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Décembre
C'est le gouvernement
qui devrait avoir peur de son peuple, et
non l'inverse !
V for Vendetta
Si
tu es seul à
rêver,
ce n'est
qu'un rêve,
si vous rêvez à plusieurs,
c'est la réalité qui commence.
Chant populaire brésilien
Le blanc est
un significatif silence qu'il n'est pas moins
beau
de composer
que les vers.
S. Mallarmé
Rien n'est écrit.
T.E. Lawrence
Ses dents
largement découvertes signifient à tous que
le loup ne se nourrit pas que de rêves.
Henri Michaux
On n'a pas
encore découvert ce langage qui pourrait
exprimer d'un seul coup ce que l'on perçoit
d'un clin d'œil.
N. Sarraute
Je ne veux
que du magnifique et je ne travaille pas
pour le vulgaire des lecteurs
G. Bodoni
En typographie,
il n'y a qu'un seul degré de bien :
la perfection
Maximilien Vox
Il
n'est pas nécessaire d'être fou pour
travailler ici, mais ça aide
Jacques Bergier
Un intellectuel assis va moins loin
qu'une brute qui marche
M. Audiard
Bonjour,
je suis heureux de voir ici plus de chapeaux
de cowboys que de cravates
Georges W. Bush
Inter
Scientias, non minima est Typographica
Anonyme,
Graz 1673
Les
lettres, signes hiéroglyphiques que la matière
fait à l'esprit
Lamartine
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Décembre
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25/12/13 |
Noël |
C'est mon idole… |
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[C'est mon idole…] Voici
un bien beau cadeau de Noël d'une fidèle
lectrice du BdG, qu'elle en soit mille
fois remerciée. Je crois vous l'avoir
déjà dit,
et même un grand
nombre de fois, mais je le redis quand
même,
Hermann
Zapf est mon idole. J'ai une
admiration sans borne à la fois pour sa
virtuosité mais
aussi pour la grande qualité des caractères
qu'il crée, des calligraphies qu'il réalise
et surtout de ses livres tous plus magnifiques
les uns que les autres. Les proportions,
les contrastes et les courbes font vibrer
quelque chose en moi
qui est de l'ordre de l'indicible mais
qui me remplit de joie rien qu'à voir la
composition d'une page de son Manuale
Typographicum.
C'est
bien sûr le résultat d'une
longue vie de travail, Hermann Zapf
a fêté ses
90 ans en 2008, mais déjà tout
petit, enfin presque, il maniait avec une virtuosité incroyable
tous les outils d'écriture qui lui tombaient
sous la main. En témoigne cette
video qui le montre encore fort jeune, utilisant
certes des plumes carrées comme tous
les calligraphes bien entrainés, mais
aussi de la craie ou un stylo à bille
! Et quand on voit ce qu'il arrive à en
tirer, cela relativise considérablement
la course à l'outil
que je constate parfois chez certains
de mes collègues
calligraphes qui passent un temps et
un argent considérable à trouver
la plume ou l'encre introuvables qui
leur assureront la
même réussite, croient-ils ?, que
tel ou tel maître calligraphe de renommée
internationale. Eh non, chers amis,
comme le disait Henri Mérou, que nous
avons eu une fois de plus la joie de retrouver
pour notre
banquet
Graphos de dimanche dernier, comme
le disait Henri Mérou, donc, la calligraphie ça
coute vingt francs, en tout cas c'est
ce qu'il fallait, à l'époque,
pour acheter un porte plume, une plume et une
bouteille
d'encre
et un cahier. Hermann Zapf nous dirait
sans doute que c'est dépenser encore
trop puisqu'un simple stylo à bille suffit
! Et un abécédaire
réalisé de sa main sur le livre
d'or de la Bello Visto en témoigne, si
cette video ne vous suffit pas.
Fait
intéressant et unique à ma
connaissance, dans cette video il chante
les louanges de l'encre de Chine au bâton
et à la
pierre comme étant supérieure à tout
ce qu'il a essayé, notamment pour la
finesse des déliés, alors que
la très
grande majorité des calligraphes que
je connais, lui préfèrent de très
loin l'encre au gallo-tannate, justement
pour la finesse des déliés qu'elle
permet, notamment en anglaise. Un préjugé qui
reste à vérifier donc...
Bon
bon allez d'accord, j'arrête la zapfolâtrie,
mais je vous avais prévenus, c'est
mon idole.
Joyeux Noël à toutes et à tous !
>[Elsa Pfolatre]
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22/12/13 |
LOL |
21 juillet 1969 |
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[21 juillet 1969] Bon, allez, un peu
de détente en cette fin d'année,
on me fait passer par mail une
publicité très drôle qui réveillera
le côté scatologique
enfantin que j'espère nous gardons tous
un peu au fond de nous et qui ne demande
qu'à sortir
au détour d'une blague de fin de repas
bien arrosé.
Vous connaissez sans doute
la théorie du
complot qui voudrait que l'on n'ait
pas vraiment marché sur la Lune ce 21
juillet 1969. Je me souviens encore
de ce moment où j'ai
vu à la télévision, noir
et blanc à l'époque, cet homme
dans son gros scaphandre blanc en train
de sautiller sur ce sol étranger. Et
bien certains affirment que ce ne serait
pas moins que Stanley Kubrick,
qui réalisait justement « 2011
Odyssée
de l'espace » cette même année,
qui aurait réalisé en studio ce
que tout le monde a pris à l'époque
pour le premier pas de l'homme sur
une autre planète.
D'ailleurs, la bande originale du film
de la Nasa a été perdue,
et il n'en reste que la très mauvaise
prise de vue d'un mauvais écran de télévision,
ce qui en explique la qualité médiocre.
Eh
bien non, ce qui s'est passé est bien
plus terrible en réalité, comme
le prouve ce
film qui est la vraie
transcription de l'événement.
A noter que l'idée
avait déjà été exploitée
dans les « Idées noires » du
génial
Franquin (voir
ici, puis là et enfin là).
>[Harry Coblanc]
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18/12/13 |
Font |
Chapitre |
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[Chapitre] Voici
qu'il y a quelque jours dans la boite
mail du blog tombe un message de Jonathan
Perez. Vous
devez vous en souvenir, nous vous en
avions parlé il
y a quelque temps quand la
fonderie qu'il
anime avec Laurent Bourcellier a gagné plusieurs
prix dont le très prestigieux Type Directors
Club Certificate of Excellence in Type
Design pour sa superbe Joos. Sachez que
le travail continue
sur typographies.fr et
que d’autres polices
sont donc venues rejoindre les plus classiques
Joos et Copte scripte, comme par exemple
la
Cadence, une incroyable police d'ornements
combinables
mais dont le seul défaut est d'être
totalement indescriptible avec des mots.
Il va donc falloir, si vous voulez comprendre,
cliquer
ici pour examiner par vous même les possibilités
combinatoires.
Une petite nouvelle est
venue rejoindre récemment cette belle
collection, il s'agit du Chapitre,
une police que les amateurs
d'entrelacs
irlandais ou de bâtarde flamande à la
Van de Velde apprécieront sans aucun
doute. Chaque lettre est en effet formée
d'un entrelacs à plusieurs fils permettant
de donner non seulement le squelette
de la lettre mais aussi de suggérer les
empattements. On se trouve donc devant
une vraie dentelle
typographique dont le côté aérien
ne pourra que séduire les adeptes de
lettrages finement ciselés et de paraphes
tarabiscotés.
Je vous conseille notamment de faire
un petit tour du côté du spécimen pour
en apprécier vraiment toutes les
subtilités.
Ah si les moines de l'abbaye
de Iona ou de Kells avaient eu ce
genre d'outils sous la main ! La face du monde
calligraphique
en eut été changée.
Même si vous êtes adeptes de calligraphie
exclusivement, parcourez le site typographies.fr
et rappelez-vous que l'expressivité des
formes est universelle, qu'elles soient
réalisées à la
main ou par des courbes de Bézier !
>[Elie Vreux de Kells]
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15/12/13 |
FC |
La fabrique de l'histoire |
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[La fabrique de l'histoire] Une
bien belle série d’émissions
cette semaine dans la Fabrique
de l’histoire d’Emmanuel
Laurentin, tiens je me rends compte que
nombre d’animateurs de France Culture ont
une page Wikipedia consacrée à leur
personne, série d’émissions
autour du thème des grandes collections
du livre, avec mardi à propos du Livre
de poche, mercredi un débat sur les collections
et les maisons d’édition les plus
célèbres
et enfin jeudi la Bibliothèque Bleue
et les éditions de colportage.
Heureusement
pour ceux que cette nouvelle atteint
après
la diffusion de cette série
d’émission, France Culture a la
générosité de
nous proposer de réécouter ses émissions
au calme, dans un bon fauteuil, bien
longtemps après leur diffusion en utilisant
son extraordinaire système de podcasts.
Il vous est donc très
simple, en utilisant iTunes par exemple,
ou tout autre gestionnaire de balado-diffusion
qui vous
plaira, très simple dis-je donc, de télécharger
en toute légalité les émissions
diffusées au cours de l’année
et de se les écouter à tout instant
qui vous plaira, qui donc se ravira
de Mauvais Genre de François Angelier
dans un bon fauteuil au cours d’une longue
soirée
d’hiver, qui d’autre en effectuant
des tâches ménagères, je
vous garantis qu’éplucher les patates
en écoutant Raphaël Enthoven au
cours du Gai savoir vous parler des
Ennéades
de Plotin prend tout de suite une dimension
plus cosmique, qui d’autre au milieu des
embouteillages, ce qui pourra aller
jusqu’à vous
faire aimer les embarras routiers qui
vous permettent d’écouter les Racines
du Ciel et Frédéric Lenoir et
Leili Anvar jusqu’à leur
terme, qui encore dans le train, ce
qui contribuera à vous
faire préférer les TERs aux TGVs,
trop rapides pour vous laisser parcourir
jusqu’à leur
fin les Nouveaux chemins de la connaissance
en compagnie d’Adèle Van Reeth,
bref j’en passe et des meilleures sur
cet éloge
de la lenteur. Enfin une bonne raison
d’acheter
un de ces soit disant smart-phones
qui sont le support rêvé pour l’écoute
des podcasts, du moment que vous avez
pensés à en
inhiber la partie téléphone, bien
entendu. Il ne manquerait plus qu’on m’appelle
pendant que je suis en train de me
délecter
des Concordance des temps que nous
concocte Jean-Noël
Jeanneney, ancien directeur de la BnF
soit dit en passant.
Toutes les informations à propos
de ces abonnements sur la
page podcast du site
de France Culture.
>[Rapha Brick de Lystoire]
PS : et en plus vous savez quoi ? Aujourd'hui
c'est la banquet Graphos ! Mail-art, gastronomie
et rigolade au programme de la journée…
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11/12/13 |
IRL |
La B42 chez vous |
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[La B42 chez vous] Noël
approche et la chasse aux idées de cadeaux
est ouverte ! Le Musée
de l'Imprimerie de Lyon nous en propose une
qui va ravir tous les passionnés de typographie,
une page de la célèbre Bible à 42
lignes de Gutenberg. Quoi ? vous entends-je
hurler malgré la distance, on a démembré un
tel ouvrage pour le vendre page par page
? Oh non, vous réponds-je, calmez-vous,
ces défenseurs du livre ancien et de ses
outils ne pourraient jamais faire une
chose pareille ! Petite parenthèse, bien
des bouquinistes le font, surtout pour
tenter de revendre à l'unité des
gravures tirées de livres qui se vendraient
bien moins cher entiers. Une petite signature
au crayon et hop, le tour est joué et si
un pigeon se présente, l'affaire et les
euros sont dans la poche. Allez sur eBay,
il y en a des centaines.
Pour en revenir au Musée
de l'Imprimerie, bien loin de ces turpitudes,
il nous propose une
page de la B42 recomposée par ses équipes
avec une reproduction de la casse même
de Gutenberg, plus de 250 caractères
tout de même pour une textura et ses ligatures,
imprimée sur un beau papier par une presse à bras
comme ils en ont de fort belles, et
rubriquée
par une calligraphe et enlumineuse
professionnelles. Bref, un petit bijou, digne
de figurer
au mur de la maison de n'importe quel
amateur de typographie
un tantinet éduqué.
Le prix est
digne de l'objet, 150 euros jusqu'à la
fin de l'année et 170
euros ensuite. Les Amis
du Musée ont
même
une réduction spéciale portant
le prix jusqu'à 100 euros, donc pour
ceux que la financiarisation de la
vie moderne a profondément
imprégnés, ce qui fait que l'adhésion à cette
belle association est remboursée par
le simple achat d'une telle feuille
! Bon mais de
toute façon si vous lisez cette vénérable
colonne, qui a fêté ses huit
ans il y a quelques jours, vous devez déjà être
membre des Amis du Musée de l'Imprimerie,
tant je vous ai vanté les mérites
des voyages qu'elle organise, des
conférences
qu'elle propose, des visites spéciales
qu'elle offre à ses adhérents,
et surtout la chaleur humaine de
ses membres, bref
un ensemble de joyaux culturels d'une
valeur bien supérieure aux quelques
euros de la cotisation.
Donc cliquez ici pour
vite commander
vos exemplaires avant Noël et là,
pour mieux connaître les Amis du Musée
de l'Imprimerie.
>[Barnabé Quarante-deux]
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7/12/13 |
www |
2xB42 en ligne |
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[2xB42 en ligne] Vite à vos
souris ! La nouvelle tombe à l'instant
sur nos téléscripteurs, virtuels
je vous rassure, la bibliothèque
du Vatican et la Bodleian
Library se proposent de
mettre en ligne un million et demi de
pages d'ouvrages rares détenus dans leurs
réserves,
principalement des manuscrits hébreux et
grecs, donc réservés aux connaisseurs,
mais aussi des ouvrages de la période des
débuts de l'imprimerie comme la célébrissime
et superbe bible à 42 lignes imprimée
par Gutenberg dont deux exemplaires (si
si deux) vous sont proposés, celui de la
Bilbiotheca Vaticana et celui de la Bodleian
Library ! Mais
vous trouverez aussi de belles bibles
ou psautiers illustrés, souvent composés
avec ces superbes caractères de la Renaissance,
dont la magnifique souplesse et la rondeur
sont encore le reflet des caractères humanistiques
calligraphiés à la main. La numérisation
est exceptionnellement bonne, et je m'y
connais, les ouvrages sont en couleurs,
avec une excellente
résolution qui permet d'en voir tous les
détails, depuis les caractères,
justement, jusqu'au enluminures et autres
rubrications quand elles existent. Bref
un régal
de tous les clics.
Il vous suffit de vous rendre
sur
le site de la Polonsky Fondation et de
choisir ! Bon honnêtement, seule une
petite partie des millions de pages promises est aujourd'hui
consultable, le projet va s'étaler sur
quatre ans. Mais surveillez la liste
des livres et revenez-y fréquemment pour
découvrir
les nouveautés !
>[Rémi Enligne]
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3/12/13 |
Expo |
Peinture t'chan |
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[Peinture t'chan] Si vous
suivez cette colonne depuis quelque temps,
vous devez avoir entendu parler de Michel,
un fidèle
graphosien depuis de nombreuses années,
qui fut longtemps actif sur les forums
de calligraphie sous le pseudonyme de
bonsaïka
(ici, le correcteur orthographique me
propose « bosniaque »,
haha trop PTDR) et sur les forums de
bonsaï sous
le pseudo du « calligraphe ». Ça
vous donne une petite idée du bonhomme.
Car Michel a de nombreuses cordes à son
arc. Et autant c’est un excellent calligraphe,
autant il arrive aussi à mener de front
des activités de sumi-e et de peinture
tch’an, deux courants de la peinture extrême
orientale ainsi que l’élevage de
bonsaï. Il nous avait parlé de la
convergence de toute ses activités dans
son livre paru auxéditions Arqa sous le
titre de « Bonsaï et calligraphie »,
livre que je vous conseille de lire et
relire tant les idées qui y sont exprimées
ouvrent des portes pour les praticiens
de la calligraphie.
Tout ceci pour vous signaler que Michel
ouvrira le 7 décembre les portes de sa
première exposition de peinture tch’an
au célébrissime « Nain
jaune », tenu par son beau-frère
Max, antre du jeu de société et
de la gastronomie où nous avons passé une
soirée mémorable lors de la rentrée
graphosienne. Le vernissage aura lieu à 19
heures et sera suivi, pour ceux qui le
souhaitent d’un repas spécial pour
la somme de 25 euros. Avec un peu de
chance, Max nous
proposera un jeu digne du Dixit dont
je vous avais déjà parlé,
ce qui nous permettra de bien rigoler
entre amis mais aussi de faire
de belles découvertes de nos inconscients.
Vous trouverez ici l’invitation à cet événement
auquel je vous conseille de vous rendre,
j’ai
eu l’occasion d’entrevoir une partie
des œuvres qui seront exposées, je
peux vous dire qu’elles sont d’une
grande beauté et que vous ne regretterez
pas le déplacement !
Un dernier conseil,
si Max vous propose un mojito ou un
rhum arrangé,
prenez garde, c’est un piège dans
lequel plus d’un
se sont précipités et dont vous
ne ressortirez indemne que si vous en
usez avec la plus grande modération !
>[Adamo Rito]
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Novembre
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30/11/13 |
BnF |
Adoptez un livre |
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[Adoptez un livre] Quand
la créativité humaine se déchaîne,
on peut certes arriver au pire, mais
on peut parfois aussi trouver le meilleur. Une
géniale
idée, et je pèse mes mots, vient
de tomber dans ma boite mail. L'association
des amis de la BnF lance une opération « Adoptez
un livre » afin de combler les énormes
besoins de budget de financement pour
la numérisation
et la mise en ligne des ouvrages les
plus intéressants.
Plutôt que d'aller pleurer auprès
de son (ses ?) ministres de tutelle,
gonflant ainsi la longue file des quémandeurs
de budget, entre les pêcheurs bretons, les
conservatoires de musique et les hôpitaux
en voie de fermeture, la BnF se tourne
auprès
de son public et fait appel non seulement à sa
générosité, ce qui serait
peut-être un peu illusoire, mais surtout à son
sens de l'intérêt propre. Et ça,
dans notre époque où le un pour
tous est beaucoup moins en vogue que
le tous pour moi, c'est vraiment une bonne idée.
Vous
voulez enfin lire dans son édition
originale tel ou tel livre, je prends
au hasard, le « Traité théorique
et pratique du haschich et des substances
psychiques » d'Ernest
Bosc ? Il suffit de régler 300 euros
et vous pourrez bientôt en lire en ligne
un exemplaire sur Gallica ainsi que
des millions d'autres internautes.
De multiples ouvrages sont
suggérés sur des sujets divers
depuis la gastronomie, la vigne et
le vin, ou le tour du monde en 80 livres
jusqu'à la
culture de la soie. Mais vous pouvez
aussi en proposer
parmi ceux que vous voudriez voir en
ligne, les réserves de la BnF sont considérables
et bien souvent le livre que vous cherchez
y est conservé. Bon, certains sujets
sont déjà bien
fournis, je vous conseille de demander
les ouvrages de paléographie et avec
ce simple mot clé,
vous vous retrouverez avec une liste
de 174 ouvrages comprenant notamment
les deux tomes de l'introuvable « Éléments
de paléographie » de Natalis de
Wailly, ouvrage de référence que
j'ai mis personnellement plus de cinq
ans à trouver à un
prix abordable, mais aussi le « Prou » le « Chassand » le « Champollion » et
même un ouvrage de paléographie
de l'écriture indienne en allemand dont
j'ignorais l'existence jusqu'il y a
cinq minutes !
Alors à vos bibliographies, trouvez
le livre que vous avez toujours voulu lire,
cliquez
ici et à vos cartes bleues !
>[Olga Lika]
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26/11/13 |
TvM |
Quand les cochons sauront voler |
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[Quand les cochons sauront voler…] Chouette,
Thora van Male a sorti un nouveau livre
! Cette érudite
des dictionnaires, elle nous avait régalé de
son
livre, de son site et de son exposition
sur l’« Art
Dico », nous avait
fait réfléchir sur les correspondances
de certains mots en anglais et en français
dans son livre suivant, « Les
liaisons généreuses »,
qui m’avait
pour ma part fait découvrir combien le
fait que le français ne faisait qu’utiliser
les mots anglais était une idée
reçue totalement fausse, et que c’étaient
bien plus souvent des aller retour ou
des échanges
entre les langues qui se produisaient.
Par contre ce qui unit ces deux livres,
c’est
un ton. Car autant Thora possède son
sujet sur le bout des doigts, autant
le ton de ses livres est léger
dans le bon sens du terme, sans toutes
ces fioritures qui font les textes érudits
ou universitaires habituels, et surtout
elle les parsème
d’un
humour qui fait que cette lecture qui
pourrait n’être qu’intéressante
devient un vrai plaisir de toutes les
pages.
Dans son dernier livre, elle nous
promène
dans les expressions françaises en étudiant
leur contreparties anglaises, qui,
comme vous vous en doutez, n’en sont
bien sûr
pas des traductions littérales. Ainsi
l’expression
qui donne son titre au livre « Quand
les cochons sauront voler… » est
l’équivalent anglais du célèbre « quand
les poules auront des dents » !
Cet ouvrage passe donc en revue,
depuis « être
aux anges » jusqu’à « un
drôle de zèbre »,
toutes les expressions les plus
courantes du
français
de tous les jours, et cela fait
partie du plaisir de ce livre que
de retrouver des expressions
rares
et précieuses que nos parents utilisaient
souvent mais que l’appauvrissement
et le nivellement par le bas du
français
issu de la télévision ne nous
font malheureusement plus entendre
dans la bouche de nos contemporains.
Pour chacune de ces expressions,
comme le délicieux « ça
ne vaut pas un pet de lapin »,
elle nous en donne une petite illustration
humoristique qu’elle a glanée,
n’en
doutons pas, dans sa grande collection
de dictionnaires, et nous donne à lire
un petit texte expliquant à la
fois la signification de l’expression
française
quand elle en demande une, ainsi
que l’équivalent
anglais de l’expression française
et son explication à elle, le tout
non sans de subtils jeux de mots
et touches d’humour
qui font venir sur notre visage
le petit sourire de celui qui apprend
en s’amusant.
Un lexique des mots anglais et
un lexique des mots français
terminent cet ouvrage et le rendent
tout à fait
utilisable dans la vie de tous
les jours pour comprendre les expressions
anglaises ou traduire
un peu mieux nos textes français
sans trop se casser la tête (to scratch
my brain). On s’amuse à le
lire, certes mais on peut aussi
s’en
servir de référence
!
Bon, Noël approche et je gage que
ce livre va se retrouver sous
bien des sapins, en tout cas pour ma
part, je compte
bien l'offrir à certains
de mes amis que je sais apprécier
ce genre d’ouvrage. Un dernier mot
pour signaler que ce livre est
très
joliment maquetté,
finement illustré mais également
parfaitement fabriqué et relié dans
les règles de l’art, ce qui
est de moins en moins courant
dans l’édition
aujourd’hui. Que les autres éditeurs
en prennent de la graine, ce
n’est
pas parce qu’un livre vaut seize
euros aujourd’hui
qu’il faut que les marges en soient
réduites à quelques
millimètres, que le texte soit
composé en
corps huit ou que les pages se
détachent à la
première lecture.
>[Enrico Chonvolant]
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21/11/13 |
Film |
iDiots |
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[iDiots] Le
monde de la marchandise est un monde
incroyable. Les économistes nous modélisent
sous la forme d'agents rationnels, uniquement
préoccupés
de maximiser nos flux entrants, matériels
ou financiers, en minimisant nos flux
sortants, c'est à dire pour le dire crûment à nous
transformer en avares essayant toujours
de payer moins cher pour le plus grand
nombre possible de biens. Ils
n'ont pas tort pour une grande majorité des
gens, l'avarice est devenu aujourd'hui
une vertu et beaucoup d'« homo economicus » ont
un lien social qui ne
tourne qu'autour des meilleurs affaires
que l'ont peut faire en achetant ici
ou là tel
ou tel bien, habillement et nourriture
sont les plus
courants, plutôt qu'ailleurs. Et cela mène
au monde actuel dans lequel pour vendre
il vaut mieux délocaliser en Chine, sans
quoi la main d'œuvre grève tellement
le prix des articles qu'ils en deviennent
invendables, quitte à mettre au chômage
une grande partie des acheteurs.
Mais
l'homme est loin d'être la machine économique
que l'on nous prédit. C'est aussi un
animal émotif
dont les passions font dévier considérablement
les comportements, l'amenant bien loin
de la pure rationalité. Prenez la marque à la
pomme. Elle arrive à déchainer
chez les uns un amour passionné qui
les rend totalement aveugles à la réalité de
leurs besoins, et chez les autres des
haines équivalentes
qui feront qu'ils pourront aller contre
leur propre intérêt plutôt
que d'iAcheter quoi que ce soit. Les
anglais utilisent le terme
de « fanboy » qui résume
bien la situation, mélange de fanatisme
et d'infantilisme. Pour ma part, j'utilise,
c'est vrai, un téléphone et un ordinateur
siglés à la pomme,
parce que cela me permet d'en changer
moins souvent. Je garde mes ordinateurs
en général
entre six et sept ans voir plus, et
ce n'est que pour les refourguer à mes
enfants qui continuent de s'en servir.
Seul un
ordinateur de qualité correcte
peut encore être utilisé dix ans
après avec toujours la même fluidité d'usage.
Mais, sans en être du tout prosélyte,
je tombe inmanquablement sur des gens
qui fustigent les mille défauts qu'ils
attribuent à ces
matériels et à leurs acheteurs,
certains bien réels, le rapport qualité prix
par exemple, mais d'autres totalement
imaginaires comme la pollution engendrée
par les déchets,
puisqu'un simple bon sens vous fait
comprendre que si vous changez d'ordinateur
tous
les dix ans, vous créez cinq fois moins
de déchets
que si vous en changez tous les deux
ans.
Ainsi un
petit film trouvé sur Vimeo montre
l'énergie et le temps que peuvent dépenser
ces « fanboys » pour aduler
ou vouer aux gémonies la marque à la
pomme. Qu'est-ce qu'on nous explique
? Que les gens qui iAchètent le font
sans réfléchir.
Sans aucun doute, et heureusement pour
les autres marques, ce n'est pas le
domaine exclusif de la pomme. Que quand
ils ont acheté leur
appareil, ils l'utilisent pour s'amuser
seuls ou en groupe. Euh… depuis pas
mal de temps, un téléphone
est utilisé à bien plus de choses
qu'à téléphoner.
Est-ce que les autres marques ne sont
pas à mettre
dans le même sac ? Mon vieux téléphone,
sans appareil photo, sans internet,
sans écran
tactile me proposait déjà tétris
et centipède ! Et puis vient l'obsolescence
programmée. Et c'est là qu'à mon
avis la mauvaise foi du fanboy commence à pointer
son nez. Avant qu'une voiture lui roule
dessus (si si) l'année dernière,
mon iPod première génération
de 2001 fonctionnait parfaitement onze
ans après,
mon portable « Wall street » de
1998 est toujours opérationnel quinze
ans après, ainsi que mon Powerbook de
2004 ! En fait l'obsolescence n'est
programmée
que dans nos têtes, car un bon « fanboy »,
comme pas mal de fanatiques de voiture,
de technologie ou de matériel calligraphique
se doit d'avoir, et de montrer, LE
dernier modèle à la mode,
et les marques le savent bien, puisqu'elles
changent volontairement l'apparence
des objets pour que
l'on puisse facilement distinguer le
nouveau modèle
de l'ancien, même si à l'intérieur
de la boite les modifications sont
mineures. C'est donc bien dans la tête
des gens qu'est l'obsolescence et non
pas dans le matériel
lui-même, nos poubelles sont pleines de
matériel parfaitement en état
de marche. N'est-ce pas là justement
une victoire de la marchandise sur
la rationalité ?
