
versés
dans la recherche dans les archives
poussiéreuses,
de ressortir des livres à bas prix, surtout
ciblés sur un public de spécialistes,
j’imagine, sans risquer de se voir intenter
un procès couteux et, pour la plupart,
dévastateur.
Alors à vos souris,
vous trouverez la liste des livres « abandonnés » ici
et le site de la Sofia, là. Notez,
c’est
fort étrange, qu’existe aussi au
Etats-Unis une
loi du même tonneau pour
les logiciels, créant le concept d’« œuvre
orpheline » permettant à tout
un chacun de mettre en ligne et de prolonger
ainsi
la vie
des logiciels anciens mais souvent
bien suffisants à un
usage personnel.
>[Eleonore Feuline]
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1/4/15 |
1/4 |
Niouzes from ze fiches… |
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[Niouzes from ze fiches…] Alors
que déferle
sur le net les articles les plus hilarants,
les plus délirants et les plus incroyables
pour fêter dignement ce jour, hélas
unique, consacré à la blague, je
voudrais signaler à ceux d'entre vous qui
ne le connaitraient pas encore un site
qui pour ma part me régale tellement que
je m'y rends régulièrement, et néanmoins
virtuellement, le plus souvent possible.
On y trouve moulte fausses nouvelles
souvent en lien étroit
avec l'actualité, mais au lieu d'un humour
gras et parfois malsain que l'on voit
fleurir ici ou là, les fausses informations
sont toutes empreintes d'un second degré qui
porte certes à sourire mais aussi souvent à réfléchir.
Que peut-on demander de mieux à l'humour ?
Ce site c'est le
Gorafi, et il a la
particularité d'avoir été pris
et repris par des hommes politiques
ou des journalistes pour
de l'information réelle,
allant jusqu'à être
cité dans les médias sérieux
comme une source d'information digne
de foi. C'est dire le soin que certains
journalistes prennent de vérifier les
informations qu'ils nous infligent.
Je vous laisse le soin
de parcourir
ce site et d'y dénicher les perles
rares qui vous feront sourire, rire voir même
vous esclaffer, pour ma part je retiendrai
cette
information,
qui me fait dire que finalement l'information
sur internet peut être fiable, voir
même
pertinente et que ce n'est pas toujours
sur les sites les plus sérieux qu'on
peut trouver la vérité vraie !
Avec le Gorafi, c'est tous les jours le premier
avril !
>[Hervé Lefiche]
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Mars
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31/3/15 |
Expo |
Denise Lach |
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[Denise Lach] Si
vous lisez cette colonne depuis plus
de quelques jours,
vous devez connaître Denise Lach. Nous vous
en avons déjà parlé moultes
fois, le plus souvent pour ses livres,
qui ont l’avantage d’être disponible
dans toute la France, voir même au-delà des
frontières, et plus rarement pour ses expositions,
qui sont parfois bien loin de nos bases
et dont la restriction des émissions de
gaz à effet
de serre nous empêche de visiter.
Mais cette
fois-ci, les provençaux auront
de la chance, la prochaine exposition
de Denise Lach aura lieu à Grignan, à l’initiative
de Terres d’écriture et de sa présidente
Christine Macé à partir du 6
avril prochain. C’est donc une chance
unique de voir dans la vraie vie les
travaux de
cette artiste dont l’approche de la calligraphie
est non seulement singulière, je vous
recommande son livre « Jeux d’écriture » s’il
n’orne pas déjà les rayons
de votre bibliothèque, mais aussi très
mouvante et évolutive. Je m’explique.
Un certain nombre d’artistes en général
ou de calligraphes en particulier,
une fois qu’ils
ont trouvé un style, s’y tiennent,
n’en changent plus et pendant des années
vont nous faire du Machin, aisément reconnaissable
et identifiable, un style certes original
quand il a été créé mais
qui s’épuise bien souvent au fil
des années. L’intérêt
du travail de Denise Lach, mais elle
n’est
pas la seule heureusement, c’est qu’à chaque
fois que je vois un de ses travaux
récents,
je découvre une nouvelle façon
de travailler, un nouveau style, une
nouvelle recherche esthétique. Et pourtant,
on retrouve un fil rouge, une voie
dans ses travaux,
elle
suit
son chemin dans une direction sans
s’éparpiller
dans le tout et n’importe quoi créatif.
Bref,
j’espère vous avoir convaincu
qu’il vous faut absolument connaître
ses travaux, par ses livres tout
d’abord,
qui vous laisseront scotchés, j’en
suis persuadé, par ses expositions
si vous avez la chance d’en avoir une
près
de chez vous, les travaux dans la
vraie vie recèlent
mille fois plus de finesse que les
reproductions des livres et des affiches,
et enfin si possible,
rencontrez-là comme j’ai eu la
chance de le faire l’été dernier
aux Rencontres de Lure, vous découvrirez
une artiste heureuse d’expliquer son
parcours, ce qui ne vous en fera
que plus admirer
son travail.
PS : je me rends compte à mon
grand étonnement
qu'elle ne semble pas disposer d'un
site internet personnel ? Cependant vous pouvez
mieux la connaitre
en visitant le site de Terres d'écriture
ou bien en regardant cette
très belle
vidéo qui la montre à l’œuvre
lors de son dernier passage à Grignan.
>[Bernard Dutrait]
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27/3/15 |
N&B |
De l'usage des outils… |
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[De l'usage des outils…] Les outils
merveilleux que nous propose internet
sont comme tous les outils, de mauvais outils
peuvent servir à de
bonnes choses et, certains pessimistes
prétendront
que c’est le cas de la majorité d’entre
eux, de bons outils peuvent avoir de
désastreuses
utilisations.
Si vous avez lu attentivement
la colonne de gauche, vous avez du
y remarquer une citation
de Georges Clooney, « Je préférerais
me faire examiner la prostate en direct à la
télévision par un type aux mains
bien froides plutôt qu’avoir une
page Facebook ». Certes, cette citation
date un peu, le BdG ne fait pas son âge,
mais il commence néanmoins à accumuler
les années et il y a fort à parier
que Georges s’y est mis depuis, autant
une star internationale comme lui ne
peut se passer de communiquer à tout
moment.
Mais
c’est une bonne nouvelle sur laquelle
je suis tombé l’autre jour par
hasard, car si Facebook est un outil
plutôt
futile, on y trouve néanmoins un
compte ouvert par Gallica, la célèbre
bibliothèque
numérique de la BnF et joie sublime,
ce compte est ouvert au public non
abonné,
dont je suis ! Depuis, quand personne
ne me regarde, que je suis sûr que les
enfants sont couchés
et que l’épouse est en vadrouille,
je me rends sur la page de Gallica
et je me régale
des mille et une nouvelles, concours
et autres jeux d’érudition qui
nous sont proposés,
ne serait-ce que pour admirer les
innombrables documents de naguère et
jadis, qui font revivre pour tous
les internautes un
temps où un
livre était encore sur papier, imprimé dans
une belle typographie avec une mise
en page choisie et, avec un peu de
chance, illustré par
de somptueuses gravures ou lithographies
bien loin de la quadrichromie omniprésente
avec ses couleurs pauvres et ternes.