Reste que ce petit film est absolument magnifique
dans sa technique, parfait dans son
réalisme et très bien fait pour exprimer
tout une gamme d'émotions sans paroles.
Allez voir les
autres vidéos proposées par BLR_VFX,
c'est un vrai régal des yeux…
>[Adonaï Fonne]
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16/11/13 |
KLi |
Château de la Buzine |
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[Château de la Buzine] Chouette,
j’ai pu par chance trouver le temps l’autre
dimanche d’aller au Château de la
Buzine pur aller voir l’exposition de calligraphie
dont je vous parlais l’autre jour. Eh bien
je peux vous dire que je ne l’ai pas regretté !
Le lieu tout d’abord, un superbe château
refait de neuf, un peu trop neuf même parfois,
auquel a été adjoint une aile moderne
abritant un cinéma, le tout formant un
contraste magnifique entre tradition
et modernité,
chacune des parties faisant ressortir
le caractère
unique de l’autre. L’intérieur
n’ayant pas pu être conservé,
il se déploie sur quatre niveaux, tout
en espace aériens, offrant trois étages
supérieurs pur la bibliothèque et
les expositions et un étage accueillant
une salle de cinéma.
C’est au premier
que se trouvent exposés
les travaux de calligraphie. Bon autant
vous dire, il n’y a eu aucun compromis,
ni sur la quantité des œuvres,
ni sur leur qualité. Car bien loin de ces
expositions offrant à l’admiration
une ou deux œuvres par mur, on se retrouve
ici plutôt par un exposition digne des musées
du XIXe tant il y a de belles choses à voir
sur bien peu de mètres carrés. On
y trouve une incroyable diversité de traitement
de la lettre, tant le nombre d’artistes
est élevé et tant fleurissent aujourd’hui
les conceptions parfois radicalement
différentes
de notre art. On y trouve des grands
noms, on y trouve des humbles, certains
même
peuvent être
ou ont pu être vus aux dimanches graphosiens,
on y trouve des travaux magnifiques, à vous
laisser bouche bée, bavant d’admiration
et d’autre moins inspirés, moins
léchés mais on sent pour chacun
l’enthousiasme de la création, l’envie
de partager ces signes et l’élan
vers le perfectionnement. Tous les styles
sont représentés, latins, hébreu,
chinois, de nombreux amis de Graphos
nous ayant rejoint un dimanche sont là,
on y trouve aussi des originaux comme
ces travaux mêlant
calligraphie, collages et couture, les
enveloppes de « Mail Art Around the
World » ou
bien les entrelacs graphiques dont on
ne sait plus trop bien s’il s’agit
de peinture ou de calligraphie.
Bref, vous remarquerez
que j’ai pris grand
soin de ne citer aucun nom, et de façon
délibérée afin de vous enjoindre à venir
vous aussi les découvrir au Château
de la Buzine. Honnêtement, c’est une
des plus belles expositions de ces dernières
années, surtout par la diversité des
travaux qui sont offerts à notre admiration,
mais aussi parce qu’elle montre l’énorme
bouillonnement de créativité du
monde calligraphique, preuve s’il en fallait
que cet art est loin de tomber dans l’oubli.
>[Natacha Todlabuzine]
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11/11/13 |
^_^ |
Dance your PhD |
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[Dance your PhD] Je
trouve toujours très suspects les rapprochements
que font certaines personnes, de deux
domaines aussi éloignés que la science
dure, mathématiques ou physique, et les
sciences humaines, comme la philosophie ou la
religion.
A mon avis, seul quelqu'un de totalement
inculte dans les deux domaines peut réellement
tenir un discours du genre, le bouddhisme
avait déjà trouvé, il y a
deux mille ans, ce que la relativité d'Einstein
ne nous a révélé qu'au XXe
siècle. La relativité est une série
d'équations dont je doute que les bouddhistes
aient l'équivalent, même sous forme
de concepts élaborés, et de même
la façon dont ils envisagent la relativité est
bien plus complexe que celle dont ces équations
nous parlent. Dire que les deux coïncident
c'est comme de dire qu'utilisant les
mêmes
mots, ils veulent dire la même chose. Et
je vous passe les fumeux rapprochements
qui suivent en général les discours
commençant
par « comme le dit la mécanique
quantique… ». Toute personne
ayant déjà étudié la
fonction d'onde de Schroedinger pourra
vous dire qu'elle n'a rien à voir avec
l'allégorie
de la caverne de Platon, ni l'équation à la
base du principe d'Heisenberg avec la
théologie
négative de Nicolas de Cues.
Mais autant
les sciences humaines et les sciences
dures sont insolubles les unes dans
les autres, autant je trouve les rapprochements
de l'art et de la science très fructueux.
Ainsi, une initiative incroyable a
vu le jour dans une université américaine,
il s'agit de chorégraphier les thèses
des étudiants. Oui, vous avez bien lu, « Dance
your PhD », en français « Danse
ta thèse », est un concours
de vidéo de chorégraphies expliquant
le contenu de thèses portant sur des
sujets aussi abscons que « Comprendre
le rôle
du MYCN dans le neuroblastome en utilisant
une approche de biologie des systèmes » ou
bien « Kinase d'adhésion focale
comme un transducteur cellulaire » voir
même « Caractérisation
biophysique des peptides transmembranaires
utilisant la fluorescence » ! Et
tout ceci donne une série de vidéo
de chorégraphies
pour lesquelles vous pourrez voter
sur cette
page, après les avoir visionnées,
bien sûr, ce que je vous encourage à faire.
Certes on est parfois bien loin de
Maurice Béjart,
mais l'approche est d'une fraicheur
stupéfiante
et le sérieux avec lequel ces jeunes étudiants
travaillant sur des domaines ultra-spécialisés
ont œuvré pour la transmission de
leur travaux à travers la danse me laisse
baba d'admiration. Je rêve d'un concours
pour les développeurs informatique sur
le thème de « Danse ton programme » qui
essayerait par exemple de montrer le
fonctionnement intime d'un programme
de traitement d'image sous
la forme d'une chorégraphie de milliers
de personnes chacune personnifiant
un pixel et dansant les divers traitements
auxquels il est
soumis… On trouve souvent le pire sur
Internet, mais aussi parfois le meilleur.
Quelle belle initiative !
>[Adam Sœur]
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7/11/13 |
Fête |
Cette fois je le fais… |
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[Cette fois je le fais…] Bon ça
faisait plusieurs années que je me disais,
cette année, je le fais. Et puis vous savez
ce que c'est, les sollicitations diverses, ça
tombe mal, ou bien le train train quotidien,
qui nous plombe l'envie par l'habitude… Ceux
qui le faisaient me disaient « fais-le,
tu verras c'est super, tu ne le regretteras
pas ! », mais à chaque fois
il y avait quelque chose d'autre ou bien
la flemme, tout simplement.
Alors cette année, surtout
cette année,
je me suis dit, cette fois ça y est,
je le fais, je vais aller à la fête
du debut novembre au Cadratin à Vevey.
D'autant que cette année, Jean-Renaud
Dagon et son équipe fêtent les
25 ans de l'atelier, c'est vraiment une
superbe occasion de changer un peu
de paysage. Encouragé par
une complice lursienne, il fallait
bien la covoiturer, je me suis donc
décidé à réserver
le long week-end de la Toussaint à cette
escapade helvétique. Et bien je n'ai
pas été déçu
! La fête a été mémorable,
les rencontres chaleureuses, les découvertes
sublimes et, comme d'habitude, la production
de l'atelier du Cadratin a été au
plus haut niveau de l'art typographique.
Dès
dix heures du matin, l'imprimerie tout
endimanchée a
ouvert ses portes et un public nombreux
s'est emparé des lieux. Plusieurs
ateliers démontraient divers aspects
de l'art
du livre, dont un atelier de papier à la
forme et divers endroits où l'on pouvait
voir des presses en action, comme par
exemple une incroyable presse à bras
du XIXe, dont le mécanisme
est basé non pas sur un classique pas
de vis mais sur un espèce de genou
mécanique, qui en a surpris plus d'un, à la
fois par la pertinence de l'invention
mais aussi par la beauté du
métal travaillé. Et surtout, les
productions du Cadratin étaient là,
exposées aux yeux et aux mains de tous.
Depuis le plus humble livret de quelques
pages, « Le
lac noir », récit d'une aventure
enfantine imprimée dans son
propre langage, jusqu'au sublime « Éloge
du vide parfait » avec ces photographies
noir et blanc d'une incroyable beauté et
ses textes si sobres, en une typo simple,
noir sur blanc, en passant par les
beaux livres, « Consonnes »,
qui fait le pendant au « Voyelles » de
Rimbaud de l'année dernière, ou
bien « Feu sur le noir », « La
vie en rose » ou « La fil rouge »,
tous éblouissants de perfection typographique
et de maîtrise parfaite de l'art du livre.
Et
la journée s'est poursuivie, avec à midi
la traditionnelle soupe de courge
suivie du gâteau
traditionnel et de ses 25 bougies,
mais aussi des lectures, des musiciens
et des retrouvailles,
celles des lursiens d'ici et d'ailleurs
en goguette, et des rencontres avec
les amis, tous réunis
ici dans cette célébration de
l'art du livre et l'amour du travail
bien fait. Une
soirée fondue et musique a conclu cette
fête organisée de main de maître
par toute l'équipe du Cadratin qui,
au vu de l'organisation parfaite, y travaillait
sans doute depuis de longs mois.
Un
grand moment d'émotion, pour ma part,
a été la rencontre avec le
travail de Fernand Parisod, le défunt « maître » de
Jean-Renaud, comme celui-ci se
plait à l'appeler.
Je connaissait une plaquette « Aux
dormants des Baux » imprimée par lui
sur les presses de Louis Jou, mais
la découverte
de quelques-uns de ses livres a été vraiment
un moment de révélation d'une grande
beauté, à la
fois parce qu'on y retrouve les
racines, les valeurs
fortes du travail de Jean-Renaud,
mais aussi parce qu'était présente
son épouse
pour les commenter et rendre encore
plus émouvante
la découverte de ces chef d'œuvres.
Alors
un grand merci à tous pour ces
moments inoubliables, et pour
ceux qui ne s'y sont pas rendus,
vous trouverez ici,
une photo de la brochette
des Compagnons de Lure et là un
petit film qui vous donnera une
idée de l'ambiance… et peut-être
l'envie d'y aller l'année prochaine
? Et pour ceux qui aiment les
beaux livres, la boutique du
Cadratin est disponible en
ligne, vous
pouvez vous y servir en toute
confiance, les livres
qu'on y trouve
sont vraiment de qualité, car si
comme le décrit la phrase de Maximilien
Vox, « en typographie, il n'y
a qu'un seul niveau de
bien, la perfection », alors
je l'ai rencontrée,
elle est à Vevey.
>[Rébecca Dratin]
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3/11/13 |
Expo |
Feuillets d'art |
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[Feuillets d'art] Youpi,
enfin une exposition de calligraphie
qui ne nous obligera pas, nous autres
graphosiens provençaux, à brûler
des litres et des litres de carburant
fossile pour aller nous régaler les mirettes
! Mais oui, c'est à Marseille même,
au Château de la Buzine dans le onzième
arrondissement que s'ouvrira vendredi
8 novembre une exposition de calligraphies
sur le thème
des « Feuillets
d'art »,
exposition qui devrait nous donner à voir
nombre de calligraphes de talents, et
dont même,
chuchote-t-on dans les coulisses, certains
travaux de notre Thierry Garnier himself en personne
!
En tout
cas, sont annoncés Mail Art Across the
World (MAATW de son petit nom) qu'il
est inutile de présenter aux lecteurs fidèles
de cette colonne, ainsi que Calligraphies
en Liberté,
Amitié Provence Chine et d'autres dont à ma
grande honte je dois avouer que je ne
les connaissais pas jusqu'à cette heure.
Cette
exposition présentera des œuvres
calligraphiées mais aussi des outils
et « tout
un florilège de papiers et d'outils d'artistes,
de calligraphies, de mail-art et d'art
populaire... entre tradition et création
contemporaine »,
tel est ce qui nous en est dit sur
le dépliant qui nous informe du vernissage.
Bref, étant
donné le nombre minime
d'expositions de calligraphie qu'il
nous est donné de
voir dans la région, j'espère
que tous les amateurs d'écriture provençaux,
d’ici ou d’ailleurs se presseront
au Château de la Buzine, qui a l'air ma
fois fort joli en lui-même, afin d'inciter
d'autres initiatives du même tonneau à voir
le jour à moins de cinq cents kilomètres.
Qu'on se le dise !
>[Alex Position]
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Octobre
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27/10/13 |
G |
Rentrée Graphos |
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[Rentrée Graphos] Ah
quelle belle rentrée Graphos ! Nous avons
en effet repris nos travaux de plume dimanche
dernier au couvent du Belvédère,
qui nous accueille maintenant depuis de nombreuses
années, avec un stage sur les majuscules
gothiques dont le point d'orgue a été la
réalisation d'un abécédaire à la
gouache blanche sur papier foncé. Autant
dire que pour une reprise, le thème nous
a fait démarrer sur les chapeaux de roue
! Car beaucoup d'entre nous, n'ayant pas ou peu
travaillé depuis le dernier stage de l'année
dernière ont trouvé leurs brauses
(et leur main) singulièrement rouillées
! Il a fallu toute la virtuosité que demandent
ces lettres pour pouvoir retrouver un semblant
de souplesse dans les tracés. Mais le résultat
final en valait le coup.
Les agapes de mi-journée furent dignes
de notre réputation, avec le retour d'Yvette
et de ses boulettes de viandes, accompagnées
(mazette !) d'un Pommard 1997 (je vous
garantis que c'est vrai, j'ai goûté ce
nectar) issu de la cave d'Ernest. Bien entendu
les autres
graphosiens n'étaient pas de reste, qui
ramenant de délicieuses charcuteries de
la Haute Loire (hmmm les grattons !)
et moultes quiches, cakes et gâteaux qui
ont régalé l'assemblée.
Mais nous étions quand même là aussi
pour travailler, et l’après midi
nous a tous mené au bout de nos travaux
avec de bien belles réalisations prouvant
que même si le graphosien est rouillé,
son ardeur au travail lui fait rapidement retrouver
son adresse calligraphique ! Un très beau
stage qui a réjoui tous les amis (merci à notre
maître, toujours aussi attentif à ce
que tout se passe bien), bien content de se retrouver
pour cette rentrée ! Rendez-vous en novembre
pour un stage sur l’anglaise et en décembre
pour notre stage festif habituel sur le thème
du mail art. Pour l’année prochaine
, quelques fuites de thèmes potentiels
de stages me laissent à penser que nous
n’allons pas manquer de nous étonner
sur les multiples manière d’envisager
l’écriture !
>[Harpo Mard]
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22/10/13 |
End |
La fin de l'écriture |
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[La fin de l'écriture] A
mon avis, notre monde est proche de sa
fin. Oh non, pas comme en 2012, pas notre
Terre, pas notre
environnement matériel de tous les jours,
non celui-là perdurera grâce au puissant
moteur de la marchandisation qui nous
transforme lentement en machines à consommer.
Non, je veux parler du monde de la calligraphie
qui
disparaitra sans doute très bientôt,
et qui forcera les derniers pratiquants
de cet art à survivre dans des zoos aux
côtés
d’espèces disparues, comme des animaux
curieux, survivants d’un passé heureusement
disparu. Deux nouvelles récentes sont venues à ma
connaissance qui me font craindre en
effet que la fin finale soit proche.
La première
c’est l’annonce que
45 états des États-Unis ont
décidé de ne plus enseigner l’écriture
manuelle aux enfants, et ce au profit,
tenez-vous bien, des tablettes et autres
claviers informatiques
plus ou moins virtuels. Alors ça c’est
typique : on remplace quelque chose
de gratuit, votre main, par un outil
payant, une
tablette,
afin de mieux faire marcher le commerce.
Car qui oserait prétendre que l’apprentissage
de l’écriture ne sert qu’à pouvoir
prendre des notes ? Qui oserait réduire
l’écriture manuscrite qu’à un
moyen antique de mémoriser de l'information ?
Non, l’écriture
manuelle nous permet d’apprendre à se
servir de nos mains, or l’homme pense
parce qu’il a une main comme le disait
Agricol Perdiguier. De là à soupçonner
que le fait de penser par soi-même ne
soit plus de mise dans notre société,
il n’y a qu’un pas que je franchirais
allègrement. Non, l’écriture
manuelle sert non seulement à savoir
nous servir de notre main, mais aussi à mieux
penser, à mieux intégrer les formes
graphiques, il suffit de voir la différence
de vision entre un peintre qui va mettre
des heures à représenter
un paysage et le japonais moyen qui,
sa tablette tendue devant lui, filme
tout se qui lui passe
sous les yeux sans même faire l’effort
de trier, en regardant non plus l’original,
le paysage, mais bien ce qu’il va en garder,
l’écran de la tablette. Bref, je
sens que notre ami Henri Mérou va grimper
au rideaux en lisant cette nouvelle,
mais je ne peux que l’y suivre, virtuellement
je vous rassure.
La deuxième
nouvelle qui me fait craindre
la fin de l’art de
la calligraphie est l’invention
d’une machine à calligraphier.
Si, si ! je vous garantis, voyez
ici,
un fou malade a amélioré une
machine qui existait depuis des années,
un traceur de plans, pour lui faire
effectuer les gestes du calligraphe
sans
l’intervention d’aucune main humaine
et sous la seule direction d’un logiciel
aujourd’hui primitif, mais qui ne manquera
de s’améliorer dans les prochains
temps, n’en doutons pas !
Alors s’il faut rejoindre les espèces
disparues, les dodos, les dinosaures
ou les mammouths, faisons-le en ripaillant
et en rigolant, car dimanche
27 octobre prochain, les travaux
de Graphos repreendront force et vigueur
avec un stage sur l’art
de la gothique accompagné des agapes
traditionnelles qui le complètent,
vite avant que les machines nous
aient envahis !
>[Amesis Izeziènnede]
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18/10/13 |
Site |
Le Visorion |
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[Le Visorion] Je
vous signale un très joli site, contenant
blog et catalogue d'éditeur, qui m'a été signalé par
Pierre Brillard, qui tient une librairie
ancienne à Tarascon,
librairie dont les étagères recèlent
mille merveilles, dont un certain nombre
de livres de Louis Jou. Vous devinez
ce qui m'a mis en contact
avec ce bouquiniste d’exception qui organise
parfois, de ci de là des expositions sur
le sublime « Architecte du livre ».
Le
site qu'il ma indiqué, c'est le Visorion,
dont la page d'accueil nous dit que le
visorion (on écrit aussi visorium) est
le support que le typographe fixait sur
sa casse pour avoir
sa copie à hauteur d’œil. Vous
y trouverez un blog qui vous explique « des
choses sues et oubliées » à propos
de la typographie, de la reliure et de
l'art de faire des livres en général.
Bien entendu les articles explorent surtout
la façon
dont on faisait les livres à l'époque
dite du plomb. Quand j’évoque cette
période, j'ai toujours l'impression de
parler de préhistoire alors que la technique
d’impression des livres par la typographie
a duré cinq siècles et ne s'est
terminée que depuis une petite cinquantaine
d'années, et encore, que pour les livres
d’usage courant.
Le visorion c'est aussi
une maison d'édition
qui utilise le fin du fin des techniques
d'impression actuelles, l'impression
numérique,
pour faire reparaitre des ouvrages
introuvables sur
l'art du livre, comme le célèbre « Le
traité de la typographie », par
Henri Fournier datant de 1825, à ne pas
confondre avec celui que fit paraître
Pierre Simon Fournier en 1764. Certes, ces livres
sont imprimés
en utilisant des techniques ultramodernes
mais sans aucune concession sur la
qualité.
Chaque page est retravaillée à partir
de la version numérique de l'ouvrage
d'origine, le papier est de qualité et
la reliure est superbe. Bref, de bien beaux
ouvrages
qui vous permettront de vous imprégner
de ces textes d'époque, sans avoir à vous
casser les yeux sur l'écran d'un ordinateur
connecté à Gallica, mais qui orneront
de plus votre bibliothèque sans avoir à rougir
devant les éditions anciennes.
Ne manquez
donc pas de visiter ces deux sites,
celui de Pierre
Brillard et celui
du Visorion,
mais prenez garde pour chacun de
vous maintenir au loin de votre carte bancaire,
un petit clic
est si vite arrivé !
>[Ravi Zorion]
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12/10/13 |
Sol |
Sauver la planète |
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[Sauver la planète] Je
vous avoue, je ne me sens pas franchement une
âme d'écologiste.
J’aime beaucoup la nature et je fais des
efforts tous les jours pour la respecter,
mais j’ai toujours considéré que
l'humain était la valeur suprême
et que rien n'était plus drôle qu'une
militante écologiste (un peu énervée)
annonçant furieusement qu'elle détestait
tellement les chasseurs et qu'elle allait
prendre un fusil et leur tirer dessus.
Alors de
voir la récupération financière
de l'écologie par les grandes industries
me fait quand même doucement rigoler.
L'écologie
aujourd'hui permet de vendre des produits
plus chers et de les renouveler plus
souvent afin de
respecter la sacro-sainte nature. Un
immeuble n'est pas aux normes ? Abattons
le et reconstruisons-en
un neuf ! Le téléphone portable
contient des substances non-biodégradables
? Jetons-le et rachetons-en un neuf
estampillé propre
! Votre vieux chauffe-eau qui a vingt
ans et qui fonctionne parfaitement
bien a un mauvais « bilan
carbone » ? A la poubelle pour un tout
nouveau, qui consomme moins... et qui flanchera
dans deux ans. Notre ex-président se
vantait de créer
vingt mille emplois chaque fois qu’il
changeait une norme ou imposait un nouveau contrôle,
comme ceux que vous devez faire quand
vous vendez un bien immobilier et qui
servent à votre
acheteur à savoir… qu’il
devra payer du chauffage !
Et je ne parle même
pas de l’industrie
du photovoltaïque qui est générée
par un différentiel de tarifs qui contribue
grandement à son expansion, bien plus
que le fait de produire de l’énergie « naturelle »,
enfin du moins quand on exclut la
pollution due à la
production des panneaux, et les diverses
nuisances produite par leur recyclage.
Dans le domaine,
nos amis étazuniens, toujours aussi
subtils, viennent de mettre en service
le plus
grand champ de production d’électricité solaire
au monde, sur pas loin de huit kilomètres
carrés ! Huit kilomètres carrés
de terrain recouverts de miroirs,
et donc immédiatement
transformés en désert, pour
produire deux cents ridicules mégawatts… les
jours de beau temps ! Si c’est ça
l’écologie, recouvrir du terrain
par de gigantesques panneaux solaire
ou miroirs paraboliques, comme cela
se fait de plus en plus
en Provence, comme par exemple sur
le plateau de Valensole, alors là bravo
! Ca c’est
respecter la nature !
Bon, assez d’écolo-bashing
(l’expression
machin-bashing est très à la
mode en ce moment), il y a de bonnes initiatives
dans
ce domaine. L’autre jour en allant dans
un grand supermarché, j’ai vu
qu’ils
installaient de grands panneaux solaires
au dessus du parking. Voilà un bonne
idée
! Au lieu que les clients se ruent
sur les trois places à l’ombre,
ils en créent
des centaines, tout en utilisant
l’espace
pour produire de l’énergie, qui
sera sans doute, après passage dans
le différentiel
de tarif EdF, utilisée pour faire fonctionner
les gigantesques groupes de climatisation
qui assurent une température polaire
dans les locaux tout l’été.
Grace à ce
supermarché, on pourra garer nos voitures à l’ombre
et sauver la planète en même
temps !
>[Alphonso Vélaplanette]
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4/10/13 |
Site |
Laurent Rébéna |
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[Laurent Rébéna] Un
mail laconique tombé il y a quelques jours
nous signale la mise en ligne du site
de Laurent Rébéna. Tout ceux
qui ont eu la chance de le rencontrer
chez Graphos, il y a quelque
temps, se souviennent d'un calligraphe
chaleureux et virtuose, pour qui la création
calligraphique sort parfois très largement
des limites du « déjà vu quelque
part »,
en ce sens qu'il ose, et réussit, à faire
sortir la calligraphie du cadre plonplon
de la citation religieuse encadrée en textura
enluminée au dessus de la cheminée.
Je caricature, mais à peine.
Pour vous en
convaincre, parcourez les nombreuses
pages du site et notez l'importante
galerie de photos allant du classique « Communiquer »,
quoique la calligraphie sur tissus
ne soit pas du plus banal, jusqu'au « Surprendre » qui
en effet ne pourra que vous surprendre
! Car on y trouve du land art, sublimes
cursives gothique
sur rocher au bord de la rivière, des
performances sur grand format, et par grand,
je veux
dire vraiment grand, du genre capitales
romaines au balai sur
un terrain de football, jusqu'à l'exposition « Art
du trait », réalisée en
commun avec Bruno Gigarel, fondateur de Graphos,
qui dispose, l'exposition, d'un site à part
que je vous engage tout autant à visiter
!
Ce site est également en lien avec
celui de l'association
Calligraphis animée
par quatre calligraphes, Abdollah
Kiaie en calligraphie persane et arabe, Inès
Igelnick en calligraphie extrême-orientale,
Bruno Gigarel et Laurent Rébéna
en calligraphie latine, dont vous avez du sûrement
déjà avoir
le lien sous votre souris.
Autant
dire qu'avant de cliquer sur ces liens,
assurez vous d'avoir un
bon moment devant
vous, car vous aurez du mal à vous
décoller
de votre écran !
>[Alain Ternette]
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Septembre
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30/9/13 |
Revue |
Avant / Après |
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[Avant / Après] Le
monde se divise en deux catégories, ceux
qui vont aux sessions
lursiennes de fin août et
ceux qui n'y vont pas. Hélas pour eux,
la deuxième
catégorie est en immense majorité.
Certains n'en ont que faire d'aller se
retrouver dans une ex-bergerie surchauffée écouter
dans un confort précaire des interventions à propos
de pinaillages sur le dessin de lettres
ou d'admirer les petits gribouillis pour
lesquels on se demande
pourquoi on paye les graphistes si cher,
alors que le fils de ma concierge qui
a douze ans, qui
est une génie de l'informatique et qui
manie en virtuose un Photoshop craqué en
Russie ferait aussi bien pour un repas
chez MacDo... Bon ceux-là font bien de
ne pas y venir. Il y en a qui s'y prennent
un peu tard et manque de bol, c'est complet,
comme cette année,
ou bien ceux qui trouvent que c'est vraiment
trop cher tout en sirotant leur café à cinq
euros aux Deux Garçons sur le Cours Mirabeau
avant de rejoindre leur villa de Saint
Marc Jaumegarde en 4x4 allemand de luxe
en pianotant sur leur « téléphone
intelligent », anglicisme tiré de « smartphone » dont
on peut s'interroger par rapport à qui
l'engin est intelligent... Ils ont peut-être
tendance à sous estimer l'intérêt
de ces sessions en regard de l'effort
que cela leur demande pour s'y inscrire.
Mais il
en reste hélas qui ne peuvent vraiment
pas, qui font des efforts et des sacrifices,
mais non. Pour ceux-là, mais aussi un
peu pour les autres, il existe dorénavant
une revue « Avant
/ Après » éditée
par les Rencontres
de Lure, donc l'information
directement à la source, qui pour le
prix modique de dix euros vous donnera à la
fois un arrière-goût de ce qui
s'y est passé l'année précédente
tout en vous donnant un avant-goût de
ce qui s'y passera l'année prochaine.
Bref, l'outil idéal pour se remémorer,
ou découvrir, durant l'année le
meilleur du top de ce qui s'y est passé l'année
dernière et à la fois des pistes,
des liens et des indices pour mieux
préparer
la session de l'année prochaine. Vous
l'avez compris, il s'agit autant d'une revue
pour ceux qui y sont allés, qu'une revue
pour ceux qui vont y aller que pour
ceux qui n'y sont ni
ne vont y aller, bref une revue d'intérêt
universel !