Mais
s’il est de mauvais outils ayant trouvé,
au moins partiellement un bon usage,
il est aussi de bons outils détournés
de leur fonction vertueuse par des gougnafiers
n’ayant
qu’une idée en tête, laisser
le monde dans un chaos bien plus
grand que celui dans lequel ils l’ont
trouvé en entrant.
J’en veux pour preuve cette demande
de financement participatif pour
un lance-flammes portable, qui,
les imbéciles volent en escadrille,
a trouvé rapidement
le financement demandé pour fabriquer
en série cet engin dont je ne préfère
pas imaginer l’usage que certains peuvent
en faire... « O tempora o mores » comme
le disait ce bon vieux Marcus
Tullius.
>[Olga Lika]
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23/3/15 |
OMG |
Convertir les IAs ! |
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[Convertir les IAs !] J'adore
les extrémistes parce qu'ils ne doutent
de rien. Ils ont la vérité, vivent
dans leur petit monde organisé selon leur
petit dogme et ne songent pas un seul
instant que dans le monde réel, leur position
peut prêter pour le moins à sourire,
voir même à rire, voir même à s'esclaffer,
voir même dans les cas les plus graves, à en
pleurer de désespoir. Mais au moins ils
osent. « Les c..s ça ose tout,
c'est même à ça qu'on les
reconnaît » nous
enseigne Michel Audiard.
J'en veux pour preuve
les propos tenus par le Révérend
Dr. Christopher J. Benek (sic) qui
propose tout simplement que
le jour où les ordinateurs atteindront
(enfin ?) l'intelligence, qu'ils seront
autonomes, qu'ils auront un esprit
enfin reconnu comme sorti
de la machine, bref, que nous serons
incapables de faire la différence entre
l'intelligence d’un humain et celle d’un
tas de silicium, ce cher révérend
suggère
que l'on essaye fissa de les convertir
au christianisme ! Et il pense même
qu'on a des chances d'y arriver. Je
tremble rien qu'à y
penser. Parce que si les chrétiens peuvent
le faire, d'autres aussi, et extrémistes
pour extrémistes,
on va se retrouver bientôt avec toute
une bande d'ordinateurs fanatisés auxquels
notre paresse aura confié les clés
du monde. Et alors là, on va vraiment
rigoler, enfin durant les quelques
secondes avant
la fin finale. Imaginez la bande de
Gaza informatique, la Syrie informatique
voir même Daesh informatique
! Vu l'omniprésence des ordinateurs dans
le monde moderne, depuis les montres,
les téléphones,
les voitures voir même les réfrigérateurs,
imaginez une voiture refusant de démarrer
les jours de shabbat, un distributeur
de biscuit refusant de vous donner à un
petit en cas pendant la journée au cours
du Ramadan ou une cuisinière refusant
de vous laisser cuire de la viande
durant Carême
en invoquant la clause de conscience
! A mon avis, on verrait
bien vite revenir à la mode les valeurs
de la laïcité !
Bref, sans vouloir
rentrer dans une
vaine polémique, « je
ne parle pas aux c…s, ça les instruit » disait
Michel Audiard, je propose tout de
même
que l'on interdise tout contact entre
les prêtres
de quelque religion que ce soit avec
un ordinateur plus intelligent qu'une calculette
quatre opérations.
Et on verra s’ils font toujours les malins
!
>[Madmacs]
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19/3/15 |
Argh |
Illustrations… |
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[Illustrations…] Je ne
sais pas si vous allez de temps en temps
voir les propositions de livres électroniques,
ebook pour les gibis, que ce soit ceux
d’Amazon
ou d’autres sites, mais une chose est sûre,
rien qu’à la première vision
on devine que le « graphiste » qui
a fait la couverture n’est sans doute pas
vraiment du métier. Je crois deviner que
c’est souvent l’auteur qui s’y
colle, et autant on ne peut juger de
la qualité de
son texte sans acheter le livre en question,
horresco referens, autant il apparaît au
premier regard que la première de couv’ justement,
est d’une indigence assez remarquable. Je
me demande même si on arriverait à créer
de telles horreurs en essayant volontairement
de bucher le genre.
Tout d’abord la typo
choisie est souvent d’une rare banalité,
entre ceux qui prennent directement
l’Arial
que sort leur PC, ceux qui cherchent
la classe en utilisant
le Trajan quasi universellement utilisé depuis
quelques années pour les affiches de
cinéma,
voir pour les plus créatifs, une typo
trouvée
sur un site de polices gratuites, reconnaissable
facilement à la désastreuse gestion
des approches qui caractérisent les créateurs
de caractère amateurs (et je ne parle
même
pas de l’esthétique globale).
Mais
là où on atteint le summum,
la cerise sur le gâteau, c’est
sur l’illustration. Depuis le dessin
visiblement réalisé par un « artiste » dont
l’âge ne doit pas dépasser
dix ans jusqu’au montage photo à partir
d’éléments divers, d’éclairage
et de colorimétrie tout a fait disparates,
détourés à la hache vraisemblablement à partir
de photos prises avec un téléphone,
en passant par les créations graphiques
du plus mauvais gout, avec couleurs
saturées,
dégradés omniprésents
et photos banales sans doute libres
de droit .
Si vous voulez rigoler, au
mieux, ou trouver une raison (de
plus) de vous
pendre, au pire, ne manquez pas
ce
fil tumblr, en anglais
hélas, qui regroupe les plus « marquantes » de
ces couvertures. Une preuve de
plus, s’il
en fallait, que le graphisme est
un métier.
>[Mehdi Zaïneur]
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15/3/15 |
Revue |
Art de l'Enluminure |
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[Art de l'Enluminure] Petite
piqure de rappel concernant une excellente
revue qui continue son petit bonhomme
de chemin depuis
de nombreuses années, maintenant, je veux
parler de la revue « Art
de l’enluminure ».
Cette revue trimestrielle nous présente à chaque
numéro des reproductions d’un manuscrit
enluminé particulièrement intéressant,
parfois connu mais souvent tiré des trésors
que contiennent les petites bibliothèques
municipales, départementales ou régionales.
Notez qu’elle est associée à une
autre non moins prestigieuse « Art
et métiers
du livre » toutes deux éditées
par Faton. Imprimées luxueusement en couleurs
sur du beau papier, elles sont un régal
de lecture et d’étude.
Mais si j’évoque
le numéro
en cours d’Art de l’enluminure, c’est
que ce trimestre ils ont fort judicieusement
choisi de mettre en lumière les « Grandes
chroniques de France ». Je vous entends
déjà vous exclamer, mais c’est
la tarte à la crème des manuscrits
enluminés, offert à notre admiration
de nombreuses fois, notamment à la même
BnF lors de l’exposition sur Fouquet. Et
bien non. Justement, là où le choix
est fort judicieux c’est qu’ils ont
choisi un exemplaire bien moins connu
des Grandes chroniques de France, le
ms français
2608 qui est certes moins prestigieux
que celui de
Fouquet (ms
français 6465) mais fait découvrir
un de ces trésors méconnus dont
je vous entretenais justement quelques
lignes plus haut. Avec son texte en une
bâtarde
absolument époustouflante de régularité mais
aussi de souplesse, c’est tout de même
un manuscrit royal de Charles VI, donc
de belle facture, dans un style d’enluminure
bien moins « classique », je dirais,
que celui de Jean Fouquet mais bien plus
sensible.