Et donc je ne peux que vous
encourager à cliquer
immédiatement sur ce
lien, muni de votre
carte bleue, pour en commander un
exemplaire pour vous et d'autres
pour les êtres
que vous chérissez, par exemple, pour
votre conjoint qui se demande après
toutes ces années
quel intérêt vous trouvez à chaque
fin d'août à aller mijoter à petit
feu avec une centaine de congénères
dans un village provençal où même
la 3G a du mal à passer !
>[Alban Aprais]
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26/9/13 |
Jeu |
Dixit |
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[Dixit] Bon,
je ne vais pas vous conter l'après-midi
de samedi dernier au MUCEM ni la soirée
chez Max, d'autant que si Graphos a prouvé une
fois de plus qu'il était grand, il a montré également
des limites des participants dans l'absorption
de mojitos. Mais la spécialité de
Max, à part les mojitos, ce sont les
jeux de société.
Et donc, entre le plat de résistance et
le dessert, il nous a fait découvrir un
jeu très intéressant qui a ravi
l'auditoire graphosien. Bon autant vous
dire tout de suite, je n'y connais pas
grand chose aux jeux de société,
je n'ai d'ailleurs jamais réussi à apprendre,
ni même à fortiori à mettre
en pratique, les règles d'un jeu aussi
simple que le tarot, c'est vous dire
mon état
de nullité ludique.
Par contre, pour
ce jeu, Dixit,
tout est simple. Chacun des participants
tire au hasard
dix cartes représentant des illustrations
qui s'apparentent, pour moi, à des tableaux
surréalistes. Des éléments
divers forment une scénette onirique,
digne d'être utilisée dans « Un
chien andalou » (à voir ici,
attention âmes sensibles, les rêves
de Dali et
Buñuel, ça décoiffe !),
dont les divers éléments
colorés sont propices à toute
sortes d'interprétation. Tour à tour,
chacun choisit une carte parmi son
stock et la pose face cachée sur la table
en annonçant
le thème ou le concept qu'elle évoque
pour lui. Par exemple, pour une carte
illustrant une table richement garnie,
l'un de nous a proposé que
cela illustre Graphos (quelle bonne
idée
!). Les autres ne voyant pas la carte
du décideur,
cherchent dans leur stock une carte
qui pourrait illustrer le même concept
et la posent également
face en dessous sur la table. On se
retrouve donc avec une carte par joueur
illustrant toutes,
plus
ou moins, le même thème. On les
retourne et chacun doit voter pour
essayer de trouver la carte originale
qui a été mise
par le décideur. Un système de
points permet de récompenser les personnes
ayant été choisies
le plus souvent ainsi que ceux des
votants qui auront retrouvé la carte
originale. Le premier arrivant à trente
points a gagné.
Ce que je trouve vraiment
génial dans ce
jeu, c'est tout d'abord qu'il est
simple, même
moi j'ai compris, et qu'il fait travailler
une partie du cerveau qui dort en
général
bien sagement durant la journée, je
veux parler de la partie symbolisme
de notre mental. Il est étrange de
voir parfois un thème
s'imposer à nous à la vision
d'une carte, sans que l'on puisse
tout d'abord expliquer pourquoi, comme si
notre
subconscient
venait à la
surface nous souffler les concepts,
sans qu'on en ait de prime abord
la clé symbolique.
Ensuite, bien sûr, la raison reprend
le dessus et l'analyse se met en
place. Mais cette phase en dit beaucoup
sur la personne, ainsi d'ailleurs, à l'envers,
sur le choix des cartes que vont
poser les autres participants pour
illustrer le concept.
L'un de
nous, pour illustrer le thème de Graphos,
a posé une carte sur laquelle était
représenté un corbeau habillé en
curé. Pour les chanceux qui connaissent
Graphos de l'intérieur, ce genre d'interprétation
ne peut que nous interpeller !
Bref,
une riche et fraternelle soirée entre
graphosiens heureux de se retrouver
après
la pause estivale, un de ces grands
moments qui resteront dans les mémoires
!
>[Freddy Xit]
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22/9/13 |
Brrr |
Peinture automatique |
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[Peinture automatique] Les
machines sont partout, rognant inlassablement
jour après
jour le périmètre d'action des humains,
et remplaçant ceux-ci, soit disant pour
leur bien, jusqu'à les rendre totalement
inactifs, passifs devant le spectacle
des machines au travail. Mais oui, déjà dans
Matrix, les agents annoncent clairement
la couleur : « Never let a human do
a machine's job » (« ne
laissez jamais les humains faire un travail
de machine »),
or étant donné qu'ils sont omnipotents,
cela est démontré dans les trois
films de la série, il ne devrait plus rien
y avoir à faire pour les humains, sinon
produire de l'énergie ?
C'est dans cet ordre
d'idée qu'un savant
fou, car comment le qualifier autrement,
a programmé un
robot… pour peindre ! Non, non
pas pour produire une œuvre digitale virtuelle
qui restera sur écran ou au prire sera
reproduite à de mulitples exemplaires
sur papier en perdant toute la vitalité que
la lumière des pixels peut lui donner.
Non, il a tout simplement couplé une
caméra,
un ordinateur et un bras robot en dotant
la première
de la vue, le deuxième d'un logiciel
qui crée une peinture à partir
du sujet vu par la caméra et le troisième
d'une palette et d'un pinceau ! Le
résultat ? Les
peintures exécutées ne
peuvent plus être distinguées
de celles faites par un vrai humain,
certes qui serait
assez mauvais peintre à mon goût,
mais qui peut travailler vingt-quatre
heures sur vingt-quatre,
sept jours sur sept sans se fatiguer
ni tomber en panne d'inspiration !
De quoi mettre même
les petits enfants chinois au chômage
!
L'humanité est certes intrinsèquement
fainéante, et depuis Marx, une grande
partie de nos contemporains ne voient
le travail en général
que comme une aliénation par rapport à l'état
de nature (inactif ?) de l'homme,
alors que ce n'est pas du tout ce
que disait Marx,
ni même
la réalité par rapport à notre
lointain passé de chasseurs cueilleurs,
mais bon… Le mal est fait.
Regardez tout
de même cette vidéo,
admirez (?) les œuvres produites et dites-vous
que si aujourd'hui c'est la peinture
qu'on traite de cette façon, peut-être
demain un Tournesol de pacotille mettra-t-il
un porte
plume au bout du bras robot et il
ramènera
la calligraphie au rang des arts
obsolètes
?
>[Renato Taumatique]
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18/9/13 |
Blog |
Typomètre |
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[Typomètre] Un petit
mot pour vous signaler un
fort joli blog,
bien que pas très actif hélas, dans
lequel Nicolas Regamey, typographe à Lausanne
nous montre quelques fort belles réalisations
de son atelier l'"Atelier Typo de la Cité".
Pour les chanceux qui projettent d'aller
voir l'atelier du Cadratin, situé à quelques
kilomètres de là à Vevey,
il est indispensable de passer quelques
temps à Lausanne
voir cet autre atelier qui maintient
dans leur jus ces machines magnifiques, et qui
produisent
de fort beaux livres, dont la sensualité du
toucher n'a d'égal que la finesse de leur
impression.
Mais Nicolas fait également
fonctionner, si je me souviens bien,
une des dernières
machines à imprimer des tickets de trains,
vous savez, ces petits tickets cartonnés
imprimés en typo, avec profond foulage à la
clé, imprimés au moment de l'achat
au guichet et qui comportaient en clair
la gare de départ et la gare d'arrivée.
Ils étaient produits par des presses
spécialisée
de fort petit format sur des cartons
vierges, presses qui ont été mises à la
ferraille pour la plupart pour être avantageusement
(?) remplacées par les actuels billets
papiers, voir dématérialisés,
comme les eBillet.
Bref, restez à l’affût
des publications de ce blog et des pages correspondantes
sur Facebook !
>[Betty Paumaitre]
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14/9/13 |
G |
Rentrée Graphos |
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[Rentrée Graphos] La
rentrée scolaire est certes le triste sujet
du moment, mais elle est suivie
par une joyeuse rentrée Graphos, bien plus
amusante et chaleureuse, dont je vous
livre en exclusivité le
scoop : avant de nous retrouver autour
de nos plumes et de nos encriers pour
le stage d'octobre,
notre cher maître nous propose de nous retrouver
pour une sortie au MUCEM à
Marseillele 21 septembre prochain !
Vous êtes sans doute comme moi,
vous avez évité de
vous lancer dans la masse des vacanciers
de l'été qui
n'ont pas manqué de remplir les divers événements
de MP2013, mais les vacances sont finies,
les écoliers
ont retrouvé leurs salles de classe et
les parents leur travail, la voie est
donc libre pour découvrir tous ces sites
dont on nous a rebattu les oreilles depuis
leur ouverture. Quelle
bonne occasion d'y aller entre amis
calligraphes graphosiens pour se retrouver
après
la (longue) pause estivale et repartir
du bon pied pour une année 2013 - 2014
pleine de dimanches conviviaux comme seuls
Graphos sait nous en faire
partager !
Réservez donc l'après
midi de votre samedi 21 septembre pour nous
retrouver à 14h30
au MUCEM et signalez-nous à l'adresse
habituelle (teg5 at voila point effe ère)
votre participation pour cet après midi
d'exception !
>[BdG]
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10/9/13 |
MdI |
Gutenberg live |
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[Gutenberg live] Le Musée de
l'Imprimerie de Lyon est à l'origine
d'une nitiative bien intéressante, que
je vous livre brute de décoffrage.
« Les visiteurs des Journées du patrimoine
les 14 et 15 septembre prochains vont
emporter un souvenir original de l’atelier
du Musée
de l’imprimerie.
Il s’agit d’un facsimilé d’un
feuillet recto/verso de la Bible à 42
lignes de Gutenberg, composé par
Fernande Nicaise, responsable de l’atelier
de typographie.
Le Musée de l’imprimerie
a en effet acquis auprès de la
Dale Guild Type Foundry (Connecticut,
E. U.), la réédition des
caractères ayant servi à composer
la Bible de Gutenberg.
Premier livre imprimé en Europe à l’aide
de caractères mobiles, la Bible à 42
lignes de Gutenberg fut réalisée à Mayence
de 1452 à 1455. De 150 à 180
exemplaires ont été imprimés,
49 sont aujourd’hui répertoriés,
certains incomplets. Le Musée
de l’imprimerie possède
1 feuillet recto/verso de la fameuse « B42 ».
Dans ces feuillets, le texte est justifié,
c’est-à-dire aligné à droite
et à gauche. À l’époque
de Gutenberg, pas de logiciel de mise
en page ! Pour arriver à un
pavé parfait,
le compositeur devait ruser avec les
caractères en utilisant un étonnant éventail
de signes : lettres de largeurs différentes
; ligatures, abréviations diverses,
coupures en fin de ligne.
Composer à nouveau nos feuillets
de la Bible s’est avéré un
véritable défi. Alors
qu’une
casse normale comporte 70 à 80
signes différents, la casse
de la Bible en compte 255.
Le premier travail a donc été d’identifier
les caractères des feuillets
du Musée. Scannées
et déchiffrées
par Matthieu Cortat, dessinateur
de caractères
et intervenant au Musée, les
lignes ont ensuite été « passées
au peigne fin » par Fernande
Nicaise. Il a fallu de 2 semaines
pour identifier
et classer tous les signes (trois
casses ont été nécessaires
au lieu d’une seule).
La composition s’est donc effectuée
très lentement. Au final,
2 feuillets que l’on imprimera
pour les Journées
du Patrimoine dans les règles
de l’imprimerie d’antan,
c’est-à-dire en mouillant
le papier pur-chiffon avant l’impression. »
Une bonne occasion de (re-)visiter ce superbe
musée situé dans un magnifique hôtel
particulier Renaissance et de voir sous
vos yeux, IRL, comme à la télé, une presse
typographique en fonctionnement.
>[Johannes Gensfleisch]
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6/9/13 |
Revue |
Art & métiers du livre |
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[Art & métiers du livre] La
revue « Art de l'enluminure » a
une grande sœur,
« Art et métiers du livre »,
des mêmes éditions
Faton, une revue qui, affirme son éditeur,
traite de l'histoire du livre, du manuscrit
ancien au livre d'artiste, de l'art du
livre et de la
fabrication du papier à la reliure d'art,
des librairies anciennes et des fonds
prestigieux des bibliothèques à l'estampe
avec ses techniques et ses artistes.
Bon, ça
peut paraître un peu hors
sujet à l'amateur de callitypographie,
car comme vous l'avez compris, cette
revue est principalement centrée sur
la forme extérieure
du livre. Mais elle visite souvent
de manière
approfondie les riches bibliothèques
privées ou publiques, nous donnant à voir
et donc à admirer le contenu précieux
et rare qu'elles recèlent. Et c'est là que
l'amateur de callitypographie peut être
comblé, c'est au cours de ces articles
qu'est parfois montrée quelque belle
page des siècles passés, élégamment
mise en page et typographiée, toute vêtue
de caractères soigneusement dessinés
et de gravures finement ciselées.
Car
oui, un amateur de lettres comme
vous ne peut rester indifférent à de
belles gravures qui ne sont en fait
que l'extension à la
représentation figurative de ces vingt
six (et plus) formes abstraites qui
transmettent la connaissance, il
ne peut rester indifférent à ce
beau papier sur lequel il aimerait
bien faire glisser sa brause (ou
autre suivant ses affinités),
il ne peut que se sentir interpellé par
ces réalisations des maîtres
passés
qui sont l'inspiration de son travail
présent,
comme le sont les œuvres de nos grand
maitres calligraphes (chacun reconnaît
ici les siens !).
Donc, quand vous baguenaudez
dans
une maison de la presse ou que
vous errerez sur internet, pensez à examiner
ce magazine par le menu, il est
souvent bien caché,
et regardez si d'aventure dans
le numéro
en cours, il est bimensuel, vous
ne trouveriez pas de quoi nourrir
pour quelque temps
votre appétit
de beauté. Car cette revue en couleurs
sur beau papier peut souvent vous
offrir un plaisir des yeux valant
bien au delà des
8 euros 50 que coûte chaque numéro
!
>[Richard Aimé Tiédulivre]
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3/9/13 |
Pub |
Jaune avec un grand R |
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[Jaune avec un grand R] La
typo semble revenir à la mode... en tout
cas je trouve que notre paysage graphique
de tous les jours se peuple de plus en
plus de jeux sur
les lettres, depuis de fort belles animations
au cinéma que vous avez peut-être
vues (désolé, je n'ai pas retrouvé la
video sur internet) jusqu'aux superbes
publicités
sur affiche pour Ricard que vous ne pouvez
pas avoir manqué cet été.
Car
oui, bien loin de l'image de l'habituel
pub d'été avec
pichet glacé et
du liquide jaune dans un verre siglé de
la marque, la dernière campagne de publicité "Jaune
avec un grand R" pour Ricard joue sur les
lettres, leur esthétique et leur effet
de représentation, bien moins primaire
que les procédés habituels, du
type "un
Ricard sinon rien" qui préconisait
un fondamentalisme anisé de bien mauvais
aloi. Simplicité et bon goût sont la
ligne directrice de cette campagne
inhabituelle et cela amène fort à propos
quelques grammes de distinction dans
ce monde de brutes ! Cette campagne cible du
coup un peu
plus le
CSP+ stylé en vacances que l'habitué prolétaire
avec son short sale, son bob Ricard
qui fait sa partie de boule annuelle
dans un camping
surpeuplé de
ses congénères rougeoyants au
soleil de plomb que la Provence réserve à ces
vacanciers du nord, c'est à dire au nord
d'Avignon, vous l'aurez compris (houh,
cliché !).
Bref, au revoir les images
de synthèse
rutilantes de bling bling technologique,
adieu les pulpeuses jeunes femmes
plus ou moins déshabillées,
bye bye les grands verres dégoulinant
d'eau glacée, la boisson la plus chic
et la plus distinguée de cet été est
donc le Ricard, à déguster dans
le bar de votre Rolls
Royce Phantom II sur la route de la corniche, en
route pour Monaco claquer
quelques milliers d'euros à la roulette
(surtout pas aux machines à sous !)
avant de souper en toute intimité chez
monsieur le comte à Eze...
Cela m'en
ferait presque oublier les vieux
whiskies écossais
pour cette distinguée
anisette !
>[Henri Carre]
PS : j'ai trouvé ces
liens sur un blog
bien sympathique sur lequel j'attire votre attention,
il s'agit de la Veilleuse
Graphique dont je suis
sûr que vous lirez avec beaucoup de plaisir
les articles ici !
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Août
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31/8/13 |
CU |
Limitation par drones |
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[Limitation par drones] Une fonction
importante de l'art est d'éveiller les
consciences, c'est pour cela que les
dictatures et autres régimes autoritaires
ont toujours imposé un art officiel strictement
sous contrôle afin d'éviter tous
les débordements
artistiques qui pourraient nuire à leur
stabilité. Les États Unis sont bien
loin de ce genre de régime mais ils ont
tout particulièrement mal accueilli les
derniers travaux de Stephen Whisler.
Cet
artiste a installé de faux
panneaux routiers sur certaines autoroutes
californiennes, non loin des panneaux de limitations
de vitesses, faux panneaux qui reprenaient
exactement la charte
graphique de ceux officiels de l'état
mais qui portaient le texte « speed
enforced by drones » (« vitesse
imposée
par des drones »). Là où l'affaire
se corse, c'est qu'au dessus du texte,
un petit graphique montrait un drone
Predator, au profil
bien connu, en train de tirer un missile
Hellfire, impliquant par là même
que tout contrevenant serait systématiquement
détruit
sans avoir le temps de téléphoner à son
avocat. La découverte des panneaux par
l'autorité fit grand bruit, non seulement
parce que ce genre de blague ne les
a pas du tout fait rire, mais aussi
parce que c'est une évocation
un peu dérangeante de la politique d'assassinats
de « terroristes » à distance
qui a fait tant de dégâts dits
collatéraux
dans les pays qui ont la malchance
d'avoir fait naître tel ou tel mouvement
intégriste
violent. De là à supposer que
dépasser
la limitation de vitesse puisse être assimilé à un
acte de terrorisme pourrait faire sourire… si
on ne se souvenait pas d'une récente
affaire ou un honnête citoyen ayant un
peu trop critiqué la police s'est fait
accuser ni plus ni moins de vouloir
atteindre à la
sécurité de l'état et donc
passible de la justice expéditive dédiée
aux terroristes. Bon, il n'a pas été déporté à Guantanamo,
toujours en activité malgré les
multiples promesses des présidents successifs,
mais l'information a bien été comprise
: critiquez l'état étazunien et
apprêtez à vous à ce qu'il
utilise contre vous tous les moyens
(je dis bien tous) pour vous en empêcher.
Entre les découvertes
récentes des programmes plus ou moins
illégaux
d'écoute systématique et l'utilisation
elle encore totalement illégale de drones
sur le territoire des États Unis, on
comprend que Stéphane Whisler risque
des ennuis, peut-être pas aussi importants
que ceux d'Edward Snowden ou de Bradley
Manning mais sûrement
bien moins médiatisés.
Visitez
le site
de cet artiste, vous trouverez
un bel
exemple des réalisations
d'un esprit libre !
>[Alex Aidevitesse]
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23/8/13 |
Revue |
Art de l'Enluminure |
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[Art de l'Enluminure] Continuons
notre revue des revues avec une très belle
revue des éditions Faton, Art
de l'enluminure.
Ce luxueux magazine trimestriel tout
en couleur sur papier glacé examine à chaque
numéro sous toutes les coutures un manuscrit
enluminé dont elle nous fait découvrir
tous les aspects à grand renfort de photos
pleines pages et d'analyses érudites. Déjà,
rien que les illustrations valent le
détour,
car je ne connais pas un seul amoureux
de la lettre qui ne s'émerveille devant
les belles enluminures, ne serait-ce
qu'en admirant la finesse de ces
véritables tableaux sur quelques centimètres
carrés. Les manuscrits présentés
sont souvent des joyaux ignorés dégotés
au fin fond d'une bibliothèque et non les
plus célèbres ouvrages ornés
dont les reproductions se retrouvent
par livres entiers chez les bouquinistes.
Par exemple, quand
ce magazine nous propose un ouvrage tiré de
la bibliothèque du château de Chantilly,
ce ne sont pas les Heures du duc de Berry,
mais le Roman de Tristan qui nous est
proposé,
même s'il est quasiment inconnu du non spécialiste,
alors que c'est un manuscrit qui mérite
de sortir de l'ombre. Les calligraphes
apprécieront
que l'écriture soit également fort
bien représentée dans les illustrations
ce qui permet de se caler sur un modèle
historique dans toute sa pureté, avec les
risques que cela comporte, car parfois
les talents de l'enlumineur sont bien
au delà de
ceux du scribe ! Bien souvent, une analyse
paléographique
remet en lumière le contexte historique
de l'écriture utilisée, à la
plus grande joie des amateurs.
L'abonnement
est simple et facile sur
internet,
mais la revue peut être également
facilement trouvée dans les bonnes maisons
de la presse, et un carton d'abonnement
détachable
permettra à tous les déconnectés
de jouir de ces belles images sans
avoir d'écran à la
maison !
>[Armand Luminure]
PS : la semaine des Rencontres de Lure semble
avoir eu un beau succès cette année,
elle est complète depuis plusieurs jours !
Le thème « Tous amateurs »
en est-il la cause ? En tout cas, rendez-vous
à tous les amis ce dimanche en fin d'après
midi sur la promenade des évèques pour
le « coup
de bleu » !
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20/8/13 |
Phi |
Étienne Klein |
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[Étienne Klein] Après
une petite éclipse du BdG due à des
vacances déconnectées, je me propose
de profiter de la chaleur ambiante, en
Provence en tout cas, pour vous proposer
une occupation pour les chaudes heures
de la journée.
Et pour une fois, il ne s'agira pas de
se plonger dans tel ou tel livre plus
ou moins abscons dont
la lecture ne vous donnerait qu'une envie
pressante de vous plonger dans la piscine
ou la mer la plus
proche ! Non, je vous propose de passer
ces heures chaudes à regarder des vidéos
sur Internet. Quoi ? Mais tu crois donc
que avons du temps à perdre à regarder
des nez de chiens en gros plan, des videos
plus ou moins truquées de cascadeurs amateurs
ou d'autres encore que la morale réprouve,
quoiqu'elles contribuent à rééquilibrer
notre régime de retraite soit par la naissance
impromptues de futurs salariés quand elles
sont vues par les plus jeunes, soit par
l'augmentation du taux de crises cardiaques
quand elles sont
regardées par les plus âgés
? entends-je d'ici le lecteur fidèle s'exclamer.
Point
de cela. J'ai trouvé totalement par
hasard un cours de philosophie des sciences
donnée à l'École
centrale de Paris par Étienne Klein, dont
vous connaissez peut-être les chroniques
du jeudi matin sur France Culture, cours
mis à disposition
de tout internaute sous la forme de neuf
vidéos
de plus ou moins vingt minutes, dont
je vous recommande instamment la vision
sur votre ordinateur. Et
pourquoi sur notre ordinateur ? s'exclame
en son fort intérieur, je l'entends d'ici,
le lecteur interloqué de tout à l'heure.
Et bien parce que vous disposez d'une
touche « pause » !
Et elle vous sera utile tant la densité du
cours d'Étienne Klein fait qu'il est souvent
indispensable d'arrêter le déroulement
du cours pour prendre conscience de ce
qui est dit et d'essayer d'imaginer toutes
les conséquences
qu'ont les propos qui y sont tenus. Les
sujets de ce cours, suivi par des élèves
qui n'avaient pas de touche « pause » les
pauvres, vont d'une réflexion sur l'origine
de l'univers (peut-il en avoir une),
sur la notion de temps (est-il le même pour
tous ?) ou bien encore les différentes
possibilités
qui s'offrent à tout un chacun quand sa
théorie de l'univers est contredite par
les faits. Ne croyez pas que ceci ne
soit valable que pour les physiciens,
car Étienne
Klein est physicien au CEA, non, c'est
un cours de philosophie
des sciences fait par un scientifique
(et pour une fois pas un philosophe de
profession) et vous
pouvez sans peine remplacer le mot « physicien » par
le mot « humain » dans son
discours sans qu'il ne perde sa profondeur.
Il explique aussi pourquoi il est si
difficile de
vulgariser la physique, et pourquoi on
entend donc tant de bêtises et de contresens
quand un non physicien tente d'appuyer
sa théorie
d'un tout autre domaine, de la psychologie à la
politique en passant par la philosophie,
par des assertions tirées la physique quantique
ou la relativité générale.
Comment traduire ce qui ne s'exprime
qu'en équations
en un langage compréhensible par tout un
chacun ? Autant essayer de décrire un tableau
de Raphaël au téléphone sans
possibilité de le montrer !
Plongez-vous
lentement mais avec délice
dans les
propos lumineux de ce physicien-philosophe et
repensez-y la prochaine fois qu'une
personne quelconque commencera
une phrase par « comme
l'a prouvé la physique quantique… »
>[Madmacs]
PS : il y a plein d'autres vidéos de cours
d'Étienne Klein sur les mêmes sujets
ou des sujets connexes que je ne peux
que vous conseiller d'explorer, vous
vous en doutez !
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Juillet
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28/7/13 |
Cu |
Mois du cuivre |
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[Bound & Lettered] « C’est
le mois
du cuivre chez Bragelonne ! » C'est
avec cette phrase sibylline et néanmoins énigmatique
que mon libraire préféré m'a
accueilli il y a quelque temps déjà,
alors que je bavais d'admiration devant
un ouvrage pas vraiment récent, les Voies
d'Anubis de Tim Powers, mais réédité dans
une édition d'un luxe incroyable pour un
prix relativement modique en contrepartie
de la beauté de l'ouvrage. Bon, certes
j'aime les livres de Tim Powers, notamment parce
que
c’est un ami du regretté Philip K
Dick, le plus grand écrivain de science
fiction du XXe siècle, donc de tous les
temps. Mais pas que. J’ai lu les voies d'Anubis
il y a fort longtemps déjà, le livre
est sorti en 1983, mais cette réédition
m'a définitivement incité à le
relire, jugez-en plutôt : c'est une livre
grand format, A5 environ, dont le papier
bouffant est très agréable à feuilleter,
dont la couverture souple ne se casse
pas lors de la première ouverture, dont
le design de la couverture tout à fait
dans le style steampunk est d'un goût exquis,
rehaussée
de dorure à chaud juste comme il en faut
sans sombrer dans le genre débordement
d'ors des palais des maharadjas et dont
la tranche aux coins arrondis, luxe suprême,
est elle même également dorée,
ou plutôt
cuivrée, sur tout son pourtour, sauf le
dos bien évidemment vous l'aurez compris.
Le
style steampunk pour ceux qui ne le
connaîtraient
pas, est basé sur une
technologie incroyablement avancée mais
qui serait restée dans une esthétique XIXe, et les romans qui s'en réclament
décrivent bien souvent une réalité alternative
de ce XIXe siècle dans laquelle un moyen
imaginaire de produire de l'énergie a été découvert
qui a éclipsé toute utilisation
du pétrole ou de l'électricité.
On a donc conservé des ballons propulsés,
plutôt que de se diriger vers l'avion,
des chemins de fer plutôt que de s'orienter
vers les voitures automobiles et bien
entendu, l'esthétique des objets est
au centre de leur design, bien loin d'avoir été remplacé par
leur fonction comme ça a eu lieu dans
notre univers.
Bragelonne est un éditeur
qui s'est fait une spécialité de
proposer des romans de fantastique,
de science fiction et de tous
les genres autour de l'imaginaire,
sans compromission sur la qualité des
textes qui, pour le mois du cuivre,
explore un axe tout à fait particulier
sur l'excellence de l'objet livre.
Ils ont donc ressorti trois grands
succès
du genre steampunk en les décorant à la
mode afin qu'après
avoir enchanté l'esprit du lecteur,
ils ornent sa bibliothèque de leur éclat
très XIXe. En tout cas, le ton cuivre
des dorures et de la tranche est
tout à fait
en accord avec le thème traité dans
les romans et du coup, devant la
beauté de
la réalisation de ces ouvrages et la
prouesse technique de leur fabrication
(vous ai-je dit
qu'un de ces romans avait son titre
en thermorelief ?),
je n'ai pas pu résister
plus d'un dixième
de secondes.
Si vous voulez vous initier
au roman steampunk, c'est une
bonne occasion, car quoi de plus agréable
que de démarrer
par un beau
livre, dont l'agrément
de lecture ajoutera encore au plaisir
de la découverte
du genre. Bon, je ne vous en parle
que tardivement alors courez vite
chez votre libraire préféré,
il en reste peut-être encore quelques
exemplaires ?
>[Ronaldo Ruracho]
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24/7/13 |
Revue |
Bound & Lettered |
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[Bound & Lettered] « Bound
and Lettered » est une autre revue
du groupe John Neal Booksellers moins connue que
Letter Arts
Review (LAR pour les intimes). Non, contrairement à ce
que certains esprits malsains pourraient
penser (je les vois d'ici), cette revue
n'a rien à voir
avec de quelconques pratiques sado-masochistes à base
de mise en fers et de calligraphie corporelle,
bound désigne ici la reliure de livres
et lettered désigne, et bien, ce qui nous
rassemble tous ici !
Cette revue est moins
centrée sur la théorie
de la lettre sous toute ses formes mais
plus sur des réalisations pratiques de
calligraphie, des trucs, des astuces,
des idées
géniales
qui vont encore améliorer vos réalisations
par une présentation, un cadre, un petit
plus esthétique qui mine de rien pourra
encore améliorer vos réalisations.
Les articles sont de tout ordre mais
toujours dans un sens pratique : banc
d'essais de certains
outils, supports ou matériaux, exercices
de pliages, montages ou collages, interview
d'un calligraphe célèbre afin qu'il
nous révèle tout ce qui fait la
perfection de son arts, bref, une foule
d'informations pour
ceux qui, ayant versé leur content de sueurs
de sang et de larmes, sont arrivés à maitriser
un tant soit peu la calligraphie et se
disent : bon ben maintenant j'en fais
quoi et comment
?
Certes, j'en vois déjà certain
hurler à l'amalgame
de la calligraphie à un art purement décoratif
(je l'ai entendu de mes oreilles !) alors
que selon eux, il ne s'agirait que d'un
art immatériel
qui ne devrait s'incarner dans la matière
que pour faire manger celui qui le pratique.
C'est une vision des choses, mais je
trouve que rien
n'est plus efficace pour communiquer
notre passion de la lettre qu'une belle
carte de vœux de
fin d'année, une magnifique enveloppe somptueusement écrite
et enluminée ou bien une invitation soigneusement
pliée ou reliée. Voilà comment
communiquer concrètement la passion de
la lettre et l'envie de la pratiquer.
Pour
l'abonnement, même adresse internet que pour LAR, le site de John
Neal Bookseller,
mais attention, pour une fois je vous
en conjure ne visitez pas le reste du site, ni
la partie
outils, ni surtout la partie librairie,
sinon, votre carte de crédit pourrait bien
chauffer sérieusement et conséquemment
la qualité de vos vacances en pâtir.
Dur dur de renoncer à la tentation...
>[Emma Gazine]
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20/7/13 |
MIL |
Canard électronique |
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[Canard électronique] Savez-vous que le Musée
de l'Imprimerie de Lyon diffuse depuis
quelque temps un journal d'information
sous le doux nom
de « Canard électronique » ?
Il s'agit d'une lettre d'information
mensuelle qui nous fait connaître tout ce
qui se fait dans le domaine de la lettre
imprimée
(ou pas) autour du musée ou par des personnes
proches du musée de l'imprimerie. Dans
le numéro du mois d'août, tombé ces
jours-ci dans nos boites aux lettres... électroniques,
j'apprends par exemple que Roger Gorrindo
a été mandaté par
la Ville de Lyon pour réaliser une signalétique « gravée
sur trottoir » afin que les visiteurs de
Lyon trouvent plus facilement le chemin
des principaux sites de la Ville. En
digne successeur de Jean-Claude
Lamborot dont certaines rues du quartier
Saint Jean à Lyon portent encore les plaques
qu'il a gravées, on trouvera donc aussi
de belles pierres gravées sur les bords
des trottoirs. Etant un de ceux qui eurent
la chance d'admirer ses travaux lors
de l'exposition « Tracés
de pierre » qu'il avait faite il y
a quelques années à Volvic, je peux
vous garantir que les passants amateurs de belles
lettres
auront le nez sur le trottoir, alors
attention aux réverbères !
D'autres nouvelles du Canard reviennent
sur l’exposition en cours au Musée
sur le thème « Partez en Transatlantiques »,
nous proposent le programme des conférences
du Musée pour l'année prochaine
et nous signalent les collaborations
du musée
avec ses confrères de par le monde. Vous
pouvez retrouver tous les anciens numéros
déjà parus sur cette
page et vous
pourrez aussi vous y abonner pour les
recevoir directement dans votre boite
mél !
>[Emma Gazine]
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17/7/13 |
Revue |
LAR |
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[LAR] Je vous propose
de profiter de la pause estivale pour
vous reparler des revues et autres magazines
concernant le sujet
qui nous intéresse, la lettre dans tous
ses états, puisque si j'aime à croire
que la plupart d'entre vous suivent cette
colonne depuis un moment déjà, nos
nouveaux lecteurs pourraient cependant
s'imaginer que les
seuls moyens d'information, d'inspiration
ou d'admiration sont ces livres hors
de prix dont je vous rebats
les oreilles à longueur de chronique.
Bon, à tout
seigneur tout honneur, il me faut vous
parler de Letter
Arts Review. Cette
revue étazunienne est anglophone, mais
avec beaucoup d'images. C'est le must,
le top, le gratin, la pierre philosophale
en ce qui concerne
les arts de la lettre. Calligraphie,
gravure lapidaire, images numériques,
tout est évoqué quatre
fois par an dans des numéros somptueux
sur un beau papier glacé entièrement
en couleur. Tout, c'est à dire aussi
bien un atelier de fabrication d'encre artisanale
au Japon, tel ou tel artiste calligraphe
dont
la
qualité des réalisations auront
su séduire le comité de rédaction
ou bien des articles de fond sur des
sujets aussi polémiques que "la
calligraphie numérique
est-ce toujours de la calligraphie". Bref,
tous, oui tous les sujets ayant trait à la
lettre sont évoqués, dans un grand
mélange de tradition et de modernité,
mais sans concession sur la qualité artistique
et la profondeur de la réflexion.
Un numéro
par an est une sorte de catalogue
de travaux que les calligraphes envoient à la
revue et qui sont sélectionnés,
rigoureusement croyez-moi, à la fois
pour leur qualité et leur originalité.
C'est une source incontournable d'inspiration
pour utiliser de façon différente
des outils que vous possédez déjà (je
me souviens de la première fois que
j'ai vu une gestuelle à la brause !)
ou bien pour en découvrir de nouveaux
(ah la capitale romaine au balai !).
L'abonnement à cette
revue incontournable est disponible
sur internet, ce qui facilite grandement
les démarches à tout possesseur
de carte de crédit. Je ne vous détaillerai
pas l'embrouille que cela pouvait
devenir il y a quelques années avec échange
de fax transatlantiques et d'appels
téléphoniques
en une sorte de sabir pseudo-franco-anglais
pour arriver à ce qui est aujourd'hui
accessible d'un clic de souris
! Le prix des quatre numéros
par an est assez élevé, mais
sachez que ce que vous recevrez
en échange
le vaut jusqu'au dernier centime.
Peut-être
est-il possible de vous grouper
pour réduire
les frais ?
Cette revue a été reprise
il y a quelques temps par John Neal Bookseller,
un marchand
d'articles de calligraphie, qui
a sauvé ce
magazine de la disparition, comme
quoi le commerce et la culture font parfois
bon ménage,
n'en déplaise au amateurs de stéréotypes.
Ce site marchand propose beaucoup
de choses introuvables ailleurs dans le
monde, mais toujours des articles
soigneusement sélectionnés
par des calligraphes de haut niveau. Hélas,
les tarifs version américaine et
les frais de ports transatlantiques sont
un frein considérable à notre
frénésie de découvertes
de nouveaux outils !
>[Emma Gazine]
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13/7/13 |
Comp |
Passants et étrangers |
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[Passants et étrangers] Eh oui, pour
une petite semaine encore, à Avignon dans
nue petite ruelle que vous aurez du mal à localiser
sans un plan détaillé, il y a une
exposition du Centre d’étude des
compagnonnages sur les tailleurs de pierre
! « Passants
et étrangers » est le titre
de cette expo, et si vous avez de la
chance, vous pourrez avoir une visite
guidée
par Jean-Michel Mathonière lui-même,
dont l’érudition
et la façon dont il peut la transmettre
me laisse chaque fois admiratif. Dans
un lieu superbe qui est là même où habitent
les compagnons en Avignon, lieu qui vaut à lui
seul le déplacement, vous verrez de nombreux
travaux de réception de compagnons, ces
merveilles de perfection qui montrent
la maîtrise
du métier et surtout l’envie de le
mener au bout de l’artisanat pour le faire
entrer de plein pied dans l’art. Alors,
prenez le temps d’admirer ces maquettes
de portes, de fenêtres ou même de
pièces entières, toutes ornées
de marqueteries de bois fins, qui sont
légions
en ces lieux ordinairement loin des yeux
du public.
Mais bien entendu, la clef de voûte
de cette exposition, la cerise sur le gâteau,
ce sont les manuscrits que Jean-Michel Mathonière
a retrouvé aux archives départementales
ou bien dans une vieille malle dont,
j’espère,
il vous comptera l’histoire incroyable,
ces « rôles » qui
recensent par le menu l’activité de
la « cayenne » et qui ont
permis de recenser voir de suivre toute
ceux qui étaient
passés par là, donnant ainsi une
idée précise de la manière
dont fonctionnait ces corporations il
y a plus de deux siècles. Que de symboles à interpréter,
que d’indices graphiques sur telle ou telle
connaissances que devaient posséder ces
compagnons, quelle différence avec la mentalité de
notre travail quotidien où l’homme
est totalement escamoté au profit de la
fonction et de l’objet produit, voir même
par rapport au flux financier qu’il génère.
Un
autre temps à découvrir avant
la fin de la semaine, normalement il
n’était
prévu que deux ouvertures vendredi et samedi
prochain, mais de nombreuses personnes
se pressent pour voir l’exposition avant
qu’elle
se termine et il y aura sans doute des
ouvertures supplémentaires. Toutes les
infos sur ce
site (que je vous conseille de visiter
quand vous
aurez deux heures devant vous) ou en
contactant directement par mail le Centre d’études
du compagnonnage.
>[Rikita Yeur de Pierre]
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8/7/13 |
84 |
Les Papesses |
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[Les Papesses] Bon... L'activité autour
de la calligraphie est pour le moins
restreinte ces derniers temps… Je me
demande si la morosité ambiante ajoutée à ces
vacances tant attendues ne sont pas la
cause d’un
calme plat, que ne viennent à peine troubler
que les soubresauts de Marseille Provence
2013…
Alors je vous propose de sortir un
peu des sentiers battus pour aller
passer une journée à Avignon.
Avignon ? Voir le Festival ? Bon, ok
si vous avez envie de vous fader deux
heures de queue pour
avoir votre carte de réduction pour aller
voir quelques-uns des milliers de spectacles
proposés,
de vous faire alpaguer tous les deux
mètres
dans la rue pour vous voir proposer
tel ou telle pièce, forcément
extraordinaire, forcément géniale,
forcément
le clou du spectacle selon tel ou tel
magazine dont vous ignoriez l’existence
quelques secondes auparavant, si vous
voulez vraiment naviguer
au milieu de ces millions de panneaux
omniprésents
vous invitant à aller voir ze clou du
festival, alors allez-y oui. Mais à côté du
festival, il reste quand même d’autres
choses à voir, désertées
par les hordes théatreuses.
Tout d’abord
l’exposition « Les
Papesses » dans deux lieux,
au Palais des Papes et à la Collection
Imbert, qui vous montre les extraordinaires
travaux de cinq
femmes, Camille Claudel, Louise Bourgeois,
Kitty Smith, Jana Sterbak et Berlinde
de Bruyckère.
Alors je vous préviens tout de suite,
attendez-vous à du
brutal, attendez-vous à recevoir une
grande claque dans la figure, parce
qu’elle
arrivent parfaitement bien à exprimer
ce qu’elles
ont dans la tête et que, ma foi, je
n’aimerais
vraiment pas y être, dans leurs
têtes,
parce qu’il doit y régner un
sacré chaos
et pour certaines d’entre elles une
noirceur qui fait franchement très
très
peur.
Mais même si certaines oeuvres
sont franchement très dérangeantes,
on ne peut s’empêcher
de penser à « L’île
du Dr Moreau » quand
on voit les mannequins de Berlinde
De Bruyckere, qu’on
souffre à la place de Louise
Bourgeois quand on
l’écoute raconter
son enfance, sa mère vue en tant
qu’araignée « aux
nerfs d’aciers, patientant des heures
sans bouger, sans manifester aucun
sentiment »,
ou que l’on est profondément ému
par les sculptures de Camille Claudel,
d’une
expressivité rare, bref, même
si tout ce qui nous est montré ne
peut nous laisser indifférent et
surtout à cause de cela, il faut
aller voir cette exposition, ne
serait-ce que pour voir sous
nos yeux la transformation alchimique
de la souffrance en beauté.
Et ce
n’est pas tout ce qu’il y a à voir
en Avignon en ce moment…
>[Agrippa Pesse]
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4/7/13 |
Mini |
Nanoécriture |
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[Nanoécriture] Alors
là, pour les micro-écritures, amis
calligraphes, il va falloir s'accrocher.
Certes, vous maniez avec dextérité la
plus fine des brause, la 0.5mm, et vous
en extrayez une micro-chancelière parfaitement
moulée,
bon ok. Sans doute, vous vous êtes lancé dans
la plume d'oie à la "Klaus Peter Schaeffel",
d'un quart de millimètre voir moins, en
produisant une caroline dont toutes les
subtilités
ne sont traçables qu'en utilisant une encre
au gallo-tannate ultra-fluide dont la
recette vous a demandé des mois de travail,
ouais pas mal... Vous avez essayé la machine à graver
une page de la bible à 42 lignes sur un
grain de semoule (fine) et vous vous
croyez arrivé au
top ?
Eh bien non, car pour une somme
modique, mais qui n'est pas indiquée,
une nouvelle
machine vient d'être mise
au point qui permet de tracer des lettres qui
ne font pas
plus de
deux microns (millièmes de millimètres),
avec pleins et déliés parfaitement
contrastés pour une largeur de bec de
400 nanomètres (millionièmes de
millimètres).
Certes l'exploit ne peut être constaté qu'au
moyen d'un microscope électronique, ce
qui réduit de beaucoup les chances pour
une telle réalisation de figurer un jour
sous forme d'original au mur d'une
galerie, mais au moins on ne peut pas dire qu'une écriture
de ce module contribue à la déforestation.
L'article
qui présente cette machine insiste particulièrement sur le côté calligraphique
de la chose, ce qui semble bien étrange
pour un dispositif sans doute destiné bien
plus à graver des masques de circuit
intégrés
ou a créer des nanomachines qu'à rédiger
de sages maximes à accrocher au dessus
de sa cheminée, mais c'est peut-être
une indication que la calligraphie
revient à la
mode ? On peut toujours rêver ! Pour les
anglophones ayant été au minimum
initiés au mystères de la physique,
vous trouverez toutes les informations à propos
de cette machine sur ce site. La conception
s'est faite à l'Université de
Boston, ce qui tendrait à montrer une
fois de plus la qualité des calligraphes
etazuniens ! Quelle sera la réaction
de la vieille Europe ?
>[Pamina Notekno]
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Juin
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30/6/13 |
Jou |
Exposition de reliures |
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[Exposition de reliures] Mardi
prochain, deux juillet, s'ouvrira pour
deux semaines, une exposition de reliure à la
Fondation Jou aux Baux de Provence. Si vous lisez
cette
colonne depuis quelque temps, vous ne
pouvez ignorer que je voue à cet imprimeur
une admiration qui confinerait presque à l'idolâtrie,
penchant que je tente désespérément
d'éviter, avec un succès pour le
moins mitigé je dois l'avouer.
Donc au cas
où vous vous trouveriez dans
la situation totalement inimaginable
de ne pas connaître Louis Jou, gasp, ni
même
ses magnifiques ouvrages, re-gasp,
voilà une
bonne occasion de combler ce manque,
que dis-je, ce vide abyssal de votre
culture de la lettre.
Cette exposition nous propose des reliures
contemporaines, mais
qui voisineront, n'en doutons
pas, avec les propres reliures de Jou,
puisque ce génie, le mot est lâché,
a tout fait lui-même dans le domaine du
livre, étant à la fois dessinateur
de ses caractères, le concepteur de son
papier, l'alchimiste de ses encres,
l'imprimeur sur sa presse à bras et le
relieur de certains exemplaires de
sa production. Autant
dire que tout était choisi et fait au
petit poil, et que cela se voit bien
dans le résultat.
Bref, rendez-vous du deux au
treize juillet à la
Fondation
Louis Jou pour admirer non
seulement une quarantaine de reliures contemporaines
mais
aussi, bien entendu, les magnifiques
livres de Jou. Vous trouverez des photos montrant
deux exemples
de reliure sur notre illustre album
Graphos !
>[Emilie Dolatrie]
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27/6/13 |
Book |
La ville en toutes lettres |
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[La ville en toutes lettres] J'ai
trouvé l'autre jour en librairie un très
beau livre que je me dois de signaler à tous
les amoureux de la lettre. Certes, il
est une peu trop lourd, et un peu trop
beau, pour vous
accompagner à la plage, mais pour se faire
une petit régal des yeux à la fraîche,
il n'y a pas mieux.
Il s'agit d'un livre
d'Anne Saccani, édité chez
Pyramid, « La
ville en toutes lettres, installations typographiques
dans l'espace
public », un
catalogue qui regroupe toutes sortes
d'interventions typographiques dans
la ville. Cela va depuis le
plus discret et quasiment insignifiant,
des plaques d'égout à New York,
de discrets panneaux devant la British
Library, jusqu'au gigantisme
de ces constructions en grillages en
forme de lettres, soigneusement envahies
par le lierre
ou le monument aux morts de la guerre
du Vietnam, depuis la lettre sur support
métallique à celle
entièrement en béton, en passant
par celle gravée dans la pierre, bref,
tous les styles tous les genres sont
représentés.
On y voit des installations éphémères
dont on se doute qu'elles ont rapidement
disparu jusqu'aux bâtiment ou monuments
construits pour durer de toute éternité,
enfin disons, une bonne partie de l'éternité,
qui est ma foi longue, surtout vers
la fin comme le disait Woody Allen.
Alors certes
c'est un livre assez cher,
pas loin de quarante euros, mais
abondamment illustré sur
beau papier ce qui fait qu'il en
vaut largement le prix, surtout en comparaison
de
ce que coûte
un kilo de tomate en ce moment dans
les supermarché.
Et non, je ne pense pas que vous
puissiez le trouver soldé.
Je profite
de cet article pour vous annoncer également
que « Lettres du Havre »
dont je vous avais parlé il y a quelque
temps, vient d'obtenir deux prix Nous
avons le plaisir de vous informer
que l’ouvrage
Lettres du Havre, que vous avez
commandé sur
le site des Éditions
Non Standard, vient d’être récompensé par
deux prix, le European
Design Award,
Médaille
d’Or (Belgrade 2013) et le FPO
Special Award, Radical Production (USA
2013). Vite, ruez-vous
sur les
derniers exemplaires avant
qu'il ne passe directement dans
les musée
!
>[Arletty Podanlavil]
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24/6/13 |
Lux |
Sylvie Constantin est là… |
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Sylvie Constantin est là…] Il
est totalement impossible que vous ignoriez
que la bibliothèque
Méjanes héberge depuis quelque temps
une
exposition sur Albert Camus intitulée
« Albert Camus les couleurs du livre »,
non parce que la qualité des oeuvres présentées
serait tellement excellente ou bien totalement
médiocre, non, vous en avez sans doute
entendu parlé à cause de l'extraordinaire
scandale politico-médiatique qui a présidé au
choix de son conservateur. Je ne reviendrai
pas sur cette lamentable histoire prouvant
une fois
de plus que quand la politique et la
culture se mélangent, on obtient vite des
effets comparable au célèbre mélange du Docteur Nitro et du professeur Glycérine.
Si
je vous reparle de cette exposition,
c'est parce que, diamant dans son écrin,
un bien bel atelier aura lieu très
prochainement, le samedi 29 juin pour être
précis,
un atelier qui aura pour thème « Voyage
autour de la Méditerranée, les
couleurs de Camus » et qui permettra
aux dix plus rapides d'entre vous de
découvrir
le monde des couleurs en compagnie
de Sylvie Constantin.
Pour ceux qui ne la connaitraient pas,
elle vint un
temps aux ateliers de Graphos et fonda
l’association
d’Or et de pigments, qui ne peut vous être
inconnue si vous vous êtes déjà frotté au
monde de l'enluminure. Il s'agira d'un
atelier de découverte et d'initiation à la
fabrication de couleurs, une plongée
dans l'histoire et dans le monde minéral,
végétal
et animal dont elles sont issues, nous
dit-on ce qui laisse augurer le meilleur à ceux
qui l'ont déjà côtoyée.
Vite vite il n'y a que dix places,
mais combien en reste-t-il encore à cette
heure ?
>[Etienne Essa]
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20/6/13 |
NSA |
Police ZXX |
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[Police ZXX] Aujourd'hui
que le nom d'Edward Snowden est connu
dans le monde entier par les turpitudes étazuniennes
qu'il nous a révélées, et
ne doutez pas que ce soit l'apanage uniquement
des Etats Unis, toute la communauté des
amateurs et professionnels de la sécurité informatique
est en ébullition devant l'ampleur des
pénétrations de la NSA et tout le
monde se demande comment s'en préserver.
Bon, évacuons
immédiatement l'usage
de logiciels de cryptages provenant
des grandes marques ou d'espaces prétendument
sécurisés
sur internet, le programme PRISM a
révélé que
toutes les grades firmes se devaient
de laisser une porte dérobée (back-door) à la
NSA si elles voulaient continuer à faire
du commerce. De là à conclure
que celle qui font le commerce le plus
important sont celles qui font le plus
de compromissions avec
les services de renseignement américains,
il n'y a qu'un pas... que je ne franchirait
pas, en tout cas pas devant tout le
monde. Alors que
faire ? comment s'assurer que nos communication
privées le resteront et ne nous serviront
pas un jour, sous un prétexte futile, à voir
débarquer une bandes de gros bras armés
jusqu'aux dents prétendant lutter contre
le terrorisme international, un prétexte
employé de plus en plus à tort et à travers pour discréditer tel ou tel opposant.
Donc
une bonne solution semble le retour à nos
bonnes vieilles lettres en papier
avec enveloppe et mise à la boite aux
lettres. Oui, mais peut-être sont elles
toutes numérisées
lors de leur passage au tri postal
par ces superbes machines permettant
en un clin d'oeil de transformer
votre prose papier en un fichier
informatique aussi transparents que si vous
l'aviez
envoyé par
mail ? Une seule solution : utiliser
la
police créée par Sang Mun dont
le seul but est de rendre
mabouls tous les
logiciels
de
lecture automatique. Et ça marche semble-t-il
! J'y trouve même un certains attrait
particulier tant le chaos qui y règne
est déstabilisant.
Nyarlathotep n'y retrouverait pas
ses petits !
Et si vous voulez bien faire,
signez
la
pétition pour l'abandon des poursuites
contre Edward Snowden, et comme ça,
vous aussi pourrez rentrer dans la grande
liste de
la NSA des suspects de soutien au
terrorisme international !
>[Etienne Essa]
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16/6/13 |
Jeu |
Paper sorcerer |
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[Paper sorcerer] Haha, qui
l'eût
cru ? La dernière mode en matière
de jeu vidéo semble être de baser
le visuel non plus sur des images de
synthèse
soigneusement calculées à coup de
giga-ordinateurs tournant pendant des
jours pour rendre visuellement vraisemblable
le moindre
pixel, point de hordes de graphistes
tous plus imprégnés de culture science-fictionnesque
ou med-fan (medieval fantastic, fantastique
médiéval)
les uns que les autres, non ce qui est
totalement trendy (à la mode) aujourd'hui
c'est le jeu vidéo à base de... dessins
faits à la
main sur du papier avec des crayons !
Mais oui, les joueurs en ont semblerait-il assez
de déferlement d'images de synthèses
toutes plus réalistes ou clinquantes
les unes que les autres, ils préféreraient
le ton uniforme du papier, les dessins
bien plus expressifs dans leur simplicité que
ne le sera jamais une grimace d'une
entité de
synthèse, et les animations low-cost
(pas chères) bien plus fantastiques que
ces créatures enchaînées
par les lois de la physique et de la
mécanique
que leur autorise leur logiciel de
gestion de mouvement.
Alors affûtez vos « brause »,
taillez vos calames et fendez vos
plumes d'oie, un nouveau
débouché attend les calligraphes,
les jeux vidéo ! Fini les ternes et
répétitives
polices de caractères pseudo-médiévales,
finis les caractères tous pareils,
place aux messages soigneusement
calligraphiés,
expressifs eux aussi de leur contenu
qui ont un réel impact sur l'imaginaire
des joueurs ! Gageons que les économies
réalisées
en n'utilisant pas ces monstres qui
calculent les images de synthèse seront
bien plus utiles à l'ensemble de la
communauté si
elles vont à de vrais calligraphes
en chair et en os, plutôt que si elles
servaient à enrichir
certains états carrément totalitaires
dont les ouvriers sous-payés fabriquent à peu
de frais les composants qu'on nous
vend à prix
d'or !
>[Edwige Vidéaux]
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12/6/13 |
3D |
Mataerial |
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[Mataerial] La
technologie des imprimantes 3D (voir
plusieurs de nos articles précédents)
est en train de devenir vraiment intéressante
en ceci qu'elle permet maintenant de
construire des objets vraiment spécifiques.
Après
les objets construits par superposition
de couches les unes sur les autres, sympa
mais guère
plus, le 3Doodler déjà bien plus
intéressant, à mon avis, une petite
société américaine (vous
en doutiez ?) a réalisé Mataerial,
une imprimante 3D qui permet de fabriquer
des objets à la manière du 3Doodler mais
sur une bien plus grande échelle puisqu'il
s'agit ni plus ni moins que d'un bras
robot, au bout duquel est fixé une extrudeuse
de pâte plastique, jusque là rien
que de bien habituel, mais aussi deux
thermo-souffleuse qui durcissent le plastique
instantanément
lors de sa sortie de l'extrudeuse. Le
résultat ? La pâte devenant immédiatement
dure, il n'est plus nécessaire de devoir
la poser sur un support rigide ou même solide,
on peut la former « en l'air »,
elle tient toute seule une fois que le
plastique est devenu rigide.
Toute une nouvelle classe d'objets
sont
possibles avec cette technologie, et
notamment... imaginez... de bien beaux
caractères
en 3D ! Mais oui, le 3Doodler permettait
déjà de
faire de la calligraphie petit module
mais alors là, on passe à la vitesse
supérieure,
même si on perd notablement en sensibilité du
geste par le passage obligatoire par
le bras robot. Il ne reste plus qu'à concevoir
un stylo qui permette de capter le
mouvement de la main
du calligraphe pour piloter le bras
robot pour que l'on puisse enfin s'amuser à écrire
dans l'air autrement qu'avec de la
lumière
!