Les
plus rapides d’entre vous auront déjà vu
que le manuscrit numérisé est accessible
en ligne mais si ce
numéro d’Art
de l’enluminure comme ses prédécesseurs
fait la part belle à la reproduction de
tout ou partie des pages de ce livre
d’exception,
on y trouve aussi une étude historique
et stylistique de ce manuscrit qui vous
fera voir et comprendre bien plus que
ce que vous pourriez
retrouver en affichant juste les pages
dans votre navigateur, et je ne parle
même
pas du plaisir sensuel à feuilleter une
si belle revue.
Alors courrez vite à la
maison de la presse la plus proche ou, bien mieux,
abonnez-vous à ces
deux belles revues et profitez ainsi
régulièrement
non seulement des magnifiques reproductions
de ces manuscrits, mais aussi des savantes analyses
qu’en font les érudits du domaine
!
>[Armand Luminure]
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11/3/15 |
KLi |
Rencontres à Luxeuil |
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[Rencontres à Luxeuil] Pour se reconnaître
entre passionnés d’un même
domaine, il est souvent facile de lâcher
un mot ou une expression qui, si elle
est reprise, vous fera savoir sans aucun doute
que vous avez
affaire à la bonne personne. Chez les typographes,
graphistes et autres gens de lettres,
parlez de Lurs, il y en aura toujours un pour
noter qu’en
dehors de l’affaire Dominici, ce petit village
provençal est le lieu de rencontre tous
les étés des plus passionnés
de la chose imprimée, et calligraphiée
je vous rassure, et ce depuis plus de
soixante ans. Pour les amateurs d’écritures
anciennes, paléographes amateurs ou professionnels,
il suffit de citer Corbie ou Luxeuil
pour que s’allume dans leur regards cette
flamme qui accompagne la reconnaissance d’un être
proche de soi, tant ces bourgs perdus
ne sont connus pour rien d’autre que l’écriture
née dans les abbayes qu’ils ont hébergées,
au temps lointain de Mérovée. En
effet, Corbie et Luxeuil sont deux types
d’écriture
mérovingienne les plus connus parmi les
dizaines que compte ce genre et elles
ont été particulièrement
bien étudiées au point que l’on
a parfois pu reconnaître la « patte » de
tel ou tel scribe et reconstituer ainsi
des carrières
entières de moines copistes.
Tout ceci pour
vous annoncer qu’aura lieu à Luxeuil
les 2 et 3 mai prochain, un stage sur
l’écriture
justement de Luxeuil animé par Bruno
Gigarel, que je ne m’oserai pas à présenter,
tant il est une célébrité dans
le monde, certes peu étendu, de la calligraphie
de haut vol.
Mais ce stage ne sera
qu’un prélude,
une introduction, que dis-je, une
mise en bouche aux prochaines « Rencontres
européennes
de calligraphie » qui auront bien entendu
pour thème l’écriture
mérovingienne
et qui auront lieu les 3 et 4 octobre
prochain à Luxeuil
pour fêter dignement les 1400 ans de
Saint Colomban. Elles rassembleront tout
le gratin de la calligraphie, de
la paléographie
bref de tous les passionnés de l’écriture
manuscrite des temps passés, et plus
particulièrement
de l’époque de Mérovée
et de ses successeurs. Est-il besoin
de rappeler que l’écriture mérovingienne
est une des plus créatives, des plus
fantasques voir même des plus délirantes
de l’histoire, tant par la richesse
de ses nombreuses variantes que par le fait
qu’à l’époque,
tout critère de lisibilité venait à être
abandonné au profit du débordement
de paraphes, d’étroitisation,
de gigantisme des hastes et des hampes,
bref, une période de créativité débridée,
Bref, une grande époque de liberté graphique
avant la normalisation carolingienne
qui mettra de l’ordre dans tout ça
en uniformisant l’Europe avec son écriture
caroline.
Allez vite sur le
site de Luxeuil, découvrir
tous
les événements prévues
pour cette année festive et bien entendu
ce stage et ces rencontres, à ne manquer
sous aucun prétexte !
>[Edmée Rovingienne]
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7/3/15 |
Typo |
Jeux typo |
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[Jeux typo] La
vie de calligraphe est peut-être une ascèse,
vous diront certains, mais il ne faut
surtout pas en oublier le côté ludique, à la
fois dans la créativité débridée
auquel elle peut donner lieu mais aussi
dans la manière d'éduquer son œil à toutes
les subtilités du maniement de la lettre.
Ainsi,
la lettre peut, elle aussi, s'apprendre
de façon
agréable, et j'en veux pour preuve
tous les jeux qu'a réuni un bienfaiteur
de l'humanité sur cette
page web. Je
vous avais parlé de certains d'entre
eux, comme KernMe ou Shape, mais beaucoup
vous seront
sans doute comme à moi totalement inconnus,
une bonne raison d'aller les essayer.
Il y en a des plutôt faciles, comme justement
KernMe qui laisse quand même une part
d'approximation dans les résultats qu'il
demande mais d'autres sont franchement
quasiment infaisables à moins
d'avoir un écran parfaitement calibré comme
RGB Challenge où il s'agit de reconnaitre
une couleur parmi trois en ayant ses
trois coefficients RGB, et ne croyez
pas qu'ils se cantonnent à des
couleurs bien reconnaissables ! Pas
mal non plus pour exercer votre vision
des couleurs, « The
color! » dans lequel il s'agit de cliquer
le plus rapidement possible sur une
case d'un tableau ayant une couleur
différente
de toutes les autres. Ca parait facile
au début
mais quand le nombre de cases augmente
et que les différences de couleurs diminuent,
le challenge devient vraiment serré.
Beaucoup
de ces jeux sont gratuits et peuvent être
fait en quelques secondes, ce qui
est idéal
pour un peu de détente
instructive à la pause de midi, mais
d’autres
comme TypeRider sont de vrais jeux
demandant concentration et persévérance.
Mais tous, conçus
sans doute par des graphistes pour
des graphistes ont un design d’une belle élégance,
souvent d’une grande simplicité,
et sont un régale pour les yeux en
même
temps qu’un bon moment de détente
pour l’esprit.
PS : profitez-en pour
visiter le reste du site qui sent
vraiment le vécu du graphiste,
comme cet article sur le design
patronal,
particulièrement
bien vu, hélas.
>[Solange Typo]
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3/3/15 |
Typo |
Sacrés caractères |
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[Sacrés caractères] Je vous avais
parlé il y a quelque temps de la semaine
typo qui avait eu lieu sur France Culture,
semaine au cours de laquelle s’étaient
succédés
quelques beaux documentaires sur la fondation
Bodmer ou l’Atelier de Création Typographique,
pour ne nommer que ceux qui, très subjectivement,
m’ont particulièrement marqué.