Et cerise sur le gâteau, la pâte
plastique peut changer
de couleur en cours de mouvement
permettant des dégradés ou des
lettres multicolores ! Certes, le prix de cette
merveilleuse
invention la met encore pour un temps
hors de portée des bourses des humains
moyens, mais on peut toujours espérer
que l’engouement
pour ce genre d'objet le rende un jour
aussi commun qu'une bête imprimante 2D...
et nous permette de l'acheter au même
prix !
>[Emma Taériale]
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8/6/13 |
13.2 |
Mon île de Montmajour |
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[Mon île de Montmajour (suite)] Ne
manquez pas la crypte déjà magnifique
en soi agrémentée de ces vases
chantants et cet alignement de blocs,
noir blanc et rouge sur l'autel, pile
en alignement avec
une petite
ouverture verticale qui leur illumine
l'intérieur,
sous une voute au pierres incroyablement
ajustées
(en passant notez la quantité de marques
de tâcherons qui visibles sur les murs),
mais surtout ne manquez pas d'aller
vous émerveiller
de « Beautiful
steps »,
l'incroyable escalier volant dans la
nef de l'abbatiale, une escalier blanc
vers le ciel, plein de symboles,
qui m'a fait réellement dresser les cheveux
sur la tête devant tant de beauté.
L'ensemble
offre un contraste étonnant
entre la sévérité et
le calme de ces vieilles pierres et le jaillissement
créatifs
de ces artistes. Chaque âge permet de
mettre en valeur l'autre et les pierres
ne paraissent que plus vénérables
en regard de ces objets contemporains, tout
comme ces
derniers
n'en paraissent que plus créatifs en
regard de la sobriété du lieu.
Comme j’en entends déjà trouver
maintes raisons pour rester douillettement chez
eux, à siroter une bière devant
Roland Garros, je m’empresse de vous allécher
en publiant sur le maintenant célébrissime
album
Graphos, un petit échantillon photographique
de quelques œuvres qui m’ont interpelé,
mais aussi de marques de tâcherons gravées
pour ‘éternité dans la pierre
du lieu ainsi que quelques vues de cette crypte
qui ne pourra pas vous laisser indifférent.
Et comme je le rajoute à chaque fois, je
ressasse, je deviens vieux, c’est mille
fois plus beau en vrai et ces quelques pixels
capturés ne peuvent absolument pas vous
donner idée de la beauté de ces œuvres
dans la réalité. Donc allez-y !
Prévoyez
largement deux heures pour tout visiter, il
serait dommage d'être pressé par
le temps tellement il y a de choses
somptueuses devant lesquelles s'émerveiller.
>[Raymond Majour]
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4/6/13 |
13.1 |
Mon île de Montmajour |
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[Mon île de Montmajour] Bon
je sais, pour un marseillais ou un aixois,
Arles c'est quand même à une petite
heure de voiture, mais franchement, faites le
plein
et allez-y. Allez voir la splendide exposition
d'art contemporain hébergée par
l'abbaye de Montmajour, à quelques kilomètres
d'Arles. Christian Lacroix, qui est,
vous devez le savoir, bien plus qu'un couturier,
vous propose « Mon île
de Montmajour », une exposition collective
dans ces vieux murs pour laquelle il
a réuni
un petit nombre de ses œuvres, mais surtout
des travaux de créateurs contemporains,
ainsi que du Cirva, le Centre international
de recherche sur le verre et les arts plastiques
de Marseille. Le Cirva nous avait déjà réjoui
la rétine lors de plusieurs expositions
dans la région, par son habileté à la
fois technique et artistique à transmuter
le verre classiquement amorphe et transparent
en une série de matériaux colorés,
aux textures riches et sophistiquées et
aux transparences subtiles et raffinées.
On a parfois peine à croire qu'il s'agisse
du même verre qui garnit nos bêtes
fenêtres ! Les autres artistes offrent tous
des œuvres variées, depuis la file
des cadavres cardinaux (osé, dans une abbaye
!) jusqu'à de somptueuses photos savamment
mises en valeur. Enfin Christian Lacroix
reste discret puisqu'on ne découvre que
quelques costumes de ci de là, toujours
aussi sophistiqués
dans une apparente simplicité. De ci de
là, quelques belles pierres gravée
ou sculptées ont été sorties
des musées pour compléter l'effet
de contraste.
>[A suivre…]
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Mai
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31/5/13 |
DB |
C'est la guerre… |
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[C'est la guerre…] Cette fois-ci,
c'est la guerre... La guerre entre la
Deutsche Bahn, équivalent germanique de
notre SNCF, et la graffeurs qui bombent (de peinture
!) les
trains de la sus-mentionnée compagnie.
Chez Graphos, nous avions fait un stage
il y a quelque temps sur le thème du
graff' animé par
un sympathique adepte de la peinture
sous pression qui nous avait révélé la
jouissance que prennent certains à « se
faire un train », c'est à dire à pénétrer
nuitamment dans les dépôts de trains
et à couvrir un wagon, voir même
plusieurs, de leur blaze, ou plus si
affinité.
Certaines compagnies de chemin de fer
sont particulièrement
féroces envers les (rares) graffeurs
qu'elles arrivent à attraper, n'hésitant
pas à d’abord leur faire subir
un petit passage à tabac musclé avant
de les livrer en fort piteux état à la
police, nous a-t-on dit. Cependant,
on peut imaginer les sommes folles
que peuvent coûter
le nettoyage d'un wagon par des agents
d'une entreprise publique... et l'argent,
qu'ils payent cette fois-ci, pour décorer
de pimpants barbouillages les TERs
aux couleurs de la région qu'ils parcourent !
Eh bien
il semblerait que
le ton doive
encore monter d'un cran, puisque la
Deutsche Bahn nous annonce que dorénavant,
elle utilisera des drones avec caméra
infra-rouge pour patrouiller dans ses
dépôts
et prendre ainsi sur le fait les peinturlureurs
nocturnes.
On connaît l'usage que fait l'armée
américaine (entre autres) de ces engins
qui permettent de détruire la moitié d'un
village et les villageois qui y habitent
tout en étant piloté à des
dizaines de milliers de kilomètres, bien
assis dans un confortable fauteuil,
un verre de Coca Cola
bien frais à portée de main (attention,
cliché !). Je doute que les drones de
la DB soient porteurs d'armes de destruction
(semi-) massives étant donné qu'il
ne faut surtout pas abîmer... les trains.
Mais je pense que devant une telle
escalade de moyens,
les graffeurs téméraires n'hésiteront
pas à se renseigner auprès des
groupes extrémistes islamistes pour apprendre
tous les moyens parfois fort simples
pour échapper à ces
engins.
De là à ce que ces contacts
enrichissent mutuellement les graffeurs
qui pourraient se mettre à calligraphier
en de splendides arabesques des phrases
du Coran sur les murs ou que les extrémistes
abandonnent la bombe artisanale (IED de
nos amis d'outre atlantique) pour se
mettre à la
bombe à peinture,
finalement, on pourrait presque y gagner
!
>[Pédro Neux]
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28/5/13 |
Pb |
No pomme-Z ! |
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[No pomme-Z !] Vous
en avez assez de voir que vos réalisations
graphiques virtuelles sont à la merci d'une
coupure de courant, d'une invasion d'un
virus quelconque ou tout simplement d'un crash
de disque
dur ? Abandonnez le virtuel, oubliez
l'informatique, refusez l'immatériel et
passez au dur, au vrai, au matériel. Non,
je ne parle pas de calligraphie à la main,
encore que ce soit aussi une voie d'évolution,
mais plutôt à notre bonne vieille
typographie au plomb, avec de vrais caractères
en vrai métal imprimés avec de la
vraie encre sur du vrai papier avec une vraie
presse.
Finis les crénages réalisés
d'un coup de souris, utilisez plutôt la
scie à métaux ! Pour augmenter la
taille des caractères, distribution et
recomposition !
Blague à part, juste avant
la session d'été des
Rencontres de Lure de cette année (avez-vous
apporté votre
obole pour la rénovation
de la Chancellerie ? avez-vous pensé à vous
inscrire pendant que court encore la
réduction
de 20% ?) vous avez l'occasion rarissime
de suivre un
stage de composition et d'impression au plomb
par Jean-Louis Estève, qu'il est inutile
de présenter, grand spécialiste
de la fabrication des papiers en particulier
et de la chose imprimée en général,
et grand praticien de l'impression
traditionnelle.
Découvrez le
parangonnage, la composition, la distribution,
le calage des presses, les ours,
les frisquettes, les lézardes ou les
postiches et même peut-être les
fameux « ala » ! C'est à Blieux,
riant village des Alpes de Haute-Provence,
que se tiendra
cette session
qui vous permettra de toucher enfin
du doigt la réalité de la transformation
des caractères en plomb en or de la
connaissance, comme cela se fait
depuis plus de cinq
siècles,
avec une petite diminution ces cinquante
dernières
années, il faut bien l'avouer. Profitez-en
ce genre d'occasion n'est pas si
courante. Et bien sûr « No
pomme-Z » !
>[Pipo Mezède]
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24/5/13 |
Vrai |
Flocons de neige… |
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[Flocons de neige…] Avec
notre imagination fertile et notre si
grande volonté à simplifier
les choses, il arrive que l'on ne sache
plus très
bien ce qui est vrai et ce qui ne l'est
pas. Et avec l'irruption généralisée
des images numériques, la confusion atteint
son paroxysme. Ainsi, de tout temps,
l'homme imaginait les flocons de neige comme de
beaux hexagones,
ornés de pointes totalement symétriques,
le tout formant des figures géométriques
dont la naturelle perfection dénotait l'existence
certaine d'un ordre dans l'univers.
Puis,
l'évolution de la technique aidant,
on put produire des flocons
de neige et des cristaux de glace plus
ou moins de synthèse qui
se trouvèrent,
comme par hasard, montrer eux aussi
une stupéfiante
symétrie et des formes tellement magnifiques
que nul ne pouvait douter de la grâce
et de la beauté intrinsèques de
la nature.
Hélas, aujourd'hui vient le
temps du désenchantement.
Un universitaire a créé un système
pourvu d'une caméra haute vitesse et à fort
agrandissement qui permet de
photographier les flocons de neige
en train de tomber.
Miracle de la technologie, le système
dégage
suffisamment peu de chaleur pour
ne pas faire fondre les délicats agrégats
durant leur chute.
Et c'est là que la
vérité crue
de la réalité nous saute
aux yeux : non, les flocons de
neige ne sont pas
symétriques,
non ils ne sont pas hexagonaux,
non ils ne sont pas (totalement)
blancs. Voyez-vous
même.
Et comme Max Weber l'avait théorisé,
on assiste à ce qu'il appelle le
désenchantement
du monde, c'est à dire que
l'on passe d'une nature idéalisée,
d'une simplicité toute
géométrique, habitée
d'esprits bienveillants, à la cruelle
(?) réalité :
bien plus que l'ordre, c'est
le chaos qui règne
dans la nature, et les flocons
réels
sont tout en bazar, agglomérats
de cristaux plus ou moins complets
allant même
jusqu'à ressembler à une
boule de coton, le summum du
désordre.
Bon certes, ici ou là, rarement,
on en trouve certains passablement
géométriques.
Mais ils sont rares. Et la plupart
des cristallographes vous l'auraient
dit depuis longtemps, la forme
amorphe est bien plus courante
que la forme cristallisée, l'univers
tend vers le chaos et non pas
l'ordre nous prophétise le second
principe de la thermodynamique
Et même Google ne le sait pas encore...
>[Cricri Staux]
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20/5/13 |
Beau |
François Delarozière |
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[François Delarozière] Pour
la huitième édition d'Estampes en
Mai, l'association Index, présidée
par Reine Colin, nous fait découvrir un
artiste proprement incroyable, j'ai nommé François
Delarozière. Vous n'avez jamais entendu
ce nom ? Ne vous inquiétez pas, de même
que tout le monde connaît Roger Excoffon
sans jamais avoir entendu son nom, de
même
j'en suis sûr vous connaissez les réalisations
de François Delarozière sans jamais
en avoir entendu le nom.
Vous avez sûrement
entendu parler, voir eu la chance d'assister
aux spectacles de la compagnie
Royal
de Luxe, spécialisée dans
les interprétations baroques, les automates
géants et les machines à l'esthétique
steampunk,
collision improbable entre le dix-neuvième
siècle et la haute technologie, dans
laquelle un peu de surnaturel se glisse
parfois dans les interstices de la
réalité.
François
Delarosière est de ceux qui ont conçu
et réalisé certaines de leurs
surprenantes machines, comme le gigantesque éléphant
qui déambule de par les rues de notre
paysage urbain. Mais il ne s'est pas
arrêté là !
Il a également dessiné d'incroyables
manèges et installations, tout en contraste
entre le minéral métallique et
le vivant fleuri, assaisonné d'une touche
de musique contemporaine et d'une bonne
dose de rêves d'enfant réalisés.
Rien que pour voir ces installations
sur l'île
de Nantes, je suis prêt à faire
les kilomètres qui nous séparent
de la lointaine Vendée / Bretagne (rayez
la mention inutile) tellement il doit être
sidérant de voir ces énormes mécaniques
en mouvement. En attendant, si vous
allez à la
chapelle du Calvaire vous pourrez voir
certains des dessins et des croquis
préparatoires
de ces machines mais vous pourrez aussi
voir une vidéo qui vous les montre en
action dans la vraie vie ! Mais rassurez-vous
amis des
arts,
les dessins que nous propose Reine
Colin sont en eux-même des œuvres
d'art et il vous suffira d'aller à Rousset
pour vous en persuader. Car ces dessins
sont bien loin
du sec
dessin technique d'ingénieur, ils portent
en eux toute une part du rêve que l'on
retrouve dans ces machines, depuis
le poisson des profondeurs mi-sous-marin,
jusqu'à l'arbre
au héron,
véritable promenade aérienne en
passant par la chenille mécanique sur
laquelle on peut s'installer et se
laisser porter par les mouvements de
flexion et d'extension,
comme
sa
congénère de quelques centimètres
de long !
Bref, profitez des prochaines
semaines pour passer à Rousset, en
dehors de l'accueil toujours chaleureux des
gens de
l'association
Index, vous serez émerveillés
de ce que la technique peut réaliser
quand elle se marie avec le rêve et
la poésie.
>[Emma Chine]
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16/5/13 |
Beau |
L'architecte & l'alchimiste |
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[L'architecte et l'alchimiste] Parfois,
un livre qui ne parle pas de calligraphie
peut nous aider à mieux comprendre certains
aspects de notre art, simplement parce
qu'il incite à la
réflexion sur un sujet qui nous touche
particulièrement tout en l'appliquant à un
autre domaine. J'en veux pour preuve
le superbe « L'architecte
et l'alchimiste, dialogue sur la beauté » de
Thierry de Champris. Ce livre imagine
un dialogue au XIIIe siècle entre l'architecte
qui préside à la construction d'une
cathédrale et l'alchimiste qui a choisi
le thème de certaines des sculptures qui
ornent la façade. L'un est croyant, l'autre
pas, l'un travaille sur lui-même, l'autre
sur la matière, l'un est reclus dans son
laboratoire et l'autre travaille sur
un gigantesque vaisseau de pierre à l'air
libre. Ces deux hommes que tout pourrait
séparer
vont, au cours de cinq journées, s'entretenir
sur leur vision de la beauté et de l'univers,
toutes en nuances et en tolérances, pour
le plus grand plaisir du lecteur. Car
oui, en chacun de nous il y a un architecte
et un alchimiste
et c'est par la convergence des deux
univers que peut se faire l'homme équilibré.
Ceci dit, leur discussion amène à des
réflexions bien au delà de la beauté,
sur l'univers et la façon dont on peut
le percevoir, mais nous offre aussi une
lumineuse interprétation de ce qui pouvait
se passer sur le chantier des cathédrales.
Un passage explique la construction géométrique
qui a présidé à la conception
de la façade de la cathédrale en
question, une centaine de lignes de pur
bonheur à découvrir
tout ce que l'on peut trouver dans un « simple » fronton
de cathédrale.
Bref, un livre que vous devrez
sans doute lire au calme, par longues
tirées
et en y réfléchissant longuement
mais un livre extrêmement enrichissant par
la multiplicité des points de vue et la
profondeur des dialogues. Vous ne passerez plus
jamais devant
une église de la même façon.
>[Rebecca Tédral]
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12/5/13 |
Vite! |
Le scribe qui dessine |
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[Le scribe qui dessine] Par
un hasard extraordinaire, je suis tombé sur
l’annonce d’un documentaire sur Arte à propos
des scribes égyptiens, « Le
scribe qui dessine » diffusé samedi
dernier. Heureusement, grâce à la
magie d’internet, vous pouvez encore revoir
cette émission passionnante pendant toute
la semaine jusqu’à vendredi prochain,
après quoi, le carrosse redeviendra citrouille
et cette belle émission sera perdue.
Ce
documentaire expose par le menu la
vie des scribes de l’Égypte antique;
il explique la façon dont les scribes
dessinaient et peignaient sur les parois
des tombes
tous ces merveilleux textes illustrés
qui ont gardé toute
leur beauté malgré les presque
cinq mille ans qui nous séparent de leur
création.
Grâce à des œuvres en cours
de création mais n’ayant jamais été achevées
et d’une façon similaire à celle
qu’utilisent les paléographes médiévaux,
les égyptologues reconstituent la façon
de se former, de travailler de ces
scribes ainsi que les techniques
de réalisation
de ces pentures gravures et sculptures,
les pigments utilisés,
les morceaux de pierre qui servaient
d’exercices
retrouvés près d’un village
entièrement constitué de scribes
et sévèrement gardé par
les soldats du pharaon, bref, un émouvant
récit
de la vie de tous les jours de ces
lointains ancêtres
des calligraphes modernes. Des oreilles
attentives pourront d’ailleurs
déceler ici ou là de bien troublantes
correspondances avec certains aspects
plus contemporains de la pratique
de l’art royal égyptien…
Bref,
prenez le temps de vous réserver
52 minutes avant vendredi pour vous
en régaler
les yeux et les oreilles !
>[Agnès Cribe]
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11/5/13 |
CC |
Des manuscrits sous licence |
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[Des manuscrits médiévaux sous licence] Une
bien étrange
nouvelle trouvée sur internet : il
semblerait que l'Institut
de Recherche sur l'Histoire des Textes (IRHT,
affilié au CNRS et de
très
honorable réputation) aie décidé de
placer des numérisations de documents médiévaux
sous droit d'auteur et par là de limiter
leur diffusion gratuite alors… qu'ils ne
sont pas les auteurs de ces documents
! Lors de l'accès à la Bibliothèque
Virtuelle des Manuscrits Médiévaux,
qui regroupe des numérisations d'excellente
qualité d'un millier de manuscrits médiévaux,
ll est en effet fort bizarre de voir
apparaître
une fenêtre contenant un avertissement insistant
sur le fait que les documents accédés
sont sous licence Creative Commons, "conformément à la
décision du Comité scientifique
de pilotage de la BVMM", une formule qui
autorise "la reproduction des données
sous condition de citation et uniquement
pour des opérations non commerciales".
Déjà, on peut se poser la question
de savoir si le CNRS détient réellement
les droits d'auteur d'un manuscrit datant
de plus de cinq siècles qu'il n'a fait
que numériser.
Là où cela devient à mon
avis nettement plus grave, c'est qu'il
est fait mention que la licence est "susceptible
d'évoluer
en fonction des positions officielles
que prendraient les Ministères de la Culture
et de la Communication, de l'Enseignement
Supérieur
et de la Recherche, ainsi que le CNRS,
quant au droit de reproduction
des œuvres du domaine public et quant au
droit d'auteur". Si je comprends bien, un
jour où le sus-mentionné ministère
aura besoin d'argent, il pourra tout
simplement rendre payant l'accès aux manuscrits,
qui sont pourtant notre patrimoine national,
et à leur
version numérisée, qui s'est faite
avec l'argent de nos impôts. Imaginez que
vous preniez un ouvrage libre de droits
quelconque, que vous vous fassiez payer
pour le photocopier
et que vous revendiez à ceux-là même
qui vous ont payé les copies du dit ouvrage En
interdisant bien sûr d'en faire par vous
même !
Quand le CNRS rue dans les brancards
parce qu'on essaye de limiter les budgets
qui lui sont affectés, sous prétexte
que la recherche doit restée désintéressée
et uniquement à la poursuite de la connaissance
sans idée de profit, est-ce qu'il ne
pourrait pas tout d'abord appliquer
ce précepte à lui-même
?
>[Amélie Cense]
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10/5/13 |
Bolos |
La littérature en djeun's |
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[La littérature en djeun's] L'exercice
est classique mais pas souvent réussi.
Enfin, après les hilarantes versions en
argot des Fables de La Fontaine ou de
la Bible, après les synthèses en
quelques mots de pavés de mille pages,
un
site internet nous propose les classiques
de la littérature
résumés en langage de djeun's, même
si le trait soit parfois grossi. Je
connais en effet pas mal de djeun's qui
arrivent encore à comprendre
certains mots de plus de trois syllabes
ou intègrent
parfaitement le sens d'une phrase comportant
un adverbe, voir même une proposition subordonnée
!
Explosez-vous donc les zygomatiques
en parcourant Moby Dick, les Lettres
persannes ou bien Ubu Roi (j'adore) dont je ne
peux résister au plaisir de vous faire
goûter un échantillon
:
« il avait une p’tite teub et
un gros bouli le père ubu c’est ça
le gros tube de l’été 1973
HIT MACHINE tonton !!! moi mon blaze c’est
charly et moi lulu !!! loool allez merdre fini
de se taper
des barres on est pas là pour chiller
mais pour se l’ambiancer pépouze
sur une pièce chanmax c’est le
père
ubu un daron izi life qu’a trop des titres
de tarba style capitaine de dragon
officier de confiance du roi venceslas décoré de
l’ordre de l’aigle rouge de pologne
et ancien roi d’aragon triple ballon d’or
académicien champion de la ligue pokémon
rien que ça mdr !!!! mais sa zouz la
zouz ubu elle lui dit “daron ubu tu m’fous
l’seum faut qu’on foute sa race à venceslas
pour bouffer de la raclette en mode
NON-STOP EATING tahu !!!” ».
(si
vous voyiez la tête de mon correcteur
orthographique, il en est rougeoyant
d'indignation et manque de renoncer
à sa tâche devant l'ampleur des
dégâts)
En tant que non djeun's, j'apprécie
d'autant plus la performance que
j'y apprends pas mal de
vocabulaire, ce qui me permet de
mieux comprendre certaines conversations
de mes enfants !
Par contre, loin de moi, et j'espère
de vous également,
l'idée d'utiliser ces tournures dans
mon propos. On est bolos ou
on ne l'est pas !
>[Mambo Losse]
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5/5/13 |
Blog |
Mes beaux dimanches |
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[Mes beaux dimanches] Je suis à peu
près sûr de vous avoir déjà parlé du
blog « Mes beaux dimanches » à propos
d'un de ses articles portant sur le graphisme.
Mais j'ai eu beau farfouiller dans les
centaines d'articles du BdG de jadis ou naguère,
j'ai été incapable de la retrouver.
Et
je récidive donc pour vous signaler
une
section de ce blog fort plaisant
qui est consacrée à l'alphabet
sous toutes ses formes et notamment
les plus innovatrices. Pourquoi en
effet se limiter
dans la conception
des caractères à ces formes noires
sur fond blanc, alors que l'informatique
d'aujourd'hui nous permettrait de composer
avec des éléments
graphiques plus complexes, photos ou
même éléments
animés ? Ce sont quelques uns de ces
alphabets étranges
et même saugrenus mais toujours intéressants
que nous propose la catégorie « Alphabets
et abécédaires » de
ce blog. Vous y découvrirez des alphabets
de tout genres, récupérés
sur des objets anciens et connotant
parfaitement leur époques ou bien des
créations
contemporaines comme ce superbe alphabet
construit à partir
de silhouettes de nus à travers une vitre
translucide, ou bien un alphabet animé (réservé aux
adultes et NSFW) illustrant en mouvement
des imbrications… colorées
!
Faites quand même, tant que vous y êtes,
un tour sur les autres sections du
blog, vous y trouverez une multitude de créations
graphiques fort bien inspirées qui valent
bien le temps que vous y passerez !
>[Edmée Bodimenche]
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1/05/13 |
2B |
Mai de la Calligraphie |
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[Mai de la Calligraphie] Nous avons
eu la chance d'accueillir il y a quelques
années
Amélie Dhesse au cours d'un stage graphosien
d'été sur les lettrines. Elle était
venus en Provence comme bon nombre d'habitants
du nord de la France pour se ressourcer
en chaleur ensoleillée… mais aussi
en calligraphie. Car Amélie Dhesse est
l'organisatrice d'un événement
qui prend chaque année plus d'ampleur,
le Mai de la Calligraphie de Saint Amand
les Eaux, manifestation qui est à ma connaissance
la seule à être entièrement
dédiée à la calligraphie.
Après
une décennie d’expositions
couronnées de succès au Musée
de la Tour Abbatiale, Le Mai de la
Calligraphie devient un rendez-vous biennal
amandinois,
laissant place un an sur deux à une résidence
d’artiste calligraphe. Mettant à la
disposition d’un professionnel invité un
lieu d’exposition, de création,
et de résidence, la médiathèque
(en collaboration avec le musée) accueille
en 2013 Stéphanie Devaux. Vous connaissez
peut-être cette calligraphe qui allie
un virtuose art de la plume à des compositions
textiles tout à fait étonnantes.
La trame de l'écriture et celle du tissus
se marient, s'interpénètrent et
entrent en résonance pour un très
bel effet graphique.
Au cours du mois
de mai, ateliers et temps d’échanges
avec le grand public rythmeront la
quinzaine calligraphique, ainsi
qu’une sensibilisation des scolaires à l’art
de la belle écriture. La restitution
de ce projet viendra s’intégrer
au programme plus vaste du traditionnel
Mai de la Calligraphie
en 2014.
Bref, amis lecteurs qui avez
la possibilité de
vous rendre à Saint Amand les Eaux
sans avoir à produire moultes kilotonnes
de gaz à effet de serre, profitez-en,
de toute façon en ce moment le soleil
provençal
est parti ailleurs. Vous trouverez
toutes les informations ici.
Et si vous avez envie de nous envoyer
un petit mot nous racontant ce
que vous avez vu, n'hésitez pas
à nous le faire parvenir que nous
en fassions profiter tous nos lecteurs !
>[Edmée de la Calligraphie]
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Avril
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28/04/13 |
Lire |
Mon nom est rouge |
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[Mon nom est rouge] C'est un
petit bijou que je vous recommande de
lire durant les quelques longs week-ends
que cette fin d'année
scolaire va nous offrir, il s'agit de
« Mon
nom est Rouge » d'Orhan
Pamuk.
L'histoire se passe dans l’atmosphère
beaucoup moins feutrée que l'on pourrait
s'imaginer des ateliers d'enluminure
et de miniatures turcs,
au milieu de ce microcosme de peintres
et de calligraphes qui produisent les
plus grands chef d’œuvres
pour un sultan de l'Empire ottoman
au sommet de sa gloire. Un crime mystérieux
est le prétexte à un époustouflante
réflexion sur l'art de peindre et d'écrire,
sur le style, la cécité et la
nature de l'art en général. Car
oui, il faut le dire, cette histoire
de crime et l'histoire d'amour qui
l'accompagne sont une trame bien fine
qui sert surtout à supporter de nombreuses
digressions philosophique de ces artistes,
dont la retranscription du monde réel
en un monde idéal, « tel que
vu par Dieu »,
est en passe de se faire concurrencer
par le travail à la
vénitienne qui privilégie l'exacte
reproduction de la réalité, la
perspective et la ressemblance fondamentale
avec
le réel.
Et ce n'est qu'un des nombreux sujets
abordés,
tous aussi passionnants les uns que
les autres pour qui s'intéresse à l'art,
sa fonction et son rapport au réel et à la
vérité, écrit dans une
langue d'une richesse qui n'a d'égale
que celle des miniatures turques (bravo
l'auteur et le traducteur) et sous
une forme qui
joue constamment à intriguer,
interpeller et désarçonner le
lecteur, tant est si bien que j'ai
eu chaque soir
du mal à mettre
mon marque page en place et à laisser
fermé ce
livre pour la nuit.
Mais c'est aussi
un livre dans lequel on retrouve
toute la verve et tout
le style brillantissime des « Mille-et-une
nuits » dont on imagine
bien qu'il puisse être
un des ouvrages réalisés dans
cet atelier, avec ses histoires
enchâssées
unes dans les autres et ses subtiles
correspondances et échos d'un personnage,
d'une histoire à l'autre.
A lire absolument. Et à méditer.
>[Kamal od-Din Bihzad]
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24/04/13 |
$€£¥ |
Yes we can ! |
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[Yes we can !] « I
want you », proclamait l'Oncle Sam
en 1917, « Yes we can » lance
Obama en écho à presque un siècle
de distance. L'appel aux bonnes volontés
est bien plus fréquemment utilisé
chez nos amis anglo-saxons que dans notre
beau pays de France où l'on se repose plutôt à la
fois sur un individualisme forcené, et ça
ne s'arrange pas ces derniers temps avec
le consumérisme
effréné qui l'accompagne, ou bien à l'autre
extrême, on se tourne vers l'état
pour tout et le reste, en lui demandant à la
fois une loi pour éviter que mon boulanger
fasse du pain trop salé et une autre pour
contrer les tendances individualistes… de
mon voisin qui a réussi à planquer
de l'argent à l'étranger
tout à fait légalement, ce que j'enrage
de ne pouvoir faire.
Bref, tout ceci pour
vous annoncer que la Chancellerie de
Lurs va mal, qu'elle a besoin
de nous et que nous pouvons y faire
quelque chose. Car en ces temps de restrictions,
d'austérité et
de serrage de ceinture, il est difficile
de demander à un
organisme bancaire de financer ce genre
de travaux, sans se retrouver… à la
merci du dit organisme et obligé de faire
tout ce qu'il demande, comme l'état français
semble le découvrir bien tardivement
après
trente ans de budgets en déficit croissant.
Donc
pour éviter cela, les Rencontres de
Lure font appel à notre porte-monnaie,
un petit peu amaigri certes ces derniers
temps, pour financer 3500 euros de
travaux qui sont immédiatement
nécessaire. Et les participants au
stage Graphos que nous avons fait
l'année
dernière
sur place seront les premiers à en
témoigner,
il faut faire quelque chose, car
les eaux d'en haut se sont déversées
sur nous avec une telle rage que
le bâtiment
ne tiendra pas longtemps si cela
se reproduit. Voici ce qui
nous en est dit et la manière d'y remédier :
«
Chèr-e-s ami-e-s des Rencontres de
Lure,
Un infolure qui nous vient de la chancellerie
(la maison des Rencontres)
et qui sonne
comme un appel à l'aide. En
effet, la Chancellerie ne chancelle
pas, mais a besoin de travaux urgents
de conservation et de mise en sécurité pour
pouvoir accueillir du public (nous
!) cet été. L'investissement
dans les murs de la Chancellerie,
(lieu fondateur
et vivant au centre des activités
des rencontres), a déjà commencé en
2012 avec la rénovation des fenêtres
du dortoir notamment. La dégradation
de la couverture et d'un auvent à l'arrière
compromet cependant l'accueil du
public et nous devons trouver les
moyens d'intervenir en urgence. Dû à l'usure
d'une maison ancienne et aux violents
orages de mai 2012, l'eau se glisse
par les tuiles disjointes et inonde
l'intérieur
de la maison. Ceci entraîne des dégâts
et fragilise la bâtisse. Plus urgent,
l'auvent de la terrasse du dortoir
menace de s'écrouler
et représente un réel danger
pour ceux qui l'occupent et pour
le voisinage.Le coût
des travaux s'élève à 15
000 euros.
L'association peut financer
50% des travaux.
Reste donc 7 500 EUR
Face à cette
situation, une réponse
collective s'impose ! Selon
l'esprit libre et contradictoire
de Lure, l'association lance une
opération
de crowdfunding (appel à dons) autonome
!
En effet, il existe des plateformes
permettant de collecter de l'argent,
toutefois ces dernières
prélèvent une commission.
L'association,
indépendante comme toujours,
a donc choisi d'échapper à ce
système
en comptant davantage sur le
maillage de Lure, c'est-à-dire
vous ! 3 moyens de faire un don
: par virement, par chèque, sur
place, le 25 mai 2013 au Puces
typo #3 (Bagnolet).
Chaque émetteur
de don, recevra un titre de
don 100% lure et soigneusement personnalisé !
Pour
en savoir plus et faire un don --> ici »
Toute l'équipe du BdG a fait briller la
joncaille, a fait péter le grisbi et a
sorti les brouzoufs, et j'espère bien que
tous nos lecteurs en feront autant, même
pour des petites sommes, dans la mesure de leurs
moyens ! Soyez généreux !
>[Amédée Zeuros]
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20/04/13 |
Ms |
Recettes du XIIe |
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[Recettes du XIIe] Ah
heureusement que certains heureux mortels
ont bien le temps de baguenauder de ci
de là sur
internet pour nous signaler les pépites
les plus remarquables, les joyaux les
plus brillants, bref les articles les
plus intéressants
du réseau mondial afin que je vous en fasse
part au plus vite et que vous puissiez
vous aussi vous en régaler.
Ainsi en est-il
pour une nouvelle qui était
passée totalement inaperçue des
médias d'informations de masse, et pour
cause, il s'agit de la découverte
du plus ancien livre de recettes culinaires
médiévales,
un ouvrage qui date du XIIe siècle !
Bon, si vous suivez les articles de
cette colonne depuis quelque temps
déjà,
ou si vous avez participé à quelques
rencontres Graphos ou assimilées, vous
n'êtes
pas sans savoir que la gastronomie
est une part importante de nos relations
entre calligraphes
graphosiens. Durant bien des agapes
dominicales, les conversations tournent
autour de
la meilleure
recette de daube, de la façon dont un
des participants prépare cette délicieuse
soupe de châtaignes au foie gras ou bien
quel ingrédient secret contribue à nous
régaler de telle quiche ou de telle tarte.
Bref, en tant qu'issus de la tradition
française,
la nourriture fait partie intégrante
de notre démarche
calligraphique. Et ce n'est pas le
livre « Le
ventre de la lettre » paru aux éditions
Arqa qui va prouver le contraire !
Les
recettes retrouvées dans cet ancien
manuscrit, dont beaucoup servaient à la
fois de nourriture et de médicament,
semblent, au dire de l'article, n'être
pas forcément
restées au goût du jour et cela se
conçoit
aisément pour qui a déjà parcouru
un ouvrage un peu plus tardif comme
le « Mesnagier
de Paris » qui date du XIVe et
dont pas mal de recettes mettraient
en feu des papilles modernes tant
les épices
sont nombreuses et abondantes dans
certains plats. D'autres au
contraire sont restés tout a fait praticables
et ce sont ceux dont on nous régale
encore de nos jours dans les restaurants
dédiés à la
cuisine de cette époque.
Espérons
que nous trouverons bientôt
une édition traduite de ces recettes pour pouvoir se plonger encore
plus complètement
dans l'atmosphère des scriptoria
médiévaux !
>[Laure Setteculinère]
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16/04/13 |
Book |
Processus créatifs |
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[Processus créatifs] Pour faire
suite à ce que je vous disais sur mon manque
de créativité, j’ai récemment
trouvé un
livre tout a fait intéressant sur le processus créatif des graphistes
en tout genre, ouvrage qui a l'intérêt
de présenter l’entièreté du
processus de réalisation d’un projet
du début à la fin, du cahier des
charges de départ (le brief en langage
technique) à la livraison finale, et ce
par vingt graphistes dont certains sont
parmi les plus connus. Chacun explique sa méthode,
sa façon de traiter les projets, les diverses
(nombreuses !) étapes du travail, les esquisses,
les essais mis à la poubelle ou les idées
rejetées par le client.
Et là, c’est
une découverte
: non seulement ces graphistes sont
créatifs
dans la solution qu’ils apportent au problème
du client, mais pas un seul de ces
vingt cas n’est
résolu de la même manière !
Ils sont donc au moins aussi créatifs
dans le processus de résolution du problème
que dans la solution qu’ils apportent
au dit problème !
Au final, si comme moi
vous vous intéressez à ce
monde mystérieux sans en faire partie,
si comme moi vous en admirez les
réalisations
sans avoir la moindre idée sur la façon
dont on peut à chaque fois arriver à trouver
autant d’idées lumineuses et
diverses, alors lisez ce livre qui vous éclairera
tout aussi bien sur les vingt pour-cent
d’inspiration
que sur les quatre vingt pour-cent
de transpiration qui constituent
le travail quotidien du graphiste.
Seul bémol à la
clé, ne sont
décrit que des projets particulièrement « intéressants » dans
des domaines valorisants comme
la signalétique,
les événements culturels ou
de la communication d’entreprise.
Pas un seul cas de packaging de
céréales
ou de d’affiche pour le club de gym
local, projets dans lesquels la
créativité débridée
est bien plus difficile à faire accepter,
mais domaines où elle est bien plus
nécessaire
pour aboutir à quelque chose de différent
(think different fut un temps la
pub d’Apple).
Et c’est peut être dans ces
projets qui polluent chaque jour
notre environnement visuel qu’on en
aurait le plus besoin !
>[Esmée Ledoidenleuil]
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13/04/13 |
id |
Tapis persans |
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[Tapis persans] J’admire
les gens créatifs. Pour ma part, je ne
le suis absolument pas, je sais très bien
résoudre un problème qu’on
me pose, mais arriver à faire « quelque
chose » à partir des matériaux à ma
disposition sans but précis ou sans voie
tracée, j’en suis incapable. Prenez
par exemple les images satellitaires.
Cela fait plus de dix ans que je travaille
sur le sujet professionnellement
et je n’ai jamais eu la moindre idée
d’utilisation autre que celle dont mes clients
ont besoin, voir vite et bien ces énormes
images à l’autre bout du monde, à
travers de tout petits canaux de communication.
Alors qu’il
y a déjà quelques
années, un typographe avait eu la géniale
idée de créer
une police à partir
des différents immeubles de formes si diverses
qui remplissent les images des villes
du monde. Un immeuble en forme de X ou
de S ont parfois
attiré mon attention par leurs formes inhabituelles,
mais je n’aurais jamais eu l’idée
d’en faire une police.
Une autre idée
tout aussi géniale
a été de créer des pseudos « tapis
persans » à partir de
symétries
construites depuis une image satellite
issue de Google Maps. Le processus
consiste à faire un peu comme dans
un kaléidoscope
et à dupliquer une partie d’image
en symétrie horizontale ou verticale.
Si l’image est bien choisie, on a une
impression absolument bluffante de
se trouver devant
un tapis finement dessiné dont les formes
certes assez inhabituelles qui éveille
juste assez l’attention pour en faire
ressortir le côté bizarre
tout en laissant intacte la beauté et
la finesse de l’ensemble.
Chacun ses capacités,
mais cela n’empêche
pas d’envier celles des autres, et de
travailler à essayer
de palier ses insuffisances !
>[Madmacs]
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10/04/13 |
Live |
Christiane Milekitch |
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[Christiane Milekitch on ze Net] Pour
ceux qui ne connaissent pas encore Christiane
Milekitch, voici venu le moment de la
découvrir.
On peut la rencontrer « in the real
life » dans
la région
de Forcalquier où elle est présente à quasiment
tous les événements autour de l'écriture
en général mais aussi de la calligraphie
en particulier. Jusqu'à présent,
arriver à voir quelques uns de ses travaux était
réservé à un petit cercle
restreint, quoiqu'elle ait officié à grand
renfort de calligraphie gestuelle lors
de la fête
du livre de Forcalquier de l'automne dernier.
Ce
qu'elle nous propose aujourd'hui est
d'un tout autre calibre, car il s’agit ni
plus ni moins que d'une vidéo sur DailyMotion où elle montre un extrait de son spectacle
de quarante cinq minutes de calligraphie
non-stop, "Voyelles",
au cours duquel on peut la voir utiliser
nombre de techniques et d'outils pour le moins
difficiles
! Divers genres d'écritures sont abordés,
calligraphie hébreu ou latine en passant
par les runes. On la voit utiliser avec
bonheur plume, cola-pen et autres pipettes dans
des calligraphies
de tout style et de tout genre. Mais
ce qui m'a laissé baba, je dois dire, c'est
sa maîtrise
de la technique du Révérend Catich pour tracer des capitales romaines de
l'époque
trajane au pinceau, avec une parfaite
prise en main des formes, pourtant pas simples
du tout,
de la modulation des graisses, subtiles
et pas du tout intuitives, des empattements si
caractéristiques
et le tout pour des lettres dont le module
doit bien faire ses vingt à trente centimètres
de haut. Ouah ! J'attends avec une grande
impatience une nouvelle séance de ce spectacle
dans la région pour pouvoir admirer ça
en direct live !
>[Rebecca Titche]
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Mars
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28/03/13 |
Graf |
Interview de Massoudi |
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[Interview de Massoudi] Il y a deux
ans, nous avions eu l'audace de faire
un stage graphosien sur le thème du graf'
du tag bref de l'écriture murale en toute
liberté.
Bien qu'initialement dubitatifs, les
participants s'étaient vite rendu compte
que loin de s'assimiler à du vandalisme
urbain, l'art de l'écriture dans la rue
a ses artistes et que bien des recherches de forme,
de style
ou même de mise en page murale pouvaient être
source d'inspiration pour nous autres
calligraphes plus "sages". Quant au
grand format et à l'utilisation de la bombe
(à peinture
bien entendu) je n'aurai qu'un mot pour
les décrire
: jouissifs. Je conseille à tous les calligraphes
d'essayer un jour d'utiliser ces outils,
le geste léger et aérien offre au
pratiquant une sensation de toute puissance inédite
avec les outils plus contraignants dans
leur maniement.
Tout ceci pour vous signaler que
la calligraphie « classique » ou
même « sage » a
aussi éveillé des échos
chez nos amis graffeurs puisque c'est
un des sites consacré à cette
pratique, Factcap (grosse
capsule, c'est la partie
de la bombe qui forme le jet de peinture),
que vous
trouverez une
interview du célébrissime
Hassan Massoudi qui lui aussi fait le
pont entre les deux pratiques. Prenez
le temps aussi de visiter
le reste du site, vous y trouverez
des exemples de peinture murale très
recherchés
tant au niveau de la forme que des
couleurs, travaux qui vous feront sans
doute changer d'avis
sur
cet art, bien loin du « jobard » qui
défigure
le mur de mon voisin, à la bombe noire
vaguement gestuel, mais plutôt version
mollassonne type spaghetti si vous
voyez ce que je
veux dire. Dans la rue, comme en calligraphie,
il y a de
tout. Quatre vingt pour cent de n'importe
quoi est de la m... disait Théodore Sturgeon,
et avec raison. Mais les vingt pour
cent qui restent... sont sur ce site !
>[Ruy Blaze]
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24/03/13 |
EdC |
Histoire de l'@ |
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[Histoire de l'@] Je me souviens
que lors du stage sur les oubliés de la
calligraphie, nous avions eu un long échange
sur l'origine de l'arobase, le symbole
@, queue de singe ou escargt pour les
uns, a enroulé ou aronde pour
certains, ad médiéval pour d'autres… Moultes
versions de l'origine de ce signe avaient été explicitées,
mais aucune n'émanait d'une autorité suffisante
pour emporter l'adhésion de tous. Bien
souvent, il s'agissait plutôt de « j'ai
entendu à la télé… » ou
bien « ma concierge à qui j'en
parlais justement… ». Bref, rien de
convainquant, de solide ou de définitif
et chacun était reparti avec sous le bras
sa propre conviction, mais également le
doute sur son exactitude.
Et bien, après
quelques années de
doute, d'errements et pour tout dire
d'incertitude, voici qu'enfin une source
autorisée
nous donne une version définitive
(?). Il s'agit de rien de moins que
d'un professeur de la célébrissime École
des Chartes qui consacre à ce glyphe
plus d'une heure de conférence et
comme l'érudition des membres de l'École
des Chartes n'a d'égal que leur générosité,
cette vidéo est disponible
en ligne sur leur site.
Une fois que vous aurez
pu mesurer la qualité de
l'enseignement de cette école, parcourez
son site à la recherche de tout ce
qui touche à la paléographie,
depuis les cours en ligne (si, si
!) jusqu'aux manuscrits annotés également
proposés à la
libre consultation, en passant par
diverses vidéos
et textes de conférences tous plus
passionnants les uns que les autres.
Bref, si l'histoire
de l'écriture vous intéresse,
et si vous lisez ce blog vous devez
sans doute au moins
y être sensibles sinon même peut-être
enthousiastes, vous en aurez pour
un moment avant d'avoir épuisé toutes
les informations qui
s'offrent à vous.
Bon surf… et ne vous couchez pas trop
tard !
>[Richard Robase]
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21/03/13 |
Oh! |
Vérités et mensonges… |
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[La magie de la vérité,
des mensonges... et des iPods] Quand
je vois la majorité de la jeune génération
qui passe son temps à scruter leur téléphone
dès qu'ils ont dix secondes d'inactivité,
quand je les vois passer des heures devant
les divers écrans qui peuplent toute résidence
imprégnée de modernité (combien
d'écrans chez vous ? chez nous plus d'une
dizaine... pour quatre personnes !) je
me dis que les relations d'humain à humain
sans intermédiaire électronique
sont bien mal en point. Et cependant,
l'homme étant éternellement
créatif je suis tombé sur une petite
vidéo qui me réconcilie avec ces
passe-temps que je trouverai plus approprié d'appeler
des « perd-temps ».
Lors
d'une conférence de la TED, le magicien
Marco Tempest s'est efforcé de montrer
que, comme le disait si bien un célèbre
auteur de science fiction, la
haute technologie est semblable à la magie pour ceux qui n'en connaissent pas les arcanes.
Et
c'est bien sur ce point que joue ce
magicien pour nous montrer
une utilisation ô combien magnifique de
trois iPods qui semblent former une
triade magique pour notre plus grand bonheur.
Alors, si la technologie ça sert à nous
faire rêver plutôt qu'à remplir
nos moments de calme d'un babillage
indigent, je dis vive la technologie
!
>[Emma Gissien]
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18/03/13 |
10! |
D'or et de pigments |
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[D'or et de pigments] Les
plus anciens graphosiens, dont votre
serviteur, se souviennent sans aucun
doute de Sylvie Constantin.
Elle fut notre compagne de souffrance
sur les diaboliques modèles que nous proposaient
nos maîtres il y a quelques années
et sur l'assimilation desquels nous passions,
et pour certain nous passons encore,
un dimanche par mois. Elle nous montrait
parfois, mais vu
sa discrétion tout de même assez
rarement, des enluminures d'une finesse
extraordinaires et d'une harmonie colorée
tout à fait exceptionnelle sur lesquelles
nous nous sommes longuement extasiés à chaque
fois que nous avons eu la chance de pouvoir
les voir de près. Sa passion des pigments
et de leur fabrication, de leurs mélanges
et de leur utilisation nous fascinaient
tout autant que de voir les merveilles
qu'elle arrivait à en
tirer.
Et puis Sylvie Constantin a fondé l'association
« d'Or
et de pigments » pour
se consacrer à la
diffusion et à l'enseignement de cet
art de l'enluminure, et je l'ai croisé une
fois ou l'autre dans diverses manifestations
autour de l'écriture ou du moyen-âge,
toujours accompagnée d'une ribambelle
de bocaux et de boites diverses pour
présenter
les différents types de pigments et leur
utilisation, expliquant à chacun et à tous
les longs processus qui pouvaient mener
de la pierre
brute ou des végétaux fraîchement
ramassés à ces coloris intenses
et si peu habituels. Elle montrait
aussi des enluminures qu'elles avait
réalisées
et qui en ébahissaient plus d'un.
Ceci
ne nous rajeunit pas, comme on dit
chez les vieux, puisque je reçois justement
une invitation à une exposition qui
fête
les dix
ans de son association !
Dix ans déjà !
En tout cas, pour ceux qui ne la
connaissent pas ou qui ne connaissent
pas son travail, et
même
pour ceux qui la connaissent d'ailleurs,
ne manquez pas cette événement samedi
prochain 23 mars de
14h à 19h30 à l'Atelier de Conti,
sur la route des Alpes au nord d'Aix
en Provence, si vous voulez voir
ce que je considère être
le top du top de l'enluminure, réservez
votre après-midi et rendez vous sur
place !
>[Bertrand Lumineur]
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14/03/13 |
Book |
Architecture et typo |
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[Architecture et typographie] En
me baladant sur le site des éditions
B42,
dont je pense vous avoir déjà parlé,
je suis tombé par hasard ou presque sur
un petit ouvrage dont le thème m'a tout
de suite interpellé puisqu'il porte sur
« Architecture
et typographie ».
Comme j'avais un autre livre à acheter
sur le site de B42,
je me suis laissé tenter d'ajouter par
un simple clic ce nouvel achat à mon
petit panier.
Et
bien je n'ai pas été déçu.
En en discutant avec une congénère
graphosienne fort portée sur le domaine
de l'architecture, nous avions moultes
fois apprécié les
correspondances entre les deux domaines
et les convergences entre l’esthétique
de l’écriture en général
ou de la mise en page en particulier
et la conception des bâtiments, avec la
gestion des contrastes entre les pleins
et les vides (les noirs et les
blancs), de la forme générale
de l'ouvrage d'art (et de la page) ou
bien du bon équilibre
entre fonctionnel et ornementation
(lisibilité et
paraphes). Bref une vraie convergence,
pour laquelle chacun des domaines a
de quoi apprendre à l'autre.
Dans ce petit
ouvrage collectif constitué d'articles
de quelques pages, on trouve non
seulement des rappels historiques sur les
diverses tendances
architecturales qui ont eu des répercussions
sur la typographie, comme le Bauhaus,
bien entendu mais aussi et surtout
un article magnifiquement
illustré et totalement passionnant
intitulé « Les
lieux et les mots » sur l'introduction
de l'architecture dans les frontispices
des livres de la renaissance, tout
d'abord la construction
de la page de titre en tant que lieu
et donc l'influence de l'architecture
sur sa composition, mais aussi
plus visiblement l'utilisation d'éléments
d'architecture, colonnes, entablements
ou bas reliefs gravés pour souligner
l'effet de monument que devient le
livre à l'époque
de l'humanisme. Un article brillant
et qui ouvre à une
multitudes de sens.
Bref, pour une
somme modique, lisez cet
ouvrage qui aborde un thème inhabituel
mais qui réserve bien des surprises
et ouvre à bien des réflexions
sur les deux domaines de l'architecture en
tant que
typographie et la typographie en
tant qu'architecture.
>[Bernard Chitecte]
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10/03/13 |
Expo |
Papiers poèmes |
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[Papiers poèmes] Je
vous avais déjà parlé de
l'Hôtel de Gallifet, ce délicieux
hôtel particulier du quartier Mazarin à Aix,
superbe endroit qui abrite la galerie
d'art éponyme.
Cet été, il faisait bon s'y prélasser
sous les arbres du parc (en plein centre
ville d'Aix !) pour siroter un petit
thé ou
grignoter une petite salade après s'être
régalé les
yeux et la tête en visitant les expositions
du lieu. Le propriétaire y était
fort accueillant et ne ménageait pas sa
peine pour expliquer le sens du travail
des artistes, afin que nous en comprenions
toutes les subtilités.
L'Hôtel de Gallifet avait récidivé en étant
partie prenante de la série d'expositions
du Parcours d’Art Contemporain en abritant
dans son parc une
des œuvres les plus réussies
de cet ensemble mais aussi « Safari » une
exposition de photographies d'Olivier Chapelle
qui ne peut pas laisser indifférent
!
Eh bien, je vous invite à y faire à nouveau
une petite visite pour vous régaler d'une
exposition
de travaux entièrement réalisés
en papier. Et contrairement à ce qu'on
pourrait supposer, les œuvres exposées
sont très diverses, depuis un traitement
extrêmement subtil et aérien à base
de papier de cigarette jusqu’aux matières
tourmentées issues de livres entiers découpés,
collés jusqu'à former des blocs
compacts et néanmoins délicatement
découpés.
Bien entendu, une petite salle vous
permettra de goûter à l'atmosphère
calme et tranquille du lieu en dégustant
un petit thé ou... un potage de courge
(?) tout en s'imprégnant de certains
des travaux les plus réussis. Un excellent
moment passé dans ce lieu d'exception à voir
des œuvres tout aussi exceptionnelles.
Cette
exposition est la troisième proposée
dans le cadre de PaperART,
un cycle d'événements « labellisés
MP2013 » (c'est vous dire le sérieux
de la chose) dont je n'ai malheureusement
pas eu l'occasion de visiter les
deux premières.
Mais je le regrette au vu de celle-ci
! Vous trouverez tous les renseignements
sur ce cycle d'expositions
ainsi que quelques photos sur le
programme édité le
Gudgi, une association regroupant
des galeries d'art de la région aixoise,
organisme qui est à l’initiative
de ce cycle d'expositions dont vous
trouverez le programme ici.
>[Zappata Papier]
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06/03/13 |
Jou |
Exposition à Marseille |
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[Exposition à Marseille] Pour les
amoureux de la belle typographie en général
et de celle de Louis Jou en particulier,
apprenez qu'une exposition aura lieu à partir
de jeudi prochain 7 mars à la librairie
Liber de Marseille sous l'égide de Pierre
Brillard, libraire ancien à Tarascon, et
ce jusqu'au 16 mars. Profitez-en si vous n'avez
jamais eu
l'occasion d'approcher les ouvrages de
ce typographe et graveur d'exception, vous aurez
la possibilité d'admirer
de près des chefs d’œuvres tels
que son Évangile selon Saint Matthieu,
Les Amours de Psyché et de Cupidon de La
Fontaine, et le Don Quichotte de Cervantès
pour n'en citer que quelques-uns. A l'occasion
de cette exposition seront également présentés
quelques ouvrages d'artistes réalisés
par notre ami Gilbert Bonnet, imprimeur à Marseille.
Ne
manquez pas de vous y rendre, la plupart
de ces ouvrages sont en général
uniquement visibles derrière une vitrine,
ce qui vous empêche d'en apprécier
la finesse du trait, le grain du papier
ou les quelques réminiscences de l'odeur
de l'encre.
Vous trouverez toutes les
informations nécessaires pour vous
y rendre en consultant le
blog de cette librairie, mais pensez également à visiter
le
blog de Pierre Brillard ici, vous
pourrez en profiter pour vous régaler
les yeux de belle typographie, de
belles illustrations et
de beaux livres en général,
accompagné de
notes particulièrement recherchées.
>[Alex Posé]
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03/03/13 |
Sun |
Pierre de soleil |
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[Pierre de soleil] Il
en est parfois des connaissances comme
d'une chaîne,
elle se transmet de maillon en maillon
jusqu'au jour où... elle se perd. On croit
parfois que nos ancêtres étaient
des brutes ignorantes, incapable de toute
innovation et se
remettant à la force brute pour résoudre
tous les problèmes. Mais rien n'est plus
faux. Prenons un exemple récent, les vikings.