Au
cours de cette semaine, on nous avait
annoncé la
future réalisation de
petits films sur la typo, mais ma mémoire
de poisson rouge avait carrément remisé l’information
au plus profond de la poubelle mémorielle.
C’était sans compter la vigilance
sans faille d’une fidèle lectrice
du BdG qui m’a envoyé un lien sur
la page regroupant sous le nom de Sacrés
caractères ces douze petits films
consacrés chacun à une typo bien
particulière. Alors il y a les incontournables,
Helvetica, Comic Sans ou le Times New
Roman, mais il y a aussi d’agréables
surprises comme l’Auriol, le Gotham ou le
Trajan. Chaque film de quelques minutes
explore souvent
avec une belle dose d’humour l’histoire,
la connotation ou les utilisations célèbres
de ces polices. Pour ceux qui les connaissent,
c’est une bonne occasion de rigoler un peu
et d’admirer les subtiles associations que
peuvent donner ces polices et pour les
autres, c’est là encore une façon à la
fois ludique et instructive d’aborder le
monde de la typographie, en espérant ne
plus jamais revoir une affiche comme
celle-là dont,
personnellement, je trouve qu’elle utilise
la typo d’une manière pour le moins… euh… moche.
Cette
série et son réalisateur ont
bien entendu une
page Fessebouc correspondante,
page qui est visible par tout un chacun
sans s’inscrire,
merci Thomas Sipp, sur laquelle vous
retrouverez quelques infos supplémentaire
sur la genèse
et la réception de cette série.
>[Rocco Miquesant]
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Février
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28/2/15 |
Film |
Imitation game |
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[Imitation game] Étant
donné ma grande admiration pour Alan Turing,
je suis allé voir « Imitation game » au
cinéma. Bon déjà, je ne comprends
pas la flemme qui prend nos distributeurs
dès
qu’il s’agit de traduire les titres
des films. Soit c’est un bon titre et il
faudrait le traduire pour que tout le
monde comprenne, je rappelle qu’il y a des
français
qui ne parlent pas anglais et c’est justement
ceux-là qui devraient aller s’éduquer
au cinéma, soit le titre est mauvais et
la traduction est alors une grande occasion
d’en
trouver un meilleur !
Mais hélas, ce n’est
pas le seul défaut du film. Je ne sais
pas quelle manie prend les scénaristes
de vouloir absolument faire rentrer les personnages
dans des
cases stéréotypées,
et ici dans celle du scientifique solitaire
et asocial, qui a raison envers ses chefs,
ses collègues
et le reste de l’humanité mais qui
finalement démontre brillamment son génie
et finit acclamé de toutes et tous qui
se repentent de ne pas avoir su déceler
son immense génie, sauf le méchant
dans un coin qui enrage et reviendra
se venger dans le film du retour de la
revanche du fils
de. Ce stéréotype était peut-être
encore possible il y a quelques siècles
où on pouvait faire avancer la science
avec trois bouts de fil de fer et un
peu de jugeote, mais il y a bien longtemps
que ce n’est
plus qu’un fantasme de réalisateur
hollywoodien. Alors pourquoi vouloir
absolument nous montrer le contraire
? Sans doute pour être
sûr que le film sera bien lisse et que les
spectateurs ne seront pas trop sortie
de leur routine, des fois que cela provoquerait
chez eux,
horreur, une envie de réfléchir.
Dans une société de consommation,
le cinéma est là pour distraire
et surtout pas pour faire penser ! Pas
de scène à la
Brokeback Mountain, l’homosexualité avérée
de Turing est juste évoquée, pas
de bisous ni de coucherie entre garçons,
et encore moins dans sa phase collège,
qui choquerait la morale bien pensante,
on suggère
juste que ce n’est pas bien de le persécuter
pour ça mais c’est tout.
Ensuite
il y a cette manie de romancer des
faits connus historiquement, quitte à tordre
le cou à la réalité, pour
mieux conforter le spectateur dans ses
idées
reçues. Où est Alonzo Church avec
qui Turing a travaillé toute sa vie et
qui est le co-auteur d’un de ses théorèmes
les plus audacieux, celui sur la calculabilité ?
Pourquoi appeler la machine « Christopher » alors
qu’elle s’appelait « La Bombe » ?
Pourquoi dire qu’il a construit sa machine
tout seul alors qu’il est parti d’un
prototype polonais qui avait déjà fait
ses preuves et qu’il a été accompagné par
des électriciens, des mécaniciens,
et toute une équipe pour arriver à construire
et faire tourner la Bombe ? Pourquoi
ne mentionner ni Babbage, ni Ada Lovelace,
ni Pascal, ni Jacquard,
ni, plus près de nous Von Neumann qui ont
défriché avant lui le terrain alors
vierge de l’informatique balbutiante, et
prétendre que nos ordinateurs sont des
machines de Turing, ce qui est informatiquement
faux ? Pourquoi tout centrer sur cette
machine alors que ses théorèmes,
certes plus compliqués à expliquer
au spectateur moyen, sont bien plus audacieux,
innovants et
ont bien plus fait avancer le domaine
scientifique que la Bombe qui a sans
doute sauvé bien
des vies, mais qui n’est qu’une application
concrète de ce qu’on savait déjà à l’époque
?
Alors certes, j’ai bien compris le propos,
il ne faut surtout pas choquer, ni faire
réfléchir
ou éduquer les adolescents qui peuplent
les cinémas, mais au contraire leur expliquer
que l’individualisme est la seule voie de
la réussite, que les autres sont tous incapables
de reconnaitre leur génie et que plus ils
trouveront des gens qui tenteront de
leur expliquer qu’ils se trompent, plus
il faudra qu’ils
persistent dans leur opinions. J’ai un garçon
de dix-sept ans à la maison et je vous
garantis que régulièrement alimenté par
ce genre de film, ce n’est pas du gâteau à gérer
tous les jours.
>[Madmacs]
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24/2/15 |
K12 |
Enfants rois, enfin presque |
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[Enfants rois, enfin presque…] Les États-Unis
sont le royaume de l’enfance. Tout
est épargné aux enfants, ils sont
choyés
et protégés à l’excès… avec
certains effets pervers, certes rigolos,
mais tout demême relativement inquiétants
quand on pense à ce que deviendront ces
enfants une fois à l’âge adulte.
N’essayez
pas de gronder votre enfant en public
aux US, tous les adultes alentour vous
feront les gros yeux et les plus vindicatifs
iront sans
doute jusqu’à vous sermonner vertement.
Ne laissez surtout pas votre enfant
faire pipi contre un arbre, si c’est un
garçon,
oser le laisser dévoiler sont petit moineau
en public vous mènera tout droit au poste
en tant qu'exhibistionniste grave voir
même pédophile
avéré.
Quand à lui donner une tape sur les fesses,
n’essayez même pas, vous serez abattu
sans sommation pour maltraitance aggravée.