Si vous avez vu les quelques films les
représentant,
depuis le célèbre film de Richard
Fleischer jusqu'au dernier Asterix, ils
nous sont représentés sous la forme
de barbares ignorants de la peur, razziant
les malheureuses
populations qui avaient le malheur de
tomber sous leur regard. Rien n'est plus
faux, semble-t-il.
On savait depuis quelques années
qu'il semble bien qu'Erik le Rouge
et ses marins aient été les
premiers européens à fouler
le sol de l'Amérique du nord, on a retrouvé au
Canada des restes de campements qui
semblent bien prouver qu'ils ont réussi
cet exploit bien avant Christophe Colomb.
Mais on a également
retrouvé un bien étrange cristal
dans les restes d'un drakkar ayant
coulé depuis
bien des siècles. Après bien des
hypothèses et des analyses, il semblerait
qu'il s'agisse d'un exemplaire d'une
« pierre
de soleil » dont
il est fait mentions dans les sagas
nordiques, pierre qui servait à pouvoir
naviguer les jours sans soleils, à une époque
où aucune boussole ne s'était
approchée à moins
de dix mille kilomètres de l'Europe.
Les vikings utilisaient une propriété unique
du cristal de calcite qui est connue
sous le doux nom de biréfringence, ce
qui veut dire, en langage usuel, qu'en
regardant à travers
cette pierre, on voit doublez, sans
avoir eu besoin d'abuser de quelque
boisson alcoolisée
que ce soit. Une autre propriété bien
moins visible pour un œil non averti est
que suivant la polarisation de la lumière,
les deux images ne sont pas tout à
fait identiques, l'une est plus lumineuse
que l'autre.
Et c'est
cette propriété qu'utilisaient
les vikings : en effet, le soleil diffuse
une lumière
qui reste polarisée même à travers
les nuages, et cette pierre permet
ainsi de trouver la direction du soleil
même
quand le ciel est uniformément gris,
donc de naviguer
en toute quiétude.
Il
a fallu toute
l’astuce d'une équipe
de scientifiques modernes, utilisant
des appareils dont le plus modeste équivaut à des
mois de salaire d'un ouvrier, pour
arriver à retrouver
ce que les vikings avaient découvert
tous seuls, sans le moindre appareil,
juste avec leur
jugeote et un solide sens de l'observation.
Et vous allez encore me dire que
c'étaient
des barbares ignorants ?
>[Grossebaf]
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Février
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28/2/13 |
Sic |
Gloire médiatique |
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[Gloire médiatique] Alors
là, ça m'agace un peu. Bon, pas
de chance, deux hommes célèbres
meurent à quelques heures d'intervalle,
Stéphane Hessel et Henri Caillavet. Il
allait y avoir dilemme dans les médias,
qui mettre en première page ?
D'un côté un
résistant célèbre,
membre du CNR, ambassadeur, qui fit
paraître
en 2010 un livre qui eut un fort impact
sur des millions de lecteurs, et qui
poussa à l'indignation
et donc dans la rue, une bonne partie
de la population européenne. Manifestations
dont on peut se demander si elles eurent
un effet autre que
d'enfler l'ego des participants, tant
la démocratie moderne a, une fois encore,
prouvé
son imperméabilité à l'opinion
du peuple, qui continue de toute façon à voter
pour les mêmes, et tant les banques
et autres institutions financières
plastronnent aujourd'hui avec toute
l'arrogance des milliards
et de l'absolution de tous leurs travers
accordés
par l'État.
De
l'autre un
homme qui a été de
tous les combats humanistes depuis
soixante ans. Oh, on ne le voyait
pas bien souvent à la
télévision. Plutôt discret,
il a œuvré au parlement pour la
dépénalisation
de l'homosexualité, pour le droit à l'avortement,
pour le divorce par consentement
mutuel, la loi sur les greffes d'organes,
sur l'avancement de l'idée d'euthanasie
et la limitation de l'acharnement
thérapeutique, j'en passe et des
meilleures. Il a agit, pas parlé.
Et ce qu'il a fait a des effets encore
aujourd'hui sur des millions de gens,
et pas seulement sur
leur ego.
Et quel est celui qui gagna
la course à la
présence médiatique ? Regardez la
première
page de vos journaux et vous constaterez
par vous même. Il y a quelques jours,
un journaliste tentait de justifier
le virage tabloid qu'est
en train de prendre la presse quotidienne
en expliquant qu'on disait aux
gens ce qu'ils veulent entendre.
La presse n'est plus d'information,
elle est passée à la
brosse à reluire l'ego. Dont acte.
>[Amédée Zinformation]
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24/2/13 |
Argh! |
Take your pleasure… |
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[Take your pleasure seriously] Séquence
admiration. Jusqu'à il y a quelques jours,
je croyais me débrouiller à peu
près pour la calligraphie au pinceau. Après
trois stages et un peu de pratique à la
maison et sur quelques enveloppes, je
me disais que bon, je me débrouillais.
C'était
avant qu'une lectrice bas-alpine du
BdG m'envoie un lien sur une
vidéo de Luca Barcellona, dont nous
avions déjà parlé dans
cette colonne il y a fort longtemps,
le 29 juin 2010, vidéo qui le
montre en train de calligraphier avec
cet instrument redoutable. En
quelques
minutes, il
déploie une maitrise de l'outil qui m'a
laissé tout simplement béat d'admiration.
La lenteur de l'exécution permet de voir
le contrôle proprement incroyable qu'il
a sur la pointe de l'outil sachant
qu'il ne manipule que le manche et
qu'entre les deux, les poils, certes
nerveux, amènent
leur propre part de tension et de déformation
du geste. Bref, en regardant cela,
j'ai eu un grand moment de solitude,
comme disent les jeunes
d'aujourd'hui.
Et si vous trouvez ça génial,
comme je pense vous serez un grand
nombre à le
faire, vous pouvez vous offrir son
livre,
un peu cher sans doute, mais dont la
qualité,
si elle s'approche de ce qu'il nous
montre dans sa vidéo, vaudra amplement
les soiwante huit euros de son prix
d'achat. Enfin pour les plus
fortunés
de nos lecteurs... qui doivent se faire
rares en ce moment... bref, vous voyez
ce que je veux
dire.
Vous trouverez d'autres vidéos de Luca Barcellona
ici.
>[Gaétan Duhamort]
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20/2/13 |
Oh! |
3Doodler |
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[3Doodler] On
vit vraiment une époque formidable. Il
ne se passe pas un mois sans qu'une petite
société totalement
inconnue le mois d'avant vienne au
devant de la scène nous étonner
avec une invention qui ne peut que nous
faire nous exclamer : mais
comment personne ne l'avait trouvé avant
!
Voyez par exemple 3Doodler.
Elle s'est lancée sur KickStarter,
le site qui permet à des
anonymes tels que vous et moi, pour
peu que nous ayons une idée géniale,
de se faire financer par d'autre citoyens
anonymes, petite
somme par petite somme, en offrant à ses
généreux donateurs les tous premiers
exemplaires de leur invention, dont
le financement aura permis de réaliser
les prototypes. Combien de sociétés
commerciales se sont ainsi créées
sans aucune intervention des banques,
des venture capitalistes
ou des agences de valorisation de la
recherche, depuis l'ampoule
multicolore contrôlable à distance depuis
n'importe quel ordinateur jusqu'à Ouya
une petite console de jeu qui a levé pas
moins de 8 millions de dollars sur
une simple idée, mais quelle idée !
Et donc parmi tous ces beaux projets qui ne
peuvent
que
soulever l'enthousiasme, notre fameux
3Doodler qui n'est ni plus ni moins
qu'un « stylo » qui écrit...
dans l'air ! A la base, un petit pistolet à colle
chauffant dont on remplace la matière
première
par une filet de plastique coloré à séchage
ultra-rapide, simple me direz-vous,
mais il fallait encore le réaliser et
le présenter
! Et là, je dois dire que mon sang de
calligraphe n'a fait qu'une tour en
voyant les possibilités
de l'engin : imaginez dessiner de superbes
lettres sur une feuille plus les assembler
d'un simple
mouvement pour en faire des sculptures
aériennes
quasi immatérielles. Et mieux, dessiner
« en l'air » et voir ses
gestes matérialisés
en 3D ! Imaginez cet engin dans la
main de XXX - mettez ici le nom de
votre calligraphe préféré(e)
!
Noël est encore loin, mais je ne sais
pas si je pourrai attendre !
>[Amédée Cinenlère]
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16/2/13 |
Ms |
Les manuscrits de Tombouctou |
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[Les manuscrits de Tombouctou] Si
vous n'êtes pas resté au fond de
votre lit depuis un mois, à cause de la
grippe ambiante ou d'une grosse fatigue,
vous devez savoir qu'au Mali, le torchon brûle
entre les infâmes terroristes d'AQMI et
le monde libre. Car oui, comme leur frères
talibans en Afghanistan, ces fous d'Allah
comptent bien détruire toute trace de culture
(et les humains correspondants) n'ayant pas le
blanc
seing "conforme à l'Islam", qu'il
s'agisse des Bouddhas de Bâmiyân ou
des mausolées de Tombouctou. Bon, de nombreuses
traces existent de ces monuments et grâce à un
peu de carton pâte ou de béton armé,
on pourra les reconstruire à l'identique
sans que le touriste de passage ne puisse
y voir supercherie.
Là où cela devient
plus grave, c'est que ce gens s'attaquent également à des
trésors qu'il serait bien difficile de
reconstituer, et je veux parler des
nombreuses bibliothèques qui ont le malheur
de contenir autre chose que le Coran et ses
divers
commentaires. Tombouctou héberge ainsi
entre ses murs de nombreuses bibliothèques
publiques ou privées où dorment
bien à l'abri
des manuscrits datant pour certains
de l'époque
de ce qui fut chez nous le Moyen-âge,
manuscrits qui ont l'inconvénient de
pouvoir partir extrêmement rapidement
en fumée tout
en étant définitivement perdus
si cela arrive, puisque rien ne permettrait
de les reconstituer sinon plusieurs
dizaines d'années à une
armée de copistes et d’enlumineurs.
Alors
que faire quand la guerre et son
cortège
de destructions s'approche de la
ville ? Que faire quand on se doute que les occupants
temporaires de la ville pratiqueront
la politique de la terre (et de la
bibliothèque)
brûlée
quand ils seront acculés à la
retraite ? Eh bien, ce qu'il faut
faire, vous le découvrirez
dans le passionnant numéro de cette
semaine de Télérama, qui prouve
une fois de plus que cela vaut la peine d'y être
abonné, même quand on n'a pas
la télévision, comme c'est mon
cas. Vous pouvez encore vous précipiter
auprès
de votre marchand de journaux préféré pour
acheter à l'unité le numéro
de la semaine, et pour ceux qui auront
laissé passer
le coche, vous contenter d'un succédané de
cette superbe épopée, pleine
de ruse, de suspense et d'espoir en vous
rendant sur cette page web. Mais
sachez que l'article
complet vaut largement un bon roman
d'aventure !
>[Emma Nuscrit]
PS : je vous conseille également, à ce
sujet, de suivre la passionnante
enquête
de Caroline Fourest sur les réseaux
de l’extrême diffusée tous
les mardis sur TV5 et disponible sur le site
de la
chaîne durant la semaine suivant sa
diffusion.
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13/2/13 |
Typo |
Le printemps de la typo |
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[Le printemps de la typo] Le
programme de l'édition 2013 du « Printemps
de la typo », organisé par
l'école
Estienne, est en ligne ! Chanceux amis
de la typographie franciliens profitez
de cette manifestation pour
rencontrer enfin toutes vos idoles, et
cette année
il y en a pléthore ! Sur le thème
de « devenir typographe »,
avec des conférences
sur des sujets aussi alléchants que « Vers
une fonderie collaborative en ligne » et
la présence de nombreuses fonderies, éditeurs
dans le monde de la typo ou même Sterenn
et Adeline des Rencontres de Lure in
real life, ces deux jours, 28 février et
1er mars, vous permettront de vous plonger
jusqu'au cou
dans le monde merveilleux de la création
de caractères. Rien qu'à voir l'affiche
qui démontre une fois de plus l'importance
du blanc dans la création graphique, j'en
ai les neurones qui pétillent !
Vous qui
avez la chance de ne pas être trop éloigné de
l'école Estienne, réservez dès
maintenant vos places !
>[Arletty Pau]
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10/2/13 |
22 |
Une bien belle histoire |
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[Une bien belle histoire] Même
si en France, patrie d'Arsène Lupin, de
Fantômas ou de Jacques Mesrine, on n'aime
pas trop la police, en général tant
qu'on ne s'est pas fait voler sa voiture
ou cambrioler son appartement, il faut bien lui
reconnaître
quelques vertus. Une récente histoire redore
le blason de ces policiers mal aimés. Une
femme écrivain, aveugle mais ne connaissant
sans doute pas le braille, avait inventé un
brillant système pour pouvoir écrire
sans trop de souci, en installant un
cache fortement en relief sur une feuille de papier,
ce qui lui
permettait d'écrire normalement dans les
interstices du cache et d'obtenir ainsi
une page à peu
près régulièrement lignée
qu'il était ensuite facile de transcrire
sur ordinateur. Son fils venait la voir
chaque semaine et se chargeait de cette besogne,
pas
si désagréable sans doute car elle
lui permettait d'être ainsi tenu constamment
au courant de l’évolution de l'histoire
voir même peut-être d'en influencer
le cours par quelques petites remarques
judicieusement placées dans la conversation.
En tout cas, c'est ce que j'aurais fait si j'avais été à sa
place.
Tout semblait devoir se passer
du mieux possible dans le meilleur
des mondes, mais voici
qu'un grain de sable mit à bas ce bel édifice
: le stylo tomba en panne, faute d'encre
pour l'alimenter. Hélas, trois fois hélas,
notre pauvre écrivain ne s'en rendit
bien entendu pas compte, et elle continua
ainsi à écrire
26 pages de son ouvrage avant que son
fils la visite enfin et se rende compte
du désastre
littéraire.
Désolés d'une
telle perte (enfin vu que le livre
n'a pas encore été publié,
il est difficile exactement de juger
la perte que cela représente), le tandem écrivain
et collationneur se sont rendus au
commissariat le plus proche est espérant
voir sous leur yeux les miracles
que peuvent accomplir en matière
de recherches les experts de la police,
qu'il regardent ans doute à la télévision
chaque semaine dans la série éponyme.
Les policiers, attendris sans doute
par ces deux admirateurs en détresse,
prirent sur leur pause déjeuner et
restèrent
un peu plus tard le soir pour utiliser
toutes les ressources
de leur science pour arriver à retrouver
le texte perdu. Et on nous apprend
qu’ils
y travaillèrent cinq mois entiers et
qu’ils
arrivèrent à retrouver le texte
des 26 pages à l'exception d'une unique
ligne.
Et c'est ainsi que se termine
une
bien belle histoire dont un élément
qui me semble de première importance
a été omis
: quel est la teneur du texte en
question ? Les policiers en ont-ils vraiment
retranscrit l'intégralité ou
ont-ils modifié ou même censuré certains
passages qu'ils ne trouvaient pas à leur
goût ? L'histoire ne le dit pas mais,
même
si la qualité du livre n'est pas au
rendez-vous, l'image de la police en aura
tellement été améliorée
que leurs efforts n'auront de toute
façon
pas été faits en vain !
>[Antoine Bourrel]
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6/2/13 |
† |
Quelques mots… |
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[Quelques mots de Roger Willems] Quelques
mots de Roger Willems sur son travail,
à l’occasion du premier festival
de calligraphie contemporaine à Nogent
sur Marne en 2006 (1).
« J’ai le privilège, étant
retraité,
de n’avoir plus d’impératifs
de commandes par rapport à la calligraphie.
C’est donc en toute liberté que
je peux m’y consacrer, en me préoccupant
essentiellement d’exprimer ma personnalité,
ce qui est peut-être un des meilleurs
moyens pour faire connaître le métier
de calligraphe comme un métier artistique à part
entière. Graphiste de profession, je
m’intéressais
particulièrement à la lettre typographique.
Or, pour dessiner des lettres, les
déformer,
en faire des logos ou des sigles, il
est intéressant
d’avoir pratiqué l’art de
la calligraphie, qui vous apprend par quel
processus les lettres sont formées, selon
quel ductus elles sont tracées, ainsi
que leur évolution
au cours du temps. Dans les écoles de
beaux-arts, à l’époque
où j’ai fait mes études
en Belgique, on ne formait qu’à la
peinture, ce qui ne me passionnait pas trop.
Je
m’intéressais
plutôt au dessin et à la composition
qui me semblaient plus importants.
Maintenant, que j’ai trouvé mon
support d’expression,
il ne m’intéresse plus de savoir
si c’est réellement la calligraphie
ou plutôt la peinture. Dernièrement à l’une
de mes expositions, j’ai rencontré le
calligraphe allemand Werner Schneider,
lequel a réagi immédiatement.
Il constatait que les calligraphes en Allemagne
restent
très « classiques ».
Tout ce qu’il voyait dans mes travaux était
pour lui de la calligraphie. Il insistait
disant que ce qui était primordial, c’était
de tendre vers un ensemble harmonieux,
plus que vers une lisibilité conventionnelle.
J’ai
découvert la calligraphie pour
la première fois en 1981, année
pendant laquelle j’ai fait de la calligraphie
chinoise, par curiosité et par volonté de
découvrir autre chose. La tenue du pinceau
m’a tellement séduit que je faisais
du dessin de personnages en tenant mon
pinceau comme les Chinois. Je n’ai abordé la
calligraphie occidentale qu’en 1983. Je
n’ai jamais suivi de cours mais j’ai
eu la chance de participer à des stages
organisés par de grands calligraphes :
Michel Derre, Claude Médiavilla, Jovica
Veljovic - que je considère comme un très
grand - Gottfried Pott, Thomas Ingmire,
Karlgeorg Hoefer, Albert Small, etc.
Grâce à eux
j’ai compris que
calligraphier c’est retrouver l’esprit
de la lettre, du geste pour la tracer,
c’est
jouer avec l’espace et le temps, les formes
et les rythmes, l’ombre et la lumière.
Après avoir essayé différents
outils, propre à la calligraphie, j’ai
choisi de privilégier presque exclusivement
le pinceau chinois que je manie, non
pas à la
verticale comme le font les chinois ou
les Japonais, mais incliné, comme en Occident.
Cela me permet de soigner la trace, jeu
sans fin qui donne
mille visages à la même lettre, créant
ainsi son propre langage abstrait, mettant
en mouvement le blanc fascinant du papier.
Je n’aime
pas les outils plats ; plume,
pinceau ou calame. Le pinceau chinois
se prête à tout,
instrument docile et complexe qui me
mène
au bout de moi-même. Je peux le mouvoir à mon
gré dans toutes les directions, le faire
danser sur la feuille, se tordre, s ‘envoler,
s’aplatir, tracer un fil d’encre ténu,
fragile, pour s’épanouir ensuite
en courbes grasses et généreuses,
monter, descendre, virevolter avec légèreté.
Au
début, je notais dans un carnet spécial
les textes qui m’inspiraient. Je les consultais
très souvent, surtout certains d’entre
eux, parce qu’ils définissaient
assez bien ce que je ressentais. Je
vous les livre en vrac : « Ecrire
peu de mots dans un grand silence » Etty
Hilsum (les mots doivent accentuer
le silence). Un autre exemple
de Chilida : « Le dialogue entre
les formes, quelles qu’elles soient, est
plus important, de beaucoup, que ces
formes mêmes. » Baudelaire
m’a séduit par cette phrase : « La
poésie est ce qu’il y a de plus
réel,
c’est ce qui n’est complètement
vrai que dans un autre monde. » et
enfin ces mots de Guy Cadou : « J’écoute,
c’est bien moi. »
La sélection
que chacun fait de ses textes marque sa personnalité.
Pour ma part, je ne les ai jamais calligraphiés,
sauf celui de Paul Eluard : « Donne à la
raison des ailes vagabondes. » Une
première fois, j’ai écrit
entièrement la phrase (pour moi c’était
lisible). Finalement, je me suis contenté du
seul « vagabondes », et
c’est fou ce que ce mot peut donner de possibilité.
Calligraphier, c’est donner une personnalité,
une âme à la lettre, à travers
un geste sans cesse renouvelé, varié à l’infini.
Cent mille fois tracé, un même mot
prendra cent mille formes différentes,
envoutant, hypnotique.
Un autre truc que
j’ai appliqué,
c’est d’avoir deux classeurs. Dans
un je range toute la série de modèles
classiques et dans l’autre, je mets les
calligraphies contemporaines qui me plaisent
plus particulièrement.
En feuilletant ce dernier classeur,
encore et encore, chacun peut voir inconsciemment
où il
met la barre. Une bonne calligraphie
est une calligraphie qui impose son
espace, en dépit du format
et quel que soit le médium utilisé.
Pour
un nouveau défi et une exploration
plus approfondie, depuis un ou deux
ans, je me suis appuyé sur une langue
et des caractères
que je ne connaissais pas, ce qui m’a
donné la
possibilité et la liberté de pouvoir
choisir, au hasard, les lettres ou
les parties de lettres qui allaient
servir à ma
composition, sans souci du sens.
Aujourd’hui,
bien que toutes ces formes procèdent
de la lettre, j’aime bien
qu’on ne les reconnaisse pas et cela me
conduit jusqu’à faire des simulacres
de taches ou bien encore à enchevêtrer
les lettres au seul bénéfice de
la composition et de l’équilibre.
Il n’y a que le pinceau chinois qui me
permette cette liberté dont je n’ai
pas encore exploré et découvert
toutes les facettes.
Par habitude et bien que cela
ne soit pas un parti pris que je respecte
systématiquement,
je préfère installer les bases de
ma composition avant de me préoccuper du
fond. De cette manière, grâce aux
propriétés couvrantes de la peinture
acrylique, je peux privilégier certains
traits qui sont très forts, les mettre
en valeur et ainsi noyer les parties
moins importantes dans le fond. Elles n’apparaissent
plus alors qu’en filigrane, donnant texture
et matière à l’ensemble.
« Musicien du silence » pour
reprendre ces mots de Mallarmé qui me paraissent être
la définition même du calligraphe.
J’ai le bonheur immense de disposer d’un
très grand atelier. J’y suis presque
tous les jours parce que j’ai besoin de
travailler beaucoup pour que la composition
vienne spontanément. À chacun son rythme !
Mais l’important, comme le dit Oscar Wilde, « c’est
d’avoir des rêves assez grands pour
ne pas les perdre de vue pendant qu’on
les poursuit ».
>[Roger Willems]
(1) Sincères remerciements
de TEG à Sophie
Verbeek, pour la transmission de
ce très beau texte de Roger Willems
pour tous les lecteurs du BdG.
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2/2/13 |
Lyon |
Type Display |
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[Type Display] Il y a mille
manières d'amener le grand public à la
typographie, pour leur éduquer l’œil
et les sensibiliser à la lettre, sans quoi
n'importe quelle daube plus ou moins
exubérante
ou gigotante les agréera et le monde deviendra à l'image
de ce qu'ils préfèrent... autant
dire que moi, dans ce cas, je préférerai
habiter sur Mars ! Les éditions
205 font
partie de ces studios qui ont une activité éducative
du grand public, d'abord par certaines
de leurs réalisations à prix accessible
à tous, pour que chacun puisse en profiter
mais aussi par leur
participation aux manifestations autour
de la lettre, plus il y a de monde, plus
on en parle
et plus le grand public peut être amené à découvrir
les merveilles que ces jeunes typographes
peuvent nous concocter.
C'est donc pour faire suite à un
mail de Noël proposant un jeu
des neuf familles typographiques que je vous conseille,
que j'ai
reçu l'autre
jour un mail de début d'année
annonçant
la tenue à Lyon d'un événement
autour de la lettre "Type Display".
Bon, autant vous avertir tout de suite,
je ne sais pas ce que fera Marseille
capitale de la
Culture autour de la typographie, mais
là Lyon
frappe vite et fort. Car dès le 4 février
prochain, nombre d'expositions, de
résidences,
de conférences, de rencontres et autres
monstrations de belles typographies
sont au rendez-vous jusqu'au 6 avril, et ce
dans toute
la région
puisqu'aussi bien Saint Étienne sera
de la partie. Les galeries, les (nombreuses)
librairies lyonnaises et les Beaux
Arts ne sont
pas en reste
en hébergeant une partie de ces événements.
Les noms des participants sont trop
nombreux pour tous les citer, et si j'en oublie
je vais
me créer
des inimitiés, mais sachez que tout le
gratin de la typographie, et surtout
la jeune génération, sera au rendez-vous.
Notez
vite sur votre agenda les différentes
manifestations organisées pour cet événement,
vous trouverez tous les renseignements
sur leur
page Facebook qui pour une fois ne
vous demande
pas d'entrer dans la secte pour avoir
accès à l'information
!
>[Eudes Sancinque]
PS : FLASH SPÉCIAL !
L'émission « Empreintes sur TV5 avec Fabienne Verdier
est visible
quelques jours seulement sur Pluzz ! Si vous
ne l'avez pas vue en «Live », n'attendez
pas qu'elle parte à l'INA et cliquez
vite ici !!! Et merci au lecteur du BdG
qui m'a fait passer l'info !
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Janvier
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31/1/13 |
† |
Hommage à Roger Willems |
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[Hommage à Roger Willems] « Musicien
du silence » -
Un grand maître nous a quitté. Roger
Willems est retourné danser avec les anges
le 11 janvier 2013. Il est né à Etterbeek,
en Belgique le 20 mars 1929. Il était graphiste
et calligraphe. Marié à Yvette,
il avait 5 enfants et 12 petits enfants.
Je
l’ai rencontré en 1996. Venant
de déménager en Belgique, je cherchais
un maître qui pouvait me faire progresser
dans mon travail de calligraphie. Il
m’ouvrit
sa porte avec sourire et timidité, se
demandant quelle énergumène se
cachait derrière
l’immense classeur que je portais à bout
de bras ! Après avoir éplucher
des kilomètres d’exercices calligraphiques
et de travaux en tout genre, il ferma
mon classeur et me dit tout simplement
qu’il
fallait tout reprendre dès le début… Roger était
un homme exigeant.
Virulent, avec lui-même
comme avec les autres, il avait une
haute estime de la calligraphie latine
et orientale. Avant toute chose,
il fallait faire ses gammes et les faire
bien. Seulement ensuite,
pouvons nous oser envisager la calligraphie
contemporaine. Nous nous donnions
rendez-vous
tous les mois chez
lui, dans son magnifique atelier à Braine
L’Alleud, où il m’encourageait à regarder
mon travail, à le juger et à comprendre
la danse des blancs sur la page,
le rythme d’un
jeu de lignes ou la subtilité qui se
cachait derrière un mot. Cet échange
devint de plus en plus riche et sous
peu, une réelle
amitié se développa.
J’aimais
l’homme qui se cachait derrière
le calligraphe. Il était d’une
sensibilité extrême,
fragile et timide à la fois, mais
il n’en
restait pas moins un humaniste
et grand épicurien.
Aimant la bonne chère, le bon vin
et le chocolat belge, nous avons
beaucoup ri
ensemble !
En 1998, lors d’un
passage à Paris
je rencontre Laurent Rébéna.
Sous peu la conversation se met à tourner
autour de Roger, que Laurent
avait rencontré lors
d’un stage en Normandie en 1995
avec Jovica Veljovic. Laurent est également
un admirateur et ami très proche
de Roger.
Puis en 1999, Laurent
a l’excellente idée
de réunir quelques calligraphes
français
et européens afin que l’on
travaille ensemble sur des
thèmes
sur le graphisme, dans la joie
et la bonne humeur. Les Doigts Noirs étaient
nés. Ils comprenaient :
Laurent
Rébéna, Roger Willems,
Jigmé douche,
Piero De Macchi, Massimo
Pollelo, David Lozach, Bruno Gigarel,
Marion
Andrews, Chen Li, Bruno
Riboulot, Bernard Faguet
et moi-même.