Mais
la mauvaise conduite est également
sévèrement réprimée
chez les enfants gravement déviants,
comme l’actualité récente (hélas,
en anglais seulement) vient de nous
en donner un exemple. Un enfant de
neuf ans a été renvoyé pendant
une journée de son école primaire
parce qu’il avait menacé un de
ses petits camarades… de le faire disparaître
en lui envoyant un sort tiré de Bilbo
le Hobbit ! « Aucune menace sur des camarades
ne sera tolérée » a signalé leur
surveillant, « qu’elle soit magique
ou pas ! » La principale de l’école
a été plus mesurée « tout
ce qui concerne les enfants est confidentiel ».
Elle est sans doute bien embêtée
par la franche rigolade suscitée par
cette sanction dans le monde entier
connecté à internet,
au détriment bien sûr de la réputation
de son école, qui se nomme « Kermit »,
comme la grenouille du Muppet Show, ça
ne s’invente pas. Bien pire, c’est
la troisième fois que ce jeune délinquant
multirécidiviste est renvoyé,
et les deux fois précédentes pour
des délits d’une toute aussi extrême
gravité. Il avait auparavant qualifié un
de ses camarades de « noir » alors
que celui-ci est… noir ! Notez qu’il
n’a pas dit « sale noir » ni « nègre » ni
tout autre insulte raciste, juste « noir » au
lieu du politiquement correct « africain-américain ».
Une journée de renvoi. Mais le pire reste
la cause de sa deuxième exclusion : il
a osé amener à l’école
une encyclopédie scientifique pour enfants
où l’on voyait… que les âmes
sensibles arrêtent de lire… où l’on
voyait… j’ose à peine mentionner
la chose tant je suis saisi du plus
profond dégout… où donc
il y avait un schéma montrant… horresco
referens… une femme enceinte ! Mais oui,
pas une femme nue enceinte, pas une
coupe anatomique, non, juste une femme
enceinte, comme
il s’en
trouve, je pense, quelques dizaines
qui chaque matin et chaque soir viennent
chercher leur bambin à l’école
pendant que le suivant est encore en
gestation.
Alors vous comprenez qu’il
est normal de sévir devant des crimes
aussi graves, mettant en danger toute
la population de l’école.
Combien aurait été bien préférable
qu’il débarque avec un 357 magnum
dans la poche, auquel cas, il aurait
sans doute eu droit à un petit sermon
et en aurait été quitte
pour promettre de ne pas revenir
avec… une
arme de calibre supérieur au .45 ACP,
que j’imagine tolérée
pour la défense personnelle de tout
citoyen, telle qu’elle est garantie
par la constitution.
La morale de l’Amérique
est à ce
prix !
>[Raymond Précieux]
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20/2/15 |
Aïe |
Insoutenable… |
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[Insoutenable…] Un sujet
fait énormément débat aujourd’hui
sur la toile quant à savoir s’il
convient de mettre en libre accès des vidéos
au contenu « insoutenable ». Tout
a commencé il y a quelques années
alors que, sous un prétexte d’édification
du public, un certain nombre de vidéo ont émergé montrant
la « cruauté » de l’humanité envers
les animaux. On y voyait telle tribu
reculée
tuer un chien pour le manger, telle communauté primitive
sacrifier un bœuf ou bien tel bande de gamins
mal élevés filmer leur vengeance
sur tel ou tel animal qui avait eu le
mauvais gout de leur déplaire. Notons que
personne n’est allé voir nos abattoirs,
bien plus civilisés. Et puis, on est passé à nettement
plus « hard » avec l’émergence
de Daesh, de l’Etat Islamique et autres
mouvements fondamentalistes musulmans.
Ces organisations ont vite compris que
si elles voulaient se faire
connaître, il convenait d’envahir
les réseaux sociaux. Et quoi de mieux et
de plus facile que de filmer décapitations,
lapidations, exécutions diverses et même
parfois immolation par le feu. L’efficacité du
marketing de ces organisations est telle,
couplée
avec une joie non dissimulée de l’extrême
droite montrant enfin au monde entier
toute la barbarie des « arabes »,
qu’on
ne peut plus ignorer ces images insoutenables
où l’on massacre de façon
la plus barbare des êtres humains, qui,
je vous le rappelle, ont une famille,
des amis et ne peuvent se voir réduire
au rôle
de sujet de propagande. Et encore, n’ayant
pas la télévision, je suis épargné de
maints cauchemars en ne cherchant jamais
sur youtube à voir
toutes ces atrocités.
Mais l’esprit
humain est parfois bien étrange
car une autre vidéo a reçu son compte
de critiques. Cette
vidéo est une démonstration
d’un nouveau type de robot ayant la taille
et l’aspect d’un gros chien, et dont
les concepteurs, pour montrer l’efficacité de
son équilibre, n’hésitent
pas à lui donner de grands coups de pieds, à la
jeter sur une plaque de verglas, bref à lui
faire subir toutes sortes d’avanies (et
framboise) pour montrer comment le bestiaux
arrive à rester
droit sur ses quatre pattes, non sans
avoir des mouvements assez proches d’un
animal biologique. Des personnes se sont plaintes
que l’on
faisait subir à cet engin des traitements
inhumains. Non mais, allo la terre !
C’est
une machine ! C’est comme si on trouvait
inhumain de faire crisser la boîte de vitesse
de sa voiture ! Ou de découper le couvercle
d’une boite de conserve ! Tout cela me rappelle
un superbe livre des années 90 « La
Conscience expliquée » de Daniel
Dennett dans lequel l’auteur montrait que
la compassion humaine repose non pas
sur la nature de la créature qui souffre,
mais sur l’expression
de sa souffrance. Ainsi on peut fort
bien exécuter
des femmes et des enfants qui ne manifestent
pas extérieurement de souffrance, mais
se trouver bien mal de devoir maltraiter une machine
qui
gémirait ou pleurerait ou bien qui laisserait échapper
un liquide rouge sous les coups.
Ah,
l’âme
humaine recèle bien des mystères…
>[Robby the Robot]
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12/2/15 |
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5 ans de soleil |
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[5 ans de soleil] Ah je vous
disais récemment que les images de l'espace
peuvent être tellement belles qu'elles nous
font relativiser nos petits tracas quotidiens.
Et un nouvel exemple nous en est donné par
l'anniversaire des cinq ans du Solar
Dynamics Observatory (SDO de son petit nom) véritable
observatoire de la météo de notre étoile
favorite, en tout cas celle qui nous
est tant utile quand nous rôtissons sur
la plage. La NASA a regroupé dans une
petite vidéo
de quelques minutes les plus beau instants
du soleil tels qu'observés dans diverses
longueurs d'ondes par ce merveilleux outil.
Rappelons
nous que ces petites taches
font chacun des milliers de kilomètres
de diamètre, que ces éjection
de masse coronale qui ressemblent à ce
qui arrive quand on ouvre une bouteille de
bière
un peu trop agitée sont en fait des colonnes
qui s'élèvent à des dizaines
de milliers de kilomètres et que certaines
de ces tornades sont si puissantes
que nous en recevons les gouttelettes, si l'on
peut
dire,
sous forme d'aurores boréales (ahhh)
ou de perturbations électromagnétiques
(aïe) dans les jours qui suivent.
Mais que
tout ça est beau !
>[Sol Invictus]
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6/2/15 |
Vu |
House of books |
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[House of books] Je ne sais
pas vous, mais moi, j'aime les livres.
Les regarder, les toucher, les sentir, les feuilleter,
en apprécier
la lettre, la mise en page, les illustrations éventuelles,
même parfois les lire, bref, c'est un plaisir
de tous les instants. Quand je vais visiter
des amis, la première chose que je regarde
est s'il y a une bibliothèque et quel est
son contenu. A mon avis, ce simple examen
en révèle
bien plus sur la personnalité intime de
mon hôte que des heures de bavardage souvent
mondain et convenu.
Alors quand un
grand photographe se rend dans les bibliothèques
les plus prestigieuses des grandes
institutions, il doit sans doute aussi
pouvoir en percevoir l'intimité, hors
de toute communication formatée et filtrée
par les relations presse. Est-ce que
le bâtiment
est clair ou obscur ? Moderne ou bien
ancien ? Est-ce que les étagères
vont jusqu'au plafond ou bien reste-t-elles à hauteur
humaine ? A-t-on besoin d'une échelle
pour atteindre les plus hautes étagères
? Les tables de lecture sont-elles
alignées
en vastes rangées ou bien chacune a-t-elle
son intimité ? Groupent-elles les lecteurs
par huit ou bien sont elles individuelles
?
Je ne peux que vous recommander d'admirer
les
splendides photographies que Franck Bohbot a faites de ces hauts lieux
de conservation et
d'adoration de la chose imprimée, bien
entendu pour y admirer les rangées de
livres dont on imagine que sous la couverture
se déploie
l'art de la typographie à son sommet,
mais aussi les tables, étagères
et autres décors somptueux qui servent
d'écrin
aux précieux volumes. Ah qu'on aimerait
y être !
>[Habib Liautèkh]
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2/2/15 |
Bits |
Cybercondriaque… |
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[Cybercondriaque…] Un
jour où vous aurez la déprime, que
vous verrez tout en noir, que vous penserez
sérieusement à vous
acheter une corde, ce jour là, lisez « Trois
hommes dans un bateau » de Jérôme
K Jérôme. Ce petit concentré d’humour
britannique, d’autodérision et de
nonsense à leur sommet vous fera rire à un
tel point que certaines fonctions corporelles
normalement parfaitement maitrisées pourraient
en ces moments sortir de votre strict
contrôle.
Bref allez faire pipi avant de lire ce
livre.
Une des scènes les plus drôles
dure plusieurs pages et explique la
façon
dont son oncle essaya de planter un
clou dans un mur
pour y accrocher un tableau. Je m’en souviens
encore de A à Z. Mais, moins drolatique,
grand-guignolesque et branquignol,
il y a un passage dans lequel l’auteur,
vieux gentleman anglais confit dans
le flegme et le
savoir-vivre, l’auteur
donc, lit une encyclopédie de médecine
et se voit affligé de toutes les maladies
qui y sont décrites sauf une : l’arthrose
des femmes de ménage, et cette exception
est vraisemblablement due au statut
social de notre britannique, totalement
incompatible avec
une maladie de si basse extraction.
Si
je vous parle de tout ceci, c’est parce
qu’il m’est tombé un
article récemment
sous les yeux
concernant une nouvelle forme d’hypocondriaque,
ce sont les cybercondriaques. Eh
oui, si vous avez lu attentivement
notre post du 15 janvier, vous savez
qu’il
vaut bien mieux expliquer ses symptômes
sur un forum public, plutôt que se rendre à l’hôpital
où rodent sans doute quelques médecins
avides de faire monter les statistiques
de mortalité de
la population mondiale ! Et dans
ce cas que se passe-t-il ? Préoccupés
par la santé de
leurs semblables, une foule de médecins
amateurs se pressent pour vous expliquer
toutes les maladies les plus graves
dont votre petit
symptôme est bien évidemment
le premier stade, en attendant la
phase terminale qui vous
mènera tout droit au cimetière.
Et ce genre de comportement n’est pas
en passe de disparaître parce que si
vous êtes
au fait des nouveautés technologiques,
vous aurez noté que toutes
les nouvelles montres connectées, servent principalement à vous
surveiller la tension, le rythme
cardiaque, le nombre de calories
que vous ingérez
ou dépensez, bref, un bon vieux regardage
de notre nombril assisté par ordinateur,
qui, n’en doutons pas, vous signalera
tout ce qui peut aller mal dans votre
pauvre petit
corps et donc pourra directement
diagnostiquer votre gravissime maladie,
et donc prescrire
tout aussi automatiquement les remèdes
fort onéreux qui vous sauveront la
vie n’en
doutons pas.
Bizness is bizness, et
je crois que Jérôme
K Jérôme n’aurait pas manqué de
se gausser de ce nouveau travers
technologiquement assisté !
>[Madmacs]
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Janvier
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28/1/15 |
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Là-haut… |
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[Là-haut…] Quand l'actualité est
morose, que le monde tourne au grisâtre
et que mes frères humains me paraissent
régresser au stade de la bête féroce,
bref pour apporter quelques grammes de
douceurs dans ce monde de brutes, comme le vantait
la pub
d'un chocolat, je reprends la bonne vieille
recette des romantiques du siècle d'avant,
le XIX, j'essaye de faire l'expérience
du sublime de la nature. Oui, vous savez, ce sentiment
si
bien exprimé par les peintres de cette époque
qui montrent un personnage face à un paysage
dont la beauté le transcende, dont la grandeur
l'infuse et dont la majesté le porte au
delà de l'humain.
Bon, ben je ne sais pas
vous, mais moi c'est quand je regarde
des photos d'astronomie
que je décolle. Même si elles ne
montrent que notre pauvre globe terrestre
vu d'en haut, mais encore plus quand
elles nous dévoilent
les profondeurs de notre univers, ces
petits points dont chacun est une galaxie
aussi imposante que
la Voie Lactée ou même plus, alors
que simplement d’imaginer la taille réelle
du système solaire fait tourner les neurones
en purée.
Et je ne dois pas être
le seul, vus la floraison, le bouillonnement,
bref, l'explosion de ces sites
qui nous montrent les plus belles
photos de nos télescopes géants,
qu'ils soient sur notre bonne vieille terre ou
dans
l'espace.
Il y a d'abord près de nous les extraordinaires
photos et vidéos prises depuis la station
spatiale internationale, l'ISS en
bref, qui nous montrent que, vu de haut, toute
l'agitation
qui
nous remue tous les jours n'est que
peu d'importance face à l'immensité ne
serait-ce que de notre globe. Quelques
taches de lumière ça
et là dans la nuit attestent de la
présence
de l'homme, mais quelle dérision par
rapport aux incroyables
aurores boréales filmées
depuis l'espace.