Nous nous rencontrons
pendant une semaine tous
les ans à Propières,
avec une envie d’échange,
de partage et de travail,
tout en nous laissant des moments
de
détente et de liberté.
Roger nous racontait ses
exploits de vacances quand il était
un jeune homme et nous éblouissait
de sa maîtrise au pinceau chinois.
C’était
un homme taquin, heureux
de vivre et aimant la Vie.
Il était également
un grand marcheur et souvent,
nous allions nous promener
ensemble avec Laurent.
La
maladie l’a atteint il y a trois
ans et il s’est éteint
doucement, à l’image
de l’homme exquis qu’il était.
Roger, nous ne t’oublierons
pas.
(À suivre)
>[Sophie Verbeek]
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27/1/13 |
Livre |
Esquisse d'un pendu |
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[Esquisse d'un pendu] Il est
de ces livres qui laissent à tous leurs
lecteurs un souvenir inoubliable, une
marque définitive.
Stanley Kubrick disait d’ailleurs que son
but est que les spectateurs de ses films
s’en
souviennent encore un an après. Accordons-lui
un fort taux de réussite. Pour les livres,
je vous ai parlé récemment d’Encre
de Fernando Trias de Bes qui m’avait ainsi
fortement impressionné et que je vous recommandais.
Je l’ai offert à deux amis et tous
les deux m’ont confirmé l'excellence
de l'ouvrage.
N’hésitez donc pas si votre pile
de livres en attente est au plus bas.
Non,
aujourd’hui je voudrais vous parler
d’un autre livre remarquable qui vous
laissera également
une forte impression mais tout à fait
d’un
autre genre. Il s'agit d'«Esquisse
d'un pendu » de Michel Jullien
aux
éditions Verdier. J’en
ai entendu une critique élogieuse à l’émission
de radio, « La fabrique de l’histoire » d’Emmanuel
Laurentin, je l’ai donc acheté dans
les jours qui ont suivi et par un hasard
tout à fait
improbable, un lecteur du BdG me l’a également
recommandé quelques temps après.
C’est
dire si je tremblais en commençant
ma lecture.
Sur la page de titre est écrit « Roman » et
c’est là je trouve, une tromperie
sur la marchandise qui pourrait décevoir
certains lecteurs. Je m’attendais à une
histoire policière au XIVe siècle
parisien où l’auteur enroberait
de quelques termes historiques un whodunnit
classique pour mettre un peu de chair
sur un squelette ma
foi tout à fait habituel. Et bien c’est
tout l’inverse. Après un chapitre
tout à fait saisissant mais totalement
indescriptible sur le gibet de Montfaucon,
l’auteur
nous plonge dans le monde parisien
des copistes du XIVe siècle en nous faisant
vivre par le menu les bien calmes journées
d’un écrivain,
qui écrit de ses mains donc, on dirait
sans doute un copiste de nos jours,
Raoulet d’Orléans
qui a d’ailleurs réellement existé.
On découvre les corporations avec qui
il a affaire, parcheminiers, tanneurs,
taverniers ou membres du gouvernement
de l’époque,
avec une minutie des descriptions qui
laisse percevoir de nombreuses heures
de recherches dans les documents d’époque
pour arriver à en
donner le moindre détail. Quoi ?, allez-vous
me dire, trois cents pages de descriptions
? Non, certes pas, vers la page deux
cent, l’auteur,
se rendant compte que peut-être il faudrait
mettre un peu d’action dans la vie de
ce pauvre Raoulet, lui invente une
histoire vaguement policière qu’il
résout
en deux temps trois mouvements, tout
en nous en apprenant
encore plus sur les techniques des
copistes, car gageons que le stratagème
qu’il
utilise a été puisé dans
quelque confession d’époque et
qu’il
est, je suis sûr, lui aussi, parfaitement
documenté.
Bref, toutes ces descriptions
et informations pourraient être fortement
indigestes si elles n’étaient servies
dans un style d’écriture absolument éblouissant.
Car loin de créer l’ambiance par
l’usage constant de mots désuets
ou d’époque, ou par un vocabulaire
daté dont
le lecteur ne perçoit plus les finesses,
cinq siècles après, le tout est écrit
en français recherché mais qui
ne rechigne pas à une comparaison tout à fait
contemporaine, ainsi on nous parle
d’Ikéa,
de santiags ou de jet-set pour nous
faire saisir d’un seul coup le propos,
et ces anachronismes de vocabulaire
sont des épices
qui rendent le tout parfaitement agréable à déguster.
Le dénigrement constant de l’imprimerie
par ceux qui écrivent de leur main, ce
pressoir à syllabe de Johannes Gensfleisch
zur Laden zum Gutenberg, dont le nom
compliqué semble
lui-même avoir été « forgé par
l'addition aléatoire d'une suite de caractères
mobiles dont il tenait le secret » est
un pur bonheur tant on pourrait aujourd’hui
le retrouver dans les propos des tenants
du livre papier face au livre numérique.
Surtout
ne laissez pas passer une bien rare
occasion très agréable
de mieux connaître ce monde
juste avant l’imprimerie, et toutes
les résonances
qu’il a avec notre époque, surtout
en tant que calligraphe, je suis
sûr vous y trouverez de superbes
idées et en tout cas une des sources
de votre passion.
>[Enrico Piste]
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23/1/13 |
OD |
Net addicts |
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[Net addicts] Si vous avez
comme moi des enfants ayant l'âge de raison,
six ans au début du siècle dernier,
mais plutôt seize ans actuellement, comme
quoi l'humanité évolue
mais pas forcément
dans le sens attendu, vous devez avoir
le problème
universel du temps passé devant les écrans.
Les miens en sont raide dingues. Dès qu'ils
ont cinq minutes, ils allument qui son
iPod qui son ordinateur et va-z-y que
je tchatche avec
mes potes sur Facebook, et que je joue à tel
jeu de pète-la-gueule et que je regarde
une vidéo où un malheureux attardé mental
a son quart d'heure de célébrité en
alignant une série de phrases à but
humoristique, je ne dis
pas qu'il l'atteint, qui n'ont pour effet
que de confirmer
ce qui est évident dès les premières
secondes : c'est un attardé mental.
Oui mais un attardé mental célèbre,
plus de mille personnes ont regardé sa
vidéo jusqu'à la fin ! Quant à rappeler
que asinus asinum fricat, tout d'abord
les jeunes d'aujourd'hui ne comprennent
pas le latin et d'autre part de minimis
non curat praetor, la paix familiale
a un prix. Mais des gens courageux, ou
inconscients, s'acharnent
encore à tenter d'éloigner nos chères
têtes blondes de leurs écrans en
utilisant parfois pour cela les moyens
les plus extrêmes.
En Chine, un père
a ainsi embauché des
tueurs à gages pour tenter de faire enfin
décoller son fils de son écran
! Non pas de vrais tueurs à gages in
real life, je vous rassure, il s'agit
d'éduquer
l'enfant, pas de l'envoyer rejoindre
illico presto ses ancêtres. Non, mais
constatant qu'il passait son temps à se
bagarrer dans tel ou tel univers virtuel
où la
moindre erreur au lieu d'être fatale comme
dans la vraie vie, n'est qu'une occasion
de passer
encore plus
de temps à remonter son personnage, il
a décidé d'embaucher d'excellents
joueurs qui attendaient son fils au
coin du bois virtuel de ce monde virtuel
et lui collaient à chaque
fois qu'il commençait à jouer
une dérouillée virtuelle qui l'envoyait
ad virtuelum patres en moins de temps
qu'il ne faut à un opposant chinois pour être
envoyé en camp de travail pour avoir
utilisé le
mot démocratie un peu inconsidérément
sur Internet. Le jeune joueur passait
ainsi son temps à reconstituer des personnages
qui à peine
virtuellement nés étaient à nouveau
virtuellement zigouillés. La leçon
fut salutaire, explique le père, le fils
réduisit fortement ses temps de jeu sur
Internet. L'histoire ne dit pas s'il
reporta son temps ainsi libéré sur
l'alcool, la drogue ou l'activisme
politique.
Aux États Unis, par contre,
des parents ayant eu l'idée, indigne
et attentatoire au sain développement
de leurs enfants, de restreindre
l'accès à Internet
en fin de soirée
et pour la nuit, une jeune fille
a trouvé une combine simple et efficace
pour éviter
de se trouver ainsi déconnectée
par ce couvre-feu numérique, elle a
drogué le
milk-shake de ses parents, dessert
préféré des
diners des parents étasuniens semble-t-il,
en y versant un puissant somnifère
que lui avait apporté son boy-friend.
Peu après
la fin du diner, les parents furent
pris d'une lassitude bien peu naturelle
et s'endormirent devant la télé.
Le jeune couple put ainsi chater
et regarder des vidéos
une bonne partie de la nuit, youpi.
Mais hélas,
le lendemain matin, les parents se
réveillèrent
avec une casquette de plomb digne
des plus grandes beuveries de W C
Fields alors qu'ils
n’avaient
pas mis une goutte d'alcool dans
leur milkshake. Un petit kit de test
antidrogue, visiblement en
vente libre aux US, leur donna rapidement
l'explication. En conséquence de quoi
ils amenèrent
leur fille à la Police, car à force
de regarder des séries télé débiles,
quand les parents étasuniens décèlent
un comportement inapproprié chez leurs
enfants, ils les amènent à la
Police, comme à la télé.
Et heureusement, sinon nous n'aurions
jamais rien su de cette bien
humoristique histoire !
>[Madmacs]
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19/1/13 |
Fête |
Gutenberg 2013 |
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[Gutenberg 2013] L’excellent
site Graphiline d’information sur l'imprimerie
dans tous ses aspects (comment ? vous
n’êtes
pas encore abonné à sa newsletter
?) nous réjouit par une grande nouvelle
: cette année aura lieu à Strasbourg
une fête et un
hommage à Gutenberg
sur la place du même nom (où je
suis né pour tout vous avouer) les 22 et
23 juin prochain pour la saint Jean d’été.
Même si on peut se demander pourquoi ne
pas avoir fait cette fête pour la Saint
Jean Porte Latine qui est le patron officiel
des imprimeur, il est heureux que cette
ville qui
a quand même été un haut lieu
des débuts de l’imprimerie remercie
un des personnages qui ont contribué non
seulement à la rendre célèbre
mais aussi à en faire le centre de diffusion
de la connaissance européenne en cette
fin troublée du XVe siècle.
Si vous
comptez trouver à Strasbourg une
quelconque marque de ce glorieux
passé,
vous serez déçu. Une tout petite
stèle dont peu de gens connaissent
l’existence
s’élève à l’extérieur
de la ville, rue des Imprimeurs sur
les lieux même où Johannes Gensfleisch,
Gutenberg donc, a créé sa première
imprimerie mais à part cela, nul musée
dédié à cet artisanat,
surtout à l’époque, nulle
mention du fait nulle part, à part
une toute petite vitrine au Musée Historique,
rien qui ne puisse rivaliser avec
le musée
de l’Imprimerie de Lyon ou la bibliothèque
humaniste de Sélestat.
Alors espérons
que cette rencontre sera le point
de départ
d’une prise de
conscience de ce que Gutenberg
a laissé à l’humanité en
ces temps reculés et en cette bonne
ville de Strasbourg et que fleuriront
bientôt
moultes témoignages de reconnaissance
envers ce grand homme qui a tant
fait pour l’amélioration
de l’humanité.
>[Johann Fust]
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15/1/13 |
Art |
Parcours d'art contemporain |
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[Parcours d'art contemporain] Bon ça
y est, Marseille est pour 2013 la capitale européenne
de la culture, sous le nom de Marseille Provence
pour arroser également un peu les autres
communes des Bouches du Rhône. Alors pour
tout dire, j'ai été fondamentalement
agacé par toute l'agit-prop qui a déferlé sur
France Culture (par exemple) pour nous vanter
les mérites d'une telle débauche
d'argent dans le domaine de la culture dans une
ville qui est, mais pas juste en 2013, la capitale
du chômage en France.
Alors c'est un peu en grognant et en
traînant les pieds que j'ai parcouru Aix à la
recherche des œuvres d'art contemporain disséminées
dans la ville. Mais je suis bien vite
sorti de ma morosité en découvrant
avec quel bonheur les œuvres avaient été choisies,
et pour certaines conçues, en fonction
des lieux où elles devaient être
exposées. D'abord, des lieux privilégiés
: dans le sublime hôtel de Galifet, dont
je vous avais déjà vanté les
mérites, devant Saint Jean de Malte, dans
la cour de la mairie, plus classique,
ou bien dans la chapelle Notre Dame de la Consolation,
beaucoup plus inhabituelle. Et chacune
des œuvres
présentée est mise en écho
avec le lieu, soit avec un franc parti
pris de contraste, il parait que les sculptures
devant
le palais de justice ont fait grincer
bien des dents, soit plus sereinement en soulignant
quelque
trait marquant du lieu, comme à la Rotonde.
Mon coup de cœur va quand même à l'emballage
des platanes du cours Mirabeau avec du
tissu rouge à pois
blancs, rappel d'une nappe de son enfance,
par Yayoi Kusama. Alors là, cela donne
au lieu, qui est bordé je le rappelle d'un
côté par
des banques et de l'autre par des cafés,
un petit air de légèreté et
de gaieté tellement inhabituel après
la pompe à phynance du marché de
Noël que je trouve qu'ils devraient laisser
cette installation en permanence !
Un
coup de chapeau également à l'organisation,
car bien souvent ces oeuvres sont relativement
difficile d'accès sans explications,
c'est de l'art contemporain tout de même,
mais dès que vous êtes repéré à lorgner
ces objets bizarres, de courageux médiateurs
s'offrent à vous bien gentiment pour
passer quelques minutes à vous en expliquer
les arcanes. Au final une belle balade de
deux heures dans les rues d'Aix, à regarder
la ville comme jamais encore je n'avais
pris le temps de
la regarder.
Mode d'emploi : procurez-vous
le plan ad hoc (toutes
infos ici)
et n'hésitez
pas à flâner en dehors du circuit
pour découvrir tous les attraits de
la psycho-géographie.
PS : une fidèle
lectrice nous signale la mise en
circulation d'un
timbre dédiéà cette
manifestation qui vous permettront,
vous aussi de vous associer au
battage médiatique
autour de cet événement.
>[Leonard Delarue]
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12/1/13 |
Livre |
Lettres du Havre |
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[Lettres du Havre] Je ne sais
pas comment les gens des Editions Non
Standard ont trouvé mon adresse mail, mais
toujours est-il que j'ai trouvé il y a
quelques semaines un fort beau message vantant
les mérites
d'un livre, « Lettres
du Havre »,
dont les quelques photographies proposées
sur le site m'ont tout de suite attiré.
Bon, allez c'est Noël (ou presque) et je
me dois à ma réputation d'avoir
un budget livre équivalent au budget annuel
d'un état africain de second ordre, donc
pas question de mégoter. La commande part
sur leur site internet, très bien fait,
paiement par carte bancaire (eCarte Bleue
bien sûr) sans difficulté, je clique,
tant qu'on y est, je demande qu'on me
le dédicace
et c'est parti.
Quelques jours plus tard à peine,
je reçois
un colis bien enveloppé et je découvre
ce merveilleux objet. Car oui, pour en
rester pour l'instant à sa forme, ce livre
est beau. Non pas beau par référence à un
passé du livre artisanal, comme le sont
les livres de Louis Jou par exemple,
non, beau dans son design, dans sa fabrication
qui loin
de nier sa modernité lui emprunte tout
ce qu'elle peut faire de plus chouette,
sans complexe. La couverture étant tout à fait
visible sur les photos, je vous décrit
l'intérieur : le livre se présente
sous la forme d'une alternance de groupes
de pages en couleur sur papier couché et
de suites de pages noir et blanc sur
papier normal, les
pages couleur étant légèrement
plus grandes que les pages noir et blanc
ce qui permet d'être feuilletées
facilement si on veut sauter d'un cahier à l'autre.
Et donc se succédant ainsi, quelques pages
de photos couleur de lettrages muraux
ou d’enseignes
(superbes) parfois classiques parfois
inhabituels, parfois sages, parfois très
créatifs,
parfois tout récents, parfois à demi
effacés par le temps, puis suit sur papier
normal le texte d'une lettre imaginaire,
envoyée
par un personnage souvent tout juste
suggéré par
le contenu de l'envoi à un autre dont on
ne sait en général pas beaucoup
plus à la fin de la lecture, mais dont
la situation qui transparait est pleine
d’imprévu
et parfois d’humour.
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre,
mais je trouve ce livre absolument magnifique,
car la beauté qui est dans l'œil
du photographe de cette ville bien
peu touristique qu’est le Havre, transparaît
totalement dans la beauté des photos
présentées,
et la poésie, inspirée sans doute
par cette même ville, est elle aussi constamment
sous-jacente dans les textes des missives.
Si vous êtes comme moi, sensible à cette
beauté simple des lettres, à tous
les sens du mot, je crois que vous
ne pourrez plus jamais voir le Havre
comme avant, et que
vous envisagerez même peut-être
d'y passer quelques jours en touriste, pour
marcher dans les pas des auteurs. Bref,
un grand moment de poésie visuelle et
littéraire,
sans doute pas à lire linéairement
de la première page à la dernière,
mais plutôt à feuilleter, à butiner, à pilloter quand
on veut passer un bon moment à sa
régaler les yeux et la tête.
>[Léa Vreux]
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9/1/13 |
Mmm… |
Délicieuses impression |
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[Délicieuses impressions] En
ces lendemains de fêtes peut-être
barbouillés pour certains, je vous propose
de replonger quelques minutes dans les
délices
chocolatés. Car quel est le plus grand
désespoir d'un calligraphe ? C'est de ne
pouvoir titiller que quatre des cinq
sens de ses lecteurs ! En effet il peut
leur offrir un travail
agréable à regarder, délicieux à toucher
si le support est de qualité, dont le doux
bruissement du papier charme son ouïe et
dont l'odeur de l'encre est à même
de raviver en lui l'équivalent de sa petite
madeleine, mais, hélas, le goût lui
reste inaccessible d'autant que tout
calligraphe averti sait que nombre de
substances au mieux
dégoutantes et au pire violemment toxiques
entrent dans la composition de la plupart
des encres, et surtout d'ailleurs des
plus magnifiques. Point n'est besoin
de rappeler les épouvantables
symptômes d'une intoxication au vif argent
pour vous dissuader de goûter au sulfure
de mercure, ce cinabre au rouge si magnifique,
ne serait-ce qu'en vous mettant les doigts à la
bouche ou en refaisant d'un coup de langue
la pointe de votre pinceau.
Et bien voici enfin
une
nouvelle solution qui vous aidera à produire une œuvre
totale apte à régaler la totalité des
cinq sens, j'ai nomme l'imprimante à chocolat
! Bon certes, finies la plume et l'encre
habituelles et bonjour l'ordinateur,
mais le résultat
en vaut le coup : en détournant une imprimante
3D, très à la mode ces derniers
temps, des chercheurs de l'Université d'Exeter
sont arrivés à la nourrir non pas
d'infâme plastique coloré comme la
plupart de ses congénères, mais
de bon
vieux chocolat des familles, lui
permettant ainsi d'imprimer non pas des
objets tous plus
moches les uns que les autres, mais une
délicieuse écriture
chocolatée qui ne déparera pas votre
plateau à desserts... ni vos travaux calligraphiques
les plus réussis !
Dire que c'est en Grande-Bretagne
que cette invention a été réalisée
et non pas au pays du summum de la
gastronomie mondiale, il faudrait vraiment
plus de gourmands dans les départements
de recherche de nos universités ! Voyez
ici en vidéo les exploits de cette
machine.
>[Madmacs]
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5/1/13 |
Sol |
Ombres typographiques |
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[Ombres typographiques] Il
est parfois des idées si simples que l'on
peut se demander comment personne ne
les avait eues auparavant. De rares
fois, c'est le cas, simplement
parce qu'il est difficile de tout connaître
même avec Internet, mais bien souvent, le
génie
créateur de l'homme est à l’œuvre
et il n'y a rien à dire, à part « chapeau,
l'ami ».
C'est le cas de cette œuvre d'art
typographique que j'ai découverte au
détour
d'une divagation sur je ne sais plus
quel site ou blog.
L'artiste, Katie
Bevin, a peint sur
le sol une
série
de signes énigmatiques que viennent révéler
les ombres de poteaux judicieusement
placés
en fonction de l'heure de la journée.
Un peu comme ce qui arrive parfois
dans certaines cathédrales
ou autres monuments quand un artisan
plaisantin (ou réellement inspiré)
a créé un
jeu d'ombre et de lumière qui ne se manifeste
qu'à certaines dates, en général
solstices ou équinoxes. Je vous conseille à ce
sujet un remarquable
article des Chroniques
de Mars sur un phénomène lumineux
dans la cathédrale de Strasbourg qui
montre que ce genre de phénomène
ne remonte pas toujours au temps des
cathédrales
et que certains, sans s'en vanter,
ont su transmettre depuis ces époques
reculées
quelques uns de ces secrets qui font
notre
admiration aujourd'hui
encore.
Mais pour en revenir à Katie Bevin,
vous pouvez non seulement admirer les
quelques photos de ce projet mais aussi en découvrir
d'autres dans son portfolio, sans doute moins
innovants mais encore faut-il que les
commanditaires
lui
proposent des projets à la hauteur de
sa créativité ! Hélas pour
nous autres européens, ce travail est à Sidney
et sauf accélération dramatique
de la dérive des continents, il faudra
de gros efforts pour aller le contempler
!
>[Lison Breutipeau]
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1/1/13 |
2013 |
Bonne année 2013 ! |
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[Bonne année 2013 !] En
ce début de janvier déjà trépidant,
le Blog de Graphos vous souhaite une
pétillante
année 2013 loin du marasme ambiant, des
râleurs en tout genre et des fin-du-mondedistes
qui, soyons en sûr, ne sont que temporairement
muets et ne tarderont pas à reprendre du
poil de la bête en nous menaçant à nouveau
de la fin finale par une quelconque épidémie,
un « épisode » météorologique
particulièrement dévastateur ou
un réchauffement climatique particulièrement
vicieux dont on ne sait plus guère s’il
nous réchauffera, s’il nous refroidira
ou bien nous tiédira…
Remettez-vous
bien de vos abus de cette fin d’année,
car si vous n’avez
pas abusé à ce moment quand donc
abuserez-vous ? et restez à l’écoute
du BdG, en cette année où Marseille
est capitale européenne de la culture,
nous ne manquerons pas de vous signaler
toutes les expositions, perles littéraires
ou petits événements
entre amis qui égayent le monde de la
calligraphie, de la typographie et
de l’écriture
sous toutes ses formes.
Nous avons survécu à la fin du monde alors profitons
de ces derniers moments jusqu'à la prochaine !
>[ze BdG]
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>Vous
envisagez de remettre en cause les fondements de
la mécanique quantique ?
Rejoignez le [BdG] !
news@leblogdegraphos.net
>Faites stériliser votre [Blog].
news@leblogdegraphos.net
>Abonnez-vous à la
[LdT]
news@leblogdegraphos.net
>André Bloggo kidnappé le 20 janvier
1997 pour jeux de mots approximatifs vient d’être
relâché après le versement d’une
rançon du Pdg du [BdG] de 800 000 €.
news@leblogdegraphos.net
>Ze
blog on ze [Glob]
[Validez sur le BdG]
news@leblogdegraphos.net
>Patrick Bruel &
André Bloggo, en finale
du World Poker Tour, sur
le [BdG].
news@leblogdegraphos.net
>Speed
Dating avec André Bloggo :
- Je suis……………..……
- Ma région………………
- Je recherche………….
[Validez sur le BdG]
news@leblogdegraphos.net
>Scoop du [BdG] - André Bloggo, l’entraîneur
de l’OM vient d’être limogé pour
avoir tapé sur un ballon.
news@leblogdegraphos.net
>Les
citations du [blog]
sont d’André Bloggo.
news@leblogdegraphos.net
>Bienvenue sur le site d’André Bloggo,
http://A-Bloggo.com,
Blagues en stock, Sandwiches, Pan-Bagnat, Ouvert
7j/7.
news@leblogdegraphos.net
>Soyez
original !
Passez en bas débit grâce à notre
[blog]
news@leblogdegraphos.net
>Information légale.
Les expérimentations monstrueuses du professeur
Victor Bloggenstein sur ce le [BdG] ne sont effectuées
que sur son Webmaster.
news@leblogdegraphos.net
>Googlez
ce [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Embarquement immédiat sur le >[BdG]
porte 15, à destination de Paris, Vancouver,
Londres, Brie-Comte-Robert.
news@leblogdegraphos.net
>Soignez
votre [blog]
news@leblogdegraphos.net
>Partez en week-end
le lundi grâce à notre [blog]
news@leblogdegraphos.net
>[Big
Blogger] is watching you...
news@leblogdegraphos.net
>Le forum du [blog]
(click here)
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>Soyez
original !
Passez en bas débit grâce à notre
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>Googlez ce [blog]
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>Partez
en week-end le lundi grâce à notre
[blog]
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>Plan du [blog]
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>Le
[blog] pratique
en 10 leçons
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>La citation du [blog]
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>Attention
veuillez manipuler avec une infinie précaution
votre souris sur le [BdG]. Celui-ci est entièrement
piégé au C-4.
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>Bloggo, haricot, Nicolas Hulot ! sur le [BdG].
Jeux de mots maître Capello !
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>Le petit André Bloggo est attendu par
ses parents caisse 11.
Je répète, le
petit André Bloggo (…)
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>La
République populaire de Chine menace le [BdG]
de sanctions économiques si ce dernier persiste à maintenir
un embargo sur les rillettes du Mans,
(infos AFP).
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>André Bloggo Président !
news@leblogdegraphos.net
>Offrez
des [blogs]
news@leblogdegraphos.net
>Ze blog on ze [Glob]
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>Soutenez
le BdG
envoyez vos dons !
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>Photos numériques en 4D
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>3258
visites aujourd'hui
2348187 visites au total
726 billets affichés
5440 commentaires
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>Ici Londres… « Les artichauts
sont crus - je répète, les artichauts
sont crus…Le Modem a refroidi, je répète
Le Modem a refroidi… »
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>Actuellement
personne sur le [blog] (à part vous)
news@leblogdegraphos.net
>La Planète Bleue est une poubelle !
Signe ici la pétition de Nicolas Hulot sur
le [BdG].
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>Abonnez-vous à la
[LdT]
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>[Info Blog]
Eugène Poubelle
(1831–1907),
Il fut préfet de la Seine et inventeur de
la poubelle.
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>La
Calligraphie on Ze Blog – Le [BdG] canal historique.
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>Ajouter [KadoDuBlog] à vos favoris
| Affiliation
| Liens Partenaires
| Informations illégales
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>Speed
Dating sur le [BdG]
- Inscrivez-vous ici et gagnez un voyage pour
trois personnes au Turkmenistan.
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>Toute ressemblance avec le [BdG] serait :
- purement fortuite !
- du pompage Simone…
news@leblogdegraphos.net
>La
mort d'un supporter du [BdG] abattu par un policier
jeudi soir près du Parc des Princes remise
en question par un témoin.
news@leblogdegraphos.net
>Si tu es un fidèle de ce [Blog], alors
n’éteins surtout pas ton ordi et ne
bouge plus ta souris pendant 24 h. La prochaine info
va bientôt arriver !
news@leblogdegraphos.net
>Googlez
ce [Blog]
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>L’abus de [blog] nuit gravement à la
santé
news@leblogdegraphos.net
>Sachant
que les plugins DC1 ne sont pas compatibles
DC2 la modification du formulaire nouvelle version
du plugin
DcDiggLikeIt qui passe en version 1.6, …
- dois-je pour autant quitter Isabella, sur
le [BdG] ?
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