Et pour finir dans
l'immensité de l'espace
profond, une
belle rétrospective sur
les photos dont Hubble nous abreuvent
pour notre plus
grand délice depuis 25
ans, voyez plutôt
ici ou là !
C'est quand même
plus beau que des massacres, des lapidations
et des décapitations, non
?
>[Agnès Passe]
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24/1/15 |
SPQR |
Herculanum |
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[Herculanum] Vous savez
sans doute que la plupart des livres écrits
par les auteurs antiques ont disparu.
Certains ont malheureusement été perdus
lors d'incendies de bibliothèques, mais
une bonne partie a tout simplement été censurée
par les seuls détenteurs de la culture
pendant dix siècles, j'ai nommé les
moines. On a ainsi gardé une très
grande partie des textes de Platon alors
qu'on a perdu tous les écrits d’Épicure,
vu que l'un était considéré comme
un chrétien avant l'heure, je n'exagère
pas, et l'autre au contraire comme incompatible
avec les dogmes de l'église majoritaire,
donc passé à la trappe. Toute ressemblance
avec une situation actuelle dans certains
pays n'est que pure coïncidence.
Heureusement
la première mondialisation
qui a eu lieu à la Renaissance nous a
permis de retrouver parfois certains écrits
perdus via les transcriptions qu'en
avaient faites les arabes. Pour les malheureux
qui
n'ont eu la
chance
de plaire ni aux musulmans ni aux chrétiens,
et ils furent nombreux, black-out.
Heureusement
il y a aussi Herculanum. Comme quoi,
ne catastrophe naturelle peut
avoir de bons côtés. A Herculanum,
une bibliothèque
d'un érudit fut ensevelie lors de l’éruption
du Vésuve en 79 après JC, et
par
un miracle incroyable, les rouleaux
furent brulés
suffisamment lentement pour qu'ils
ne se désagrègent
pas immédiatement. Ils ont été retrouvés
et depuis, plusieurs tentatives ont été faite
pour en retrouver le texte. Certains
rouleaux pas trop endommagés furent
déroulés
et on découvrit ainsi, entre autres,
des textes de Lucrèce, continuateur
romain d’Épicure, justement,
et de Philodème
de Gadara, un de ses disciples. Une
solution est peut-être trouvée pour la majorité des
rouleaux trop fragiles pour être déroulés,
il s'agirait d'utiliser la
tomographie de rayon X en contraste de phase pour détecter
l'épaisseur
de l'encre qui a servi à écrire
sur les papyri, pluriel cuistre de
papyrus. Ne me demandez pas ce de
quoi il s'agit, lisez ici
si vous êtes curieux, nous ne fournissons
pas l'aspirine en cas d'explosion
cérébrale.
Rêvons du retour
du refoulé antique,
de la découverte de nouveaux textes
oubliés
depuis deux millénaires, garnissons
nos bibliothèques de maints ouvrages érudits,
en cas de réveil des volcans d'Auvergne,
c'est peut-être la meilleure façon
de leur faire traverser le temps
!
>[Jasper Culanome]
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19/1/15 |
OMG |
Charlie, le retour |
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[Charlie, le retour] Je ne gloserai
pas sur l’effet « je suis Charlie »,
mais je suis toujours amusé, en même temps
qu'effondré,
de voir la pensée unique à l’œuvre,
amenant dans la rue des millions de gens
dont une bonne partie, deux semaines
plus tôt,
auraient craché sur Charlie Hebdo moultes
rasades de venin, au mieux. « Je suis Charlie » sans
doute, mais surtout pour récupérer
quelques miettes électorales. Gageons que
la prochaine fois que le monde du journalisme
satirique osera déborder un peu du strict
respect du bon goût, ces mêmes hommes
politiques qui défilaient dimanche dans
la rue, leur feront parvenir via des
avocats puissamment armés de vertueux articles
de loi, quelques feuilles de papier bleu
et des plaintes dûment
enregistrées. Comme d'habitude, ils s’efforceront
de les faire taire, avec des moyens bien
moins définitifs que la kalachnikov, certes,
mais tout aussi efficaces. Je suis sûr qu’ils
doivent bien se marrer là haut… ou
pas.
Heureusement, bon nombre de dessinateurs
humoristiques ont bien noté le déferlement
de la bien-pensance à l’œuvre,
la palme revenant à mon avis à ce
dessin paru dans Rue89 qui retourne
une des couvertures célèbres (maintenant)
de Charlie Hebdo.
Tout ceci pour vous
signaler un
petit trait d’humour que les
typographes ne pourront pas manquer
d’apprécier
sous la forme d’un dessin d’un
blog que je vous conseille de suivre, l’« Actualité en
patates », lequel a produit à mon
avis, une bonne série depuis la semaine
dernière, série que je vous
conseille de parcourir en toute hilarité !
>[Jesu Is Charlie]
PS : à l'heure où nous mettons
sous presse, tout est rentré dans l'ordre,
le Pape a clairement limité le droit de
se moquer
à tout ce qui ne concerne pas sa religion,
certains politiques ont prétendu que
finalement ils l'avaient bien cherché
et ceux qui recherchent à tout prix une
visibilité médiatique ont lâché les
petites phrases qui leur ont permis de
passer au 20h de TF1… bref, l'humanité est
retombée
à son niveau de réflexion de base.
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15/1/15 |
† |
Killer doctors |
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[Killer doctors] Je vous en
parle parfois, les chercheurs font en
permanence plein d’études bizarres,
parfois inutiles, et les Ig'Nobel
Awards se font
alors un plaisir
de les recenser, parfois tout simplement étranges.
Et leurs résultats sont parfois encore
plus bizarres que le sujet de l’étude
lui-même. Ainsi, une équipe de chercheurs
a décidé d’étudier le
taux de survie de patients atteints de grave
dysfonctionnement cardiaque
suivant que lors de
leur arrivée aux urgences, les cardiologues étaient à leurs
postes habituels ou bien en congrès à l’autre
bout du monde, car tout le monde sait
qu’on étudie
bien mieux la cardiologie sur une plage
aux Seychelles que dans les banlieues
crasseuses de nos mégalopoles.
Bon, déjà le sujet de cette étude était
un tant soit peu… risqué, pour le
moins, quelque soit le résultat attendu.
Mais vous vous doutez bien que si cette étude
est aussi largement diffusée, c’est
que les résultats sont encore plus inattendus
: il y a une augmentation de 45% de la
mortalité quand
les médecins sont présents par rapport
au taux mesuré quand les médecins
sont en congrès, on passe de 24.8% de taux
de mortalité quand le cardiologue est en
service à 17% quand il est à la
plage ! Bon, il reste maintenant à expliquer
cette différence, certains
avancent le fait que l’absence du médecin
entrainerait l’application de procédures
de survie moins risquées en attendant son
retour, mais les statistiques ont aussi été faites
sur la survie à 30 jours, or le cardiologue
est en général revenu avant la fin
de ce délai.
Je vous vois venir avec vos
gros sabots, mais l’article ne mentionne
nullement le fait que les cardiologues ne soient
qu’une
guilde d’assassins camouflés, ou
de vampires en blouse blanche ou simplement
totalement incompétents. Ces hypothèses
sont donc totalement exclues et doivent être
considérées comme non-scientifiques,
non mais alors !
>[Aimé de Saint]
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11/1/15 |
Argh |
Fumer tue |
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[Fumer tue] Fumer
est très mauvais pour votre santé, ça
vous le savez sans doute, mais cela peut
aussi être
mauvais pour la santé de… votre ordinateur
! Non, je ne vous parle pas des effets
extrêmement
néfastes de la fumée sur les ventilateurs,
filtres et autres radiateurs que contient
votre machine favorite. Si vous fumez,
vous n’avez
qu’à ouvrir votre ordinateur et vous
aurez une idée de l’état de
vos poumons, et pour l’avoir fait alors
que j’étais un adepte de l’herbe à Nicot,
je peux vous garantir que ça vous refroidit
promptement.
Non, ce qui est dangereux
pour votre ordinateur ce sont les cigarettes électroniques.
Ah ben ça alors, vous entends-je répliquer
du fond de votre bureau, mais la fumée
de ces engins n’est guère différente
de celle des cigarettes, sinon que
l’achat
de l’appareil et celui des couteuses recharges
enrichit plutôt les firmes chinoises que
l’état français… Et
bien justement. Il
semblerait que certaines
sociétés
chinoises fournissant ce genre de produits
aient trouvé un moyen facile et pratique
d’accéder
aux ordinateurs européens en insérant
un petit circuit ad-hoc dans les chargeurs
USB de leurs cigarettes électroniques,
circuit qui permettrait à ces firmes
de prendre discrètement mais à volonté le
contrôle des ordinateurs des fumeurs.
Décidément,
fumer est un danger pour la santé de
toute la famille, y compris les nombreux ordinateurs
qui peuplent nos appartements.
Heureusement, vos poumons ne disposant
pas de prises informatiques, ils restent encore
sous
votre contrôle… pour un temps !
>[Sissy Garette]
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7/1/15 |
Non |
Je suis Charlie |
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[Je suis Charlie] Alors là,
non. Pas Cabu, pas Wolinski, pas les
journalistes, pas les autres non plus.
Non. Pas d'accord.
>[ZePF]
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5/1/15 |
Vite |
Exposition Apeloig |
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[Exposition Apeloig] Vite
vite, plus que quelques jours pour aller
voir l’exposition Philippe Apeloig à la
galerie Zola de la Bibliothèque Méjanes à Aix
en Provence ! Si, comme moi vous avez
attendu le dernier moment pour vous y rendre,
je ne l’ai
fait pour ma part qu'aujourd'hui même, je
ne peux que vous inciter à vous déplacer,
elle est absolument passionnante. Tout
d’abord
on y voit les superbes affiches créées
pour de nombreux événements culturels,
dont la Fête du Livre aixoise de l’automne,
ceci explique cela, mais aussi pour divers
théâtres
et exposions y compris les siennes, belle
mise en abîme. Mais surtout, on y montre
aussi pour chaque affiche, toute une série
d’alternatives
qui n’ont pas finalement été retenues,
ainsi que certaines étapes décisives
mais habituellement invisibles qui ont
permis la réalisation du travail final.
Sur les cartels, une explication est également
souvent donnée sur le processus et les
idées de base qui ont servi au choix de
l'affiche définitive.
Prévoyez quand
même une petite heure
pour avoir vraiment le temps de tout
lire, de faire des comparaisons et surtout d’admirer
les affiches en grandeur nature très bien
mises en scènes dans ce lieu pourtant difficile.
Mais dépêchez vous, l’exposition
se terminera samedi soir par une conférence
de Philippe Apeloig en personne en tant
que bouquet final !
>[Cathy Po]
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1/1/15 |
2015 |
Bonne année ! |
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[Bonne année !] Toute
l'équipe du BdG émerge difficilement de
ses brumes alcoolisées pour vous souhaiter
une bonne année 2015, riche de belles
écritures calligraphiées, typographiées
ou même gravées dans la matière que vous
choisirez !
Le BdG qui atteint l'âge respectable de
neuf ans (et un mois pour être tout à fait
exact) continuera à vous faire part de
tous les événements concernant l'écriture
sous toutes ses
formes (n'hésitez pas à nous en
informer) mais aussi de
ses coups de gueule et billets d'humeurs
divers, plus ou moins politiquement
corrects, sur lesquels tous vos commentaires
sont les bienvenus à notre adresse mail
habituelle.
Alors profitons de ce nouvel élan vers la lumière,
car comme vous le savez sans doute, s'il
n'y a pas de solution alors il n'y a
pas de problème !
>[ZeBdG]
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>Vous
envisagez de remettre en cause les fondements de
la mécanique quantique ?
Rejoignez le [BdG] !
news@leblogdegraphos.net
>Faites stériliser votre [Blog].
news@leblogdegraphos.net
>Abonnez-vous à la
[LdT]
news@leblogdegraphos.net
>André Bloggo kidnappé le 20 janvier
1997 pour jeux de mots approximatifs vient d’être
relâché après le versement d’une
rançon du Pdg du [BdG] de 800 000 €.
news@leblogdegraphos.net
>Ze
blog on ze [Glob]
[Validez sur le BdG]
news@leblogdegraphos.net
>Patrick Bruel &
André Bloggo, en finale
du World Poker Tour, sur
le [BdG].
news@leblogdegraphos.net
>Speed
Dating avec André Bloggo :
- Je suis……………..……
- Ma région………………
- Je recherche………….
[Validez sur le BdG]
news@leblogdegraphos.net
>Scoop du [BdG] - André Bloggo, l’entraîneur
de l’OM vient d’être limogé pour
avoir tapé sur un ballon.
news@leblogdegraphos.net
>Les
citations du [blog]
sont d’André Bloggo.
news@leblogdegraphos.net
>Bienvenue sur le site d’André Bloggo,
http://A-Bloggo.com,
Blagues en stock, Sandwiches, Pan-Bagnat, Ouvert
7j/7.
news@leblogdegraphos.net
>Soyez
original !
Passez en bas débit grâce à notre
[blog]
news@leblogdegraphos.net
>Information légale.
Les expérimentations monstrueuses du professeur
Victor Bloggenstein sur ce le [BdG] ne sont effectuées
que sur son Webmaster.
news@leblogdegraphos.net
>Googlez
ce [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Embarquement immédiat sur le >[BdG]
porte 15, à destination de Paris, Vancouver,
Londres, Brie-Comte-Robert.
news@leblogdegraphos.net
>Soignez
votre [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Partez en week-end
le lundi grâce à notre [blog]
news@leblogdegraphos.net
>[Big
Blogger] is watching you...
news@leblogdegraphos.net
>Le forum du [blog]
(click here)
news@leblogdegraphos.net
>Soyez
original !
Passez en bas débit grâce à notre
[blog]
news@leblogdegraphos.net
>Googlez ce [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Partez
en week-end le lundi grâce à notre
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